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Orbital metastasis from mucinous adenocarcinoma of the rectum [Métastase orbitaire d'un adénocarcinome mucineux du rectum]

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Texte intégral

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Journal français d’ophtalmologie (2013) 36, e73—e75

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

CAS CLINIQUE ÉLECTRONIQUE

Métastase orbitaire d’un adénocarcinome mucineux du rectum

Orbital metastasis from mucinous adenocarcinoma of the rectum

T. Chekrine , A. Hassouni , M. Hatime , H. Jouhadi , N. Benchakroun , Z. Bouchbika , N. Tawfiq ,

S. Sahraoui , A. Benider

Service de radiothérapie-oncologie, centre hospitalier Ibn Rochd, 1, quartier des Hôpitaux, 20360 Casablanca, Maroc

Rec ¸u le 15 avril 2012 ; accepté le 17 juillet 2012 Disponible sur Internet le 22 avril 2013

MOTS CLÉS Métastase orbitaire ; Exophtalmie ; Adénocarcinome ; Cancer du rectum

Résumé Les métastases orbitaires des cancers colorectaux sont extrêmement rares. Seule- ment six cas sont décrits dans la littérature. Leur rareté malgré la fréquence du cancer colorectal reste paradoxale et énigmatique. Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 18 ans chez qui a été découverte une métastase orbitaire d’un cancer du rectum méconnu. Le signe clinique le plus fréquent au moment du diagnostic est l’exophtalmie. Une fois le diagnostic établi, le pronostic est péjoratif et la prise en charge thérapeutique est palliative.

© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Orbital metastasis;

Proptosis;

Adenocarcinoma;

Rectal cancer

Summary Orbital metastasis from colorectal cancer are extremely rare. Only six cases are described in the literature. The discrepancy between the frequency of colorectal cancer and the rarity of metastasis to the eye and orbit remains paradoxical and enigmatic. We report the case of an 18-year-old young woman with orbital metastasis as the presenting sign of rectal cancer. Proptosis is the most frequent presenting clinical sign. Once the diagnosis is made, the prognosis is poor and treatment is palliative.

© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Le texte de cet article est également publié en intégralité sur le site de formation médicale continue du Journal franc ¸ais d’ophtalmologie http://www.e-jfo.fr, sous la rubrique « Clinique » (consultation gratuite pour les abonnés).

Auteur correspondant. 183, boulevard My Thami, Lot El Mers, 20220 Casablanca, Maroc.

Adresses e-mail : chekrinetarik@yahoo.fr, chekrine1@hotmail.com (T. Chekrine).

0181-5512/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jfo.2012.07.007

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e74 T. Chekrine et al.

Introduction

Les métastases orbitaires sont très rares, estimées entre 1 et 13 % de l’ensemble des tumeurs de l’orbite [1—3].

Les tumeurs primitives sont majoritairement des adéno- carcinomes, le plus souvent mammaires, pulmonaires ou prostatiques [2—4]. L’origine colorectale est exceptionnelle, avec seulement six cas décrits dans la littérature [5]. Nous en rapportons une nouvelle observation.

Observation

Une jeune fille âgée de 18 ans, sans aucun antécédent médi- cochirurgical, présentait depuis deux mois une protrusion oculaire avec une baisse profonde de la vision à droite.

L’examen clinique retrouvait une patiente en assez bon état général, présentant une exophtalmie droite, une diplopie avec une baisse de l’acuité visuelle droite à 2/10 alors qu’à gauche elle était de 10/10.

Par ailleurs la patiente rapportait une symptomatologie digestive faites de troubles du transit et d’épreintes évo- luant depuis un an et compliquée depuis quatre mois de deux épisodes de rectorragies de faible abondance. Le toucher rectal retrouvait une tumeur ulcéro-bourgeonnante, circon- férentielle, fixée au plan profond, située à 3 cm de la marge anale. Une tomodensitométrie orbitaire et cérébrale mon- trait un processus intra-orbitaire droit, mal limité, isodense, rehaussé après injection de produit de contraste. Il mesu- rait 55 × 22 × 48 mm, infiltrait le nerf optique, les structures palpébrales et les muscles oculomoteurs à l’exception du droit externe, réalisant une exophtalmie de grade 3 (Fig. 1).

Une IRM pelvienne montrait un épaississement tissulaire pariétal, irrégulier circonférentiel du bas rectum, rédui- sant la lumière rectale et infiltrant le mésorectum. Une rectosigmoidoscopie retrouvait une lésion bourgeonnante et sténosante, infranchissable à 4 cm de la marge anale. Une biopsie de la lésion rectale mettait en évidence un adéno- carcinome mucineux invasif. La radiographie thoracique et l’échographie abdominale étaient sans anomalies. Une biop- sie de la lésion orbitaire a été réalisée devant le doute sur sa nature métastatique. Cette dernière objectivait un adé- nocarcinome à cellules isolées en bague à chaton (Fig. 2A).

L’étude immuno-histochimique notait une positivité pour la cytokératine 20 (CK 20+), reliant la métastase orbitaire à l’origine rectale (Fig. 2B). Le traitement entrepris après concertation pluridisciplinaire a consisté en une colostomie iliaque gauche suivie d’une chimiothérapie néo-adjuvante par quatre cures de FOLFOX 4 et bévacizumab, mal tolérées par la patiente, qui a refusé la poursuite du traitement ainsi que la radiothérapie orbitaire. La patiente décédait deux mois plus tard.

Discussion

Contrairement aux métastases intraoculaires, les méta- stases orbitaires sont rares. Elles représentent 1 à 13 % de toutes les tumeurs orbitaires [1—3].

Toutefois, l’incidence précise de ces lésions est difficile à estimer. Cette incidence ne cesse d’augmenter ces der- nières années, en raison des avancées réalisées en matière

Figure 1. TDM orbito-cérébrale (coupe axiale) objectivant la métastase orbitaire droite.

de diagnostic et de traitement, aboutissant à une meilleure survie des patients atteints de cancer [6].

Les tumeurs primitives les plus fréquemment associées sont le cancer du sein chez la femme, du poumon et de la prostate chez l’homme [2—4]. Seulement 4 à 6 % des métastases orbitaires sont d’origine gastro-intestinale [2].

L’origine colorectale reste exceptionnelle, avec six cas uni- quement décrits dans la littérature dont trois confirmés histologiquement, cités par Charles et al. [5]. Le premier étant un carcinome bien différencié, le deuxième un adé- nocarcinome mucineux et le troisième un adénocarcinome en bague à chaton [5].

Notre patiente avait un adénocarcinome rectal mucineux et la lésion orbitaire était faite de cellules tumorales en bague à chaton.

Cela s’expliquerait par la présence au sein de la tumeur

primitive rectale d’un contingent de cellules en bague à cha-

ton, qui serait plus agressif et susceptible de dissémination

à distance. La rareté de ces métastases orbitaires malgré

la fréquence du cancer colorectal reste paradoxale et énig-

matique [5]. Le développement d’une métastase orbitaire

s’accompagne de signes cliniques d’évolution habituelle-

ment rapide. Les principaux symptômes sont la diplopie

et l’exophtalmie, la baisse de l’acuité visuelle, le pto-

sis et la douleur [4,7,8]. La symptomatologie clinique

peut parfois précéder la découverte de la tumeur primi-

tive et cela est particulièrement plus fréquent pour les

carcinomes pulmonaires, digestifs, thyroïdiens et rénaux

[7].

(3)

Métastase orbitaire d’un adénocarcinome mucineux du rectum e75

Figure 2. A. Microscopie optique de la métastase orbitaire, composée de cellules en bague à chaton (coloration par l’hématéine-éosine). B. L’immuno-histochimie montre une positi- vité des cellules tumorales avec la cytokératine 20.

Les explorations radiologiques, notamment la tomo- densitométrie et/ou l’IRM, sont essentielles pour visualiser la tumeur et évaluer son extension locale.

Le diagnostic des lésions orbitaires nécessite rarement une énucléation ou une biopsie chirurgicale. La ponction biopsie à l’aiguille fine est généralement suffisante chez les patients connus atteints de cancer [4]. Chez notre patiente, la symptomatologie oculaire était synchrone de la décou- verte du cancer rectal. Devant la croissance rapide de la lésion orbitaire et la rareté de cette situation aux cours de cancers colorectaux, une ponction biopsie transcon- jonctivale était nécessaire pour confirmer le diagnostic de métastase orbitaire.

L’étude immuno-histochimique est utile pour l’identification de la tumeur primitive dans le cas de métastase orbitaire de carcinome peu ou indifférencié.

Ainsi, le panel associant les sept marqueurs (CK 7, CK 20, TTF-1, ACE, BRST1 et BRST 2) et l’histoire clinique du patient permettent dans la majorité des cas d’identifier le site primitif [9]. Bien qu’il était connu dans notre cas, l’immuno-histochimie a permis de confirmer le diagnostic (CK 20+).

Le traitement des métastases orbitaires est palliatif et destiné à améliorer le confort du malade [3]. La correction d’une diplopie gênante, la réduction d’un ptôsis disgra- cieux ou la décompression du nerf optique afin de prévenir

la détérioration ou de restaurer la fonction visuelle sont les principaux objectifs des différentes modalités théra- peutiques : chirurgie, radiothérapie ou chimiothérapie. Le choix du traitement le plus approprié dépend essentielle- ment de l’état général du malade, de la présence d’autres métastases [2]. Compte tenu des faibles délais de survie, la radiothérapie reste le traitement de référence [1,8].

Quel que soit le type de tumeur primitive, le pronostic est mauvais, en raison du stade avancé de la maladie [4].

Dans le cas rapporté, la découverte synchrone de la méta- stase orbitaire qui est faite de cellules en bague à chaton et l’évolution rapidement fatale témoignent de l’agressivité de la tumeur primitive. Pour Ferry et Font [10], sur une série de 227 patients ayant un carcinome métastatique au niveau de l’œil et de l’orbite, la médiane de survie était de 15 mois, et le taux de survie à deux ans était de 27 %. La survie n’était pas significativement différente entre les patients atteints de différents types de tumeurs primitives [7].

Conclusion

La survenue de métastases orbitaires au cours de l’évolution du cancer colorectal est exceptionnelle. Le contexte cli- nique et l’imagerie permettent souvent d’évoquer le diagnostic. La ponction biopsie à l’aiguille fine apporte la confirmation. Une fois le diagnostic établi, l’évolution est péjorative et le traitement est palliatif.

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt en relation avec cet article.

Références

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[2] Goldberg RA, Rootman J, Cline RA. Tumors metastatic to the orbit: a changing picture. Surv Ophthalmol 1990;35:1—24.

[3] Barbat V, Morin Y, Metgel F, Hamard H. Carcinome hépatocel- lulaire : un cas de métastase orbitaire révélatrice. Rev Med Interne 2000;21:86—90.

[4] Didzar Ö, Aksoy S, Kilickap S, Yalc ¸in S. Orbital metastasis from adenocarcinoma of the colon. South Med J 2005;98:846—7.

[5] Charles NC, Ng DD, Zoumalan CI. Signet cell adenocarcinoma of the rectum metastatic to the orbit. Ophthal Plast Reconstr Surg 2012;28:e1—2.

[6] Dieing A, Schulz CO, Schmid P, Roever AC, Lehenbauer-Dehm S, Jehn C, et al. Orbital metastases in breast cancer; report of two cases and review of the literature. J Cancer Res Clin Oncol 2004;130:745—8.

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Neurochir 2010;56:148—51.

[9] Godeiro KD, Odashiro AN, Odashiro DN, Fernandes BF, Burnier Jr MN, Callejo S. Immunohistochemical panel of undifferentiated orbital metastatic carcinomas. Orbit 2007;26:101—6.

[10] Ferry AP, Font RL. Carcinoma metastatic to the eye and the

orbit. I: a clinicopathologic study of 227 cases. Arch Ophthalmol

1974;92:276—86.

Références

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