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Profil allergique de la rhinite allergique sévère

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Profil allergique de la rhinite allergique sévère

Allergic profile of severe allergic rhinitis

H. Jabri * , W. El Khattabi, A. Aichane, H. Afif, Z. Bouayad

Servicedesmaladiesrespiratoires,CHUIbn-Rochd,hôpital20-Août-1953,rueLahcen-Arjoun,Casablanca,Maroc Reçule4juin2013;acceptéle5septembre2013

DisponiblesurInternetle1ernovembre2013

Résumé

Larhiniteallergiquesévère(RAS)représenteunvéritableproblèmedesantépublique,elleestresponsablede30%desallergiesrespiratoireset elletouched’avantagelapopulationféminineeturbaine.Lebutdenotretravailestd’évaluerl’incidencedelarhiniteallergiquesévèreàtravers uneétudeprospectiveétaléesurdeuxansetdemiquiaintéressé166maladessuivisàlaconsultationd’allergologiepourrhiniteallergique.La moyenned’âgeestde33ans.Ilexisteuneprédominanceféminine(65%).Uneatopiefamilialeestnotéedans48%.Larhinitesévèrereprésente 48%descas,elleestclasséepersistantedans56%descasetintermittentedans44%descas.Elleestisoléedans2,5%descas,associéeàun asthmedans86%descas,associéeàuneconjonctivitedans42%descas.Lespatientsontbénéficiéd’uninterrogatoireminutieuxetd’unexamen cliniquecomplet.DesPricktests(PT)pourlesprincipauxpneumallergènesontétépratiquésavecdesextraitsstandardisés.LesPTsontpositifs dans83%descas.LesallergèneslesplusincriminéssontlesDermatophagoidespteronyssinus:68%;lesDermatophagoidesfarinae:50%,et Blomiatropicalis:38%.Aprèstraitementbasésurl’association:antihistaminique/corticothérapienasale,larhiniteallergiquesévèreestcontrôlée dans40%descasetnoncontrôléedans60%descas.Lesfacteursdemauvaiscontrôlesontl’expositionallergéniquepersistantedans12cas,la mauvaiseobservancedutraitementdans11cas,l’humiditéetletabagismepassifdans3casetletabagismeactifdansuncas.Àtraverscesrésultats, ilressortquedansnotrecontexte,larhiniteallergiquesévèreestsouventsousdiagnostiquéeetmalcontrôléecequiretentitsurlaviequotidienne.

Lapriseenchargethérapeutiquedoitêtreoptimalevuquel’impactdelarhiniteallergiquesurlaqualitédevieestréel.

#2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

Motsclés: Rhinite;Allergie;Traitement;Évolution;Qualitédevie Abstract

Severe allergicrhinitis isareal publichealth problem;itisresponsible for30%of respiratoryallergiesanditfavors womenand urban populations.Theaimofthisprospectivestudywastoevaluatetheincidenceofsevereallergicrhinitisoveraperiodoftwoandahalfyearsin166 patients(65%females,averageage33years)whowerefollowedinconsultationfortheirallergicrhinitis.Atthebeginningofthestudy,ahistoryof familyatopywasnotedin48%ofthecases,therhinitiswasseverein48%ofthecases,anditwaspersistentin56%andintermittentin44%ofthe cases.Itwasauniquediagnosisin2.5%,associatedwithasthmain86%,andassociatedwithconjunctivitisin42%ofthecases.Onentry,the patientsunderwentathoroughclinicalexamination.Pricktestsforthemainrespiratoryallergenswereperformedwithstandardizedextracts;they werepositivein83%ofcases.ThepricktestsmostfrequentlypositivewereDermatophagoidespteronyssinus(68%),Dermatophagoidesfarinae (50%),andBlomiatropicalis(38%).Aftertreatmentassociatinganantihistamineandnasalcorticosteroids,severeallergicrhinitiswascontrolled in40%ofthepatientsanduncontrolledin60%.Factorsresponsibleforpoorcontrolincludedpersistentallergenexposurein12cases,poor adherencetotreatmentin11cases,exposuretohumidityandpassivesmokingin3cases,andcontinuedsmokinginonecase.Basedonthese results,itappearsthat,inourcontext,severeallergicrhinitisisoftenunder-diagnosedandpoorlycontrolled,andthatthisaffectsourpatients’daily life.Thetherapeuticmanagementofsevereallergicrhinitisshouldbeoptimizedbecauseofitsrealimpactonthequalityoflife.

#2013ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Keywords:Allergicrhinitis;Prospectivestudy;Diagnosis;Treatment;Qualityoflife Disponibleenlignesur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

Revuefrançaised’allergologie54(2014)4–7

*Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:hasnajabri@hotmail.fr(H.Jabri).

1877-0320/$seefrontmatter#2013ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2013.09.003

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1. Introduction

La rhinite allergique (RA) est une affection fréquente, caractérisée par la triade : rhinorrhée, éternuements et obstructionnasale. Lorsque ces signes altèrent remarquable- mentlaqualitédeviedupatient,larhiniteallergiqueestclassée sévère(RAS).Sapriseenchargedoitdonc êtreoptimale.

2. Matérielsetméthodes

Afindepréciserl’incidencedelarhiniteallergiquesévèreà Casablanca et d’établir les déterminants du non contrôle de celle-ci,nousavonsmenéuneétudeprospectiveétaléesurune périodededeuxansetdemi(juin2010–décembre2012)portant sur166patientsseprésentantpourunerhiniteàlaconsultation d’allergologie,sansantécédentspathologiquesparticuliers.Les autres diagnostics différentiels de la rhinite allergique sont exclus de cette série. En se référant aux données épidémio- logiquesethygrométriques delarégion de Casablanca,nous avons utilisé pour les tests cutanés une batterie comportant systématiquementlesextraitsdespneumallergènessuivants: témoinpositif:histamine ;

témoinnégatif:Sérumphysiologique; dermatophagoidespteronyssinus(Dp); dermatophagoidesfarinae(Df); blomiatropicalis(Bt);

alternaria; poilsdechat; pollensd’olivier ; pollensde cyprès; mimosa;

bléde farine; pariétaire.

Lesdonnéessontrecueilliessurunquestionnairepréétabli, comportant:

ageetsexedespatients;

sévérité initiale de la rhinite : fréquence et intensité des symptômes allergiques, classification selon les stades de sévéritédelarhinite(classification ARIA)[1];

résultats des pricks tests pour les principaux pneumallergènes;

associationounonàd’autresmanifestationsallergiques; traitementdefond instauré;

tabagisme(actif, passif); infectionsORL;

habitat;

expositionallergénique ;

laréponsecliniqueautraitementde laRAS.

Laqualitédeviedenospatientsaétéévaluéeselonl’échelle visuelle analogique [2] interprétée en arabe. Elle comprend l’impact de la symptomatologie clinique sur le sommeil, le rendement scolaire, ou professionnel, et sur l’activité quoti- dienne.

3. Résultats

Lamoyenned’âgedenospatientsétaitde32ansavecdes extrêmesallantde16à45ans.Ilaéténotéuneprédominance féminine(65%).Uneatopiefamilialeaétéprésentedans48% descas,unhabitathumidedans35%descas.Tousnospatients rapportaientunretentissementimportantdelarhinitesurleur qualitédevie.Laprévalencedelarhiniteallergiquesévèreaété de48%(80patients).Elleaétéclasséepersistantedans56% descasetintermittentedans44%descas(Fig.1).LaRASaété isolée dans seulement 2,5 % des cas, associée à une conjonctivite dans 42 % et à un asthme dans 55,5 % des cas.L’asthme étaitpersistantmodérédans 33%descas.Les testscutanésétaientpositifsdans86%descas.Laprévalence de lasensibilisation cutanéeaux acariensvenait enpremière position (Dermatophagoidesptéronyssinus :68 %, Dermato- phagoidesfarinae:50%etBlomiatropicalis:38%),suiviepar lasensibilisationàAlternaria(33%)(Fig.2).

Fig.1. ClassificationdelaRAS.

Fig.2. Prévalencedelasensibilisationauxpneumallergènes.

H.Jabrietal./Revuefrançaised’allergologie54(2014)4–7 5

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Le traitement a compris l’éducation du patient qui complétaitla prescription de l’association antihistaminiques/

corticoïdes intra-nasaux chez tous nos malades, ainsi que la prise en charge des autres associations allergiques (asthme, conjonctiviteallergiques...).Lesmesuresd’évictionduoudes allergènes en cause ont été proposées lorsqu’ elles étaient possibles.Parmanquedemoyensfinanciers,l’immunothérapie spécifiquen’aétémenéequechez8patients.

La réponse clinique favorable au traitement a été obtenu chezseulement40%despatientsavecuneduréemoyennede suivide12mois(Fig.3).Lesprincipalescausesdenoncontrôle étaient représentées essentiellement par la mauvaise obser- vancedutraitement(Fig.4)parmanquedemoyensfinanciers, et la précarité des habitats de nos patients (exposition allergéniquemassive).

4. Discussion

La rhinite allergique représente un véritable problème de santépubliquevusonimpactsurlaviesocioéconomiquedes patients.Ils’agitd’unepathologietrèsfréquente;500millions depatientsàtraverslemonde[3–5],24,5%delapopulation généraleenFrance[6].Cettepathologiecroîtdans laplupart des pays, et particulièrement dans des lieux qui affichaient jusqu’àprésentdesniveauxbasoumoyensdeprévalence.Au Maroc,selon l’étude ISAAC, cette prévalence est passée de 36%en1995à54,7%en2001[7].EnEurope,entre10à20% desadolescentsâgésde13à14anssouffrentdeRAS[6].On retrouve une prévalence de 48 % dans notre série avec une moyenned’âge de 32ans. L’obstruction nasale,conséquence delarhinite,perturbelesommeil,lescapacitésdeconcentra- tionetentraînefatigue,irritabilité,mauxdetête,replisursoi toutenretentissantsurlavieprofessionnelleetsociale[8–10].

Lediagnosticdelarhiniteestsoulevéclassiquementdevantles troissignescliniques:rhinorrhée,éternuementsetobstruction nasale.Resteàdéterminersoncaractèreallergiqueounonen fonction des données de l’interrogatoire et des résultats des tests cutanés. Cependant, la rhinite allergique est largement sousdiagnostiquéeparlesmédecins.Eneffet,selonl’enquête réaliséeenFranceen2004,29%despatientssouffrantd’une rhinite n’ont pas consulté chez un médecin et n’ontpas été diagnostiquéscommeayantuneRA[6].LaRApeuts’associer àl’asthme,etdansnotresérie,laRASétaitassociéeàl’asthme dans55,5 %descas.Dansla littérature,plusieursétudes ont démontré que la RA et l’asthme coexistent fréquemment [11,12]etquelaRAeconstitueun facteurde risquepourle développementultérieurdel’asthme[1,13]sansprécisionssur lelienentrelasévéritédelaRAetlasurvenuedel’asthme.Les

principauxallergènesincriminésrestentlesacarienssuivisdes moisissurescommeentémoignentnosrésultats.L’amélioration delacliniqueetainsidelaqualitédeviedespatientssouffrant deRAestgénéralementobtenuaprèsévictiondel’allergènesi possible, associée à un traitement médicamenteux à basede corticothérapie locale et/ou antihistaminique par voie orale.

Selon les recommandations[1,14],la sévérité de la sympto- matologie requiert d’autres modalités thérapeutiques, notam- mentl’augmentation desdosesde corticoïdesintranarinaires, oul’associationdeplusieursclassesthérapeutiquesdontl’ajout d’unatropinique.L’immunothérapiespécifiqueestàdiscuterau casparcas.Devantl’échecthérapeutiquemalgrécesmesures,il faut s’assurer de l’observance du traitement et remettre en cause le diagnostic de RA. Dans notre série, la mauvaise observance du traitement était le principal facteur de la non améliorationclinique denospatients.

5. Conclusion

LapriseenchargedelaRAnécessiteunsuivirégulierpour éviter l’évolution vers la RAS. Dans notre contexte, nous soulignonsl’intérêtdutraitementadaptéetrégulierappuyépar l’éducationdespatients.

Déclarationd’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

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Fig.3. RéponseautraitementdelaRAS.

Fig.4.Facteursdenonréponseautraitement.

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