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on al’inégalité de Young ab≤ ap p +bp0 p0

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(1)

Master Mathématiques et Applications1`ereannée Aix-Marseille Université Année 2015-2016

Analyse Fonctionnelle

TD 2 : Espaces de dimension finie. Espaces lp.

Avec corrigés

Les numéros de Théorèmes, Propositions, etc ... font référence aux notes de cours.

Exercice 1

Soit1p+∞. On définit l’exposant conjugué deppar1/p+ 1/p0= 1, avec1/∞= 0.

1. On suppose que1< p <+∞. Démontrer que pour tousa, b[0,+∞[, on al’inégalité de Young

ab ap p +bp0

p0 . 2. En déduire que, pour1< p <+∞, nous avons l’inégalité de Hölder

d

X

i=1

|xiyi| ≤ kxkpkykp0, ∀x, yRd.

Vérifier que cette inégalité est encore vraie pour(p, p0) = (1,+∞)et(p, p0) = (+∞,1).

3. Montrer finalement quek.kpest bien une norme surRdpour toutp[1,+∞].

4. Montrer que pour0< p <1,k.kpn’est pas une norme surRd. 5. Montrer que pour toutxRd, on a

p→+∞lim kxkp=kxk, ce qui justifie la notationk.k.

6. Soient1pq+∞etθ[0,1]. On définitr[p, q]par la formule 1

r = θ

p+1θ q . Montrer l’inégalité dited’interpolationsuivante

kxkr≤ kxkθpkxk1−θq , ∀xRd.

Corrigé :

1. Il y a plusieurs façons de démontrer cette inégalité. La plus simple consiste à utiliser la concavité et la croissance du logarithme. Ainsi, par choix de l’exposant conjugué, on voit que le membre de droite de l’inégalité attendue est une combinaison convexe entreapetbp0. On a donc

log 1

pap+ 1 p0bp0

1

plog(ap) + 1

p0log(bp0) = log(a) + log(b) = log(ab), ce qui fournit l’inégalité attendue en passant à l’exponentielle (qui est une fonction croissante).

2. Par homogénéité de l’inégalité attendue, on peut toujours supposer quekxkp =kykp0 = 1. On applique ensuite l’inégalité de Young pour touti

|xiyi| ≤ |xi|p

p +|yi|p0 p0 , et on somme suri= 1, ..., dpour obtenir

d

X

i=1

|xiyi| ≤ 1 p

d

X

i=1

|xi|p

! + 1

p0

d

X

i=1

|yi|p0

!

=1

pkxkpp+ 1

p0kykpp00 = 1, ce qui donne le résultat attendu.

Les cas limites sont clairs.

(2)

3. La seule propriété délicate à montrer est l’inégalité triangulaire. On suppose quex+y 6= 0(sinon il n’y a rien à montrer) puis on écrit

|xi+yi|p≤ |xi||xi+yi|p−1+|yi||xi+yi|p−1, puis on somme suri

d

X

i=1

|xi+yi|p

d

X

i=1

|xi||xi+yi|p−1+

d

X

i=1

|yi||xi+yi|p−1,

et on applique l’inégalité de Hölder dans chacun des deux termes du membre de droite

kx+ykpp(kxkp+kykp)

d

X

i=1

|xi+yi|p0(p−1)

!p10

,

et on observe quep0(p1) =pce qui donne

kx+ykpp(kxkp+kykp)kx+ykp−1p .

On termine en simplifiant parkx+ykp−1p , qui est bien non nul par hypothèse, pour obtenir l’inégalité souhaitée.

4. Soit0< p <1. On posex= (1,0, ...,0)ety= (0,1,0, ...,0)et on calcule kxkp=kykp = 1,

kx+ykp= 21/p, et commep <1, on a

kx+ykp>2 =kxkp+kykp, ce qui montre que l’inégalité triangulaire n’est pas satisfaite.

5. SoitxRdnon identiquement nul. On fixe un indiceitel que|xi|=kxkpuis on écrit d’une part

kxk=|xi|=

|xi|p 1p

d

X

j=1

|xj|p

1 p

=kxkp,

et d’autre part

kxkpp=

d

X

j=1

|xj|p

d

X

j=1

kxkpdkxkp.

On a donc montré

kxk≤ kxkpd1/pkxk.

On conclut en faisant tendrepvers l’infini et en utilisant le théorème des gendarmes.

6. La définition ders’écrit aussi sous la forme

1 =

p +r(1θ) q , puis on écrit

d

X

i=1

|xi|r=

d

X

i=1

|xi||xi|r(1−θ),

et on utilise l’inégalité de Hölder avec les exposants conjuguésp/rθetq/r(1θ)d’où l’on tire kxkr=

d

X

i=1

|xi|r≤ kxkp kxkr(1−θ)q ,

ce qui donne le résultat attendu.

(3)

Exercice 2

SoitAune matrice carrée de tailledsymétrique définie positive.

1. Montrer que l’application suivante est une norme euclidienne surRd

xRd7→ kxkA=

d

X

i,j=1

aijxixj

1 2

.

2. Montrer que l’on a

pλ1kxk2≤ kxkAp

λdkxk2, ∀xRd, λ1etλdsont respectivement la plus petite et plus grande valeur propre deA.

Montrer que cette inégalité est optimale : il existe desx(non nuls !) pour lesquels ce sont des égalités.

Corrigé :

1. On introduit l’application bilinéaire suivante (x, y)A=

d

X

i,j=1

aijxjyi= (Ax, y), ∀x, yRd,

(., .)est le produit scalaire euclidien standard surRd. Il s’agit de vérifier qu’il s’agit d’un produit scalaire.

— CommeAest une matrice symétrique, on a que(., .)Aest une application symétrique. En effet, on rappelle que pour toute matriceM, nous avons par définition de la transposée(M x, y) = (x,tM y).

— De plus,(x, x)A = (Ax, x)est bien une quantité strictement positive dès quex 6= 0, carAest supposée définie positive.

On a donc bien un produit scalaire dont la norme proposée est déduite.

2. On sait queAest diagonalisable en base orthonormée et que ses valeurs propres sont strictement positives. Il existe donc deseietλi>0tels que

0< λ1≤ · · · ≤λd, Aei=λiei, ∀i, (ei, ej) =δij, ∀i, j.

Tout élémentxdeRds’écrit doncx=Pd

i=1(x, ei)eiet on a (Ax, x) =

d

X

i=1

λi(x, ei)2,

de sorte que

λ1

d

X

i=1

(x, ei)2(Ax, x)λd

d

X

i=1

(x, ei)2,

ce qui s’écrit encore

λ1kxk2(x, x)Aλdkxk2.

On voit que la première inégalité est une égalité quandx=e1et la deuxième quandx=ed.

Exercice 3 (Lemme de Von Neumann)

Soit|||.|||une norme d’algèbre surMd(R). Pour toute matriceA∈ Md(R)vérifiant|||A|||<1, on a IdAGLd(R), et ( IdA)−1=X

n≥0

An,

cette série étant convergente dansMd(R).

(4)

Corrigé :

Comme Md(R)est complet, il suffit de montrer que la série apparaissant dans le terme de droite est absolument convergente. Ceci est vrai car, par définition d’une norme d’algèbre, on a

|||An||| ≤ |||A|||n, ∀n1,

et comme on a supposé que|||A|||<1, on a affaire à une série géométrie convergente. AppelonsSla somme de la série P

n≥0An. PourNfixé, on constate que

( IdA)

N

X

n=0

An

!

= IdAN+1.

Par passage à la limite quandN tend vers l’infini, on déduit

( IdA)S= Id, ce qui montre le résultat attendu.

On voit bien que l’hypothèse dans le résultat précédent dépend de la norme d’algèbre choisie surMd(R), ce qui n’est pas nécessairement satisfaisant vu que la conclusion de l’exercice ne dépend pas de cette norme. L’exercice suivant montre que, le choix d’une bonne norme (en fonction de la matriceAétudiée) est toujours possible en fonction des propriétés algébriques de la matrice.

Exercice 4 (Rayon spectral et normes)

1. SiN désigne l’ensemble des normes subordonnées surMd(R), i.e. toutes celles obtenues à partir d’une normek.ksurRdpar la formule

|||M|||= sup

x6=0

kM.xk

kxk , ∀M ∈ Md(R), alors on a

ρ(A) = inf

N∈NN(A).

2. Montrer que pour toute norme surMd(R), on a

ρ(A) = lim

k→∞kAkk1k. 3. On a l’équivalence

ρ(A)<1⇐⇒(An)ntend vers0.

De plus, siρ(A)<1, alors la série de terme généralAnest convergente dansMd(R)et on a ( IdA)−1=X

n≥0

An.

Corrigé :

1. SoitN ∈ N est une norme matricielle subordonnée (ou induite) associée à une normek.ksurRd. Soitxest un vecteur propre pour une valeur propreλde module maximal, on a

λx=Ax, et en prenant la norme, on trouve

ρ(A)kxk ≤N(A)kxk, et donc

ρ(A)N(A). (1)

Ceci étant vrai pour toutN ∈ N, on a montré

ρ(A) inf

N∈NN(A).

En conséquence, pour montrer le résultat demandé dans l’exercice, il nous suffit donc de trouver une “bonne” norme subordonnée surMd(R)telle queN(A)soit aussi proche deρ(A)que l’on veut. (Noter qu’il n’est pas possible en général de trouver une norme telle queρ(A) =N(A)... voyez-vous pourquoi ?).

(5)

On utilise le fait que toute matriceAest triagonalisable dans C(mais pas dansR!), ce qui signifie qu’il existe P GLd(C)telle queP−1AP est triangulaire supérieure (et avec les valeurs propres deAsur la diagonale, que l’on suppose classées dans l’ordre décroissant). On introduit alors la matrice diagonaleDε = diag(1, ε, ..., εd−1) et on définit la norme suivante

Nε(M) =|||D−1ε P−1M P Dε|||, ∀M ∈ Md(C).

Noter (et vérifier !) que cette norme est bien subordonée à la norme surCndéfinie par kxkε=kDε−1P−1xk, ∀x∈ Cn.

On a donc bien Nε ∈ N et de plus, un simple calcul montre que la matrice D−1ε P−1AP Dε est une matrice triangulaire ayant la même diagonale queP−1AP et dont tous les coefficients sur-diagonaux sont obtenus à partir de ceux deP−1APpar multiplication avec une certaine puissance (positive) deε. AinsiD−1ε P−1AP Dεconverge vers une matrice diagonale (contenant les valeurs propres deA) quandε0et donc, nous avons

Nε(A)−−−→

ε→0 ρ(A), ce qui conclut la preuve.

2. On commence par montrer que la limite dans le membre de droite, si elle existe, ne dépend pas de la norme choisie.

SoitN1une norme pour laquelle la limite existe etN2n’importe quelle autre norme. D’après le théorèmeI.54, les normesN1etN2sont équivalentes et donc on a

αN1N2βN1, d’où, pour toutk1, l’inégalité suivante

αk1N1(Ak)k1 N2(Ak)k1 β1kN1(Ak)1k.

Comme on alimk→+∞αk1 = limk→+∞β1k = 1, on voit bien par le théorème des gendarmes que la limite de N2(Ak)1k existe et coincide avec la limite de la même quantité calculée avec la normeN1. En réalité, on a même le résultat plus fort suivant

lim inf

k→∞ N1(Ak)1k = lim inf

k→∞ N2(Ak)1k, lim sup

k→∞

N1(Ak)1k = lim sup

k→∞

N2(Ak)1k,

pour toutes normesN1 etN2 surMd(R). On note L etL+ la valeur commune de ces deux limites et on va montrer queL=L+=ρ(A).

Pour toute norme subordonnéeN ∈ N, on applique (1) à la matriceAkpour obtenir ρ(A)k=ρ(Ak)N(Ak),

et donc

ρ(A)N(Ak)1/k. Par ailleurs, nous avons (propriété de norme d’algèbre)

N(Ak)(N(A))k, et donc, pour toute norme subordonnéeN ∈ N, on a

ρ(A)N(Ak)1/k N(A), et ainsi

ρ(A)lim inf

k→∞ N(Ak)1/klim sup

k→∞

N(Ak)1/k N(A), En prenant les limites inférieures et supérieures dans cette inégalité, on arrive à

ρ(A)LL+N(A).

Comme cette inégalité est vraie pour toute norme subordonnéeN, on peut prendre l’infimum par rapport àN ρ(A)LL+ inf

N∈NN(A).

D’après la question précédente, l’infimum de droite n’est autre que le rayon spectralρ(A)et on a donc bien montré l’égalitéL=L+=ρ(A).

(6)

3. Supposons queρ(A)<1. D’après la question précédente, il existe une normeN ∈ N telle queN(A)<1. Pour une telle norme, nous avons

N(Ak)N(A)k−−−

k→∞ 0,

et donc(Ak)ktend bien vers0et on peut appliquer le lemme de Von Neumann (Exercice3).

Réciproquement, supposons que(Ak)ktende vers0et soitλune valeur propre (éventuellement complexe) deAde module maximal etxun vecteur propre associé.

Nous écrivons

λkx=Akx, d’où

|λ|k ≤ kAkk −−−−

k→∞ 0, ce qui prouve bien queρ(A) =|λ|<1.

Exercice 5 (Continuité du rayon spectral)

Pour toute matriceA∈ Md(C), on note

ρ(A) = max{|λ|, λSp(A)}, le rayon spectral deA.

Le but de l’exercice est de démontrer que l’applicationA∈ Md(C)7→ρ(A)est continue.

1. Montrer que si(Tk)k est une suite de matrices triangulaires supérieures qui converge vers une matriceT, alors on a

ρ(Tk)−−−−−→

k→+∞ ρ(T).

2. SoitAune matrice quelconque et(Ak)kune suite de matrices qui converge versA. On rappelle que, pour toutk, on peut utiliserla décomposition de Schurde la matriceAk, qui s’écrit

Ak =Q−1k TkQk, Tkest triangulaire supérieure etQkest unitaire.

(a) Montrer que la suite de nombres réels(ρ(Ak))kest bornée.

(b) Montrer queρ(Ak) =ρ(Tk)pour toutk.

(c) Soit(Aϕ(k))kune sous-suite telle que la suite(ρ(Aϕ(k)))ksoit convergente. Montrer que la limite de cette suite est nécessairement égale àρ(A). Indication : on pourra utiliser la compacité deUd(C).

(d) Conclure.

Corrigé :

1. Pour les matrices triangulaires, le rayon spectral n’est rien d’autre que le plus grand module des éléments diago- naux. Comme on a convergence des éléments diagonaux deTkvers les éléments diagonaux de la limiteT (qui est nécessairement triangulaire ...) on a bien convergence du rayon spectral.

2. (a) On a déjà vu que, pour tout norme d’algèbre on aρ(Ak)≤ kAkket comme la suite(Ak)k converge elle est bornée, ce qui montre le résultat.

(b) La décomposition de Schur montre queAketTksont semblables et donc ont les mêmes valeurs propres et en particulier le même rayon spectral.

(c) Par compacité de Ud(C), on peut extraire une nouvelle sous-suite telle que(Qϕ(ψ(k)))k converge vers une certaine matriceQUd(C). On déduit de cela que

Tϕ(ψ(k))=Qϕ(ψ(k))Aϕ(ψ(k))Q−1ϕ(ψ(k))−−−

k→∞ QAQ−1,

ce qui montre que la suite de matrices triangulaires(Tϕ(ψ(k)))k est convergente et donc d’après la première question, on a

ρ(Aϕ(ψ(k))) =ρ(Tϕ(ψ(k)))−−−−−→

k→+∞ ρ(QAQ−1) =ρ(A).

D’où le résultat.

(7)

(d) La suite(ρ(Ak))kest contenue dans un compact (car bornée dansR) et possède une unique valeur d’adhérence qui estρ(A). D’après la PropositionI.22, on a bien établi la convergence de toute la suite(ρ(Ak))kversρ(A) et de ce fait la continuité deρ.

Exercice 6 (Dualité pour(Rd,k.kp))

Soit1p+∞. On notep0[1,+∞]l’exposant conjugué depdéfini par la relation

1 = 1 p+ 1

p0, (avec la convention1/∞= 0).

On considère l’espaceE=Rdmuni de la normek.kE =k.kpet on noteE0son espace dual muni de la norme duale définie comme on l’a vu par

kLkE0 = sup

x6=0

|L(x)|

kxkp

, ∀LE0.

On note(ei)1≤i≤dla base canonique deE. On définitF =Rdpuis l’applicationΦ :E0 Fpar Φ(L) = L(ei)

1≤i≤d,

qui à toute forme linéaire surEassocie l’ensemble de ses valeurs sur la base canonique.

1. Montrer queΦest linéaire bijective et que son inverse est l’application

Ψ :yF 7→Ψ(y) = xE 7→

d

X

i=1

xiyi

!

E0.

On notera que ceci montre en particulierEetE0sont de même dimension. Bien que la structure euclidienne deRdne soit pas utilisée explicitement dans cet exercice, on notera que(Ψ(y))(x)n’est autre que le produit scalaire dexet dey

(x, y) =

d

X

i=1

xiyi.

2. Montrer que, si on munit l’espace F de la norme k.kp0 alors Φ est une isométrie de (E0,k.kE0) sur (F,k.kp0).

Cet exercice montre donc que le dual topologique de(Rd,k.kp)n’est autre que(Rd,k.kp0).

Corrigé :

1. La linéarité deΦne fait aucun doute de même que son injectivité (une application linéaire qui s’annule sur tous les éléments d’une base est identiquement nulle).

Par définition, nous avons

Φ(Ψ(y)) =

[Ψ(y)](ei)

1≤i≤d

= ((y, ei))1≤i≤d= (yi)1≤i≤d=y.

De même, pour toutxE, on a

[Ψ(Φ(L))].(x) =

d

X

i=1

xiL(ei) =L

d

X

i=1

xiei

!

=L(x),

et donc

Ψ(Φ(L)) =L.

ΦetΨsont donc bien réciproques l’une de l’autre, ce qui conclut la preuve.

2. Pour toutxRd, on a par définition

L(x) = (Φ(L), x) =

d

X

i=1

(Φ(L))ixi,

(8)

et donc par l’inégalité de Hölder on a

|L(x)| ≤ kΦ(L)kp0kxkp, et ainsi on a prouvé que

kLkE0 ≤ kΦ(L)kp0. Montrons l’inégalité inverse, pour toutLE0. On pose

xi =|(Φ(L))i|p0−2(Φ(L))i, ce qui donne

d

X

i=1

|(Φ(L))i|p0 =L(x)≤ kLkE0kxkp,

Par définition dex, et commep(p01) =p0, nous avons kxkpp=

d

X

i=1

|xi|p=

d

X

i=1

|(Φ(L))i|(p0−1)p=kΦ(L)kpp00.

On a donc montré

kΦ(L)kpp00 ≤ kLkE0kϕ(L)kpp00/p, ou encore

kΦ(L)kpp00(p−1)/p≤ kLkE0, ce qui donne le résultat attendu carp0(p1) =p.

Exercice 7 (Cube de Hilbert)

Soitc= (cn)nun élément del2. On définit l’ensemble

C={xl2, ∀n,|xn| ≤ |cn|}.

1. Montrer queCest fermé dansl2.

2. Montrer que, sur l’ensembleC, la topologie del2est exactement la topologie de la convergence simple, c’est-à-dire que si(xk)kest une suite d’éléments deCalors on a

(xk)kconverge dansl2⇐⇒Pour toutn0, la suite(xkn)kconverge dansR.

3. Montrer que la propriété précédente est fausse si la suitec6∈l2, par exemple en prenant pourc, la suite constante égale à1.

4. Montrer que l’ensembleCest un compact del2.

Corrigé :

1. Il suffit de remarquer que la convergence dansl2implique la convergence simple (i.e. terme à terme). Autrement dit, on a l’implication

xk −−−

k→∞ x, dansl2=⇒ ∀nN, xkn −−−

k→∞ xn, qui provient juste de l’inégalité

|xknxn| ≤ kxkxk2, ∀n0,∀k0.

Ainsi si la suite(xk)k est contenue dans Cet converge dansl2vers un certainx, on peut passer à la limite (par rapport àk) dans l’inégalité|xkn| ≤cnet ainsi obtenir que|xn| ≤cn, i.e.xC.

2. On a déjà vu dans la question précédente que la convergence dansl2implique la convergence simple. Il s’agit de voir que la récirpoque est vraie dansC.

Soit donc(xk)kune suite d’éléments deCqui converge simplement vers une suitexRN. Il est clair tout d’abord quexC, il s’agit de voir que la convergence a lieu au sens de la normel2. On se donne unε >0et on utilise le fait que la suite(cn)nest dansl2(cette hypothèse n’avait pas servi jusqu’à présent !) de sorte qu’on peut trouver un N tel que

X

n=N+1

|cn|2ε.

(9)

On considère maintenant la quantité

IN,k

def=

N

X

n=0

|xknxn|2.

Il s’agit,N étant fixé, d’une somme finie de termes qui tendent vers0quandk→ ∞par hypothèse. On peut donc trouver unk0(dépendant deεetN) tel que

IN,kε, ∀kk0.

Pourkk0, on peut donc découper la somme qui définit la normel2et obtenir kxkxk22=

+∞

X

n=0

|xknxn|2=IN,k+

+∞

X

n=N+1

|xknxn|2.

Puis on utilise le fait que tous lesxketxsont des éléments deCpour majorer le second terme ci-dessus kxkxk22IN,k+ 4

+∞

X

n=N+1

|cn|2,

et donc par choix deN, puis dek0, on a finalement

kxkxk225ε, ∀kk0. Le résultat est démontré.

3. Comme suggéré dans l’énoncé on prend pourcla suite constante égale à1. Pour toutk, on considèrexk la suite constituée de zéros à l’exception du terme de rangkqui vaut1. Ce sont bien des éléments deC. De plus, on voit clairement que cette suite converge simplement vers la suite nulle qui est bien aussi dansC. Par contre nous avons

kxk0k2=kxkk2= 1, et donc nous n’avons pas la convergence en normel2vers0.

4. Nous allons utiliser la caractérisation séquentielle de la compacité. On considère une suite(xk)kd’éléments deC et on veut trouver une sous-suite qui converge dansl2. D’après la question 2 il suffit de trouver une sous-suite qui converge simplement. On va utiliser ici le procédé diagonal de Cantor.

— On commence par s’intéresser à la suite de nombres réels(xk0)k. Par hypothèse c’est une suite bornée (par

|c0|) et on peut donc trouver une sous-suite(xϕ00(k))kqui converge.

— On regarde maintenant la suite(xϕ10(k))k. Il s’agit également d’une suite bornée (par|c1|cette fois) et on peut donc en trouver une sous-suite(xϕ10◦ϕ1(k))kqui converge.

— On continue se procédé par récurrence en construisant une famille de fonctions strictement croissantesϕn : NNtelles que, pournfixé on ait

(xϕn0◦ϕ1◦···◦ϕn(k))k est convergente.

— On considère alors la suite définie par

(xϕ0◦ϕ1◦···◦ϕk(k))k.

On vérifie d’abord qu’il s’agit bien d’une suite extraite en montrant que l’application ψ:kN7→ψ(k) =ϕ0ϕ1◦ · · · ◦ϕk(k)N est strictement croissante. En effet, commeϕk+1est strictement croissante on a

ϕk+1(k+ 1)k+ 1> k,

et de plus la composée de fonctions strictement croissantes ϕ0 ψ1 ◦ · · · ◦ϕk est elle-même strictement croissante ce qui donne

ψ(k+ 1) =ϕ0ψ1◦ · · · ◦ϕkk+1(k+ 1))> ϕ0ψ1◦ · · · ◦ϕk(k) =ψ(k).

Ensuite, on vérifie que cette suite(xψ(k))k est bien simplement convergente. Pour cela, on fixe unnet on observe que

(xψ(k)n )k, est une suite extraite de la suite(xϕ0◦···◦ϕn(k))k, cette dernière suite étant convergente par construction, on a bien le résultat attendu.

(10)

Exercice 8 (Premier contact avec la convergence faible)

Soit1p <+∞. Montrer que si(xk)k lpest une suite bornée danslpest telle qu’il existe un élémentxl vérifiant

xk −−−

k→∞ x, dansl, alors on a

1. xlp. 2. xk−−−

k→∞ x, danslq, ∀q > p, 3. Sip >1, montrer que l’on a

(xk, y)−−−

k→∞ (x, y), pour toutylp0. (2) Indication : On pourra utiliser la densité decf danslp0(carp0 <+∞ici !).

4. Trouver un exemple de la situation précédente montrant qu’en général la convergence forte de(xk)kvers xdanslpn’est pas vraie.

5. Sip= 1montrer que

(xk, y)−−−

k→∞ (x, y), pour toutyc0.

Trouver un exemple montrant que cette convergence peut tomber en défaut si on suppose seulementyl. Ces dernières propriétés sont appeléesconvergences faibles dans lp. Nous les retrouverons plus tard dans le cours.

Corrigé :

SoitM une borne de(kxkkp)k. 1. On prendN fixé et on écrit

N

X

n=0

|xkn|p≤ kxkkppMp.

Comme(xk)kconverge versxdansl, on a en particulier la convergence simple et on peut donc passer à la limite quandk→ ∞dans cette inégalité. Il vient

N

X

n=0

|xn|pMp.

Ceci étant valable pour toutN, on a bien établi quexlpet même quekxkpM. 2. On utilise l’inégalité d’interpolation donnée dans la PropositionI.60et qui donne

kxkxkq≤ kxkxkθpkxkxk1−θ (2M)θkxkxk1−θ , θest tel que

1 q = θ

p+1θ

= θ p.

En particulier, commeq > p, on a0θ <1et donc le terme de droite de l’inégalité ci-dessus converge bien vers 0, ce qui montre le résultat attendu.

3. On poseTk(y) = (xk, y)pour toutketT(y) = (x, y), il s’agit de montrer queTk(y)converge versT(y)pour tout y lp0. On va procéder de façon très classique et qu’il faut bien connaître et maîtriser : d’abord on va montrer des estimations uniformes surTkT dans des bonnes normes, puis on va trouver un ensemble dense de valeurs dey pour lesquels la convergence est facile à démontrer, puis on concluera en utilisant la densité.

Etape 1 : D’après l’inégalité de Hölder, nous avons

|Tk(y)| ≤ kxkkpkykp0 Mkykp0,

|T(y)| ≤ kxkpkykp0 Mkykp0. et on voit que ces bornes ne dépendent pas dek.

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