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Constitution et origine du groupe B du spectre solaire

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00238274

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00238274

Submitted on 1 Jan 1884

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L. Thollon

To cite this version:

L. Thollon. Constitution et origine du groupe B du spectre solaire. J. Phys. Theor. Appl., 1884, 3

(1), pp.421-427. �10.1051/jphystap:018840030042100�. �jpa-00238274�

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CONSTITUTION ET ORIGINE DU GROUPE B DU SPECTRE SOLAIRE;

PAR M. L. THOLLON.

Quand on dirige sur le Soleil, au moment il est dans le voisinage du zénith, un spectroscope à un seul prisme, on voit, près de C, au quart environ de la distance qui sépare C de l’extrême rouge, une raie forte et noire, que Fraunhofer a appelée B. Avec

un appareil plus puissant de cinq ou six prismes, cette raie devien t

une large bande très noire, séparée de la région C par un inter- valle pour ainsi dire désert où les raies sont clairsernées et, en

grande partie, fines et faibles. Du côté opposé, cette bande est

suivie de raies bien marquées qui paraissent très régulièrement espacées et dont les premières donnent quelques signes de dédou-

blenlent. Le P. Secchi avait fait de vains efforts pour résoudre la bande B; il écrit à ce sujet ( voir le Soleil, vol. 1, éd. 1875, p. 235) :

« Certaines bandes qui, dans les instruments ordinaires, paraissent

comme estompées, sont en réalité composées d’ul1 grand nombre

de lignes parfaitement disuinctes, comme on le voit dans un spec- troscope ayant un grand pouvoir dispersif; mais quelques-unes

d’entre elles sont réellement diffuses sur les bords, et il est im- possible de les décomposer, quelle que soit la puissance de l’in-

strument que l’on emploie. Nous pouvons citer comme exemple

les raies du groupe B. »

L’affirmation du savant physicien prouve qu’à l’époque il

écrivait ces lignes on n’avait pas encore poussé plus loin la per- fection et la puissance des appareils spectroscopiques. Il suffit en

effet de la dispersion de huit à dix prismes pour constater que la bande B est en réalité formée d’un grand nombre de raies distinctes.

Avec mon appareil à grande dispersion elle se résout d’une façon

vraiment adiuirable. Les dix-sept raies qui la composent se dis-

tinguent avec la plus grande netteté et peuvent se mesurer très exactement. Quant à celles qui la suivent du côté du rouge, elles

sont toutes largement dédoublées et offren t par leur régularité un

aspect très remarquable.

En 1878, QI. Piazzi Smyth et M. Langley sont parvenus les prc-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018840030042100

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opérant avec des prismes, n’a obtenu du’une résolution incom-

plète, tandis que M. Langley, avec un excellent réseau de 31. Ru- lherfurd, a non seulement séparé tontes les raies, mais encore

déterminé leurs longueurs d’ondes. N’ayant pas eu connaissance des travaux de ces savants, j’ai cru être le premier à obtenir ce

résultat en 1879. Je faisais alors les premiers essais de mon appa- reil à grande dispersion. Les prises composés à sulfure de carbone,

clue venait de faire M. Laurent, étaient simplement montés sur une planchette à dessin; ils étaient mal réglés, mal abrités contre les

variations de température et ne pouvaient me donner les résultats que j’obtiens aujourd’hui. Le dessin qu’à cette occasion j’ai publié

dans les COlnptes rendus est incomplet et défectueux. Celui qui

accompagne cet article (Pl. Il) a été fait avec un soin minutieux.

A l’échelle où il a été exécuté, les erreurs de position ne doivent guère dépasser £ de millimètre. Il est plus complet que tous ceux que j’ai vus jusqu’à ce jour.

La légende qui se trouve au bas de mon dessin permet d’y re-

connaître au premier coup d’oeil : 10 les raies métalliques ; les

raies telluriques produites par l’élément variable de l’atmosphère (la vapeur d’eau sans aucune doute); 3" les raies telluriques pro-

venant des éléments constants (oxygène, azote, acide carbonique).

On voit ainsi que le groupe se compose d’un massif de dix-sept

raies constituant, à proprement parler, la raie B de Fraunhofer;

d’un système de douze couples dont les intervalles croissent régu-

lièrement en allant de droite à gauche, tandis que la distance des composantes diminue avec non moins de régularité en allant dans le même sens, et enfin d’un massif assez important de raies appar-

tenant à la vapeur d’eau, le tout entremêlé de raies métalliques

rares et faibles.

Quand on parcourt le spectre solaire, donné par mon appareil,

en commençant par le violet, et qu’on a vu les milliers de raies

qui le composent distribuées, sans aucune espèce d’ordre apparent, dans toutes les régions, on éprouve, en arrivant au groupe B, la

même impression, comme dit 31. Langley qu’un voyageur égaré

dans une forêt vierge, se trouvant tout à coup en présence d’une

allée d’arhres parfaitement alignés et espacés avec une régularité

mathématique, Il convient d’ajouter que A à l’extrême rouge et x

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compris entre C et D sont constitués d’une manière identique ;

s’ils frappent moins l’attention, c’est parce que A est presque à la limite de la visibilité et que la régulari té de a se trouve masquée

par un assez grand nombre de raies qui lui sont en quelque sorte étrangères. En dehors de ces trois cas, le hasard seul semble avoir présidé à la répartition des raies dans toute l’étendue du

spectre.

Mais l’intérêt qui s’attache à ces groupes ne tient pas seulement à la singularité de leur aspect, il tient encore et surtout à la ques- tion d’origine. Dans quelles régions se produisent les absorptions qui leur donnent naissance? Est-ce dans l’atmosphère solaire, dans l’atmosphère terrestre ou dans un milieu compris en tre le Soleil

et la Terre? Ces absorptions proviennent-elles du même élément

et quel est cet élément? Les réponses faites à ces diverses questions, qui se sont posées depuis longtemps déjà, ont été des plus con-

tradictoires.

Pour ne parler que de B, :1B1. Janssen, après sa mémorable expé-

riencede la Villettt, en 1866, affirma que ce groupe (en grande partie

au moins) devait être attribué à la vapeur d’eau. Le petit dessin qu’il

a publié dans les A nnales de Clain2ie et de Ph)/siqlle (4e série,

t. XXIV, p. 217) montre en eiet, en face de B, des bandes d’ab-

sorption dues à la vapeur d’eau et correspondant exactement aux

bandes spectrales que le soleil couchant donne dans cette région.

D’autre part, Angstrôm, qui s’était beaucoup occupé de la question,

dit que, par un froid de 27°, alors que les autres raies telluriques

avaient presque entièrement disparu, il vit B avec une netteté par-

faite ; il lui selnbla même que, pour une même distance zénithale du Soleil, ce groupe était plus noir et plus intense que d’habitude.

Il en conclut qu’il ne pouvait pas provenir dela vapeur d’eau. Cet éminent physicien, partisan convaincu de l’unité de spectre pour les gaz sirnples, avait constaté que, dans le spectre d’émission de

l’air, il n’y avait aucune trace de raie ou bande correspondant à B.

Il ell résultat pour lui la conséquence que l’air ne pouvait pas ab- sorber des radiations qu’il était impropre à émettre. Si donc ce

groupe, variable cumme les autres raies telluriques, ne prouvait

être attribué ni à la vapeur d’eau, ni à l’azote, ni à l’oxygène de

l’air, à quel élément devait-Il son origine? Angström parla de l’acide

carbonique, mais sans Croire peut-être. Il sembla vivement préoc-

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pour la chaleur. On sait que cet habile expérimentateur avait

trouvé que les coefficients d’absorption de l’oxygène et de l’azote

ne correspondaient nullement au coefficient d’aOsorption de l’aire

il attribuait la différence à un élément inconnu assez rare pour

échapper à nos analyses et doué d’un pouvoir absorbant énorme,.

Il est probable qLi’Angsur,5ni songeait à cet élément inconnu. En

réalité, il resta toujours dans le doute.

La grande autorité du savant suédois ne devait pas manquer d’exercer son influence sur le jugement de ceux qui devaient après

lui aborder la méme question. Le capitaine Abney, qui s’est signalé par des travaux scientifiques si remarquables, affirme, dans

la 2Vctttii-e du 2 octobre 1882 (p. 585), que les groupes A et B ne doivent pas être considérés conme telluriques, mais comme pro-

venant d’un milieu existant entre le Soleil et la Terre. M. Piazzi

S my th, qui avait d’abord considéré B comme tellurique, semble

en dernier lieu adopter les idées du capitaine Almey et incline à

croire que B, comme A, pourrait bien être en effet le produit d’un

milieu interplanétaire. Les récentes théories de Siemens lui sem-

blent confirmer cette manière de voir.

L’étude que je poursuis depuis plusieurs années sur la portion

du spectre solaire qui s’étend de A à b m’a conduit tout natu-

rellement à n1’occuper de ce sujet. Voici par quelle méthode je parviens à faire le triage et la classification des raies spectrales.

Après des mesures préalables faites avec le plus grand soin pour déterminer exactement la position de ces raies, chaque région du

spectre est dessinée sur deux cartons. Le premier est destiné à reproduire l’aspect de cette région quand le Soleil est à Go" du zénith, l’autre quand il en est à 80". Ces distances ont été choisies de manière qu’à la latitude de Nice les observations puissent être poursuivies toute l’année. Quand le temps parait convenable, à

l’heure où le Soleil est dans la position voulue, l’intensité de

chaque raie est marquée sur le carton même avec toute Inexactitude possible en notant chaque fois l’état hygrométrique de l’air. Le

procédé est lent, minutieux, pénible, mais le résultat est certain.

Quand j’ai fait ainsi 8 à 1 o séries d’observations sur chaque dessin,

elles sont discutées avec soin et les indications relatives à une raie

quelconque me font juger sûrement : io si elle n’est pas métal-

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lique, si une raie tellurique appartient à un élément constant

ou à un élément variable de l’atmosphère. Par cette méthode j’ai

pu acquérir la certitude que A, B et ox sont des groupes telluriques

dus aux éléments constants de l’air. A la n2c?n2e distance zénithale,

ils ont toujours la même intensité. Je ne parle, bien entendu,

que du massif principal de chacun d’eux et des couples qui le sui-

vent du côté le moins réfrangible.

Restait à savoir exactement à quel élément atmosphérique il

fallait attribuer les groupes en question. M. Egoroff, professeur de Physique à l’Université de Varsovie, est parvenu récemment à ré- soudre le problème. Depuis plusieurs années, il s’était voué avec

ardeur à cette recherche. Nous avons fait ensemhle en 1882 une série d’expériences à ce sujet, à l’observatoire de Paris. Un faisceau de lumière électrique, dirigé du mont Valérien sur l’Observatoire

(1 Okm) nous a donné le spectre des raies telluriques à peu près com- plet. Oti y distinguait sans peine A, B et ’:1., si faciles à reconnaître.

Le capitaine Abncv a contesté les résultats que nous avons obtens ; ils ne sont pourtant pas contestables: l’expérience du reste est

facile à répéter.

Enfin, après ces études préliminaires, M. Egoroff, opérant direc-

tement sur de l’oxygène fortement comprimé dans un tube métal-

lique et traversé dans sa longueur par m faisceau de vive lumière, a

obtenu les groupes A et B. L’épaisseur d’oxygène traversé n’était

sans doute pas suffisante pour la production de x. Quoi du’il en soit, on peut affirmer aujourd’lmi, sans crainte de sc thomper, que ces trois groupes si remarquables d’aspect et si semblables

entre eux ont pour origine l’absorption due spécialement à l’oxy- gène de l’air.

Je n’ai pas besoin de l’aire ressortir l’importance de ce résultat.

Mais comment le concilier avec les observations de 31. Janssen, d’Angstrflm et de M. P.

,

Smyth? A en juger par le dessin contenu

dans les Annales et mentionné ci-dessus, M. Janssen aurait vu dans le spectre de la vapeur d’eau des bandes correspondant à celles du

spectre solaire dans la région B; l’mne d’elles coïncide même exac- ten-lent avec le massif principal du groupe. D’après mes propres

observations, il faudrait pour cela qu’en ce point la vapeur d’eau donnât une bande non résoluble qui obscurcirait simplement les

intervalles des raies, comme on le voit dans le spectre i de mon

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Itygrométrique de l’air et non, coniine il ni’a toujours paru, sui-

vant la hauteur du Soleil. Ou bien cette bande n’est pas repré-

sentée dans la position exacte quelle devait occuper ; il faudrait quelle fût reportée plus à bauche, se trouvent en eflct beaucoup

de raies de la vapeur d’eau constituant un massif irnportant (voir

la Planche).

Si, d’autre part, Angström a vu B plus intense par un froid de

27° qu’en temps ordinaire, c’est sans doute par iin simple effet de

conthaste : les autres raies telluriques se trouvant très affaiblies,

celles qui conservent leur intensité doivent paraître plus noires.

C’est là un effet qui se produit fréquemment daus le cours de mes

déterminations et contre tequclje dois me tenir toujours en garde.

Maintenant comment expliquer que le spectre d’absorption de l’oxygène diffère tellement de son spectre d’émission ? Le manque de données stiffisanues rend toute explication impossible, mais la

certitude du fait nous oblige à conclure que l’oxygène froid 1)’a

pas les mêmes propriétés que l’oxygène incandescent et nous per-

met de soupçonner qu’il en peut étre de méme pour tous les gaz.

En affirmant que A et même B ne varient pas réellement d’in- tensité quand le Soleil s’approche de l’horizon, un éminent obser-

vateur comme M. Piazzi Smyth aurait bien surpris les spectrosco-

pistes de profession, s’ils ne savaient combien le maniement d’un

appareil à grande dispersion est chose délicate et difficile. Que le

faisceau lumineux soit mal diaphragmé, que le réglage des prisiiies

ne soit pas irréprochable, qu’une in1perceptible buée se dépose

sur les surfaces, les images, surtout dans l’extrênle rouge, appa- raissent comme noyées dans la lumière diffuse qui masque les effets les plus évidents et en défigure même les caractères essentiels. Il se

produit souvent des phénomènes bizarres dont il semble Impossible

de découvrir les causes et qui rendent les illusions bien faciles.

Mais, quand on opère dans de bonnes conditions, avec un appareil

bien conçu et bien construit, on voit avec la dernière évidence

que A et B varient considérablement d’intensité suivant la hauteur du Soleil et sont certainement telluriques.

Durant l’éclipse totale de 1882, M. Trépied et moi avons cru

observer, sur les bords du disque lunaire, un notable renforcement

des raies du groupe B. Si la théorie du capitaine Abney avait pu

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être confirmée, elle aurait certainement donné un grand poids à

nos observations, et pour mon compte j’en aurais éprouvé une

vive satisfaction. Malheureusement l’atmosphère d’oxygène qu’il

faudrait aujourd’hui attribuer à la Lune pour produire les effets

observes semble peu conciliable avec le défaut de réfraction des rayons lumineux qui l’asent les bords de notre satellite. Je crains bien que les résultats obtenus en Égypte ne soient une de ces

illusions dont presque tous les spectroscopistes ont été plus ou

moins les victimes.

Maintenant il irriporterait de savoir si l’azote et l’acide carbo-

nique de l’air ne sont représentes par aucune raie ou aucun groupe dans le spectre solaire. L’étude que je poursuis en ce moment,

d’après la méthode décrite ci-dessus, ne manquera pas, j’espère,

de donner sur ce point important des indications précises. Jusqu’à

ce jour, en dehors des groupes de l’oxygène, je n’ai découvert

aucune raie pouvant être sûrement attribuée aux éléments constants de l’atmosphère. Il convient donc d’attendre le résultat de lnes

recherches pour donner suite au hrojet adopté par M. Bischoffslieim d’établir au mont Gros un tube métallique de longueur considé- rable, dans lequel on pourrait étudier sur une grande échelle les spectres d’absorption des gaz.

SUR LA COULEUR DE L’EAU;

PAR M. J.-L. SORET (1).

L’opinion des physiciens sur les causes de la couleur de l’eau

n’est pas encore unaniinement fixée, malgré le grand nombre de

travaux qui ont été publiés sur ce sujet. Je crois cependant que la

question est maintenant bien élucidée et que, sauf dans certains

détails, le problème peut être considéré comme résolu; tout au moins la plupart des savants qui s’en sont occupés dans ces der-

(1) Le présent article reproduit en partie une publication précédente sur le

même sujet, mais rédigée à un point de vue différent. (Voyez Anclaïves cles Sciences

physiques et natut-elles, t. XI, p, 276; 1884.)

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