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Submitted on 1 Jan 1969
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Développement d’une cathode creuse en graphite à température contrôlable destinée a l’étude
spectroscopique de molécules carbonées et silicées d’intérêt astrophysique
F. Remy
To cite this version:
F. Remy. Développement d’une cathode creuse en graphite à température contrôlable des- tinée a l’étude spectroscopique de molécules carbonées et silicées d’intérêt astrophysique. Re- vue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1969, 4 (3), pp.375-377.
�10.1051/rphysap:0196900403037500�. �jpa-00243297�
375.
DÉVELOPPEMENT
D’UNE CATHODE CREUSE EN GRAPHITE ATEMPÉRATURE CONTRÔLABLE
DESTINÉE
AL’ÉTUDE SPECTROSCOPIQUE
DE
MOLÉCULES CARBONÉES
ETSILICÉES D’INTÉRÊT ASTROPHYSIQUE
Par F. REMY,
Institut d’Astrophysique de l’Université de Liège, Cointe-Sclessin, Belgique.
(Reçu le 14 octobre 1968, révisé le 24 février 1969.)
Résumé. 2014 On décrit une source spectroscopique d’émission constituée d’une cathode
creuse en graphite dont la température peut être contrôlée extérieurement par un circuit de
chauffage par courant de basse tension. La température de 2 000 °C atteinte est seulement limitée par la puissance du transformateur de basse tension actuellement utilisé.
Abstract. 2014 An emission spectroscopic source is described constituted of a graphite hollow
cathode the temperature of which may be externally controlled by a heating circuitry of low voltage current. The temperature of 2 000 °C reached is only limited by the power of the low voltage transformer actually used.
REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 4, SEPTEMBRE 1969, PAGE
La présence d’un groupe de bandes moléculaires situées entre 3 900 et 4 140 A a été signalée dès 1881
par Huggins [1] lors de la
première
observation spectro-graphique
d’une comète. C’est Douglas [2] qui,en 1951, parvint à identifier au radical C3 la molécule émettrice de ces bandes, actuellement désignées sous
le vocable « groupe 4050 ».
Au cours de leurs recherches en vue d’identifier la molécule responsable de cette émission, et surtout après
l’identification proposée par Douglas, Rosen et ses
collaborateurs [3-4-5-6] s’étaient attachés à définir le rôle joué par
l’hydrogène
dans la formation de la molécule C3 dans la décharge du type cathode creuse qui avait été utilisée lors de leurs premières recherches.Lorsque ces travaux ont été abandonnés, le rôle de H2
était loin d’être éclairci. Une seule certitude était
acquise : l’émission du groupe 4050 dans la décharge à
cathode creuse en graphite dans un courant de H2 s’accompagnait toujours « d’étincelles » brillantes sur
le pourtour de la cathode. Il semblait en outre que l’échauffement de la cathode en graphite, dû par
exemple
à un mauvais refroidissement de son supportmétallique,
empêchait la formation d’étincelles, et parconséquent
l’apparition
du groupe 4050.C’est notamment en vue de reprendre l’examen de
ces questions que nous avons construit un tube à
décharge du type cathode creuse dont la cathode en
graphite peut être portée à des températures contrô-
lables.
La figure 1 reproduit en coupe le
dispositif
expéri-mental que nous avons adopté après un grand nombre
d’essais destinés principalement à assurer une repro-
FIG. 1. - Schéma de la cathode creuse en graphite à température contrôlable.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0196900403037500
376
ductibilité suffisante de la température du creuset tout en lui permettant de subir, sans bris fréquents, un grand
nombre de cycles de chauffage et de refroidissement.
La source est constituée d’un
cylindre
en pyrexauquel sont soudés latéralement deux tubes en pyrex destinés à recevoir chacun un support en alumi- nium (A) contenant une fenêtre en quartz permettant simultanément l’observation spectrographique de la décharge à travers deux fentes pratiquées dans la
cathode en graphite. On peut ainsi observer la lueur
négative de la décharge sans superposition de la radia- tion provenant de la colonne
positive.
Le cylindre enpyrex est maintenu entre deux plateaux circulaires en
laiton (B et C), des joints en caoutchouc en forme de L assurant l’étanchéité au vide. Le
plateau
supérieur supporte une anode en laiton refroidie par un courant d’eau etéquipée
d’une fenêtre en quartz permettant d’observer la décharge suivant son axe et de mesurerla température du creuset en
graphite
(D) à l’aided’un pyromètre à disparition de filament. L’anode est
isolée électriquement par des manchons en ertalon (E)
et en quartz (F).
Le four en graphite servant de cathode est fixé à l’aide d’un collier en cuivre (G) sur le plateau infé-
rieur (C), lequel est refroidi par un courant d’eau. Le tube intérieur (H) du four en graphite est supporté par
une traversée (J) refroidie à l’eau et amenant le courant
de chauffage de basse tension (S). La sortie (T) de ce
courant s’effectue à travers le tube extérieur en gra-
phite (I) et le plateau (C). Un trou a été foré dans
l’axe des composantes intérieures du four afin de permettre, lors du chauffage, l’observation de la
décharge sur un fond obscur formé par la traversée en
cuivre ( J). En faisant varier l’intensité du courant de
chauffage de basse tension, on peut aisément contrôler la température du creuset (D) dont les parois ont 1 mm d’épaisseur. Le transformateur basse tension dont nous
disposons actuellement limite la température maximale
du creuset (D) chauffé indirectement à 2 000 OC, alors
que la température du tube intérieur (H) est de 2 300 OC.
Ce tube en graphite est constitué de plusieurs parties
faciles à usiner et aisément
remplaçables
en cas de bris.La partie
supérieure
du tube (H) a une forme coniqueafin d’assurer à la fois un bon contact électrique avec
le manchon extérieur (I) et un guidage mécanique des parties tubulaires intérieures du four. L’épaisseur des parois du tube à sa partie centrale est de 1 mm, elle permet d’atteindre des températures élevées sans néces-
siter des courants de chauffage excessifs. Le joint plat
en caoutchouc (L) assure l’isolation électrique de basse
tension et l’étanchéité au vide de la traversée du courant, tandis que le guidage de cette dernière est
réalisé par le manchon en quartz (K).
Le
problème
le plus délicat à résoudre lors de la mise au point de cette source fut évidemment celui de la résistance mécanique du tube intérieur (H) lors du chauffage. Il fallait à la fois assurer un contact élec-trique
permanent entre la traversée métallique refroi-die (J) et les parties du tube en graphite (H) en expan-
sion thermique, sans
cependant
exercer sur ces der- nières unepression
trop forte qui les briserait. Ceproblème a été résolu de façon très satisfaisante par l’utilisation de deux soufflets en tombac (M et N) de
sections identiques. Le premier soufflet (M), fixé au plateau (C), supporte la traversée de courant ( J).
Celle-ci est d’autre part solidaire d’une enceinte étanche au vide et formée par le deuxième soufflet (N).
Cette enceinte, fixée à la table supportant le tube à décharge, est connectée au circuit de vide préliminaire
de l’installation. Lorsqu’on évacue simultanément l’air
contenu dans le volume constitué par le soufflet (N)
et dans l’enceinte en pyrex de la décharge, la pression atmosphérique extérieure agit également et en sens opposé sur les deux surfaces identiques des soufflets (M)
et (N), de sorte qu’aucune force résultante ne s’exerce
sur le tube en graphite (H). Si de l’air est maintenant admis dans l’enceinte (N) sous pression contrôlée, la
force agissant sur le manchon (H) sera gouvernée par la pression de cet air. Une pression d’air d’environ 100 mm Hg s’est révélée suffisante dans notre cas pour
garder un bon contact électrique entre les diverses
parties du four tout en assurant aux plus fragiles d’entre
elles une très longue durée de vie. Les premiers essais
avaient été effectués sans l’enceinte (N) ; le tube en graphite (H) se brisait alors à sa partie la plus mince après seulement quelques cycles de chauffe, vu la force
excessive exercée par la pression
atmosphérique
par l’intermédiaire de la section relativement élevée du passage de courant ( J).Les flèches marquées W dans la figure 1 se rapportent
au circuit d’eau de refroidissement, tandis que celles notées V se réfèrent au circuit de pompage à vide.
Afin de garder le schéma aussi clair que possible, seul
le système d’admission d’eau de refroidissement de l’écran (0) a été dessiné, la sortie étant tout à fait semblable. Pour les mêmes raisons, seuls un support (P)
du
dispositif
(au lieu de trois) et unporte-fenêtre
(A)ont été reproduits. Dans certains cas, seul un trou de
fixation a été représenté dans les flasques à vide, au
lieu de quatre ou six (pour les grandes
surfaces).
Latubulure en cuivre (R) est connectée au circuit de vide
poussé, tandis qu’une tubulure identique (non repré-
sentée sur la figure 1) admet le gaz dans l’enceinte de la décharge.
Un schéma de l’installation complète est représenté
à la figure 2. Le système de pompes à vide est constitué d’une pompe à palettes à deux étages et d’une pompe à diffusion d’huile à trois étages. Une vanne électro- magnétique (rm dans la figure 2) protège l’enceinte à vide contre toute rentrée d’air accidentelle. Comme l’installation doit pouvoir fonctionner sans surveillance durant les périodes de dégazage préliminaires à chaque
série d’essais, les circuits de chauffage du four et d’eau de
refroidissement ont été pourvus de sécurités. Des barres de carbone électrographitique EY 9 A de la Société
Morganite Carbon Ltd ont été utilisées pour l’usinage
des divers éléments du four à décharge. Le processus de dégazage
préconisé
par le fabricant [7] a été adopté.377
FIG. 2. - Schéma d’ensemble de l’installation.
Lorsque la pression résiduelle à l’intérieur de l’enceinte atteint une valeur inférieure à 5 X 10-6 mm Hg, le dégazage peut être considéré comme suffisant pour travailler dans de bonnes conditions de pureté spec- trale. En outre, l’étanchéité de l’installation est telle que la décharge peut fonctionner sous
atmosphère
statique durant delongues
périodes sans que le spectre soit contaminé par les émissions de l’azote, del’oxygène
ou de leurs composés carbonés. Ceci présente un intérêt
particulier lorsque
le gaz porteur de la décharge est onéreux, comme c’est le cas par exemple pour le xénon,et que l’on ne dispose pas d’un système de recyclage
et de
purification
du gaz. Un volume additionnel(AV, fig. 2) permet d’introduire dans l’enceinte de la
décharge des mélanges de gaz sous des conditions de
pression déterminées et reproductibles.
L’installation décrite ici a été testée avec l’étude de l’influence de la température sur la distribution d’inten- sité parmi les raies de rotation de la bande (0-1) du premier système négatif de N+ [8]. Elle nous a permis
de préciser les conditions d’excitation particulières du
groupe 4050 de C, et de montrer qu’elles étaient liées
au fonctionnement de la décharge à cathode de carbone
sous
atmosphère
d’hydrogène dans la partie « anor-male » de sa courbe
caractéristique
tension-courant [9].Une version
légèrement
modifiée et plus compacte de l’installation est en voie d’achèvement; le cylindreextérieur en pyrex est remplacé par une enceinte en
acier à double
paroi
refroidie à l’eau et le creuset (D)où se confine la décharge a été réalisé en platine.
Cette source sera utilisée en vue de l’étude à haute résolution des spectres de radicaux en provenance de substances à haut point de fusion, comme par exemple
SiO.
Nous tenons à exprimer ici notre gratitude envers
M. le Professeur P. Swings pour l’intérêt constant qu’il
nous a témoigné au cours de l’élaboration de ce travail.
Nous remercions également M. le Professeur B. Rosen pour ses conseils précieux et ses
critiques
stimulantes.Nos remerciements s’adressent également aux membres
du personnel technique de l’Institut d’Astrophysique qui furent associés à la réalisation de cette instru- mentation.
BIBLIOGRAPHIE [1] HUGGINS (W.), Proc. Roy. Soc., 1881, 33, 1.
[2] DOUGLAS (A. E.), Appl. J., 1951, 114, 466.
[3] MONFILS (A.) et ROSEN (B.), Nature, 1949, 164, 713.
[4] ÉTIENNE (E.), LE GOFF (P.) et ROSEN (B.), 3e Congrès
National des Sciences, section chimie physique, Bruxelles, 1950, 1.
[5] ROSEN (B.), 4e Colloque International d’Astrophy- sique de Liège, Mém. Soc. Roy. Sci. Liège, 4e série, 1953, XIII, 147.
[6] ROSEN (B.), 6e Colloque International d’Astrophy- sique de Liège, Mém. Soc. Roy. Sci. Liège, 4e série, 1955, XV, 332.
[7] Morganite Carbon Ltd, Carbon and its uses, 1963, 6, 14.
[8] REMY (F.), Bull. Soc. Roy. Sci. Liège, 1968, 37, 574.
[9] REMY (F.), à paraître.