• Aucun résultat trouvé

Transformation de Fourier des

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Transformation de Fourier des"

Copied!
49
0
0

Texte intégral

(1)

Transformation de Fourier des D-modules arithm´ etiques I

C. Noot-Huyghe

Table des mati` eres

1 Notations et Rappels 4

2 Une ´equivalence de cat´egories fondamentale 8 3 Construction de la transformation de Fourier 17 4 Calcul du transform´e de Fourier du faisceau DY /S,Q. 22 5 Premi`eres propri´et´es de la transformation de Fourier 36

6 Premiers exemples 42

7 Consid´erations sur le cas alg´ebrique. 45

Introduction

L’objet de cet article est de donner une construction de la transformation de Fourier desD-modules arithm´etiques dans le cas d’un fibr´e vectoriel et pour les op´erateurs diff´erentiels relatifs.

Rappelons d’abord le cadre complexe de la transformation de Fourier. Intro- duisons l’alg`ebre de Weyl complexe

AN(C) ={X

l,k

al,kxlk|al,kCetal,k= 0 sauf pour un nombre fini de multiindices}.

Cette alg`ebre est munie d’un automorphisme donn´e parF(xi) =−∂ietF(∂i) =xi. On en d´eduit un foncteur “Fourier formel” d´efini pour lesAN(C)-modules. C’est

1This work has been supported by the research network Arithmetic Algebraic Geo- metry of the European Community (Programme IHP, contract HPRN-CT-2000-00120)

(2)

un r´esultat important de la th´eorie desD-modules complexes que cette transforma- tion de Fourier formelle correspond `a une transformation de Fourier g´eom´etrique efinie sur les D-modules associ´es aux AN(C)-modules. En termes d’´equation diff´erentielle, cette op´eration est l’op´eration classique de transformation de Fourier.

Le cadre correspondantp-adique est le suivant. SoitV un anneau de valuation discr`ete d’in´egales caract´eristiques (0, p), K son corps de fractions, k son corps esiduel. On suppose que K contient une racine, not´ee π (le ”π” de Dwork), de l’´equationXp−1=−p. On peut consid´erer la compl´et´ee faible de l’alg`ebre de Weyl

`

a coefficients dansK AN(K)={X

l,k

al,kxl[k] |al,kK et∃C >0, η <1 tels que|al,k|< Cη|l|+|k|},

o`u l’on note [ki] = iki/ki!. Cette alg`ebre est munie d’un automorphisme Fπ

efini par F(xi) = −∂i et F(∂i) = πxi, ce qui permet de d´efinir un foncteur sur la cat´egorie desAN(K)-modules coh´erents. Il faut choisir une cat´egorie deD- modulesp-adiques correspondant auxAN(K)-modules coh´erents. Nous traitons ici desD-modules arithm´etiques de Berthelot, sur l’espace projectif de dimension N et `a coefficients surconvergents le long du diviseur `a l’infini. Pour cet article, les calculs et les r´esultats auraient sans doute ´et´e les mˆemes avec la cat´egories desD-modulesp-adiques introduits par Mebkhout-Narvaez-Maccarro ([MNM90]).

Le point de vue de Berthelot se justifie ici par l’existence, dans le cadre de sa th´eorie, d’un th´eor`eme de commutation de la dualit´e `a l’image directe, essentiel pour montrer un th´eor`eme de comparaison entre la transformation de Fourier sans support et avec support (pour lequel on renvoie `a l’article en pr´eparation [NH03]).

En outre, l’une des principales applications de la tranformation de Fourier des D-modules arithm´etiques se situe dans le cadre de la th´eorie de Berthelot. Nous donnons ensuite une d´efinition de la tranformation de Fourier g´eom´etrique dans le cadre desD-modules arithm´etiques et montrons un th´eor`eme de comparaison avec la tranformation de Fourier formelle, ce qui permet de donner quelques premi`eres propri´et´es de la transformation de Fourier g´eom´etrique. Dans [Huy95a] (non pu- bli´e), on donne la transformation de Fourier dans ce cadre. Nous g´en´eralisons ici cette construction et les r´esultats obtenus.

Soient R= SpfV,S unR-sch´ema formel irr´eductible de dimension cohomolo- gique finie surS (par exemple lisse),X unS-sch´ema formel lisse et irr´eductible.

SoitE un fibr´e vectoriel surX de rangN. LeX-sch´ema formel affineT =V(E) admet une compactification projective naturelle en un sch´ema formel Y ecrite pour les sch´emas dans le chapitre 8 de [EGA2]. On noteraqle morphisme structural deY versS. Le compl´ementaire deTdansY est un diviseur. On consid`ere surY le faisceau des op´erateurs diff´erentiels arithm´etiques `a coefficients surconvergents le long de, construit par P. Berthelot dans [Ber96b], et not´eDY /S,Q ().

Dans la premi`ere partie de cet article, on fait quelques rappels sur la th´eorie desD-modules arithm´etiques `a coefficients surconvergents le long d’un diviseur.

Dans la deuxi`eme partie on d´ecrit l’´equivalence de cat´egories donn´ee par le foncteur q entre la cat´egorie des DY /S,Q() et celle des qDY /S,Q ()-modules coh´erents. On d´emontre cette ´equivalence de cat´egories en donnant une filtration

(3)

ad hoc du faisceau DY /S,Q (), par des faisceaux d’alg`ebres acycliques pour q. Dans le cas o`u le fibr´e vectoriel E est trivial et o`u S = SpfV, cela donne une

´

equivalence de cat´egories entre les DY /S,Q()-modules coh´erents sur Y qui est ici l’espace projectif formel de dimension N sur SpfV (vu comme compactifica- tion de l’espace affine formel de dimensionN) et lesAN(K)-modules coh´erents.

Cette ´equivalence de cat´egories est au coeur du th´eor`eme de comparaison entre la transformation de Fourier g´eom´etrique et la transformation de Fourier formelle.

La troisi`eme partie de cet article est consacr´ee `a la construction de la transfor- mation de Fourier. Dans le cas complexe, le noyau de la transformation de Fourier est fourni par l’image inverse par l’accouplement de dualit´e du module exponentiel sur la droite affine. L’analogue de ce module sera leF-isocristal de DworkLπsur la droite projective formelle, vue comme compactification de la droite affine formelle.

On d´ecrit ici compl`etement l’image inverse, au sens des isocristaux, duF-isocristal de Dwork, sur un ouvert de trivialisation du fibr´e vectorielEpar l’accouplement de dualit´e. C’est cette image inverse qui est le noyau de la transformation de Fourier.

Ce point de vue ´evite d’avoir des probl`emes li´es aux compactifications.

Nous montrons ensuite dans la cinqui`eme partie de cet article le th´eor`eme de comparaison entre la transformation de Fourier g´eom´etrique et la transforma- tion de Fourier formelle. Le calcul de la transformation de Fourier du faisceau DY /S,Q() est crucial et fait l’objet de la quatri`eme partie de cet article. C’est `a ce niveau que se situe la principale difficult´e. SurC, on peut facilement se ramener pour le calcul au cas de la dimension 1. Cela n’est pas possible ici et il faut en passer par un th´eor`eme de division pour terminer le calcul.

Ce th´eor`eme de comparaison permet de montrer deux r´esultats impor- tants, d’abord la pr´eservation de la coh´erence par la transformation de Fourier eom´etrique et ensuite la pr´eservation de l’holonomie pour les F-DY /S,Q()- modules holonomes par transformation de Fourier. Ce dernier r´esultat est formel

`

a partir de la caract´erisation de l’holonomie obtenue par A. Virrion ([Vir00]).

Nous terminons par quelques exemples de calcul de transform´es de Fourier de F-isocristaux classiques.

Citons enfin la principale application de ce travail due `a Baldassarri-Berthelot ([BB03]) o`u l’on utilise la transformation de Fourier pour comparer certains groupes de cohomologie rigide `a support avec des groupes de cohomologie ana- lytique de Dwork.

C’est Berthelot qui a eu l’id´ee de quelle devait ˆetre la construction de la trans- formation de Fourier g´eom´etrique dans le cadre desD-modules arithm´etiques. Je le remercie aussi pour son insistance pour que je r´edige ce travail. Je remercie aussi le referee pour son patient travail de lecture : ce texte y a ind´eniablement gagn´e en lisibilit´e et en clart´e.

(4)

1. Notations et Rappels

On notera ξune uniformisante deK. Pour tous les sch´emas formels sur Rqui seront not´es avec une lettre droite, on notera avec la mˆeme lettre indic´ee par 0, la fibre sp´eciale sur spec k (par exempleX0sera la fibre sp´eciale du sch´emaX). Plus en´eralement, on note

Xi=X×SpfV spec(V /ξi+1V).

La notationXKouXKanesignera la fibre g´en´erique au sens de la g´eom´etrie rigide deX. SiE est un faisceau de groupes ab´eliens sur un espace topologique,EQ est le faisceauE ⊗ZQ.

Dans tout l’article, on supposera que X est un sch´ema formel lisse sur S, de dimension relativer, E un fibr´e vectoriel de rangN surX,T =V(E) le sch´ema formel associ´e, Y la compactification donn´ee dans 8 de [EGA2] de ce sch´ema formel.

Si A est un faisceau d’alg`ebres sur un espace topologique T, nous noterons Dcohb (A) avec la cat´egorie d´eriv´ee des complexes de A-modules (`a gauche) `a cohomologie born´ee (resp. Dcoh(A), resp. `a cohomologie nulle en degr´e positif), Dcoh,db (A) la cat´egorie d´eriv´ee des complexes deA-modules `a droite `a cohomologie born´ee.

Pour la transformation de Fourier, on suit les conventions de d´ecalage de la fin de [KL85].

1.1. Faisceaux d’op´erateurs diff´erentiels arithm´etiques.

Nous renvoyons `a [Ber96b] pour un expos´e syst´ematique de la th´eorie. Faisons ici seulement quelques rappels.

Commen¸cons par introduire quelques coefficients. Si k est un entier, vp(k) esigne la valuation p-adique de k et on note qk le quotient de la division eucli- dienne dekparpm. Sikest unr-uplet d’entiers, on noteraqk=qk1· · ·qkr. Si il y a lieu de sp´ecifier l’entierm, on notera ces coefficientsqk(m)etq(m)k respectivement.

Il est facile de montrer les encadrements suivants, pour toutr-upletkd’entiers naturels

|k|

p1rlogp(|k|+ 1)rvp(k!) |k|

p1,

|k|

pm(p1) rlogp(|k|+ 1) rp

p1 vp(q(m)k !) |k|

pm(p1).

Soitw1, . . . , wrun syst`eme de coordonn´ees locales relatives deX par rapport `a S sur un ouvertW deX. Berthelot construit un faisceau deOX-alg`ebres, qui est un faisceau d’op´erateurs diff´erentiels, not´e DX(m) et d´ecrit en coordonn´ees locales

(5)

par

D(m)X = M

k∈Nr

OXhki(m),

o`u l’on a not´e

hki(m) =qk! k!k.

On note ensuiteDbX/S(m) la compl´etion p-adique de ce faisceau et DX/S,Q = lim

−→m

DbX/S,Q(m) .

Tous ces faisceaux sont coh´erents. Sur un ouvertW muni de coordonn´ees locales relatives comme pr´ec´edemment, on observe (2.4.4 de [Ber96b])

Γ(W,DX/S,Q) =

X

k∈Nr

ak[k] |ak Γ(W,OX,Q) et∃C >0, η <1| |ak|< Cη|k|

,

o`u la norme consid´er´ee est n’importe quelle norme d’alg`ebre de Banach sur l’alg`ebre de Tate Γ(W,OX,Q). Comme on le voit, cette formule est dissym´etrique en les variables et en les d´erivations. Par cons´equent, il n’existe pas de transformation de Fourier formelle naturelle en consid´erant ce faisceau. C’est pourquoi, Berthelot introduit aussi dans [Ber96b], le faisceau des op´erateurs diff´erentiels `a coefficients surconvergents le long d’un diviseur.

1.2. Coefficients surconvergents sur un sch´ema formel.

Ces coefficients sont introduits par Berthelot dans [Ber96b] et sont d´efinis comme suit. Soit Z X un diviseur de Cartier relatif d’un sch´ema formel X (i.e.Z0 est un diviseur de Cartier deX0), dont l’ouvert compl´ementaire est not´e U. On notejl’inclusion deU dansX. Sur un ouvertW deX, sur lequel le diviseur Z est d´efini par l’´equationf = 0, on pose

BX(m)=OX[T].

fpm+1Tp

On v´erifie que ces alg`ebres sont munies d’une structure de DX/S(m)-module.

Remarques.Ces alg`ebres sont des mod`eles sur le sch´ema formelX, d’alg`ebres des sections sur des voisinages stricts du tube de U0 dans la fibre g´en´erique (au sens de Raynaud)XK deX. Le principe du maximum en g´eom´etrie rigide permet alors de montrer le lemme suivant, dont la d´emonstration d´etaill´ee est donn´ee en 7.2.2 de [Huy98].

Lemme 1.2.1. Soituune section locale deBbX(m), inversible surU, alors il existe m0m tel quepu−1Bb(mX 0).

(6)

Si W est un ouvert affine deX, les alg`ebres Γ(W,Bb(m)X,Q) sont des alg`ebres de Tate, sur lesquelles toutes les normes d’alg`ebres de Banach sont ´equivalentes (`a la norme spectrale par exemple).

Pour d´ecrire plus pr´ecis´ement les faisceaux B(m)X , nous aurons besoin de l’ap- plication νm : Z N efinie comme suit. Soit k N, q et t le quotient et le reste respectivement de la division euclidienne dek par pm+1. Si t = 0, on pose νm(k) =q. Sit6= 0, on poseνm(k) =q+ 1. On poseνm(k) = 0 sik0. Pour un multi-indice k de Zn, on pose νm(k) = Pn

i=1νm(ki). Soit f une ´equation locale du diviseurZ, une condition suffisante pour qu’une section locale dejOX,a/fn, soit dans B(m)X est que a pνm(n)OX. Donnons des encadrements de la fonction νm. Pour tout multi-indicelNn, on a les in´egalit´es suivantes

|l|

pm+1 νm(l) |l|

pm+1 +n, 0νm(l)νm(|l|)n.

Berthelot introduit enfin

OX = lim

−→mBb(m)X .

On renvoie `a 4 [Ber96b] pour le lien entre les OX,Q-modules coh´erents et les isocristaux sur XK surconvergents le long de Z. Si W est un ouvert affine de X, l’alg`ebre Γ(W,OX,Q) n’est pas une alg`ebre de Tate. On consid´erera sur cette alg`ebre la norme d´efinie par la topologiep-adique sur Γ(W,OX), qui est une alg`ebre epar´ee, i.e.

|h|p=pmin{i∈Z| tel quepih∈Γ(W,OX)}.

1.3. Op´erateurs diff´erentiels `a coefficients surconvergents.

Avec les hypoth`eses du d´ebut de 1, et de 1.2 on pose DX/S(m)(Z) =BX(m)OX DX/S(m),

Db(m)X/S(Z) =Bb(m)X bOXDb(m)X/S, et

DX/S (Z) = lim

−→m

DbX/S(m)(Z).

Quand il n’y aura pas d’ambiguit´e, on notera ce faisceau DX/S (). C’est un faisceau d’alg`ebres coh´erent. On trouve le mˆeme faisceau si on le construit `a partir du diviseurnZ o`unN. Un r´esultat important est que le faisceaujDU/S,Q est fid`element plat `a gauche et `a droite sur le faisceauDX/S,Q () (4.3.10 de [Ber96b]).

(7)

Nous serons amen´es `a regarder la transformation de Fourier deF-DY /S,Q()- modules holonomes. Rappelons-en la d´efinition (cf 4.5 de [Ber00]). On suppose ici que le corpskest parfait et on se donne un rel`evementσ: RR du Frobenius absolu surk. On suppose de plus que S=R et on consid`ere unS-sch´ema formel lisseX,DX/S,Q le faisceau des op´erateurs diff´erentiels de Berthelot sur ce sch´ema etX0 le sch´ema formel d´eduit deX par changement de base parσ.

Si on se donne un rel`evement local F du Frobenius, cela induit une

´

equivalence de cat´egories entre les DX0/S,Q-modules coh´erents et les DX/S,Q- modules coh´erents. Cette ´equivalence de cat´egorie ne d´epend pas du choix du rel`evement du Frobenius. On peut donc d´efinir une ´equivalence de cat´egories not´ee F entre les DX0/S,Q-modules coh´erents et les DX/S,Q -modules coh´erents, contruite `a partir des rel`evements locaux du Frobenius. Si M est un DX/S,Q- module coh´erent, on note par abus de notationFM leDX0/S,Q-module coh´erent obtenu par l’´equivalence de cat´egories pr´ec´edente (i.e. en faitFMσ, o`uMσest le module surX0 obtenu par changement de base deM parσ). Avec ces hypoth`eses, unF-DX/S,Q -module est la donn´ee d’unDX/S,Q -moduleM et d’un isomorphisme DX/S,Q-lin´eaireϕ:M 'FM.

Les images directes par sp´ecialisation de F-isocristaux surconvergents four- nissent des exemples deF-DX/S,Q -modules.

1.4. Images directes et inverses des D-modules `a coefficients surconvergents le long d’un diviseur.

On donne ici les d´efinitions et quelques propri´et´es, que nous ne montrerons pas et pour lesquelles on se reportera `a [Ber03]. Dans cet article, ces propri´et´es ne seront pas utilis´ees.

On consid`ere deux sch´emas formels lisses X et Y sur S, d =dimX dimY munis de diviseurs de Cartier relatifsZ X et T Y. Lorsque le contexte sera clair, nous noterons`a la place du diviseurZouT. Soitfun morphismeXY. Supposons que f induit un homomorphisme de faisceaux d’alg`ebres f−1B(m)Y B(m)X prolongeant l’homomorphisme f−1OY → OX. On consid`erefi la r´eduction def moduloξi+1. On introduit alors

DX(m)

i→Yi/S() =BX(m)

i f−1

BYi(m)fi−1BY(m)

i OYi fi−1DY(m)

i/S,

Db(m)X→Y /S() = lim

←−i

DX(m)

i→Yi/S(),

qui est unDbX/S(m)(Z)-module `a gauche et unf−1Db(m)Y /S(T)-module `a droite. On pose enfin

DX→Y /S,Q () = lim

−→m

DbX→Y /S,Q(m) (),

(8)

qui est unDX/S,Q(Z)-module `a gauche et unf−1DY /S,Q (T)-module `a droite.

Soit M un DY /S,Q (T)-module `a gauche coh´erent (resp. un ´el´ement de Dcoh (DY /S,Q(T))) on pose alors

f!M =DX→Y /S,Q()L

f−1DY /S,Q (T)f−1M[d].

Sif est lisse, f!M est alors un ´el´ement de Dcoh(DX/S,Q (Z)).

Avec les hypoth`eses ci-dessus, on pose

DY←X/S,Q() =fωY−1fOY DX→Y /S,Q ()OXωX,

qui est unf−1DY /S,Q(T)-module `a gauche et unDX/S,Q(Z)-module `a droite. Si M est dansDbcoh(DX/S,Q(Z))-module `a gauche, on pose

f+(M) =Rf(DY←X/S,Q()L

DX/S,Q(Z)M).

Dans le cas o`u le faisceau fBY(m) est isomorphe `a B(m)X , la mˆeme d´emonstration que dans le cas classique (sans pˆoles surconvergents) donne que quef+M est dans Dcohb (DY /S,Q(T)).

2. Une ´ equivalence de cat´ egories fondamentale

2.1. Quelques propri´et´es de certains faisceaux diff´erentiels sur Y.

On rappelle (8 de [EGA2]) que

Y =P(Sb OX(E)M OXz).

L’espace dual Y est donn´e par l’objet analogue o`u l’on remplace E parE et l’ind´etermin´eez parz0. On consid´erera

Z=Y ×XY. Cela donne le diagramme suivant

Z

p1

~~}}}}}}}} p2

!!C

CC CC CC C

Y

q1

A

AA AA AA

A Y

q2

}}{{{{{{{{

X.

(9)

On introduit sur Y et Y les diviseurs `a l’infini z = 0 et z0 = 0, not´es Y et

Y (oupour all´eger les notations) et surZ le diviseur Y ×YS

Y ×Y not´eZ (ou). On note T et T resp. le compl´ementaire du diviseur Y dans Y (resp. dans Y). On introduit les coefficients surconvergents sur Y, Y et Z relativement `a ces diviseurs, not´es respectivement OY,Q et OY,Q. On d´ecrit ici certains faisceaux diff´erentiels qui interviennent surY (resp.Y) etZ. Pour all´eger les notations, les r´esultats seront donn´es pourY et on notera alorsq =q1, q0 la projectionT X etj l’immersion ouverte deT dansY.

Si F est un faisceau deOY-modules (resp.Y, resp.Z), on note F˜=F ⊗OY OY,Q .

On a alors la proposition suivante.

Proposition 2.1.1. Il existe des isomorphismes canoniques

TeY /X,Q ' q]E qgE ' e1Y /X,Q q^ΛNE ' ωeY /X,Q.

emonstration. Il suffit de d´emontrer la deuxi`eme assertion. Observons d’abord qu’il existe une fl`eche q−1E e1Y /X,Q. Pour cela il suffit de d´efinir une fl`eche E qe1Y /X,Q. Il est bien connu que le faisceau q0∗E est canoniquement isomorphe `a Ω1T /X via une applicationτ efinie comme suit. SoitW, un ouvert de X tel que E|W est trivial,E|W ' OXx1L. . .LOXxN, alorsτ(xi) =dxi. On en eduit un homomorphisme canoniqueEq01T /X.

D’autre part, il existe une injectionqe1Y /X,Qq01T /X et nous allons montrer que l’application pr´ec´edente est en fait `a valeurs dans qe1Y /X,Q, ce qui est une question locale sur X. Pla¸cons-nous sur un ouvert W sur lequel E est trivial, isomorphe `aOWx1L. . .LOWxN. Dans ce cas, le choix desxlinduit des isomor- phismesT|W 'AbNX et Y|W 'PbNX, muni de coordonn´ees homog`enes (u0, . . . , uN) tels quexl=ul/u0. Pour montrer l’assertion, il suffit de montrer que les ´el´ements dxl sont des sections globales sur W de e1Y /X,Q. Si on note yl = ul/ui , des coordonn´ees sur l’ouvertD+(ui) deY,YW =Y|W, on a la relation suivante

dxl=dyl

y0

yl

y02dy0.

Comme y0−1 = ui/u0 est un ´el´ement de Γ(YW,OY,Q()), l’´el´ement dxl est dans Γ(D+(ui),e1Y

W/W,Q),ce qui montre la proposition.

(10)

2.2. ´Enonc´e du th´eor`eme.

On commence par un r´esultat donnant la structure des DY /S,Q ()-modules coh´erents, g´en´eralisant le th´eor`eme principal de [Huy95c]. L’´enonc´e est le suivant.

Th´eor`eme 2.2.1. i Le faisceau qDY /S,Q () est un faisceau coh´erent de qOY,Q -alg`ebres.

ii Le foncteur q est exact sur la cat´egorie desDY /S,Q()-modules coh´erents et d´efinit une ´equivalence de cat´egories de la cat´egorie des DY /S,Q ()- modules coh´erents vers la cat´egorie des qDY /S,Q ()-modules coh´erents.

L’´equivalence inverse est donn´ee par le foncteur

N 7→ DY /S,Q ()q−1qDY /S,Q(∞)q−1N.

emonstration. Il suffit de montrer qu’il existe un recouvrement ouvert de X (X =W1S

. . .S

Wr) tel que le th´eor`eme soit vrai, appliqu´e `a la restriction de q au dessus de chaqueWi :q−1Wi Wi.

On consid`ere maintenant un recouvrement ouvert deX par des ouverts affines, lisses,W1, . . . , Wr, tels que le fibr´eE est trivial sur chaqueWi.

L’objet des sous-sections suivantes est de montrer que le th´eor`eme est vrai dans le cas o`uX est affine et lisse et o`u le fibr´eEest trivial, i.e. est unOX-module libre de base fix´ee (x1, . . . , xN). Ce choix de coordonn´ees permet d’identifier les sch´emas T etY, respectivement `aAbNX, muni des coordonn´ees relatives (x1, . . . , xN) etPbNX, muni des coordonn´ees homog`enes relatives (u0, . . . , uN) tels quexl=ul/u0. Avec ces notations, le diviseur `a l’infini sur Y est donn´e par l’´equation u0 = 0. Les op´erateurs diff´erentiels surT relatifs par rapport `a X sont not´eshki(m).

2.3. D´emonstration dans le cas particulier o`u le fibr´e est trivial.

Dans ce cas, on va exhiber une filtration du faisceau DY /S,Q() par des fais- ceaux d’alg`ebres compl`etes ayant de bonnes propri´et´es cohomologiques, que l’on noteraAb(m)Y /S. Cette filtration g´en´eralise la filtration introduite dans [Huy95c] dans le cas relatif.

Commen¸cons par la remarque suivante

Remarque Soitmun entier. Il existe un isomorphisme canonique D(m)T ' M

k∈NN

q0∗D(m)X hki(m).

En effet, on a l’´egalit´eOT =OX[x1, . . . , xN]. De cette ´egalit´e, on d´eduit qu’il existe un scindage global naturel de la suite exacte courte

0f1X/S 1T /S1T /X 0,

(11)

envoyantdxi sur dxi pour tout 1iN. Choisissons (w1, . . . , wr) un syst`eme de coordonn´ees locales sur un ouvert W de X, et notons hk

0i(m)

w ∈ DX/S les op´erateurs diff´erentiels surX correspondant `a ce choix. Notons encorehk

0i(m)

w

DT /S et hki(m) ∈ DT /X les op´erateurs diff´erentiels correspondant au syst`eme de coordonn´ees locales (w1, . . . , wr, x1, . . . , xN) surT, par rapport respectivement aux variables (w1, . . . , wr) et (x1, . . . , xN).

Du scindage pr´ec´edent, on d´eduit un scindage TT /S' TT /XM

q0∗TX/S,

qui envoie wi sur wi. On ´etend l’inverse de cette fl`eche en une injection de faisceaux de q−1OX-alg`ebres en envoyant hk

0i(m)

w sur hk

0i(m)

w pour tout k0. On erifie facilement que cette fl`eche ne d´epend pas du choix des wi et d´efinit une injection, d´ependant de la trivialisation deE,

q−1DX/S(m) jD(m)T /S.

On remarque aussi (en faisant des calculs en coordonn´ees locales) que cette injec- tion est en fait `a valeurs dansD(m)Y /S et permet de consid´ererq−1DX/S(m) comme un sous-faisceau deD(m)Y /S.

Le lemme qui suit sera utilis´e pour construire un sous-faisceau du faisceau D(m)Y /S().

Lemme 2.3.1. Les op´erateurs hki(m) sont des ´el´ements de Γ(Y,D(m)Y /X).

emonstration. Il suffit de montrer que les op´erateurs [k] sont des sections globales du faisceauDY /S sur Y. Commen¸cons par remarquer que les op´erateurs

[k] agissent sur OY. Consid´erons l’ouvert Ui = D+(ui), muni des coordonn´ees yl=ul/ui. Notons

yl=yl00· · ·yi−1li−1yli+1i+1· · ·ylNN,

et pour un multi-indicel= (l0,· · ·, li−1, li+1,· · ·, lN),|l|=l0+· · ·+li−1+li+1+

· · ·+lN. SurUiTU0, on a l’´egalit´e

yl=xl11. . . xli−1i−1x−|l|i xli+1i+1. . . xlNN. On en d´eduit les formules suivantes qui montrent la remarque.

si r=i, i[ki]yl = (−1)ki

|l|+ki1

|l| −1

y0l0+kiyl11. . . yNlN,

si r6=i, r[kr]yl = lr

kr

y0l0+kryl11. . . ylrr−kr. . . yNlN.

Références

Documents relatifs

Bien que cela soit inutile pour la suite, nous rappelons que nous pouvons aussi définir un fondeur T~ à partir de C^- à la place de C^+, et nous obtenons ainsi deux fondeurs qui ont

Puisque les termes divisibles par 3 et repr´ esent´ es par (3) se succ` edent ` a un intervalle de 3 rangs, que les termes divisibles par 5 se succ` edent ` a un intervalle de

les solutions de la congruence n ≡ 8 (mod 15) qui ne s’obtient pas par une simple “multiplication terme ` a terme” des deux congruences initiales, mais par l’application complexe

La d´efinition d’une mesure et la construction de l’int´egrale de Lebesgue dans le cas d’un espace m´etrique est tout `a fait similaire au cas d’un intervalle.. En plus, tous

La deuxi` eme partie qui d´ emontre le th´ eor` eme de Cantor-Bernstein est facultative, moins dans l’esprit du programme ECS (mais bien dans l’esprit d’une ´ epreuve maths 2

Autrement dit, on consid` ere des tirages de p ´ el´ ements de E avec remise, mais sans tenir compte de l’ordre.. Le nombre de r´ esultats possible est

Dans le cas pr´ esent, la part du cuisinier serait de trois pi` eces, mais les pirates se querellent et six d’entre eux sont tu´ es, ce qui porte la part du cuisinier ` a quatre

L’étudiant attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction, même si tout résultat qui n’est pas explicitement dans le cours