Master
Reference
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ Module d'auto-apprentissage
ROMANOS, Rouba, SHISHKOVA, Tatiana
Abstract
Ce mémoire aura pour public les étudiants en interprétation qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l'Organisation mondiale de la santé, acquises lors du cours de l'OIPPTC dispensé à l'ETI. De plus, son objectif est d'assister les interprètes débutants dans la préparation de leurs premières conférences au sein de l'OMS. Ce module d'auto-apprentissage contient une dimension théorique et une dimension pratique. La première partie présente un texte qui introduit l'Organisation mondiale de la santé : son histoire, sa structure, ses activités, ses réalisations et ses défis. Chaque partie du texte est suivie d'un glossaire en anglais, français, russe et arabe et d'une série d'exercices pratiques.
Ils sont disponibles dans le menu « Standalone Modules » sur le portail « ETI Virtual Institute
».
ROMANOS, Rouba, SHISHKOVA, Tatiana. ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ Module d'auto-apprentissage. Master : Univ. Genève, 2012
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:41157
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ROUBA ROMANOS TATIANA SHISHKOVA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ Module d’auto-apprentissage
Mémoire présenté à la Faculté de Traduction et d’Interprétation Pour l’obtention du MA en Interprétation de Conférence
Directeur de mémoire : Prof. Kilian Seeber Jurés : Dmitri Boulakovski
Prisca Chaoui, Barbara Class
Janvier 2012
MOTS–CLÉS :
Organisation mondiale de la santé, OMS, interprète, préparation, glossaire, module d’auto- apprentissage
ABRÉGÉ :
Ce mémoire aura pour public les étudiants en interprétation qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l'Organisation mondiale de la santé, acquises lors du cours de l’OIPPTC dispensé à l’ETI. De plus, son objectif est d’assister les interprètes débutants dans la préparation de leurs premières conférences au sein de l’OMS.
Ce module d’auto-apprentissage contient une dimension théorique et une dimension pratique. La première partie présente un texte qui introduit l’Organisation mondiale de la santé : son histoire, sa structure, ses activités, ses réalisations et ses défis. Chaque partie du texte est suivie d’un glossaire en anglais, français, russe et arabe et d’une série d’exercices pratiques. Ils sont disponibles dans le menu « Standalone Modules » sur le portail « ETI Virtual Institute ».
Après avoir assimilé les informations présentées dans les différentes parties théoriques, l’apprenant sera en mesure de tester les connaissances acquises en faisant les exercices relatifs à chaque partie. L’apprenant aura également à sa disposition des textes de discours qu’il pourra utiliser pour des exercices de traduction à vue, ainsi que des discours enregistrés destinés à l’entraînement à l’interprétation simultanée ou consécutive.
COORDONNÉES DES ÉTUDIANTES : Rouba Romanos
Faculté de Traduction et d'Interprétation University of Geneva
40, boulevard du Pont-d'Arve, CH-1211 Genève 4, Switzerland ertras@gmail.com
Tatiana Shishkova
Faculté de Traduction et d'Interprétation University of Geneva 40, boulevard du Pont-d'Arve, CH-1211 Genève 4, Switzerland tatianashishkova@gmail.com
BIOGRAPHIES DES ÉTUDIANTES :
Rouba ROMANOS (ABC: Arabe-Français-Anglais). Née à Beyrouth (Liban) en 1982, elle obtient son Master en traduction en 2005 (Université Saint-Joseph, Ecole de traducteurs et d'interprètes de Beyrouth). Elle travaille comme traductrice freelance, puis en tant
qu’interprète de liaison au Qatar (2006-2008). En 2009 elle s’inscrit à l’ETI pour l’obtention du Master en interprétation de conférence.
Tatiana SHISHKOVA (ABsimC : Russe-Français-Anglais). Née à Moscou (Russie), elle obtient son Master en management international en 2005 (Université d’État de Russie de sciences humaines, Moscou). Partie étudier en France en janvier 2004, elle obtient un Master en Géopolitique et relations internationales en 2006 (Institut d’Etudes Politiques de
Toulouse). Entre 2009 et 2011, elle étudie à l’ETI afin d’obtenir le Master en interprétation de conférence.
Remerciements
En préambule à ce mémoire, nous souhaitons adresser nos remerciements les plus sincères aux personnes qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire.
Nous tenons à remercier sincèrement Monsieur Toufic Abichaker, chef-interprète de l’Organisation mondiale de la Santé, pour l’entretien qu’il nous a accordé malgré ses charges professionnelles et les explications précieuses qu’il a su nous fournir sur le travail des interpètes au sein de cette organisation.
Nos remerciements s’adressent également à Madame Barbara Class, pour l’aide technique et le temps qu’elle a bien voulu nous consacrer lors de l’élaboration des exercices sur le portail.
Madame Prisca Chaoui et Monsieur Dimitri Boulakovski nous ont fait l’honneur de participer au Jury de soutenance; nous les en remercions profondément.
Nous exprimons enfin notre gratitude à celles et ceux qui nous ont soutenu et encouragé au cours de la réalisation de ce mémoire.
TABLE DES MATIÈRES
1. Introduction ... 7
2 OMS : histoire, structure, compétences ... 11
2.1 Bref historique de l'Organisation ... 11
2.1.1 Les précurseurs de l’OMS : premières conférences et organisations sanitaires internationales ... 11
2.2 Objectifs et priorités de l'Organisation ... 13
2.3 Structure administrative de l'Organisation ... 15
2.4 Structure géographique de l'Organisation ... 17
2.4.1 Les activités des bureaux régionaux ... 18
2.5 Financement de l’OMS... 21
2.6 Glossaire ... 22
3 OMS : un tour d’horizon ... 25
3.1 Activités : programmes, projets ... 25
3.2 Réalisations majeures de l'OMS ... 30
3.2.1 Variole ... 30
3.2.2 Poliomyélite ... 31
3.2.3 La lutte contre le tabagisme. ... 32
3.2.4 Réglement sanitaire international (RSI) ... 33
3.2.5 Glossaire ... 34
3.3 Défis actuels de l'OMS ... 35
3.3.1 Objectifs du Millénaire pour le développement... 35
3.3.1.1 OMD 4 : Réduire la mortalité infantile ... 37
3.3.1.2 OMD 5 : Améliorer la santé maternelle ... 37
3.3.1.3 OMD 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies ... 38
3.3.1.4 OMD 8.D : En coopération avec l’industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en développement ... 44
3.3.2 Maladies non transmissibles ... 45
3.3.3 Maladies tropicales négligées ... 47
3.3.4 Réforme de l'OMS ... 48
3.3.5 Glossaire ... 50
3.4 Critiques vis-à-vis de l'Organisation ... 51
3.4.1 Le VIH/SIDA ... 52
3.4.2 La grippe A (H1N1) ... 52
3.4.3 L’accord entre l’OMS et l’AIEA... 54
4 OMS : agenda ... 56
4.1 Les premiers pas à l’OMS ... 56
4.1.1. La préparation ... 58
4.1.2. L’Organisation mondiale de la santé et l’Accord entre l’AIIC et l’ONU ... 61
4.3 Conseil exécutif ... 65
4.4 Comités régionaux ... 66
4.5 Glossaire (vocabulaire de conférence) : ... 67
5 Bibliographie ... 70
6 Annexes ... 75
6.1 Liste-glossaire des "Journées mondiales" organisées sous l'égide de l'OMS ... 75
6.2 Composition du Conseil exécutif de l'OMS (décembre 2011) ... 77
6.3 La composition des bureaux régionaux de l’OMS ... 78
6.4 Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)... 80
6.5 Liste-glossaire des maladies tropicales négligées ... 82
6.6 Réunions des organes directeurs de l’OMS, y compris les organes subsidiaires –
2012. ... 83
6.7 Assemblée mondiale de la santé : liste de thèmes 2007-2015 ... 84
6.8 L’ordre du jour de l’Assemblée mondiale de la santé 2011 ... 85
6.9 Sites Internet utiles à la préparation ... 90
1. Introduction
L’Organisation mondiale de la santé (OMS1) occupe une place importante parmi toutes les organisations internationales présentes à Genève. C’est également un employeur potentiel pour tout interprète exerçant son métier sur le marché genevois, à condition de posséder dans sa combinaison linguistique au moins trois des langues officielles de l’Organisation : l’anglais, le français, l’espagnol, le russe, le chinois ou l’arabe.
Après avoir interrogé les jeunes diplômés de l'ETI à Genève, nous avons découvert que l'OMS propose régulièrement du travail aux débutants. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de consacrer notre mémoire de fin d'études à ce thème.
Ce module d'auto-apprentissage aura pour public les étudiants en interprétation qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur l'Organisation mondiale de la santé, acquises lors du cours « Organisations internationales, procédure parlementaire et terminologie de conférence » (OIPPTC), dispensé à l’ETI par Monsieur Dominique Leveillé. Son objectif est également d’aider les interprètes qui débutent dans la
profession à se préparer à leurs premières conférences au sein de cette organisation.
Le module se composera de deux blocs, le premier étant la partie théorique (le texte que vous avez entre les mains), et le deuxième, la partie pratique (exercices, glossaires). La partie théorique sera intéressante à toutes les combinaisons linguistiques, car son objectif est de donner une vision générale de l’Organisation.
Cependant, les exercices pratiques ont pour public cible les interprètes qui ont le français, l’anglais, le russe ou l’arabe parmi leurs langues de travail.
La partie théorique se compose d'une introduction générale, suivie de trois grandes parties, d’une bibliographie et d’une liste d’annexes.
1 World Health Organisation (WHO) – Всемирная огранизация здравоохранения (ВОЗ) – ةيملاعلا ةحصلا ةمظنم
La première partie (« OMS : histoire, structure, compétences ») portera sur la structure de l'OMS, son histoire, ses principaux organes et procédures et ses domaines d’action.
La deuxième partie (« OMS : un tour d’horizon ») présentera un bref aperçu des activités, des réalisations et des défis actuels de l'organisation. Nous allons également mentionner les critiques émises à l'égard de l'OMS ces dernières années (notamment lors des épidémies de la grippe aviaire, grippe porcine et par rapport à la catastrophe de Fukushima au Japon). Ceci est dans le but de familiariser l'interprète avec le contexte actuel, afin qu'il soit préparé à tout discours faisant référence aux principaux
événements touchant à l'OMS.
Quant à la troisième partie (« OMS : agenda »), elle contiendra les informations sur les principales manifestations à l'OMS (telles que l’Assemblée mondiale de la santé), auxquelles les interprètes seront appelés à participer. Nous présenterons également quelques détails pratiques pour la préparation de l’interprète, et mentionnerons
l’Accord conclu entre l’ONU et l’AIIC qui régit les relations entre l’OMS et les interprètes.
Chaque partie sera suivie d’un glossaire « de survie » thématique en quatre langues (français, anglais, arabe, russe) qui peut servir de base à l’apprenant dans la constitution de ses propres glossaires, ou compléter les glossaires existants.
Une série d'exercices accompagne chacune des trois parties.
La première partie est suivie d’un exercice-QCM (questionnaire à choix multiple).
Chaque exercice de ce type contient une douzaine de questions destinées à tester les connaissances générales de l’OMS acquises pendant la lecture de cette partie.
L’exercice suivant, intitulé « Savez-vous dire dans votre langue A ? », propose à l’apprenant de donner un équivalent dans sa langue maternelle (ou dans une autre langue active) des termes qui apparaissent sur l’écran. Nous avons choisi de ne pas
proposer cet exercice sous forme d’un QCM, car pour apprendre, il est plus efficace de devoir chercher le bon terme dans sa mémoire (ou dans le texte, dans un dictionnaire, sur le site de l’OMS etc.), que de simplement cocher la bonne case sans réfléchir.
Dans la deuxième partie, en plus de l’exercice « Savez-vous dire dans votre langue A ? », on introduit l ‘exercice « Abréviations » dont l’objectif est de tester la connaissance des abréviations indispensables pour travailler à l’OMS. Les langues sources pour cet exercice sont l’anglais, le français et le russe, car en arabe les abréviations n’existent pratiquement pas.
Les exercices de la troisième partie sont ceux qui se rapprochent le plus de la réalité. L’apprenant aura le choix entre différents textes de discours pour faire de la traduction à vue et plusieurs enregistrements de réels discours prononcés à l’OMS. De cette façon l’utilisateur pourra évaluer à quel point il/elle est prêt(e) à travailler pour l’OMS.
Enfin, pour alléger le corps du texte, nous avons créé une liste d’annexes où l’on trouvera les informations suivantes :
1. Une liste-glossaire des "Journées mondiales" organisées sous l'égide de l'OMS ; 2. La composition du Conseil exécutif de l'OMS ;
3. La composition des bureaux régionaux de l’OMS ;
4. Une liste détaillée des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD);
5. Une liste-glossaire des maladies tropicales négligées ;
6. Une liste des réunions des organes directeurs de l’OMS, y compris les organes subsidiaires, en 2012 ;
7. Une liste de thèmes de l’Assemblée mondiale de la santé en 2007-2015 ; 8. L’ordre du jour de l’Assemblée mondiale de la santé 2011 ;
9. Une liste de sites Internet utiles à la préparation (informations générales, glossaires, discours pour s’entraîner sous format texte ou audio etc.).
NB: Les notes de bas de page seront utilisées pour donner au lecteur la traduction des termes français en anglais, en russe et en arabe, afin de faciliter leur apprentissage. Pour les sources, les références bibliographiques et les citations nous utiliserons les notes de fin.
2 OMS : histoire, structure, compétences
2.1 Bref historique de l'Organisation
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait partie du système des Nations Unies. C’est l’une des 5 institutions spécialisées2 de l’ONU basées à Genève. L’OMS a été créée en même temps que l’ONU, lors de la Conférence de San Francisco de 1945 (ce sont le Brésil et la Chine qui ont proposé de créer une organisation internationale de la santé).
Cependant, le jour d’anniversaire de l’OMS est le 7 avril 1948, lorsque la Constitution3 de l’Organisation est entrée en vigueur. Depuis, le 7 avril est célébré comme la Journée mondiale de la santé4 (cf. Annexe 6.1, « Liste-glossaire des "Journées mondiales" organisées sous l'égide de l'OMS »).
2.1.1 Les précurseurs de l’OMS : premières conférences et organisations sanitaires internationales
Il faut tout de même garder à l’esprit que la coopération internationale dans le domaine de la santé n’a pas commencé avec la création de l’OMS, mais un siècle plus tôt.
Les premières conférences sanitaires internationales5 se sont tenues en 1851 et en 1859 à Paris, en 1866 à Constantinople, en 1874 à Vienne, en 1881 à Washington etc…
La dernière conférence sanitaire internationale s'est réunie à Paris, en 1938.
Les questions abordées lors de ces conférences concernaient surtout la propagation des maladies épidémiques liée au développement rapide des échanges
2 Specialised Agency – Специализированное учреждение – ةصصختم ةلاكو
3 WHO Constitution – Устав или Конституция ВОЗ – ةيملاعلا ةحصلا ةمظنم روتسد
4 World Health Day – Всемирный день здоровья – يملاعلا ةحصلا موي
5 International Sanitary Conference – Международная санитарная конференция – يلودلا يحصلا رمتؤملا
internationaux et des moyens de transport. La première Convention sanitaire
internationale6 concernant la peste, le choléra et la fièvre jaune a été adoptée en 1852, révisée en 1903 et complétée en 1926 (lorsqu'on y a rajouté des dispositions concernant la variole et le typhus).
En 1935, on réfléchissait déjà à la sécurité sanitaire du transport aérien, en adoptant la Convention sanitaire internationale pour la navigation aérienne7.
Afin de protéger l’Europe des maladies venant d’ailleurs, les gouvernements européens et leurs homologues de l’autre côté de la Méditerranée ont créé des Conseils sanitaires. Leur objectif était d’assurer l’application des mesures de quarantaine dans la région. Quatre Conseils ont été ainsi créés :
1839, Conseil supérieur de santé de Constantinople
1840, Conseil sanitaire de Tanger
1843, Conseil sanitaire maritime et quarantenaire d’Egypte (Alexandrie)
1867, Conseil sanitaire de Téhéran
La première véritable organisation internationale dans le domaine de la santé a été créée en 1902. C'était le Bureau sanitaire panaméricain (depuis 1958 –
Organisation panaméricaine de la santé8).
En 1907, 13 pays ont décidé d’établir à Paris l’Office international d’hygiène publique (OIHP) . C’était la première organisation à vocation mondiale. Une deuxième a été créée en 1923, dans le cadre de la Société des Nations9 (elle-même fondée en
6International Sanitary Convention - Международная санитарная конвенция - ةيلودلا ةيحصلا ةيﻗاﻔتﻻا
7 International Sanitary Convention for Aerial Navigation - Международная санитарная конвенция по воздушному сообщению - ةيوﺠلاةحﻼمﻠلةيلودلاةيحصلاةيﻗاﻔتﻻا
8 Pan-American Health Organization (РАНО) - Панамериканская организация здравоохранения (ПАОЗ) -
ةمظنم ةحصلا نادﻠبﻠل ةيكيرملأا
9 The League of Nations – Лига наций – مملأا ةبصع
1919) : l’Organisation d’hygiène de la SDN10. L’épidémie de la grippe espagnole survenue en Europe en 1918-1919 a fait environ 50 millions de morts (soit environ 5 fois plus que la Première guerre mondiale). Ce désastre a poussé la SDN à la création d’une organisation internationale consacrée à la santé.
Pendant la Seconde guerre mondiale l’action sanitaire internationale s’est trouvée suspendue. La Société des Nations a pratiquement cessé d’exister.
L’Organisation des nations unies est venue la remplacer, en prévoyant dans sa Charte la création d’une institution spécialisée à vocation internationale, dans le système de l’ONU. C’est ainsi que l’OMS est née.
Aujourd'huia l'Organisation compte 194 Étas membres. Tous les États de la planète en font partie, sauf le Vatican et le Liechtenstein.
2.2 Objectifs et priorités de l'Organisation
L'article premier de la Constitution de l'OMS dit que l'objectif principal de l'organisation est d'"amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible"11.
Les compétences de l’Organisation sont très vastes. Cependant, il est possible de les regrouper selon les catégories suivantes :
1. Etablissement des normes ; 2. Recherche ;
3. Formation ; 4. Information ;
10 Health Organization – Организация здравоохранения Лиги Наций – مملأا ةبصعل ةعباتلا ةيحصلا ةمظنملا
11 "the attainment by all peoples of the highest possible level of health" - "достижение всеми народами возможно высшего уровня здоровья" – "هغوﻠب نكمي ةحصلا نم تايوتسم ىﻠعأب عتمتلا"
5. Action opérationnelle sur le terrain.
L’Organisation fonctionne conformément à son Programme général de travail12. Ce document couvre une période de 10 ans et définit les orientations, les actions prioritaires à mener, les résultats à atteindre ainsi que le budget à allouer à ces actions, à l’échelle de l’OMS. Il est adopté par l’Assemblée mondiale de la santé.
Actuellement, le 11ème programme général de travail est en cours. Il est intitulé
«S’engager pour la santé13». Pour la période 2006-2015, il définit les fonctions cruciales de l’OMSb:
1. Jouer le rôle de chef de file dans les domaines essentiels pour la santé et créer des partenariats lorsqu’une action conjointe est nécessaire;
2. Fixer les priorités de la recherche et inciter à acquérir, appliquer et diffuser des connaissances utiles;
3. Fixer des normes et des critères et en encourager et suivre l’application;
4. Définir des politiques conformes à l’éthique et fondées sur des données probantes;
5. Fournir un appui technique, se faire l’agent du changement et renforcer durablement les capacités institutionnelles;
6. Surveiller la situation sanitaire et évaluer les tendances en matière de santé".
12General Programme of Work - Общая программа работы – ماعلا لمعلا جمانرب
13Engaging for Health" – "Работа во имя здравоохранения" –"ةحصلا ريفوتب مازتلﻻا"
2.3 Structure administrative de l'Organisation
cLe directeur général14 (actuellement Dr. Margaret Chan de Hong Kong, nommée le 9 novembre 2006 et désignée pour un second mandat le 18 janvier 2012) dirige l’OMS et plus particulièrement le Secrétariat. Le directeur est nommé pour 5 ans par
l’Assemblée mondiale de la Santé15 qui base sa décision sur les propositions du Conseil exécutif16.
14 Director-General – Генеральный директор – ماعلا ريدملا
15 World Health Assembly – Всемирная ассамблея здравоохранения – ةيملاعلا ةحصلا ةيعمج
16 Executive Board – Исполнительный комитет – يذيﻔنتلا سﻠﺠملا
L’Assemblée mondiale de la santé regroupe les représentants des 194 États membres et se réunit en général à Genève en mai de chaque année. L’Assemblée est chargée entre autres d'approuver le budget programme 17 de l'OMS pour l'exercice biennal suivant et de définir les principales orientations politiques de l'Organisation.
L’Assemblée se penche également sur les rapports présentés par le Conseil exécutif ; elle donne ainsi ses instructions au Conseil notamment si des mesures, études, recherches ou rapports sont requis dans un certain domaine. L’Assemblée élabore les règlements qui seront votés à la majorité simple ; quant aux conventions, elles sont votées à la majorité des deux tiersd.
Le Conseil exécutif regroupe 34 membres élus intuitu personae par un État
membre, ces personnes doivent avoir des compétences techniques dans le domaine de la santé. La liste des États faisant actuellement partie du Conseil exécutif se trouve dans l’Annexe 6.2.
Le Conseil est chargé d’administrer le travail de l’OMS ; il suit pour cela les
directives qu’il reçoit de l’Assemblée mondiale et veille à l’application de ses décisions et politiques. Il présente ses rapports à l’Assemblée, la conseille et facilite son travail. Le Conseil se réunit en général deux fois par an ; sa plus grande réunion a lieu en janvier alors qu’une deuxième réunion, plus courte, est tenue en mai, suite à l’Assemblée mondiale de la santée.
Enfin, le Secrétariat de l’OMS comprend des professionnels de la santé, des
spécialistes et des experts dans différents domaines, et un personnel administratif. Tous ces employés sont répartis entre le siège à Genève, les bureaux régionaux18 et les
bureaux dans les pays.
17 Programme budget - Программный бюджет – ةيﺠمربلا ةينازيملا
18 Regional Office – Региональное отделение – يميﻠﻗإ بتكم
2.4 Structure géographique de l'Organisation
Outre le siège à Genève, l’OMS comprend 147 bureaux répartis dans les
différents pays membres de l’OMS et 6 bureaux régionaux qui couvrent les six régions du monde, à savoir : le bureau régional de Brazzaville (Congo) qui couvre l’Afrique, le bureau régional de Washington (Etats-Unis) qui couvre les Amériques, le bureau régional de New Delhi (Inde) qui couvre l’Asie du Sud-Est, le bureau régional de
Copenhague (Danemark) qui couvre l’Europe, le bureau régional du Caire (Egypte) qui couvre la Méditerranée orientale et le bureau régional de Manille (Philippines) qui couvre le Pacifique occidental.
Dans l’Annexe 6.3 vous trouverez la répartition des 194 États membres de l’OMS entre ces six régions. Cependant il est intéressant de noter que la composition des
bureaux ne répond pas toujours à la logique strictement géographique. Ainsi, les pays de l’Asie Centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) se retrouvent dans la région « Europe » malgré leur position géographique en Asie. La Turquie et Israël relèvent également du bureau européen.
De même, on retrouve les mêmes particularités dans les cas suivants (cette liste n’est pas exhaustive) :
La Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud relèvent de la region
“Méditerranée orientale” malgré leur position géographique en Afrique;
Comme il n’y a pas de region “Asie”, la Mongolie se retrouve dans la region “Pacifique occidental”, tout en étant un pays enclavé sans accès à la mer;
Tandis que la Thaïlande et le Myanmar font (assez logiquement) partie de la région “Asie du Sud-Est”, leurs voisins le Cambodge, le Viet Nam et la République démocratique populaire Lao se retrouvent dans le
“Pacifique occidental”;
On retrouve l’Algérie dans la région “Afrique”, alors que ses voisins le Maroc, la Tunisie et la Libye ont choisi la “Méditerranée orientale”.
2.4.1 Les activités des bureaux régionaux
Les 6 bureaux régionaux visent en premier lieu à promouvoir les objectifs généraux de l’OMS tout en ayant des objectifs propres à chaque région.
Ainsi, le Bureau régional de l’Afrique (AFRO), qui comprend
le Comité régional de l’OMS pour l’Afrique,
un Secrétariat pour la Région africaine,
3 Équipes d’appui interpays (IST),
des bureaux de pays et de liaison de l’OMS situés dans les 46 États membres,
possède le même objectif général que l'OMS : aider tous les peuples à atteindre le niveau de santé le plus élevé possiblef.
Quant au Bureau régional des Amériques ou l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), il comprend
27 bureaux nationaux
8 centres scientifiques
l’administration centrale qui se situe à Washington (Etats-Unis).
L’OPS a pour objectif « la prévention et le contrôle des maladies, la santé des familles et des collectivités, le développement durable et l'hygiène du milieu, la technologie et la prestation des services de santé, la gestion de l'information et du savoir, l'analyse de la santé et des systèmes d'information, les mesures d'urgence et le secours aux sinistrés, l'analyse stratégique et les partenaires ainsi que l'amélioration stratégique de la santé »g.
Le Bureau régional de l’Asie du Sud-Est (SEARO) répartit son travail selon six domaines de compétences, notamment : le développement durable et les
environnements sains, les maladies transmissibles, le développement des systèmes de santé, le programme, la planification, la coordination et les organes directeurs, les recherches et la santé familiale et l’administration et la financeh.
Le Bureau régional de l’Europe (EURO) comprend :
le siège à Copenhague,
6 bureaux décentralisés,
les bureaux de pays dans 29 Etats membres.
Six domaines prioritaires ont été définis pour la région européenne : politique de santé et déterminants sociaux de la santé; systèmes de santé et santé publique; maladies non transmissibles et promotion de la santé; environnement et santé; sécurité sanitaire et maladies transmissibles; information, bases factuelles, recherche et innovationi.
Le Bureau régional de la Méditerranée orientale (EMRO) est composé du
bureau du directeur régional au Caire et
de 4 divisions techniques qui se chargent de la Protection et de la promotion de la santé, des Systèmes de santé et du développement des services, du contrôle des maladies transmissibles, et de la gestion généralej.
Enfin, le Bureau régional du Pacifique occidental (WPRO), qui comprend de nombreux bureaux dans les pays, s'efforce de combattre les maladies transmissibles et de traiter les questions de sécurité sanitaire et les cas d’urgence. Son travail consiste également à promouvoir des communautés et des populations saines ainsi qu’à développer le secteur de la santék.
2.5 Financement de l’OMS
L’OMS n’a que très peu de ressources propres (publications, vente des DVD, hébérgement d’autres entités au siège à Genève (l’ONUSIDA, l’UNITAID)). En 2008-2009 leur montant s’est élevé à $ 71,5 millions (environ 1,9% du budget).
Comme pour la plupart des organisations internationales, le gros du budget de l’OMS se compose des contributions obligatoires (fixes)19 de ses 193 États membres, ainsi que des contributions volontaires20 des États et d’autres entités :
Autres agences/programmes de l’ONU (Fonds d’affectation spéciale multidonateurs des Nations Unies, Alliance GAVI etc);
Organisations du secteur privé à but lucrative;
Fondations et personnes privées (par exemple Fondation Bill & Melinda Gates);
ONG, Commission européenne.
Les contributions fixes sont basées sur le barème21 de l’ONU, qui tient compte de la capacité de paiement des États membres, du revenu par habitant etc. La contribution minimum est de 0,01%, le plafond a été fixé à 25%l. Le pays donateur le plus important a toujours été les Etats Unis (22,5% des contributions obligatoires en 2006-2007m), suivi par le Japon (19,3%), l'Allemagne (8,6%), la France (6,3%), le Royaume-Uni
(6,1%), l'Italie (4,8%), le Canada (2,8%) et l'Espagne (2,5%). Ces 8 pays assurent près de
¾ des contributions fixes. Même si ces montants sont justifiés par les données
économiques, ils donnent à ces États un fort pouvoir de pression (influencer le choix de programmes, le recrutement, obtenir des réformes de gestion etc)n.
19 Assessed contributions – взносы - ررقملا بيصنلا
20 Voluntary contributions – добровольные взносы - ةيعوطلا تامهاسملا / تاعربتلا
21 Scale – шкала - سايقم
Depuis 1988, le montant des contributions volontaires dépasse largement le montant du budget ordinaire22o :
Tous les acteurs (OMS, les ONG, États membres) s'accordent sur l'importance de changer ce système peu viable, car le montant des contributions volontaires est
imprévisible. De plus, c'est un facteur qui peut limiter l'indépendance de l'Organisation et son autonomie d'action et de décision.
À titre d’exemple, en 2010, la fondation Bill & Melinda Gates a offert $220 millions au budget de l'OMS 2010-2011. Cette fondation est le deuxième donateur volontaire après les États-Unis et leur agence de développement (USAID) qui ont alloué
$280 millionsp.
2.6 Glossaire
22 Regular budget – регулярный бюджет - ةيداعلا ةينازيملا 26%
74%
Contributions au budget 2008-2009
Obligatoires Volontaires
FRANCAIS ANGLAIS RUSSE ARABE
Assemblée mondiale de la
Santé
World Health Assembly
Всемирная ассамблея здравоохранения
يملاعلا ةحصلا ةيعمج ة
Conseil Exécutif Executive Board Исполнительный комитет
يذيﻔنتلا سﻠﺠملا
Secrétariat Secretariat Секретариат ةناملأا
Directeur Général Director-General Генеральный
директор ماعلا ريدملا
Budget programme Programme budget Программный бюджет
ةينازيملا ةيﺠمربلا
Majorité simple Simple majority Простое большинство ةطيسب ةيبﻠغأ
Majorité des deux tiers
Two-thirds majority Большинство в две
трети голосов نيثﻠثلا ةيبﻠغأ
Intuitu personae Intuitu personae На основе профессиональных
качеств
يصخشلا رابتعﻻا
Comité du Programme, du
Budget et de l’Administration du
Conseil exécutif
Programme, Budget and Administration Committee of the
Executive Board
Комитет по программным,
бюджетным и административным
вопросам Исполнительного
комитета
جمانربلا ةنﺠل ةرادلإاو ةينازيملاو
تلا سﻠﺠمﻠل ةعباتلا يذيﻔن
Comité régional de l’Afrique
Regional Committee for Africa
Региональный комитет для стран
Африки
فلأ ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا ايقير
Comité régional de l’Asie du Sud-Est
Regional Committee for South-East Asia
Региональный комитет для стран Юго-Восточной Азии
نﺠل ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا بو
ايسآ قرش
Comité régional de l’Europe
Regional Committee for Europe
Европейский региональный
комитет
رولأ ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا ابو
Comité régional des Amériques
Regional Committee for the Americas
Региональный комитет для стран
Америки
ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا نيتكيرملأل
Comité régional de la Méditerranée
orientale
Regional Committee for the Eastern Mediterranean
Региональный комитет для стран
Восточного Средиземноморья
شل ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا قر
طسوتملا
Comité régional du Pacifique occidental
Regional Committee for the Western Pacific
Региональный комитет для стран
Западной части Тихого океана
رغل ةيميﻠﻗلإا ةنﺠﻠلا ب
ئداهلا طيحملا
Commission de Vérification des Pouvoirs (AMS)
Committee on Credentials
Комитет по проверке полномочий
ضيوﻔتلا قئاثو ةنﺠل
Bureau régional de l’Afrique (AFRO)
Regional Office for Africa
Региональное отделение по Африке
يميﻠﻗلإا بتكملا ايقيرفلأ
Bureau régional des Amériques
Regional Office for the Americas
Региональное отделение для стран
Америки
يميﻠﻗلإا بتكملا نيتكيرملأل
Equipes d’appui interpays (IST)
Inter-country Support Teams
Межстрановые группы поддержки
يب معدلا قيرف ن
نادﻠبلا
Organisation panaméricaine de
la Santé (OPS)
Pan American Health Organization
Панамериканская организация здравоохранения
نادﻠبﻠل ةحصلا ةمظنم ةيكيرملأا
Bureau régional de l’Asie du Sud-Est
Regional Office for South-East Asia
региональное отделение для Юго-
نﺠل يميﻠﻗلإا بتكملا بو
ايسآ قرش
(SEARO) Восточной Азии Bureau régional de
l’Europe (EURO)
Regional Office for Europe
Региональное отделение для
Европы
يميﻠﻗلإا بتكملا ابورولأ
Bureaux décentralisés
Outposted centres Центры-филиалы ةيميﻠﻗإ بتاكم
Bureau régional de la Méditerranée orientale (EMRO)
Regional Office for the Eastern Mediterranean
Региональное отделение ВОЗ по
Восточному Средиземноморью
شل يميﻠﻗلإا بتكملا قر
طسوتملا
Bureau régional du Pacifique occidental (WPRO)
Regional Office for the Western Pacific
Региональное отделение для западной части
Тихого океана
رغل يميﻠﻗلإا بتكملا ب
ئداهلا طيحملا
Budget ordinaire Regular Budget Регулярный бюджет
ةيداعلا ةينازيملا
Contributions obligatoires
Assessed contributions Взносы
ررقملا بيصنلا
Contributions volontaires
Voluntary contributions
Добровольные
взносы
تامهاسم / تاعربت ةيعوط
Barème Scale Шкала
سايقم
3 OMS : un tour d’horizon
Dans ce chapitre nous allons donner un aperçu des activités de l’Organisation mondiale de la santé, de ses succès et des problèmes majeurs qui restent à résoudre.
C’est une tâche difficile, car l’OMS a, comme son nom l’indique, une ambition universelle et compte des centaines de programmes, projets, plans, stratégies… Nous essayerons donc de donner une image très générale des activités de l’Organisation. Egalement, nous allons brièvement informer notre lecteur des principales critiques qu’essuie aujourd’hui l’OMS, qui sont assez nombreuses. Nous avons jugé nécessaire d’inclure la partie
« Critiques » car nous considérons que pour pouvoir travailler pour l’OMS, l’interprète doit en avoir l’image la plus complète possible, y compris des zones d’ombre et des reproches qui sont adressées à l’Organisation.
3.1 Activités : programmes, projets
Ayant comme mission de « diriger l’action sanitaire mondiale, de définir les programmes de recherche en santé, de fixer des normes et des critères, de présenter des options politiques fondées sur des données probantes, de fournir un soutien technique aux pays et de suivre et d’apprécier les tendances en matière de santé publique »q, l’OMS a lancé de nombreux programmes et projetsr.
Ces programmes et projets s’inscrivent dans le cadre du Programme d’action de l’OMS23. Ils y sont articulés autour des thèmes de santé définis par l’OMSs. Le Directeur Général, Margaret Chan, a déclaré que l’efficacité du Programme sera mesurée en fonction de son impact sur la santé des femmes et la santé en Afriquet.
Les principaux objectifs du Programme sont au nombre de six :
23 The WHO agenda - Программа работы ВОЗ - ةمظنملا جمانرب
1. Promouvoir le développement : réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement24 concernant « la santé, la prévention et le traitement des maladies chroniques et la prise en charge des maladies tropicales négligées » ; 2. Favoriser la sécurité sanitaire : mettre en place le Règlement sanitaire international révisé pour permettre aux pays de faire face aux flambées de maladies et épidémies ;
3. Renforcer les systèmes de santé : s’assurer de l’existence d’un personnel qualifié, d’un financement adéquat, de systèmes adaptés de collecte des statistiques et permettre l’accès à des technologies appropriées, notamment les médicaments essentiels ;
4. Exploiter la recherche, l’information et les données factuelles : produire des informations sanitaires permettant l’élaboration de critères et de normes et la définition des orientations ;
5. Renforcer les partenariats : avec ses partenaires, dont les institutions des Nations Unies, les organisations internationales, les bailleurs de fonds, la société civile et le secteur privé, l’OMS lance des programmes à l’intérieur des pays ; 6. Améliorer la performance : améliorer l’efficacité et la performance de l’organisation aux niveaux national, régional et international.
24 Millenium Development Goals (MDGs) – Цели развития тысячелетия (ЦРТ) или Цели тысячелетия в области развития (ЦТР) – ةيﻔللأل ةيئامنلإا فادهلأا
Onzième programme général de travail25, 2006-2015
Afin de réaliser ces différents programmes et projets, l’Assemblée mondiale de la santé a adopté en mai 2006 le 11ème Programme général de travail (2006-2015). Il définit entre autres les priorités de l’Organisation à moyen terme (2008-2013).
L’exécution du Programme général de travail se fait dans le cadre d’un plan stratégique à moyen terme26 (2008-2013) et des budgets programmes27 biennaux adoptés par les organes directeurs.
L’OMS, consciente de l’importance de l’intervention de différents acteurs pour atteindre les objectifs du millénaire, a identifié 7 domaines de priorité. Dans chacun de ces domaines, l’OMS définit une liste de mesures à prendre pour atteindre les objectifs fixés. Ces mesures se traduiront bien évidemment en programmes et projets, notamment dans les budgets programmes.
La réalisation des programmes et projets de l’OMS serait impossible sans les différents
partenariats mondiaux et régionaux entre l’OMS et les partenaires pour la santé (ex.
Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme), les institutions mondiales et régionales (ex. la Banque mondiale), les autres branches des Nations Unies (ex. UNICEF), etc.
25 11th General Programme of Work – 11я общая программа работы - رشع يداحلا ماعلا لمعلا جمانرب
26 Medium-term strategic plan – Среднесрочный стратегический план - لجلأا ةطسوتملا ةيﺠيتارتسﻻا ةطخلا
27 Programme budget – Программный бюджет - ةيﺠمربلا ةينازيملا
7 domaines de priorité de l’OMS : 1. Investir dans la santé pour
réduire la pauvreté ;
2. Renforcer la sécurité sanitaire individuelle et mondiale;
3. Promouvoir la couverture universelle, l’égalité des sexes et les droits liés à la santé ;
4. Influer sur les déterminants de la santé;
5. Renforcer les systèmes de santé et rendre l’accès plus équitable;
6. Exploiter le savoir, la science et la technologie;
7. Renforcer la gouvernance, le rôle directeur et la responsabilité.
Les programmes selon les fonctions de l’OMS
Les projets de l’OMS sont nombreux et il ne serait pas possible de les citer tous dans le cadre de ce mémoire. Nous allons voir les différentes formes qu’ils peuvent prendre.
Les programmes et projets se traduisent tout d’abord en des activités de recherche. Les principaux programmes de recherche soutenus, financés, coordonnés ou lancés par l’OMS se basent sur des axes principaux, à savoir : « la promotion de la santé, la lutte contre les maladies, le renforcement des systèmes de santé, l’accélération de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé, une plus grande équité en matière de santé et le renforcement du processus de recherche, la gestion des connaissances et le renforcement des capacités des pays en développement selon les besoins »u. C’est le Comité consultatif OMS de la recherche en santé (CCRS)28 qui se charge de ce domaine-là.
L’OMS a également la responsabilité de définir les normes et critères en matière de santé et veiller à leur application. De nombreux projets visent donc à normaliser la terminologie et la nomenclature ; l’OMS entreprend un travail de classification, dont la Classification internationale des maladies29 et la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé30, etc.
L’OMS, avec l’aide de ses partenaires, élabore aussi des stratégies diversifiées qui couvrent le domaine de la santé et qui servent essentiellement à informer les pays. A titre d’exemple on peut citer la Stratégie mondiale du secteur de la santé contre le
28 Advisory Committee on Health Research (ACHR) - Консультативный комитет по научным исследованиям в области здравоохранения (ККНИЗ) - ةحصلاب ةقﻠعتملا ثوحبﻠل ةيراشتسﻻا ةنﺠﻠلا
29 International Classification of Diseases – Международная классификация болезней - ضارملأل يلودلا فينصتلا
30 International Classification of Functioning, Disability and Health - Международная классификация функционирования, инвалидности и здоровья - ةحصلاو ةﻗاعلإاو ءادلأا نأشب يلودلا فينصتلا
VIH/SIDA (2003), le plan stratégique mondial du partenariat Faire reculer le paludisme (2005-2015) ou le Plan mondial Halte à la tuberculose (2006-2015).
L’OMS lance souvent des projets de collecte de données sanitaires qui sont analysées puis présentées aux différents États membres qui les utiliseront dans leur politique de santé. Ces données peuvent également être utilisées à des fins de comparaison au niveau mondial ou régional.
L’appui technique31 est une des activités les plus importantes menées par l’OMS.
Selon le 11ème programme d’action, l’appui technique se concentre autour des domaines suivants : « le développement des moyens de surveillance et de maîtrise des flambées, la vaccination, la prévention, le traitement et la prise en charge de la tuberculose, du paludisme et du VIH/sida et la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant»v etc.
Les différentes formes de programmes et projets ne se limitent bien évidemment pas aux formes susmentionnées ; elles diffèrent aussi entre les différents bureaux régionaux et selon les thèmes couverts. Pour plus d’informations sur les programmes de l’OMS, prière de se rendre sur le site de l’Organisation et les sites des différents bureaux régionaux.
31 Technical assistance – техническая поддержка – ةينف ةدعاسم
3.2 Réalisations majeures de l'OMS
3.2.1 Variole
Le Programme d'éradication de la variole32 a été mis en œuvre entre 1966 et 1980. C'est l'une des principales fiertés de l'OMS, un succès majeur
incontestable. La variole est la première maladie à avoir été éradiquée par des actions coordonnées à l'échelle
mondialew. Ces actions comprenaient de vastes campagnes de vaccination en Afrique et en Asie, ainsi qu'une "stratégie de surveillance et d'endiguement" et des campagnes d'information auprès de la population.
L'éradication de la variole fut certifiée par une commission d'experts le 9
décembre 1979x. Elle reste la seule maladie infectieuse à être complètement éradiquée.
Si la variole a bien disparu, il reste aujourd’hui dans le monde des stocks de ce virus (officiellement dans seulement 2 laboratoires : à Koltsovo, région de Novossibirsk en Russie et au CDC d’Atlanta, Etats-Unis)y. Que faut-il en faire ?
L’AMS discute régulièrement de cette question (1993, 1995, 1999, 2002, 2008).
Lors de la dernière discussion houleuse à la 64ème AMS, en mai 2011, la plupart des Etats se sont prononcés en faveur de la destruction des stocks par crainte que le virus ne tombe entre les mains des « bio-terroristes ». En revanche, les Etats-Unis, le Canada, la Russie, la Chine et l’Union européenne se sont prononcés pour leur conservation, afin de poursuivre la recherche et de pouvoir améliorer le vaccin « au cas où ». La prochaine discussion devrait avoir lieu en 2014.
32 Smallpox Eradication Programme (SEP) - Программа по ликвидации оспы (ПЛО) – ضرم ىﻠع ءاضقلا جمانرب يردﺠلا
3.2.2 Poliomyélite
Dans les années 1980, plus de 350 000 enfants étaient touchés chaque année dans plus de 125 paysz : 1000 enfants par jour. La plupart d'entre eux mouraient ou restaient paralysés à vie.
Afin d'éradiquer la maladie, l'OMS lance en 1988 l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite33, un partenariat entre l'OMS, l'UNICEF, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies34 (Etats-Unis) et Rotary International.
Des campagnes de vaccination massives ont été menées : près de 2 milliards d'enfants ont été vaccinés grâce à un investissement de plus de $3 milliards et à la participation de 20 millions de bénévoles.
De 350 000 cas en 1988, l'incidence est passée à 1500 cas en 2008 (diminution de 99%). Le virus est officiellement éradiqué en Europe, dans les Amériques, en Australie et dans la région du Pacifique occidental de l'OMS. Cependant, dans certains pays
d'Afrique et d'Asie (Afghanistan, Égypte, Inde, Niger, Nigeria, Pakistan, Tadjikistan), la poliomyélite reste un important problème de santé publique.
Les campagnes de vaccinations dans ces pays continuent. La poliomyélite sera la première maladie éradiquée par l'homme au XXIème siècle et la deuxième après la variole.
33 The Global Polio Eradication Initiative - Глобальная инициатива по ликвидации полиомиелита - ةردابملا لاﻔطلأا لﻠش ىﻠع ءاضقﻠل ةيملاعلا
34 Centers for Disease Control and Prevention (CDC) - Центры по борьбе с болезнями и профилактике болезней (ЦББ) - اهنم ةياﻗولاو ضارملأا ةبﻗارم زكارم
3.2.3 La lutte contre le tabagisme.
Le tabac tue près de 6 millions de personnes par anaa. C'est la
première cause de décès évitables dans le monde. Cela fait plus de 40 ans que
l'OMS essaie d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce problème.
En juillet 1998, l’Initiative pour un monde sans tabac35 a été lancée.
Ensuite, le 21 mai 2003 est devenu une journée historique pour la santé publique. Après 4 ans de négociations intenses et ardues, l’Assemblée mondiale de la santé, lors de sa 56ème session, a adopté à l’unanimité la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte
antitabac36. C'est le premier traité de santé publique qui a été négocié sous les auspices de l’OMS. Son objectif est de réduire partout dans le monde la mortalité et la morbidité dues au tabagisme. La Conventionbb contient des mesures qui visent à réduire la
demande de tabac. Ces mesures peuvent être financières, fiscales (un impôt spécial sur le tabac), ou autres (interdiction de la publicité du tabac, étiquettes avec des
avertissements, aide au sevrage tabagique, protection contre l'exposition à la fumée etc).
La Convention est entrée en vigueur le 27 février 2005. Aujourd'hui 174 Etats y sont parties, et le processus de ratifications est toujours en cours.
L'organe-directeur de la Convention-cadre est la Conférence des Parties37 qui se réunit tous les deux ans. Jusqu'à maintenant, quatre sessions ont eu lieu :
COP4, novembre 2010 (Punta del Este, Uruguay) ;
COP3, novembre 2008 (Durban, Afrique du Sud) ;
35 Tobacco Free Initiative (TFI) - Инициатива по освобождению от табачной зависимости - غبتلا نم ررحتلا ةردابم
36 Framework Convention on Tobacco Control (WHO FCTC) – Рамочная конвенция ВОЗ по борьбе против табака (РКБТ) - غبتلا ةحفاكم نأشب ةيراطلإا ةيملاعلا ةحصلا ةمظنم ةيﻗاﻔتا
37 Conference of the Parties (COP) to the WHO FCTC - Конференция Сторон РКБТ ВОЗ – يف فارطلأا لودلا رمتؤم ةيﻗاﻔتا
ةمظنم ةحصلا ةيملاعلا ةيراطلإا نأشب ةحفاكم غبتلا
COP2, juillet 2007 (Bangkok, Thaïlande) ;
COP1, février 2006 (Genève, Suisse).
La COP5 se tiendra du 12 au 17 novembre 2012, à Séoul (République de Corée).
3.2.4 Réglement sanitaire international (RSI)
Le Règlement sanitaire international (RSI)38 a été voté en 2005 et est entré en vigueur le 15 juin 2007. Cette date a marqué un tournant pour l'OMS et pour toute la communauté internationale, car l'application de ce nouveau cadre juridique contribue à renforcer la sécurité sanitaire aux niveaux national et international.
Le RSI est un instrument juridique international obligatoire pour 194 pays. Il permet à la communauté internationale de mieux gérer ses moyens de défense collectifs pour prévenir des risques, détecter des maladies et réagir aux situations d'urgence susceptibles de se propager au-delà des frontières et d'avoir un effet désastreux sur la santé de l'homme ainsi que sur l'économie.
Le RSI établit également les procédures à suivre pour des événements qui constituent une urgence de portée internationale au niveau de la santé publique. Les pays doivent signaler à l'OMS des flambées de maladies et certains événements de santé publique qui peuvent s'avérer graves.
Seul le Directeur général de l’OMS est habilité à déterminer l’existence d’une telle situation. Cependant, d'abord il doit consulter un comité d’experts externes, avant de formuler des recommandations visant à prévenir la propagation internationale de
38International Health Regulations (IHR) - Международные медико-санитарные правила (ММСП) - حئاوﻠلا ةيلودلا ةيحصلا
maladies tout en limitant les obstacles inutiles aux voyages et au commerce internationaux.
3.2.5 Glossaire
FRANÇAIS ANGLAIS RUSSE ARABE
Programme d'éradication de la
variole
Smallpox Eradication Programme (SEP)
Программа по ликвидации оспы (ПЛО)
ىلع ءاضقلا جمانرب يردجلا ضرم
Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite
Global Polio Eradication Initiative
Глобальная инициатива по ликвидации
полиомиелита
ءاضقلل ةيملاعلا ةردابملا لافطلأا للش ىلع
Incidence39 Incidence Заболеваемость ةباصإ ؛ثودح ؛عوقو ضرمب Prévalence Prevalence Распространенность راشتنا Campagne de
vaccination
Vaccination campaign
Кампания вакцинации حيقلت ةلمح
Tabagisme Tobacco use Табакокурение نيخدتلا
Initiative pour un monde sans tabac
Tobacco Free Initiative (TFI)
Инициатива по освобождению от табачной зависимости
غبتلا نم ررحتلا ةردابم
la Convention- cadre de l’OMS
pour la lutte antitabac
Framework Convention on Tobacco Control
(WHO FCTC)
Рамочная конвенция ВОЗ по борьбе против табака
(РКБТ)
ةحصلا ةمظنم ةيقافتا نأشب ةيراطلإا ةيملاعلا
غبتلا ةحفاكم
Mortalité Mortality Смертность تايفولا لدعم
Morbidité Morbidity Заболеваемость ةضارم ؛للاتعا Conférence des
Parties
Conference of the Parties
Конференция сторон فارطلأا رمتؤم
Règlement sanitaire international (RSI)
International Health Regulations (IHR)
Международные медико- санитарные правила
(ММСП)
ةيلودلا ةيحصلا حئاوللا
Flambée de maladie
Disease outbreak Вспышка заболевания ؛ضرم يشفت ؛راشتنا بوشن Propagation de
maladie
Spread/propagation of the disease
Распространение заболевания
ضرملا راشتنا
Sécurité sanitaire Health security Безопасность в области здравоохранения
يحصلا نملأا
39NB : Incidence: nouveaux cas survenant pendant une période déterminée. Prévalence: nombre de cas existant dans la population à un moment déterminé.
3.3 Défis actuels de l'OMS
Bien évidemment, les défis et les problèmes qui se dressent devant l'OMS sont beaucoup plus nombreux que ses succès. Ces défis ne sont plus uniquement d'ordre sanitaire. Selon Margareth Chan, le rôle de l'OMS ne se limite plus aux problèmes d'hygiène, d'assainissement ou d'accès aux médicaments et à l'eau potable. Avec la mondialisation, le rôle de l'OMS a changé "de façon spectaculaire au cours de ces dix dernières années"cc.
Le VIH/sida, la tuberculeuse, les maladies tropicales, les pandémies de grippe, la mortalité maternelle et infantile, les maladies non-transmissibles...C'est une liste qui est très loin d'être exhaustive. Dans ce chapitre on examinera certains sujets qui figurent sur l'agenda de l'OMS de façon quasi-permanente, d'une année à l'autre.
À cette liste de problèmes traditionnels, relevant du domaine de la lutte contre les maladies, s'est rajoutée ces dernières années une autre dimension. La crise
économique et financière qui sévit dans le monde depuis 2008 n'a pas épargné l'OMS.
L'organisation a dû répondre par des mesures d'austérité sans précédent en s’engageant dans une importante réforme.
3.3.1 Objectifs du Millénaire pour le développement
En septembre 2000, lors du Sommet du Millénaire des Nations Unies, 191 pays ont adopté la Déclaration du Millénaire et se sont fixé un programme d'objectifs
ambitieux, connu sous le nom des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Lutter contre la pauvreté et les problèmes de la santé, améliorer la qualité de vie pour 2015 – voilà le résumé des OMD, qui sont au nombre de huit (cf. Annexe 6.4).
Aujourd'hui l'une des principales missions de l’OMS est de contribuer à la réalisation de ces objectifs.
Le tableau ci-dessous montre les progrès accomplis dans la réalisation des OMD liés à la santé dans chaque région de l'OMS (données pour 2010)dd. Cependant, on observe que ces efforts sont insuffisants dans de nombreuses régions. En Afrique, à 4 ans de la date limite, la grande majorité des indicateurs sont dans le rouge, indiquant l'insuffisance ou l'échec des efforts, ce qui témoigne clairement de l'impossibilité d'atteindre les OMD d'ici 2015.
Source : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs290/fr/index.html
Nous allons maintenant présenter plus en détail quatre des Objectifs du millénaire qui concernent directement l’OMS.