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Notes de sciences naturelles : Bourg-St-Pierre - Valsorey

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Academic year: 2022

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N O T E S D E S C I E N C E S N A T U R E L L E S : B O U R G - S T - P I E R R E - V A L S O R E Y

par Ignace Mariétan

Cette région présente de l'intérêt pour les naturalistes et les amis de la nature. Notre voyage à travers le val des Dranses jusqu'à Sembran- cher et ensuite dans le val d'Entremont nous a bien montré les carac- tères de ces vallées. Nous avons admiré l'amélioration de la route du Grand-St-Bernard, à peu près terminée. Elle évite les villages de Liddes et Bourg-St-Pierre, ce qui est bien. L'absence de tourisme dans l'En- tremont est très particulière. A Orsières nous admirons le clocher, il date du XlIIe siècle, c'est un des plus beaux monuments du Valais.

Des sculptures, d'animaux très remarquables, en forme de gargouilles, décorent la Face sud à l'étage des galeries. Au-dessus du village, il y a de gros dépôts glaciaires. Tout là-haut, on admire le petit village de Commeires.

Voici le village de Liddes, les habitants vivaient de l'agriculture et des transports par le col du St-Bernard. Actuellement ils n'ont plus de transports et l'agriculture est en régression. Pourtant il y a un effort de rénovation, un certain nombre de maisons ont été construites ou rénovées. Pourquoi la chapelle St-Laurent avant Liddes et celle de St-Etienne à la sortie ? Serait-ce pour que les voyageurs puissent as- sister aux offices sans s'arrêter à l'église du village, en temps d'épidémies on craignait beaucoup les voyageurs.

La flore de la région a été étudiée par plusieurs chanoines du Grand- St-Bernard, parmi lesquels je citerai spécialement Laurent Murith.

En 1917 le Dr Henri Guyot a publié le résultat de ses recherches de géographie botanique et biologique dans le Valsorey. De la description de la végétation de Bourg-St-Pierre par Fernand Chodat je reproduirai ceci: « Le bourg émerge de la prairie alpine fauchée, trésor que les pay- sans ont lentement conquis sur la forêt. La richesse floristique de l'En- tremont supérieur n'est pas extraordinaire comme celle de Zermatt par exemple. Cette pauvreté relative est le fait de la monotonie géolo- gique de la région, toute entière taillée dans les schistes silicieux de Casana. Cette monotonie est parfois rompue dans le Valsorey par des calcaires provenant du Gr a n o ,-Combin, d'où la présence de l'Aster alpi- nus, de l'Edelweiss. Le massif des Alpes Graies, plus épargné que les Alpes pennines, durant les dernières glaciations, est un réservoir d'es-

pèces orientales, quelques éléments de cette flore ont franchi les Alpes par Je Grand-St-Bernard; la région de Bourg-St-Pierre bénéficie de

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quelques hôtes de marque comme Centaurea Rhaponticum Buplèurum gramineum...

Dans le Valsorey, en face des chalets de Cordonnaz, nous avons observé une grande surface tapissée de taillis d'Alnus viridis; ils se limitent surtout aux versants exposés au nord ou à l'est et riches en sources, ou encore à des gorges fraîches. Le cortège floristique de cette brousse est constitué par de grandes herbes, comme Thalictrum aquilegU folium, Achillea macrophylla, Saxifraga rotundifolia, Aconitum Ly- coctonum, etc. Au-dessus du village, sur un piton rocheux, Henry

Correvon avait établi un jardin botanique La Linaea en 1889. Un comité international fut formé. De nombreuses personnalités du monde scien- tifique international vinrent visiter ce jardin. Au début de la première guerre mondiale, la société académique de l'Université de Genève accepta de devenir propriétaire du jardin et en confia la direction au professeur Robert Chodat. Celui-ci fit édifier un laboratoire sur la colline. Dès 1934, le professeur Fernand Chodat, son fils, lui succéda.

Vu le manque de ressources, il a dû l'abandonner.

Le Valsorey se développe sur une longueur de 8 kilometers, de 2 500 à 1632 m. Un torrent fougueux s'y fraie un passage, la Dranse de Val- sorey.

La faune: au cours du XIXe siècle l'ours, le loup, le lynx, furent détruits; le cerf a subi le même sort. Rétabli au val Ferret en 1926, il se multiplia bien, mais comme il causait quelques dégâts, leur nombre fut réduit. Il affectionne les taillis de vernes. Un autre gracieux cervidé, le chevreuil, introduit en 1902 et 1905 a pris un bon développement dans le val Ferret et au MontJBrun. De là il a gagné Bourg-St-Pierre.

Le bouquetin anéanti par les chasseurs au cours du XIXe siècle a été réintroduit au XXe siècle. Une colonie est en formation à la combe de La. Les chamois et les marmottes sont nombreux. Parmi les oiseaux il y a l'aigle royal, avec deux aires dans la région. Le grand duc, de- venu si rare chez nous; ces deux oiseaux ont fait l'objet d'études spé- ciales. Citons encore le,tétras-lyre, la perdrix des neiges, le merle à plas- tron, le geai de montagne, le pinson des neiges, le tichodrome, le choeard et par ci par là le rarissime crave à bec rouge.

Histoire: ce qui caractérise Bourg-St-Pierre c'est qu'il s'est trouvé comme dernier village sur une voie de passage de la plus grande im- portance, passage obligé entre l'Italie et la Germanie ou Gaule septen- trionale. Des hommes, marchands ou pèlerins, s'y sont rencontrés, an- xieux devant les dangers des avalanches et de la sévérité de ce passage.

Marc-R. Sauter montre bien que, à l'époque néolithique déjà cette voie

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était fréquentée; il le prouve notamment par la similitude des rites funéraires observés sur les deux versants des Alpes: Valais-Val d'Aoste.

On possède plusieurs objets de l'époque romaine, en particulier la colonne milliaire avec l'inscription : « A l'empereur César Valère Constantin >, érigée entre 306-367.

Le choix de l'emplacement du village a été déterminé par une série de collines rocheuses modelées par les glaciers quaternaires. Il y a là comme un verrou à la rencontre des glaciers du St-Bernard et de Val- sorey. Le village s'étire entre ces formes du relief favorables pour la défense et pour la protection contre le vent.

Vers la fin du Ville siècle, on établit au village un hospice-monas- tère pour recevoir les pèlerins et les passants. Les Sarrasins s'installent dans les cals et les vallées des Alpes. Au Xe siècle ils détruisirent l'hos- pice. En 900 l'abbé Mayeul et ses compagnons furent fait prisonniers vers Orsières et ne furent délivrés qu'après avoir payé une forte rançon.

L'évêque Hugues II de Genève, restaura l'église du Bourg au début du Xle siècle. Cette église subsista jusqu'au XVIIIe siècle où l'on crut bon de la remplacer par un édifice de style baroque selon le goût de l'époque; on épargna heureusement le clocher dont la tour seule re- monte au Xle siècle tandis que la pyramide avec ses quatre tourillons d'angle date probablement du XVe siècle.

Au milieu du Xle siècle, la sécurité du col était encore peu assurée.

C'est de la vallée d'Aoste qu'allait venir saint Bernard de Menthon qui fonda la maison hospitalière dont la charité rendit célèbre le pas- sage. Ces événements marquent le début du moyen âge.

Dès lors la dynastie des comtes et ducs de Savoie établit solidement son autorité en Valais, et dans les pays romands, jusqu'à la victoire des Hauts-Valaisans contre les Savoyards en 1475. Leur administration dura jusqu'à la fin de l'ancien régime en 1798.

Alpinisme: le chanoine Murith fut un initiateur, par son ascension du Vélan en 1779. Entre 1850-1860 les Anglais commencèrent à affluer.

En 1859, quatre Bordillons atteignent le sommet du Grand Combin depuis Valsorey. En 1924, la section de La Chaux-de-Fonds du CAS construit la cabane du Valsorey à 3 030 m. En 1945, la section de Genève celle du Vélan à 2 569 m.

Forces hydrauliques: en 1954, une société anonyme ayant pour but l'aménagement et l'exploitation des forces hydrauliques des eaux du bassin supérieur de la Dranse d'Entremont se constitue. La réalisation du projet comprend un bassin d'accumulation d'un volume de 20 mil- lions de m ' aux Toules. Ce bassin sert à recueillir les eaux de la Dranse,

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et des t o r r e n t s d'Allèves, de la Croix et de Valsorey. L'eau est c o n d u i t e à l'usine de P a l a s u i , à 1331 m. La p r o d u c t i o n de cette usine est de 82 millions de K w h en m o y e n n e p a r année. Cet a m é n a g e m e n t a p p o r t e des ressources précieuses à la c o m m u n e de Bourg-St-Pierre. Elles aide- r o n t cette p o p u l a t i o n affectée p a r la régression de l ' a g r i c u l t u r e et p a r la suppression des ressources q u e les t r a n s p o r t s p a r le col l u i assuraient.

Dans les archives de la c o m m u n e de Bagnes on trouve des indica- tions sur des r a p p o r t s e n t r e les h a b i t a n t s de Bourg-St-Pierre et ceux de Bagnes p a r le col de Sonadon. Les Bordillons possédaient des droits sur la forêt d'aroles de Boussenaz et des droits de paccage a u D u r a n d . Le conflit fut réglé au profit des B a g n a r d s en 1518. On sait q u e vers 1500 les glaciers é t a i e n t plus r e t i r é s q u ' a u j o u r d ' h u i . La position actuelle du glacier de S o n a d o n r e n d t o u t à fait impossible le passage du col.

E n 1964, le t u n n e l r o u t i e r du G r a n d - S t - B e r n a r d e n t r a i t en service, foré à 1900 m. Sa l o n g u e u r est de 5 k m . 800. Les prévisions — 290 000 véhicules p a r an — sont l a r g e m e n t dépassées 390 000 ont t r a n s i t é p e n d a n t la p r e m i è r e année.

Avec ce t u n n e l , la région du G r a n d - S t - B e r n a r d r e t r o u v e , a p r è s u n e l o n g u e éclipse, sa fonction m i l l é n a i r e de g r a n d passage e u r o p é e n .

NOTES DE SCIENCES NATURELLES : HOTHENN - AUSSERBERG - RAROGNE

par Ignace Mariétan

Le n o u v e a u c h e m i n H ö h e n w e g , sur l a r a m p e sud du c h e m i n de fer d u Lötschberg a é t é construit a u x frais de l a C o m p a g n i e . Au l i e u de passer sur les viaducs et d a n s les t u n n e l s , il s'adapte à l a configuration d u sol, t o u r m e n t é , suit à p r o x i m i t é de h a m e a u x p i t t o r e s q u e s q u i ont conservé tout l e u r c a c h e t . Le p o i n t de d é p a r t est en^dessous de la gare d ' H o h t e n n , p a r l e vieux c h e m i n de T a t z . A p r è s le passage sous-voie, on p r e n d i m m é d i a t e m e n t l e c h e m i n de d r o i t e , sa signalisation est très b o n n e , i n d i c a t e u r s et losanges j a u n e s selon les règles du t o u r i s m e pé- destre. T o u t de suite on e n t r e d a n s u n l a r g e couloir d ' a v a l a n c h e , le Luogelkin, les r o c h e r s sont découverts, ce sont des calcaires d o n t les couches p l o n g e n t dans l e sens d e la p e n t e . U n p e u p l u s b a s on a d m i r e u n viaduc, grandiose. P u i s le c h e m i n passe sur u n t u n n e l et longe la l i g n e au-dessus d u p e t i t h a m e a u de L i d e n . Ce q u i f r a p p e le p l u s c'est l a vue sur l a p l a i n e d u R h ô n e l a r g e m e n t o u v e r t e , des p r a i r i e s m a i s p a s d ' a r b r e s fruitiers. Quelle différence avec l e Valais c e n t r a l ! S u r l a rive

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