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Sobolev
Djamel Ait-Akli, Abdelkader Merakeb
To cite this version:
Djamel Ait-Akli, Abdelkader Merakeb. Un résultat de trace sur les domaines d’extension de Sobolev.
2021. �hal-03084211v2�
Un r´esultat de trace sur les domaines d’extension de Sobolev
Djamel AIT-AKLI
1, Abdelkader MERAKEB
220 f´ evrier 2021
R´esum´e
On se propose dans cet article d’´etablir l’existence et la continuit´e d’un op´erateur de trace de fonctions sur le bord d’un domaine Ω plan poss´edant la propri´et´e de (1, p)−extension de Sobolev. Cet op´erateur sera d´efini sur l’espace fonctionnel de SobolevW1,p(Ω) avec 1< p <∞.
Dans un premier temps, on d´emontre l’existence et la continuit´e d’un tel op´erateur quand il est appliqu´e aux ´el´ements du sous-espace des fonctions r´eguli`eres jusqu’au bord et ce en utilisant un lemme auxi- liaire de majoration uniforme. Les ingr´edients essentiels utilis´es dans la d´emonstration de ce lemme sont la repr´esentation de Green d’une fonction sur un disque ainsi que le th´eor`eme d’isomorphisme de Ba- nach. Puis on conclut le r´esultat de trace en utilisant la densit´e des fonctions r´eguli`eres dansW1,p(Ω). La preuve qui est pr´esent´es exploite totalement l’hypoth`ese d’extensibilit´e du domaine Ω. La pertinence du r´esultat r´eside dans le fait qu’il existe des domaines d’extension qui ne sont pas Lipschitziens et sous ce point de vue, il constitue une g´en´eralisation du th´eor`eme habituel de trace.
Mots-cl´es :
espaces de Sobolev ; domaines de (1, p)−extension ; repr´ e- sentation de Green ; in´ egalit´ e de trace ; densit´ e des fonctions r´ eguli` eres.
AMS subject classification :
46E35, 35J57, 26A16, 46B25.
1 2
1 Introduction
L’op´ erateur de trace, lorsqu’il est appliqu´ e aux fonctions de l’espace de Sobolev W
1,p(Ω) d´ efinies sur un domaine Ω ayant une fronti` ere Lipschit- zienne, est une notion standard en th´ eorie des espaces de Sobolev. Plus pr´ ecis´ ement, il est bien ´ etabli que l’op´ erateur de trace est bien d´ efini sur le bord d’un ouvert Lipschitzien et qu’il est continu, cf. [1]. Le r´ esultat prin- cipal de cet article g´ en´ eralise ces faits ` a une classe importante de domaines
1. L2CSP, UMMTO. 15000, Tizi-Ouzou, Alg´erie. (d.aitakli@yahoo.com) 2. L2CSP, UMMTO. 15000, Tizi-Ouzou, Alg´erie. (merakeb kader@yahoo.fr)
non-Lipschitziens, plus exactement, ` a la classe des domaines qui admettent la propri´ et´ e de (1, p)-extension et qu’on appelle commun´ ement les domaines de (1, p)−extension.
Donc, il s’agit dans cet article de d´ emontrer l’existence d’un op´ erateur de trace et la continuit´ e de cet op´ erateur sur l’espace de Sobolev W
1,p(Ω) d´ efini sur un domaine, Ω, poss´ edant cette r´ egularit´ e interm´ ediaire entre Lip- schitzien et Jordan arbitraire.
Les fonctions de l’espace de Sobolev W
1,p(Ω) d´ efinies sur un tel do- maine constituent une classe pertinente de fonctions dans le sens suivant : il existe des domaines dont la fronti` ere est param´ etr´ ee par une fonction continue et non-Lipschitzienne et qui, pourtant, admettent la propri´ et´ e de (1, p)−extension. En effet, Maz’ya a construit, cf. [2], un exemple d’un do- maine de Jordan, Ω, dont la fronti` ere ∂Ω n’est pas Lipschitzienne au voi- sinage d’un de ses points et telle que la propri´ et´ e de (1, p)−extension n’est valide que pour p < 2. Par ailleurs, il est ` a rappeler qu’un domaine Lipschit- zien est toujours un domaine d’extension.
La preuve du r´ esultat de trace que nous pr´ esentons dans le cadre des do- maines d’extension s’appuie sur des id´ ees diff´ erentes de la preuve habituelle et exploite totalement l’hypoth` ese d’extensibilit´ e du domaine.
D’abord on commence par introduire quelques notions pr´ eliminaires ainsi que les outils et r´ esultats indispensables pour mener ` a bien la preuve du r´ esultat principal, ` a savoir : l’´ etablissement d’un th´ eor` eme de trace pour des fonctions de l’espace de Sobolev W
1,p(Ω), 1 < p < ∞ dans le cas o` u Ω ⊂
R2est un domaine born´ e et poss´ edant la propri´ et´ e de (1, p)-extension.
2 Rappels de quelques r´ esultats
Soit Ω ⊂
R2un domaine. On note Int(Ω) l’int´ erieur de Ω. Dans toute cette section, p d´ esignera un nombre r´ eel tel que 1 < p < ∞. On d´ esigne par W
1,p(Ω) l’espace de Sobolev d´ efini par
W
1,p(Ω) = {u ∈ L
p(Ω), ∇u ∈ L
p(Ω)}.
On suppose de plus que Ω poss` ede la propri´ et´ e de (1, p)−extension. On rappelle que la propri´ et´ e de (1, p)-extension d’un domaine Ω signifie qu’un op´ erateur d’extension de Sobolev peut ˆ etre d´ efini sur W
1,p(Ω), le lecteur pourra se r´ ef´ erer ` a [2] pour une discussion d´ etaill´ ee de cette classe de do- maines.
On rappelle un r´ esultat de densit´ e d´ emontr´ e dans ([3], p.261). Ce r´ esultat est valable dans le cas o` u Ω est un domaine Lipschitzien ou plus g´ en´ eralement un domaine d’extension qui font partie tous deux de la classe des domaines de Jordan :
Th´eor`eme 1.
Si Ω ⊂
R2est un domaine ayant pour fronti` ere une courbe
de Jordan, alors C
∞(Ω) est dense dans W
1,p(Ω) pour 1 < p < ∞.
D. AIT-AKLI, A. MERAKEB
Rappelons la d´ efinition d’un op´ erateur de (1, p)−extension de Sobolev.
D´efinition 2.
On dit qu’un domaine Ω ⊂
R2est un domaine d’extension, ou poss` ede la propri´ et´ e de (1, p)−extension, s’il existe un op´ erateur lin´ eaire P d´ efini par
P : W
1,p(Ω) → W
1,p(
R2) u → P u.
tel que P soit continu i.e. il existe c
ext> 0 tel que ∀u ∈ W
1,p(Ω) on ait
||P u||
W1,p(R2)≤ c
ext||u||
W1,p(Ω)(1) et (P u)(x) = u(x) presque partout dans Ω.
On rappelle la propri´ et´ e de continuit´ e de l’op´ erateur de trace, sur la fronti` ere Lipschitzienne (ou faiblement Lipschitzienne) d’un domaine D ⊂
R2, d´ efini sur l’espace de Sobolev W
1,p(D), cf. [1] :
Proposition 3.
Soit D ⊂
R2un domaine Lipschitzien. Il existe une constante C
D> 0, d´ ependant du domaine D, telle que
||u||
W1−
1
p ,p(∂Ω)
≤ C
D||u||
W1,p(D), (2) pour tout u ∈ W
1,p(D).
Il est ` a noter que la proposition 3 ne s’applique pas en principe ni ` a un domaine d’extension en g´ en´ eral et encore moins ` a un domaine de Jordan Ω compte tenu de l’hypoth` ese, primordiale, du caract` ere Lipschitzien, ou ` a la limite faiblement Lipschitzien, du domaine ambiant D.
On rappelle aussi un r´ esultat de trace pour les fonctions de l’espace de Sobolev W
1,1(D
r) o` u D
r⊂
R2d´ esigne un disque de rayon r > 0, cf. ([4], estimation 7.1) :
Proposition 4.
Pour tout u ∈ W
1,1(D
r) on a
Z∂Dr
|u|dσ ≤ 2 r
Z
Dr
|u| d x +
ZDr
|∇u| d x. (3)
Par ailleurs, on rappelle la repr´ esentation int´ egrale d’une fonction u ∈ C
2(D
r) ∩ C
0(∂D
r) sur le disque D
r. Cette repr´ esentation s’´ ecrit, cf. [5] : pour tout x ∈ Int(D
r) on a :
u(x) =
ZDr
∆u(y)G(x, y)dy +
Z∂Dr
u(y)K(x, y)dσ(y), (4) o` u G est la fonction de Green du disque, D
r, associ´ ee ` a l’op´ erateur de Laplace et d´ efinie par :
G(x, y) := Γ(x − y) + h
x(y),
avec Γ(x) =
2π1ln |x| ´ etant la solution fondamentale du Laplacien en dimen- sion deux et h
xest la fonction harmonique en y et valant −Γ(x − y) pour x ∈ Int(D
r) et y ∈ ∂D
r. D’un autre cot´ e K(x, y) =
∂G(x,y)∂νy
est le noyau de Poisson qui dans le cas du disque s’´ ecrit :
K(x, y) = r
2− |x|
22ω
2r|x − y|
2,
o` u ω
2est la mesure de la boule unit´ e en deux dimensions. Cette repr´ esentation int´ egrale est int´ eressante dans la mesure o` u elle permet d’exprimer ponctuel- lement une fonction ` a l’aide de son Laplacien et des valeurs qu’elle prend sur le bord du disque D
r.
3 R´ esultat principal
Le principal r´ esultat de cet article est ´ enonc´ e dans le th´ eor` eme suivant, sa d´ emonstration sera donn´ e apr` es avoir ´ etabli un lemme auxiliaire.
Th´eor`eme 5.
Soit Ω un domaine poss´ edant la propri´ et´ e de (1, p)−extension et p tel que 1 < p < ∞. Alors, on peut d´ efinir un op´ erateur de trace
T : W
1,p(Ω) → L
p(∂Ω) u → T u
qui co¨ıncide avec l’op´ erateur de restriction au bord ∂Ω pour les fonctions continues. En outre, T est continu i.e. il existe une constante c
t> 0 ind´ ependante de u telle que pour tout u ∈ W
1,p(Ω) on ait
||T u||
p,∂Ω≤ c
t||u||
W1,p(Ω), (5) o` u nous avons not´ e || ||
p,∂Ωla norme usuelle de l’espace de Lebesgue L
p.
Lemme auxiliaire.
On d´ emontre ` a pr´ esent un lemme essentiel ` a la d´ emonstration du th´ eor` eme principal :
Lemme 6.
Soit 1 < p < 2 et x
0∈
R2un point fix´ e. Soit D
r0:= D(x
0, r
0) ⊂
R2le disque de centre x
0et de rayon r
0> 0. Il existe une constante c(r
0, p) >
0 ind´ ependante de u et de x telle que pour tout u ∈ C
∞(D
r0)
∀x ∈ D
r02
, |u(x)| ≤ c(r
0, p)||u||
W1,p(Dr0). (6)
On note |x − y|
2pour d´ esigner la distance euclidienne entre les points x
et y.
D. AIT-AKLI, A. MERAKEB
D´ emonstration. Soit u ∈ C
∞(D
r0). Il existe f ∈ C
∞(D
r0) et u
d∈ C
∞(∂D
r0) tels que la fonction u soit solution du probl` eme
(
−∆u(y) = f (y) dans D
r0,
u(y) = u
d(y) sur ∂D
r0. (7)
Soit x ∈ D
r02
. En utilisant la repr´ esentation int´ egrale, (4), appliqu´ ee ` a la fonction u en x, on a :
u(x) =
ZDr0
f (y)G(x, y) d y +
Z∂Dr0
u
d(y)K(x, y) d σ(y). (8) Etant donn´ ´ e que ∂D
r0est de classe C
∞, alors on sait que la fonction de Green satisfait G(x, .) ∈ W
1,p(D
r0) pour 1 < p < 2, cf. ([6], estimation 1.5). En utilisant la propri´ et´ e de continuit´ e de la forme lin´ eaire associ´ ee ` a f ∈ W
−1,p(Ω), on obtient ` a partir de l’estimation (8) ce qui suit
|u(x)| ≤ ||f ||
W−1,p(Dr0)||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|
Z
∂Dr0
|u
d(y)| d σ(y).
Le dernier membre de cette estimation a bien un sens du moment que
|x − y|
2≥
r20pour x ∈ D
r02
et y ∈ ∂D
r0.
En appliquant l’in´ egalit´ e de trace sur le bord du disque, cf. estimation (3), on obtient
|u(x)| ≤||f ||
W−1,p(Dr0)||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|
2 r
0||u||
L1(Dr0)+ ||∇u||
L1(Dr0)
,
l’in´ egalit´ e de H¨ older donne alors
|u(x)| ≤||f||
W−1,p(Dr0)
||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|c
r0||u||
p,Dr0
+ ||∇u||
p,Dr0
.
On applique le th´ eor` eme d’isomorphisme de Banach ` a l’op´ erateur bijectif et continu L
1d´ efini par
L
1:
W
−1,p(D
r0), || ||
W−1,p(Dr0)→
W
01,p(D
r0), || ||
W1,p(Dr0)
f → L(f) = u
1,
avec ∆u
1= f . On d´ eduit alors l’existence d’une constante c
01ind´ ependante de f telle que
|u(x)| ≤c
01||u
1||
W1,p0 (Dr0)
||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|c
r0||u||
W1,p(Dr0)(9)
avec u
1= u − u
2et u
2est solution de
(
−∆u
2= 0 sur D
r0,
u
2= u sur ∂D
r0. (10)
En utilisant l’in´ egalit´ e de Poincar´ e, l’estimation (9) devient alors
|u(x)| ≤c
1||∇u||
p,Dr0
+ ||∇u
2||
p,Dr0
||G(x, .)||
W1,p(Dr0)(11) + max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|c
r0||u||
W1,p(Dr0).
En utilisant le r´ esultat de la proposition 3, on peut appliquer le th´ eor` eme d’isomorphisme, ` a l’op´ erateur associ´ e au probl` eme 10, pour ´ etablir de l’exis- tence d’une constante c
2telle que
||∇u
2||
p,Dr0
≤ c
2||u||
W1−1p ,p(∂Dr0)
. L’estimation (11) devient
|u(x)| ≤c
1||∇u||
p,Dr0
+ c
2||u||
W1−
1
p ,p(∂Dr0)
||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|c
r0||u||
p,Dr0
+ ||∇u||
p,Dr0
.
L’application du th´ eor` eme de trace sur W
1,p(D
r0), cf. proposition 3, permet de d´ eduire qu’il existe une constante c
3telle que
|u(x)| ≤c
1||∇u||
p,Dr0
+ c
3(||u||
p,Dr0
+ ||∇u||
p,Dr0
)
||G(x, .)||
W1,p(Dr0)+ max
y∈∂Dr0
|K(x, y)|c
r0||u||
W1,p(Dr0),
alors on d´ eduit ais´ ement facilement qu’il existe une constante c(r
0, p) qui est ind´ ependante de u et de x telle que
∀x ∈ D
r02
, |u(x)| ≤c(r
0, p)||u||
W1,p(Dr0).
Cette derni` ere estimation est obtenue en utilisant le fait que ||G(x, .)||
W1,p(Dr0)est uniform´ ement born´ e en x ∈ D
r0 2.
4 Preuve du r´ esultat principal
D´ emonstration. Soit u ∈ C
∞(Ω). La fonction u est Lipschitzienne sur Ω. Si on note L la constante de Lipschitz de la fonction x → u(x) relativement au domaine Ω, alors pour tout x ∈ ∂Ω et tout y ∈ Int(Ω) nous avons
|u(x) − u(y)| ≤ L|x − y|
2,
D. AIT-AKLI, A. MERAKEB
ce qui implique imm´ ediatement
|u(x)| ≤ L|x − y|
2+ |u(y)|, (12) pour tout x ∈ ∂Ω et tout y ∈ Int(Ω). Fixons x ∈ ∂Ω. Soit (y
δ)
δ>0une suite de points, y
δ∈ Int(Ω), telle que |y
δ− x|
2→ 0 lorsque δ → 0. Fixons δ > 0.
L’estimation (12) donne
|u(x)| ≤ L|x − y
δ|
2+ |u(y
δ)|, (13) pour tout δ > 0. On note ˜ u = P u avec P ´etant l’op´erateur d’extension d´ efini sur W
1,p(Ω) ` a valeurs dans W
1,p(
R2) ⊂ W
1,p(Ω), cf. D´ efinition 2. Du moment que Ω poss` ede la propri´ et´ e de (1, p)−extension, un tel op´ erateur d’extension est bien d´ efini.
Il faut bien noter que la fonction ˜ u n’est pas n´ ecessairement continue sur
R2− Ω, c’est-` a-dire qu’elle ne poss` ede pas de fonction repr´ esentative continue. En effet, ceci est dˆ u au fait que 1 −
2p< 0 pour 1 < p ≥ 2 ; donc l’injection classique des espaces de Sobolev dans les espaces de H¨ older ne peut pas ˆ etre appliqu´ ee dans le cas qui nous concerne, ` a savoir p > 1.
Comme Ω est born´ e, il existe r
0> 0 et x
0∈ Ω tels que le disque D
r0de centre x
0et de rayon r
0contienne Ω comme sous ensemble propre. L’en- semble des fonctions r´ eguli` eres jusqu’au bord, C
∞(D
2r0) d´ efinies sur le do- maine lipschitzien D
2r0⊂
R2, ´ etant dense dans W
1,p(D
2r0), cf. th´ eor` eme 1, par cons´ equent il existe une suite (v
n)
n, v
n∈ C
∞(D
2r0), telle que
||v
n− u|| ˜
W1,p(D2r0)→ 0. (14) L’estimation (14) implique qu’il existe une sous-suite (φ(n))
n, telle que v
φ(n)(x) → u(x) p.p. dans ˜ D
2r0. Comme v
net ˜ u sont continues dans Ω, cette convergence simple est valable partout dans Ω i.e.
∀y ∈ Ω, v
φ(n)(y) → u(y) ˜ , lorsque n → ∞. (15) En utilisant (13) et (15) on obtient : ∀δ > 0 et ∀ > 0, ∃n(, y
δ) > 0 tel que pour tout n > n(, y
δ) on a :
|u(x)| ≤ L|x − y
δ|
2+ |v
φ(n(,yδ))(y
δ)| + , (16) o` u > 0 est destin´ e ` a tendre vers zero et (n(, y
δ))
>0est une suite d’entiers qui tend vers +∞ lorsque → 0 et ce pour tout δ > 0. D’autre part, la formule (16) et la r´ egularit´ e de v
φ(n(,yδ))permettent d’´ ecrire
|u(x)| ≤ L|x − y
δ|
2+ |v
φ(n(,yδ))
|
∞,Dr0
+ ,
pour tout δ > 0. En appliquant le lemme 6, dans le disque D
2r0de centre x
0, on a
|u(x)| ≤ L|x − y
δ|
2+ c(r
0, p)||v
φ(n(,yδ)
||
W1,p(D2r0)+ (17)
o` u c(r
0, p) est la constante qui apparait dans l’estimation (6). L’estimation (17) est valable, ind´ ependamment de δ, pour tout > 0. Ainsi, en passant
`
a la limite → 0 et en utilisant (14), on obtient
|u(x)| ≤ L|x − y
δ|
2+ c(r
0, p)||˜ u||
W1,p(D2r0), (18) pour tout δ > 0. ´ Etant donn´ e que tous les ´ el´ ements constituant l’estimation (18) sont ind´ ependants de δ alors en faisant tendre δ → 0 on trouve
|u(x)| ≤ c(r
0, p)||˜ u||
W1,p(D2r0). (19) Donc l’estimation (19) donne
|u(x)| ≤ c(r
0, p)||P u||
W1,p(R2). (20) En utilisant (1), l’estimation (20) donne ` a son tour
|u(x)| ≤ c(r
0, p)c
ext||u||
W1,p(Ω). (21) Noter bien que l’estimation (21) est valide pour tout x ∈ Γ := ∂Ω ind´ ependamment des quantit´ es pr´ esentes dans le membre de droite de cette in´ egalit´ e.
A pr´ esent, on note t ∈ [a, b] → x(t) = (t, γ(t)) la fonction qui repr´ esente param´ etriquement la courbe Γ. Ainsi, d’apr` es (21), nous avons :
|u(t, γ(t))|
p≤ (c(r
0, p)c
ext)
p||u||
pW1,p(Ω), (22) pour tout t ∈ [a, b]. Par d´ efinition de l’int´ egrale curviligne, on a
Z
Γ
|u|
pds :=
Z b
a
|u ◦ γ |
pds
γ. (23)
Ainsi, en int´ egrant les deux cˆ ot´ es de (22) par rapport ` a l’abscisse curvi- ligne ds
γet en utilisant (23), on trouve
Z
Γ
|u|
pds ≤ (c(r
0, p)c
ext)
p||u||
pW1,p(Ω) Z ba
1 ds
γ, ce qui donne
Z
∂Ω
|u|
pds ≤ (c(r
0, p)c
ext)
p||u||
pW1,p(Ω)|∂Ω|. (24) On pose c
t:= [(c(r
0, p)c
ext)
p|∂Ω|]
1p, la constante c
tne d´ epend pas de u mais seulement de Ω et de l’exposant p. A partir de (24), nous avons pour tout u ∈ C
∞(Ω)
||u||
p,∂Ω≤ c
t||u||
W1,p(Ω). (25)
D. AIT-AKLI, A. MERAKEB
Pr´ esentement, on conclut l’estimation (5). D’apr` es le th´ eor` eme 1, pour tout u ∈ W
1,p(Ω) il existe (u
l)
n∈N, u
l∈ C
∞(Ω), tel que
||u
l− u||
W1,p(Ω)→ 0.
Ainsi, en appliquant (25) aux ´ el´ ements de la suite (u
l)
l, nous avons pour tout l ∈
Nl’estimation suivante :
||u
l||
p,∂Ω≤ c
t||u
l||
W1,p(Ω). (26) Comme (u
l)
lest une suite de Cauchy dans l’espace norm´ e W
1,p(Ω) alors l’estimation (26) implique que c’est aussi une suite de Cauchy dans l’espace norm´ e L
p(∂Ω). Mais L
p(∂Ω) est complet, alors il existe u
∗∈ L
p(∂Ω) tel que
||u
∗||
p,∂Ω≤ c
t||u||
W1,p(Ω). Finalement, on pose Tu := u
∗, nous avons
||Tu||
p,∂Ω≤ c
t||u||
W1,p(Ω)pour tout u ∈ W
1,p(Ω). Ce qui d´ efinit bien un op´ erateur de trace continu sur l’espace L
p(∂Ω) d´ efini ` a son tour sur le bord ∂Ω
T : W
1,p(Ω) → L
p(∂Ω) u → T u
Remarque 7.