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4 Th´eor`eme spectral et calcul fonctionnel 4.1 R´esultats pr´eliminaires

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

4 Th´ eor` eme spectral et calcul fonctionnel

4.1 R´ esultats pr´ eliminaires

Nous pr´esentons ici quatre r´esultats qui seront utilis´es dans la suite. Les deux premiers th´eor`emes sont bien connus, et nous renvoyons aux livres [Ric09,Rev84]

pour leur d´emonstration. SoitX un espace m´etrique compact etC(X) l’espace des fonctions continuesf :X →C.

Th´eor`eme 4.1 (Riesz–Markov). Soit � : C(X) → C une fonctionnelle lin´eaire telle que �(f) ≥ 0 pour toute f ∈ C(X) positive et �(1) = m > 0, o`u1d´esigne la fonction identiquement ´egale `a1. Alors il existe une mesureµ sur X telle queµ(X) =m et

�(f) =

X

f dµ pour toutf ∈C(X). (4.1)

Soit maintenantX un espace m´etrique complet s´eparable. On noteL(X) l’espace des fonctions f : X → R bor´eliennes born´ees et Cb(X) ⊂L(X) le sous-espace des fonctions continues. Soit{gn} ⊂L(X) une suite. On dit que {gn} b-converge vers g ∈L(X) si supn,x|gn(x)| <∞ et gn(x)→ g(x) pour toutx∈X.

Th´eor`eme 4.2 (lemme des classes monotones). La classe L(X) est l’espace vectoriel minimal contenantCb(X)et stable pour la b-convergence.

SoitRl’espace des fonctions rationnelles born´ees surRetC( ˙R) l’espace des fonctions continues sur R qui convergent vers une limite quand |x| → ∞. Le r´esultat suivant sera utile pour la construction du calcul fonctionnel continu.

Lemme 4.3. L’espace Rest dense dans C( ˙R).

D´emonstration. Soitf ∈C( ˙R). Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer que f(x)→0 quand|x| → ∞. Dans ce cas

f(x) = lim

ε0+

ε π

R

f(y)

(x−y)22dy,

o`u la limite est uniforme par rapport `a x∈ R. Il s’ensuit que, uniform´ement par rapport `ax∈R, on a

f(x) = lim

ε0+ lim

R→∞

ε π

R

R

f(y)

(x−y)22dy. (4.2) Remarquons maintenant que la fonction

gε,x(z) = 1

(x−z)22, z∈C,

(2)

est holomorphe dans la bande|Imz|< ε. Par cons´equent, pour touty0∈Ron peut ´ecrire

gε,x(y) =

k=0

g(k)ε,x(y0)

k! (y−y0)k,

o`u la s´erie converge uniform´ement pour|z−y0| ≤ε/2 etx∈R. Cette repr´esen- tation implique que l’int´egrale dans (4.2) peut ˆetre approch´ee uniform´ement enx∈Rpar des fonctions rationnelles born´ees.

Enfin, le dernier r´esultat donne, pour tout op´erateur auto-adjointAdans un espace de HilbertH, une repr´esentation deH comme la somme directe de sous- espaces invariants qui poss`edent un vecteur cyclique. Plus pr´ecis´ement, un sous espaceH ⊂H est ditinvariant parAsi Rλ(A)H ⊂H pour toutλ∈C\R. Pour un sous-espace invariantH, on dit que ψ∈H est unvecteur cycliquesi le sous-espace engendr´e parRλ(A)ψ avecλ∈C\Rest dense dansH.

Proposition 4.4. SoitAun op´erateur auto-adjoint dansH. Alors il existe des sous-espaces invariants Hn,n= 1,2, . . . , N, avec N ≤ ∞, tels que

H =

N

n=1

Hn, (4.3)

et pour toutnle sous-espaceHn poss`ede un vecteur cycliqueψn∈ D(A).

D´emonstration. Soit{ϕj} ⊂H une suite dense dansH. Alors l’espace vectoriel engendr´e par la famille {Rλ(A)ϕj, j ≥ 1, λ ∈ C\R} est dense dans H. On noteH1le sous-espace vectoriel ferm´e engendr´e parRλ(A)ϕ1avecλ∈C\Ret on fixeλ0∈C\R. AlorsH1est un sous-espace invariant pourAetψ1:=Rλ0(A)ϕ1

est un vecteur cyclique. Soit j1 ≥ 2 l’entier minimal tel que ϕj1 ∈/ H1 et ψ2=Rλ0j1−PH1ϕj1). On d´efinitH2comme l’espace vectoriel ferm´e engendr´e parRλ(A)ψ2avecλ∈C\R. Il est facile `a voir queH1andH2sont des espaces orthogonaux et queψ2 est un vecteur cyclique pour l’espace invariant H2. En r´eit´erant cette proc´edure, on obtient un entier N ≤ ∞ et une suite (finie ou infinie) d’espaces invariants orthogonaux{Hn}avec des vecteurs cycliquesψn. Comme{ϕj}engendre tout l’espaceH etiλR(A)→Ipour la topologie forte quandλ→+∞, on conclut que (4.3) a lieu.

4.2 Calcul fonctionnel continu

Pourλ∈C, on noterλ(x) = (λ−x)−1. Le th´eor`eme suivant permet de d´efinir, de fa¸con naturelle, des op´erateurs de la formef(A) avecf ∈C( ˙R).

Th´eor`eme 4.5. SoitA un op´erateur auto-adjoint dansH. Alors il existe une unique applicationΦ:C( ˙R)→ L(H) avec les propri´et´es suivantes.

(i) Pour tout λ∈C\R, on a Φ(rλ) =Rλ(A).

(3)

(ii) Φ est un homomorphisme alg´ebrique; c’est-`a-dire,

Φ(f g) =Φ(f)Φ(g), (4.4) Φ(λf+g) =λΦ(f) +Φ(g), (4.5) Φ(1) =I, Φ( ¯f) =Φ(f), (4.6) o`u1d´esigne la fonction identiquement ´egale `a1.

De plus,Φposs`ede les propri´et´es suivantes:

(iii) Φ pr´eserve la positivit´e; c’est-`a-dire, sif ≥0, alors Φ(f)≥0.

(iv) Pour tout f ∈C( ˙R), on a

�Φ(f)�L(H)≤sup

x∈R|f(x)|. (4.7)

(v) Si {fn} ⊂ C( ˙R) est une suite telle que supn,x|fn(x)|<∞ et fn(x)→0 uniform´ement sur tout interval born´e, alors

Φ(fn)→s 0 quandn→ ∞. (4.8)

Dans la suite, on ´ecrit parfoisΦ(f) =f(A).

D´emonstration. Nous allons construire le calcul fonctionnel en deux ´etapes : d’abord pour les fonctions rationnelles et apr`es, en utilisant un argument d’appro- ximation, pour les fonctions continues avec une limite `a l’infini.

Etape 1.´ Rappelons qu’on note R l’ensemble des fonctions rationnelles born´ees sur R. Montrons qu’il existe une unique application Φ : R → L(H) v´erifiant (i)–(iii). En effet, toute fonction rationnelle born´ee surRest repr´esen- table comme la somme d’une constante et de certaines fonctions de la forme

qλ(x) =

k

j=1

cj

(λ−x)j, x∈R,

o`u λ∈C\Ret cj ∈C. De plus, cette repr´esentation est unique. Tout homo- morphisme alg´ebrique v´erifiant (i) est uniquement d´efini surqλ:

Φ(qλ) =

k

j=1

cjRjλ(A).

Ces observations impliquent imm´ediatement l’unicit´e de Φ, ainsi que les pro- pri´et´es (i), (4.5) et (4.6). Pour terminer la construction de Φ sur R, il nous reste `a v´erifier la relation (4.4).

On peut supposer quef =g. Soit f(z) =

N

k=1 mk

j=1

cjk

k−x)j,

(4)

o`u cjk ∈Cet λk �=λl pourk�=l. En vertu de la lin´earit´e, il suffit de montrer que

Φ�

k−x)jl−x)n

=Rjλk(A)Rnλl(A). (4.9) Cette ´egalit´e est ´evidente si k = l. Supposons que k �= l et donc λk �= λl. Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer aussi que n≥j, et on raisonne par r´ecurrence par rapport `a n≥1 etj ≤n. Pourn=j= 1, on a

k−x)1l−x)1= (λl−λk)1

k−x)1−(λl−x)1

. (4.10) En utilisant l’identit´e r´esolvante (1.2), on obtient

Φ�

k−x)1l−x)1

= (λl−λk)1Φ�

k−x)1−(λl−x)1

= (λl−λk)1

Rλk(A)−Rλl(A)�

=Rλk(A)Rλl(A).

Cette ´egalit´e est confondue avec (4.9) pourj =n= 1. Supposons maintenant quen ≥2, j ≤n et que la relation (4.9) avec j =j et n=n est vraie pour n< netj ≤n, ainsi que pourn=netj ≤j−1. Alors (4.10) implique

k−x)jl−x)n

= (λl−λk)−1

k−x)−jl−x)−(n−1)−(λk−x)−(j−1)l−x)−n� . En utilisant l’hypoth`ese de r´ecurrence, on obtient

Φ�

k−x)jl−x)n

= (λl−λk)1

Rjλk(A)Rnλl1(A)−Rjλk1(A)Rnλl(A)� L’application de l’identit´e r´esolvante ach`eve la d´emonstration de (4.4).

Etape 2. On veut utiliser maintenant le lemme 4.3 afin de prolonger´ Φ `a l’espaceC( ˙R). Pour cela il suffit de montrer l’in´egalit´e (4.7) pour tout f ∈ R. En effet, une fois cette in´egalit´e sera ´etablie, on pourra ´etendreΦ `a C( ˙R) par continuit´e et v´erifier la propri´et´e (ii) par passage `a la limite. La d´emonstration l’in´egalit´e (4.7) est bas´ee sur la propri´et´e (iii) deΦque nous allons maintenant

´etablir.

Montrons d’abord que sif ∈ R est positive sur R, alors il existeg ∈ R tel que f(z) = g(z)g(z), o`u g(z) = g(¯z). En effet, il existent des polynˆomes P etQtels queQ(x)�= 0 pourx∈Ret

f(z) = P(z)

Q(z) = P(z)Q(z)

|Q(z)|2 .

Commef(x)≥0 pour x∈R, les racines r´eelles du polynˆome P(z)Q(z) sont de multiplicit´e paire et pour toute racinez∈C\Rson conjugu´e complexe ¯z est aussi une racine. On peut donc ´ecrire

P(z)Q(z) =a

m

j=1

(z−xj)2

n

l=1

(z−zl)(z−¯zl),

(5)

o`ua >0,xj∈Retzl∈C\R. On conclut que la repr´esentation cherch´ee a lieu avec

g(z) =√

a Q(z)−1

m

j=1

(z−xj)

n

l=1

(z−zl).

Supposons maintenant quef ∈ Rsoit une fonction positive sur R. Alors il existeg∈ Rtel que f(x) =|g(x)|2. Les relations (4.4) et (4.6) impliquent que

Φ(f) =Φ(¯gg) =Φ(¯g)Φ(g) =Φ(g)Φ(g), d’o`u on conclut queΦ(f)≥0.

On d´emontre maintenant (4.7). Supposons quef ∈ Rest tel que|f(x)| ≤1 pourx∈R. On veut montrer que�Φ(f)�L(H)≤1. Pour toutu∈H, on ´ecrit

�u�2−�

Φ(f)u, Φ(f)�

= (u−Φ(f)Φ(f), u) =�

Φ(1− |f|2)u, u�

≥0, o`u on a utilis´e la positivit´e de Φ. Comme u ∈ H est quelconque, on obtient l’in´egalit´e cherch´ee.

Nous avons montr´e queΦ:R → L(H) admet une unique extension continue

`a l’espaceC( ˙R). De plus, on obtient par continuit´e les propri´et´es (iii) et (iv). Il nous reste `a montrer (v). Pour toute fonction rationnellegqui converge vers z´ero

`a l’infini, la suite{fng} converge vers z´ero uniform´ement sur R. D’apr`es (iv), on a Φ(fng) →0 dans L(H). Comme {Φ(g)u, u ∈ H, g ∈ R, g→0 `a l’infini} est dense dansH, on conclut queΦ(fn)→0 pour la topologie forte.

4.3 Th´ eor` eme sur la repr´ esentation spectrale

Le r´esultat suivant est un analogue du th´eor`eme spectral pour les op´erateurs auto-adjoints born´es dans le cas d’op´erateurs non born´es.

Th´eor`eme 4.6. SoitAun op´erateur auto-adjoint dans un espace de HilbertH. Alors il existe un espace mesur´e (X,B) munie d’une mesure de probabilit´e µ, une isom´etrie U : H → L2(X, µ) et une fonction mesurable a : X → R finie µ-presque partout tels que

U AU−1=Ma, (4.11)

o`uMa d´esigne l’op´erateur de multiplication para(x).

D´emonstration. Il suffit de consid´erer le cas o`u A poss`ede un vecteur cyclique et montrer qu’on puisse choisir une mesureµ avec la masse totale donn´ee. En effet, supposons que ce r´esultat soit vrai. D’apr`es la proposition 4.4, l’espaceH est repr´esentable sous la forme (4.3). On fixecn >0 tels que�

ncn= 1. Pour chaquen, on peut construire un espace mesur´e (Xn,Bn, µn) avec µn(Xn) =cn, une isom´etrieUn :Hn →L2(Xn, µn) et une fonctionan tels queUnAnUn1 = Man, o`u An d´esigne la restriction deA `a Hn. On d´efinit maintenant l’espace X = �N

n=1Xn muni de la tribu minimale B engendr´ee par Bn, 1 ≤ n ≤ N, et de l’unique mesureµ sur X telle queµ(Γ) = µn(Γ) pour Γ∈ Bn. De plus,

(6)

soit a:X →R telle quea(x) = an(x) pourx∈Xn. On d´efinit une isom´etrie U :H →L2(X, µ) par la relation

U

��N n=1

ϕn

(x) = (Unϕn)(x) pour x∈Xn, o`u�

nϕn est la d´ecomposition associ´ee `a (5.2). Il est facile `a v´erifier que toutes les propri´et´es requises sont satisfaites.

On fixe maintenantc >0 et on suppose queψ∈H est un vecteur cyclique pour A tel que �ψ�2 = c. Alors {Rλ(A)ψ, λ ∈ C\R} est dense dans H.

Consid´erons la fonctionnelle�:C( ˙R)→Cd´efinie par

�(f) =�

f(A)ψ, ψ�

pour f ∈C( ˙R).

C’est une fonctionelle continue telle que�(1) =c. CommeC( ˙R) est isom´etrique

`a l’espace des fonctions continues sur un cercleS, d’apr`es le th´eor`eme de Riesz–

Markov, il existe une unique mesure ˜µsurSde la masse totalec telle que

�f(A)ψ, ψ�

=

Rf dµ pour f ∈C( ˙R), (4.12) o`u on noteµla mesure sur l’espaceR∪ {∞}(la compactification deR) associ´ee

`a ˜µ. Montrons que µ({∞}) = 0. Soit {fn} ⊂ C0(R) une suite de fonctions telles que 0≤fn≤1 etfn→1 uniform´ement sur tout intervalle born´e. Alors, d’apr`es la propri´et´e (v) du th´eor`eme 4.5 on a

µ(R) = lim

n→∞

Rfndµ= lim

n→∞

�fn(A)ψ, ψ�

= (ψ, ψ) =c.

Commecest la masse totale de ˜µ, on conclut queµ({∞}) = 0.

Soit maintenant l’espace X = R muni de la tribu bor´elienne B et de la mesureµ. On d´efinit une applicationU sur un sous-espace dense deH `a valeurs dansL2(X, µ) par la formule

U� f(A)ψ�

=f pourf ∈C( ˙R). (4.13)

Alors on a

��U�

f(A)ψ���2

L2(X,µ)=

X|f|2dµ=�

|f|2(A)ψ, ψ�

=��f(A)ψ��2.

Comme l’espace C( ˙R) est dense dans L2(X, µ), on peut prolonger U par con- tinuit´e `a une isom´etrie entre H et L2(X, µ). Montrons que la relation (4.11) a lieu avec la fonctiona(x) =x.

D’apr`es (4.13), pour toutes fonctionsf, g∈C( ˙R) on a U�

g(A)(f(A)ψ)�

=gf.

(7)

CommeU est une isom´etrie, il s’ensuit que U�

g(A)v�

=g(U v) pour toutv∈H. (4.14) Prenons dans cette ´egalit´e gn(x) = λnnrλn(x)−1) avec λn = in. Comme gn=xˆgn avec ˆgn(x) =λnrλn(x), on peut ´ecrire

U(gn(A)v) =U(ˆgn(A)Av) =gn(x)(U v)(x) pour toutv∈ D(A).

La propri´et´e (v) du th´eor`eme 4.5 implique que les deux premiers termes de cette

´egalit´e convergent dans L2(X, µ). Il en est donc de mˆeme pour le membre de droite, qui ne peut converger que versx(U v)(x). On a montr´e queU v∈ D(Mx) et U(Av) =Mx(U v). R´eciproquement, supposons que h∈ D(Mx). Alors, en prenantv =U1het g=gn dans la relation (4.14) et la multipliant parU1, on obtient

gn(A)U1h=A�

λnRλn(A)U1h�

=U1(ˆgnMxh).

SoitvnnRλn(A)U1h. Alorsvn→U1h, et la relation ci-dessous implique Avn →U1(Mxh) dansH. CommeAest ferm´e, on conclut queU1h∈ D(A) etAU1h=U1(Mxh). Ceci ach`eve la d´emonstration de (4.11).

Le th´eor`eme 4.6 permet d’´etablir facilement des propri´et´es suppl´ementaires de l’applicationΦconstruite dans th´eor`eme 4.5.

Corollaire 4.7. L’applicationΦ:C( ˙R)→ L(H)construite dans le th´eor`eme 4.5 poss`edent les propri´et´es suivantes.

(i) Soit {fn} ⊂ C( ˙R) une suite b-convergeant vers une fonction f ∈ C( ˙R).

AlorsΦ(fn)→Φ(f)pour la topologie forte.

(ii) Soitfn ∈C( ˙R),fn(x)→xpour toutx∈Ret|fn(x)| ≤ |x|. Alors Φ(fn)u→Au pour toutu∈ D(A).

(iii) Si Au=λu, alorsΦ(f)u=f(λ)upour toutf ∈C( ˙R).

D´emonstration. Consid´erons une applicationΦ :C( ˙R)→ L(H) d´efinie par

Φ(f) =U−1Mf(a)U, (4.15)

o`u l’isom´etrieU et la fonctionasont celles du th´eor`eme 4.6. Il est facile `a v´erifier queΦ poss`edent les propri´et´es (i)–(iii) du th´eor`eme 4.5. Par l’unicit´e, on doit avoir Φ = Φ. CommeU est une isom´etrie, il suffit de montrer les propri´et´es (i)–(iii), en supposant queH:L2(X, µ),A=Ma etf(A) =Mf(a).

La propri´et´e (i) est une cons´equence imm´ediate du th´eor`eme de Lebesgue sur la convergence domin´ee. Pour montrer (ii), remarquons que si u∈ D(A), alorsu, au∈L2(X, µ). Il s’ensuit que

Φ(fn)u=fn(a)u→au dansL2(X, µ),

(8)

o`u on a utilis´e le fait que |fn(a)u| ≤ |au|, ainsi que le th´eor`eme de Lebesgue.

Enfin, pour ´etablir (iii), il suffit de remarquer queu∈L2(X, µ) est un vecteur propre deMaavec une valeur propreλsi est seulement si l’ensemble Γ :=a1(λ) a uneµ-mesure positive etu(x) =C IΓ(x), o`uC�= 0. On a donc

f(A)u=C Mf(a)IΓ =Cf(λ)IΓ=f(λ)u.

Ceci termine la d´emonstration du corollaire.

4.4 Calcul fonctionnel bor´ elien

Rappelons que L(R) d´esigne l’ensemble des fonctions f :R→Cbor´eliennes born´ees. Nous allons maintenant ´etablir un r´esultat qui permet de d´efinirf(A) pour toutf ∈L(R).

Th´eor`eme 4.8. Soit A un op´erateur auto-adjoint dans H. Alors il existe une unique application Φ : L(R) → L(H) v´erifiant les propri´et´es (i), (ii) du th´eor`eme 4.5 et telle que Φ(fn) →s Φ(f) pour toute suite {fn} ⊂ L(R) qui b-converge versf. De plus,Φpr´eserve la positivit´e, v´erifie l’in´egalit´e(4.7)pour toute fonctionf ∈L(R)et poss`ede les propri´et´es suivantes.

(i) Si fn∈L(R),fn(x)→xpour toutx∈Ret|fn(x)| ≤ |x|, alors Φ(fn)u→Au pour toutu∈ D(A).

(ii) Si Au=λu, alorsΦ(f)u=f(λ)upour toutf ∈L(R).

D´emonstration. Montrons d’abord l’existence. On note L2(X, µ), a: X → R etU l’espace, la fonction et l’isom´etrie construits dans le th´eor`eme 4.5. On pose alors

Φ(f) =U Mf(a)U1, f ∈L(R).

On v´erifie facilement toutes les propri´et´es requises.

Pour d´emontrer l’unicit´e, nous allons utiliser le lemme des classes monotones.

Supposons qu’il existe une autre application Φ : L(R) → L(H) v´erifiant les propri´et´es d´ecrites dans le th´eor`eme. On note

F={f ∈L(R) :Φ(f) =Φ(f)}.

Alors, d’apr`es le th´eor`eme 4.5, on a F ⊃ C( ˙R). De plus, grace `a la propri´et´e de continuit´e, si {fn} ⊂ F b-converge vers f ∈ L(R), alors f ∈ F. Le th´eor`eme 4.2 implique queF ⊃L(R), d’o`u on conclut queΦ=Φ.

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