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Sur la désintégration artificielle de quelques éléments produite à l'aide de rayons α du polonium

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(1)

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Sur la désintégration artificielle de quelques éléments

produite à l’aide de rayons α du polonium

C. Pawlowski

To cite this version:

(2)

SUR

LA

DÉSINTÉGRATION

ARTIFICIELLE

DE

QUELQUES ÉLÉMENTS

PRODUITE

A

L’AIDE

DE RAYONS a DU POLONIUM

Par M. C. PAWLOWSKI.

Sommaire. 2014 On a fait des expériences sur la désintégration de quelques élements par la méthode de scintillations, en observant des particules émises par la substance étudiée dans une direction faisant 130° avec les rayons incidents. On a utilisé, comme source de rayons 03B1, des préparations de polonium de diverses intensités. On a constaté la présence de particules de désintégration pour les éléments : C, Mg, Al, Si et S. Les autres éléments examinés : Fe, Zn, Ag et Pb se sont montrés réfractaires à la désintégration Les résul-tats de mes recherches confirment les résultats de Vienne relatifs à l’existence de rayons

de désintégration de faibles parcours et à la possibilité de désagréger, sous l’action de rayons 03B1, des éléments dont le poids atomique est un multiple de quatre.

Introduction. -

Expériences

sur la

désintégration

artificielle

et la structure du noyau des atomes. - Les célèbres

expériences

de E. Rutherford

(1)

et de ses collabora-teurs

(1)

effectuées par la méthode de scintillations ont établi que les

particules

a de

grande

vitesse sont

capables

de

désintégrer

les noyaux des éléments suivants :

B, N,

F,

Na,

Al et P. Dans ces

expériences

les

protons expulsés

par les substances

exposées

au flux des

particules a

ont été observés par la méthode directe. Cette méthode n’a pas révélé l’exis-tence de la

désintégration

pour les éléments

légers :

He, Li, Be,

C et 0. Rutherford a

conclu,

d’après

les résultats de ces

expériences,

que les éléments

appartenant

à la série des

.

poids atomiques 4n

+

3 ou

.+ 2,

où n

désigne

un nombre

entier,

se

désintègrent

par

l’action des

particules

a, tandis

que les éléments de la série de

multiples

de

quatre

ne

subissent pas de transformation. La stabilité

particulière

des éléments de

poids atomique

P = a fait supposer que leurs noyaux sont constitués par des

particules

a, c’est-à dire P = n. He. En se basant sur cette

supposition,

Rutherford a énoncé une théorie des

satel-lites,

selon

laquelle

les atomes d’ordre

impair

sont constitués par un noyau

central,

composé

d’un certain nombre de

particules

a avec un ou

quelques

protons

qui

se

meuvent

autour de

ce noyau comme satellites. Suivant cette théorie la

désintégration

des atomes doit se

produire

par l’action directe d’une

particule

a sur un des satellites sans heurter le noyau

central.

La méthode directe

employée

dans les

premières

expériences

de

Rutherford,

ne

permet

pas de mettre en évidence les

protons

dont le parcours serait inférieur au parcours des

rayons a. De

plus,

les rayons H naturels

(atomes d’hydrogène projetés

vers l’avant par les

rayons

a)

sont

gènanls

dans ce mode d’étude.

Afin de

pouvoir

observer les rayons H de

désintégration

de faibles parcours, MM. G. Kirsch et II. Pettersson

(3)

ont

appliqué

une nouvelle

méthode,

dite «

rétrograde

»

consistant à observer les

particules

de

désintégration

libérées dans une direction faisant

un

angle supérieur

à 90° avec la direction des rayons a incidents. La méthode

rétrograde

rend les résultats des mesures

indépendants

de la

présence

des rayons H naturels et

permet

de déceler des

particules

de

désintégration

ayant

des parcours de

quelques

centimètres

(1) E. RUTHERFORD, 37 (1919), p. 538,571.,581; Proc. Roy. Soc., 97 (1920), p. 3j4.

(2)

E. RUTHERFORD et J. Nature, 107 (192~ ), p. 41 ; Phil. Mag., 42 (192i l, p. S09 ; Phil. Mag., 44 (1922), p. 417.

(3) G. KIRSCH et H. PETTERSSON, IYie7a. Ber., 132 t1923), p. 229; H. PETTERSSON, Wien. Ber, ~,33 (1924), p. 57;

Wien. Ber., 43~C (1925), p. 4~ : G. KIRSCH et H. PETTERSSO:’1, Ber., 134

(1925),

p. 491.

(3)

dans l’air. Les nombreuses

expériences

effectuées à Vienne ont amené Kirsch et Pettersson à admettre que tous les éléments

légers

de la série

P == 4n,

par

exemple C, 0, S,

sont

désin-tégrables

sous l’action du

rayonnement

i ; seul l’hélium ferait

exception.

En admettant que la

désintégration

artificielle soit une

propriété

universelle,

Kirsch et Petlersson ont

opposé

à

l’hypothèse

des satellites de

Rutherford,

l’hypothèse

de

l’explosion

(1). D’après

cette

hypothèse

le noyau

atomique

de tous les éléments n’est constitué que de

protons;

les

parti-cules 2 n’auraient pas besoin d’atteindre le noyau

atomique

ni son

voisinage

immédiat pour

provoquer la

désintégration;

il est seulement nécessaire

qu’il

y ait un choc et que par ce

choc il soit transféré au noyau heurté une

énergie

suffisante pour provoquer l’instabilité de

sa structure.

A la suite des

expériencps

de Kirsch et

Pettersson,

Rutherford et Chadwick

(2)

ont fait

une série d’essais sur la

désintégration,

en observant les rayons H émis à 9b° de la direction

des rayons a incidents. Ils ont trouvé que la liste des éléments

qui

subissent la

désintégra-tion doit être

complétée

par les éléments suivants :

Mg,

Si, S, Cl,

A et

K ;

le carbone et

l’oxygène

se montraient ainsi

qu’avant

réfractaires à la

désintégration,

tandis

que le

soufre,

dont le

poids atomique

est un

multiple

de

quatre,

émettait des

protons.

On

pourrait

cepen-dant attribuer la

désintégration

du soufre à l’existence de ses

isotopes :

S33

et

834’

But du travail. - Il existe donc une

divergence d’opinion

au

sujet

de la

désintégration

de

quelques

éléments ainsi

qu’une grande

différence entre les nombres de

particules

H de

désintégration

obtenus par les divers

auteurs;

j’ai entrepris

des recherches sur la

désinté-gration

de

quelques

substances pour vérifier en

particulier

la

présence

de nombreuses

parti-cules H de

désintégration

de faibles parcours

signalée plusieurs

fois par les auteurs de Vienne.

Détails du

montage

de

l’appareil

et les diverses

précautions

à

prendre. -

J’ai

entrepris

mes

expériences

avec un

appareil

qui

permettait

d’observer

dans

le vide les scin-tillations des rayons H de

désintégration.

Les rayons observés étaient émis dans une

direc-tion faisant un

angle

de i30° avec les rayons x incidents.

L’appareil

est constitué par une

chambre

métallique

avec un couvercle rodé C

(voir

fig.

1

a);

le vide était fait par l’orifice 0.

A l’intérieur de

l’appareil

quatre

rondelles de 3 cm de

diamètre,

découpées

dans diverses

matières,

sont collées sur

quatre

disques

R1, R2, R3, Ri

(fig.

1 b)

et fixées sur un

support

en

forme de croix. Un bouton rodé

(fig. 1 a) placé

hors de la boîte

permet

de commander le

système

de ces radiateurs et de soumettre successivement

chaque

substance à l’action d’un

puissant

faisceau de rayons a. Grâce aux

quatre

trous faits sur la surface du bouton B

ont

peut

fixer à l’aide d’une

pointe

à ressort P la substance destinée à être bombardée dans la

position

convenable

Ri,

sans ouvrir

l’appareil. L’aspect général

de celui-ci est

représenté

sur la

planche

dans la

figure

2.

L’observation des rayons H par la méthode

rétrograde

ne

permet

pas de

placer

la

source à

petite

distance de la substance examinée

et,

à cause de

cela,

on utilise seulement une

petite

fraction du nombre total des rayons a émis par la source. J’ai

employé

deux

sources de rayons,

Si

et

S2

placées symétriquement

par

rapport

au radiateur

Ri

(fig. 1 a).

Ces sources ont été obtenues par

dépôt

de

polonium

sur des

disques

de nickel de 3 mm de diamètre. La

quantité

de

polonium

a varié de

0,2

à 30 millicuries

(3) ;

l’activité des sources a été déterminée au moyen de

l’appareil

absolu conçu par Mme Pierre Curie

(l)

pour la

mesure de sources à

rayonnement

a intense.

Le dénombrement des

particules

libérées par la substance

exposée

à l’action des rayons a et reçues sur un écran au sulfure de zinc

Et

a été fait au moyen d’un

microscope

dont le

champ

avait 5 mm de

diamètre,

le

grossissement

était environ 30. L’écran

El

(1) G. KIRSCH et H. PETTERSSON, Wien. Ber., 133 (192~), p. 235; Nature, fi3 (i924), p. 603 ; G. KIRSCUt

Phys.

Z., 25

(1925),

p. 457.

(2) E. R.UTHERFORD et J.

CHADWICK,

i13 (1924), p. 457 ; Proc. Pltys. Soc., 36 (1924), p. 417.

(4)

s’adaptait

à

l’appareil

au moyen d’un

rodage,

ce

qui permettait

de le

remplacer

en cas de contamination. Afin de mesurer les parcours des rayons

rétrogrades,

on introduit entre le radiateur

Ri

et l’écran

E,

des écrans absorbants d’acétate de cellulose de diverses

épaisseurs

(fig. i

b).

Ces écrans sont collés à la cire rouge sur les ouvertures d’un filin de celluloïd F.

Fig. 1. -

Appareil pour l’observation des rayons H de désintégration par la méthode rétrograde.

Le film s’enroule autour de deux barres horizontales A, et

A2

mues par deux boutons rodés

(fig.

~i a).

Il est

arrangé

de telle sorte

qu’aucune particule x

ne

puisse

tomber directement

sur l’écran de sulfure de zinc. La

position

de

chaque

écran absorbant est

repérée

par son

numéro tracé sur le film à distance fixe

(voir

la

fig. ~).

On arrête le numéro dans la

position

nécessaire

lorsqu’il

passe entre deux fenêtres

I{1

et

K2

éclairées par une

lampe

rouge L très faible.

De tous les rayons émis par les sources

Si

et

Sz

une fraction seulement est arrêtée par

le radiateur

Ri ;

les autres

passent

près

de lui et tombent sur la surface

métallique

des

parois

de

l’appareil.

LTn certain nombre de ces rayons sont

dispersés

à l’intérieur de

l’appa-reil dans diverses directions. Pour diminuer le nombre des

particules

réfléchies par la surface

métallique,

il est très utile de recouvrir avec de la

paraffine

l’intérieur de

l’appareil,

sauf bien entendu les radiateurs et les écrans absorbants.

L’utilisation de sources intenses dans les

expériences

sur la

désintégration,

(5)

119

légèrement

et

projette

des

agrégats

moléculaires

qui

se fixent sur les

parois

de

l’appareil

et

deviennent de nouveaux centres d’émission de rayons a. J’ai

empêché

la

pénétration

du

polonium

dans

l’appareil

en recouvrant les sources

placées

à l’intérieur des bouchons

Bi

et

B2,

de

pellicules

d’acétate de cellulose d’une

épaisseur équivalente

à 3 mm d’air. Ces

pellicules,

préparées

d’après

la méthode de F. Joliot

(1)

conviennent le mieux comme écrans

protecteurs. Si,

par

hasard,

il survient une

rupture

d’une de ces

pellicules, l’appareil

est

aussitôt fortement contaminé. Pour mesurer la contamination de

l’appareil

et de l’écran de sulfure de zinc

E,,

je

me suis servi de deux volets et

pouvant

être introduits entre les

sources radioactives et la substance

bombardée;

ces volets sont manoeuvrés de l’extérieur de

l’appareil

par des bouchons rodés

Pl

et

P2

(fig. l a).

La contamination des radiateurs

R,, R9,

R3, R,

est révélée au moyen d’un écran au sulfure de zinc

E2

diamétralement

opposé

au

premier

Ei.

Il est très difficile d’effectuer un bon

nettoyage

de

l’appareil

conta-miné,

même à l’aide de

papier

d’émeri. J’ai utilisé la couche de

paraffine

revètant l’intérieur de

l’appareil

pour éliminer les rayons de

contamination ;

il suffit de chauffer

légèrement

la surface intérieure de

l’appareil

à la

microflamme,

pour faire recouvrir par la

paraffine

les

sièges

de nouveaux centres de

rayonnement

a.

Comme conclusion à cette

description

de

l’appareil qui

a été construit avec

grand

soin par NI.

Charrier,

je

voudrais

souligner

les

perfectionnements

apportés

à la construction

d’appareils

de ce genre :

1.

L’appareil

contient deux sources

radioactives,

d’intensité

convenable, qu’on peut

utiliser

séparément

ou ensemble

et,

par là, régler

l’intensité du

rayonnement

a con venant à la numération des

particules

H pour les différents

degrés d’absorption.

2. La

pièce

mobile

qui porte

les radiateurs

permet

de

changer

facilement leur

position

et d’étudier dans les mêmes conditions l’effet de

désintégration

de diverses substances.

3. Les

dispositifs

pour

changer

la

position

des radiateurs et des écrans

peuvent

être

facilement manoeuvrés dans l’obscurité sans ouvrir

l’appareil.

4. Les nombreux écrans absorbants de diverses

épaisseurs

permettent

d’étudier très

soigneusement l’absorption

des rayons secondaires émis par la substance irradiée.

5. Le

grand

avantage

de

l’appareil

réside dans la facilité de son

démontage

et du

rèmplacement

des écrans absorbants contaminés.

Dispositif expérimental.

Marche d’une

expérience. -

Une installation convenable

permet

de faire le vide

progressivement

dans la boîte

métallique

et en même

temps

autour des sources radioactives afin d’éviter la

rupture

des feuilles minces d’acétate de

cellulose

qui

couvrent celles-ci. On voit sur la

photographie (fig.

2 et

3) l’aspect

de l’instal-lation.

J’ai

compté

les scintillations pour diverses

absorptions

en

interposant

sur le parcours

des rayons

rétrogrades

les écrans en acétate de cellulose. Le parcours des

particules

émises

par un radiateur diminue

régulièrement

de deux mm

d’air,

quand

on passe d’un écran au

suivant. J’ai étudié de cette

façon

les substances suivantes : le

carbone,

le

magnésium,

l’aluminium,

le

soufre,

le

fer,

le

zinc,

l’argent

et le

plomb.

Ces

éléments ont été

employés

sous forme de

plaques

ou de

poudre

dispersée

sur des lames

d’argent.

Pour les recherches

sur la

désintégration

du

carbone,

j’ai

utilisé le

graphite,

la

paraffine-,

le

diamant,

le carbone pur

pressé

et le charbon de sucre finement

pulvérisé.

Le radiateur de diamant a été fait de

petits

cristaux collés à la

paraffine

sur une

plaque d’argent. L’aspect

de cette

mosaïque

de diamant est

représenté

par la

photographie (fig.

4)

qui

a été obtenue par la lueur bleue

du diamant excitée par bombardement de rayons a..

Cette

luminosité du diamant est

gênante

pour l’observation des

scintillations ;

l’écran au sulfure de zinc est

toujours

éclairé

par la luminescence du diamant. Afin de mettre à l’abri l’écran au sulfure de

zinc,

je

l’ai

(6)

recouvert d’une feuille d’aluminium d’une

épaisseur équivalente

à 3 mm d’air. Toutes les

substances

étudiées,

avant d’être introduites dans

l’appareil,

ont été conservées dans le vide

avec de

l’anhydride phosphorique

pour enlever la

petite

quantité

d’eau de leur surface.

Fig. 2.

rig. 3. Fig. 4.

Résultats des mesures. - Afin d’avoir des conditions convenables de numération des scintillations pour les divers écrans

absorbants,

j’ai

été

obligé d’employer

des sources de

diverses activités. Les résultats des mesures

peuvent

être

comparés,

en

rapportant

le nombre de scintillations à la même intensité de la source de rayons a. Au cours des

expériences

j’ai

remplacer quelques

fois des écrans de ZnS contaminés. Le nombre de scintillations

dépend

évidemment des

propriétés

de l’écran

employé.

La

comparaison

des résultats des observations effectuées à l’aide de divers écrans de ZnS est

possible,

si les efficacités de ces

(7)

121

activité connue. Connaissant le coefficient d’efficacité des écrans, on

peut

calculer le nombre de scintillations

correspondant

à l’écran

idéal,

sans trous. Le meilleur de mes écrans avait

un rendement

atteignant

89 pour 100. Le nombre de scintillations observées a été

multiplié

par un facteur

correspondant

à l’écran utilisé.

Les résultats de nombreuses

expériences

faites avec divers éléments sont réunis dans les tableaux I et

II,

dans

lesquels

la

première

colonne donne

l’épaisseur

des écrans

absor-bants,

exprimée

en centimètres d’air

équivalent, les

suivantes

présentent

le nombre de scin-tillations pour les diverses

substances,

rapporté

à un millicurie de

polonium

et à un écran de ZnS de rendement 400 pour 100.

L’ensemble des résultats montre que le nombre de

particules projetées

par les

substances dans la direction

rétrograde

faisant un

angle

de 130, avec la direction des

rayons a.

incidents,

devient

plus

élevé

quand

on passe à un élément

plus

lourd. On sait que

pour

quelques

éléments

légers

on trouve

parmi

les rayons

rétrogrades

des rayons a réfl6chis

vers l’arrière et des rayons H de

désintégration.

Les

expériences

de

Geiger

et Marsden

(1)

ont montré que les lois de la

dispersion

des

particules

a

s’appliquent

bien aux éléments

lourds,

même pour des déviations

atteignant

150°,

tandis que les éléments

légers

donnent certains écarts. Ce fait tient à ce que les noyaux

atomiques

des éléments

légers

subissent

une transformation au moment du choc central. Il s’en suit que l’étude de la

désinté-gration

par la méthode

rétrograde

est liée à celle de la

dispersion

des rayons par la

TABLEAU I. - Norubre de scintillations obtenues

pour le carbone sous diverses

jornles.

La

désintégration

d’un certain élément

peut

ètre sûrement constatée si les

protons

pro-jetés

par

cette

substance

ont,

un parcours

supérieur

à celui des

particules a

réfléchies. Le

(i) H. GEIGER et E. MARSDEN. Phil. Mag., 25 (4~ i 3), p. 604.

(8)

parcours des rayons réfléchis a été déterminé au moyen de la formule donnée par la théorie du choc

élastique

de Rutherford et en admettant la loi de

Geiger.

où 1k et

Re

désignent

la masse et le parcours initial d’une

particule x, 6 l’angle

de déviation

des rayons a.

TABLEAU II. -

ivoinbre de scintillations obtenues pour divers éléments.

Toutefois,

dans le cas du

carbone,

il a fallu utiliser une loi

empirique plus

exacte pour la relation entre la vitesse et le parcours, parce que la loi de

Geiger

est en défaut pour des

vitesses très faibles. Les valeurs

numériques

calculées pour 6 =130° et

Ro = 3,6

cm, sont

données dans le tableau III..

(9)

123

C, Mg,

Al,

Si et S. Ces

particules

sont dues

probablement

à une

désintégration

de noyaux

atomiques.

T-~BLEAU 111

Discussion des résultats. -

Pour les études

précises

sur la

caésintégration

artificielle,

il est nécessaire d’examiner une courbe

d’absorption

des rayons

rétrogrades,

qui

détermine

le nombre de scintillations observées par minute en fonction de

l’épaisseur

des écrans absorbants

exprimée

par leur

équivalent

d’air. Je me borne à

présenter

seulement les

courbes obtenues pour le carbone étant donné le rôle

important

que cet élément

joue

clans la solution des

problèmes

principaux

sur la

désintégration

des éléments. Toutes les courbes

tracées pour le carbone manifestent une chute

rapide

pour les faibles

absorptions,

mais à

partir

de

l’épaisseur 9

mm,

qui correspond

au parcours des rayons x

réfléchis,

les courbes

changent

d’allure;

le nombre de scintillations décroît très lentement pour les

absorptions

plus

élevées

(fig.

5).

Le

changement brusque

de l’allure des courbes en un

point

l’équivalent

d’air des écrans absorbants est

approximativement égal

à la valeur

théorique

du parcours des

parti

cules a

réfléchies,

montre que nous nous trouvons en

présence

d’une transformation des atomes de carbone

provoquée

par l’action des rayons a incidents : les

particules

de parcours

supérieurs

à

0,7

cm sont très

probablement

des

protons provenant

des noyaux de carbone. En

effet,

dans le cas contraire il faudrait supposer : 1° que les rayons a réfléchis ont un

parcours notablement

supérieur

à celui

qui

est

prévu

par la théorie du choc

élastique,

ou

2° que les

particules

de

longs

parcours

proviennent

d’une autre substance

qui

peut

se trou-ver dans le carbone comme

impureté.

Si nous admettons la

première interprétation

de l’effet

observé,

il en résulte

qu’une particule acquiert

une certaine

quantité d’énergie

provenant

du noyau

frappé,

c’est-à-dire que le noyau heurté par le choc cède de

l’énergie,

ce

qui

nécessite une transformation. L’accord entre les résultats obtenus pour le nombre de

scin-tillations pour le carbone sous diverses formes à

l’exception

de la

para,ffine, qui

ne contient pas

plus

de 85 pour 100 de

carbone,

rend

improbable

la deuxième

supposition.

Il convient ici de noter que le nombre de

particules

rétrogrades

obtenues dans la

paraffine

est de 32 pour 100

plus

faible que dans le carbone pur. Il est

impossible

évidemment de

présumer

que toutes les substances étudiées ont contenu des

impuretés

de même

origine

et en même

quantité.

L’existence d’un

isotope

de carbone CC3

qui

a été récemment annoncée par A.

King

et R.

Birge (1)

ne

peut

pas influer sur les résultats des mesures, car la

proportion

de cet

isotope,

à

peine

décelable par

l’analyse

spectrale,

est

trop

petite

pour se manifester dans le processus de

désintégration.

J’ai observé

également

des

particules

de parcours

plus

long

que celui des rayons a réfléchis pour les éléments : Si. Le nombre de

particules

(10)

observées pour ces éléments est du même ordre de

grandeur

que pour

l’aluminium,

il y a donc apparence d’une

désintégration

artificielle par bombardement de

particules

oc. La

courbe

d’absorption

obtenue pour Al a une allure peu différente de celle obtenue pour le

carbone.

Après

une chute

brusque

cette courbe devient

rectiligne,

presque

parallèle

à

l’axe des

abscisses,

le nombre de scintillations

changeant

peu pour les écrans

plus

absor-bants.

Malgré

la

grande

intensité des

préparations

due

polonium (30

millicuries) il a été

impossible

de déterminer avec

précision

la limite du parcours des rayons H de

désintégra-tion,

le nombre de scintillations étant

trop

faible. Dans les conditions de mes

expériences

je

n’ai pas pu révéler l’existence des trois groupes de rayons H de

désintégration signalée

dans un récent travail de M. Il. Pose

(1).

Fig. 5.

L’effet de

désintégration

a été

également

établi pour le

soufre,

un des éléments de

masse 4n. Ce résultat montre que le noyau des atomes de soufre ne

peut

pas être construit seulement au moyen des noyaux

d’hélium,

mais doit aussi contenir des

protons

non

engagés

dans les noyaux He.

Pour les éléments

plus

lourds :

Fe, Zn,

Ag

et Pb

je

n’ai observé que des

particules u

réfléchies;

ces éléments se sont donc montrés insensibles au bombardement. Le

petit

nombre de scintillations que le fer donnait pour les

épaisseurs

absorbantes

plus grandes

que les parcours des

particules a

réfléchies est

probablement

dû aux

impuretés qui pourraient

se trouver dans le morceau de fer examiné.

(11)

Afin de comparer les

résultats

de mon travail avec ceux d’autres auteurs,

j’ai

ca.lculé

d’après

les conditions

géométriques

de

l’appareil,

le nombre de

particules

H de

désintégra-tion par

rapport

au nombre de rayons ex reçus par le

radiateur,

en

supposant

que les

pur-ticules de

désintégration

sont émises dans toutes les directions en nombre

égal

(hypothèse

couramment

admise).

Conformément à ce

calcul,

une scintillation observée par minute pour

1 millicurie de Po

correspond

à

4,~

particules

H de

désintégration

pour 106

particu les lJ.

incidentes. On

peut

donc trouver le rendement en

particules

H par

rapport

au nombre de

particules

a en

multipliant

les nombres de scintillations donnés dans le tableau Il par ce facteur.

J’ai

comparé

les résultats des travaux de divers auteurs concernant les éléments :

C,

Al et Fe. Les nombres de

particules

observées à Vienne par M. Pettersson et par ses

collabora-teurs sont

généralement

élevés par

rapport

à l’effet observé par les autres

auteurs;

il y a au

moins 20 rayons de

désintégration

pour 106 rayons a incidents. La

plupart

des

particules

H

ont de faibles parcours

atteignant

à

peine quelques

centimètres

dans l’air. Les nombres observés par Rutherford

(’)

et Chadwick

(2)

sont de l’ordre de

grandeur

d’une ou deux

par-ticules H sur 106

particules

2. Les nombres de Pose

(1)

sont 100 fois

plus

faibles que ceux

trouvés par les autres auteurs. Les résultats

numériques

de mes recherches sont le

plus

rapprochés

de ceux de Bothe et de Franz

(4).

En

effet,

ces auteurs ont trouvé que

l’alumi-nium

donne,

pour une

absorption

de 4 cm

d’air,

deux

protons

sur 1U6

particules

ex;

j’ai

obtenu

pour la même

absorption

1,3 protons.

Le

carbone,

d’après

leurs

observations,

a

donné,

pour une

absorption

de

1,4 cm, 2

particules

H;

j’ai

observé pour la même

absorption

2,1

parti-cules H. Les résultats

numériques

ne semblent

pas être

en

contradiction;

mais la diver-gence existe

quant

à

l’interprétation

de

l’origine

de ces

particules.

H. Bothe et Frdnz ont

supposé

que l’émission de

particules

H par une

plaque

de carbone

provient

de ses

impu-retés. Le nombre considérable de

particules

observées pour les faibles

absorptions

suggère

certains doutes sur cette

interprétation.

Bothe et Franz hésitent à attribuer les

particules

observées à la

désintégration

d’un noyau de

carbone,

tandis que

je

suis

disposé

à admettre effectivement la

désintégration

de

cet élément,

ayant

fait les

expériences

avec divers échan-tillons de carbone

d’origine

différente. Les résultats de mes

expériences

sur le carbone son en accord avec ceux de Vienne seulement sur la

possibilité

de sa

désintégration ; mais

mes

nombres sont bien inférieurs à ceux obtenus à Vienne.

Le résultat

positif

des recherches sur la

désintégration

du carbone et du soufre tient

vraisemblablement à ce que les noyaux

atomiques

de ces éléments ne consistent pas

essen-tiellement en un

assemblage

de

particules

a. Il s’en suit

qu’on

ne

peut

pas faire

dépendre

la

désintégration

artificielle des éléments d’un caractère bien défini de leur constitution nucléaire. Une émission des

protons

sous l’influence d’un

agent

extérieur est une

propriété

générale

des éléments.

Les résultats

négatifs

obtenus pour les éléments lourds :

Fe, Zn,

Ag

et Pb traduisent la résistance que les atomes de ces éléments

opposent

à l’action des forces extérieures très intenses dont on

dispose aujourd’hui. L’énergie

de

particules x

du parcours de

3,6

cm n’cst

probablement

pas suffisante pour provoquer la

rupture

des atumes lourds.

D’ailleurs la théorie de Gamow

(")

montre

également

que la

désintégration

du noyau

des atomes des éléments lourds par l’action des rayons a, même

plus rapides,

est presque

impossible.

Comme on le

sait,

la théorie de Gamow est basés ur

l’application

de la

mécanique

ondulatoire à

l’explication

du mécanisme de la

désintégration

artificielle.

D’après

l’idée de

Gamow le noyau

atomique

est entouré par une barrière

potentielle.

Gamow a

supposé

que la

désintégration

artificielle par choc d’une

particule x

est dûe à la

pénétration

de cette

particule

dans le

système

nucléaire d’un

atome;

la

possibilité

de destruction du noyau

atomique

(1) Loc, cit.

(’-’) CONSTLBLE et POLL-BRD, Pro,. Roy. Soc., London, 130 (1931), p. 463.

(3) H. PosE, Z. Physik,, 60 (1930), p. 156.

(12)

dépend

de la

transparence

de cette barrière pour les rayons incidents. Gamow a donné une

formule

permettant

de calculer la

probabilité

de

pénétration

d’une

particule

a d’un parcours

déterminé dans le noyau

atomique

de divers éléments. Le calcul effectué pour le fer montre

que la

possibilité

de la

désintégration

d’un noyau des atomes de cet élément est

extrême-ment

petite

et ne

dépasse

pas la valeur de 1 : :10" .

Le nombre relatif de

particules

H de

désintégration

obtenu pour le fer par Kirsch et

Pettersson est notablement

plus

élevé que le nombre calculé.

D’après

leurs dernières

mesures

(1),

ce nombre est de l’ordre de il

particules

H pour 106

particules

«.. L’étude de

Stetter

(1),

sur la déviation des rayons

projetés

par un radiateur de fer dans un

champ

magnétique

a confirmé la

présence

des

particules d’hydrogène.

Stetter a admis

également

que les

particules

H observées

proviennent

de la

désintégration

des noyaux de fer.

Bothe,

Franz et

Pose, qui

ont fait des recherches sur la

désintégration

du

fer,

ont

conclu,

contrairement aux résultats de

Vienne,

que le noyau

atomique

de fer ne subit pas la

désintégration

artificielle sous l’influence des rayons x du

polonium.

Le

petit

nombre de

particules

H observées avec le fer a été attribué aux autres substances

désintégrables qui

se

trouvent

toujours

dans le fer comme

impuretés.

Récemment,

Beck

(3)

a calculé par la

mécanique

ondulatoire que la

désintégration

arti-ficielle devrait

pouvoir

se

produire

non seulement par choc d’une

particule

«

pénétrant

dans

le

système

nucléaire,

mais aussi par un autre mécanisme : une

particule

a

s’approchant

du

noyau

atomique peut

lui céder de

l’énergie

sans

pénétration

dans son

intérieur;

l’énergie

acquise

par le noyau

peut

contribuer à l’émission d’un

proton.

Dans ce cas

l’expulsion

des

protons

est

produite

par l’effet de résonance entre les ondes de de

Broglie

des

particules a

et les ondes propres des noyaux

attaqués.

L’existence de la

désintégration

artificielle par résonance a été constatée

expérimentalement

par Pose

1’)

pour l’aluminium. Pose a mis en évidence trois groupes distincts de rayons H de

désintégration

de diverses

pénétra-tions. En recherchant

quelles

étaient les vitesses des

particules

«

capables

de donner

naissance à ces différentes

espèces

de rayons

H,

il a conclu que deux groupes de rayons H

plus rapides

sont

provoqués

par résonance sous l’action des rayons ? de deux parcours bien

définis. , .

Dans le travail de Beck nous trouvons une indication de rendement de la

désintégration

effectuée par

résonance;

dans le cas du fer le nombre de

particules

H par

rapport

au nombre de

particules

a serait

égal

à 2.10-7. Les nombres relatifs de

particules

H obtenus pour

le fer par les auteurs de Vienne ne sont pas de l’ordre

indiqué

par Beck. Il me semble que les

rayons H de

désintégration

observés à Vienne ont été issus de noyaux d’autres éléments

qui

pouvaient

être dans le fer.

Ce travail a été effectué au Laboratoire Curie de l’Institut du Radium.

J’exprime

ma

profonde gratitude

à Mme P. Curie pour la bienveillance avec

laquelle

elle a bien voulu me

guider

durant le cours de mes recherches. Je suis reconnaissant à Mme I. Curie et

M. F. Joliot pour les

précieux

conseils

qu’ils

m’ontfournis au cours de ce travail. Je remercie

M. S.

Gorodetzky

pour son aide au cours des

expériences

et tous les travailleurs du Labo-ratoire de Mme Curie pour l’amitié

qu’ils

m’ont

toujours témoignée.

(1) G. KIRSCH et H. PETTERSSOfi, Z. Physik., 5i (1928), P 669. (2) STETTER. Z.

Physik.,

42 (1921), p. 141.

(3)

BECK, Z.

Physik.,

64 (1930), p. 22. ,

(4) POSE, Z.

Physik.,

64 (~ 93~), p 1.

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