HAL Id: jpa-00234629
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Submitted on 1 Jan 1952
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Sur l’excitation du cortège électronique lors de la
désintégration α du polonium 210
Michel Riou
To cite this version:
487 condition de
perturbation brusque s’obtient,
dansce cas, en divisant par 2 le
premier
membre del’iné-galité (2).
Or,
pour laplupart
desélectrons g, elv
est de l’ordre de l’unité et lechangement
decharge
peut
être considéré commebrusque
dans ungrand
nombre de cas.
[1] PAULI W. 2014 Handbuch der Physik, 24/I, Springer, Berlin,
I933, 2e éd., p. I63.
[2]
RIOU M. 2014 J.Physique
Rad., I952, 13, 480.Manuscrit reçu le 4
juillet
1952.SUR L’EXCITATION DU
CORTÈGE
ÉLECTRONIQUE
LORS DE LA
DÉSINTÉGRATION
03B1 DU POLONIUM 210Par Michel RIOU.
Institut du Radium. Laboratoire Curie.
Dans une
publication
récente[1],
nous avonsexposé
les résultatsexpérimentaux
sur lesrayon-nements y et X émis par le
polonium
210 et nous avons alorssupposé
que lerayonnement
K duplomb
était émis à la suite de la conversion interne durayonnement
y de80o keV,
tandis que lerayon-nement L était dû à l’excitation par les rayons oc
d’atomes de
plomb présents
initialement dans lasource. Ces
interprétations
nepeuvent
être retenues. En efiet :10 Les
expériences
de deBenedetti
et Kerner[2]
sur les corrélations
angulaires
oc -y montrent que
le
rayonnement
y de 80o keV est unquadripôle
électrique.
Si l’on tientcompte
de l’intensité de cerayonnement,
(I,6 + 0,2). IO-5/a,
de la valeurthéo-rique
[3]
du coefficient de conversion interne dans la coucheK,
9. 10-3,
durapport
des coefficients de conversion interne dans lès couches K et L déter-minéexpérimentalement [4],
3,7
et,
enfin,
desrende-ments de fluorescence dans la couche K et
L,
respec-tivement o,go à
o,95
eto,3o
à 0,40, on calcule que les nombres pardésintégration
dephotons K
et L dus à la conversion durayonnement y
de 800 keV sontres-pectivement ( 1, 3 ± 0, 2) . I o-’
et(7,3 ±; 9).
0-8,
alors que l’on observeexpérimentalement (1,6
±o,5),
10-6 et(2,6 ± 0,5).
10-4.
Nous avons
montré,
dans une discussion détaillée[5]
que l’existencehypothétique
d’une raie y autre que celle de 80okeV,
trop
convertie pour êtreobservable,
ne
pourra.it
modifierbeaucoup
l’intensité desrayon-nements K et L excités par conversion interne.
20 Le
dosage
par la méthodecolorimétrique,
effectué par M.Conte,
a montré que la source depolonium
que nous avions utilisée contenait moins d’un micro-gramme de
plomb : d’après
les formulesempiriques
établiesprécédemment [1],
l’excitation externe des atomes deplomb
par les rayons aprovoquerait
l’émis-sion de 5 .I0-13
photons Kla
et 2. 10-7photons L/ 03B1.
Nous devons donc admettre que rémission des
rayonnements
et L duplomb
estdue,
enmajeure
partie,
à l’excitation des atomesqui
viennent desubir la
désintégration
ce 2 1084 Po + 20682 Pb
par Unphénomène
directement
lié à cettedésintégration.
En tenant
compte
des valeurs des rendements de fluorescence(1)
et de la contribution de la conversioninterne,
nos résultatspermettent
de calculer les pro-babilités d’excitation des couches K et L au cours de l’émission aet
Rubinson et Bernstein
[6]
étaient arrivés à la même conclusion pourl’origine
durayonnement
L et leursrésultats conduisent à une
probabilité
PL = 8,8.
10-4qui
est en bon accord avec la nôtre. Les résultatsrécents de Barber et Helm
[7]
qui
ont observé(2,00
±o,38).
10-6photons K/oc
conduisent(2)
à uneprobabilité
ph
= 2,1. 10-6. D’autrepart,
lesrésultats
plus
anciens d’I. Curie et F. Joliot[8]
conduisent à des
probabilités
d’excitation descouches L et M
et t
Deux
phénomènes pourraient expliquer
l’exci-tation ducortège électronique
lors de l’émission ? : :10 L’ionisation interne
provoquée
par le passagede la
particule
dans lecortège
de l’atomequi
vient de subir ladésintégration;
20 L’autoionisation
provoquée
par leréarran-gement
ducortège
à la suite de la diminution decharge
du noyau.Mme Benoist-Gueutal
[9]
a montré que, dans le casde l’émission a, le
réarrangement
ducortège
doit êtreconsidéré comme un
phénomène
adiabatique
et que lephénomène
d’autoionisation n’a pas lieu.Migdal
[10]
a- calculé la
probabilité
d’ionisation interne pour la coucheK;
il obtientce
qui
est en assezbon accord
avec les résultatsexpé-rimentaux. Le même auteur montre
qualitativement
que laprobabilité
doitaugmenter
pour les couchesplus
externes,
cequi
estégalement
confirmé parl’expérience.
En utilisant les résultats deMigdal,
Rubinson et Bernstein ont calculésoit
Le
phénomène
d’ionisationinterne,
outre l’émission de raiesX,
doit se manifester :10 Par l’émission
d’électrons,
cequi
pourrait
expliquer
l’observation par Grâce et al.[111
d’élec-tronsénergiques
d’intensité(I,2 --t o,3). Io-6/03B1,
élec-(i) Nous avons admis Wk = o,93 et
tvL = o,33; ivL est
calculé pour z = 82 comme il est
indiqué
dans un article àparaître
(J. Physique
Rad.,.1952)
en prenant le rapport(voir plus bas).
(1)
Ces auteursdonnent,
enréalité,
p, = ( I ,4 ±
o,35).IO-6
mais ils ont surestimé la contribution de la conversion
interne.
488
trons que ces auteurs assimilaient aux électrons de
conversion de la raie y de 800
keV,
alors que l’inten-sité de ceux-ci devrait être nettementplus faible,
- I,7.IO-7/03B1;
2° Par une déformation des raies oc avec
apparition
d’une bande du côté des bassesénergies, comportant
des discontinuités auxénergies
E -Wi
oùWi
estl’énergie
de liaison d’une couche ducortège.
L’obser-vation de cephénomène
paraît
difficile si l’on consi-dère les limitations actuelles de laspectrographie
magnétique
a.Quoi qu’il
ensoit,
l’observation des raiesK,
Let M du
plomb
confirme lesprévisions
deMigdal
sur lephénomène
d’ionisation interne. Il serait intéressant d’avoir d’autresdonnées,
notammentdans le cas des émetteurs oc ne
présentant
pas de structure fine.[1]
RIOU. 2014 J.Physique Rad., I952, 13, 244.
[2] DE BENEDETTI et MINTON. 2014 Phys. Rev., I952, 85, 944. [3] ROSE, GOERTZEL, SPINRAD, HARR et STRONG. 2014 Phys.
Rev., I95I, 83, 79.
[4] ALBURGER et FRIEDLANDER. 2014 Phys. Rev., I95I, 81, 523.
[5] RIOU. 2014 Thèse de
Doctorat, Paris, I952.
[6] RUBINSON et BERNSTEIN. - Phys. Rev., I95I, 82, 334
et I952, 86, 545.
[7] BARBER et HELM. 2014 Phys. Rev., I952, 86, 275. [8] CURIE I. et JOLIOT F. 2014 J.
Physique Rad., I93I, 2, 20.
[9] BENOIST-GUEUTAL P. - J.
Physique Rad., I952, 13, voir
page de l’article.
[10] MIGDAL. 2014 J.
Phys. Theor. Exp. U. R. S. S., I94I, 4, 449. [11] GRACE, ALLEN, WAST et HALBAN. 2014 Proc. Phys. Soc.,
I95I, 64, 493.
Manuscrit reçu le 4 juillet 1952
LA
THÉORIE
DUFERROMAGNÉTISME
ET LE
MODÈLE
D’HEISENBERG Par J. YVON,Service de Physique Mathématique,
Commissariat à
l’Énergie
atomique.Comme Néel
[5]
y a encore insistérécemment,
le modèled’ Ising
ne donne pas de résultats satis-faisants pour la théorie duferromagnétisme.
Un effort doit être fait pourexploiter
le modèleplus
réalisted’Heisenberg.
P. R. Weiss[7]
et,
indépendamment,
l’auteur
[8],
ontattaqué
leproblème statistique
que pose le modèled’Heisenberg.
Ces travauxreposent
l’un et l’autre sur la méthode de Bethe. P. R. Weiss considère la cellule constituée dans le réseau cristallin par un ion et sespremiers
voisins etintroduit,
pourexprimer
l’action du reste duréseau,
unchamp
fictifqui agit
seulement sur les ionspériphériques
de la cellule. Il calcule ainsi les
phénomènes
fonda-mentaux intéressant lemagnétisme
du réseau auxtempératures
élevées etjusqu’à la température
dedisparition
de l’ordre àgrande distance, qui
est latempérature
de Curieferromagnétique.
Auxtempé-ratures
plus
basses,
des difficultés seprésentent qui
ont été commentées par Anderson
[1].
L’auteur,
de soncôté,
a commencé parperfectionner
la méthode de Bethe pour le traitement de l’ordre et du désordre dans les réseaux cristallins
d’alliages
binaires. La méthode consiste àintroduire,
pour les besoins duproblème,
unchamp appliqué capable
de modifier larépartition
des atomes dans le réseau. La distribution des atomesdépend
de cechamp
etde l’interaction entre les
atomes,
mais,
malgré
cequi
peut
paraître
naturel,
il est essentield’exprimer
lechamp (ou, plus
exactement,
l’énergie potentielle
correspondante)
qui
varie éventuellement de noeud ennoeud,
en fonction de la distribution et non pasla distribution en fonction du
champ.
La ’méthode conduit à desdéveloppements
en série dutype d’Ursell,
inutilisables sous leur forme
immédiate,
mais dont les termespeuvent
êtregroupés
de manière àprendre
unesignification simple
dans lagéométrie
du réseau. Lepremier
terme se calcule comme si le réseau necomprenait qu’un
noeud;
les suivantsimmédiats,
en nombreégal
au nombre d’atomesqui
sont en inter-actionénergétique
directe avec un atomedonné,
se calculent chacun comme si le réseau necomprenait
que deuxnoeuds,
et ainsi de suite(la
déductionpubliée
en1945
serait améliorée par unemploi
constant de la théorie des
grands ensembles). Lorsque
l’on tient
compte
ainsi d’interactionscomprenant
un nombre d’atomes de
plus
enplus élevé,
les esti-mationsconvergent
assezrapidement;
dans bien des cas, il suffit d’arrêter ledéveloppement
aux termesà deux noeuds :
l’approximation correspond
alors à la théorieoriginale
de Bethe.L’approximation
de Bethe nerisque
d’être mauvaise que dans le cas oùle nombre de voisins est
juste
suffsant pour maintenirl’ordre à
grande -distance :
c’est le cas des réseaux.plans.
Lacomparaison
avecl’expérience enseigne
que les actions entre
proches
voisins sontinsuffi-santes pour
expliquer quantitativement
les
phéno-mènes. G. Fournet
[4]
a montré que laprise
en consi-dération des voisins secondspermet
d’obtenir desaccords satisfaisants entre théorie et
expérience.
Dans son second Mémoire des Cahiers de
Physique,
l’auteur avait
appliqué
la même méthode au modèled’Ising
duferromagnétisme
et avait fait unepremière
tentative concernant le modèlequantique
d’Heisen-berg.
II
importe
dereprendre
cettequestion
avecplusieurs objectifs :
10
Compléter
les résultats connus sur leferro-magnétisme ;
20
Préparer
les voies à une théorieanalogue
del’antiferromagnétisme;
30
Élargir
lesprincipes
et laportée
de laMéca-nique statistique.
Comme ce traitement doit êtrequantique,
il faut substituer aux densités deproba-bilité
classique
leuréquivalent quantique,
c’est-à-dire lesopérateurs
densité,
relatifs à uneparticule,
deux
particules
à lafois,
etc. Cetteentreprise
tient unegrande place
dans les travaux de Born etGreen
[2].
Un mot sur la
terminologie :
Born etGreen,
en suivantl’exemple
deDirac,
se servent du terme« matrice densité ».