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Influence des variations de température sur la dispersion anomale dans les cristaux

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HAL Id: jpa-00242263

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Submitted on 1 Jan 1907

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Jean Becquerel

To cite this version:

Jean Becquerel. Influence des variations de température sur la dispersion anomale dans les cristaux.

Radium (Paris), 1907, 4 (11), pp.383-388. �10.1051/radium:01907004011038300�. �jpa-00242263�

(2)

Influence des variations de température

sur la dispersion anomale dans les cristaux

Par Jean BECQUEREL

[Ingénieur des ponts et chaussées. Assistant

au

Muséum.]

I. .Avant-propos.

DANS un mémoire récemment publier j’ai mon-

tré que, sous l’influence d’un abaissenient de

température, les bandes d’absorption des cris-

taux de terres rares sont légèrement déplacées dans

le spectre, subissent de grandes variations d’intensité,

et enfin que leur largeur varie proportionnellement à

la racine carrée de la température absolue.

Je rappelle que cette loi a été établie en étudiant la

dispersion anomale par la méthode suivante : on fait tomber un faisceau de lumière polarisée sensiblement

parallèle sur une lame taillée parallèlement à deux

des directions principales du cristal. Cette lame est orientée de manière que ses directions principales

soient parallèles à celles d’un compensateur de Babinet disposé contre la fente d’un spectroscope, la frange

centrale étant normale à cette fente; enfin un nicol

tnalyseur, orienté à 45 degrés de 1 horizontale, est placé

derrière la fente. Le spectre se trouve ainsi sillonné de franges noires obliques, qui sont fortement dislo- quées auprès et à l’intérieur des bandes d’absorption.

L’observation de ces franges permet, non seulement d’obtenir la largeur des bandes, mais aussi de mesurer, à diverses températures, la variation de la biréfrin- gence, c’est-à-dire, auprès des bandes non communes aux deux spectres, la variation de l’un des indices de réfraction.

La connaissance de la réfraction due à un ensemble d’électrons isolants, contribuant tous à produire une

même bande d’absorption, permet de calculer la con-

stante diélectrique de ces électrons et d’évaluer, avec l’aide des données fournies par l’étude des phéno-

mènes magnéto-optiques, la change totale et la masse

tatale par unité de volume des électrons qui vibrent

à un même instant.

Toutes ces quantités, comme nous le verrons,

dépendent de la température, et leur détermination apporte une contribution nouvelle à l’étude de la constitution de la matière.

IL - Mesure des variations de l’indice de réfrac- tion auprès des bandes d’absorption.

Figurons en ACC’B l’une des franges (ng. 1), tra-

L Le Radi1un, IV,

9, p. 528 (Septembre 1907).

versant une bande d’absorption dans la région CC’.

Supposons que cette bande n’existe que dans l’un des

spectres principaux de la larne cristalline et soit bien

séparée des bandes de l’un et de l’autre spectre; s’il n’y avait aucune bande entre A et B, la frange suivrait

la ligne pointillée ADB, que l’on peut assimiler à une droite sur une faible étendue du spectre. Désignons

par h l’écartement CG de deux franges voisines et

par z la distance d’un des points de la frange à la

droite AB, les distances h et z étant mesurées suivant

Fig. 1.

une parallèle aux lignes du spectre. En appelant l l’épaisseur de la lame cristalline, la variation de

phasme ? due à la perturbation apportée par la bande

est :

On a donc :

La variation maximum An a lieu aux points C et C’,

où la tangente à la frange est parallèle à AB, et dont

l’écartement, évalué en longueurs d’onde, varie pro-

portionnellement u la racine carrée de la température

absolue.

Il est t’acile, pour les points C et C’ d’obtenir

p = z h en observant avec un oculaire à réticule, soit

le spectre lui-même, soit un cliché. On amène

en

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01907004011038300

(3)

générale

déplaçant le fil parallèlement à AB. On évalue ensuite

l’angle

ce

de AB et des raies du spectre, dont la direc- tion s’obtient aisément en prenant comme source une

lampe à arc dont on fait apparaître les raies; on

mesure ainsi z=CD sin a . Enfin, le fil du réticule étant orienté normalement aux raies du spectre, on mesure

la distance de deux franges successives pour deux raies de l’arc AE et BF assez voisines de la hande d’absorp-

tion et on en déduit aisément la distance h des franges

au centre de la bandc : l’écartement des franges, en effet, est sur une faible portion du spectre, sensible-

ment proportionnel à la longueur d’onde.

On peut encore, plus simplement et avec une préci-

sion parfaitement suffisante, considérer deux franges

successives comme parallèles dans le voisinage de la

bande. Le fil du réticule étant parallèle aux franges,

on mesure CD, ainsi que la plus courte distance KI des deux franges. Le rapport CD KI est la variation de

phase cherchée.

Ces mesures comportent une assez grande préci- sion, surtout si elles sont faites sur un cliché, car

avec une durée de pose suffisamment longue on obtient

des franges très fines. Les résultats suivants ont été obtenus pour quatre bandes de la tysonite : la sixième

décimale peut être considérée comme exacte.

TABLEAU I.

-

Tysonite.

111.

-

Calcul des coefficients diélectriques ;

leur variabilité sous l’influence des change-

ments de température.

L’interprétation des résultats précédents dans la

théorie de la dispersion conduit à des conséquence importantes.

L’indice de réfraction d’un corps transparent, pos- sédant l’ahsorption sélective, peut s’exprimer par la formule suivante :

Dans cette expression 2 nd est la période de la vibra-

tiun lumineuse dont l’indice est n ; dn est un para-

trons donnent naissance est suffisamment fine (dn petit), 2nd0n est la période correspondant au milieu de

cette bande’ ; d’n est un paramètre proportionnel à

l’amortissement moyen de la vibration des électrons ;

ce paramètre, comme nous l’avons déjà dit, varie proportionnellement 1t la racine carrée de la tempéra-

turc absolue.

Eh représente la conslanle diélectrique des élec-

trons h; en efliet, pour des mouvements lenlement variables ou pour les effets électrostatiques (B infini-

tuent grand) on obtient comlne valeur du pouvoir

inducteur spécifique :

Nous avons vu précédemment que les bandes des cris- taux sont assez fines pour que 1 - loii soit négligeable

vis-à-vis de d0n, et que les maxima de variation du terme

Pour ces valeurs de 1, on obtient :

Gomme A (n2) est très petit, ainsi qu’il résulte des ciliflres indiqués dans le tableau qui précède, nous

prouvons écrire :

et par suitc :

Les largeurs 2 nvdn 0’ h, sont faciles à mcsurer ; ce

sont les différences des longueurs d’onde des points

C et C’ (fig.1). Nous pouvons donc, connaissant in, calculer les coefficients diélectriques Eh, 2.

1. L’expression de Volt n’est pas la même dans les diverses théorics de la dispersion ;

ce

paramètre dépend,

non

seulement

des constantes qui caractérisent les électrons la, mais aussi des actions mutuelles que

ces

électrons exercent entre

eux

et des actions qui s’cxcrccnt entre les électrons la et tous les autres

corpuscules

en

mouvement.

Voir : HELMHOLTZ. Bei-1. BeR... (1891), p. 1093.

H.-A. LORENTZ. Arch. Néer., t. 25, p. 363, (1892). La théorie électromagnétique de Maxwell,

P. DRUDE. Lehrbuch deo Optili, (1906). p. 362 et suiv.

W. VOIGT. Ann. d. Phys., 4, (1901), p. 459 et suiv.

M. PLANCK. Berl. Ber., (1902), p. 470 ; (1903), p. 480; l1904),

p. 740; )1905), p. 5b2.

L. NATANSON . Bull. de l’ Acad. des Sc. de Craccwte,

4, (avril 1907), p. 516.

2. Les indices de réfraction de la tysonite, mesurés par

M. Gaubcrt. sont à 20° n

or d =

1,6128.

n eutre

=1,6060 Pour

ta lumtcre jaune du sodium.

(4)

TADLEAU II.

-

Tysonite.

Les coefuicients diélectriques sont très variables lorsque la température change. Ils augmentent en général lorsque la tClnpérature s’abaisse.

L’énorl1le augmentation l’on observe pour la plupart des bandes, lorsqu’on plonge un

Les formules (8) et (9) permettent donc de calculer Ni, eh et Nh 11th, c’est-a-dire la charge totale et la

1nasse totale des électfons contenus dans l’unité de

volu1ne, qui produisent la bande considérée.

Nous obtenons ainsi pour les bandes 517 et 52503BC03BC,5 de la tysonite, les résultats indiqués tabl. III.

Il est intéressant de remarquer quelle faible quan- tité de matière, 10 à 10 - 15 gramme par ccnti- mètre cube, entre en jeu dans ces phénomènes : la

masse de cette matière corpusculaire est peut-être entiè-

rement d’origine électromagnétique.

Nous ne connaissons pas la charge e de l’un des électrons, mais, comme on le sait, les expériences de

MM. J.-J. Thomson, TonTnsend, H,-A. Wilson, ont

TABLEAU 111.

-

Tysonite.

cristal dans l’aÍ1’ liquide, ne provient donc pas uni- quement du rétrécéssernent de ces bandes, mais

aussi d’une augm entation de l’énergie totale absor- bée, coî,j-élative de l’accroisseJnent du coefficients dielectrique.

IV.

-

Évaluation de la charge totale des électrons.

-

Considérations relatives au

nombre des électrons par unité de volume.

Désignons par eh et MI la charge électromagnétique

et la masse de l’un des électrons contribuant à pro- duire la bande h, par Nh le nombre de ces électrons

par unité de volume et par v la vitesse de la lumière dans l’éther. Le coefficient diélectrique Eh est exprimé

par la formule suivante 1:

D’autre part, certaines bandes sont sensibles à l’ac- tion d’un champ magnétique2. D’après la théorie des

phénomènes magnéto-optiques, l’écart 039403BB0 des compo-

santes correspondant à deux vibrations circulaires

inverses, dans le cas où le faisceau lumineux est parallèle à l’axe optique du cristal et aux lignes de

force d’un champ magnétique d’intensité R, donne la valeur de eh

.1nh

1 . he Radium, IV,

3, p. 108 (mars 1907).

2. C. R., 19 août 1907,

démontré l’égalité de la charge transportée par un ion gazeux et de la charge d’un ion électrolytique mono-

valent, et ont permis de mesurer cette charge, que la

plupart des physiciens regardent comme l’atome el’ elec-

tricité.

Si nous admettons que la charge de chacun des électrons absorbant la lumière dans les cristaux est

égale à la charge d’un ion gazeux, 5,4 10 - 10 unité électrostaticlue, c’est-à-dire 1,1310-20 unité électro- magnétique (J.-J. Thomson), nous pouvons évaluer le nombre tB des électrons par unité de volume.

TABLEAU IV.

-

Tysonite

Pour les bandes 479uu,1 et 582103BC03BC,5 qui ne sont pas sensibles au champ magnétique et pour lesquelles nous

ne connaissons pas e m, nous ne prouvons calculer que le rapport des nombres des électrons, par unité de

volume, à 25° et à - 1880

Ce rapport est sensiblement égal au rapport des

constantes diélectriques (tableau 11).

Le rapport des noîitbres des électrons par iinite

(5)

diélectriques.

Le nombre des électrons absorbants, contribuant à produire une même bande, peul donc varier du simple au triple enlre la tenzpérallire ordinaire et

la température de l’air liquide. En général, ce

nontbre augmente lorsque la température s’abaisse.

V.

-

Interprétation des résultats précédents.

Les valeurs obtenues pour le nombre des électrons

absorbants, par unité de volume, de l’ordre de gran- deur de 1014 ou 1015, sont extrêmement faibles, si l’on songe qu’un centimètre cube de gaz à 0° et sous

la pression atmosphérique contient 1019 à 1020 niolé- cules et que le nombre des molécules d’un solide est

encore plus grand. :Même si les bandes observées appar- tiennent à des corps en faible proportion dans le cristal, l’ hypothèse que la chal’ge e d’un électron est égale

ù la char°ge d’un ion gazeux conduit à la conclu- sion que le nombre des éLectl’ons absorbants don- nccnt lieu à une même bande est beaucoup plus faible que le nombre des atomes du corps auquel appar- tient la bande considérée.

Ce résultat semble au premier abord inadmissible

et on est tenté d’en déduire que la chargée de chaque

électron est beaucoup plus petite que 10 -20 c’est-à-

dire qu’il existe des charges plus faibles que la charge

actuellement considérée comme l’atome d’électricité.

Je crois néanmoins qu’une autre hypothèse est tout

aussi vraisemblable. On peut supposer que toutes les molécules ne participent pas simultanément à l’absorp-

tion et que celles qui, à un instant donné, possèdent

un électron absorbant, contribuant à produire une

bande déterminée, sont excessivement rares.

Nous devons rapprocher ces résultats de ceux qui

ont été précédemment obtenus par 1B1. Hallo

1

dans l’observation de la polarisation rotatoire magnétique

et par M. Geest2 dans l’étude de la biréfringence ma- gnétique de la vapeur de sodium. Les observations, interprétées dans la théoric des phénoméncs ma- gnéto-optiques, ont conduit pour les coefficients

diélectriques et les nombres d’électrons aux valeurs suivantcs :

Pour la tysonite, à 25°, nous venions de trouver :

Il est très surprenant d’obtenir une pareille concor-

dance entre les chiffres qui résultent de l’étude des

1. HALLO. Arch. Néerlandaises. (2), t. X, p. 148, (1905).

2. GEEST. Arch. Néerlandaises.

dispersion anomale dans les cristaux il température plus ou moins basse.

MM. Ilallo et Geest avaient déjà conclu de leurs

recherches ou bien que la charge e est inférieure à 10 - 20, ou bicn que tous les atomes ne participent

pas en mème tcmps à l’émission. D’après 11. Ilallo,

les deux hypothèses doivent contribuer au phéno-

mènc.

Je montrerai, dans un prochain mémoire, que l’étude de la polarisation rotatoire magnétique, à l’intérieur du doublet formé par la bande 52203BC03BC,15 du xéno-

timu, (bande très fine et très sensible à l’action d’un

champ magnétique), conduit encore u des nombres du même ordre de grandeur, quoique un peu plus

faibles :

Les valeurs précédemment calculées des constantes

diélectriques, des charges et des masses totales et

enfin des nombres d’électrons, ont été obtenues par

une interprétation théorique des mesures expérimen-

tales de la variation de l’indice auprès des bandes

d’absorption.

Il convient donc d’examiner quel degré de probabi-

lité peut être attribué aux conclusions déduites des théories.

La théorie de la dispersion est basée sur l’hypothèse

que le mouvement d’un électron est un mouvement

pendulaire amorti, entretenu par la vibration lumi-

neuse conformément à l’équation :

La force quasi-élastique fx s’introduit par la néces- sité d’obtenir une période indépendante de l’ampli-

tude ; la résistance 9 dx dt proportionnelle à la vitesse,

rend compte de l’absorption, et l’équation précédente

conduit pour les variations de l’indice de réfraction et

du coefficient d’absorption en fonction de la période,

à des résultats théoriques très concordants avec les résultats expérimentaux.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la pro-

portionnalité de la résistance à la vitesse est une

simple hypothèse qui ne repose sur aucune base

expérimentale. La loi de proportionnalité de la lar-

geur des bandes à la racine carrée de la température- absolue, révélant que la cause principale de l’élargisse-

ment des bandes est 1°agitatîon theriiiique, suggère

l’idée que l’amortissement de l’électron n’est pas un

amortissement proprement dit : la largeur des bandes

peut, par exemple, être la conséquence des pertur-

(6)

bations produites dans le mouvement vibratoire des électrons par l’agitation et les chocs des molécules’.

La forme de l’équation fondamentale devrait donc être modifiée. Mais je pense que toute hypothèse

conduisant a une représentation satisfaisante de la

dispersion et de l’absorption donnerait sensiblement les mêmes résultats que la formule précédente.

En effet les phénomènes que nous observons sont les 1noyennes de phénomènes d’une extrême variabilité, produits par un nombre considérable de corpuscules,

et beaucoup d’hypothèses différentes, relatives au

mouvement d’un seul de ces électrons, peuvent con- duire à des conclusions à peu près identiques s’il s’agit de l’ensemble des mouvements de tous les électrons.

J’estime donc que les résultats relatifs à la valeur des coefficients diélectriques et à leurs variations avec

la température peuvent être considérés comme possé-

dant un caractère de très grande probabilité.

Si maintenant nous voulons calculer la charge

totale et la rnasse totale des électrons, nous faisons appel à la théorie des phénomènes magnéto-optiques

et nous admettons que, conformément à cette théorie,

l’écartemcnt des composantes séparées par le champ magnétique mesure le rapport e m. Cette conclusion

quoique très vraisemblable, est cependant loin d’être

certaine : en effet la variabilité des valeurs de -

m

obtenues pour les diverses raies des vapeurs et surtout pour les diverses bandes des cristaux parait en contra-

diction avec la constance du rapport e correspondant

aux corpuscules cathodiques et aux rayons 03B2 lents.

D’autre part les sens des déplacements observés

dans les cristaux correspondent, tantôt à des corpus- cules chargés négativement, tantôt à des corpuscules chargés positivement, le rapport de la charge a la

masse étant du méme ordre de grandeur pour ces deux espèces de corpuscules. Ce résultat soulè’ve des difficultés considérables car on sait que les ions posi-

tifs jusqu’à présent observés se sont toujours distin- gués des électrons négatifs par une valeur beaucoup plus faible du rapport de la charge à la masse.

Plusieurs physiciens cherchent à expliquer les phé-

nomènes présentés par les cristaux en admettant que l’intensité de l’induction inagnétique peut subir de grandes variations et même changer de sens à l’inté-

rieur des corps. Si ces hypothèses étaient exactes,

l’écartement des composantes ne permettrait pas d’évaluer le rapport e m .

1. H-A LORENTZ. Ji on. Akad.

v.

wet. Amsterdam, Verslagen

d.

w. e.

Salo Afd., Deet. 6, Amst. 1898 pag. 506

en

555.

-

Kon. AIE. le. AUl8t, Procedings, ilieetziîg of Dec. 30, 1905 p.

591.

Jean BECQUEREL. Le Radium, 4,

9, p. 558, (Sept. 1907).

J’exposerai dans un autre travail les raisons pour

lesquelles je ne crois pas que l’hypothèse de la varia- bilité de l’induction magnétique rende compte des ohscrvations, mais il est néanmoins possible que d’autres interprétatïons des phénomènes magnéto- optiques puissent conduire à d’autres valeurs du rap- port de la charge à la masse.

Les valeurs de la charge totale et de la masse totale

se trouvent donc un peu hypothétiques. Toutefois l’ac-

tion du champ magnétique donne, sinon la valeur

exacte, du moins l’ordre de grandeur du rapport e m:

par conséquent les valeurs trouvées pour Ne et Nm doivent être considérées comme donnant l’ordre de

grandeur de la charge totale et de la masse totale des

électrons, par centimètre cube.

Les chiffres indiqués pour le nombre des électrons reposent entièrement, comme nous l’avons vu, sur

l’hypothèse relative à la valeur de la charge d’un

électron. Ni les phénomènes de dispersion, ni les phé-

nomènes magnéto-optiques ne nous fournissent de données au sujet de la grandeur de cette charge.

Mais, d’autre part, les rapports entre les nombres d’électrons, à diverses températures sont indépendants

des valeurs de N, Ne, Nm et sont donnés par les rap-

ports des coefficients diélectriques. Nous pouvons donc conclure que le nombre des électrons absorhants,

correspondant aux différentes bandes est fonction de la température et augmente en général lorsque la température s’abaisse.

Ce résultat était très inattendu. On sait, en effet,

que l’indice de réfraction des solides et principale-

ment des minéraux

1

varie extrêmement peu sous l’influence de la température; ce fait prouve que les coefficients diélectriques correspondant aux électrons

ou aux ions dont l’influence

sur

les phénomènes de ré-

fraction et d’absorption est prépondérante (absorption

par l’ultra-violet et l’infra-rouge) sont très peu varia- bles lorsque la température change.

D’après les calculs de brude2

1

et les recherches récentes de m. Chéneveau 3, chaque molécule semble contenir un nombre d’électrons, vibrant dans l’ultra- violet, égal à la somme des valences des atomes

com-

posant la molécule. Ce nombre d’électrons doit être

indépendant de la température.

Les observations faisant l’objet de ce mémoire

conduisent au contraire, pour les bandes fines du spectre visible, à des conclusions tout à fait diffé- rentes : le nombre des électrons correspondant à cha-

cune de ces bandes est extrêmement variable.

1. C. PULFRICH. Wzed. Ann, 45, p. 60cJ, 1892.

W. YOIGT. Ann. d. Phys., 4, p. 476, 1901.

A. ÛFFRET. Bullet. Soc. franç. de Minéralogie, 13 (1830),

p. 405.

Bullet. Soc. franç. de Minéralogie, 13 (18. 30),

p. 405.

2. P. DRUDE. Lelzrbuch der Oplik, (1906), p. 576.

3. C. GHÈNEVEAU. Le Radium, 4, p. 261 et Tlièse de docto-

rat (juin 1907).

(7)

proportion,

comme vraisemblablement les molécules doivent toutes, successivement, participer à l’absorption, il est possible qu’il se produise des échanges entre les

molécules. Mais alors les mêmes électrons, isolants

lorsqu’ils sont liés à une molécule, peuvent à un

autre instant devenir conducteurs, et il y aurait peut-

être lieu d’établir un rapprochement entre la varia- tion, sous l’influence de la température, des coefli-

cients diélectriques et la variation de la conductibilité

électrique.

VI.

-

Canclusions.

En résumé, la mesure de la variation de l’indice de réfraction auprès de quelques bandes de la tysonite,

conduit aux résultats suivants :

1° La variation de l’indice de réfraction est presque

toujours considérablement augmentée si l’on abaisse

la température jusqu’à

-

188,.

2° L’interprétation des résultats expérimentaux

dans la théorie de la.dispersion montre que les coeffi- cients diélectriques relatifs à chaque bande ne restent

pas constants lorsque la température change, et que,

en général, ils augmentent du simple au double on au triple en passant de la température ordinaire et la température de l’air liquide.

3° L’augmentation du nombre des électrons vibrant à un même instant, et la variation de largeur des bandes, expliquent l’énorme accroissement d’intensité

lorsque plonge liquide.

4" Si l’on prend pouh valeurs des rapports de la charge à la masse les nombres qui résultent de la

mesure des déplacements des bandes dans un champ magnétique, on peut calculer la charge totale et la

masse totale par unité de volume, des électrons cor-

respondant à une même bande.

Les charges trouvées sont de l’ordre de 1 0-5 (unité électromagnétique), ct les lnasses de l’ordre de 10-12 à 10-";

5° Si l’on admet que la charge de chaque électron

est égale à la charge d’un ion gazeux (10-20), on

trouve pour le nombre des électrons des chiures de l’ordre de 10u à 1015.

Le nombre des électrons vibrant à un même instant serait donc très faible par rapport au nombre total des molécules.

On peut en conclure, ou bien que la charge d’un

électron est inférieure à 10-2°, ou bien, plus vraisem-

blablenient peut-être, qu’une très faible proportion de

molécules participent en 1nê111ae temps à l’absorption;

6° Si l’on admet cette dernière hypothèse, on peut supposer qu’il se produit des échanges d’électrons entre les molécules. On est alors conduit à se demander si la variabilité du nombre des électrons isolants sous

l’influence des changcnlents de température n’est pas liée à la variation de la conductibilité électrique.

[Reçu le 12 novembre. J

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dans ce mémoire je décrirai son action sur l’eau pure.

Depuis la découverte de ce gaz par Dorn en 1900,

1. Les trois parties de

ce

mémoire ont été présentées à la

Clieiiiical Society of Londoie

en

mai, juin et septembrc 1907,

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