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Remarques sur l'effet Döppler-Fizeau, à propos de l'étude des vitesses radiales du soleil

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242446

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242446

Submitted on 1 Jan 1911

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l’étude des vitesses radiales du soleil

A. Cotton

To cite this version:

A. Cotton. Remarques sur l’effet Döppler-Fizeau, à propos de l’étude des vitesses radiales du soleil.

Radium (Paris), 1911, 8 (1), pp.9-13. �10.1051/radium:01911008010900�. �jpa-00242446�

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Remarques sur l’effet Döppler-Fizeau,

à propos de l’étude des vitesses radiales du soleil

Par A. COTTON

[École Normale Supérieure.

-

Laboratoire de Physique].

C’est à J’aide du spectroscope, comme on sait, et

en utilisant l’effet Dôppler-Fizeau (déplacement des

raies accompagnant le mouvement de la source ou de l’observateur), que les astronomes peuvent évaluer

les vitesses radiales. J’ai été conduit, au dernier Congrès international des recherches solaires, tenu

au Mont Wilson, au commencement de septembre 1910, à faire à ce sujet quelques remarques que je

voudrais publier ici avec quelques explications com- plémentaires. Elles concernent le cas où la source

lumineuse dont on cherche à évaluer les déplace-

ments fait partie d’un astre entouré, comme le soleil, d’une atmosphère.

On n’a pas prêté, en effet, ce me semble, une

attention suftisante à un travail que W. Michelson

(de Moscou) a publié dans l’Astrophysical Journal 1

et intitulé : a Sur le principe de Dôppler )). L’auteur

fait remarquer que le mouvement relatif de la source et de l’observateur n’est pas la seule cause qui puisse produire un changement de la longueur d’onde des raies spectrales. Laissons l’observateur au repos, supposons aussi la source fixe, ruais changeons rapi-

dement l’épaisseur ou l’indice d’un milieu réfringent interposé, et que les rayons traversent dans l’inter- valle ; le spectre sera changé. Le temps que met la lumière pour venir de la source jusqu’à l’observateur

dépend, en effet, non pas de la simple épaisseur géo- métrique des milieux traversés, mais de leur épais-

seur optique (produit de l’épaisseur par l’indice du milieu pour la radiation qui s’y propage). Si on change l’indice de ce milieu (par exemple en le com- primant, s’il s’agit d’un gaz), ou son épaisseur, les

vibrations lumineuses n’arrivent plus à l’observateur

séparées par le même intervalle de temps que si le milieu interposé gardait des propriétés invariables,

et les raies spectrales seront légèrement déplacées pendant que ce milieu variera.

La petite variation dA de la longueur d’onde À (dans le vide) d’une radiation monochromatique

donnée se calcule facilement si l’on sait comment varie à chaque instant la longueur optiq2ce totale du

a

chemin parcouru. Cette longueur optique totale L est la somme d’une séric de termes nili’ n2lj, n3l3,...;

où l1l2l3... sont les chemins parcourus dans les diflé- rents milieux, n1n2n3 leurs indices (par rapport aa vide). On posera

L=n1l1 + n2l2 + n3l3 + ... = E nl.

1. V. MICHEL SON, Asti-ophys. Journal, 13 (1901) 192.

Or, si on représente par dL dt la dérivée de cette expres- sion par rapport au temps, on a la formule générale

suivante pour l’effet Düppler-Fizeau :

où V est la vitesse de la lumière dans le vide.

Si la lumière traverse partout le vide, on retrouve

aussitôt la formule habituelle employée pratiquement

pour le calcul de cet effet : 3 se réduit alors à la vi-

p dt

tesse v du mouvement relatif de la source et de l’ob- servateur. S’il en est autrement, il faut considérer les différents termes de la somme; on a alors l’expres-

sion donnée par Michelson :

Pour fixer les idées, j’examinerai les deux cas simples suivants, ou ce sont les longueurs l qui changent.

Premier cas.

-

La sourre S et l’observateur 0 sont séparés par une distance D invariable, mais les rayons partis de S traversent d’abord sous l’épaisseur

e une atmosphère réfringente uniforme d’indice n entourant la source. On supposera que cette atmo-

sphère est limitée par un écran transparent normal

à SO. Cette paroi se déplace, parallèlement à elle-

SO, de

même, suivant SO, avec une vitesse dt. On trouve

alors aussitôt :

Deuxième cas.

-

Cette fois l’observateur 0 est

encore au repos, mais la source S se déplace à tra-

vers l’atmosphère immobile. Soit de la vitesse de la dt

source. On trouve alors :

où n’est l’indice de 1 atmosphère pour la radiation

qui lui parvient, déjà modifiée par le mouvement de la source, tandis que, dans le cas précédent, n était

l’indice primitif. Si le milieu est dispersif, ces deux

indices ne sont pas rigoureusel11ent identiques : en

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01911008010900

(3)

fait, ils différeront généralement très peu, mais nous

verrons qu’il n’en est pas toujours ainsi, et c’est

pour cela que je les désigne par des notations di ne- rentes.

Applications.

-

W. Michelson a remarque lui-

mêtne que la remarque indiquée plus haut était

applicable à divers phénomènes astronomiques, en particulier à certaines particularités présentées par le soleil. Il signale en effet les déplacements anormaux,

très grands dans certains cas, observés pour certaines raies près des taches et des protubérances. Les

savants qui les ont découverts, et qui cherchaient à lcs expliquer uniquement par le mouvement des gaz

produisant ces raies, étaient conduits parfois à

admettre des vitesses énormes, jusqu’à 500 km par seconde. W. Michelson remarque qu’on peut se dis-

penser d’admettre dans tous les cas ces vitesses qu’il

trouve exagérées. Il lui parait plus plausible que ces

changements soient dus, pour une part notable au moins, à des mouvements dans les gaz plus élevés et

non lumineux que les rayons traversent par la suite.

De tels mouvements, même dirigés à peu près nor-

malcment aux rayons, peuvent en effet modifier rapi-

dcment le chemin optique.

J’ajouterai que dans ces masses gazeuses traver- sées par les rayons, il peut se produire non seulement

des mouvements, mais des changements d’état, des

condensations notamment, accompagnant ces mouve-

ments eux-mêmes. Si par exemple une masse de vapeurs se refroidit et passe à l’état de gouttelettes liquides ou même de fines poussières solides (dont on

peut négliger l’influence sur la propagation de la lumière), les rayons qui la traversent doivent avoir leurs longueurs d’onde déplacées vers le violet. L’in-

verse se produirait dans le cas d’une volatilisation.

Si l’on réfléchit aux grandes épaisseurs traversée, on s’explique que de tels phénomènes peuvent persister,

sans changements appréciables, pendant tout le temps qne durent les observations.

Cas de la rotation solaire.

-

W. Michelson,

n’envisage dans son mémoire que ces phénomènes

accidentels observés en étudiant le soleil : on peut se demandcr si les mêmes considérations ne doivent pas intervenir dans l’étude spectroscopique du mouve-

ment régulier de rotation du soleil lui-même. On

peut prévoir en effet qu’en toute rigueur cette

influence des variations du chemin optique doit venir modifier d’abord la loi de répartition des vitesses radiales avec la distance au centre, puis la façon dont

les déplacements prévus pour les raies changent avec

la longueur d’onde.

Chercher à prévoir exactement quelles sont ces modifications, est un problème actuellement impos-

sible. puisqu’il suppose, sur l’atmosphère solaire, des

données que nous n’avons pas. Sa solution rigoureuse

nécessiterait d’aillenrs, comme on le verra, la consi-

dération de l’entrainement des ondes par un milieu

Cll mouvement. Mais on peut chercher a se faire une

idée tout au moins dn sens dans lequel elles s’exercent,

en examinant le cas, purement théorique, d’uiie sphère S entourée d’une atmosphère homogène tour-

nant avec cllo, liniitée par exelnple par une mince

enveloppe transparent.

.

Nous raisonnerons comme si cette sphère tournantc portait à sa surface un point envoyant une radiation

monochromatique’ et nous imaginerons qu’on suive

au spectroscope la raie correspondante, en déplaçaiit

le spectroscope pendant que la sphère tourne. En réalité, c’est autrcment qu’on fait lcs observatioiis :

on compare les positions des raies correspondant aux

divers points de l’image solaire, c’est-à-dire que, au

point du soleil que l’on observe, les sources lunii-

neuses se renouvellent à chaque instant. Mais comme

la lumière envoyée par chacune de ces sources se

comporte comme celle du point lumineux unique considéré, comme les variations du chemin optique

l’affectent de la même manière, l’assilnilation est

légitime.

Pour simplifier encore le problème, nous suppose-

rons provisoirement que l’indice n n’est pas modifié par le mouvement, et nous ferons d’abord la figure en négligeant les ré-

fractions à la sortie de l’atmosphère su p-

posée. On peut alors calculer aussitôt

(fig. 1), pour chaque position du point considéré, la valeur

du chemin optique

et l’expression cor- respondante de l’ef-

fet Dôppler Fizeau.

Sans donner la for- mule exprimant la

solution de ce pro-

blème, j’indique Fig. 1.

seulement ce résul-

tat : l’effet Düppler Fizeau est plus grand 2, et croit un

peu plus vite à mesure qu’on s’éloigne du centre, que s’il n’y avait pas d’atmosphère. Au bord de l’image,

il est égal à n fois la valeur qu’il aurait si on suppri-

mait cette atmosphère. Si l’on admet que l’indice est très voisin de l’unité, la correction tenant à la pré-

sence de l’atmosphure serait donc insignifiante.

,

Nous avons négligé les réfractions. On pourrait en

1. Cette sphère S corrcspondra donc au puurtour, assicnilé a une surface définie, de cette coiiche due renversement à partir

de laquelle le spectre de la lumière émise contient les repères constitués par ](-s l’aies noires.

2. Je supposc l’imticu plus grand que l’unité.

(4)

tenir compte dans le cas théorique supposé : on peut

en effet, sinon analytiquement, du moins graphique-

mcnt, chercher ici

encore comment varie en fonction du temps, le chemin

optique, ou ce qui

revient au même, la valeur de n Bb + bB’

(fi g. 2). Mais en réalité, l’atmo- sphère n’étant pas

homogène, l’indice

de réfraction dimi- nuant par exemple

à partir de la sphère S, le problème réel

Fig. 2. serait plus compli- qué. Il suffit de re-

marquer que l’on peut s’attendre à trouver, pour cer- taines régions de l’image solaire, la partie cur- viligne du trajet prend plus d’importance relative, un

effet D5ppler plus grand que celui calculé précédem-

ment, sans tenir compte des réfractions.

Si ces réfractions interviennent et jouent un rôle important, comme Julius notamment l’avait supposé,

ce due nous verrions en regardant le soleil serait une

véritable anamorphose, une image déformée, surtout près des bords, nous pourrions voir notamment

des points qui, sans la réfraction, seraient invisibles de la Terre. La durée de la rotation

-

el supposant qu’on puisse la déterminer avec précision (comme

si l’on avait par exemple un repère, tel qu’une tache,

assez bien défini)

-

changerait avec sa distance à l’équateur solaire, elle changerait même avec la lon-

gueur d’onde, si l’atmosphère est dispersive.

On ne sait pas actuellement si ces réfractions exis- tent et jouent un rôle appréciable. Si elles existent,

il en résulte, au point de vue de l’effet Düppler Fi-

zeau, une première conséquence, signalée récemment

par M. Pérot, et que l’on trouve en se plaçant à

un point de vue purement géométriquc : M. Pérot

remarque que le rayon ayant changé de direction

entre le point de départ de son trajet curviligne et la partie rectiligne qu’il décrit ensuite pour arriver a la Terre, l’effet Dôppler nous renseigne sur la compo- sante de la vitesse du soleil dirigée suivant la direc- tion du rayon lumineux près de la soiii-ce. Mais ce

n’est pas tout : il faut encore tenir compte de l’alté- ration progressive que les périodes vibratoires subis- sent ultérieurement par suite de la variation con- tinuelle qu’éprouve le chemin optique. Il n’y a aucune

raison décisive, ce me semble, pour négliger ce second

effet. Admettre que les rayons s’écartent notablement de la propagation rectiligne, c’est admettre que les

1. PÉROT, C.. R., i5f fi910) 848.

valeurs des indices diffêrent de l’unité de quantités

sensibles : il faut donc alors tenir compte de Feuet

clue les milieux réfringents traverses exercent eux-

mêmes sur la longucnr d’onde Cet eflet con-

tribuera à changer les lois de r elfet Hi.pp1er; pour cette raison encore (étant donne que les indices ne sont pas les mêmes pour les diverses couleurs) lcs changements subis par des raies de même origine ne

varieront plus proportionnellement a la longueur

d’onde primitive.

La question est donc de savoir si les indices diffé-

rent de l’unité de quantités sensibles. C’est ici qu’in-

tervient la dispersion anomale sur laquelle M. Julius

a insisté, d’abord en faisant remarquer qu’elle pou- vait augmenter t’effet des réfractions supposées, puis plus récemment ici-même 1 en cherchant à montrer que la diffusion peut intervenir, qu’elle peut élargir

les raies d’une façon dissymétrique.

BPaucoup d’astronomes estiment que M. Julius, au moins sous la première forme qu’il avait donnée à sa

théorie, s’exagérait l’importance du rôle joué par la

dispersion anomale : il n’en est pas moins vrai que

ce rôle doit être examiné a priori, puisque les rayons

venus du soleil traversent précisément des milieux

ou se trouvent certains au moins des vapeurs pré-

sentes dans la couche où se produit le renversement

des raies. Du moment que la dispersion de ces

milieux peut être anomale au voisinage de certaines

raies de Frauenlofer, cela suffit pour qu’on se

demande si cette dispersion anomale intervient dans l’effet Dôppler lui-même.

Effet Dtippler et dispersion anomale. - Je

rappelle que la dispersion anomale des gaz dans les différents cas étudiés, présente toujours les mêmes caractères, ceux qui avaient été reconnus au voisi- nage des raies D par Henri Becquerel. On est conduit

Fig. j.

â assimiler la courbe de dispersion au voisinage de

lu raie, aux deux branches d’une hyperbole dont une

asymptote serait parallèle à l’axe des n. Du côté rouge du maximum d’absorption la courbe s’élève rapide-

ment, du côté violet elle s’ahaisse comme le montre

1. W. II. JULIUS, Le Radium, 7 1910, 2RI.

(5)

la fiburc î on a supposé, pour simplifier, que

l’indice, loin de la raie de part et d’autre, était égal à

1 unité. Dans la région centrale de la raie les ohser- vations ont été jusqu’ici impossibles. Comme il y a

quelque difficulté, ce me semble, à admettre des valeurs infinies et négatives de l’indice, je croirais plus volontiers que la courbe ressemble, dans la par- tie étroite jusqu’ici inconnue, a celle trouvée pour les liquides ou les solides absorbants, c’est-à-dire

qu’entre un maximum et un minimum de l’indice, celui-ci reprend des valeurs normales. Mais au point

de vue qui nous occupe, il suffit d’admettre, ce qui

est un fait expérimental, que si l’on se rapproche

assez près du milieu de la raie du côté rouge, on

observe de grandes valeurs de l’indice, et que c’est l’inverse quand on pénètre dans la raie du côté

violet.

On peut alors revenir aux deux cas simples, où il s’agit d’un sÎlnple mouvement de translation d’une

paroi ou de la source, que j’ai examinés dès le début.

Tous deux ont l’intérêt qu’ils correspondent à des expériences possibles 1, j’examinerai seulement le second, parce qu’il semble correspondre u une expé-

rience qui a été faite.

Supposons que la source émette une raie, que le gaz au repos qui l’entoure absorbe cette raie et pré-

sente la dispersion anomale. Si la source se rap-

proche de l’observateur, l’indice n’ qui figure dans la

formule donnée plus haut

correspond à une période apparente plns courte que la période primitive, il est donc sensiblement plus petit que l’unité; l’effet Düppler sera donc diminué par la présence du milieu absorbant, et cela d’autant

plus, jusqu’à une certaine limite au moins, que la valeur de la vitesse sera plus faible. Au contraire, si la source s’éloigne de l’observateur avec la même

vitesse, l’indice n’est notablement plus grand que l’unité, l’effet Doppler est accru.

C’est précisément de cette façon que Dufour 2,

à qui est due cette considération de la dispersion ano-

male dans l’effet Doppler, explique les faits qu’il a

observés en faisant tourner rapidement un arc au mercure disposé convenablement dans un champ magnétique qui le fait tourner très rapidement. lue déplacement des raies (ou plutôt des franges) obser-

idées est environ deux fois plus grand lorsqu’on exa-

1. Le premier cas pourrait être réalise par une expérience analogue à celle de Bélopolsky. Un sait que Bélopolsky a été le premier à chercher à mettre en évidence l’effetDüppler par une

expérience optique de laboratoire : il faisait varier rapidement

par des réflexions le cliemin parcouru dans 1 air entre la source et l’observateur l Astroph. Journ., 13 (1901) 15]. On remplace- rait, sur la partie variable du trajet, l’air par un milieu réfrin- gent.

2. DUFOUR, C. Il., £5i (1910) 62.

mine le côté de 1 arc qui s’éloigne de l’observateur : c’est ce dont M. I)ufour rend compte en admettant

que la partie mobile de l’arc est entourée d’urne couche absorbante sensiblement au repas.

Il serait boit de s’assurer que la vapeur de mer-

cure présente hien, dans la région spectrale utilisée,

la dispersion anomale; de se demander aussi si une

telle dissymétrie dans l’effet Doppler, et une influence analogue de la dispersion anomale, n’interviennent pas dans les expériences récentes que l’on a faites, comme

on sait, sur l’efl’et Doppler dans le cas des rayons

canaux ou des rayons anodiques.

Enfin, on peut remarquer que des mouvements

l’apides et irréguliers d’une source, au sein d’une

atmosphère ii dispersion anomale, doivent avoir pour effet de déplacer vers le rouge le « centre de gra- vité » de la raie correspondante, transmise par cette

atmosphère. On pourrait même être tenté d’expli-

quer en partant de là, par les mouvements molécu- laires eux-mèmes, le déplacement des raies verts le rouge, produit par un accroissement de pression,

que Humphreys a découvert. Ce déplacement a bien

les caractères d’un élargissement dissymétrique, il

s’effectue hien dans le sens auquel on pourrait s’at-

tendre, mais il parait difficile d’interpréter de celle l’açon le fait que c’est la pression totale qui entre en ligne de compte, et non pas la pression de la vapeur même qui émet les raies étudiées.

Si l’on passe maintenant au cas de la rotation solaire, en examinant l’influence possible de la dis-

persion anomale, on trouve que le problème se conl- plique, parce qu’il n’est pas légitime, en toute rigueur,

d’admettre comme on l’a fait plus haut, que l’indice n’est pas modifié par le mouvement de l’atmosphère.

Sans doute l’atmosphère est entrainée elle-même par le mouvemcnt de rotation, mais même s’il n’y a pas de glissement relatif des couches superposées, l’ell’et

n’est pas exactement le même que si on avait un

simple mouvement de translation : les vitesses aux

différents points ne sont pas les mèmes, et leurs composantes suivant le rayon sont différentes. Lors-

qu’un rayon que l’observateur recevra plus tard passe

en un point M de l’atmosphère, ce point M reçoit des

vibrations qui n’ont plus la péribde primitive, mais

une période apparente qui en diffère déjà. Or dans

le milieu supposé un très léger changement de période peut produire un changement notable de l’indice.

Je ne crois pas qu’il soit utile de reprendre, en

1. Ajoutons que pour traiter complètement le problème il

faudrait tenir compte de l’efl’et Fizeau (entraînement des ondes) qui intervient lorsque le milieu où la lumière se propage est eu mouvement par rapport à la source. La vitesse des ondes

(L. Rayleigh, Gouy) dans un rnilieu qui se meut avec une vitesse

dont la composante normale aux ondes est v est donnée (cf. DmiDE, Le/tl’buch deî- Optih, 1re éd. p. 127 ou WOOD, Phys. Optics,

p. 526) par

(6)

tenant compte de ces considérations, même les pro- blèmes théoriques indiqués plus haut, et de recher-

cher a priori si l’on peut s’attendre à des effets dont 1 ordre de grandeur soit acceptable.

Il est plus intéressant, je pense, de remarquer qu’il y a un moyen expérimental de voir si la disper-

sion anomale intervient, d’une façon générale, dans les

observations astronomiques, de savoir notamment si elle explique certains faits paradoxaux constatés par-

fois dans l’étude des vitesses radiales 1.

Ce moyen consisterait à rechercher systématique-

ment si les anomalies constatées s’observent précisé-

mcnt sur les raies près desquelles la dispersion ano-

1. Diverses raies, mème de même origine, conduisent à des vitesses calculées différentes.

male est le plus marquée. Les recherches (encore trop

peu nombreuses) sur la dispersion anomale montrent

en effet, que son influence n’est pas également nette

au voisinage des diverses raies d’un méme corps : c’est ainsi que Ladenhurg et Loria’ ont réussi à la

mettre nettelnent en évidence pour l’hydrogène près

de la raie rouge, lnais ils n’ont pu dans les mêmes conditions la constater avec certitude au voisinage de

la raie bleue. Ici encore, la comparaison des observa- tions astronomiques et des recherches de laboratoire pourra être fructueuse.

[Manusct’tt. reçu le 15 décembre 1910].

1. LADENBURG et J.OHTA. Ber. cl. t/CM/66’A. pltys. Gescll., i0

(1908) 858.

Sur J’absorption de l’hélium dans les sels et dans les minéraux

Par A. PIUTTI

[Université de Naples.

-

Laboratoire de Chimie.]

Dans ma note sur les inittéi-aîix non radioactifs

contenant de r héliunl1, j’ai posé la question sui-

vante: l’hélium s’est-il formé avec le temps par suite des transiormations atomiques des éléments dont sont

composés ces minéraux, ou a-t-il été simplement

absorbé de l’atmosphère lorsque ceux-ci étaient à l’état liquide, en y restant inclus après leur solidi- lication 2.

Ne possédant pas encore les moyens propres il donner une démonstration expérimentale à l’appui de

1. Le lladitun, 7 (1910) 146-149.

2. ill. TILDEY (Pl’oc. lioy. ,Soc., 19-1549) et après lui

11. R»rsEV, ont déjà fait des expériences avec la clévéite dans le but de voir si des minéraux qui contenaient de l’hélium pour raicnt en absorber de nouveau, après avoir été privés de ce gaz par la chaleur sous pression, ou il la pression ordinaire à 100"

en présence des mêmes gaz qu’ils avaient dégagés.

Un échantillon de ce minéral délaarrassé de l’hélium par la chaleur à 4000 dans le vide, a été maintenu par 1B1. Tilden peu dant 18 hem es à 100° et à 7 atmosphères en présence de cc

gaz exempt d’acicic carbonique et de vapeur d’eau. Après ce traitcment le minéral eliautré à 360° donnait encore un peu d’héliuum, tandis que 1’uranate de plomb artificiel, dans lcs mèmes conditions, rl’cn donnait pas du tout. Les expériences de

)I. Tilden ne donnent pas une preuve de l’absorption, parcc

qu’elles ne démontrent pas que le dégagement ultérieur de

l’hélium ne provient pas de la partie restée dans le minéral

après la première chautfe, et en elfet la même expérience répé-

tée par lI. Iiamsay, à la pression ordinaire et à 100o a conduit

il un résultat négatif, tandis que les expériences de M. TRAVERS [Proc. Roy. Soc., 64 (1899) 14I] et de 31. Strutt [Le Radium, 5 (1908) 205J montrent que seulement une partie de l’hélium

se dégage dans la calcination; les expériences plus récentes de M. Orson WOOD [Pi-oc. Roy. Soc., 84 (1910) 20-78] sur le déga- gement de l’hélium des minéraux par la chaleur montrent qu’il

faut atteindre au moins 1200° et eliauffer pendant un temps

assez long pour avoir un dégagement complet d’hélium.

cette dernière hypothèse avec les mêmes minéraux

non radioactifs dans lesquels j’avais trouvé de l’hélium,

c’est-à-dire avec les tourmalines, les béryls et la castorite, je me suis borné à apporter une contri-

bution à ce problème difficile en employant des

minéraux faciles à fondre.

Le nombre de ces minéraux est très restreint, ct ,jc

n’ai pu pratiquement employer que la stibine de Oshoiu Nugori (Japon), n’ayant pu réussir à maintenir à l’état fondu pendant le temps nécessaire les trois

ou quatre grammes de cryolite ou de natrolile soumis à l’expérience. J’ai pu étudier, au contraire, avec profit des sels convenablement choisis, que j’ai fait

cristalliser d’une solution maintenue dans un milieu â’hélium pur et que j’ai fondus dans des conditions

que j’indiquerai plus tard. Dans un mémoire plus développé, je décrirai les appareils que j’ai employés,

et je me borne actuellement à exposer quelques-unes

des expériences que j’ai faites.

Alors que les cristaux de sulfate de potassium déposés sur un fil de platine, dans l’espace d’un mois, par une solution aqueuse qui se concentrait lentement dans une atmosphère d’hélium pur n’ab- sorbent pas du tout ce gaz, la stibine, le borax, l’anhydride borique, les sels de phosphore, le tung-

stène et le mohbdate de sodium donnent un résultat tout dînèrent. 5 grammes de chacune de ces sub- stances, qui dans l’essai u blanc ne révélaient pas trace d’hélium, ont donné dans la recherche par la méthode et l’appareil décrits ailleursl, après fusion

1. Le Radium, 7 (1910) 142-146.

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