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Submitted on 1 Jan 1974
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LUMINESCENCE DES GAZ RARES SOLIDES EXCITÉS PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE
A. Bonnot, F. Coletti, J. Debever, J. Hanus
To cite this version:
A. Bonnot, F. Coletti, J. Debever, J. Hanus. LUMINESCENCE DES GAZ RARES SOLIDES EX-
CITÉS PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE. Journal de Physique Colloques, 1974, 35 (C3),
pp.C3-49-C3-52. �10.1051/jphyscol:1974309�. �jpa-00215557�
JOURNAL DE PHYSIQUE Colloque C3, supplément au no 4, Tome 35, Avril 1974, page C3-49
LUMINESCENCE DES GAZ RARES SOLIDES EXCITÉS PAR BOMBARDEMENT ÉLECTRONIQUE (*)
A. BONNOT, A. M. BONNOT, F. COLETTI, J. M. DEBEVER et J. HANUS Groupe de Physique des Etats Condensés (**)
Département de Physique, 70, route Léon-Lachamp, 13009 Marseille, France
Résumé.
-Nous avons étudié la luminescence des gaz rares solides excités par bombardement électronique. La partie haute énergie du spectre comprend des raies très fines a une énergie compa- rable à celle de l'exciton libre observé en réflectivité ou en absorption et une ou plusieurs bandes larges environ 1,5 eV en dessous des raies fines. Les raies fines sont dues à la recombinaison d'exci- tons libres ou faiblement piégés. Les bandes larges sont émises par des excitons molécuIaires, formés d'atomes excités autopiégés sur un atome voisin dans son état fondamental. La différence de 1 à 2 eV entre la raie de résonance atomique et la bande de luminescence du solide est due en partie a l'énergie de liaison de I'exciton moléculaire et en partie à l'énergie potentielle de répulsion dans l'état final entre les deux atomes à une distance nettement inférieure a la distance interatomique a l'équilibre.
Abstract.
-We have studied the luminescence spectrum of the electron excited solid rare gases.
The high energy spectrum includes iyvery sharp lines close to the free exciton observed in reflectivity and absorption experiments and ii) one or two broad bands 1.5 eV below the excitonic lines. The sharp lines are due to the radiative decay of free or weakly trapped excitons, the broad bands are from molecular excitons made of an exciton self trapped on a neighbouring atom in its ground state. The 1 to 2 eV energy difference is accounted for by the binding energy of the molecular exciton and the final state repulsive energy of the two ground state atoms at a distance quite shorter than the equilibrium distance.
Nous présentons ici une revue rapide de nos travaux sur la luminescence des gaz rares solides. Ces dernières années ont vu un développement important de l'étude des gaz rares en phases solide, liquide ou gazeuse sous pression, ceci pour plusieurs raisons :
a ) Le développement des techniques ultraviolettes et principalement l'utilisation du rayonnement syn- chrotron des électrons qui permettent l'étude des coefficients d'absorption [Il ou de réflexion [2] sur une large gamme de fréquence.
b) La possibilité de réaliser des sources cohérentes ultraviolettes sur les raies moléculaires des gaz rares en phases liquide ou gazeuse sous pression [3].
c) Plus fondamentalement, les gaz rares présentent des spectres d'émission [4] et d'absorption avec cer- taines caractéristiques qui dépendent peu de la phase dans laquelle ils sont, ceci est lié au caractère très localisé des excitations élémentaires : le rayon de Bohr du niveau fondamental de l'exciton est plus petit que la distance interatomique dans le solide ; dans le solide et dans le liquide un atome excité s'autopiège sur un atome dans son état fondamental pour former un complexe excitonique stable, tout à fait comparable à la molécule observée dans les gaz rares sous pression.
(*) En partie supporté par un contrat D. R. M. E.
(**) ERA associée au C . N. R. S.
Nous excitons le solide par des impulsions électro- niques de 10 à 25 keV et de quelques microsecondes.
L'intensité est inférieure à 10 mA et le taux de répé- tition limité à 10 kHz.
Nous formons nos échantillons de deux façons : on bombarde la partie froide (- 10 K) d'un cryostat avec un jet gazeux et on dépose un film mince, sous une pression partielle de gaz qui n'excède pas 5 x IOF5 torr. Dans le cas du xénon que nous avons plus étudié que les autres gaz, les raies vers 1 500 ,&
sont typiquement 1000 fois moins intenses que la bande vers 1 700 A et les trois raies fines sont d'inten- sités comparables. Nous avons constaté qu'en dépo- sant à plus haute température, nous avions des raies haute énergie plus intenses et en recuisant le cristal nous obtenions une raie vers 1 480 A plus intense que les deux autres. Ces considérations et l'évolution de l'intensité en fonction de la température et de l'inten- sité du bombardement nous conduisent à penser que notre film est de mauvaise qualité cristalline et nous avons abandonné cette technique de croissance qui est pourtant la seule utilisée par les autres chercheurs.
Pour déposer le crystal, nous appliquons une chambre de cristallisation sur la queue froide d'un cryostat, sur laquelle on introduit le gaz rare sous une pression de 1 torr. L'intérêt de la chambre de cristal- lisation est de limiter la fuite de gaz vers le cryostat
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1974309
C3-50 A. BONNOT, A. M. BONNOT, F. COLETTI, J. M. DEBEVER ET J. HANUS
FIG. 1. - Spectres de luminescence' du xénon et du krypton. FIG. 3.
-Spectre de luminescence du néon.
et de pe~mettre ainsi de déposer un cristal à plus haute température, dans des conditions aussi proches que possible de l'équilibre solide-gaz sous 1 torr, (soit 100 K pour Xe, 70 K pour Kr, 50 K pour Ar, 13 K pour Ne).
Avant d'escamoter la chambre de cristallisation, nous baissons la température de la queue froide du cryostat de façon à travailler à des pressions de IO-*
à IO-' torr suivant la température de l'échantillon.
Cette limite nous est imposée par le bombardement électronique, elle est de 75 K pour le Xe, 50 K pour le Kr, 35 K pour l'Ar et 11 K pour le néon. L'épais- seur des cristaux obtenus peut être de quelques cen- taines de microns. Dans ces conditions, nous obtenons les spectres des figures 1, 2 et 3. Nous remarquons que les raies fines à une énergie comparable à celle de I'exciton sont comparables en intensité à la large bande 1 à 2 eV en dessous, l'énergie émise dans les raies fines étant au mieux le 1/10e de celle dans la bande. Le néon fait exception, la bande large étant peu marquée à basse température. Nous discuterons ici les raies haute énergie et la bande large. Les gaz utilisés sont purs à 99,95 % mais contiennent les autres gaz, ainsi les structures à 1 500 et 1 750 A dans l'argon sont très semblables à celles du xénon et sans doute liées à des impuretés de xénon dans la matrice d'argon.
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