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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00235496

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00235496

Submitted on 1 Jan 1956

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Luminescence dans les solides électroniquement actifs

Humboldt W. Leverenz

To cite this version:

Humboldt W. Leverenz. Luminescence dans les solides électroniquement actifs. J. Phys. Radium,

1956, 17 (8-9), pp.612-615. �10.1051/jphysrad:01956001708-9061200�. �jpa-00235496�

(2)

LUMINESCENCE DANS LES SOLIDES ÉLECTRONIQUEMENT ACTIFS

Par HUMBOLDT W. LEVERENZ,

R. C. A. Laboratories, Princeton, New Jersey.

Summary. 2014 There are three basic electronic activities in phosphors and other electronically

active solids. These activities are 1) orientation of spin, 2) excitation leading to radiation, 3) unilateral displacement. Atomic interaction provides, through chemical synthesis, effective

means for modifying, controlling and combining these activities. Research in this field has made many physical phenomena tractable and useful, and has afforded greater understanding of the

fundamental natures of solids and of luminescence.

LI JOURNAL PHYSIQUE RADIUM 17, 1956,

Il est extrêmement important de savoir modifier et contrôler le comportement des électrons dans les solides. Notre meilleur moyen pour cela réside dans l’interaction des atomes : cela pose à la fois des

problèmes d’ordre physique et chimique [1]. On

modifie le comportement d’un électron de valence

en agissant sur les atomes voisins. Ce procédé est

couramment employé dans les recherches sur les

phosphores : différentes impuretés (activateurs ou pièges) incorporées dans différents cristaux mon- trent des comportements électroniques différents.

A bien des égards les phosphores servent de test

au comportement des solides électroniquement

actifs.

Les trois activités électroniques fondamentales sont :

1) l’orientation des spins des électrons ; 2) l’excitation d’électrons, pouvant entraîner l’émission de radiation ;

3) le mouvement des électrons.

Nous allons discuter ces trois activités dans leurs relations avec la luminescence.

1. L’orientation des spins des atomes voisins,

parallèles ou antiparallèles, provoque le ferro-

magnétisme ou l’antif erromagnétisme. Pour un

solide ferromagnétique (fer), avec 1023 atomes /cm3

et 2 porteurs par atome, le moment magnétique

total serait :

On rencontre le ferromagnétisme, non seulement

dans les métaux et alliages conducteurs, mais aussi

dans des spinelles semi-conductrices et presque isolantes [2].

Les interactions entre spins interviennent dans les phosphores, tels que Si04Zn2(Mn) rhomboé- drique, activés par un élément de transition avec

spins non saturés. On observe deux effets liés au

spin :

Cl) APPARITION DE LA LUMINESCENCE due à certains états où les couches internes sont excitées de manière à regrouper les spins [3]. D’après la règle de Hund, en effet, l’état à spins saturés est

un état excité. Mais la nature de la liaison inter-

atomique peut aussi intervenir (voir plus loin).

b) SUPPRESSION DE LA LUMINESCENCE par inter- action des spins d’atomes différents, d’où à la fois

décroissance du nombre d’états excités suscep- tibles d’émettre et de la probabilité de transition radiative (en permettant les transferts d’énergie) [4]

D’une manière générale, quand l’excitation est

bien localisée, on a une forte probabilité d’émission lumineuse, si elle est délocalisée par suite des trans-

ferts, on a une forte probabilité d’émission de

phonons.

Les atomes d’un solide ferromagnétique ou anti- ferromagnétique, qui interagissent fortement, sont

de mauvais luminogènes ; les bons phosphores sont diamagnétiques ou paramagnétiques.

2. L’excitation électronique peut produire : a) par un processus direct, de la luminescence,

s’il y a absorption dans des états énergétiques loca-

lisés susceptibles d’émettre ;

b) par un processus indirect, de la radiation thermique, s’il y a dégradation de l’énergie

absorbée en phonons de basse énergie, ces phonons pouvant mettre les atomes en mouvement et pro- voquer l’émission par incandescence.

L’intensité de luminescence maximum observée pour un phosphore tel que Si04Zn2(Mn), avec 2,4.102° ions Mn par cm3 (1 atome activateur pour 350 atomes du réseau), est [5]

Lsous excitation continue,--., 10211 photons cm-3s-1. (3)

"-’ 2 .1020 eV cm-3s-1. (4)

L sous excitation ’pulsée - 4 . 1 022 photons cm-3s-1. (5)

N 8 .1022 eV cm-3s-1. (6)

La comparaison des 4.1022 photons/cm3/sec aveo

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001708-9061200

(3)

613

les 2,4.102° atomes de Mn par cm3 montre que cha- que atome est excité et émet en moyenne chaque 0,006 seconde. Ce temps est du même ordre que le temps de déclin d’environ 0,01 seconde.

Pour un produit de rendement s sous excitation

continue, à saturation, le maximum Lm, de pho-

tons d’énergie hv émis, est relié au nombre 8 de

centres émetteurs par unité de volume et à la durée de vie moyenne par : [21]

Lm sous excitation continue

=

ehv8-1 eVcm-Bs-1. (7) Sous excitation pulsée, quand l’intervalle entre deux pulsations est beaucoup plus élevé que le le facteur déterminant est 8 [21] :

Lm sous excitation pulsée N 8 (8) On voit apparaître ici le rôle fondamental de la constante de temps de la luminescence. Pour une transition permise dans un atome isolé, la vie

« naturelle » rf de l’état excité est reliée à la pro- babilité de transition .P par unité de temps et à

la demi-largeur naturelle d’émission Av par

La théorie classique donne pour une radiation de fréquence vo et de longueur d’onde Xo cm (1) :

d’où la largeur en énergie :

et d’après le principe d’incertitude la valeur mini-

mum de Tf est

Des équations (14) et (15) on déduit pour

Dans les vies observées Te, on doit distinguer

une partie purement radiative (indépendante de la température) et une partie due à un processus non radiatif en compétition, dépendant exponentiel-

lement de la température [7]

(1) La théorie quantique donne

où tl. est l’élément de matrice du moment dipolaire ; la

valeur classique pour 1.

=

6 000 À correspondrait à

y - 6.10-18 ues.

Les valeurs de la partie radiative s’étendent entre 10-8 s et 10-1 s [8]. On diminue Te, en dimi- nuant le rendement,

a) en introduisant l’activateur en ..concentra- tion supérieure à l’optimum (ce qui diminue E);

b) en augmentant la température T [9].

On peut aussi agir sur la probabilité de la tran-

sition radiative

,

a) en utilisant des transitions interdites dans l’atome isolé ;

b) en perturbant l’atome par l’action d’atomes voisins.

Le tableau suivant indique dans quelle mesure

on agit ainsi sur la vie de l’état excité :

TABLEAU I

VIES T DE L’ETAT EXCITÉ DE DIFFÉRENTS PHOSPHORES

ACTIVÉS PAR LE MANGANÈSE EN CONCENTRATION PONDÉ..

RALE DE 0,3 % ENVIRON [10].

On identifie [11] la transition radiative inter- venant dans les solides ci-dessus à 4 G -- gS. Cette transition comporte un regroupement des spins de

la couche interne incomplète 3d de l’ion Mn (2+) :

Cette transition, normalement interdite, devient permise par suite du couplage spin-orbite [12] qui

amène un mélange des états sS et 4P. La probabi-

lité d’émission pour un ion Mn2+ isolé serait

où A est le coefficient de couplage spin-orbite

entre les deux états 4P et 68 (A , 80) et Av leur séparation (26 800 cm-1). D’où « - 0,001 s. Dans

un solide Av et r sont plus grands.

La nature de la liaison (ionique, covalente ou

(2 ) Les parenthèses (2+) indiquent que la liaison est

partiellement covalente.

(3) La constante de temps du déclin pour ZnS(Mn) n’est

pas purement radiative, car la valeur mesurée décroit

aux fortes intensités d’excitation [10]. D’après R. H. Bube,

néanmoins, la constante de temps radiative est de cet

ordre.

(4)

intermédiaire) et la valeur de l’énergie de liaison

entre les atomes du réseau de base agissent aussi

sur T. On fait croître T pour un luminogène donné

en utilisant un cristal de base :

a) à énergie de liaison plus faible ; b) à liaisons moins covalentes;

c) dont les atomes voisins du luminogène sont

plus légers.

,

Considérons maintenant la période de montée de la luminescence, Pour un phosphore à déclin expo-

nentiel, la loi de montée s’écrit [13] :

où s est proportionnelle à l’excitation et No est

la densité des centres luminogènes. La constante de temps de la montée est proportionnelle à Te quand

a est très faible, et diminue quand 6 croît.

On a discuté ailleurs l’in iluence des pièges sur

la durée du déclin [14] et les moyens d’agir sur

les longueurs d’onde d’émission [20].

3. Le mouvement des électrons dans les solides est en relation avec leur rôle comme porteurs de charge et d’énergie. On sait qu’il apparaît, dans

les phénomènes de ferroélectricité, pyroélectri- cité, piézoélectricité, conductibilité, semi-conduc-

tibilité, photoconductibilité, émission thermio-

nique, effet photoélectrique, émission secondaire.

Les phénomènes diélectriques impliquent les dépla-

cements des électrons liés et ceux de conductibilité,

les déplacements des électrons libres dans le solide.

.Quand les électrons sortent du solide on a les

phénomènes d’émission.

Estimons l’ordre de grandeur de ces déplace-

ments. Un isolant tel que BaO peut fournir un

courant de 100 A /CM2 en émission thermionique pulsée [16]. La densité du courant électronique est

alors

-

Si leur énergie moyenne est kT, le flux d’énergie

est à 12000 K

Pour avoir émission lumineuse dans les phos- phores, il faut localiser l’énergie d’un quantum

assez élevé ("-’ 3 eV) pendant un laps de temps égal à la durée de vie de l’état excité [17]. Cela se

réalise le mieux dans les solides où il faut une

énergie de plus de 30 kT pour produire des élec-

trons libres. Pour qu’un corps soit luminescent à

température ordinaire, il faut donc que la largeur

de la bande interdite soit supérieure à 1 eV, et il

est préférable qu’elle dépasse 3 eV pour avoir un

rendement assez fort dans le visible. Ainsi les bons

phosphores sont des isolants ou de médiocres semi- conducteurs.

Le mouvement des électrons n’est pas en prin- cipe nécessaire à la luminescence. Le processus fon- damental donnant lieu à la luminescence est une

excitation localisée suivie d’une émission loca- lisée. Mais il existe des cas où

a) l’excitation résulte du mouvement des élec- trons (cathodo-luminescence [18], excitation par

/

rayons X, électroluminescence [19]) ;

b) le déplacement des électrons intervient entre les processus d’absorption et d’émission ; il peut y avoir capture par les pièges au cours de ce mouve-

ment (phosphores à déclin non exponentiel).

-

La possibilité du mouvement des électrons aug- mente encore la diversité des phosphores. L’inter-

valle d’énergie des électrons capables d’exciter la cathodoluminescence s’étend de près de zéro [20]

à de nombreux MeV. La capture par les pièges per- met de faire varier les durées de vie depuis 10--8 s jusqu’à plusieurs années. Peut-être faut-il voir

dans cette diversité un encouragement à de nou- velles recherches.

DISCUSSION

1. Dr F. E. Williams (Schenectady).

-

Dans l’expression (19) de la probabilité d’émission pour

un ion de manganèse, le Dr Leverenz ne tient pas

compte de l’effet de la règle de sélection des parités.

C’est une règle plus forte que la règle de spin.

Comme les états avant et après l’émission ont la même parité, la probabilité d’émission pour l’ion isolé est réduite dans le rapport (-rl,)2 _- 10-8.

C’est le rayonnement quadripolaire. Nous avons

attribué l’augmentation de la probabilité de cette

transition du manganèse dans un solide à un champ asymétrique : peut-être une vibration asymétrique

du réseau, peut-être une lacune près du Mn (Brit.

J. App. Phys., S, 1954). Ces idées expliquent l’origine de la grande différence entre les proba-

bilités d’émission du Mn dans ZnF2 et dans KCI,

ainsi que la faible influence de la température sur

cette transition.

2. Dr H. W. Leverenz.

-

Le point essentiel

de ma communication, en ce qui concerne les

centres luminescents Mn2+ dans divers cristaux où l’ion Mn2+ a différents atomes (ions) comme plus proches voisins, est que la durée de vie de l’état excité peut subir de très grandes variations (de 0,1 s

à moins de 0,0005 s). Non seulement les plus proches voisins influent sur le couplage spin-orbite

à l’intérieur de l’ion Mn2+, mais encore ils con-

tribuent au couplage spin-orbite dans les tran-

sitions d’électrons excités hors des ions Mn2+. Le

couplage spin-orbite en dehors des ions Mn 2+ croît :

(5)

615

a) avec le degré de la liaison covalente des plus proches voisins avec le Mn 2+ ; et

b) avec la masse atomique des plus proches

voisins.

Il est curieux que Mn2+ puisse être incorporé

. comme centre luminescent à la place de Zn2+

dans de nombreux composés du zinc, y compris ZnS

et ZnSe, mais pas dans ZnO.

-

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