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Nouveaux interféromètres large bande pour l’imageriehaute résolution : interféromètre fibré hectométrique ;utilisation des Fibres à Cristaux
Photoniques
Sébastien Vergnole
To cite this version:
Sébastien Vergnole. Nouveaux interféromètres large bande pour l’imageriehaute résolution : inter- féromètre fibré hectométrique ;utilisation des Fibres à Cristaux Photoniques. Optique / photonique.
Université de Limoges, 2005. Français. �tel-00012003�
UNIVERSIT ´ E DE LIMOGES
Ecole doctorale Sciences - Technologie - Sant´ ´ e Facult´ e des Sciences et Techniques
Ann´ ee : 2005 Th` ese N˚ 27-2005
TH` ESE
pour obtenir le grade de
Docteur de l’Universit´ e de Limoges
Discipline : ´ Electronique des Hautes Fr´ equences et Opto´ electronique
Pr´ esent´ ee et soutenue par S´ ebastien VERGNOLE
le 20 septembre 2005
Nouveaux interf´ erom` etres large bande pour l’imagerie haute r´ esolution : interf´ erom` etre fibr´ e hectom´ etrique ;
utilisation des Fibres ` a Cristaux Photoniques
Directeur de Th` ese : Fran¸cois REYNAUD
Composition du jury Pr´ esident :
Jean-Philippe BERGER Astronome, LAOG, Obs. de Grenoble Rapporteurs :
Jean-Pierre HAMAIDE Directeur du centre d’investissement Networking and Optics, Alcatel Research and Innovation, Marcoussis
Denis MOURARD Astronome, Obs. de la Cˆ ote d’Azur Examinateurs :
Guy PERRIN Astronome, LESIA, Obs. de Paris Fr´ ed´ eric LOURADOUR Professeur, IRCOM, Limoges
Philippe ROY Charg´ e de Recherche CNRS, IRCOM, Limoges Directeur de th` ese :
Fran¸ cois REYNAUD Professeur, IRCOM, Limoges Co-Encadrant de th` ese :
Laurent DELAGE Maˆıtre de Conf´ erences, IRCOM, Limoges
UNIVERSIT ´ E DE LIMOGES
Ecole doctorale Sciences - Technologie - Sant´ ´ e Facult´ e des Sciences et Techniques
Ann´ ee : 2005 Th` ese N˚ 27-2005
TH` ESE
pour obtenir le grade de
Docteur de l’Universit´ e de Limoges
Discipline : ´ Electronique des Hautes Fr´ equences et Opto´ electronique
Pr´ esent´ ee et soutenue par S´ ebastien VERGNOLE
le 20 septembre 2005
Nouveaux interf´ erom` etres large bande pour l’imagerie haute r´ esolution : interf´ erom` etre fibr´ e hectom´ etrique ;
utilisation des Fibres ` a Cristaux Photoniques
Directeur de Th` ese : Fran¸cois REYNAUD
Composition du jury Pr´ esident :
Jean-Philippe BERGER Astronome, LAOG, Obs. de Grenoble Rapporteurs :
Jean-Pierre HAMAIDE Directeur du centre d’investissement Networking and Optics, Alcatel Research and Innovation, Marcoussis
Denis MOURARD Astronome, Obs. de la Cˆ ote d’Azur Examinateurs :
Guy PERRIN Astronome, LESIA, Obs. de Paris Fr´ ed´ eric LOURADOUR Professeur, IRCOM, Limoges
Philippe ROY Charg´ e de Recherche CNRS, IRCOM, Limoges Directeur de th` ese :
Fran¸ cois REYNAUD Professeur, IRCOM, Limoges Co-Encadrant de th` ese :
Laurent DELAGE Maˆıtre de Conf´ erences, IRCOM, Limoges
Remerciements
Voil` a, c’est fini ! Ce manuscrit signe la fin de trois ann´ ees de th` ese bien remplies. Mais ce travail n’aurait pu aboutir sans l’aide de personnes que je tiens ` a remercier ici.
Mes premiers remerciements vont vers mes deux directeurs de th` ese : Laurent Delage et Fran¸ cois Reynaud. Merci pour leurs conseils avis´ es tout au long de ma th` ese et de la confiance qu’ils m’ont accord´ ee.
Merci ` a Alain Barth´ el` emy qui d’abord en tant que chef d’´ equipe puis en tant que directeur de l’IRCOM m’a accueilli au sein de l’´ equipe Optique Coh´ erente et Non-Lin´ eaire.
Un ´ enorme merci ` a Guy Perrin et Jean Gu´ erin de m’avoir accueilli au sein du LESIA.
Ces quelques semaines pass´ ees ` a l’observatoire de Meudon ont ´ et´ e tr` es riches scientifiquement.
Merci ` a Takayuki Kotani avec qui j’ai travaill´ e lors de mes s´ ejours ` a Meudon et qui a rendu la collaboration scientifique riche en r´ esultats.
Merci ´ egalement ` a Guy d’avoir bien voulu participer ` a mon jury de th` ese.
Je suis aussi redevable ` a Jean-Pierre Hamaide d’avoir eu l’amabilit´ e de rapporter ce travail.
Merci ` a Denis Mourard d’avoir accept´ e de rapporter ce manuscrit pendant ses vacances en Corse. J’esp` ere Denis ne pas t’avoir trop gˆ ach´ e tes vacances ;o)
Merci ´ egalement de m’avoir r´ eguli` erement accueilli au GI2T sur le plateau de Calern pour ces quelques nuits de recherche de franges notamment lors de mon stage de DEA.
Merci ` a Jean-Philippe Berger d’avoir accept´ e de participer ` a mon jury de th` ese et surtout de m’avoir donn´ e goˆ ut ` a l’interf´ erom´ etrie stellaire, euh . . . non, pardon, ` a l’interf´ erom´ etrie as- tronomique. Sans toi, je n’aurai probablement pas suivi ce chemin . . .
Merci ` a Fr´ ed´ eric Louradour et Philippe Roy d’avoir accept´ e de juger ce travail en participant
`
a mon jury de th` ese.
Venons-en aux aux personnes qui ont permis de faciliter mon int´ egration au sein du labo- ratoire et en dehors avec en tout premier lieu mon coll` egue de bureau - et pas seulement - Guillaume. Grˆ ace ` a toi, non seulement l’adaptation ` a la vie IRCOMienne a ´ et´ e plus simple mais tu as ´ egalement souvent ´ et´ e l` a pour r´ epondre ` a mes questions interf´ erom´ etriques ou non. Je n’oublie pas non plus que tu m’as initi´ e ` a la lecture du “ t´ el´ egramme de Brest ” en pensant ` a
“ Toulouse et c’est loin Toulououououse ” surtout quand “ ce soir c’est . . . No¨ el ”. Et tu sais bien que “ si j’avais le portefeuille de Manu Chao ” je m’ach` eterai des “ bottes rouges ” pour pouvoir faire . . . de la moto !
Merci au randonneur fou Manu alias docteur Benton, ses conseils en LabVIEW m’ont ´ et´ e d’un grand secours.
Merci ´ egalement ` a C’est J´ erˆ ome . . . le meilleur imitateur de Jean-Pierre Bacry que j’ai jamais connu (non je rigole). En esp´ erant que tu trouves rapidement du travail.
Merci ` a l’artiste du laboratoire - puisqu’il est de coutume de l’appeler ainsi - Alain Dexet qui
r´ ealise toutes les pi` eces m´ ecaniques de nos exp´ eriences. Au fait Alain, elles sont o` u mes boˆıtes ?
Merci ` a Julien, Philippe et S´ eb coll` egues du midi et de flipper mˆ eme si j’ai rapidement
abandonn´ e devant l’exc` es de violence d´ evelopp´ e par certains et surtout devant mon incapacit´ e
chronique ` a d´ epasser les 2 millions . . .
Sp´ eciale d´ edicace ` a Laurent L. pour les petits d´ elires de la fin de th` ese. Je pense bien ` a toi alors que je r´ edige ces remerciements, toi, tu dois en ˆ etre ` a la quatorzi` eme correction de ton deuxi` eme chapitre . . .
Merci ` a nos secr´ etaires, Annie, ` a l’irrempla¸ cable Sophie, et aussi ` a la nouvelle venue, Nathalie,
`
a qui j’ai fait subir une arriv´ ee mouvement´ ee (tiens, c’est marrant mais il doit falloir avoir un pr´ enom en “ ie ” pour ˆ etre secr´ etaire en optique ` a l’IRCOM . . . ).
Bon courage enfin si je peux me permettre ` a Serge pour la th` ese et merci de g´ erer l’impression de mes th` eses parce que, depuis Montr´ eal, c’est pas facile d’aller ` a Sotiplan.
Merci ` a toutes et tous pour votre bonne humeur (enfin pas toujours, pas vrai Guillaume ?) qui a permis que cette th` ese se d´ eroule dans la convivialit´ e.
Et comme il y a une vie en dehors de l’IRCOM, il est naturel de conclure ces remerciements en pensant aux personnes qui m’ont ´ epaul´ e et support´ e durant cette th` ese.
Merci ` a mon ami de “ trente ans ” qu’est l’heureux papa C´ edric qui m’a brillamment pr´ ec´ ed´ e dans l’exercice de la th` ese et qui m’a donn´ e une tonne de conseils pour que celle-ci se passe dans les meilleures conditions. Merci ` a toi et bon courage ` a toute ta petite famille . . .
Merci ` a Andr´ e-Guy si curieux (trop parfois) qui m’a fait le plaisir de relire et surtout de corriger ce manuscrit.
Merci ` a Delphine qui non seulement m’a aid´ e ` a la correction de ma th` ese mais qui m’a sur- tout support´ e dans les deux sens du terme pendant ces trois ann´ ees.
Merci ` a mes grand-parents (Yvonne, Madeleine, Jean et Jean) pour leur soutien de tous les instants et qui sont si tristes de me voir quitter la France.
Merci ` a mon p` ere, Christian, pour ses blagues ` a trois balles et pour tout le reste.
Enfin, mes derniers remerciements - mais pas les moindres - vont vers ma m` ere, Marie-
H´ el` ene. C’est pour toi que j’ai fait tout ce que j’ai fait et c’est grˆ ace ` a toi que j’ai pu en arriver
l` a aujourd’hui. MERCI . . .
A ma m` ` ere, Marie-H´ el` ene, si courageuse.
Table des mati` eres
Introduction G´ en´ erale 1
Partie I Pr´ esentation g´ en´ erale 3
Chapitre 1 Quelques notes introductives 5
1.1 L’interf´ erom´ etrie optique . . . . 5
1.1.1 Un bref historique . . . . 5
1.1.2 Principe . . . . 6
1.2 Des interf´ erom` etres classiques aux interf´ erom` etres fibr´ es . . . . 12
1.2.1 Les interf´ erom` etres stellaires en 2005 . . . . 12
1.2.2 Les interf´ erom` etres fibr´ es . . . . 13
1.3 La fibre optique . . . . 16
1.3.1 Description . . . . 16
1.3.2 Fibres optiques unimodales . . . . 18
1.3.3 Nouvelles fibres optiques : les fibres ` a cristaux photoniques . . . . 23
Chapitre 2 L’interf´ erom` etre fibr´ e 25 2.1 “ Cahier des charges ” . . . . 25
2.2 G´ en´ eralit´ es . . . . 26
2.3 Dispersion chromatique diff´ erentielle . . . . 27
2.3.1 D´ egradation du contraste . . . . 27
2.3.2 Illustration de l’effet de la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . . 29
2.3.3 Technique de mesure de l’effet diff´ erentiel de dispersion chromatique . 31 2.3.4 Unit´ es utilis´ ees . . . . 33
Partie II Des fibres en silice pour ‘OHANA 35
Chapitre 3 Le projet ‘OHANA 37
Table des mati` eres
3.1 Pr´ esentation . . . . 37
3.2 Les enjeux scientifiques de ‘OHANA . . . . 39
3.3 Contribution de l’IRCOM . . . . 41
3.4 Pour aller plus loin . . . . . . . 42
3.4.1 Probl´ ematique . . . . 42
3.4.2 Th´ eorie . . . . 43
3.4.3 Discussion . . . . 46
Chapitre 4 Minimisation de la dispersion chromatique diff´ erentielle 51 4.1 Pr´ eambule . . . . 52
4.2 M´ ethode de minimisation de la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . . . 54
4.3 Montage exp´ erimental . . . . 56
4.3.1 Descriptif . . . . 56
4.3.2 D´ emarche exp´ erimentale . . . . 57
4.4 Polarisation . . . . 58
4.5 Mesure et compensation de la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . . 59
4.5.1 Axe rapide . . . . 59
4.5.2 Axe lent . . . . 64
4.5.3 R´ ecapitulatif . . . . 65
4.6 Confrontation des mesures de phase spectrale avec la mesure de contraste . . 66
4.6.1 Cadre et hypoth` ese de l’´ etude . . . . 66
4.6.2 Axe rapide . . . . 67
4.6.3 Axe lent . . . . 68
4.6.4 Bilan sur la maˆıtrise des effets de dispersion chromatique . . . . 70
4.7 Influence de la r´ esolution spectrale de l’instrument sur les contrastes . . . . . 71
4.7.1 Axe rapide . . . . 71
4.7.2 Axe lent . . . . 73
4.8 Article Optics Communications (Mars 2004) . . . . 75
4.9 Les fibres pour la bande H . . . . 89
4.9.1 Version α . . . . 89
4.9.2 Version β . . . . 90
Chapitre 5 ´ Evaluation de l’impact des contraintes thermiques 95 5.1 Introduction . . . . 96
5.2 Th´ eorie sur la d´ ependance en temp´ erature . . . . 97
5.4.1 Evolution de la position du maximum de visibilit´ ´ e des franges . . . . 99
5.4.2 Evolution de la dispersion chromatique diff´ ´ erentielle . . . 100
5.5 Compensation de la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . 102
5.5.1 Ligne ` a retard ` a fibre optique utilis´ ee comme compensateur de disper- sion variable . . . 102
5.5.2 Utilisation de lames de CaF 2 pour compenser la dispersion diff´ eren- tielle variable . . . 106
5.6 Conclusion . . . 109
5.7 Article Optics Communications (F´ evrier 2005) . . . 110
Chapitre 6 Conclusion sur l’´ etude men´ ee dans le cadre du projet ‘OHANA 121 Partie III Les Fibres ` a Cristaux Photoniques pour l’interf´ erom´ etrie large bande 131 Chapitre 7 Description des Fibres ` a Cristaux Photoniques 133 7.1 Etat de l’art . . . 133 ´
7.1.1 Caract` ere “ infiniment ” unimodal . . . 133
7.1.2 Pertes . . . 134
7.1.3 Dispersion chromatique . . . 134
7.1.4 Caract` ere hautement bir´ efringent . . . 134
7.1.5 Connectique . . . 134
7.1.6 R´ ecapitulatif des principales r´ ealisations de PCFs . . . 135
7.2 Les fibres ` a cristaux photoniques utilis´ ees pour nos applications . . . 137
7.2.1 Caract´ eristiques g´ eom´ etriques . . . 137
7.2.2 Dispersion chromatique . . . 137
7.2.3 Rayon critique . . . 138
7.2.4 Mesure de l’ouverture num´ erique . . . 138
7.2.5 Propri´ et´ es de bir´ efringence - Taux d’extinction . . . 140
Chapitre 8 Interf´ erom` etre ` a deux voies 141 8.1 Montage exp´ erimental . . . 141
8.1.1 Description . . . 141
8.1.2 Modulateur pi´ ezo´ electrique de chemin optique . . . 143
8.2 R´ esultats . . . 143
8.3 Article Applied Optics “ Test of photonic crystal fiber in broadband interfe-
rometry ” . . . 145
Table des mati` eres
8.4 Synth` ese des r´ esultats . . . 151
Chapitre 9 Interf´ erom` etre ` a trois voies 153 9.1 Montage exp´ erimental . . . 153
9.2 Minimisation de la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . 155
9.2.1 Cas d´ efavorable : axes d´ ecal´ es de 90˚ . . . 156
9.2.2 Cas favorable : axes align´ es . . . 156
9.2.3 Correspondance des r´ esultats . . . 159
9.3 Mesure de la clˆ oture de phase . . . 160
9.3.1 Acquisition du signal . . . 160
9.3.2 Etude de l’effet du d´ ´ etecteur sur la clˆ oture de phase . . . 161
9.3.3 Injection avec une source . . . 166
9.3.4 Injection simultan´ ee de deux sources de longueurs d’onde diff´ erentes . 167 9.4 Communications . . . 169 Chapitre 10 Conclusion et perspectives sur l’utilisation des PCFs 171
Conclusion g´ en´ erale 175
Annexes 177
Annexe A Biais de clˆ oture de phase dˆ u ` a la dispersion chromatique de l’air 179 Annexe B Exemples d’acquisitions de fichiers pour la mesure de la clˆ oture
de phase 185
Glossaire 187
Bibliographie de l’auteur 189
Bibliographie 191
Table des figures
1.1 Sch´ ema de l’exp´ erience des trous de Young analysant une source ponctuelle S
dans la direction θ . . . . 6
1.2 Interf´ erogramme large bande . . . . 8
1.3 Interf´ erogramme d’une source ´ etendue spatialement . . . . 9
1.4 Principe d’un interf´ erom` etre optique . . . . 10
1.5 Interf´ erom` etre ` a trois t´ elescopes avec turbulence atmosph´ erique : des d´ efauts de phase suppl´ ementaires, ψ 1 , ψ 2 et ψ 3 , apparaissent ` a cause de cette turbulence . . 12
1.6 Sch´ ema d’une fibre optique ` a saut d’indice . . . . 16
1.7 Direction de polarisation pour le mode LP 01 . . . . 18
1.8 Les trois types de fibres ` a maintien de polarisation. L’axe lent de polarisation est align´ e avec l’axe des contraintes (axe horizontal), l’axe rapide est orthogonal ` a celui-ci (axe vertical). . . . . 19
1.9 Vue en coupe d’une fibre maintien de polarisation bow-tie pour l’alignement des axes neutres . . . . 19
1.10 Exemple d’´ elargissement temporel d’une impulsion dans une fibre optique . . . . 21
1.11 Exemple de courbe de dispersion chromatique pour une fibre SMF28 . . . . 23
1.12 Coupe transversale d’une PCF avec ses param` etres . . . . 23
1.13 Variation sch´ ematique d’indice dans une PCF . . . . 24
2.1 Exemple de sch´ ema d’un interf´ erom` etre fibr´ e . . . . 26
2.2 Simulation de l’effet de la dispersion chromatique sur les interf´ erogrammes . . . . 30
2.3 Contraste en fonction de la largeur ` a mi-hauteur du spectre et de l’ordre 2 (gauche) et 3 (droite) avec respectivement un ordre 3 nul et un ordre 2 nul . . . . 31
2.4 Exemple d’acquisition et de traitement de spectre cannel´ e . . . . 32
2.5 Face avant du VI LabVIEW nous permettant de trouver la courbe d’ajustement du spectre cannel´ e et de la phase spectrale . . . . 32
3.1 Plan du site du Mauna Kea . . . . 39
3.2 Premi` eres franges avec le recombinateur ‘OHANA . . . . 39
3.3 Premi` eres franges sur le ciel obtenues avec les fibres en verre fluor´ e . . . . 40
3.4 Les ´ equipes impliqu´ ees dans le projet ‘OHANA (dessin J. Woillez) . . . . 41
3.5 Sch´ ema de principe d’un interf´ erom` etre ` a deux voies . . . . 44
3.6 Sch´ ema de principe d’un interf´ erom` etre ` a trois voies . . . . 45
3.7 Clˆ oture de phase et contrastes pour une r´ esolution de ∆λ = 5 nm avec λ 0 = 550 nm 47
3.8 Clˆ oture de phase et contrastes pour une r´ esolution de ∆λ = 50 nm avec λ 0 =
1250 nm . . . . 48
Table des figures
3.9 Clˆ oture de phase et contrastes pour une r´ esolution de ∆λ = 100 nm avec λ 0 = 1650 nm . . . . 49 3.10 Clˆ oture de phase et contrastes pour une r´ esolution de ∆λ = 200 nm avec λ 0 =
2200 nm . . . . 50 4.1 Liaison Gemini-CFHT . . . . 53 4.2 Photo du conditionnement de la fibre optique . . . . 53 4.3 Illustration du principe de minimisation de la dispersion chromatique diff´ erentielle 55 4.4 Sch´ ema du banc de caract´ erisation des fibres en silice pour le projet ‘OHANA . . 56 4.5 Tron¸ cons de 100 m : ´ evolution des ordres 2 et 3 . . . . 60 4.6 Choix des donn´ ees de d´ epart . . . . 61 4.7 Donn´ ees de la phase spectrale . . . . 61 4.8 Contraste en fonction de la diff´ erence de marche (gauche) et phase pour avoir le
meilleur contraste (droite) . . . . 62 4.9 D´ eplacement de la gaussienne sur l’ensemble de la phase spectrale (gauche) et
contraste pour chaque canal spectral (droite) . . . . 62 4.10 ´ Evolution du contraste en fonction de la longueur d’onde et de la longueur de
fibre rajout´ ee pour une r´ esolution spectrale de R = 100 . . . . 63 4.11 Tron¸ cons de 300 m sur l’axe rapide apr` es optimisation : ´ evolution des ordres 2 et 3 63 4.12 ´ Evolution des ordres 2 et 3 de la phase spectrale pour diff´ erentes longueurs de
fibres rajout´ ees . . . . 64 4.13 Tron¸ cons de 300 m sur l’axe lent apr` es optimisation : ´ evolution des ordres 2 et 3 64 4.14 Face-avant LabVIEW du VI de simulation de l’´ evolution du contraste en fonction
de la longueur de fibre rajout´ ee . . . . 67 4.15 Comparaison de l’´ evolution du contraste sur l’axe rapide de polarisation pour
diff´ erentes largeurs spectrales obtenues par filtrage de la source . . . . 68 4.16 Interf´ erogrammes obtenus sur l’axe rapide . . . . 68 4.17 Comparaison de l’´ evolution du contraste sur l’axe lent de polarisation pour diff´ e-
rentes largeurs spectrales obtenues par filtrage de la source . . . . 69 4.18 Interf´ erogrammes obtenus sur l’axe lent . . . . 69 4.19 Enveloppe des franges 80 nm mesur´ ee et simul´ ee . . . . 70 4.20 Phase spectrale et contrastes associ´ es pour diff´ erentes r´ esolutions spectrales ` a
1250 nm sur l’axe rapide de polarisation (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 71 4.21 Phase spectrale (` a gauche) et contraste associ´ e (` a droite) pour une r´ esolution
R=100 ` a 1100 nm (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 72 4.22 Phase spectrale (` a gauche) et contraste associ´ e (` a droite) pour une r´ esolution
R=100 ` a 1400 nm (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 72 4.23 Phase spectrale (` a gauche) et contrastes associ´ es (` a droite) pour une r´ esolution
R=100 ` a 1250 nm sur l’axe lent de polarisation (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 73 4.24 Phase spectrale (` a gauche) et contraste associ´ e (` a droite) pour une r´ esolution
R=100 ` a 1100 nm sur l’axe lent de polarisation (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 74 4.25 Phase spectrale (` a gauche) et contraste associ´ e (` a droite) pour une r´ esolution
R=100 ` a 1400 nm sur l’axe lent de polarisation (la ddm est bloqu´ ee) . . . . 74 4.26 Contraste en fonction de la longueur d’onde et de la diff´ erence de marche . . . . 75 4.27 Tron¸ cons de 300 m fibres Hα : ´ evolution des ordres 2 et 3 sur l’axe rapide de
polarisation . . . . 90
4.30 Bande H : ´ evolution du contraste en fonction de la longueur d’onde et de la
longueur de fibre rajout´ ee pour une r´ esolution spectrale de R = 100 . . . . 92
4.31 Interf´ erogramme obtenu avec les nouvelles fibres H (PANDA) . . . . 92
5.1 Photo de la bobine de fibre plac´ ee dans l’enceinte climatique . . . . 96
5.2 Photo du banc de mesures du LESIA . . . . 97
5.3 Montage exp´ erimental . . . . 98
5.4 Variation de la position du maximum de visibilit´ e en fonction de la diff´ erence de temp´ erature entre les deux bras fibr´ es . . . . 99
5.5 Variation des ordres 2 et 3 de la dispersion chromatique diff´ erentielle en fonction de la diff´ erence de temp´ erature entre les deux bras . . . 100
5.6 Interf´ erogrammes. Haut : sans ´ ecart de temp´ erature. Bas : avec +5˚C d’´ ecart. . . 101
5.7 Montage exp´ erimental permettant de tester les caract´ eristiques de la L ` AR fibr´ ee 102 5.8 Evolution du chemin d’air en fonction de l’´ ´ etirement de la ligne ` a retard fibr´ ee . 103 5.9 Ordre 2 et 3 de la L ` AR fibr´ ee ` a utiliser en tant que compensateur de dispersion . 103 5.10 Montage exp´ erimental : ajout d’une ligne ` a retard fibr´ ee pour compenser la dis- persion . . . 104
5.11 Ligne ` a retard fibr´ ee en place sur le banc de mesure du LESIA . . . 104
5.12 ´ Evolution du chemin d’air en fonction de l’´ etirement de la ligne ` a retard fibr´ ee . 105 5.13 Compensation grˆ ace ` a la L ` AR fibr´ ee de la dispersion chromatique diff´ erentielle due ` a l’´ ecart en temp´ erature . . . 105
5.14 Interf´ erogrammes. Haut : avec +5˚C de diff´ erence sans compensation. Bas : avec +5˚C et compensation de la ligne ` a retard ` a fibre optique. . . 106
5.15 ´ Evolution de la phase spectrale (seulement contribution des ordres 2 et 3) en fonction de l’´ epaisseur de CaF 2 . . . 108
5.16 Montage exp´ erimental : ajout de CaF 2 pour compenser la dispersion chromatique diff´ erentielle . . . 108
5.17 ´ Evolution du chemin d’air en fonction de l’´ epaisseur de CaF 2 . . . 109
5.18 Compensation de la dispersion grˆ ace au CaF 2 . . . 109
Sch´ ema d’un bras fibr´ e d’un interf´ erom` etre stellaire . . . 131
7.1 Coupe transversale de la fibre utilis´ ee dans notre exp´ erience r´ ealis´ ee au microscope ´ electronique . . . 137
7.2 Dispersion chromatique de la H008 en fonction de la longueur d’onde . . . 138
7.3 Ouverture num´ erique pour diff´ erentes longueurs d’onde . . . 139
7.4 Ouverture num´ erique en fonction de la longueur d’onde . . . 140
8.1 Sch´ ema de l’interf´ erom` etre 2 voies PCFs . . . 142
8.2 Modulateur PZT de chemin optique fibr´ e PCF . . . 143
8.3 Interf´ erogramme obtenu en utilisant la diode laser ´ emettant ` a 1543 nm aliment´ ee au-dessus du seuil . . . 143
8.4 Interf´ erogrammes obtenus aux diff´ erentes longueurs d’onde de travail . . . 144
8.5 Position des diff´ erents paquets de franges obtenus aux diff´ erentes longueurs d’onde de travail . . . 145
9.1 Sch´ ema de l’interf´ erom` etre ` a trois voies PCFs . . . 154
9.2 Photo de l’interf´ erom` etre ` a trois voies . . . 155
9.3 Alignement des axes des PCFs . . . 156
Table des figures
9.4 Cas d´ efavorable : axes d´ ecal´ es de 90˚. Spectres cannel´ es et phase spectrale pour
diff´ erentes longueurs de fibres . . . 157
9.5 Cas d´ efavorable : ´ evolution de la dispersion chromatique diff´ erentielle (ordre 2 ` a gauche et 3 ` a droite) en fonction de la diff´ erence de longueur entre les fibres avec les axes de polarisation des fibres d´ ecal´ es de 90˚ . . . 158
9.6 Cas favorable : ´ evolution de la dispersion chromatique diff´ erentielle (ordre 2 ` a gauche et 3 ` a droite) en fonction de la diff´ erence de longueur entre les fibres avec les axes de polarisation des fibres align´ es . . . 158
9.7 Outil d’acquisition du signal interf´ erom´ etrique . . . 160
9.8 Aspect du d´ etecteur (int´ erieur et ext´ erieur) . . . 161
9.9 Electronique du d´ ´ etecteur . . . 162
9.10 Exemple de d´ egradation du contraste en fonction du nombre de franges acquises. Avec un d´ etecteur parfait, le contraste devrait ˆ etre identique quelle que soit la fr´ equence de modulation des franges d’interf´ erences ce qui n’est pas le cas ici. . . 163
9.11 Variation du contraste en fonction du nombre de franges . . . 164
9.12 Module (gauche) et phase (droite) de H = 0,90 1+j
47,18N. . . 165
9.13 ´ Evolution du biais de clˆ oture en fonction du nombre de franges sur les couples 12 (N 12 ) et 13 (N 13 ) normalis´ e par rapport ` a N 0 . . . 166
9.14 Sch´ ema de l’interf´ erom` etre ` a trois voies avec double injection simultan´ ee . . . 167
9.15 Injection de deux sources simultan´ ement . . . 168
9.16 Transform´ ee de Fourier du signal interf´ erom´ etrique . . . 169
10.1 La ligne ` a retard fibr´ ee PCF . . . 173
A.1 Clˆ oture de phase et contrastes pour λ 0 = 550 nm et une r´ esolution de ∆λ = 5 nm (haut), ∆λ = 10 nm (milieu) et ∆λ = 50 nm (bas) . . . 180
A.2 Clˆ oture de phase et contrastes pour λ 0 = 1250 nm et une r´ esolution de ∆λ = 50 nm (haut), ∆λ = 100 nm (milieu) et ∆λ = 200 nm (bas) . . . 181
A.3 Clˆ oture de phase et contrastes pour λ 0 = 1650 nm et une r´ esolution de ∆λ = 100 nm (haut), ∆λ = 150 nm (milieu) et ∆λ = 200 nm (bas) . . . 182
A.4 Clˆ oture de phase et contrastes pour λ 0 = 2200 nm et une r´ esolution de ∆λ = 100 nm (haut), ∆λ = 200 nm (milieu) et ∆λ = 300 nm (bas) . . . 183
B.1 Exemples d’acquisition de signaux interf´ erom´ etriques pour chacune des longueurs
d’onde de travail . . . 186
Liste des tableaux
1.1 Nombre de phases accessibles par clˆ oture de phase . . . . 13
1.2 Les interf´ erom` etres stellaires en 2005 . . . . 15
1.3 Rayon du cœur de la fibre en fonction de la longueur d’onde guid´ ee afin d’obtenir le r´ egime unimodal . . . . 18
2.1 Contrastes et fl` eches maximales des variations de phase en fonction de la largeur de la gaussienne et des ordres 2 et 3 . . . . 29
2.2 Correspondances entre les diff´ erentes unit´ es des coefficients de dispersion chroma- tique . . . . 33
3.1 T´ elescopes du Mauna Kea . . . . 38
3.2 Bases et r´ esolutions possibles . . . . 40
3.3 Caract´ eristiques des fibres silice utilis´ ees pour ‘OHANA . . . . 42
3.4 Contrastes simul´ es obtenus en fonction de la longueur d’onde centrale, de la lar- geur de bande spectrale et de la longueur ` a compenser dans le vide . . . . 45
4.1 Taux d’extinction des fibres ‘OHANA J et d´ egradation du contraste due ` a ces taux 58 4.2 R´ ecapitulatif des ordres 2 et 3 mesur´ es pour les diff´ erents tron¸ cons de fibre . . . 65
4.3 Comparaison des ordonn´ ees ` a l’origine des ordres 2 et 3 mesur´ es et calcul´ es pour les tron¸cons de 300 m . . . . 65
4.4 Caract´ eristiques des fibres silice utilis´ ees pour ‘OHANA . . . . 89
4.5 R´ ecapitulatif des ordres 2 et 3 mesur´ es pour les diff´ erents tron¸ cons de fibre pour la bande H . . . . 91
5.1 Caract´ eristiques de la fibre utilis´ ee, dT dx attendue et mesur´ ee . . . 100
5.2 Avantages et inconv´ enients des m´ ethodes de compensation . . . 110
7.1 Etat de l’art des PCFs . . . 136 ´
7.2 R´ esultats de l’ajustement de l’ouverture num´ erique . . . 138
7.3 Evolution de l’ouverture num´ ´ erique en fonction de la longueur d’onde . . . 139
8.1 Sources utilis´ ees dans notre exp´ erience . . . 142
8.2 Variation du contraste et de la position de la ligne ` a retard en fonction de la longueur d’onde . . . 144
9.1 Ordres 2 et 3 mesur´ es en fonction de la source utilis´ ee et du couple de fibre observ´ e159 9.2 R´ esultats des mesures de contrastes et de clˆ oture de phase . . . 167
10.1 Taux d’extinction de la L ` AR fibr´ ee en fonction de la position d’´ etirement . . . . 172
Liste des tableaux
Introduction G´ en´ erale
Pour conforter ou infirmer leur compr´ ehension des m´ ecanismes r´ egissant la formation et l’´ evolution d’objets astrophysiques, les astronomes ont toujours cherch´ e ` a observer des objets de luminosit´ e et de dimension angulaire de plus en plus faibles.
Ainsi, depuis Galil´ ee, les astronomes utilisent des lunettes ou des t´ elescopes qui permettent de collecter la lumi` ere pour percer les myst` eres de la voˆ ute c´ eleste. Un t´ elescope se caract´ erise principalement par sa surface et son diam` etre. Plus la surface collectrice est grande, plus la quantit´ e de photons collect´ es devient importante permettant de distinguer ais´ ement des objets peu lumineux. La r´ esolution d’un t´ elescope est directement li´ ee ` a son diam` etre. Cependant, technologiquement, il n’est pas possible d’augmenter ind´ efiniment leur taille. Typiquement, le diam` etre maximum des miroirs primaires de ces t´ elescopes est de l’ordre de la dizaine de m` etres.
La r´ esolution est donc limit´ ee. D’autre part, pour les grands t´ elescopes situ´ es sur notre sol ter- restre, les probl` emes li´ es ` a la turbulence atmosph´ erique viennent d´ egrader la qualit´ e de l’image.
Compte tenu de ces consid´ erations, la r´ esolution angulaire d’un t´ elescope est limit´ ee ` a environ 1 seconde d’arc pour les observations au sol, c’est-` a-dire ` a peu pr` es 2000 fois moins que le diam` etre apparent du soleil vu de la terre. Pour am´ eliorer cette r´ esolution angulaire, les techniques de Haute R´ esolution Angulaire ont dˆ u ˆ etre mises en œuvre. Elles permettent d’observer des images du proche environnement des ´ etoiles ou des galaxies lointaines, ou bien encore d’´ etudier leur structure. Ces techniques de Haute R´ esolution Angulaire sont actuellement au nombre de deux : l’optique adaptative qui compense les effets de la turbulence atmosph´ erique et la synth` ese d’ou- verture par interf´ erom´ etrie, dont nous allons traiter.
Qu’est-ce que la synth` ese d’ouverture ? Prenons deux “ petits ” t´ elescopes visant le mˆ eme objet c´ eleste, s´ eparons-les d’une centaine de m` etres. Nous obtenons alors la r´ esolution angulaire d’un t´ elescope de 100 m` etres de diam` etre ` a condition de recombiner correctement les faisceaux provenant des deux t´ elescopes. La solution la plus courante pour r´ ealiser l’acheminement du flux lumineux des t´ elescopes jusqu’` a la station de m´ elange interf´ erom´ etrique consiste ` a utiliser un jeu de miroirs incluant une ligne ` a retard permettant d’´ egaliser les chemins optiques entre les deux trajets suivis depuis la source jusqu’au m´ elange interf´ erom´ etrique. Ces dispositifs sont pour la plupart difficiles ` a mettre en œuvre lorsque les distances entre t´ elescopes sont importantes.
La synth` ese d’ouverture a atteint une grande maturit´ e comme en t´ emoignent de nombreuses publications scientifiques r´ ecentes. Ces r´ esultats s’appuient principalement sur une dizaine d’ins- truments actuellement disponibles. Si cette technique est bien rod´ ee, de nouvelles avanc´ ees sont possibles notamment en se tournant vers des instruments ` a tr` es grandes bases et/ou utilisant de nouveaux guides.
L’´ equipe Optique Coh´ erente et Non-Lin´ eaire de l’Institut de Recherche en Communications
Introduction G´ en´ erale
Optiques et Microondes (IRCOM) d´ eveloppe depuis pr` es de 20 ans des techniques permettant de recombiner les faisceaux en utilisant des fibres optiques en silice. Le principal avantage de la fibre optique r´ eside dans la simplification de la structure et de l’architecture des interf´ erom` etres.
L’apport consid´ erable de l’utilisation de guides coaxiaux en radioastronomie montre ` a quel point les fibres optiques peuvent avoir un apport b´ en´ efique dans le domaine de l’imagerie optique en astronomie. Mˆ eme si l’id´ ee d’utiliser des fibres optiques pour l’interf´ erom´ etrie astronomique n’est pas nouvelle [Fro 81], actuellement aucun instrument ne les utilise pour assurer le transport coh´ erent du flux lumineux depuis la sortie des t´ elescopes jusqu’` a la station de m´ elange interf´ e- rom´ etrique. Mon travail de th` ese s’inscrit donc naturellement dans ce cadre qui est l’utilisation des fibres optiques pour la synth` ese d’ouverture longue base.
La premi` ere ´ etude men´ ee pendant mes travaux de th` ese a pour objet la caract´ erisation de fibres optiques en silice de 300 m` etres de long pour assurer cette fonction dans le cadre du projet
‘OHANA.
Le second th` eme abord´ e au cours de ma th` ese est un travail plus prospectif o` u j’ai ´ etudi´ e le potentiel d’un nouveau type de fibre - les fibres ` a cristaux photoniques - pour l’interf´ erom´ etrie astronomique.
Par ailleurs, les niveaux de puissance de sources observ´ ees dans le domaine de l’astronomie im- posent de travailler avec de larges bandes spectrales. L’´ etude d’interf´ erom` etres large bande est alors indispensable et mes travaux de recherches s’orientent tout naturellement vers le d´ evelop- pement et de la caract´ erisation de tels instruments.
La premi` ere partie de ce manuscrit est consacr´ ee ` a une pr´ esentation g´ en´ erale du contexte.
Apr` es quelques notes introductives sur la synth` ese d’ouverture et sur la fibre optique (chapitre 1), je d´ ecrirai plus en d´ etail, dans le chapitre 2, le principe d’un interf´ erom` etre fibr´ e en axant plus particuli` erement mes propos sur la dispersion chromatique diff´ erentielle.
La deuxi` eme partie porte sur le projet ‘OHANA. Ce projet, pilot´ e par l’Observatoire de Meudon, vise ` a relier interf´ erom´ etriquement les t´ elescopes du Mauna Kea ` a Hawaii dans le but d’offrir la plus grande r´ esolution angulaire encore jamais atteinte dans le domaine de l’interf´ e- rom´ etrie optique. Les contraintes administratives et techniques font que la seule solution pour mener ` a bien ce projet repose sur l’utilisation des fibres optiques pour assurer le transport coh´ e- rent de la lumi` ere depuis la sortie des t´ elescopes jusqu’` a la station de m´ elange interf´ erom´ etrique.
L’ensemble de ce projet est pr´ esent´ e dans le chapitre 3.
Compte-tenu des bandes spectrales observ´ ees (bande J, H et K), deux types de fibres optiques sont n´ ecessaires : les fibres en verre fluor´ e pour la bande K, caract´ eris´ ees par l’Observatoire de Meudon, et les fibres en silice pour les bandes J et H dont est en charge l’IRCOM. Les chapitres 4 et 5 sont consacr´ es ` a l’´ etude et ` a la caract´ erisation de ces fibres en silice notamment en ce qui concerne la dispersion chromatique diff´ erentielle, point-cl´ e qui n’a encore jamais ´ et´ e ´ etudi´ e sur de telles longueurs de fibres.
Enfin, les fibres ` a cristaux photoniques seront l’objet de la troisi` eme et derni` ere partie de
ce manuscrit. Ce nouveau type de fibre r´ ealis´ e pour la premi` ere fois en 1996 poss` ede, en effet,
des propri´ et´ es int´ eressantes, notamment en terme de caract` ere unimodal. Apr` es une description
des fibres utilis´ ees (chapitre 7), deux montages exp´ erimentaux seront propos´ es (chapitres 8 et
9) dans le but de tester le potentiel de ces fibres en terme de propagation coh´ erente du flux
lumineux sur un large domaine spectral.
Premi` ere partie
Pr´ esentation g´ en´ erale
Chapitre 1
Quelques notes introductives
Cette th` ese ´ etant pluridisciplinaire, quelques rappels de ce chapitre pourront sembler inutiles mais sont essentiels pour une bonne compr´ ehension du manuscrit.
Que les lecteurs les plus avertis n’h´ esitent pas ` a sauter certains passages de ce chapitre . . . Les supports qui ont servi de base ` a ce chapitre sont :
– “ Selected Papers on Long Baselines Stellar Interferometry ” [Law 04] : un recueil des principales contributions en interf´ erom´ etrie astronomique depuis ses origines ;
– “ Optique g´ eom´ etrique, ondulatoire et polarisation ” [Per 91] : pour toutes les notions th´ eoriques en interf´ erom´ etrie ;
– “ T´ el´ ecommunications optiques ” [Lec 92] : cet ouvrage pr´ esente les notions relatives aux fibres optiques.
Sommaire
1.1 L’interf´ erom´ etrie optique . . . . 5 1.1.1 Un bref historique . . . . 5 1.1.2 Principe . . . . 6 1.2 Des interf´ erom` etres classiques aux interf´ erom` etres fibr´ es . . . . 12 1.2.1 Les interf´ erom` etres stellaires en 2005 . . . . 12 1.2.2 Les interf´ erom` etres fibr´ es . . . . 13 1.3 La fibre optique . . . . 16 1.3.1 Description . . . . 16 1.3.2 Fibres optiques unimodales . . . . 18 1.3.3 Nouvelles fibres optiques : les fibres ` a cristaux photoniques . . . . . 23
1.1 L’interf´ erom´ etrie optique
1.1.1 Un bref historique
C’est en 1891 que l’Am´ ericain Albert Michelson r´ eussit ` a mesurer, pour la premi` ere fois grˆ ace
`
a l’interf´ erom´ etrie optique, le diam` etre d’un objet c´ eleste - en l’occurrence les satellites de Jupiter [Mic 91]. Pour cela, il reprit le travail de deux fran¸ cais Fizeau et Stephan [Fiz 68, St´ e 73, St´ e 74]
qui, une vingtaine d’ann´ ees auparavant, avaient d´ ecouvert qu’en pla¸ cant un masque perc´ e de
deux trous devant un t´ elescope on pouvait avoir acc` es au diam` etre de l’objet observ´ e par la
simple mesure de la distance entre les deux trous. Stephan r´ ealisa les premi` eres exp´ eriences avec
Chapitre 1. Quelques notes introductives
le t´ elescope d’un m` etre de diam` etre de l’Observatoire de Marseille mais ne parvint pas ` a mesu- rer le diam` etre des ´ etoiles observ´ ees car celles-ci ´ etaient trop petites et ne pouvaient donc ˆ etre r´ esolues avec le t´ elescope utilis´ e.
Forts de leur r´ eussite, Michelson et Pease ´ elabor` erent un interf´ erom` etre plus performant ` a l’aide d’un t´ elescope de 2,5 m de diam` etre et de deux miroirs dont la distance entre les deux pouvait varier jusqu’` a 6 m. Quelques ann´ ees plus tard, ils purent ainsi obtenir une premi` ere mesure du diam` etre de l’´ etoile B´ etelgeuse : 0,0047 seconde d’angle [Mic 21]. Pour obtenir des r´ esolutions encore meilleures, Michelson eut l’id´ ee d’utiliser deux t´ elescopes, mais il ne put mettre en pra- tique cette id´ ee ` a son ´ epoque faute de moyens techniques et technologiques appropri´ es.
Ce n’est qu’en 1974 que grˆ ace au talent d’Antoine Labeyrie et aux progr` es techniques et techno- logiques de l’´ epoque (lasers, d´ etecteurs performants, asservissements, . . . ) que furent obtenues des franges d’interf´ erences ` a l’aide de deux t´ elescopes sur l’Interf´ erom` etre ` a 2 T´ elescopes (I2T) distants de 12 m` etres de l’Observatoire de Nice [Lab 75]. Il permit ` a l’interf´ erom´ etrie astrono- mique de prendre un nouveau d´ epart dans le domaine de l’optique. Un certain nombre d’´ equipes dans le monde suivirent cette voie et d´ evelopp` erent des instruments de plus en plus sophistiqu´ es.
La section 1.2.1 pr´ esente un tour d’horizon des principaux instruments actuellement en activit´ e.
1.1.2 Principe
Pour une bonne compr´ ehension des ph´ enom` enes d´ ecrits dans la suite de ce manuscrit, je rappelle ici quelques bases fondamentales de l’interf´ erom´ etrie.
Interf´ erom` etre ` a deux voies
Prenons l’exemple de l’exp´ erience des trous de Young adapt´ ee ` a l’observation astronomique.
Soit S la source observ´ ee situ´ ee ` a tr` es grande distance des ouvertures T 1 et T 2 et vue sous l’angle θ (cf. figure 1.1).
d (x) I
d (t) I
B q
S
T
2T
1x
B
q
D S
T
2T
1x(t)
Fig. 1.1 – Sch´ ema de l’exp´ erience des trous de Young analysant une source ponctuelle S dans la direction θ. T 1 et T 2 sont les deux t´ elescopes, B est la distance entre les deux t´ elescopes appel´ ee base. I
repr´ esente l’´ eclairement re¸ cu par le d´ etecteur et δ est la diff´ erence de marche. Exemple d’une modulation spatiale (gauche), les franges sont observ´ ees grˆ ace ` a un ´ ecran. Exemple de modulation
temporelle (droite), les franges sont observ´ ees ` a l’aide d’un d´ etecteur monopixel D.
1.1. L’interf´ erom´ etrie optique en D au niveau du d´ etecteur. L’´ eclairement total s’´ ecrit :
I tot = 2I 0 ·
1 + cos(φ)
(1.1)
o` u φ = ϕ + ϕ mod (1.2)
Dans notre cas, comme la source est tr` es ´ eloign´ ee des ouvertures, la phase peut ˆ etre ´ ecrite sous la forme : ϕ = 2π θB λ o` u θ est la direction de la source observ´ ee, B est la distance entre les deux ouvertures ´ egalement appel´ ee base et λ est la longueur d’onde de travail.
ϕ mod repr´ esente un terme de modulation de phase entre les deux ondes apr` es leur passage en T 1 et T 2 . Cette modulation permet une observation du syst` eme de franges en fonction d’une variable d’espace ou de temps suivant la configuration exp´ erimentale. Dans le cas d’une modula- tion spatiale, la diff´ erence de marche entre les deux chemins optiques ´ evolue d’un point ` a l’autre du plan d’observation. L’observation doit ˆ etre faite grˆ ace ` a un ´ ecran, une cam´ era, un appareil photo ou bien encore d’une matrice de d´ etecteurs monopixels. Dans le cas d’une modulation temporelle, la diff´ erence de marche entre les deux ondes ´ evolue en fonction du temps pour un point d’observation donn´ e et permet donc l’utilisation d’un d´ etecteur monopixel.
Pour caract´ eriser un syst` eme de franges d’interf´ erences, on mesure son contraste qui est d´ efini par :
C = I max − I min
I max + I min
(1.3) Dans le cas pr´ esent´ e ici (source ponctuelle et monochromatique et flux identique au niveau des deux ouvertures), ce contraste sera th´ eoriquement ´ egal ` a 1 si l’instrument est parfait.
Coh´ erence temporelle
Consid´ erons ` a pr´ esent l’exp´ erience pr´ ec´ edente mais observons une source polychromatique ponctuelle et vue par les ouvertures sous un angle θ = 0˚. L’´ equation 1.2 devient alors :
φ = ϕ mod = 2π δ mod
λ i
= 2πν i τ avec τ = δ mod /c (1.4)
Si δ mod 6= 0 alors la diff´ erence de phase au niveau du d´ etecteur d´ epend de la fr´ equence de l’onde monochromatique consid´ er´ ee.
Chacune des composantes monochromatiques donne alors son propre syst` eme de franges avec sa propre p´ eriodicit´ e proportionnelle ` a λ i . Au niveau du d´ etecteur, on observe donc la somme des ´ eclairements associ´ es ` a chacune des composantes spectrales de la source. Il vient alors :
I tot = X
i
2I 0 (ν i ) ·
1 + cos(2π · ν i · τ )
(1.5) L’ensemble des interf´ erogrammes se superpose conduisant ` a un brouillage du fait de la diff´ e- rence de phase φ d´ ependante de la fr´ equence. Cependant, pour une valeur de τ non nul, si le spectre est suffisamment ´ etroit, le brouillage des franges n’est pas complet et l’interf´ erogramme modul´ e en amplitude reste observable. Prenons par exemple un spectre rectangulaire de largeur
`
a mi-hauteur ∆ν. La diff´ erence maximale de phase sur ce spectre est de ∆φ = 2π∆ντ . L’in- terf´ erogramme r´ esultant ne sera pas brouill´ e ` a la condition que la variation de phase ∆φ soit n´ egligeable devant 2π :
∆φ 2π
⇔ τ 1/∆ν (1.6)
Chapitre 1. Quelques notes introductives
On d´ efinit alors le temps de coh´ erence par τ c = 1/∆ν ainsi que la longueur de coh´ erence : L c = cτ c = λ 2
∆λ (1.7)
De plus, le nombre de franges depuis le maximum jusqu’au premier minimum nul de l’enveloppe des franges correspond ` a :
N f ranges = λ
∆λ (1.8)
La figure 1.2 montre une simulation d’un interf´ erogramme polychromatique.
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
-15 -10 -5 0 5 10 15
Amp li tu d e
Diff´ erence de marche (µm)
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
-15 -10 -5 0 5 10 15
Amp li tu d e
Diff´ erence de marche (µm)
Fig. 1.2 – Interf´ erogramme large bande. La sommation de toutes les composantes spectrales ` a gauche donne l’interf´ erogramme de droite.
∗ Les interf´ erogrammes sont normalis´ es et centr´ es
L’illustration ci-dessus utilise la somme de trois interf´ erogrammes monochromatiques : I tot = I λ
1+ I λ
2+ I λ
3= 2I 0 · h
3 + cos
2π · δ mod λ 1
+ cos
2π · δ mod λ 2
+ cos
2π · δ mod λ 3
i
(1.9) Les longueurs d’onde utilis´ ees pour faire cette simulation sont λ 1 = 1500 nm, λ 2 = 1550 nm et λ 3 = 1600 nm, δ mod est la diff´ erence de marche.
Coh´ erence spatiale
Prenons maintenant une source monochromatique mais ´ etendue et incoh´ erente spatialement.
Dans un dispositif type trous de Young, chacun des points de la source est vu par les ouver- tures sous un angle θ i et donne des interf´ erogrammes de mˆ eme fr´ equence mais d´ ephas´ es par rapport aux autres. L’interf´ erogramme r´ esultant sera la somme des ´ eclairements de tous ces interf´ erogrammes ´ el´ ementaires :
I tot = X
i
2I i ·
1 + cos(2π · ν · τ i + ϕ mod )
avec τ i = θ i B
c (1.10)
De mˆ eme que dans le cas de la coh´ erence temporelle, pour ne pas avoir de brouillage de l’inter-
f´ erogramme r´ esultant, il est n´ ecessaire que la variation du d´ ephasage ∆φ soit tr` es inf´ erieure ` a
2π ce qui se traduit par :
1.1. L’interf´ erom´ etrie optique La figure 1.3 montre un exemple d’interf´ erogramme obtenu avec une source monochroma- tique ´ etendue spatialement.
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
-10 -5 0 5 10
Amp li tu d e
Diff´ erence de marche (µm)
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0
-10 -5 0 5 10
Amp li tu d e
Diff´ erence de marche (µm)
Fig. 1.3 – Interf´ erogramme ∗ d’une source ´ etendue spatialement. La sommation de chaque interf´ erogramme g´ en´ er´ e par un point de la source ` a gauche donne l’interf´ erogramme de droite.
∗ Les interf´ erogrammes sont normalis´ es et centr´ es
Dans ce cas, trois interf´ erogrammes provenant de trois points de la source diff´ erents sont addi- tionn´ es :
I tot = I φ
1+ I φ
2+ I φ
3= 2I 0 · h
3 + cos(ϕ 1 + ϕ mod ) + cos(ϕ 2 + ϕ mod ) + cos(ϕ 3 + ϕ mod ) i
(1.12) o` u ϕ i = 2π θ
iλ B . Les graphes correspondent ` a une source ´ emettant ` a 1550 nm. Les trois points de la source ont une amplitude ´ egale et ont respectivement des d´ ephasages de 0, π/4 et π/8 rad.
Degr´ e de coh´ erence spatiale
Pour simplifier les ´ equations, nous nous int´ eresserons au cas unidimensionnel.
Notons I (θ) la distribution angulaire de l’intensit´ e de la source, en supposant que ϕ mod est ind´ ependant de θ, l’´ eclairement re¸ cu par le d´ etecteur est :
I tot = Z
2I(θ)
1 + cos(ϕ + ϕ mod ) dθ
= 2I 0 · 1 +
Z I(θ) I 0
cos(ϕ + ϕ mod )dθ
= 2I 0 ·
1 + <e n Z I(θ)
I 0 · e j(ϕ+ϕ
mod) dθ o
= 2I 0 ·
1 + <e n
e j·ϕ
mod· T F [I (θ)]
o
= 2I 0 ·
1 + |T F [I(θ)]| · cos(ϕ T F [I(θ)] + ϕ mod )
(1.13) o` u I 0 = R
I(θ)dθ et T F [ ] d´ esigne la transform´ ee de Fourier.
On peut retrouver dans cette expression le contraste des franges d’interf´ erences qui vaut : C = I max − I min
I max + I min
= |T F [I(θ)]| (1.14)
Chapitre 1. Quelques notes introductives
La visibilit´ e complexe des franges est alors d´ efinie par :
V ∝ T F [I (θ)] (1.15)
Cette relation est connue sous le nom de th´ eor` eme de Zernike-Van Cittert.
La d´ etermination exp´ erimentale de V ` a partir des franges d’interf´ erence permet de connaˆıtre la transform´ ee de Fourier de l’objet et d’avoir ainsi des informations sur I (θ). Il est possible en particulier de d´ eterminer le diam` etre apparent de la source. Appliqu´ ee ` a l’astronomie, cette technique est appel´ ee synth` ese d’ouverture.
Exemple simple de synth` ese d’ouverture
La figure 1.4 montre le principe d’un interf´ erom` etre stellaire ` a deux voies.
D L
B Station de recombinaison
Ligne à retard ddm
Fig. 1.4 – Principe d’un interf´ erom` etre optique. Les deux t´ elescopes pointent la mˆ eme ´ etoile. La ligne
`
a retard permet de compenser la diff´ erence de chemin ∆L. Les faisceaux sont ensuite recombin´ es au niveau de la station de recombinaison afin d’obtenir les franges d’interf´ erences.
Que mesure-t-on avec un tel instrument ?
La technique de synth` ese d’ouverture permet aux astronomes de mesurer, notamment, le
diam` etre des ´ etoiles en utilisant la th´ eorie vue dans les sections pr´ ec´ edentes. En effet, si l’on
consid` ere que l’´ etoile observ´ ee est une source circulaire de diam` etre apparent θ et de brillance
uniforme, l’utilisation du th´ eor` eme de Zernike-Van Cittert permet de trouver :
1.1. L’interf´ erom´ etrie optique o` u J1 d´ esigne la fonction de Bessel de premi` ere esp` ece poss´ edant comme premi` ere racine 1, 22π ; N θ = λ/B est la fr´ equence spatiale.
En cons´ equence, lorsque l’on augmente la base de l’instrument interf´ erom´ etrique B, c’est-
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a-dire la distance qui s´ epare les deux t´ elescopes de l’interf´ erom` etre, le contraste des franges observ´ ees diminue. Il est possible de voir la premi` ere annulation du contraste pour une base convenablement choisie en fonction de l’objet observ´ e. Ainsi, θ peut ˆ etre ´ evalu´ e en utilisant la loi de Fizeau : lorsque le contraste des franges s’annule pour la premi` ere fois, θ est d´ etermin´ e par la mesure de B connaissant λ. Ceci nous permet d’avoir acc` es ` a la r´ esolution angulaire θ de l’instrument d´ efinie par :
θ = 1, 22 · λ
B (1.17)
o` u λ est la longueur d’onde en m` etre et B la base en m` etre.
On exprime ´ egalement souvent θ en seconde d’arc (not´ e as), on a alors : θ = 0, 25 · λ
B (1.18)
avec θ en as, λ en µm et B en m.
Clˆ oture de phase
Pour reconstruire une image ` a partir de donn´ ees interf´ erom´ etriques, le th´ eor` eme de Zernike- Van Cittert nous apprend que nous avons non seulement besoin du module de la fonction de visibilit´ e complexe des franges mais aussi de sa phase qui est ´ egale ` a arg T F [I (θ)].
Pour une observation au sol, cette phase va ˆ etre affect´ ee par la turbulence atmosph´ erique. Si on utilise un interf´ erom` etre ` a deux t´ elescopes, il ne sera pas possible de mesurer cette erreur al´ eatoire. En revanche, en utilisant au moins trois t´ elescopes, la technique dite de “ clˆ oture de phase ” nous permettra de contourner les d´ efauts de phase dus ` a l’atmosph` ere moyennant une perte d’information. Cette technique a ´ et´ e utilis´ ee dans un premier temps en radioastronomie.
Elle a ´ et´ e propos´ ee pour l’interf´ erom´ etrie optique par Jennison [Jen 61] et surtout par Rogstad en 1968 [Rog 68]. Mais les premi` eres mesures sur le ciel n’ont ´ et´ e r´ ealis´ ees qu’en 1984 et publi´ ees en 1986 par Baldwin [Bal 86].
Prenons le cas d’un interf´ erom` etre ` a trois ouvertures T 1 , T 2 et T 3 comme repr´ esent´ e sur la figure 1.5. Les visibilit´ es des diff´ erents syst` emes de franges d’interf´ erences vont s’´ ecrire :
V 12 = C 12 · exp[j · ( ψ 1 − ψ 2 + ϕ 12 )]
V 23 = C 23 · exp[j · ( ψ 2 − ψ 3 + ϕ 23 )]
V 13 = C 13
|{z}
Module du spectre de l’objet
· exp[j · ( ψ 1 − ψ 3
| {z }
Phase al´ eatoire
+ ϕ 13
|{z}
Phase de l’objet
)] (1.19)
Dans ces ´ equations, ψ i est le piston 1 dˆ u ` a la turbulence atmosph´ erique devant l’ouverture T i , ϕ ij est la phase provenant du spectre de l’objet vu de la base − →
b ij reliant les t´ elescopes T i et T j . La phase mesur´ ee exp´ erimentalement sur chaque signal interf´ erom´ etrique correspond donc ` a :
φ ij = ψ i − ψ j + ϕ ij (1.20)
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