NOTE
EFFETS DE VARIATIONS DU NIVEAU ALIMENTAIRE DES VACHES ET DE LA CROISSANCE PONDÉRALE
DES GÉNISSES AU MOMENT DE L’INSÉMINATION
SUR LA FERTILITÉ
M. ROCHET
avec la collaboration
technique
du
personnel
del’Établissement Départemental
del’Élevage
de l’Orne. 61oooAlençon
Station dePhysiologie
animale,École
nationalesupérieure agvonomique,
I. N. R.A., 9,
Place Viala,34060
Montpelliev
CedexRÉSUMÉ
Dans le cidre d’une étude mise en
place
parl’Établissement départemental
del’Élevage
de l’Orne ont été
analysées :
- Les
conséquences
d’unapport
de 2kg
d’aliments concentrés parjour, pendant
15jours après l’insénination,
à des vaches de race Normandeappartenant
à destroupeaux
dont la ferti- lité s’avérait inférieare à la moyennedépartementale : l’augmentation
du niveau de la ration aamélioré de 15,9 p. 100
( 77 , 3
p. 100contre6 1 , 4
p.100 )
le taux defertilité,
l’effet étantmarqué
dans les lots recevant moins de 13 UF par animal et par
jour.
- Les relations existant entre le
poids,
ou les variationspondérales, précédant
et encadrant l’insémination et la fertilité desgénisses
de race Normande : l’accélération de la croissance pen- dant lapériode
entourant l’insémination n’a amélioré la fertilité quelorsque
la vitesse de crois-sance
pendant
11période qui précède
est inférieure à 750g/jour
environ.INTRODUCTION
Les effets du niveau alimentaire et de ses
variations,
avant ouaprès l’insémination,
sur la fertilité des femelles bovines, évaluée àpartir
dupourcentage
de non-retours à6o-go jours,
étaient
jusqu’à
ces dernières années relativement mal connus.Récemment,
certains chercheurs(
1
)
Adresse actuelle :Établissement Départemental
del’Élevage
de l’Orne. B. P. 36 6rooo,Alençon.
ont
analysé
cesphénomènes
enappréciant
le niveaualimentaire,
soit d’une manière indirecteen suivant la
persistance
de la lactation(B ROCHART , 19 66)
ou l’évolutionpondérale après
levêlage (Wtr. TS nNx
etal., 19 6 4 , KI N G, 19 68),
soit d’une manièredirecte,
en stationexpérimentale,
avec des effectifs
plus
réduits(W ILTBANK
etal., 19 6 4 ,
BLAKELYetal., 19 6 3 ).
Ces études tendent à montrerqu’une
variation du niveau desapports énergétiques,
avantl’insémination,
affecte la fertilité.Après
l’insémination il semblequ’une
modification du niveau alimentaire influence aussi la fertilité. Cephénomène déjà
observé chez la Ratte(B ERG , 19 6 5 , 19 6 7 )
a étéégalement
étudiéchez la Vache
(G IROU
etB ROCHART ,
Ic!70; BROCHART, GAULLIARDetG IROU , 1972 ). Cette période
serait
particulièrement critique
chez la Vache où la mortalitéembryonnaire
est relativementimportante (G RADEN
et al.,19 68).
Chez les
génisses,
aucune étude sur l’influence des variations du niveaualimentaire,
avant etaprès l’insémination,
n’a été réalisée à notre connaissance.Nous nous sommes
proposé
d’étudier sur des animauxrépartis
dans diversesexploi-
tations :
- L’efficacité d’une alimentation
complémentaire après
l’insémination de vaches laitières.Cet essai a été réalisé dans
l’Orne, région
très différente duJura
où elle futexpérimentée
avecsuccès par GIROU et BROCHART
(1970).
- Les effets des variations de la croissance
pondérale,
avant etaprès l’insémination,
chez la Génisse.MATÉRIEL ET MÉTHODES
La
première expérience
aporté
sur17 6
vaches en lactation, de raceNormande, réparties
dans 53
exploitations
inscrites au contrôlelaitier,
etayant
une fertilité inférieure à la moyennedépartementale (6 1 ,
9p. Ioo contre6 9
p.100 ).
Ces animaux recevaient une ration à base d’ensi-lage
de maïs et de concentré. Dans chacune desexploitations,
suivant unerépartition
auhasard,
nous avions autant de vaches recevant dès le
jour
de l’insémination etpendant
15jours
un alimentconcentré
( 1 , 05 LiF/kg
et146
g deMAD/UF),
à raison de 2kg /jour,
que de vaches témoins.L’étude a été réalisée au cours de la
période
hivernale où l’alimentation estplus
facile à contrôlerqu’au pâturage.
Les données concernant la fertilité ont été recueillies au moyen de
plannings
de fécondité mis enplace
parl’Établissement dép-rtementïl
del’Élevage (E.
D.E.).
Les relevés(dates
devêlage
etd’insémination)
étaient contrôléespériodiquement.
Le critère de fertilité est le taux denon retours à 60-90
jours après
lapremière
insémination.La seconde
étude,
sur lesgénisses,
est le résultat d’uneenquête
réalisée dans 147élevages
adhérents au
syndicat
de contrôle decroissance ;
celle-ci nous apermis
d’obtenir lespoids
vifset les vitesses de croissance de
génisses pesées
tous les 3 mois. Nous avons tenucompte
desgains
de
poids
moyensquotidiens
au cours des 3 moisprécédent
l’insémination(C l )
etpendant
3 moisqui
encadrent l’insémination(C 2 ). Il faut préciser,
enfin, que 9o p. 100 des inséminations desgénisses
ont été effectuées de la
mi-janvier
à la mi-mars.RÉSULTATS
A. -
Expérience
sur les vaches en lactationLa modification du taux de fertilité obtenue par
l’augmentation
du niveau alimentaireaprès
l’insémination
figure
au tableau I.L’efficacité de cette
complémentation
est différente suivant le niveauénergétique
de laration.
Ainsi,
elle ne semble bonne que pour des niveaux inférieurs à environ 13 UF et elle est nulle.B. -
Étude
chez lesgénisses
Lorsqu’il
ya augmentation
dugain
depoids
moyenquotidien pendant
lapériode
encadrantl’insémination par
rapport
à lapériode
laprécédant,
la fertilité estglobalement
accrue(tabl. 2 ).
Mais cette amélioration de la fertilité n’est observée que chez les animaux
ayant
une faible vitesse de croissancependant
lapremière période
d’observation(C l
<750/ g/jour).
Chez les
génisses ayant
une vitesse de croissance élevée avant l’insémination, on observeune tendance
inverse,
bien que nonsignificative.
Cette tendance semble résulter d’unengrais-
sement excessif
puisque
lepoids
moyen au moment de l’insémination desgénisses gestantes après
une insémination est inférieur au
poids
moyen defemelles ayant
nécessitéplusieurs
inséminations( 42
8 kg
contre 439kg, p < 0,05).
CONCLUSIONS
Notre étude a mis en
évidence,
dans le cadre où elle sedéroulait, qu’un apport complémen-
taire de 2
kg
de concentrépendant
15jours, après l’insémination,
à des vaches laitières améliore la fertilitélorsque
le niveauénergétique
de la ration est inférieur à 13 UF environ. Au-dessus dece niveau la fertilité n’est pas améliorée.
Ces résultats vont dans le même sens que ceux de GIROU et BROCHART
( 1970 ),
bienqu’il s’agisse
chez ces auteurs d’uncheptel
différent et de conditionsd’apports
différentes( 3 kg
pen- dant 6jours après l’insémination).
Ces auteurs avaient trouvé un effet favorable pour les vachesprésentant
une carenceénergétique supérieure
à r UF.L’étude sur les
génisses
montre quel’augmentation
de la vitesse decroissance, qui
traduittrès vraisemblablement une amélioration du niveau alimentaire avant et
après l’insémination,
a un effet favorable sur la fertilité si la croissance
pendant
lapériode précédente
est inférieureà 750
g/jour
environ.Reçu pour publication
en mars 19i’u’.SUMMARY
FERTILITY OF COWS AND HEIFERS AS AFFECTED BY VARIATIONS IN THE FEEDING LEVEL AT THE MOMENT OF INSEMINATION.
According
to the research programme decidedby
theBreeding Organization
of theDepart-
ment of
Orne,
thefollowing
criteria have beenanalyzed :
-
Consequences
ofoffering
2kg
concentrate feeds perday,
for 15days
afterinsemination,
to cows of the Novman breed
belonging
to herds whosefertility appeared
to be lower than that of the average value of theDepartment. Raising
thefeeding
level of the dietimproved
thefertility
rateby
15. p. 100( 77
p. ioo versus6r.q
p.ioo),
the effectbeing
marked in groups recei-ving
less than i3 FU per animal and perday.
-
Relationships
betweenweight,
or variations of thelatter, before, during
and after inse- mination andfertility
of heifers of the Novman breed. Increase of thegrowth
rateduring
andafter the
period
of inseminationonly improved
thefertility
when thegrowth
rateprior
to inse-mination was lower than about 750
g/day.
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W
ILTBANK