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Mécanique du point
A. Proca
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
MÉCANIQUE
DUPOINT
Par A. PROCA,
Institut Henri Poincaré, Paris.
Sommaire. - La
mécanique classique actuelle ne tire pas
avantage
de toutes les ressources mises à sadisposition par le principe de la relativité restreinte. L’auteur propose donc une nouvelle forme de
méca-nique qui se réduit à la précédente dans un cas particulier et dont le pouvoir de description semble
plus étendu.
L’hypothèse de base consiste à admettre que les équations fondamentales font intervenir non pas
les xk, mais de nouvelles variables 03BE, de caractère spinoriel, à partir desquelles on peut calculer les
grandeurs d’univers. Autrement dit, le mouvement d’un
point
matériel est déterminé non pas dansl’espace-temps, mais dans certains espaces spinoriels
sous-jacents,
liés à l’Univers par l’intermédiaire del’espace des vitesses.
On écrit les équations du mouvement et leurs intégrales premières simples. Le point matériel ainsi
défini possède un spin. Son mouvement ne suit pas en général la loi d’inertie; il est constitué par la
superposition d’un déplacement à vitesse constante et d’un « tremblement de Schrödinger ». Ce dernier
peut
être absent et dans ce cas particulier le point se meut à vitesse constante comme en Mécaniqueclassique. On étudie ensuite le mouvement d’une particule chargée dans un champ électromagnétique
et l’on retrouve l’expression de la force de Lorentz ainsi que l’effet d’un moment électromagnétique
sous la même forme qu’en électrodynamique classique.
1. Les nouveaux résultats
expérimentaux
concer-nant les diverses
particules
fondamentales,
ainsi que les graves difficultés que rencontre la théorie dans sa formeactuelle,
rendentindispensable
unerévision
complète
de celle-ci.Les nouvelles
exigences
sont très variées et il semble difficile àl’heure
actuelle d’établir unforma-lisme cohérent
qui puisse
résoudre à lafois,
parexemple,
leproblème
de laself-énergie
et celui de laquantification
de la masse. Pour un certaintemps
encore, nous seronsobligés
de chercher des solutionspartielles,
résolvant tel ou telproblème
particulier,
avant d’aboutir à unesynthèse
géné-rale,
complètement
satisfaisante.Or,
il est clairque , nous arriverons à cette
synthèse
d’autantplus
facilement que nosinstruments d’investigation
seront
plus parfaits.
Il ne semble donc pas dénuéd’intérêt d’examiner avant toute chose ces
instru-ments,
-en d’autres termes la
Mécanique
dupoint
matériel,
--pour voir s’ils ne
peuvent
êtreaméliorés,
et cela d’unefaçon
tout à faitgénérale,
sans référence à une difflculté ’ou un
problème
particuliers.
2. Par «
Mécanique
» nous devons naturellemententendre
la mécanique
quantique.
Celle-ciprocède
cependant
de lamécanique classique
et il est évident que lesimperfections
de cette dernière seréper-cuteront sur la
mécanique quantique
elle-même.Le programme
âe
travail correct consisterait donc à soumettre lamécanique
classique
à un examencritique,
commeindiqué
plus
haut,
à essayer del’améliorer si nécessaire et à passer ensuite à la
mécanique
quantique
par le processus de quantifi-cation usuel. C’est dans cette voie que nous tenteronsde nous engager. z
3. Pour
analyser
la situationactuelle,
remar-qq0ns que,
lorsqu’on néglige
les effets degravi-tation et
qu’on
tientcompte
de l’inertie au moyend’un coefficient de masse, la
mécanique
classique
desparticules
fondamentales est dominéeentiè-rement par le
principe
de la relativité restreinte. En d’autrestermes,
elle doit satisfaire auxexigences
de cette relativité.
Or,
certaines de cesexigences
sont de telle natureque l’on a recherché des raisons pour ne pas
s’y plier,
cequi équivaut
au fond à unrejet
partiel
duprincipe
de relativité. Nous sommes ainsi
placés
devantl’alternative suivante : ou bien
admettre
toutes les66
conséquences
de ceprincipe
ou bien lerejeter.
Cette dernière attitude étant insoutenable dans l’état actuel de lascience,
nous sommes tenusjus-qu’à
nouvel ordre àaccepter
toutes lesconséquences
qui
découlent del’application
duprincipe
de relativité.L’exemple
leplus frappant
de cet état de chosesest
l’existence,
requise
par larelativité,
decarac-téristiques qui
se traduisent par des «énergies
» ou « masses »négatives.
En théorieclassique
lamasse au repos d’un
corpuscule.
de moment PP.soit -
mo. II est exact que
quelques
fois
le doublesigne
n’est pasgênant
et que nouspouvons
passersous silence les cas où mo o. Il n’en est pas moins
vrai que cette
règle
n’est pasgénérale.
Bien aucontraire,
le doublesigne
de mo est lié essentiel-lement au caractèrequadratique
de l’invariant de la relativité. Tant que nous admettrons la’validité
de la relativitérestreinte,
nous devrons donccomptera
avec la
possibilité
d’unsigne négatif,
quitte
àl’in-terpréter
physiquement,
sipossible,
d’une manière satisfaisante.-4. Une autre remarque relative aux
amélio-rations souhaitables de la
mécanique
concerne lapossibilité
de décrireclassiquement
uneparticule
possédant
unspin
différent de zéro.On a souvent écrit que le
spin
est un effetquan-tique ;
le seulargument
àl’appui
de cette thèseest le fait
qu’on
n’a pas encore réussi à décrire uneparticule
àspin
enmécanique
classique.
Diversestentatives
ont été faites en ce sens(1),
maisqui
n’ont pas
toujours
abouti
à des résultatscomplets
ou
indiscutables.
En
mécanique quantique
lespin
apparaît
dèsqu’on
tientcompte
de la relativité. Il semble assezprobable qu’il
en soitégalement
ainsi enmécanique
classique
et quel’origine
duspin
doive
être cherchéeplutôt
dans lesrotation$ fondamentales
de la rela-tivité que dans les discontinuités de laquanti-fixation.
Quoi
qu’il
ensoit,
ladescription
duspin
nécessite l’introduction de nouvelles variables dont le choix n’est pas
aisé; heureusement,
uneréponse
raisonnable à ce
problème
peut
être fournie parl’observation
duparagraphe
suivant..(1) Voir en particulier : M. MATHISSON, Acta Phys. Po/o7nca,
1937, 6, 163 et T. W. WEYSSENHOFF, ibid., 1947, 9, 1. Voir
également L. DE BROGLIE, La théorie des particules de
spin 2
,2
Gauthier-Villars, Paris, 1952 où se trouve un exposé de la théorie de WEYSSENHOFF. Voir la critique de cette dernière par C. M0LLER, Comm. Dublin Tnstitute, A, no 5 et Ann.
Inst. If. Poincaré, 1949,11, 251. Enfin citons M. H. L. PRYCE,
Proc. Roy. Soc., 1948, A 195, 62; HôNL, Naturwiss, j938,
26, 4o8; HôNL et PAPAPETROU, Z. Physik, 1939, 112, 5I2 et ig3g, 114, 4;8; PAPAPETROU, Proc. Roy. Soc., 1951, 209,
248 et 260.
5. La condition de covariance par
rapport
auxtransformations de Lorentz a
permis
decarac-tériser les
grandeurs
susceptibles
de décrire lesphénomènes physiques (scalaires,
vecteurs,
etc.)
etmême d’établir en
quelque
sorte unehiérarchie,
basée sur leur
complexité
croissante. Parmi cesgrandeurs
figurent
non seulement lestenseurs,
mais
aussi lesspineurs.
Onpeut
même dire que, dans la hiérarchieci-dessus,
lesspineurs
de rang isont «
plus simples »
que le tenseur leplus
élé-mentaire,
à savoir levecteur;
en effet onpeut
former un vecteur à
partir
despineurs
par desopérations
rationnelles,
alors que l’inverse n’est pas vrai.Or,
pour des raisons évidentes aucune théorieclassique
ne faitappel
auxspineurs
(2).
Il est vraiqu’aucune
grandeur
physique
mesurable nepeut
êtrereprésentée
par unspineur
en raison du caractèrebivalent de ce
dernier,
mais cette éventualité n’estpas la seule
possible.
Tout ensupposant
que lesgrandeurs physiques
mesurables dansl’espace-temps
sont exclusivement destenseurs,
il est bien difficile de ne pas admettre que l’introduction desspineurs
dans la théorieprésente
desavantages
marqués,
en raison despossibilités
qu’elle
offred’utiliser
toutes les ressources du groupe deLorentz.
Lesparagraphes
suivants sont destinés à montrerle
parti
qu’on peut
tirer de cette’supposition.
6.Hypothèse
de base. - Le nombre minimum ade
spineurs
compatible
avec l’invariance parrapport
au
groupe
deLorentz,
que nouspostulons,
est deux.Désignons par 4
l’ensemble de ces deuxspineurs,
groupés
comme dansle 03C8
de la théorie de Dirac et posons commed’habitude §+
=1 ( *y4
=adjoint
de03BE.
Nos
hypothèses
fondamentales s’énoncent alorsde la
façon
suivante :I. Tout
phénomène physique
et enparticulier
lemouvement d’un
point
est décrit au moyen desspi-neurs03BE
et03BE+.
,Les résultats
expérimentaux
se référant àdes
mesures dans
l’espace-temps,
il estindispensable
decompléter
I,
enindiquant
dequelle
façon
cetespace-temps
est relié aux espacesspinoriels 03BE
et03BE+.
A ceteffet nous allons admettre que :
II. Si r est un
paramètre
invariant enfonction
duquel
ondéfinit le
mouvement etyP
les matrices4 X 4
tels queyr yS +
ys Yr
==2 ors,
onposera
(2) Voir toutefois la théorie du gyroscope, de F. Klein, qui
semble être le premier à avoir utilisé des grandeurs spinorielles
dans un problème de
Mécanique classique
ainsi que l’a rappelérécemment M. Bopp. Chez cet auteur ainsi que chez Darboux
(Leçons sur la théorie générale des surfaces), que le premier cite d’ailleurs, les grandeurs spinorielles s’introduisent comme
67 Ce choix est
arbitraire,
mais naturel. Le secondmembre est le seul vecteur réel du genre
temps
formé bilinéairementavec 03B6
et03B6+
qu’on
puisse
identifier à un vecteur d’univers caractérisant le mouvement.
D’après
1donc,
leséquations
de base de la théorie relient les03B6, 5+
et leurs dérivées : lesphénomènes
et en
particulier
le mouvement d’unpoint,
sontdéterminés non
plus
dansl’espace-temps
r? mais dans les espacesspinoriels sous-jacents
03B6, 03B6+
liés à la vitesse. Nous pouvons considérer ces espacescomme les éléments
fondamentaux
dans lades-cription
desphénomènes.
Corrélativement,
onpeut
dire que les transformations fondamentales ne sont pas celles
qui
concernent les vecteurs xP mais cellesqui
définissent lesspineurs
fondamentaux,
dont résultent les
transformations
de Lorentz.Le lien entre les espaces
spinoriels
etl’espace-temps
ordinaire xP est donné par II. Le passagede l’un à l’autre
peut
se définir en faisantcorres-pondre
une courbe deç,
03B6+,
donnée sous formeparamétrique
L
=Ir (z)
à une courbe de l’universdéfinie
paramétriquement
par leséquations
diffé-rentielles dxP
= )+(r) yPi(=)
d-r. La donnéedes 03BE
et03BE+
ne
permet
pas de calculer les coordonnéeselles-mêmes mais seulement leurs dérivées. Les
coor-données restent
indépendantes
de1.
03BE2. Notations,
-- 03BE
est une matrice à unecolonne,
d’éléments
complexes
03BE1
103BE2,
03BE3, 03BE4
ayant
la mêmevariance que
le 03C8
de la théorie de l’électron de Dirac. En fonction de la matricetransposée
etconjuguée,
03BE*,
la matriceadjointe
03BE+
s’écritYP (p
= i, 2,3,
4)
sontles
matrices4
X4
de vonNeumann
(tel
que l’invariantquadratique
soit03BE+03BE)
et
"(5 = yly2y8y4.
Nousadopterons
les notations suivantes(qui
sont celles dePauli)
pour les 16 cova-riants
quadratiques
formés àpartir
desproduits
de YP :-Ces 16 termes ne sont pas
indépendants,
mais
liés par neuf relationsquadratiques
bienconnues (3).
On a, par
exemple :
,(3) Citons seulement les travaux de 0. COSTA DE
BEAU-REGARD, Thèse, Paris, 1943; KOFINK, Annalen der Phgsik,
1940,38, 421 ! G. PETIAU, J. Math. pures et appel., 1 9 Ç 6, 25 , 335.
Dans
t’espace-temps
nous utilisons lescoordonnées
c étant la vitesse de la lumière.
Nous
appelons
T leparamètre
réel parrapport
auquel
on considère lavariation
des diverses gran-deurs. On a parhypothèse
Appelons
ds l’élément de «temps
propre » de laparticule
dansl’espace-temps
ordinaire,
définipar
On aura alors en vertu de
(II)
et de(3) :
soit
On en déduit
l’expression
de la vitesse d’universde la
particule
8.
Lagrangien
en l’absence dechamps
Considérons maintenant le mouvement libre d’unpoint
donné.Le
lagrangien correspondant dépendra
essentiel-’ lernent
des03BE.
Pour des raisons de variancerelati-viste,
sa forme laplus
simple
sera cellequi
nous estdéjà
familière :Si nous considérions
l’analogie
avecd’autres
casconnus de la
mécanique
ondulatoire,
nousserions
tentés
d’ajouter
à cepremier
terme unsecond, de
la
forme
ik2’Ç+’Ç.
Nous verronscependant plus
loin
(§
19)
que ce terme est naturellementenglobé
dans les termes
d’interaction
avec unchamp
exté-rieur. Il
n’y
a donc pas lieu de l’introduire dans ladescription
ducomportement
de laparticule
enl’absence de toute interaction.
Par contre, d’autres termes s’introduiront dans le
lagrangien
en raison des conditions danslesquelles
doit avoir lieu sa variation. En
effet,
d’après
notrehypothèse
fondamentale II, le
covariantquadra-tique 1+Y?1
doittoujours
êtreégal
àdxp=
xp.Nous
sommes en
présence
d’une
variation avecconditions
de liaison. Utilisons le
procédé
desmultiplicateurs
et considérons
-quatre
fonctions inconnuesÀp
de68
Le
lagrangien
en l’absence dechamp
sera alorset la variation
portera
sur03BE+,03BE
et x.D’ailleurs,
quelles
que soient les raisonsplus
oumoins valables
qui
nous ont conduit à la forme(8),
ce
lagrangien
constitue une nouvellehypothèse
àajouter
à celles duparagraphe
6.9.
Équations
dupoint
matériel libre.Quan-tité de mouvement. - Les
équations
fonda-mentales déduites . de
(8)
sont, Les dernières
(10),
ne sont autres quequi
introduisentj
le momentconjugué
de x,~xp
autrement dit la «
quantité
de mouvement ». Dans la nouvelle théorie laquantité
de mouvement a donccomme
composantes
lesmultiplicateurs
deLagrange
utilisés
lors de la variation.En l’absence de
champ, d’après (10),
cettequantité
de mouvement est un vecteur constant
(4)
qui
n’estpas nécessairement
proportionnel
à la vitessed’uni-vers comme en théorie
classique.
Il en est ainsi
chaque
fois que laparticule possède
un
spin
et cette différence entre vitesse etquan-’
tité de mouvementpeut
devenir très intéressante dupoint
de vueexpérimental.
Lecomportement
d’untel
corpuscule
pourrait
être différent de celui quenous connaissons dans des conditions
convenable-ment choisies.
En admettant que le vecteur constant
Àp
soitégalement
du genretemps,
Àp tIr
o, nous pouvonsdéfinir l’invariant
mo
représente
la masse au repos de laparticule qui
apparaît
ici comme une constanted’intégration.
10. Grandeurs
d’espace-temps
pour lemou-vement libre. Vitesse. - A étant
une matrice
4x4
quelconque,
on déduit deséquations
(9)
la(4) Noter qu’il s’agit ici de constance par rapport au
para-mètre ’t Dans la plupart des cas cela équivaut à une «
cons-d03BB°
tance d’univers »
£
= o, à cause de la proportionnalité (5)entre dT et le temps propre ds.
relation
générale
suivante où[A,
B]
= AB -- BA :qui
permet
une série de conclusions intéressantes : Enposant
parexemple
A = i, on a uneinté-grale
première
-. zAvec A =
y5
ety5
yP,
on trouveet
lesquelles
entraînentOn a
également
une autreintégrale première
et en
conséquence
aussiEn
posant
A =Y",
on obtient la dérivée de lavitesse,
donc la loi du mouvementproprement
dite.On a
1 On
en déduit une autre
intégrale première
En tenant
compte
de(23)
que nous établironsplus
loin,
nous pouvons finalement écrired’où l’on déduit que
l’expression
générale
de lavitesse sera
avec
On lit sur cette formule le
comportement
d’unpoint
matérielen
l’absence dechamp.,
On y voitque dans le cas
particulier
où les conditionsini-tiales sont telles que AOE = B,7 = o le-
point
sedéplace
à vitesseconstante
comme enmécanique
clas-sique.
Engénéral
cependant,
la vitesse oscille avecla
fréquence
2À =2moc d’une manière assez
détail de ces conditions et
l’expression
des coeffi-cients sont donnés auparagraphe
12.11.
Spin. -
Enposant
on trouve
ou
ou encore
Nous pouvons donc affirmer que la
particule
librepossède
unspin,
donnépar I muv,
ou
plus -
géné-ralement par
l’équation
de définition(24)
ne le fixant en réalitéqu’à
uneconstante
arbitraireprès.
Compte
tenu de(23),
on trouvel’intégrale
pre-mière
- -
-En dérivant
(23),
on trouvedonc
La définition du
spin dépend
du choix de la constante arbitraire. Onpeut
laprendre
nulle,
auquel
cas lespin
estégal
à I-muv.
Avec cette2
hypothèse
uneparticule classique (qui
sera étudiéeplus
loin auparagraphe 14)
aura unspin
dont toutes lescomposantes
seront constantes et non pasnéces-sairement nulles dans la mesure où l’on ne confond
pas ces constantes avec celles du second membre.
Remarquons
que ces deuxpossibilités
sontéquiva-lentes :
d’après (23)
si m,v = const. onau
pro-portionnel
à la vitesse et laparticule
est bien unpoint
matérielclassique.
’Si l’on tient absolument à définir un «
spin o
dont les
composantes
soient nulles pour le casparticulier
d’uncorpuscule
classique,
il faudra choisirla constante dans
(26)
defaçon
que la solution de(28)
soitpurement
oscillante. Dans ce cas le«
spin
»peut
s’écrire sous une formesimple,
à savoir :ou encore
On vérifie aisément à l’aide de
(21)
que(23)
est satisfaitepar cette
valeur deSuv;
d’autrepart
dans le cas
classique
À[J. U., - À’J u[J.
= o, doncimmédiatement
Suv
= o(5).
12. Solution
générale.
« Potentiels ». - Deséquations (9)
et(10)
on déduitLa solution
générale
s’écrit doncoù
}.p ÀP + ),2 == 0 et
oùÀp,
a, b
sont des constantessatisfaisant aux
équations
On
peut
écrire la solution de ceséquations
(30)
sous une forme
commode,
enremarquant
que deuxdes
composantes
de a. et deux deb,
doncquatre
en tout, sont arbitraires dans la solution.
Consi-dérons alors
quatre
constantescomplexes
arbi-traires cph Q2’ Q3’ (?4
groupées
en unecolonne 0
et que nous
appellerons
«potentiel »(6).
La solutiondes
équations (30)
s’écrit alorssimplement :
La forme
générale
des 03BE
en
fonction de T estdonnée par
(29)
avec(31)
ou encore parOn voit
apparaître
dans la solutiongénérale
lesdeux
signes
deÀ,
commel’exige
la relativité.Le choix des constantes arbitraires a
et b,
ouÀ’j,
correspond
aux diverses « conditions initiales »envisagées.
Notons que ces « conditions initiales »sont
plus
nombreusesqu’en
théorieclassique
et concernentégalement
certainescaractéristiques
de laparticule
elle-même et non pas seulement desélé-ments du mouvement. En les choisissant
conve-nablement on obtiendra des cas
particuliers
inté-(b) Ce choix peut être guidé par des considérations d’inter-action ou de quantification, voir par exemple le paragraphe 17. De même, c’est l’expression
I m.,
(constante nulle) qui2
possède les valeurs propres correctes, lorsqu’on quantifie
au moyen des relations de commutation habituelles.
(6) Ce procédé a été appliqué par M. B. Kwal à la théorie
70
ressants, tel par
exemple
celuioù ç
ne contient quela masse d’un seul
signe,
examiné auparagraphe
suivant.
13. Cas
harmonique.
Particuleclassique.
-Ce cas, que nous
appellerons
le «casharmonique »,
est réalisé
lorsque
parexemple,
a = o[valeur
qui
satisfait bien aux conditions
(30)].
On a alorssimplement
Examinons comment se
présente
alors le mouvementdans
l’espace-temps.
Remarquons
d’abord que toutes lesgrandeurs
réelles de la forme
03BE+ A 03BE
dans cet espace sont des constantes.03A91= -
ib+b est une constante dans tous lescas, mais le second groupe
d’équations (31)
donne aussiIl en
résulte,
d’après (6),
que la vitesse d’univers dela
particule
est constanteet donc
que la particule
est assimilable à unpoint
matériel
classique.
En
multipliant
les deuxéquations (30)
pary",
b et b+ et enajoutant,
on obtientd’où en
comparant
avec(35)
et(11)
Dans ce cas
donc,
laquantité
de mouvement estproportionnelle
à lavitesse,
cequi justifie
encoreune fois l’assimilation de mo à la masse au repos
et
de À(¡
à laquantité
de mouvement.Les
composantes
de muv sont constantes celles deSuv,
nulles en vertu de(36).
Le cas
harmonique
décrit donc bien uneparticule
classique.
Inversement,
si lespin
est constant ounul et que simultanément on ait
03A92 =
o, on auraaffaire à une
particule classique.
Eneffet,
on aalors muv = const.
donc,
d’après
(23),
À,
propor-tionnel à Uu . Comme en
général
[voir (3)]
’
on en déduit
ÀP mpv
= o, doncd’après (19),
du,
=o; d03C4la
particule
se meut donc àvitesse
constante.Le cas de la
particule classique,
c’est-à-dire celuipour
lequel
le
mouvement alieu conformément
auprincipe
d’inertie n’est doncqu’un
casparticulier
du mouvement libre. Dans
le
casgénéral,
ceprin-cipe
n’estplus
valable
sous sa formeclassique,
mais il est aisé de voirpar
quoi
il estremplacé.
Remarquons
enfin que lespin
apparaîtra lorsqu’on
passe du cas
harmonique
au casgénéral,
c’est-à-direlorsqu’on
introduira dansl’expression de 03BE
lamasse -
mo en même
temps
que + mo. C’est là le mécanisme parlequel
la relativité introduit lespin,
et ce mécanisme n’a rien à voir avecl’ana-logie
d’un corps tournant : l’essentiel n’est pas larotation d’une masse
positive,
maisplutôt
l’oscil-lation entre + mo et --rmo, véritable
contrepartie
classique
du « tremblement deSchrôdinger
». C’estlà aussi la raison pour
laquelle l’apparition
duspin
n’entraîne pas une
augmentation
del’énergie
totale parapport
d’uneénergie
derotation,
cequi
seproduirait
inévitablement dans le casd’un
corpsen rotation.
Le mécanisme ci-dessus est
exactement
celuipar
lequel
lespin
s’introduit enmécanique
ondu-latoire de l’électron où il a eu le
succés _ que
l’on
sait
0.
,
14. Particules
classiques
au repos. - Lamanière dont les
spineurs
interviennent dans lathéorie
apparaît
plus
clairementlorsqu’on
consi-dère le cas d’uneparticule classique
au repos.Dans ce cas
puisque
Àp
= movc, la condition Vk = ose traduit
par Àk
= o(k
il2,3)
etentraîne,
soit i À
= À4,
soit i À ==À4.
Pour chacun de cesdeux cas, les
grandeurs
d’univers de laparticule
ne
dépendent
plus (au repos)
que d’un seulspi-neur
(qi, Q2)
ou(cp3,
Q4).
Parexemple,
pour i a, _03BB4
on a
Le
«spin ))
mpq se réduit dans ce cas à sescompo-santes
spatiales,
lesquelles
ont d’ailleurs la mêmedirection que wr.
5. Interactions. Particules dans un
champ.
-Les lois du mouvement dans un cas d’interaction
donné se déduiront du
lagrangien
(8)
augmenté
d’un terme d’interaction
Lint,
fonction des03BE, 03BE+
et xk. Pour que la théorie soit
plausible
il fautqu’on
puisse
choisir Ce dernier terme defaçon
à retrouver les formulesclassiques
pour des cas connus, parexemple
pour le cas du mouvement d’unecharge
dans unchamp électromagnétique.
Considérons la manière dont le terme
d’inter-action
Lint
dépend des 03BE
et03BE+.
L’hypothèse
laplus
(1) Hônl et Papapetrou (loc. cit.) ont proposé 1;1n modèle de ce type, mais l’ont traité comme un mécanisme dansl’espace-temps soumis aux lois de la mécanique classique.
Dans la présente théorie, la « masse négative » apparaît
comme apparaissent les « fréquences négatives » dans la théorie
simple
consiste évidemment à admettre unedépen-dance bilinéaire. On écrira donc
où 0 est un
opérateur
invariant .agissant
surles
fonction des
xk,
,indépendant
desc,
03BE+
et tel queLint
= réel. Sa forme laplus
générale
sera doncoù y... sont les 16
produits indépendants
desyP,
les
A 0, Ai,
... 16 fonctions ordinaires des xP,pré-sentant les variances et les conditions de réalité
requises
pour rendre)+ 0( invariant
et réel.Ce genre d’interaction est donc décrit
par 16
fonc-tions ordinaires auplus.
Leséquations
dumou-vement seront dans ce cas
Remarquons
que - i03BE+i03BE=03A91
restetoujours
cons-tante dans le cas
général.
La variation de la vitesse sera donnée par
La
f orce
d’univers se déduira en dérivant parrapport
à ds laquantité
de mouvement donnée par la dernièreéquation
(40).
16.
Champ
électromagnétique.
-L’interac-tion d’une
charge
e avec unchamp
électromagné-tique
hp03C3=
dAp
pdA, de potentiel
1Ac,
est dutype
tique
hpoE=
dxcrdxP
depotentiel
Ap ,
est dutype
précédent.
Définissons d’abord l’action du
champ
sur laparticule
enprenant
Les
équations
s’écrirontElles se déduisent de celles d’une
particule
libreen y
remplaçant
comme d’habitude les momentsÀp
parXp-
e AG.
La dernièreéquation
donneen
appelant fa
= ev le courant.Remarquons
que laparticule
étant,
parhypothèse,
unpoint
géo-métrique
sansdimensions,
le courant serauni-quement
un courant de convection ev,7. Même sicette
particule possède
un momentélectroma-gnétique
Muv,
la contributiondXr
decelui-ci
aucourant sera nulle en raison du fait que
Muv
n’est pas étalé dansl’espace.
17. Moment
électromagnétique.
-Or,
admet-tons que laparticule
chargée ayant
unspin possède
de ce fait un moment
électromagnétique qui
luiest
proportionnel.
Cela n’est pas évident apriori
puisque
l’assimilation à un corps tournant n’estplus
valable. L’interaction considérée aupara-graphe
précédent
conduit à la force de Lorentzqui représente
la totalité de l’action duchamp
sur la
particule,
mais n’introduit aucuncouplage
entre lechamp
et le momentélectromagnétique,
ce
qui
montrequ’elle
estin omplète.
De nouveaux termes(8)
doiventapparaît e
dans lesexpressions
de la force et lecouple
exercés sur laparticule.
Nous admettons que le moment
électromagnétique
est
proportionnel
auspin
de laparticule
et nousferons
l’hypothèse
que l’on aLe facteur
multiplicatif
n’est constant quelorsque
03A92
= oqui
entraîneupmoa
= o, donc seulementdans le cas où le
spin
n’a pas decomposantes
detemps
dans lesystème
au repos, danslequel
il seréduit donc à un vecteur tridimensionnel.
Supposons
également
qu’on
prenneégale
à zéro la constante additionnelle duspin,
lequel
seraitdonc simplement
égal
àI rnp,.
Définissons alorsl’interaction au moyen d’un
opérateur
où
Ap
est lepotentiel
duchamp,
hpo
lechamp
correspondant
et x uneconstante
convenable.On en déduit que la
force
de Lorentz duparagraphe
précédent
estaugmentée
du termesupplémentaire
attendu. On a en effet
18.
Couple.
2013 Les autreséquations
s’écrivent72
Avec les notations
précédentes,
on en déduitqui
fait intervenir un termesupplémentaire
déjà
rencontré par d’autres auteurs.Ainsi
donc,
onpeut
retrouver les résultats del’interaction d’un électron dans un
champ
électro-magnétique
prenant
une interaction dutype
bili-néaire
03BE + 0 03BE
avec 0égal
à(46)
etqui
s’écrit aussi19.
Remarquons
quel’opérateur
ci-dessus necontient pas de terme
indépendant
desyP
(pas
plus
d’ailleurs que des termes en
y5).
L’interactionbilinéaire la
plus simple
est définie paroù k est une constante réelle. Les
équations
sontalors
Si
03BEijbre
est la solution connue du cas de laparticule
libre k = o étudiée
auparavant,
la solution de(52)
s’écriraCe genre d’interaction à
laquelle
nous avonsdéjà
fait allusion au
paragraphe
8n’agit
que surles 03BE
et n’affecte pas les
grandeurs
réelles mesurées dansl’espace-temps.
Plus
compliquée
apparaît
le cas(51)
avec , un kfonction des xP.
Enfin,
nous n’avons considéréjusqu’à présent
que des termes d’interaction bilinéaires
en 03BE
et03BE+.
Il est clair que d’autres cas sont
possibles
et laforme de
Lint
en fonctiondes 03BE
et03BE+ permettra
ainsi d’établir un critère de classement desinter-actions par ordre de
complication
croissante. Onobtiendra ainsi en
particulier
desmécaniques
clas-siques
non linéairesqui
ne serontpeut-être
pasdépourvues
d’intérêt.Manuscrit reçu le 8 septembre 1953.
SUR LE
DÉNOMBREMENT AUTOMATIQUE
D’UNE DISTRIBUTIONSTATISTIQUE
D’INTERVALLES DE TEMPS(APPLICATION
AL’ÉMISSION
03B1 DUPo)
Par M. ROLAND
CHÉRY,
Assistant à l’Institut de Physique atomique (Université de Lyon).
Sommaire. - Les
dispositifs décrits dans cet article ont été réalisés pour reprendre l’étude de la
distribution dans le temps des émissions radioactives, mais il serait facile de les adapter à l’étude de
n’importe quel phénomène distribué statistiquement dans le temps. Chaque phénomène étant repéré
par un point lumineux sur l’écran d’un tube cathodique, on peut les utiliser éventuellement pour
la recherche de corrélations entre l’apparition de deux phénomènes statistiques, chacun d’eux contrôlant la position du spot suivant une coordonnée.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME
15,
FÉVRIER1954,
Depuis 1936
toute une série de travaux sur ladistribution dans le
temps
desdésintégrations
cea été réalisée à l’Institut de
Physique
atomique
deLyon
sous ladirection
de J. Thibaud[1], [2], [3], [4].
Le caractèrestatistique
de cette distribution reconnuedès
1 go5
par Schweidler pour la loi de décroissanceradioactive,
se manifeste en outre par les fluctua-tionsradioactives,
écarts à la loithéorique
précé-dente,
analysées
par Batemann et par la loi dedistribution des intervalles de
temps
entre émissions radioactives connue sous le nom de loi de Marsden-Bara tt,Les
premières
vérificationsexpérimentales
de ceslois se situent vers 1910, avec les travaux de Ruther-ford et
Geiger
sur les fluctuations radioactives etceux de Marsden-Baratt sur la loi des
intervalles.
Mais c’est en ig2o seulement que Mme Curie
[5]
réalise lapremière
vérification de la loi des inter-valles àpartir d’enregistrements
automatiques.
Dans les annéesqui
suivirent,
Kuztner[6]
releva des écarts anormaux entre loithéorique
et obser-vations. Tous ces travaux se caractérisent parl’emploi
de détecteursd’angle
solide trèsdélié
si bienqu’une
très faiblepartie
durayonnement
de lasource est