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Arithmétique dans l’anneau des entiers relatifs

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Arithmétique dans l’anneau des entiers relatifs

Rédaction incomplète. Version 0.6

le 7 janvier 2020

Plan

I. Divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1. Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

2. PGCD. PPCM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

II. Algorithmes d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

1. Algorithme simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2. Calcul du pgcd . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3. Algorithme d’Euclide étendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

III. Entiers premiers entre eux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1. Définitions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2. Théorèmes : Bezout et Gauss. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3. Compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1. Relations entre pgcd et ppcm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2. Étude de l’équation de Bézout. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

IV. Nombres premiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

V. Congruences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Index

— équation de Bezout, 8

— algorithme d’Euclide, 3

— algorithme d’Euclide étendu disposition pratique, 5 pseudo-code, 4

— décomposition en facteurs premiers, 9

— division euclidienne, 3

— inversibles de Z , 1

— linéarité du pgcd et du ppcm, 7

— nombres premiers entre eux, 6 dans leur ensemble, 6 deux à deux, 6

— opérations sur les congruences, 10

— petit théorème de Fermat, 10

— pgcd

calcul, 4 définition, 2

propriété fondamentale, 4

— ppcm

définition, 2

propriété fondamentale, 2

— relation de congruence modulo un entier sur Z , 10

— relation entre pgcd et ppcm, 7

— théorème de Bezout, 7

— théorème de Gauss, 7

— théorème de la division euclidienne, 1

— valuation p-adique, 9

La division euclidienne est le concept qui domine cette section. Comme une division analogue est valable pour les polynômes, la plupart des résultats présentés ici seront repris dans ce cadre. Par commodité, on reproduit ici le théorème de la division euclidienne dans Z .

Théorème (divison euclidienne dans Z ). Pour tout x ∈ Z et d ∈ N

, il existe un unique couple (m, r) avec m ∈ Z et r ∈ J 0, d − 1 K tel que x = md + r. On dit que m est le quotient de la division de x par d et que r est le reste de cette division.

I. Divisibilité

1. Définitions

Proposition (Inversibles). L’ensemble des éléments inversibles de Z est {−1, +1}.

Preuve. Soit a et b des éléments de Z inverses l’un de l’autre :

ab = 1 ⇒ |a||b| = 1 ⇒ |a| = |b| = 1

De plus, l’inverse de 1 et 1 et l’inverse de −1 est −1.

(2)

Définition. Soit a ∈ Z . On dit que d ∈ Z est un diviseur de a (ou qu’il divise a) si et seulement si il existe c ∈ Z tel que a = dc. On dit que m est un multiple de a si et seulement si il existe c ∈ Z tel que m = ca.

Notation. On désigne par D(a) l’ensemble des diviseurs d’un élément a non nul de Z et par M(a) l’ensemble de ses multiples.

Remarques. — Si x ∈ D(a) alors |x| ≤ |a|.

— On peut convenir que D(0) = Z car 0 = 0x pour tous x ∈ Z .

— D(−a) = D(a).

— Soit a et b deux éléments non nuls de Z . L’ensemble des multiples communs à a et b est M(a) ∩ M(b), l’ensemble des diviseurs communs à a et b est D(a) ∩ D(b).

— Attention, 0 ∈ M(a).

— M(a) est un sous-groupe additif de Z . On a démontré dans le cours de présentation des groupes que tout sous-groupe additif de Z est de cette forme.

Proposition. Soit a et b deux éléments non nuls de Z qui se divisent mutuellement. Ils sont alors égaux à un facteur inversible près : il existe c inversible tel que b = ac. Dans le cas de Z ils sont égaux ou opposés, il existe un seul élément de cette famille dans N .

Preuve. Si a et b se divisent mutuellement, il existe des entiers λ et µ tels que a = λb et b = µa ⇒ a = λµa ⇒ 1 = λµ ce qui signifie que λ et µ sont inversibles et inverses l’un de l’autre.

Remarques. — On en déduit que D(a) = D(b) si et seulement si b ∈ {−a, a} c’est à dire a et b égaux à la multiplication près par un inversible.

— La relation de divisibilité n’est pas une relation d’ordre. Elle est bien réflexive et transitive mais elle n’est pas antisymétrique. Deux nombres qui se divisent mutuellement sont égaux seulement à la multiplication par un inversible près.

2. PGCD. PPCM.

Définition. Soit a et b deux éléments non nuls de Z .

Le plus grand commun diviseur (pgcd) de a et b est le plus grand élément (au sens de la relation d’ordre de Z ) de D(a) ∩ D(b).

Le plus petit commun multiple (ppcm) de a et b est le plus petit élément de M(a) ∩ M(b) ∩ N

.

Notation. Soit a et b deux éléments non nuls de Z . Le pgcd de a est b est noté a ∧ b ou simplement pgcd(a, b), le ppcm est noté a ∨ b ou simplement ppcm(a, b).

Avec ces notations, la définition se traduit par :

pgcd(a, b) = a ∧ b = max (D(a) ∩ D(b)) , ppcm(a, b) = a ∨ b = min (M(a) ∩ M(b) ∩ N

) Remarque. Soit a et b naturels non nuls avec a divisant b. Alors D(a) ⊂ D(b) donc a ∧ b = a.

On peut étendre les définitions et les notations de pgcd et ppcm à des familles (a

1

, · · · , a

p

) de plus de deux éléments.

Définition. Soit p naturel supérieur ou égal à 2 et (a

1

, · · · , a

p

) une famille de relatifs non nuls. Le pgcd de la famille est le naturel

a

1

∧ a

2

∧ · · · ∧ a

p

= max (D(a

1

) ∩ · · · ∩ D(a

p

))

Le ppcm de la famille est le naturel

a

1

∨ a

2

∨ · · · ∨ a

p

= min (M (a

1

) ∩ · · · ∩ M(a

p

) ∩ N

)

Proposition. Ces opérations sont associatives.

Preuve. Cela résulte de l’associativité de l’intersection.

Proposition 1 (propriété fondamentale du ppcm). Soit a et b des relatifs non nuls et m = a ∨ b. Alors

M(a) ∩ M(b) = M(m)

(3)

Preuve. Comme m est un multiple commun à a et b, tous ses multiples sont aussi dans M(a) ∩ M(b) donc M(m) ⊂ M(a) ∩ M(b).

Réciproquement, soit µ ∈ M(a) ∩ M(b). Divisons µ par m ; il existe q ∈ Z et r ∈ J 0, m J tels que µ = qm + r ⇒ r = µ − qm

Alors r est un multiple commun à a et b car µ et m le sont. C’est ici que la minimalité intervient : r ∈ M(a) ∩ M(b) ∩ N

0 ≤ r < m

m = min (M(a) ∩ M(b) ∩ N

)

 

 

⇒ r = 0 ⇒ µ = qm ∈ M(m)

Ce qui montre M(a) ∩ M(b) ⊂ M(m).

Proposition 2 (linéarité du ppcm). Soient a

1

, · · · , a

p

et λ des naturels non nuls.

(λa

1

) ∨ (λa

2

) ∨ · · · ∨ (λa

p

) = λ(a

1

∨ a

2

∨ · · · ∨ a

p

).

Preuve. Remarquons que M(λa

i

) = {λm avec m ∈ M(a

i

)} noté λM(a

i

). On en déduit M(λa

1

) ∩ · · · ∩ M(λa

p

) = λ (M(a

1

) ∩ · · · ∩ M(a

p

)) . Ce qui prouve la proposition en considérant le plus petit élément de cet ensemble.

Remarques. — On pouvait aussi utiliser le fait que M(a) ∩ M(b) est un sous-groupe de ( Z , +) et vérifier que le générateur naturel de ce sous-groupe est le ppcm.

— Des propriétés analogues valables pour le pgcd seront démontrées plus loin à l’aide de l’algorithme d’Euclide et de l’algorithme d’Euclide étendu (propositions 3 et 6) :

d = a ∧ b ⇒ D(a) ∩ D(b) = D(d), M(a) + M(b) = M(d),

— Ces propriétés s’étendent aux familles.

— Pour calculer le ppcm de deux nombres naturels a et b, on peut utiliser l’algorithme 1 qui se généralise à une famille finie quelconque en ne modifiant à chaque fois que le plus petit terme de la famille.

Algorithme 1 : Calcul du ppcm a ← un entier naturel a

0

; b ← un entier naturel b

0

; tant que a 6= b faire

si a < b alors a ← a + a

0

; sinon

b ← b + b

0

; renvoyer a;

Preuve. Algorithme de calcul du ppcm.

Notons m le ppcm et U , V les entiers naturels tels que m = U a

0

= V b

0

. Il existe des entiers naturels u et v initialisés à 1 et tels que a = ua

0

, b = vb

0

au cours de la boucle. Montrons que la propriété (u ≤ U et v ≤ V ) est un invariant de boucle.

Lors d’une certaine itération, on a toujours a 6= b. Supposons a < b et notons u

0

= u + 1, v

0

= v les nouvelles valeurs de u et v. Comme a < b ≤ m, on a u < U donc u

0

≤ U et on a bien montré le caractère invariant.

On est certain de sortir de la boucle car U + V − u − v est une fonction de terminaison qui décroit strictement à

chaque itération. Après la sortie, a = b ≤ m et cette valeur commune est m car c’est un multiple commun inférieur

ou égal à m.

(4)

II. Algorithmes d’Euclide

On présente d’abord l’algorithme 2 « sec » qui est une suite de divisions euclidienne des restes successifs . La deuxième version (algorithme 3) renvoie le pgcd des deux entrées. La troisième version (algorithme 4 d’Euclide étendu) conduit aux coefficients du théorème de Bezout. Les quotients des divisions sont utilisés seulement dans la troisième version. Une disposition pratique pour mener les calculs « à la main » est aussi présentée.

1. Algorithme simple

Le premier algorithme présenté repose sur le théorème de la division euclidienne dans Z rappelé en début de texte.

Algorithme 2 : Algorithme "sec"

a ← un entier relatif;

aa ← un entier naturel non nul;

tant que aa 6= 0 faire

r ← reste de la division de a par aa;

a ← aa;

aa ← r;

Le nom aa désigne un entier naturel qui diminue strictement puisque, à chaque tour de boucle, la valeur qu’il désigne est le reste dans une division par sa valeur précédente. Ceci assure que la boucle se termine. L’ensemble des diviseurs communs D(a) ∩ D(aa) est un invariant de la boucle.

Cet algorithme ne renvoie rien, il sert de support pour des variantes qui utilisent la même boucle.

2. Calcul du pgcd

Algorithme 3 : Calcul du pgcd a ← un entier relatif;

aa ← un entier naturel non nul;

i ← 0 # compteur facultatif de boucle sert seulement pour comprendre;

tant que aa 6= 0 faire

a, aa ← aa, reste de la division de a par aa;

i ← i + 1;

renvoyer a;

Désignons par 0, 1, · · · , n les valeurs désignées par le compteur i après chaque tour de boucle. Il est convenu que 0 désigne la valeur avant la première exécution du corps de la boucle. Le corps de la boucle s’exécute donc n fois. Écrivons les divisions euclidiennes successives sous la forme

a

0

= q

1

a

1

+ a

2

a

1

= q

2

a

2

+ a

3

.. .

a

n−2

= q

n−1

a

n−1

+ a

n

a

n−1

= q

n

a

n

Avec ces notations, a

i

est la valeur désignée par a et a

i+1

celle désignée par aa après le i-eme tour de boucle. Les quotients ne sont pas utilisés. Pour i = n, on est sorti de la boucle et a

n

est donc le dernier reste non nul.

On montre facilement que

D(a

0

) ∩ D(a

1

) = D(a

1

) ∩ D(a

2

) = · · · = D(a

n−1

) ∩ D(a

n

) = D(a

n

)

car a

n

divise a

n−1

. Ceci prouve que a

n

est le pgcd de a

0

et a

1

c’est à dire les valeurs initiales de a et aa.

On peut reformuler ce raisonnement en des termes plus algorithmiques. La relation D(a

0

)∩D(a

1

) = D(a)∩D(aa)

est un invariant du segment itératif et aa est une fonction de terminaison.

(5)

Proposition 3 (propriété fondamentale du pgcd). Soit a et b deux entiers relatifs non nuls et d le nombre naturel renvoyé par l’algorithme 3 (le dernier reste non nul calculé). Alors d = a ∧ b avec

D(a) ∩ D(b) = D(d)

Preuve. On sait que d ∈ N . Alors D(a) ∩ D(b) = D(d) entraîne d = max (D(a) ∩ D(b)).

Remarques. 1. Si on veut calculer le pgcd d’une famille de p ≥ 2 relatifs non nuls, on commence par l’ordonner du plus grand au plus petit en valeur absolue. On adapte ensuite l’algorithme en divisant le plus grand par le plus petit. Si le reste est non nul, on décale les p termes de la famille. Si le reste est nul, on l’élimine de la famille que ne contient plus que p − 1 termes. On retourne ensuite à la division du plus grand terme par le plus petit. Avec cette méthode, le résultat précédent s’étend aux familles.

2. Si m = qn + r est l’écriture de la division euclidienne de m par n et si λ est un naturel non nul alors λm = qλn + λr

est l’écriture de la division euclidienne de λm par λn. L’algorithme d’Euclide avec les conditions initiales λa et λb sera constitué des divisions de l’algorithme initié par a et b simplement multipliées par λ. On en déduit la propriété de linéarité du pgcd

Proposition 4 (linéarité du pgcd).

∀(a, b) ∈ ( Z

)

2

, ∀λ ∈ N

, (λa) ∧ (λb) = λ(a ∧ b)

Preuve. Il suffit de remarquer qu’une division euclidienne multipliée par un λ ∈ N

reste une division euclidienne.

La suite des divisions euclidiennes de l’algorithme d’Euclide pourλa et λb est donc formée par les divisions de l’algorithme pour a et b simplement multipliées par λ. Les suites s’arrêtent ensemble ce qui prouve le résultat.

3. Algorithme d’Euclide étendu

On introduit de nouveaux noms u, uu, uuu, v, vv, vvv, q permettant de stocker les valeurs de deux nouvelles suites et du quotient des divisions qui n’avait pas été utilisé jusque là.

Algorithme 4 : Euclide étendu a ← un entier relatif;

aa ← un entier naturel non nul;

u ← 1;

uu ← 0;

v ← 0;

vv ← 1;

tant que aa 6= 0 faire

q ← quotient de la division de a par aa;

;

aaa ← a − q ∗ aa;

uuu ← u − q ∗ uu;

vvv ← v − q ∗ vv;

; u ← uu;

uu ← uuu;

; v ← vv;

vv ← vvv;

; a ← aa;

aa ← aaa;

renvoyer a, u, v;

Cet algorithme sert à calculer les coefficients permettant d’exprimer le dernier reste non nul en fonction des

deux premiers termes de la suite.

(6)

Proposition 5. Soit a et b deux éléments non nuls de Z et d, u, v les entiers renvoyés par l’algorithme d’Euclide étendu initialisé par a et b. Alors d = au + vb et d est le pgcd de a et b.

Preuve. On conserve les notations à l’aide de suites définies dans la partie sur le calcul du pgcd ainsi que le principe de répétition des lettres dans les noms pour désigner les valeurs successives.

On introduit une relation de récurrence définie par la suite des quotients (q

1

, q

2

, · · · , q

n

). On dira qu’une famille (x

0

, x

1

, · · · , x

n

) vérifie Q lorsque :

(Q) ∀k ∈ {2, · · · , n} : x

k

= x

k−2

− q

k−1

x

k−1

On remarque que la famille (a

0

, a

1

, · · · , a

n

) vérifie Q car chaque relation traduit une des divisions euclidiennes.

Considérons deux suites (u

0

, u

1

, · · · , u

n

) et (v

0

, v

1

, · · · , v

n

) vérifiant Q et définies par : u

0

= 1, u

1

= 0, v

0

= 0, v

1

= 1

Comme les trois familles (a

0

, a

1

, · · · , a

n

) (u

0

, u

1

, · · · , u

n

) et (v

0

, v

1

, · · · , v

n

) vérifient Q et que : a

0

= 1 × a

0

+ 0 × a

1

= u

0

a

0

+ v

0

a

1

a

1

= 0 × a

0

+ 1 × a

1

= u

1

a

0

+ v

1

a

1

Ces relations se propagent à tous les k entre 2 et n et en particulier : a

n

= u

n

a

0

+ v

n

a

1

Dispositif pratique. On peut utiliser une disposition en tableau

1

. Au début

0 1 2 3

a a

0

a

1

q

u 1 0

v 0 1

puis on progresse vers la droite avec chaque division euclidienne : d’abord a

2

et q

1

, puis en utilisant la relation Q, u

2

et v

2

à partir des éléments de leur ligne respective et ainsi de suite

0 1 2 3

a a

0

a

1

a

2

q q

1

u 1 0 1

v 0 1 −q

1

0 1 2 3

a a

0

a

1

a

2

a

3

q q

1

q

2

u 1 0 1 −q

2

v 0 1 −q

1

1 + q

1

q

2

→ · · ·

1. communiquée par Haitham Nasri

(7)

Exemple en commençant par 23 et 17.

0 1 2 3

a 23 17 q

u 1 0

v 0 1

(initialisation) →

0 1 2 3

a 23 17 6

q 1

u 1 0

v 0 1

(division)

0 1 2 3

a 23 17 6

q 1

u 1 0 1

v 0 1 -1

(relation) →

0 1 2 3

a 23 17 6 5

q 1 2

u 1 0 1

v 0 1 −1

(division)

0 1 2 3

a 23 17 6 5

q 1 2

u 1 0 1 -2

v 0 1 −1 3

(relation) →

0 1 2 3

a 23 17 6 5 1

q 1 2 1

u 1 0 1 −2

v 0 1 −1 3

(division)

0 1 2 3

a 23 17 6 5 1

q 1 2 1

u 1 0 1 −2 3

v 0 1 −1 3 -4

(relation)

On a bien 3 × 23 − 4 × 17 = 1.

Proposition 6. Soit a et b deux éléments non nuls de Z et d = a ∧ b alors

M(a) + M(b) = {x + y, (x, y) ∈ M(a) × M(b)} = M(d)

Preuve. L’inclusion M(a) + M(b) ⊂ M(d) est évidente car tout multiple de a ou b est multiple de d, donc une somme de multiples aussi. Réciproquement, si u et v sont les entiers renvoyés par l’algorithme d’Euclide étendu, alors

d = au + vb ∈ M(a) + M(b) ⇒ M(d) ⊂ M(a) + M(b)

Remarque. L’algorithme d’Euclide étendu est constructif. On peut aussi démontrer cette proposition en utilisant le fait que M(a) + M(b) est un sous groupe additif de Z . Il existe donc un entier δ tel que M(a) + M(b) = δ. On prouve facilement que δ est le pgcd mais cela ne permet pas de le calculer ni de l’exprimer en fonction de a et b.

III. Entiers premiers entre eux.

1. Définitions.

Définition. Deux entiers relatifs non nuls sont dits premiers entre eux lorsque leur pgcd est 1. De même, les éléments d’un famille de relatifs non nuls sont dits premiers entre eux dans leur ensemble lorsque 1 et −1 sont leurs seuls diviseurs communs.

Remarques. 1. On peut aussi considérer des familles de relatifs deux à deux premiers entre eux .

2. Si les entiers d’une famille sont deux à deux premiers entre eux ils sont aussi premiers entre eux dans leur ensemble mais la réciproque n’est pas vraie.

2. Théorèmes : Bezout et Gauss.

Théorème (de Bezout). Soit a et b deux éléments non nuls de Z .

Il existe des éléments u et v dans Z tels que au + bv soit un pgcd de a et b. S’il existe des éléments u et v dans Z

tels que au + bv = 1 alors a et b sont premiers entre eux.

(8)

Preuve. L’algorithme d’Euclide étendu montre (proposition 5) la première implication. Cette méthode donne un moyen pratique de déterminer u et v.

S’il existe des éléments u et v dans Z tels que au + bv = 1, il est immédiat que tout diviseur commun d à a et b divise aussi 1, il doit donc être 1 ou −1.

Théorème (de Gauss). Soit a, b, c non nuls dans Z tels que a divise bc avec a premier avec b, alors a divise c.

Preuve. Comme a est premier avec b, il existe λ et µ dans Z tels que λa + µb = 1. Comme a divise bc, il existe u dans Z tel que bc = ua. On combine alors les deux relations :

c = (λa + µb)c − µ(bc − ua) = (λc + µu)a

ce qui montre que a divise c.

Remarque. Attention à ne pas remplacer l’hypothèse « a est premier avec b » par « a ne divise pas b ».

3. Compléments

1. Relations entre pgcd et ppcm

Soit I et J deux parties de Z et λ un élément non nul de Z . On définit les ensembles λI et I + J : λI = {λa, a ∈ I}, I + J = {i + j, (i, j) ∈ I × J }

On montre alors que

M(a) + M(b) = M(a ∧ b) M(λa) = λM(a)

M(λa) ∩ M(λb) = λ (M(a) ∩ M(b)) M(λa) + M(λb) = λ (M(a) + M(b))

Si a, b et λ sont des éléments non nuls de Z on déduit la propriété suivante (dite de linéarité du pgcd et du ppcm) : pgcd(λa, λb) = λ pgcd(a, b), ppcm(λa, λb) = λ ppcm(a, b)

Dans la suite on note d = pgcd(a, b) et m = ppcm(a, b). Il existe alors des entiers a

0

et b

0

tels que a = da

0

et b = db

0

. On se propose de montrer que

— a

0

et b

0

sont premiers entre eux.

— md = ab

Le premier point s’obtient par linéarité du pgcd.

d = pgcd(a, b) = pgcd(da

0

, db

0

) = d pgcd(a

0

, b

0

) d’où pgcd(a

0

, b

0

) = 1.

Deux démonstrations sont proposées pour le second point

pgcd(a, b)ppcm(a, b) = ab

Preuve. — Remarquons que ab est un multiple commun à a et b donc divisible par le ppcm. Introduisons u par ab = mu et montrons que u est le pgcd de a et b.

Comme a et b divisent m, il existe α et β tels que m = αb = βa. On en déduit a = uα et b = uβ ce qui prouve que u est un diviseur commun de a et b.

Utilisons maintenant la linéarité du ppcm :

d

2

a

0

b

0

= ab = mu = ppcm(da

0

, db

0

)u = d ppcm(a

0

, b

0

)u

On peut alors simplifier d’abord par d puis par ppcm(a

0

, b

0

) qui divise a

0

b

0

ce qui entraîne que d divise u.

— Une autre manière de procéder est de montrer directement que da

0

b

0

= ppcm(a, b).

Remarquons d’abord que da

0

b

0

= ab

0

= a

0

b est un multiple commun à a et b. On sait donc que m = ppcm(a, b) divise da

0

b

0

.

D’autre part, m est un multiple commun, il existe donc λ et µ dans Z tels que

m = λa = µb ⇒ λa

0

= µb

0

(9)

après simplification par d. Donc a

0

divise µb

0

en étant premier avec b

0

ce qui entraine que a

0

divise µ (Thèorème de Gauss). Il existe donc k ∈ A tel que

µ = ka

0

⇒ λa

0

= ka

0

b

0

⇒ λ = kb

0

⇒ m = kb

0

a = kda

0

b

0

Ce qui prouve que da

0

b

0

divise m et achève la démonstration.

Une conséquence de ce que l’on vient de montrer est que deux éléments sont premiers entre eux si et seulement si leur ppcm est égal à leur produit.

2. Étude de l’équation de Bézout.

Il s’agit de l’équation

au + bv = c

où a, b, c sont des paramètres dans Z et les inconnues sont u et v. On supposera que a et b sont non nuls et non inversibles. Les points à retenir sont :

— L’équation admet des solutions si et seulement si c est un multiple du pgcd de a et de b.

— Lorsque c est un multiple de du pgcd de a et b, on peut tout simplifier par ce pgcd et se ramener ainsi au cas où a et b sont premiers entre eux.

— Lorsque a et b sont premiers entre eux on peut préciser l’ensemble des couples solutions en fonction d’un couple solution particulier. Si (u

0

, v

0

) est une solution particulière, l’ensemble des solutions est :

{(u

0

− λb, v

0

+ λa), λ ∈ A}

Une inclusion est évidente, l’autre se démontre à l’aide du théorème de Gauss.

— On peut trouver un couple solution en utilisant l’algorithme d’Euclide étendu.

xa

0

+ ya

1

= 1

d’inconnue (x, y) dans le cas particulier où a

0

et a

1

sont premiers entre eux.

— Lorsque a et b sont premiers entre eux et que c = 1, il existe un couple particulier de "petites" solutions.

Le mot est à préciser suivant que A = Z ou K[X]. Ce couple est unique dans le cas où a et b sont premiers entre eux.

— Dans le cas de Z , on suppose a et b supérieur ou égal à 2. Il existe un unique couple solution (u

1

, v

1

) tel que 0 < u

1

< b et 0 < −v

1

< a

— Dans le cas de K[X ], il existe un unique couple solution (u

1

, v

1

) tel que deg u

1

< deg b et deg v

1

< deg a.

L’existence se prouve par une division euclidienne de u

0

par b lorsque (u

0

, v

0

) est une solution particulière.

On note u

1

le reste, il existe alors une solution (u

1

, v

1

). La condition sur v

1

se verifie en considérant bv

1

= 1 − au

1

et en formant des inégalités (pour le degré dans le cas de K[X]).

IV. Nombres premiers.

Définition (nombre premier). Un entier naturel a est dit premier si et seulement si il est supérieur ou égal à 2 et ses seuls diviseurs sont 1, −1, a, −a.

Proposition. Tout élément non nul a de Z admet un diviseur premier.

Preuve. On considère l’ensemble formé par les valeurs absolues ou les degrés des diviseurs de a. C’est une partie non vide de N , elle admet donc un plus petit élémént. Soit p un élément de Z dont la valeur absolue est égale à ce plus petit élément, on vérifie facilement que p est premier ou irréductible.

Proposition. Soit a un entier relatif non nul et non inversible, soit p

1

, p

2

, · · · , p

n

des diviseurs de a deux à deux premiers entre eux. Le produit p

1

p

2

· · · p

n

divise alors a.

Preuve. On va démontrer la proposition par récurrence. Notons P

n

l’implication à démontrer pour un entier n fixé et un a quelconque.

Pour n = 1, il n’y a rien à démontrer. Montrons maintenant que P

n−1

entraîne P

n

.

Soit p

1

, p

2

, · · · , p

n

des diviseurs de a deux à deux premiers entre eux. Comme p

n

divise a, il existe un entier a

0

tel que a = p

n

a

0

. On peut appliquer n − 1 fois le théorème de Gauss, pour i entre 1 et n − 1 :

p

i

divise p

n

a

0

p

i

∧ p

n

= 1

)

⇒ p

i

divise a

0

(10)

On peut appliquer l’hypothèse de récurrence avec a

0

et p

1

, · · · , p

n−1

et en déduire que p

1

p

2

· · · p

n−1

divise a

0

.

∃λ ∈ Z tq a

0

= λp

1

p

2

· · · p

n−1

⇒ a = p

n

a

0

= λp

1

p

2

· · · p

n−1

p

n

C’est à dire que p

1

p

2

· · · p

n−1

p

n

divise a.

Notation. L’ensemble des diviseurs (premiers ou irréductibles) d’un élément a non inversible est non vide et fini.

Il est noté D

p

(a).

Proposition. L’ensemble des nombres premiers n’est pas fini.

Preuve. Supposons que p

1

< p

2

< · · · < p

n

soient n nombres premiers et considérons a = p

1

p

2

· · · p

n

+ 1. D’après le théorème de Bezout cet élément est premier avec les p

i

. Il admet donc un diviseur premier autre que les p

i

qui ne peuvent donc constituer à eux seuls l’ensemble de tous les nombres premiers.

Proposition (décomposition en facteurs premiers). Tout relatif a non nul et non inversible est le produit d’un inversible et d’une famille de nombres premiers.

Il existe u inversible, p

1

, · · · p

k

premiers deux à deux distincts et α

1

, · · · , α

k

entiers ≥ 1 tels que a = u p

α11

· · · p

αkk

Une telle écriture est unique à permutation près sur les indices i entre 1 et k.

Preuve. L’existence de la décomposition découle de la première proposition en rassemblant les facteurs premiers égaux. Elle se démontre par récurrence.

Considérons la proposition P(n).

Tout entier relatif ni nul ni inversible et de valeur absolue inférieure ou égal à n est le produit d’un inversible et d’une famille de nombres premiers.

Elle est vérifiée pour 2. Pour un naturel n > 2, il existe un diviseur premier p et n

0

< n tel que n = pn

0

. on peut appliquer à n

0

l’hypothèse de récurrence.

La démonstration de l’unicité n’est pas détaillée. Elle repose sur le fait que {p

1

, · · · , p

k

} est l’ensemble des diviseurs premiers de a et sur la notion de valuation p-adique.

Définition (valuation p-adique). Pour tout a entier relatif non nul et non inversible et tout nombre premier p, on appelle valuation p-adique de a l’entier naturel

v

p

(a) = max

k ∈ N tq p

k

divise a

Remarques. — La définition est correcte, car pour k assez grand, p

k

> |a| donc l’ensemble des k tels que p

k

divise a est fini.

— Par convention p

0

= 1 donc v

p

(a) = 0 si et seulement si p ne divise pas a ou encore si et seulement si n’est pas un des diviseurs premiers de a.

— Pour tous p et a :

p

vp(a)

divise a, p

vp(a)+1

ne divise pas a Proposition (Expressions avec les valuations p-adiques).

décomposition en facteurs premiers : a = u Y

p∈P

p

vp(a)

pgcd ∀p ∈ P : v

p

(a ∧ b) = min(v

p

(a), v

p

(b))

ppcm ∀p ∈ P : v

p

(a ∨ b) = max(v

p

(a), v

p

(b))

Remarque. Pour la décomposition en facteurs premiers, le produit est en fait fini car les v

p

(a) sont nuls sauf pour un nombre finis de p.

En combinant les deux dernières relations avec

m

p

(a ∧ b) = m

p

(a) + m

p

(b) = min(m

p

(a), m

p

(b)) + max(m

p

(a), m

p

(b))

on retrouve (a ∧ b)(a ∨ b) = ab.

(11)

V. Congruences

Définition. Soit n entier non nul et a, b entier. On dit que a et b sont congrus modulo n si et seulement si b − a ∈ M(n) ⇔ ∃k ∈ Z tq b − a = kn notation : a ≡ b mod n

Remarque. Soit a et n des entiers non nuls. Le théorème de Bezout peut s’écrire a ∧ n = 1 ⇔ ∃b ∈ Z tq ab ≡ 1 mod n

Proposition (opérations sur les congruences). Soit n entier non nul et a, b, a

0

, b

0

entiers : a ≡ b mod n

a

0

≡ b

0

mod n )

( a + a

0

≡ b + b

0

mod n aa

0

≡ bb

0

mod n

Proposition (Petit théorème de Fermat). Si p est un nombre premier et n un entier qui n’est pas un multiple de p alors n

p−1

≡ 1 mod p.

Preuve. Pour tout k ∈ J 1, p − 1 K . On utilise une propriété des coefficients du binôme

∀k ∈ J 1, p − 1 K , p

k

= p k

p − 1 k − 1

⇒ k p

k

= p p − 1

k − 1

⇒ p divise k p − 1

k − 1

Or p premier et k ∈ J 1, p − 1 K entraine p premier avec k. On en déduit que p divise

kp

théorème de Gauss.

D’après la formule du binôme :

∀n ∈ Z , (n + 1)

p

≡ n

p

+ 1 mod p

Comme 1

p

≡ 1 mod p, on en déduit par récurrence que n

p

≡ n mod p pour tous les entiers n. Si n n’est pas un multiple de p alors il est premier avec p car p est premier. Il existe b tel que ab ≡ 1 mod n. En multipliant par b, on obtient

n

p−1

≡ 1 mod p

Définition (indicatrice d’Euler). Pour tout entier m ≥ 2, on définit ϕ(m) comme le nombre de k ∈ J 0, m − 1 K premiers avec m.

Par exemple, si p est premier ϕ(p) = p − 1. La proposition suivante généralise le petit théorème de Fermat.

Proposition. Soit n ∈ Z et m ≥ 2 dans N . Alors n ∧ m = 1 ⇒ n

ϕ(m)

≡ 1 mod m.

Preuve. On considère le groupe (U

m

, .) des racines m-ièmes de l’unité et son groupe d’automorphismes (A, ◦).

Une application p de U

n

dans U

n

est un automorphisme si et seulement si p et bijective et

∀(u, u

0

) ∈ U

nn

, p(uu

0

) = p(u)p(u

0

).

On montre que pour chaque p vérifiant cette propriété, il existe un unique r ∈ J 0, n − 1 K tel que p(u) = u

r

pour tous les u de U

n

. On note p

r

cette application. On vérifie (Bezout) que

p

r

bijective ⇔ r ∧ m = 1.

Le fait que (A, ◦) forme un groupe (commutatif) ne pose pas de problème. Son cardinal est ϕ(m), on termine alors avec le théorème de Lagrange dans le cas commutatif.

p

]Ar

= Id

Un

⇒ ∀u ∈ U

n

u

rϕ(m)

= u ⇒ r

ϕ(m)

≡ 0 mod m.

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