A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L AWRENCE G RUMAN
L’image d’une application holomorphe
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 5
esérie, tome 12, n
o1 (1991), p. 75-101
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1991_5_12_1_75_0>
© Université Paul Sabatier, 1991, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 75 -
L’image d’une application holomorphe
LAWRENCE
GRUMAN(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. XII, n° 1, 1991
RÉSUMÉ. - Dans une première partie, nous construisons des ensembles discrets E dans ~~’ tels que l’image de Q’~ par n’importe quelle application holomorphe non dégénérée rencontre E. Dans une deuxième partie, nous
montrons qu’on peut construire une famille Ea d’ensembles discrets répondant aux critères de la première partie paramétrisés par a E ~ tel que, si
B(o, r
est la boule euclidienne, la croissance asymptotique enr de
B(o, T)
soit la même sauf peut-être pour un ensemble exceptionnel de valeurs de a pluripolaire. Cette croissance asymptotique peut être exprimée par une fonction de log MF(T ) =
suplog~I F(z) I (
.ABSTRACT. - In the first part, we construct discrete sets E on Cn such that the image of ~" by every non-degenerate holomorphic map intersects E. In the second part, we show how to construct a familly Ea of discrète sets satisfying the conditions of the first part paramatrized by
a a E Cn such that, if
B(o, r)
is the Euclidean ball, the asymptotic growthof
F-1 (EQ)
nB(o, r)
when r --~ is the same except perhaps for an exceptional set of a which is pluripolar in ~’~. This asymptotic growthcan be expressed as a function of log
MF ( r)
= suplog~ F(z) Il.
Nous
désignerons
=(03A3nj=1 |zj|2) 1/2
la norme euclidienne dans~n et par
Bn (a, r)
la boule euclidienne ouverte de centre a et de rayon r,B(a, r)
_~z
Ea~~ r~.
Notre but est d’étudier lafréquence asymptotique
deF-1(a),
a e~n,
où F =(/i,
...,fn) :
. . ~n --> ~n est uneapplication holomorphe
nondégénérée,
c’est-à-dire telle que0,
oùJF
est le
jacobien
de F. Nous commençons par unpetit
aperçuhistorique
dece
problème.
L’étude de la distribution des valeurs d’une fonction
f holomorphe
ouméromorphe
dans ( a été couronnée par la théorie deNevanlinna : f prend chaque
valeur sur lasphère
de Riemann avec la mêmefréquence asymptotique
saufpeut-être
pour un ensembleexceptionnel
E auplus
1 ) UFR MIG, Université Paul Sabatier, F-31062 Toulouse Cedex, France
dénombrable,
et enplus,
on a une minorationasymptotique
deB1 (0, r).
Commecorollaire,
on obtient aisément le théorème de Picard :une fonction
méromorphe
nepeut
omettre deux valeurs sur lasphère
deRiemann.
On
espérait
trouver des résultatsanalogues
pour lesapplications
holo-morphes,
nondégénérées
de ~~‘ dans ~n. On saitdéjà depuis longtemps qu’il
n’en est rien. Il existe des
applications holomorphes
F : :~2 --~ ~2 qui
sontmême des
homéomorphismes
sur leursimages
telle queJp =
1 mais dontl’image
omet un ouvert(cf. [B-M], [D-E], [R-R]). Récemment,
J.P.Rosay
et W. Rudin
[R-R]
ont même construit uneapplication holomorphe
dont lejacobien
estidentiquement
un et dont le volume del’image
est fini.La meilleure
façon
decomprendre
cephénomène
est de serappeler qu’une
fonction
holomorphe
est conforme et ainsipréserve
lesangles.
Ceci veut direque C
sous l’action d’une fonctionholomorphe
estrigide et
ainsiAut(C),
le groupe des
automorphismes holomorphes
de~,
ce réduit aux seulestranslations, rotations,
et dilatations. Pour uneapplication holomorphe
F = ....
, fn ),
parcontre,
engénéral
iln’y
a pas derapport
entre lesainsi,
même si1,
c’est-à-dire même si les volumes sontpréservés,
les
angles
ne le sont pas engénéral.
Il en résulte que le groupe desautomorphismes holomorphes
de(n,
est très riche(cf. [R-R]).
Toutefois,
des résultatspositifs
ne sont pas exclus. J.P.Rosay
et W.Rudin
[R-R]
ont montréqu’il
existe des ensembles discrets dans ~’~ tels quel’image
d’uneapplication holomorphe
nondégénérée
rencontretoujours
cesensembles. Ils
appellent
de tels ensembles "unavoidable"(inévitables).
Dansun travail antérieur
[G],
nous avonsdéjà
étudié de tels ensembles que nousavous
appelés
"essentiels" et nousreprendrons
cetteterminologie. Ainsi,
si~’ est une famille
d’applications holomorphes
nondégénérées,
nous dironsque l’ensemble E est essentiel
pour 0
siquelle
que soit F etquels
que soient r, r’ EIR+
on ait non vide.Si .~ est la famille de toutes les
applications holomorphes
nondégénérées,
les résultats de J.P.
Rosay et
W. Rudin[R-R]
montre l’existence d’ensembles essentiels pour ~’. Leurstechniques
ne sont pas constructives et nepermet-
tent pas de
préciser
de tels ensembles. Dans unepremière partie
de notretravail,
nous montrons comment construire des ensembles discrets essentielspour 0
ainsi que pour d’autres famillesd’applications holomorphes
nondégénérées.
Dans la deuxième
partie
de notretravail,
nous montrons que pour les famillesd’applications holomorphes
nondégénérées
considérées dans lapremière partie,
il existe des ensembles essentielsEa (qui dépend
de lafamille) paramétrisés
par a E t~ -{z
=0~
tels que l’on obtienneune minoration
asymptotique
de f1Bn(o, r)
par une fonctionde
MF(r)
= uniformément en a saufpeut-être
pour aappartenant
à un ensemblepluripolaire
dans ~’~(un
ensemble X C ~~est dit
pluripolaire
s’il existeV(z) plurisousharmonique
dans ~’~ telle que X C(n ~ V(z) - _oo~).
Ceci nous
permet
ledéveloppement
d’une sorted’analogue
à la théorie de Nevanlinna pour lesapplications holomorphes
basée sur la structurecomplexe
de ~n .1. Constructions d’ensembles essentiels discrets
Si F : : ~n -~ ~n est une
application holomorphe (resp.
une fonction Vplurisousharmonique),
nous notonsNous introduisons
plusieurs
famillesd’applications holomorphes
nondégé-
nérées.
i) {F
E~n -~ ~’~ ,
Fholomorphe
nondégénérée}.
ü)
iii)
Si S: IR+
-~ IR est une fonctioncroissante,
on dit que S est d’ordrefini si _ ~ , ,
Si F : : ~n -~ ~n est une
application holomorphe,
on dit que F est d’ordre p fini silog MF(r)
est d’ordre p fini et on définit~’P
par.~P
={F :
: ~’~ --~~~ ;
; Fholomorphe
nondégénérée
d’ordrep}.
J.P.
Rosay
et W. Rudin[R-R]
ont montré l’existence d’ensembles essen-tiels discrets pour la famille ~. Leurs
techniques
nepermettent
pas d’ex-pliciter
ces ensembles. Nous allons montrercomment,
par destechniques
constructives,
onpeut expliciter
des ensembles essentiels pour les familles définies ci-dessus. Les éléments de base de la construction sont élémentaires :le théorème des
applications inverses,
la formule deCauchy
etl’inégalité
dela moyenne pour les fonctions
sous-harmoniques.
Nousécrirons,
comme estl’habitude, B(a, r)
pour la boule euclidienne ouverte de centre a E (n et de rayon r. Nous aurons besoin dequelques
lemmes.LEMME 1.2014
([G],
p.208)
SoitS(r)
unefonction croissante,
r EiR+,
telle que
S(r)
> 1 etlimr~+~ S(r)
_ Alorsquels
que soient a >1, j3
>1,
il eziste une constanteC(a, ~3~
telle que si ro >1,
onpeut
trouverr’
E~ ro C( a, ]
avec lapropriété
Pour
C(a"~3),
onpeut prendre (1
+(k log a)-~~ .
.LEMME 2. - Soit
S(r),
r E unefonction
d’ordrefini
p. Alorsquels
que soient a >1, p’
> p, il eziste une suite rmT
telle queS(arm)
.Démonstration. -
Sinon,
A =~r ~ S( ar)
est un ensembleborné. Soit
Alors
quel
que soit m, > et ainsice
qui
est une contradiction, nLEMME 3. 2014
([0])
Soit F :B(o, R)
--~B(o, M)
uneapplication
holomor-phe
telle que = 0 et soitJ~
lejacobien
de F. Alorsl’image
de Fcontient la boule
B(o, S~
oùNous pouvons
déjà
tirer lespremiers enseignements
de ces lemmes.THÉORÈME
1. - Soient ~ > 0 etÊ
C ~n un ensemble tel que aucunpoint
deB(0,
m +1) - B(Q, m~
ne se trouve à une distancesupérieure
àde
Ê.
AlorsÊ
est essentiel pour~’.
Démonstration. - Soient
!P~
donnés. Choisissons ro tel que ro >Ri
+1, MF(ro)
>R2
+ 1. Si et= ~
=2, d’après
le lemme1,
il exister’
G[ ï’o ) Cro ] tel
queSoit mo un entier tel que
MF(r’) (mo+l)
et soit ~o tel que ==r’
et =
MF(r’).
SiF(z)
=F(z) - F(zo),
on a3(mo
+1)
sur j3
(zo , [log(mo + 1)] ’~)
et F(zo)
= 0. D’après
le lemme 3, l’image
de
F contient la boule
S)
avecSi ro
(et
ainsimo)
est assezgrand,
S > doncl’image
de~n r1
CB(0,
par F contient la bouleB ( F (zo ) ,
et ainsi unpoint
de
Ê
nCB(0, R2).
0Soit maintenant F
(resp. 0p).
Nous allons montrerqu’il
existe unesuite +co et une suite
Zm
E ~n avec = rm telle que on ait ° silmutanément la norme deF(Zm)
pastrop grande
etle jacobien
deF(Zm)
pas
trop petit. D’après
le lemme3, l’image
de F contiendra une boule donton pourra estimer le rayon.
Ainsi,
si E est un ensemble tel que aucunpoint
de ~~’ ne se trouve
trop
loin deE,
E sera essentiel. Telle est l’idée de base de la construction. Commeci-dessus,
nous noterons parBm(a, r)
la bouleouverte dans de centre a et de rayon r,
Sm-1
sera lasphère
unitédans
Sm-1
=ôB(o, 1),
et sera la mesure deLebesgue
surnormalisée de telle sorte que = 1.
LEMME 4. - Soient 0
R1 R2,
r1,
V > 0 unefonction
sous-harmonique
et continue dansB(o, R2)
. PosonsAlors,
siR1
rR2
et~~.
_~a
ES?.,z_1
> on aDémonstration. - Posons = Si xo est tel que =
R1
et =
Ml
et siP(x, a)
est le noyau de Poisson pour la boule unitéB~ ( o, 1 ~
dans on ad’après
la formule de Poisson :d’où
Mais sur
Er,
on adonc
LEMME 5. Soient F : ~n -~ ~n une
application holomorphe
nondégénérée,
F =(11,
... et supposons que = C~
0. Si L est unsous-espace
~complexe~
de ~n de dimension réelle m et 0R1
rR2,
C’
= n!C-1,
, r 1et
alors
Démonstration. -
D’après
la formule deCauchy,
on aquels
que soient i etj, d’où,
= r et 5 =(R2 - r),
D’après l’inégalité
de la moyenne pour la fonctionsous-harmonique
log ( J(z) I
:et ainsi
d’où le résultat. 0
THÉORÈME 2. 2014
Soit/3
> 1 et soit E C ~n un ensemble ~el que aucunpoint
de~B(o, m) - B(o,
m -1)]
ne se trouve à une distancesupérieure
àAlors E est essentiel pour ~.
Démonstration.- Soit F : : ~n --~ ~n une
application holomorphe
non
dégénérée. Moyennant
une translation aubesoin,
onpeut
supposerJF (o) ~
0.Posons {3’
=(1
+~) /2,
a = 2. Si ro > 0 estdonné, d’après
le lemme
1,
onpeut trouver R
E[ro , C(a,
tel que, silog MF ( R2 )
. Posons r =(W
+R2 ) /2
et soit L une droitecomplexe qui
passe parl’origine
telqu’il
existe zo EôB(0, r)
f1 L avecI
=log
. Enappliquant
les lemmes 4 et 5 à la droiteL,
avec m = 2 et T =
1/2,
on voitqu’il
existe unpoint ?
E8B(0, r)
n L tel queii) log~JF()~ >
si ro >Ci.
Supposons
que ?7t soit un entier tel que(m " 1) ~
?7t.Posons = 2014
F(?)
de sorte que, si ~ =-. avec M =
(m+~) (2~). Alors, d’après
lelemme
3, jR))
contient une boule de rayonet,
si ro >C2
et donc m est assezgrand,
et ainsi
R))
contient unpoint
de E. ~THÉORÈME
3. 2014 Soient03C1’
> p et E C Cn un ensemble tel que aucunpoint
de~ B(0, ?7t)
-B(0,
m -1) ~
ne se trouve d une distancesupérieure
aE, où
Alors E est essentiel pour
~’P.
Démonstration. - C’est en
grande partie
unerépétition
de la démons- tration du théorème 2. Soit F : ~C’~ - ~n uneapplication holomorphe
nondégénérée;
on supposeJ~ ( 0 ) ~
0. Posons T = -(1 - ( 1 /4n) ~
1.D’après
le lemme2,
il existe une suiterv i
+00 telle quelog MF(arv)
03B103C1’ log M
=(ri).
Comme dans la démonstration du théorème2,
onpeut
trouver ? tel quei) T log
ü) 03B103C1’ log MF(r03BD)
pour z EB(z, 1),
m) log I JF() | ~ -6n03B1203C1’ log MF(r03BD) (1-)(03B1-1)
si v > va.Ainsi,
si(m - 1)
m,F(z)
=F(z)
-F(z’,
R = 1 eton voit
d’après
le lemme 3 queF {B(z, 1))
contient la boule de rayonavec
donc
F(B(z, 1))
contient unpoint
de E. ~Remarque.
- On aurait pupréciser
l’ensemble E par le traitement des fonctions detype
fini etplus généralement,
par l’étude des ordresprécisés (cf. [L-G]),
mais cela nous auraitpermis
d’améliorer àpeine
ladescription
des ensembles et ainsi nous ne l’avons pas
jugé
utile. Demême,
nous n’avonspas cherché la meilleure constante
C(p~).
2. Minoration de la croissance
asymptotique
deF-1(E)
pour certains ensembles essentiels E
Nous commençons par certains
rappels.
Dans cequi suit,
Creprésentera toujours
une constantequi
pourra varier même à l’intérieur d’un même énoncé.Si X C ~~ est un
ensemble,
on définit la fonctionavec
~p~ (z’)
= sup~(z’~ plurisousharmonique ~(z’~ 0, z’ C X ,
~r/~ (z’) C,~,
+log(l
+ .(z)
est la fonction extrémale associée à X. On ditqu’un
ensemble X estpluripolaire
dans ~n si X C{z Y ( z ) _ - oo }
avecV(z) plurisousharmo- nique
sur ~n. Si X est nonpluripolaire
etcompact,
on a lespropriétés
suivantes :
i) (z)
estplurisousharmonique;
ü)
il existe une constanteCx
telle que(cf. [S]) :
:iii)
si = est une mesurepositive,
dite la mesured’équilibrium
deX, et
supp X E X. .Ici
sont des
opérateurs
différentiels surl’algèbre
extérieure des formes diffé- rentielles d = 8 +8,
dc =i(8 - ~)
et X = = estl’opérateur
deMonge-Ampère complexe
défini comme un courantpositif
fermé
(nous
renvoyons le lecteur au livre[L-G]
pour la théorie des cou-rants
positifs
fermés et à l’article[B-T]
pour les résultats surl’opérateur Monge-Ampère complexe).
Nous
rappelons
des résultats de[G]
dont nous aurons besoins.LEMME 6. - Soient h une combinaison linéaire
(réelle)
defonctions plurisousharmoniques
bornées dans unvoisinage
deB(o, r~
et 8 un courantpositif fermé
dedegré
p. Alorsoù
,Q
=i~~~z~2.
Ceci n’est autre que le corollaire du lemme 1 de
[G] (on
obtient le casgénéral
par leprocédé classique
derégularisation
et passage à lalimite).
COROLLAIRE 1. - Soient 0 r
r’
ei i =1,
..., ~
desfonctions plurisousharmoniques
etpositives
sur ~n . Alors il eziste une constanteC(n, k)
telle queDémonstration. . - On pose
D’après
le lemme6,
on obtientLe résultat s’obtient donc d’une itération et du fait que :
Soient G =
(gi,
...,, gn~
uneapplication holomorphe
nondégénérée
de~n dans (n et X un ensemble non
pluripolaire
dans ~n. On poseOn
voit, d’après (ü) ci-dessus, qu’il
existe une constanteCx qui
nedépend
que de X telle que
Par
conséquent, d’après
le lemme 6 et soncorollaire,
on obtient :LEMME 7. - Soient 0 r
r’
et X uncompact
nonpluripolaire
de ~n .Alors,
il existe une constanteCx qui
nedepend
que de X telle quedonc
Soit maintenant N = ...,
Nn), Nj
EZ,
unn-uplet
d’entiers etposons
Si X est un non
pluripolaire compact,
X GCZ,
on voit queH
.8(0, R)
est vide dès queCx Iog+ MG(R).
Ainsi,
on obtient :COROLLAIRE . - Soient 0 r
r’
et X un ensemblecompact
nonpluripolaire
dansCn, X
GCZ.
Alors il existe une constante(Ty qui
nedépend
que de X telle que sialors
Soit maintenant G =
(gl,
...,gn)
uneapplication holomorphe
de ~’~dans ~’~. On pose
exp G
=(expg1,
...,exp gn)
etexp G(N)
=(exp(gl
+2~-Nl ), exp(g2
+2~N2~,
...,exp(gn
+THÉORÈME
4. - Soient,~3
>1,
X un ensemblecompact
nonpluripolaire
de
~’~,
X CCZ,
et G uneapplication holomorphe
nondégénérée
de ~n dans~n.
Alors,
il eziste une constanteCX qui
nedépend
que deX,
telle que siet
(où
dÀ est la mesure deLebesgue
dans~n~,
alorsDémonstration. 2014 Nous
appliquons
le théorème 1 de[G]
et son corollaireà
l’application G(z)
== Alorsquel
que soit T >0,
si r >RT
et
donc, quel
que soit C >0,
D’après
la discussion de([G],
p.217),
on voit queSi 1 =
~nj=1 i~~|xj|
dansCn,
on voit aisément que est unmultiple positif
de la mesure deLebesgue (de
dimensionn)
sur ilRn =(iyl,
...,= 0
pour xj ~ 0,
d’unepart
donc supp 1 E ilRnet,
d’autrepart,
est invariant par
rapport
auxtranslations).
D’autre
part,
siV(z)
est la fonctionplurisousharmonique
on voit que ~2 - n est aussi un
multiple positif
de la mesure deLebesgue
sur iIRn(en effet,
supp ilRn parce que dans lecomplémentaire,
V s’écrit localement comme la différence d’une fonction de
(n - 1)
variablesau
plus
et une fonctionpluriharmonique,
et aussi est invariant parrapport
auxtranslations).
AinsiLe résultat découle donc du corollaire du lemme 7. ~
Nous allons maintenant
interpréter
la mesure pour F uneapplication holomorphe
nondégénérée.
LEMME 8. Soient X un ensemble
compact
nonpluripolaire,
F uneapplication holomorphe
nondégénérée
de ~n dans ~n , et = .Pour a E
~n,
posonsAlors
Démonstration. - Posons Y =
~z
E ~~’I
=0~.
Alors Y est unensemble
analytique
dans ~n et ainsi un ensemblepluripolaire. D’après [B-
T~, quel
que soit ~ >0,
il existe unvoisinage
ferméF~
de Y tel queSi ZQ E
CFe,
alors il existe unvoisinage UZo
de zo,Uzo
CB(o, r~,
tel que F est un
homéomorphisme
surUzo,
doncSi
Y~
=F(Y),
alorsY’
estpluripolaire
dans ~~’(cf. [G-2])
etainsi, d’après [B-T], Jy,
= 0. Ainsiet si on fait tendre g vers zéro
Soit maintenant C =
~C~~~~, j
=1,
..., 2n -1,
une famille de vecteurs(distincts)
dans ~n . Nous dirons que les éléments de C sont enposition
’générale
sichaque partie
de n éléments de C est unsystème
linéairementindépendant
sur ~. Soit A= ~ al ,
...,~n ~
unn-uplet d’entiers,
1ai
2n -
1, a~ ~ Àk k,
doncet posons
C(11) - ~C~1,
... ,~ Àj
E~~.
Lapropriété
essentielle de C dont nous aurons besoin est la suivante.LEMME 9. - Soit C une
famille
de vecteurs enposition générale.
Alorsil eziste une constante C
(qui
nedépend
que deC~
telle que,quel
que soitu~ E
~n,
il eziste tel que~(C~? w) > quel
que soita~
E A~11 dépend
engénéral
dezv~.
Démonstration. -
Quel
que soitA,
la matriceest inversible.
Ainsi,
si _~C~~?~ , w~,
onpeut
écriredonc il existe un
Àj
tel que oùC~
nedépend
que descj,
donc que de C.Puisqu’il
existe(2n - 1)
vecteursC{~~,
onpeut
trouver un
Ao
=(a~~~,
...,a~~~ ~ (qui dépend
engénéral
dew)
tel que~(~)! > quel que soit j, j
= 1,
..., n. 0
Soit maintenant C un
système
enposition générale.
Pour S un entierpositif,
on poseG (11(C~ , ,S~
=~ (C~~‘1 ~
..., (C~~n} , z,v~ s }
Si a E~n,
a rt
Z ={a
E~’~
=0 ~ (ce qui
est un ensembleanalytique,
doncpluripolaire), alors,
onpeut
définir une branche delog aj, j
=1,
... , n.Posons donc
THÉORÈME
5. - Soit C unsystème
de vecteurs enposition générale.
Alors si S > 2n est un entier
i~
pour a~
Z =~a
E ~n~ a~
=0}, IEd(C, S) satisfait
aux condi-tions du théorème 1 et ainsi
IEd (C, S)
est un ensemble discret essentielpour .~ ;
ii)
soit F E .~ eta)
= card(lE a (C, S))
nB(0, r~
. Alorssont
pluripolaire
dans ~n .Démonstration. - Posons
D’après
le lemme9,
il existe une constante C telle queK(z)
Si S >2n,
alors2n(,S - 1)
>S(2n - 1~.
Soient ~ > 0donné, ~ 1/2
et 1 a(2n(S - 1) - ~/2)/(2n(5’ - 1) - ~~. D’après
lelemme
1,
il existe une suite croissanteTv i
+00 telle que, sialors
Posons maintenant
et soit
Choisissons r 1 si
grand
quer2n(S-1)
>2n(S-1)2niS-1)-~/2. Alors, d’après
le lemme 4appliqué
à la fonctionplurisousharmonique log ~ ~ F ~ ~,
siSr
=8B(0, r)
et est la mesure deLebesgue
surSr,
on voit queAinsi
quel
que soit A > 0 pour v >v(A). Ainsi, d’après
le théorème4, quel
que soit X uncompact
nonpluripolaire,
X CCZ,
Posons
Compte
tenu du lemme8, après
uneintégration
parparties
du deuxième ettroisième
termes,
ceci se traduit par :quel
que soit Xcompact
nonpluripolaire
dans ~n. Posonset soit
Supposons
que~~
soit nonpluripolaire
dans ~’~. Alors il existe Kcompact
non
pluripolaire
dans~F, .~
CC Z
tel queAv (a)
= 0quel
que soita E K.
Ainsi, d’après
le théorèmed’Egorov,
il existe un ensembleA F C K
tel que > 0 et
Av(a)
== 0 uniformément surAF.
MaisAF
est donc nonpluripolaire
parce que 0 pour Epluripolaire
(cf. [B-T]). Donc,
il existeK~
CAF compact
nonpluripolaire
tel queAv (a)
= 0 uniformément surK’,
cequi
contreditl’inégalité
ci-dessus : >
CK.
Si a E~~,
alorsSoit c > 0 donné. On
peut
trouverA(e)
tel quepour v >
A(~),
c’est-à-direS’il existe
~p
tel quenF(t; a)
pour ttp,
alors le côtégauche
reste bornéquand
v tend vers l’infini tandis que le côté droit tendvers
plus l’infini,
cequi
estimpossible,
doncOn montre de
façon identique
que~j~
estpluripolaire
dans (n.Il reste à montrer que
Ea
est un ensemble essentielpour 0 quel
que soita ~
Z. Soit w0 ~ (n.D’après
le lemme9,
il existe A(qui dépend
de
wo)
tel que, si =~C{~~~, wo), j
=1,
... n, A = ...,Àn),
alors
IwjO) 1
>quel
que soitj,
où C nedépend
pas de w. Faisons ledéveloppement
deTaylor
de la fonctioniv~
=(C{~‘j ~
:Ainsi, si
JA 1~(0)|S-1,
on a!~) !
S-1 ’et si est assez
grand w S - (S
+l)A.
Ainsi, d’après
le lemme3,
si n =1,
R = et M =(S
+1)A, l’image
dews -
contient undisque
de rayon r =A/g S
+1 donc si ~w0~
et A sont assezgrands (suivant
S etlog aj),
il existe unpoint
-
log a
+203C0Nj
+203C0iN’j
tel queiu’.
-((0)j)| A|(0)j|-2n.
SoitB =
[C(03BB)k]
et posons =B-1 (ivl,
..., ivn).
Il existe une constanteC qui
.ne
dépend
que de C tel queAinsi, d’après
le théorème1, Ea(C)
est essentiel par~. ~
Remarque.
2014 Pour obtenir le théorème 5 pourF,
il n’est pas nécessaire d’avoir 1 mais il suffit que la croissance desoit
assez lente parrapport
àMF(r) (cf. [G]).
Nous tournons notre
regard
vers la famille0p
maintenant.THÉORÈME
6. - Soit C unsystème
de vecteur enposition générale.
Alorssi 0 p
p’
et S est unentier,
i~ quel
que soit a~ Z, Ea(C, S) satisfait
aux conditions du théorème 3 et ainsiEa(C, S)
est un ensemble discret essentiel pour~’p
;ii)
soit F E0p ;
alorssont
pluripolaires
dans ~’~ .Démonstration. - La démonstration est en
grande partie
unerépétition
de celle du théorème
5,
donc nousn’indiquerons
que leschangements
nécessaires. Soit
K(z)
comme dans le théorème 5. Choisissons T et a tels que T = =( 1 - ( 1 /4n~ ~ 1 ~2
1.D’après
le lemme2,
il existe une suite croissanterv T
+00 telle quelog MF(ar03BD)
> PosonsPour r e
~ rt 1 ~ , r { 2 ~ ~ d’après
les lemmes 4 et5,
il existe un ensemble~,.
sur
Sr
de mesure deLebesgue
au moins tel que pour z E~,.,
. Ainsi
avec
Mais = 1 -
( 1/4n~,
doncet ainsi
Le reste de la démonstration suit exactement celle du théorème 5 en
s’appuyant
sur le théorème 3. DNous montrons maintenant un
analogue
de ces résultats pour la famille .~’. Pourcela,
nous serons amenés à introduire une fonction auxiliaire. Pour 1 EIR, ;
>1,
soith~’ (w~
la fonction entière d’une variableNous
développons
lespropriétés
des fonctionsh~’ (w)
dont nous auronsbesoin.
i) Quel
que soit g >0,
il existe tel que,si |w|
>Soit m tel que
expexp(m + 1 ~ 1 ~’~ .
Alorset
>
exp expml ~’~
entraîne(log log
> m.ii) Quel
que soit c >0,
il existeA2(G)
tel quesi w > A2(e)
et ~w >0,
alors
En effet, si exp exp m1/03B3 |w| exp exp(m+1)1/03B3, vu que log|1+(w/a)|
>0 si ~ >
0,
a eet
iii)
Si|03B8| ~ 03C0/2, |h03B3(r ei03B8)| ~ 03B3|h03B3’(r ei03B8)| +
1.On a
et
ainsi,
si0, 0,
donc les zéros de sontréels. Si ~z,c> >
0,
alors0,
donc les zéros de sontnégatifs ;
ceci veut dire queMais
1
+(t é9 /bj) 1
est une fonction croissante de tpour )0) ’~ 2
etb;
EIR+,
donce28 ) (
en est de même. Alorsd’où
si
~-/2.
Soit maintenant C un
système
de vecteurs enposition générale;
S =(Si,
..., ,Sn )
sera unn-uplet, Sj
EIR,
= 1.Alors, quel
que soit le vecteur w =(wl,
...,wn)
E~’~,
il existe S(qui dépend
dew)
tel que~R(-l~s.~ w~
>0, j
=1,
... n. On définit alorset on pose, pour
Z,
THÉORÈME
7. - Soient C unsystème
de vecteurs enposition générale
et ~y >
(2n
-1). Alors,
i~ quel
que soit a EZ, Ed (C) satisfait
aux conditions du théorème ,~ et ainsiFd (C)
est un ensemble discret essentiel pour ~’.ii)
si F E ~ etnF(r; a)
=card(F-1(C)
nB(0, r))
, alorsest
pluripolaire
dans ~’~quel
que soit ~ > 0. . Démonstration. . - PosonsD’après i), ii)
etci-dessus,
on voit que,quel
que soit e >0,
il existe uneconstante telle que
Soient a et
,Q
tels queet E 1.
D’après
le lemme1,
il existe une suite croissanterv T
+00 telle que, sir~
= rv~1
+ alorsPosons
r~~~
= rv +(~/4)(rv - rv), j
=1, 2,
3.D’après
les lemmes 4 et5,
si r E
~ r~l~ et
si ~r =a-1,
on voit queet ainsi
si v est assez
grand (parce
que -1) y~
donc, quel
que soit X nonpluripolaire
et la suite se démontre comme le théorème 5.
Reste à vérifier que soit essentiel.
D’après
le lemme9,
si Wo E~’~,
il existe A et S
(qui dépendent
dewo)
tels que, si =(-1 ~ S? (C{~~ ~ , w i
,alors
1
> et~iv~~~ -
0quel
quesoit j
=1,
..., n et C nedépend
pas de Faisons ledéveloppement
deTaylor
de autour dupoint iu{~~.
Ainsi,
sid’après
la formule deCauchy,
si >
G’(~~,
parce queet
Ainsi, d’après
le lemme3,
si n =1,
R =~~~(~~ 1,
M =(1
+E)A,
l’image
de contient ledisque
de rayon S =+~)) donc,
et A sont assezgrand (suivant log aj),
il existe unpoint
tel que
IWj - 1
, si B =]
etw’
=B 1 (2cy, _
... ,wn) ~
alors ~ ket ,
ainsiEJ
est essentield’après
le théorème 2. DCes résultats
appellent
certaines remarques et soulèventquelques
ques- tions.- 101 -
1) D’après
nosrésultats,
les distances entre lespoints
des ensembles essentiels se resserrent à l’infini. Une construction de J.P.Rosay
et W. Rudin[R-R]
montre quequel
que soit c >0,
il existe : ~’~ --~ ~’~holomorphe
non
dégénérée
telle que l’aire del’image
de F est inférieure à ~:.Ainsi,
un teleffet de resserrement est nécessaire. Il serait intéressant d’avoir des
exemples qui
mettent en évidence la vitesse minimale de resserrement.2)
Dans le théorème7,
leproblème technique provient
de la minoration de la croissance d’unproduit
de fonctionssous-harmoniques.
On ne se sertpas du tout du fait que l’une soit le
jacobien
del’application holomorphe
enquestion.
Serait-ilpossible
donc de montrer le résultat du théorème 7 pour les ensembles essentiels du théorème 5 ?3)
Peut-on améliorer ladescription
de l’ensembleexceptionnel? (montrer,
par
exemple, qu’il
estanalytique
ou mêmeégal
àZ).
Bibliographie
[B-M]
BOCHER(S.)
and MARTIN(W.T.) .
2014 Several Complex Variables, Princeton University Press(1948).
[B-T]
BEDFORD(E.)
and TAYLOR(B.A.) .
2014 A new capacity for plurisubharmonic functions,Acta. Math. 149
(1982),
pp. 1-41.[D-E]
DIXON(P.G.)
and ESTERLE(J.) .
2014 Michael’s problem and the Fatou-Bieber- bach phenomenon,Bull. Amer. Math. Soc.
(N.S.)
15(1986),
pp. 127-187.[G]
GRUMAN(L.) .
2014 Value distribution for holomorphic maps in n, Math. Ann. 245(1979),
pp. 199-218.[G-2]
GRUMAN(L.) .
2014 Ensembles exceptionnels pour les applications holomorphiquesdans n,
Séminaire P. Lelong-P. Dolbeault-H. Skoda
(1981-1983),
Lecture Notes in Math.n° 1028, Springer-Verlag, Berlin, pp. 125-162.
[L-G]
LELONG(P.)
and GRUMAN(L.) .
2014 Entire Functions of Several Complex Va- riables,Grundlehren der mathematishen wissenshaften n° 282, Springer-Verlag, Berling
(1986).
[O]
ONO(I.) .
2014 Analytic vector functions of several complex variables,J. Math. Soc. Japan 8
(1956),
pp. 216-246.[R-R]
ROSAY(J.P.)
and RUDIN(W.) .
2014 Holomorphic maps from n to n,Trans. Amer. Math. Soc. vol. 310 1
(1988),
pp. 47-86.[S]
SICIAK(J.) .
2014 Extremal plurisubharmonic functions in n,Proc. First Finnish Polish Summer School in Complex Analysis