Université Mohammed V - Agdal Faculté des Sciences
Département de Mathématiques et Informatique Avenue Ibn Batouta, B.P. 1014
Rabat, Maroc
Filière : SMI - SM
&
SMP - SMC Module : M6
NOTES de cours d’Analyse II
Partie A : CALCUL INTEGRAL :
Par
Ali ALAMI-IDRISSI Saïd EL HAJJI et Samir HAKAM
Groupe d’Analyse Numérique et Optimisation
Année 2005-2006
Calcul Intégral
Objectifs :
1) Calculer l’aire d’une région à partir de limite 2) Définir l’intégrale de Riemann.
3) Calcul des sommes de Riemann
4) Connaitre et utiliser quelques méthodes (techniques) d’intégrations 5) Etudier les intégrales impropres
6) Déterminer la convergence de certaines séries.
Plan :
I : Intégrale de (ou au sens) de Riemann II : Fonction définie par une Intégrale III : Calcul des intégrales.
IV : Calcul de primitives : Techniques de Base V : Intégrales Impropres
I - Intégrale de Riemann
1) Calcul d’aires à l’aide de limite
Dans toute la suite, on considère l’intervalle fermé bornéa,bavecaetbréels eta < b.
Définition 1:
On appelle subdivision ou partition dea,b, une suite strictement croissante de nombres réelsx0,x1, . . . ,xntel quex0 = a < x1 <. . .< xn−1 < xn = b.
On noteP = xii=0,nouP = x0 = a,x1, . . . ,xn−1,xn = b.
Chaque sous-intervalle dea,b,xi,xi+1i = 0,n−1, est de longueurΔxi = xi+1−xi. Une partition est dite régulière lorsqueΔx0 = Δx1 =. . .= Δxn. On dit aussi que la partition est à pas constant.
Exemple 1:
Soitfune fonction continue, décroissante, positive sur l’intervalle fermé borné0, 1et soit Cf sa courbe représentative.
1 0.75 0.5 0.25 0 1
0.875
0.75
0.625
0.5
0.375
x y
x y
y = exp−x, IetS4
1 0.75 0.5 0.25 0 1
0.875
0.75
0.625
0.5
0.375
x y
x y
y = exp−x, Iets4
Figure 1
Soitnun entier supérieur à 1 (n ≥ 1), (n = 4 sur la figure).
L’intervalle0, 1étant partagé ennintervalles de longueur égale.
On désigne parSnl’aire des rectangles circonscrits,snl’aire des rectangles inscrits etIl’aire limitée par la courbeCf(fx = exp−xsur la figure), l’axeoxet les droitesx = 0 etx = 1.
Tous les rectangles de la figure ont pour longueur 1n et pour hauteur:
i) Pour les rectangles inscrits:
f0, f1n, f2n, ⋯, fn−n1
ii) Pour les rectangles circonscrits : f1n, f2n, ⋯, fn−1n , f1
D’où les expressions deSnetsn: Sn = 1
n f0+ 1 n f1
n+⋯+ 1
n fn−1 n = 1
n
∑
k=0 n−1
fk n sn = 1
n f1 n+ 1
n f2
n+⋯+ 1 n f1
n = 1
n
∑
k=1 n
fk n Desquelles, on déduit que
Sn−sn = 1
nf1−f0.
Par construction, on a:
sn ≤ I ≤ Sn 0 ≤ I−sn ≤ Sn−sn
0 ≤ Sn−sn ≤ Sn−sn
0 ≤ I−sn ≤ 1nf1−f0 0n +∞ 0 ≤ Sn−sn ≤ 1nf1−f0 0n +∞ Ce qui nous améne à la conclusion
n→+lim∞sn = n→+lim∞Sn = I.
Exemple 2:
Soientfune fonction bornée sur l’intervalle fermé bornéa,betCfsa courbe représentative.
Considérons l’aire limitée parCf, l’axeoxet les droitesx = aetx = b.
Pour calculer approximativement cette aire, on partage l’intervallea,bennparties égales (n ≥ 1) et on a :
x0 = a, x1 = a+ b−a
n , x2 = a+2b−a
n ,⋯, xk = a+k b−a
n ,⋯, xn = a+n b−a n = b On désigne parSnl’aire des rectangles circonscrits,snl’aire des rectangles inscrits etIl’aire limitée par la courbeCf, l’axeoxet les droitesx = aetx = b.
Tous les rectangles de la figure ont pour longueur b−an et pour hauteur:
i) Pour les rectangles inscrits:
M1, M2, ⋯, MnoùMk = supfx/xk ≤ x ≤ xk+1 ii) Pour les rectangles circonscrits:
m1, m2, ⋯, mnoùmk = inffx/xk ≤ x ≤ xk+1 D’où
sn = b−a
n m1+m2+⋯+mn = b−a
n
∑
k=1 n
mk
et
Sn = b−a
n M1+M2+⋯+Mn = b−a
n
∑
k=1 n
Mk
On a:
sn ≤ I ≤ Sn
2) Intégrale de Riemann Définition 2:
On dit qu’une fonctionfest intégrable sur l’intervalle fermé bornéa,bsi
nlim→+∞sn = lim
n→+∞Sn
Cette limite est notée:I =
∫
abfx dxaetbsont appelées les bornes de l’intégrale définie.
Ine dépend que defet de l’intervalle fermé bornéa,b.
Définition 3:
On appelle aire algébrique limitée par la courbeCf, l’axeoxet les doitesx = aetx = b l’intégrale définie (ou intégrale) defsur l’intervalle fermé bornéa,b.
Remarque 1:Cette intégrale peut être positive (> 0), négative (< 0) ou nulle (= 0).
Définition 4:
SoitPune partition quelconque de l’intervalle fermé bornéa,b: P = x0 = a < x1 < ⋯ < xn−1 < xn = b
et
c1 ∈ x0,x1, c2 ∈ x1,x2,⋯cn ∈ xn−1,xn Si l’on considére la somme
Σn = x1−x0fc1+x2−x2fc2+⋯+xn−xn−1fcn =
∑
k=1 n
xk−xk−1fck On dit quefest intégrable au sens de Riemann, si
nlim→+∞ Σnexiste et est finie.
Cette limite est notée
∫
abfx dx, elle est indépendante du choix de la subdivision (partition) Pet est appelée intégrale de Riemann defdans l’intervalle fermé bornéa,b.Σnest appelé somme de Riemann defsur l’intervalle fermé bornéa,b.
D’où l’intégrale defest la limite des sommes de Riemann.
Remarques fondamentales:
i) les pointsci ∈ xi−1,xiet ne sont pas donnés explicitement.
ii) Dans la section précédente,snetSnsont également des sommes de Riemann. Dans le cas Sn, par exemple, chaquecietait choisi tel quefcidonnait le maximum de la fonction dans le sous intervallexi,xi+1. De plus, lesΔxiétaient égaux
Exemple 3:
Soitfla fonction constante sur l’intervalle fermé bornéa,b:c’est à dire fx = Cpour toutx ∈ a,b.
On considère une partition régulière dea,b(on anparties égales de longueur b−na x0 = a, x1 = a+ b−a
n , x2 = a+2b−a
n ,⋯, xk = a+k b−a
n ,⋯, xn = a+n b−a n = b On a
sn = Sn = b−a
n
∑
k=1 n
fxk = b−a
n
∑
k=1 n
C = b−a
n nC = b−aC Donc
∫
abC dx = b−aCDéfinition 5:
i) Une fonctionf : a,b → IRest dite une fonction en escalier s’il existe une subdivision P = x0 = a,x1, . . . ,xn = bdea,btelle quefsoit constante sur chaque intervallexi,xi+1.
ii) Une fonctionf : a,b → IRest dite une fonction continue par morceaux s’il existe une subdivisionP = x0 = a,x1, . . . ,xn = bdea,btelle quefsoit continue sur chaque intervalle
xi,xi+1et admette une limite à gauche et à droite en tout pointxi. Exemple 4:
Soitf : 0, 1 la fonction définie par:
fx = 1 six ∈ 0, . 5
2 six ∈ . 5, 1
On afest une fonction en escalier.
Par définition de l’intégrale de Riemann, on a :
∫
abfx dx = 1. 5+2. 5 = 1. 5.Théorème 1:( à admettre)
1) SoitP = x0 = a,x1, . . . ,xn = bune partition dea,b, Sifest une fonction en escalier sura,betfx = Ai∀x ∈ xi,xi+1alors
∫
abfx dx =∑
i=0 n−1
Aixi+1−xi
2) Toute fonction continue sur un intervalle fermé bornéa,best intégrable sur cet intervalle.
f : a,b
fa,b fa,b
c’est à dire
∫
abfxdxexiste, est finie et de plus , si on note parP = x0 = a,x1, . . . ,xn = bune partition dea,balors
∫
abfxdx =∑
i=1n xi −xi−1fcioùci ∈ xi−1,xi.
Remarque 2:
i) La démonstration se fait pour les fonctions en escaliers puis pour les fonctions continues par morceaux et par passage à la limite pour le cas général.
ii) Une fonction bornée sur l’intervalle fermé bornéa,bqui n’admet qu’un ensemble fini ou dénombrable de points de discontinuités est intégrable sura,b.
Exemple 5:
1) Soitf : 0, 1 la fonction définie parfx = xpour toutx ∈ 0, 1
En considérant le partage dea,bennparties égales de longueur b−na
x0 = a, x1 = a+ b−a
n , x2 = a+2b−a
n ,⋯, xk = a+k b−a
n ,⋯, xn = a+n b−a n = b on a :
Sn = x1−x0fx1+x2−x2fx2+⋯+xn−xn−1fxn
= b−a
n a+ b−a
n +a+2b−a
n ,⋯+a+n−1b−a
n +a+n b−a n
= b−a
n na+ b−a
n 1+2+⋯+n−1+n
= b−aa+ b−a2 n2
nn+1
2
= ba−a2+ b−a2 2
nn+1
n2 ba−a2+ b2
2 −ba+ a2 2 = b2
2 − a2 2 sn = x1−x0fx0+x2−x2fx1+⋯+xn−xn−1fxn−1
= b−a
n a+a+ b−a
n ,⋯+a+n−2b−a
n +a+n−1b−a n
= b−a
n na+ b−a
n 1+2+⋯+n−1
= b−aa+ b−a2 n2
nn−1
2
= ba−a2+ b−a2 2
nn−1
n2 ba−a2+ b2
2 −ba+ a2 2 = b2
2 − a2 2 D’où
nlim→+∞Sn = lim
n→+∞sn = b2 2 − a2
2 Donc
∫
abx dx = b22 − a222) Soitf : 0, 1 la fonction définie parfx = x2pour toutx ∈ 0, 1
En considérant le partage dea,bennparties égales de longueur b−an x0 = a, x1 = a+ b−a
n , x2 = a+2b−a
n ,⋯, xk = a+k b−a
n ,⋯, xn = a+n b−a n = b on a :
∫
01x2 dx = n→+lim∞ 1n
∑
k=0 n−1
k
n2 = n→+lim∞ 1 n3
∑
k=0 n−1
k2n→+lim∞ nn+12n+1
6n3 = 1
3. Remarque 3:
Dans nos différents exemples, nous nous sommes limités à calculer les intégrales de fonctions polynomiales. Cependant lorsque il s’agit d’évaluer des intégrales de fonctions telles que x, sinx,ex, etc..., la méthode décrite plus haut est impraticable. Avant de décrire
quelques méthodes de base pour évaluer une intégrale définie, nous allons énoncer les propriétés de cette dernière.
3) Propriétés de l’intégrale Théorème 2:
Lorsque l’intervalle d’intégrationa,best fixé, l’intégrale de Riemann est une forme linéaire c’est à dire pourfetgintégrable sur l’intervalle fermé bornéa,bet pour toutλ ∈ on a:
∫
abf+gx dx =∫
abfx dx+∫
abgx dx∫
abλfx dx = λ∫
abfx dxPreuve:
SoientP = x0, x1, ⋯, xn une partition régulière dea,b(xk = a+kb−an ).
i) Notons,
mkf = inffx/x ∈ xk,xk+1 , Mkf = supfx/x ∈ xk,xk+1
mkg = infgx/x ∈ xk,xk+1 , Mkg = supgx/x ∈ xk,xk+1
mkf+g = inff+gx/x ∈ xk,xk+1 , Mkf+g = supf+gx/x ∈ xk,xk+1
snf = b−a
n
∑
k=1 n
mkf,Snf = b−a
n
∑
k=1 n
Mkf
sng = b−a
n
∑
k=1 n
mkg,Sng = b−a
n
∑
k=1 n
Mkg
snf+g = b−a
n
∑
k=1 n
mkf+g,Snf+g = b−a
n
∑
k=1 n
Mkf+g.
On a
mkf+mkg ≤ mkf+g
car pour toutx ∈ xk,xk+1
mkf = inffx/x ∈ xk,xk+1 ≤ fx
mkg = infgx/x ∈ xk,xk+1 ≤ gx mkf+mkg ≤ fx+gx
doncmkf+mkgest un minorant de l’ensemblef+gx/x ∈ xk,xk+1etmkf+gest le plus grand des minorants de l’ensemblef+gx/x ∈ xk,xk+1. d’où
mkf+mkg ≤ mkf+g.
De même on a
Mkf+Mkg ≥ Mkf+g
car pour toutx ∈ xk,xk+1
Mkf = inffx/x ∈ xk,xk+1 ≥ fx
Mkg = infgx/x ∈ xk,xk+1 ≥ gx Mkf+Mkg ≥ fx+gx
doncMkf+Mkgest un majorant de l’ensemblef+gx/x ∈ xk,xk+1etMkf+gest le plus petit des majorants de l’ensemblef+gx/x ∈ xk,xk+1. d’où
Mkf+Mkg ≥ Mkf+g.
D’où
mkf+mkg ≤ mkf+g ≤ Mkf+g ≤ Mkf+Mkg
et
snf+sng ≤ snf+g ≤ Snf+g ≤ Snf+Sng
n→+lim∞snf+sng ≤ n→+lim∞snf+g ≤ n→+lim∞Snf+g ≤ n→+lim∞Snf+Sng
fetgintégrable implique
limn→+∞snf = limn→+∞Snf
limn→+∞sng = limn→+∞Sng lim
n→+∞snf+g = lim
n→+∞Snf+g
d’oùf+gest intégrable et on a
∫
abfx dx+∫
abgx dx ≤∫
abf+gx dx ≤∫
abfx dx+∫
abgx dxd’où
∫
abfx dx+∫
abgx dx =∫
abf+gx dxii)
snλf = b−a
n
∑
k=1 n
mkλf
Snλf = b−a
n
∑
k=1 n
Mkλf
mkλf = infλfx , x ∈ xk,xk+1
= λmkf si λ ≥ 0 λMkf si λ ≤ 0 Mkλf = supλfx , x ∈ xk,xk+1
= λMkf si λ ≥ 0 λmkf si λ ≤ 0 d’où siλ ≥ 0 on a
snλf = λsnf
Snλf = λSnf
limn→+∞snλf = λlimn→+∞snf
= limn→+∞Snλf = λlimn→+∞Snf
∫
abλfx dx = λ∫
abfx dxde même siλ ≤ 0 on a
snλf = λSnf
Snλf = λsnf
limn→+∞snλf = λlimn→+∞Snf
= limn→+∞Snλf = λlimn→+∞snf
∫
abλfx dx = λ∫
abfx dxd’où
∫
abλfx dx = λ∫
abfx dx , ∀ λ ∈Propriété 1:Pour toute fonctionfintégrable dansa,b, on a:
i)
∫
aafx dx = 0 ,∀a ∈ IRii)Relation de Chasles
∫
abfx dx =∫
acfx dx+∫
cbfx dx,∀c ∈a,biii)
∫
abfx dx = −∫
bafx dxPreuve:
i)sur l’intervallea,a = afest une constante et est égale àfa.
∫
aafa dx = a−afa = 0.
∫
a b
C dx = b−aC
ii)Soient un partage dea,cennintervalles par les pointsxii :x0 = a < x1 < ⋯ < xn = c et un partage dec,bennintervalles par les pointsyii :y0 = c < y1 < ⋯ < yn = b.
Et soientα1, α2,⋯,αntelle queαk ∈ xk,xk+1etβ1, β2,⋯,βntelle queβk ∈ yk,yk+1.
NotonsΣna,c = x1−x0fα1+⋯+xn−xn−1fαn =
∑
k=1n xk −xk−1fαk etΣnb,c = y1−y0fβ1+⋯+yn−yn−1fβn =
∑
k=1n yk −yk−1fβk.
D’autre part soit le partage dea,ben2n+1intervalles par les pointsxiietyii : x0 = a < x1 < ⋯ < xn = c = y0 < y1 < ⋯ < yn = b.
Et notons
Σna,b = x1−x0fα1+⋯+xn−xn−1fαn
= +y1−y0fβ1+⋯+yn−yn−1fβn
=
∑
k=1 n
yk−yk−1fβk+
∑
k=1 n
xk −xk−1fαk
= Σna,c+ Σnc,b
nlim→+∞Σna,c + Σnc,b = nlim→+∞Σna,b et d’après la remarque 1 on a:
limn→+∞Σna,c =
∫
acfx dxlimn→+∞Σnc,b =
∫
cbfx dxlimn→+∞Σna,b =
∫
abfx dxlimn→+∞Σna,c+ Σnc,b = limn→+∞Σna,b
∫
abfx dx =∫
acfx dx+∫
cbfx dxiii)d’après ii)
∫
acfx dx =∫
abfx dx+∫
bcfx dxpourc = aon a d’après i)
0 =
∫
a
afx dx =
∫
a
bfx dx+
∫
b
afx dx
∫
abfx dx = −∫
bafx dxPropriété 2 :Pour toute fonctionfetgintégrables dansa,b, on a:
i)
a < bf > 0a,b
∫
abfx dx > 0.ii)
a < bf ≤ ga,b
∫
abfx dx ≤∫
abgx dxiii)poura < bon a:
|
∫
a
bfx dx|≤
∫
b
a|fx| dx Preuve:
i)
Snf =
∑
k=1 n
Mkf ≥ 0Mkf = supfx/x ∈ xk,xk+1 ≥ 0
lim
n→+∞Snf ≥ 0
∫
abfx dx ≥ 0ii)
f ≤ g h = g−f ≥ 0.
Or
∫
abhx dx =
∫
a
bgx dx−
∫
a
bfx dx ≥ 0
∫
abfx dx ≤∫
abgx dxiii)On a
−|fx|≤ fx ≤ |fx| ∀ x ∈ a,b
et d’après ii) on a
−
∫
ab|fx| dx ≤∫
abfx dx ≤∫
ab|fx| dx
∫
abfx dx ≤∫
ab|fx| dxThéorème 3:
Soitfune fonction bornée sur l’intervalle fermé bornéa,b.
i)Si les réelsmetMsont telque:
m ≤ fx ≤ M, ∀ x ∈ a,b
alors
mb−a ≤
∫
abfx dx ≤ Mb−aii)Si
|fx|≤ M, ∀ x ∈ a,b
alors
∫
abfx dx ≤ Mb−aPreuve:
i)
m ≤ fx ≤ M ∀ x ∈ a,b
alors on a d’après ii) de la propriété 2
∫
abm dx ≤∫
abfx dx ≤∫
abM dxOr on a
∫
abm dx = mb−a ,∫
abM dx = Mb−ad’où
mb−a ≤
∫
abfx dx ≤ Mb−aii)
|fx|≤ M ∀ x ∈ a,b
alors on a d’après ii) et iii) de la propriété 2
∫
abfx dx ≤∫
ab|fx| dx ≤∫
abM dx = Mb−a
∫
abfx dx ≤ Mb−aThéorème 4:(Théorème de la moyenne)
Sifest continue sur l’intervalle fermé bornéa,b,a < b, alors il existec ∈a,btelque 1
b−a
∫
abfx dx = fcPreuve:
Sifest continue sura,bfermé bornéil existemetMtelque fa,b = m,M m ≤ fx ≤ M ∀ x ∈ a,b
mb−a ≤
∫
abfx dx ≤ Mb−a m ≤ b1−a∫
abfx dx ≤ Mdonc
1
b−a
∫
abfx dx ∈ m,M1
b−a
∫
abfx dx ∈ m,Mfa,b
fa,b = m,M ∃ c ∈a,bfc = 1
b−a
∫
abfx dxAutre démonstration:
Sifest continue sur l’intervalle fermé bornéa,b il existemetMtelque fa,b = m,M m ≤ fx ≤ M , ∀ x ∈ a,b
∃ x0 ∈a,bfx0 = m
∃ x1 ∈a,bfx0 = M Soit
gx = fx− 1
b−a
∫
abfx dxOn agest continue sura,bet
gx0 = m− 1
b−a
∫
abfx dx ≤ 0gx1 = M− 1
b−a
∫
abfx dx ≥ 0ga,b
gx0gx1 ≤ 0 ∃ c ∈a,bgc = 0
fc = 1
b−a
∫
abfx dxExemple 6:
Trouver la limite suivante:
nlim→+∞ 2 nπ
∑
k=0 n
coskπ 2n On afx = cosx,a,b = 0, π2
(car pourk = 0 on aa = 0×π
2n = 0 et pourk = non ab = n×π
2n = π
2) etxk = a+kb−an = kπ
2n. b−a
n
∑
k=0 n
fxk = π
2n
∑
k=0 n
coskπ
2n
∫
0π2 cosx dx = sinx0π2 = 1 lim
n→+∞ 2 nπ
∑
k=0 n
coskπ
2n = 4 π2 lim
n→+∞ π
2n
∑
k=0 n
coskπ 2n
= 4 π2
∫
0
π
2 cosx dx
= 4
π2 sinx0π2
= 4 π2
II Fonction définie par une Intégrale.
Soitfune fonction bornée sur l’intervalle fermé bornéa,b.
Sifest intégrable sura,b, alors on peut définir une nouvelle fonction sura,bpar:
Fx =
∫
axft dt, pour toutx ∈ a,bThéorème 5:
Sifest intégrable sura,b, alors la fonctionF : x ∈ a,b
∫
axft dtest continue sura,b.
Preuve:
Commefest bornée sur l’intervalle fermé bornéa,b, alors il existeM > 0 telque pour tout x ∈ a,b |fx|≤ M. Soitx0 ∈ a,b, on a:
Fx−Fx0 =
∫
axft dt−∫
ax0ft dt =∫
x0
x ft dt d’après la propriété 2 iii) et le théorème 3 ii) on a:
∫
x0x ft dt ≤
∫
x0
x |ft| dt ≤ M|x−x0|
|Fx−Fx0| ≤ M|x−x0| D’où∀ > 0 ∃ η =
M > 0∀ x ∈ a,bvérifiant
|x−x0|< η |Fx−Fx0| < . Ce qui montre queFest continue enx0,∀ x0 ∈ a,b.
DoncFest continue sura,b.
Théorème 6:
Soitfune fonction intégrable sura,bet à valeurs réelles.
Sifest continue sura,b, alorsF : x ∈ a,b
∫
axft dtest différentiable sura,bet on a:F′x = fx, ∀ x ∈ a,b
Preuve:
Soitx0 ∈ a,b, montrons queFest différentiable sura,b.
Cherchons la limite lorsquehtend vers 0 de
Fx0+h−fx0 h
On a :
Fx0+h−fx0
h = 1
h
∫
axft dt−∫
ax0ft dt = 1h∫
x0
x ft dt D’après le théorème de la moyenne, il existec ∈x0,x0+htel que:
Fx0+h−fx0
h = 1
h
∫
x0
x ft dt = fc
f lim
h→0fc = fx0
(carx0 ≤ c ≤ x0+hqui tend versx0quandhtend vers 0 d’oùctend versx0quandhtend vers 0)
lim
h→0
Fx0+h−fx0
h = fx0 Ce qui montre queFest différentiable enx0,∀ x0 ∈ a,b.
DoncFest différentiable sura,b.
Définition 6:
Une fonctionFtelleque
F′x = fx, ∀ x ∈ a,b
est dite primitive defsura,b. La fonctionFest définie à une constante additive près.
Corollaire 1:
Soientf : a,b continue,gethdeux fonctions différentiables sura,b, alors:
i)Fx =
∫
agxft dtest différentiable sura,bet on a F′x = fgxg′x , ∀ x ∈ a,bii)Fx =
∫
gxhxft dtest différentiable sura,bet on aF′x = fhxh′x−fgxg′x , ∀ x ∈ a,b
Preuve:
i) PosonsFx = Hgx =
∫
agxft dt.y Hy
y gy y H∘gy
On a d’après le théorème dérivation des fonctions composées que F′x = H∘g′x = H′gxg′x.
De plus on aHy =
∫
ayft dt H′y = fy.D’oùF′x = fgxg′x.
ii) PosonsF1x =
∫
agxft dtetF2x =∫
ahxft dt.On aFx = F1x−F2x.
D’après i) on a
x F1x
x F2x x F2x−F1x
comme différence de deux fonctions différentiables.
F1x =
∫
agxft dt F1′x = fgxg′xF2x =
∫
ahxft dt F2′x = fhxh′xet par la suite
F′x = F2′x−F1′x = fhxh′x−fgxg′x
III - Calcul des intégrales
1) Calcul au moyen d’une primitive Théorème 7:
Deux primitives d’une même fonctionfdifférent d’une constante.
i.e. siFetGsont deux primitives defalorsF = G+C, oùCest une constante.
Preuve :
SoitHx = Fx−Gx H′x = F′x−G′x = fx−fx = 0 carF′x = G′x = fx
Hx = C = Fx = Gx+C Théorème 8:
SiFest une primitive defsura,bc’est à direF′x = fx, ∀ x ∈ a,b, alors
∫
abft dt = Fb−FaPreuve :
SoitGla primitive defsura,x,Gx =
∫
axft dt. on aGa =
∫
aaft dt = 0D’après le théorème 7 on aGx = Fx+C 0 = Ga = Fa+C C = −Fa.
Gx =
∫
axft dt = Fx−FaPourx = b, on a
Gb =
∫
a
bft dt = Fb−Fa
2) Calcul au moyen d’un changement de variable Théorème 9:(un changement de variable est bijectif)
SoitΦ : α,β une fonction continûment différentiable ( on dit de classeC1) et soitfune fonction continue sura,baveca = Φαetb = Φβ. Alors
∫
abft dt =∫
αβfΦxΦ′x dxPreuve :
On afcontinue sura,b, doncfest intégrable sura,b.
On considére la fonction
Fx =
∫
a
xft dt , Fa = 0
Si on poseGt = FΦt, on aGest différentiable surα,β(car c’est la composée de deux fonctions différentiablesFetΦ) et
G′t = F′ΦtΦ′t = fΦtΦ′t
∫
αβG′t dt = Gβ−Gα=
∫
αβfΦtΦ′t dt= FΦβ −FΦα
= Fb−Fa = Fb
=
∫
abft dtExemple 7:
1)Calculons l’intégrale de la fonction 1
1−t2 sur l’intervalle12, 1.
PosonsΦx = cosx Φ′x = −sinx.
cosx = 1 x = 0 et cosx = 1
2 = x = π
3. ft = 1
1−t2
fΦx = 1
1−cos2x = 1 sin2x
= 1
|sinx| = 1 sinx
car sinx ≥ 0 pourx ∈ 0, π3
∫
1 21 1
1−t2
dt =
∫
π 30 −sinx
sinx dx
=
∫
0π3 dx= π 3 2)Calculons l’intégrale de la fonction t
1+t2 sur l’intervalle 33 , 1.
i) PosonsΦx = x Φ′x = 1+ 2x.
Φx = 1 x = π
4 etΦx = 3
3 = x = π
6. ft = t
1+t2 fΦx = x 1+ 2x
∫
3 31 t
1+t2 dt =
∫
π 6 π4 x
1+ 2x1+2x dx
=
∫
0π3 x dx= x2
2 π
6 π 4
= π2 2
1 16 − 1
36
= π2 8
1 4 − 1
9
= 5π2 288
ii) Il est plu simple cependant de remarquer quearctant′ = 1
1+t2 . Comme
∫
ftf′tdt = 12f2t ⇒∫
arctant1+t2 dt = 12 arctan2t.
3)Calculons l’intégrale de la fonction t
1−t2 sur l’intervalle0, 1
2.
PosonsΦx = 1−x2 Φ′x = −x
1−x2 . Φx = 0 x = 1 etΦx = 1
2 = x = 3
2 . ft = t
1−t2
fΦx = 1−x2 1− 1−x22
= 1−x2 x2
= 1−x2 x carx ∈ 0, 12
∫
012 t1−t2
dt =
∫
123 1−x x2 −x 1−x2dx
= −
∫
123 dx= 1− 3 2 3) Calcul au moyen d’une intégration par parties Théorème 10:
Soitfetgdeux fonctions continûment dérivable sura,b.