Discours d’Aristophane - Le mythe des androgynes
PLATON, Banquet Commentaire (1) – Corrigé.
Pour décrire la puissance d’Eros, Aristophane recourt à un mythe, une anthropologie fantastique : pour lui, en effet, c’est dans l’évolution de l’espèce humaine (φυσιν ἀνθρωπινην) qu’il faut rechercher la finalité de l’amour.
Il remonte en effet à un temps primordial où l’espèce humaine était différente de celle qui est aujourd’hui.
Adverbes qui désignent cette époque originelle : : πρωτον, παλαι, πρωτον (189 d) et qui s’opposent à la situation actuelle (νυν).
Autrefois, donc, il y avait trois unités homogènes, compactes, sphériques, où chacune était double : homme – homme, femme – femme, homme – femme (androgyne). Donc, chaque entité double était pourtant d’une unité parfaite.
Or, cette race originelle, se croyant toute-puissante est tombée dans l’ὑβρις.
Termes grecs qui désignent le comportement orgueilleux de l’humain d’autrefois : ἀκολασίας (190 c) - ἀσελγαίνειν (190 d) - μὴ ἐθέλωσιν ἡσυχίαν ἄγειν (190 d) Cette conduite humaine a inévitablement provoqué la colère et la vengeance divine, la νεμεσις.
Zeus s’est vengé de l’insolence des premiers humains en les coupant en deux.
Termes grecs : διατεμῶ δίχα ἕκαστον - πάλιν αὖ …τεμῶ δίχα - ἔτεμνε τοὺς ἀνθρώπους δίχα (190 d)
En conclusion :
Au début, la race humaine était composée de trois genres : l’homme, la femme et l’androgyne. Chaque genre était une entité composée de deux moitiés. Suite à l’orgueil et l’indiscipline de ces trois types d’êtres humains, chaque entité fut coupée en deux par Zeus.
L’évolution qui s’est produite dans la race humaine consiste donc dans le fait que l’être humain est amputé de sa moitié ; il est divisé en deux, séparé avec une part de lui-même. ; Il se sent comme mutilé.
L’évolution de l’espèce humaine, qui consiste en un passage de l’unité à la dualité, provoque un sentiment de manque, de solitude, d’incomplétude.