G ERGONNE
Philosophie mathématique. Considérations philosophiques sur l’interpolation
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 5 (1814-1815), p. 252-263
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252
PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE.
Considérations philosophiques
surl’interpolation ;
Par M. GERGONNE.
RÉFLEXIONS
M. Wronski, dans son Introduction à laphilosophie
desmathématiques (pag. 247),
a avancé que certaiues fonctions n’étaientpoint susceptibles d’interpolation. Quelque confiance
quepuissent inspirer
d’ailleursles
profondes
connaissances de cet habilegéomètre,
cette assertionm’a semblé
paradoxale ; j’ai
donc cru devoir la soumettre à unexamen
sévère ;
et c’est cet examenqui
a donné lieu aux réflexionsque l’on va lire. Elles ne
présentent
ausurplus
rien que de très-élémentaire,
etje
ne medétermine
à les rendrepubliques,
quedans
l’espoir qu’en dirigeant
sur cesujet
lespensées
de meslecteurs ,
elles
pourront
donner naissance àdes
recherchesplus importantes
et d’un
plus haut
intérêt. -1.
Quelque
voisine del’invention
del’algèbre
queparaisse
être l’in-vention des
coefficiens,
onpeut cependant
concevoir un intervallede
temps,
si courtd’ailleurs qu’on voudra ,
durantlequel ,
pourexprimer qu’une quantité quelconque a
doit êtreprise
une ouplusieurs fois,
on écrivaitsimplement
a ,
a+a , a+a+a, a+a+a+a,...
Dans cet état naissant des notations
algébriques ,
on ne se seraitsans doute
guère
avisé de se demander comment onpourrait
écrireque a devait être
prise 3
de foisou II 7
defois ,
ni cequi pouvait
résulter
d’une opération
aussi peuintelligible
pourl’esprit.
Bientôt ,
dans la vued’abréger
la notationd’expressions qui
se re-produisaient très-fréquemment,
on songea àsubstituer
auxexpressions
ci-dessus
lesexpressions suivantes :
a , 2a ,
3a , 4a , ...
que l’on vit être des
produits
danslesquels
lemultiplicande
com-mun a était seul indéterminé.
Le
penchant qui
nousporte naturellement à généraliser
nosidées,
et parsuite
lessignes
que nousdestinons
à lesreprésenter,
dut bientôt conduire à donner au
multiplicateur
la même indéter-mination,
la mêmegénéralité qu’avait
lemultiplicande ;
et c’estainsi que nza devint le
symbole de a répétée
unnombre
defois quelconque exprimé
par m.Ce fut seulement alors que
les analistes purent songer
àse de-
mander ce que
pourrait signiéer
le’symbole
ma,lorsque
m seraitsupposée
une fractionquelconque, p q
parexemple; ou/en
d’autrestermes,
quel
sens on devait attacher àl’expression
Il
s’agissait
icide’transformer
cesymbole d’opération
immédiatement inexécutable et mêmeinintelligible ,
en unsymbole
d’autresopé-
rations
possibles , quelques
valeurs entières que- l’on attribuâtà p
etq , et telles néanmoins que le résultat rentrât dans
l’expression ma,
toutes les fois que p serait exactement divisible par- q.
On avait sans doute
remarqué
que, dans ce casparticulier
on avait
on crut donc que ce
qu’ôn pouvait
faire deplus simple
et deplus
naturel était
d’adopter
cetteéquation
commeéquation
de définitionpour tous les cas.
Mais cette définition était-elle la seule
qu’on pût
admettre sousles conditions données ? non sans
doute;
et , pour neprendre
iciqu’un exemple très-simple,
onaurait également
atteint le but enadoptant
cetteautre définition
Tom. V.
13254 R E F L E X I O N S
A étant un
nombre
entierquelconque,
et 03C9la moitié de la cir- conférence
dont lerayon
estl’unité (*).
Si, changeant m et x,
on écriton aura
c’est-à-dire,
autre équation
dedéfinition,
d’oû ontire
Si l’on veut
appliquer
à ceci des considérationsgéométriques ;
on verra que l’on
peut envisager a,
2a,3a ;....ma
.... commeles
ordonnées d’une
suite de;points isolés dpnt
les abscisses corres-pondantes
sont I , 2,3 in
et que leproblème de
l’éva-luation de xa se réduit à
faire
passer par tous cespoints
uneligne
continuequelconque ,
et àchercher
ensuitel’ordonnée
decette
ligne qui répond à l’absçisse x ;
or, ce’problème
estsusceptible
d’une infinité-de
solutions,
comme le prouvel’équation yx=xa+ASin.x03C9;
et
l’emploi
de laligne droite, qui
conduit àl’équation
de définition(*) Dans le
vrai, l’équation
dedéfinition( p q)a= pa q
a été empruntée del’arithmétique ;
mais il convientici à
mon but de supposerque
l’invention del’arithmétique
n’apoint précédé
celle del’algèbre.
On aurait pu admettre, comme
équivalente
à laprécédente , l’équation
dedéfinition
ma+na=(m+n)a ou
~m+~n+~(m+n),
de
laquelle
on aurait ensuite déduitl’autre, à
peuprès
commé Euler démontre la formule dubinôme,
pourl’exposant fractionnaire ,
à l’aide del’équation
~m ~n=~(m+n).
généralement admise,
n’a d’autreprérogative
que de conduire aubut
de la manière lapins simple.
II.
Jusques
vers letemps
deDescartes , lorsqu’on voulait exprimer
les
produits
consécutifs de lamultiplication
d’un même nombre apar
lui-méme,
on n’avait d’autre moyen d’éviter les notations in- commodes de Viètc que d’écrirea , aa , aaa , aaaa ...
Le désir
d’abréger
fit bientôtremplacer
cesexpressions
par leurséquivalentes
a,
a2 , a3 , a4 ,...;
et on convint ensuite
d’employer
lesymbole
am pourdésigner
unepuissance quelconque
d’un nombrequelconque.
Wallis. se dernandaalors ce que
pourrait signifier l’expression am, lorsque
m serait unefraction , p q
parexemple ;
et , comme il avait sans douteremarque
que,
lorsque p
est exactementdivisible pas q,
on ail
convint librement,
et tous les analistes convinrent aveclui, d’adopter
cette
équation
commeéquation générale
de définition despuissances, quels
quepussent
être d’ailleurs lesnombres p et q ;
et de lierainsi les
puissances
entières et lespuissances
fractionnaires par une loi commune.Mais cette
loi,
à la vérité laplus simple, n’était point
la seulequ’on pût adopter ;
onpouvait prendre ,
parexemple,
A et 03C9
ayant
la mêmesignification
que ci-dessus(*).
Si , changeant
m en x , on écrit(*)
Onpourrait
admettre, comme définition équivalente à celle-là,l’équation
256 RÉFLEXIONS
on aura
c’est-à-dire,
autre
définition d’où
on tireSi l’on considère a
a2 , a3 ,...am,...
comme les ordonnées’d’une suite de
points isolés , ayant respectivement
pour abscissesI , 2 , 3 ,...m,...,
laquestion
de l’évaluation de ax reviendra a faire passer par cespoints
une courbecontinue , quelle qu’elle
soit ,
et à chercher ensuite celle de ses ordonnéesqui répond
àl’abscisse x. La définition
généralement
admise revient à choisirune
logarithmique ;
mais cettecourbe
n’a auplus
quel’avantage
d’être la
plus simple
etpourrait,
en touterigueur,
êtreremplacée
par une infinité d’autres.
III.
Considé
rons encore la suite des fonctionsdésignons-les respectivement
par ~I , ~2 ,~3 , ~4,....;
il est clairqu’en général
~x ne sera immédiatementévaluable,
ni même ex-primable
etconcevable , qu’autant
que x sera un nombre entierpositif. Cependant,
comme il est connu que, dans ce cas, on aet en déduire ensuite l’autre, comme il a été
indiqué
dans la noteprécédente.
(*)
Voyez
les Recueils de. l’Académie du Gard. pourI8II,
tom.I,
pag.263,
mémoire de M. Téddenat sur l’Analise indéterminée.257
et comme d’ailleurs il existe
déjà
une conventionantérieurement
établie sur l’évaluation despuissances fractionnaires ;
rienn’empêche
d’admettre cette
équation
commeéquation générale
dedéfinition
deces sortes de
fonctions , quel
quesoit x ; mais ,
rien nes’oppose
non
plus
à cequ’on
enadopte
touteautre,
car il en existe une infinitéqui peuvent remplir
le même but.Si l’on pose , dans ce cas ,
il viendra
et par
conséquent
IV. On
pourrait parcourir
successivement tant d’autres sortes de fonctionsqu’on voudrait ,
que l’onparviendrait toujours également
aux conclusions suivantes : I.° le
problème
del’interpolation
nepeut
offrir de difficulté quelorsqu’il
est relatif à une fonctionqui,
sous sa forme
primitive ,
n’estévaluable , intelligible
et même ex-primable
que pour certaines valeursdéterminées ( quoiqu’en
nombreinfini)
dusujet
de cettefonction ;
2.° l’art de le résoudreconsiste,
en
général ,
à mettre la fonctionproposée
sousquelque
autre formequi , équivalente
à lapremière
pour les cas où celle-ci est immé- diatementévaluable, puisse être,
contrairement àelle , également évaluée,
du moins parapproximation ’
dèsqu’on
attribuera ausujet
une valeurquelconque ,
autre que celles-là seules pourlesquels
la
première poufait
êtreévaluée ;
3.° ceproblème
est ,généralement parlant, susceptible
d’une infinité desolutions ,
sans que l’onpuisse assigner
à aucune d’entre elles d’autre motif depréférence
sur lesautres que de pures raisons de convenance ou de
simplicité.
Le
problème
del’interpolation, envisagé géométriquement,
revientévidemment à trouver
l’expression générale
de l’ordonnée d’une courbeassujettie
à passer par une infinité depoints donnés ,
sc258 RÉFLEXIONS
succédant les uns aux autres suivant une loi uniforme
quelconque ,
mais non immédiatement
susceptible
de donner despoints
inter-médiaires à
ceux-là;
et cette manièred’envisager
la chose montrede nouveau, d’une manière
sensible ,
que leproblème
doitavoir
-une infinité de solutions.
Donnons
encore
unexemple
del’application
de cesprincipes.
Avant
Vandermonde ,
personne ,je crois ,
ne s’étaitavisé
de chercherà évaluer le
produit
I.2.3...x pour d’autres valeurs de x que des valeurs entières etpositives ,
et cela parcequ’aucune
notation par-ticulière
n’ayant
été inventée pourexprimer
ceproduit ,
iln’y
avaitpas même moyen de
l’écrire , lorsqu’on
faisait d’autressuppositions
x
pour x. Mais du moment que l’on eut
imaginé
lessymboles [x],
Ix|I, x!
commeéquivalens
entre eux et à ceproduit ,
on dutaussitôt se demander ce que
pourrait signifier x!, lorsque x
seraitfractionnaire ou
négatif,
ou même irrationnel ouimaginaire.
Toutse réduisait évidemment à trouver une fonction de x
qui
devîntI , 2 , 6 , 24 , I20
,....lorsqu’on
ysupposerait successivement x=I , 2 , 3 , 4 , 5 , ... et qui fùt de plus évaluable ,
dumoins par
approximation,
dans le cas de toute autresuposition
pour x.
Or ,
ces conditionspouvaient
êtreremplies
d’une infinitéde manières
différentes ;
onpouvait ,
parexemple y adopter
l’é-quation
de définitionjans
laquelle
lesexposans
03B1,03B1’ , 03B1",
...03B2,03B2’ , 03B2"...
. 03B3 ,03B3’ , 03B3",...,
en nombre
infini, peuvent
être des nombrespositifs queleonques ,
et
où A, B, C, ....
se déterminent facilement par une suite desuppositions particulières. Si ,
parexemple ,
pourplus
desimplicité,
on
pose
tous les exposanségaux
àl’unité,
on trouve alorssérie
danslaquelle
lescoefficiens consécutifs
0, 1 , 2 ,9, 44 , 265 ,
....259
sont tels que chacun est le
produit
de la somme des deuxpré-
cédens par le nombre total de tous ceux
qui
leprécèdent.
On
pouvait
tout aussi bien admettrel’expression
dans
laquelle
lescoefficiens A, B, C,....
auraientégalement
été,déduits de la considération des cas
particuliers ,
etqui pouvait , comme
lesprécédentes ,
être évaluéequel que
fût le nombre x.Mais ce n’est aucune de ces définitions
qui
a été admise par lepetit
nombre des analistesqui
se sontoccupés
de lafonction x ! ;
ils ont
admis,
du moinstacitement,
pouréquation
de définitionB2, B4, B6 ,
.... étant les nombres deBernoulli ;
et le choix decette définition les a conduit à
plusieurs belles applications
de cesfonctions,
que sans doutel’adoption
d’une définition différente neleur aura’it pas
également fournies ;
mais cela prouveseulement,
ce mesemble ,
que , euégard
auxapplications pratiques ,
ilpeut
y avoir del’avantage à préférer
uneéquation de
définition à toute autre ; mais nullementqu’en
théorie le choix n’en soit pas tout-à-fait indifférent.Le seul
point important
en ceci est de nepoint
admettreimpli-
citement d’une même fonction
plusieurs
définitionsqui
ne soientpoint
concordantes et de subordonnerrigoureusement
tous ses calculsà celle
qu’on
se sera déterminé àpréférer.
Le défaut de cetteattention ne
pourrait
évidemmentmanquer
de conduire à des pa- radoxes.D’après
cequi précède, l’équation
connue(I 2)! = 1 2 03C9, ne peut
être
regnrdé
comme vrai enelle-même,
mais seulement commeconséquence
nécessaire de la définition de la fonction x !qu’il
aplu
aux analistesd’adopter ;
cetteéquation (1 2)!=1 203C9 pourrait donc,
en toute
rigueur ,
être vraie à Paris et fausse aLondres ,
sansqu’il
en résultât aucune contradiction réelle ; il s’ensuivrait seulement
260
R É F L E X I O N S
qu’à Londres
lesymbole x!
nereprésente la
même chosequ’à
Paris
que pour les valeurs entières etpositives’
de x.En posant x =yx ,
il viendrad’où
équation qui peut
être admise commeéquation générale
de défi-nition ; je
disgénérale ; car, à
raison ducomplément
variable etpériodique
quecomporte
sonintégrale ,
ellecomprend implicitement
une infinité de définitions différentes.
V. Supposons présentement qu’on
ait une certaine fonction de x,dont la forme
primitive
soit tellequ’on
nepuisse
enassigner
immé-diatement la valeur que par
rapport
à certainessuppositions
faitespour la
variable ,
lasupposition
de x entier etpositif
parexemple ;
et supposons deplus qu’on
n’ait pu encoreparvenir à
la mettre sous une forme
qui
enpermette
l’évaluationquel
que soit x , faudra-t-il en conclure que cettefonction n’est point
in-terpolable ? qu’elle
est essentiellement discontinue ?je
ne saurai lepenser. Il est d’abord
très-probable qu’au temps
de Viète on auraitété fort tenté de
porter
le mêmejugement
dela fonction ax;
etqu’on
en aurait dit autant de la fonctiondésignée par x !
parM. Kramp ,
avant que Vandermonde s’en fûtoccupé. D’ailleurs
dire
qu’une
fonction évaluable dans une. infinité de circonstances ne l’estpoint
néanmoins dans toutes , ne reviendrait-il pas à dire que, par une infinité depoints
donnés sur unplan,
ets’y
succédantsuivant une loi
uniforme,
il estimpossible
de concevoir une seulecourbe continue ? et, loin que cette assertion
paraisse soutenable,
ne semble-t-il pas , au
contraire ,
que despoints donnés ,
même ennombre
infini, peuvent toujours
être conçus liés par une infinité de courbesdifférentes ?
et n’en résulte-t-il pasinévitablement
que,soit qu’on sache
ouqu’on
nesache
pasinterpoler
unefonction
la
le
problème
de soninterpolation
n’en doit pas moins êtreréputé
non seulement
possible ,
mais même tout à faitindéterminé.
On Dem’opposera
pasici , je
pense ,l’exemple
dessystèmes
delignes remarquées
pour lapremière
fois par M.Monge ,
etqui
ne sauraientfane
partie
d’aucunesurface ;
car ceslignes
se succèdent sans in-terruption ,
tandisqu’il s’agit
ici depoints
isolés.Cette doctrine sur
l’interpolation , quelque
saine et raisonnablequ’elle paraisse,
n’estpourtant point
celle queprofesse
M. Wronski.(
lntrod. à la Philos. des Math. pag.147 )
«Lorsque
les déter-» minations
particulières
d’une fonctioninconnue , auxquelles s’ap-
»
pliquent
les méthodesd’interpolation ’
sont de nature que la» fonction
correspondante
n’aitpoint,
parelle-même,
une continuité»
indéfinie,
les méthodesd’interpolation
ne peuvent ,dit-il ,
donner» des fonctions
qui
aient une telle continuité. Parexemple ,
les» fonctions que nous avons
remarquées ci-dessus,
enparlant
des»
rapports algarithmiques,
etquel nous
avons nomméesLameds ,
» ne
sauraient ,
parl’application
des méthodesd’interpolation ,
re-» cevoir une continuité
indéfinie;
parce (lue, comme nous l’avons»
déjà observé ,
ces fonctions n’en sontpoint susceptibles
dans» leur
génération primitive
».Les fonctions
Lameds,
dontparle
ici M.Wronski ,
sont de lanature que voici : on pose
et on demande ce que
peut signifier yx, lorsque x
estquelconque;
La manière la
plus
directe derépondre
à l’assertionde
M..Wronski,
serait sans doute de lui donner uneexpression
de yx,rentrant au fond dans les cas
particuliers
queje
viens deconsidérer,
et se
prêtant
à toutes lessuppositions qu’on
voudrait faire pourx ; et, dans ce cas,
je pourrais ,
en attendantmieux y
luioffrir
la formule
d’interpolation
si connueTom. V. 34
262 RÉFLEXIONS
que je’
n’oseraispeut-être
pasprésenter
à tous lesanalistes ;
maisque M. Wronski doit d’autant moins récuser que, suivant
lui,
les séries ont , par
elles-mêmes ,
dans le nombreindéfini
de leurstermes,
une signification
déterminée.Mais,
laissant cette série decôté, je
me bornerai àdemander
à M. Wronskiquelle
est lagénération primitive des
fonctionset
si , dans
cette’génération primitive ,
ellessont , plus que
sesLameds , susceptibles
d’une continuitéindéfinie ? (*)
(*) En
représentant
les Lamedspar y,
on aévidemment y+0394y=ay , c’est-
à-dire,
Je
suis ,
certes, loin de supposer à M.Wronski ,
àqui je
soumets de bon c0153ur cesréflexions ,
une assez forte dosed’amour-propre
pour penser
qu’il
confonde les homes de cequ’il
cstparvenu
à fairejusqu’ici
avec celles dupossible.
Je ne fais même aucun doute que laph ilosopliie qu’il professe ,
etqu’à
montrès-grand regret je
connais fort peu ,
enseigne ,
comme toutes les autres ,qu’on
nesaurait
trop
se défier de seslumières ;
maisje
serais bien tenté decroire
qu’en
cetendroit,
comme enplusieurs
autres , c’est encore cette mêmephilosophie qui
l’auraégaré ,
en le faisant sans douteraisonner comme il suit : « Le Criticisme fait trouver tout ce
qui
1) est
trouvable,
et tout cequ’il
fait trouver estparfait ;
or , ce» Criticisme m’a fait découvrir une nouvelle loi de
développement
» des fonctions en
séries ;
donc cette loi estparfaite ;
donc elle» est la LOI ABSOLUE ; or , cette même loi n’a aucun
empire
sur» les fonctions
Lameds;
donc ces fonctions ne sontpoint susceptibles
» de
développement ;
donc elles sont essentiellementdiscontinues;
»
quod
erat demonstrandam. » C’est àpeu près
dans ces termesque Hobbes