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Submitted on 1 Jan 1909
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Le phénomène du recul et le produit final du radium
J. Mc Lennan
To cite this version:
J. Mc Lennan. Le phénomène du recul et le produit final du radium. Radium (Paris), 1909, 6 (8), pp.245-246. �10.1051/radium:0190900608024501�. �jpa-00242370�
245
une ftamme à 2000° est de 10-2:; gramme, intermé- diaire entre la masse de l’atome d’hydrogène (1 0-24)
et celle du corpuscule (t 0-27).
Il résulte aussi des expériences relatives à l’influence de petites quantités de vapeur ( 4) que les molécules
de certaines vapeurs (eau, alcool, acétone) tendent à con-
server leur charge beaucoup plus énergiquement que les molécules de vapeurs plus lourdes comme l’iodure
de méthyle. Ainsi si l’on ajoute une petite quantité de
vapeur d’eau à de l’acide carbonique sous la pression atmosphérique, les charges doivent être portées sur un
trajet considérable par les molécules d’eau: eu égard
a leur faible masse nous pouvons nous attendre à trou- ver un accroissement de la mobilité de l’ion positif,
tandis que pour 1 Ïon négatif cet accroissement doit être contrebalance par le raccourcissement de la pé-
riode pendant laquelle le corpuscule existe à l’l’tat
libre, de sorte qu’en somme la mobilité de 1 ion négatif dccrott.
[Reçu le 20 juillet 1909.]
[Extraits traduits par Louis DUNOYER].
MÉMOIRES TRADUITS
Le
phénomène
du reculet le
produit
final du radium1Par J. Mc LENNAN
[Laboratoire de Physique de l’Université de Toronto.]
Les expériences de Miss Brooks sur le dépôt actit
du radium’ ont montré que le radium B s’échappe en quelque sorte du corps activé par l’émanation du ra- dium et gagne aux faibles pressions les parois de
l’enceinte. Pour interpréter ce résultat, Rutherford 3
préfère l’hypothèse d’un effet de recul à une volatilité
du radium R.
On sait que les atomes du radium A émettent en se brisant des particules x avec une vitesse de 1,7 109 cm. par seconde ; puisque la masse de la particule Y. est 4 (Il = 1) et celle de l’atome du ra-
dium B environ 200, il est évident, d’après la nature explosive de la désintégration des atomes du radium A, que les atomes du radium B doivent être projetés
avec une vitesse considérable dans la direction
opposée celle d’émission des particules x.
Des communications récentes de Otto Malin et Lise
MeitnerB de Russ et Makower 3 donnent la descrip-
tion d’expériences qui confirment l’exactitude de 1 hy- pothèse de Rutherford, et montrent aussi qu’il est
1. Nature 80 (1909) 490-491.
2. Nature (1904) 270.
J. RUTHERFORD, Radio-activity, p. 592.
4. Otto HAHN et Lise MEITNER, Verh. der Deut. phys. Ges., 2-3 ; Phys. Zeitschr. iO-81.
]Russ et MAKOWER. t’roe. Roy. Soc.. A-82(1909) 205-224:
Le Radium. 6 (’1909 182-188,
possible d’isoler les produits radioactifs, radium A,
B et C, thorium D, actinium X et C, en mettant seu-
lement à profit l’effet de recul.
1)’autres exemples de phénomènes de recul se pré-
sentent également dans les récentes expériences de Debierne1, et dans celles de Konnedy sur le dépôt
actif de l’actinium2.
En considérant ces exemples d’effet de recul, on
se demande naturellement s’il n’y a pas une relation entre ce phénomène et le produit final de transfor- mation du radium. On sait que le radium C (polo- nium) émet des rayons a; Logeman et d’autres expé-
rimentateurs ont montré que, lorsqu’il est déposé sur
une lame due cuivre, il émet aussi une faible radia- tion ô. Par analogie avec lf’s faits rapportés plus haut
il semble que, dans le cas présent aussi, le phéno-
mène de recul doive se manifester, par la projection
hors des lames recouvertes de radium C, des atomes du produit final radioactif.
line telle projection a été récemment nlise en évi- dence par V.-E. Pound au laboratoire de physique de
Toronto. Un plateau de cuivre isolé A, dt i cm2 de surface environ, recouvert d’un dépôt de radium (;.
était placé dans une enceinte a vide éleBé. en face
1. DEBIERNF. Le Radium. 6 1909 97-108.
2. KENNEDY. Phy’, net., ilai.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190900608024501
246
d’un second plateau de cuivre isolé, B. Le plateau B
était relié à un électromètre et on observait les
charges électriques acquises dans des champs élec- triques et magnétiques variés.
Les résultats obtenus avec des champs électriques
et magnétiques mode es sont semblables à ceux de
Logeman, Ewers, Aschkinass et autres expérimen-
tateurs ; d’après la forme des courbes de charge obte-
nues dans ces conditions, on peut distinguer en fin d’analyse trois types de radiations présentes entrant
pour une part plus ou moins grande dans la charge acquise par le plateau B : 1° des rayons u émis par le plateau A : 2° des rayons d facilement absorbable émis par le plateau A; 5° une radiation secondaire facilement absorbable émise par le plateau B, et con- sistant en particules chargées négativement.
Avec des valeurs plus élevées du champ magné- tique, un phénomène tout à fait nouveau apparaît.
Dans ces conditions, principalement quand le plateau
A est chargé par valeurs croissantes à un potentiel positif élevé, il est possible d’augmenter graduel-
lement la charge positive acquise par le plateau B.
Puisque de tels champs magnétiques élevés suffisent à supprimer la radiation secondaire au moment où elle quitte le plateau Il, et que les potentiels positifs
élevés retiennent la radiation d sur le plateau A sans
affecter la radiation a, il semble évident que la crois-
sance de la charge positive acquise par le plateau B
est due à l’existence d’une radiation de particules chargées négativement émises par le plateau A, qui a jusqu’ici échappé à l’observation, mais qui dans ces expériences est déviée par le champ magnétique.
Quand le plateau A est neutre ou chargé négative-
ment, le champ magnétique ne réussit pas à donner
une indication de la présence de cette radiation, mais
si l’on porte le plateau A il nn potentiel de 160 ou
240 volts (positivement) elle peut être mise facile-
ment en évidence. Il est intéressant de vomir, en con- séquence, que dans ce cas un champ électrique posi-
tif et un champ magnétique donnent le moyen d’isoler
cette radiation.
Les expériences sont poursuivies actuellement et il serait prématuré de faire dès à présent une descrip-
tion de cette nouvelle radiation. Il semble très pro- bable que cette radiation puisse être attribuée aux
« atomes restants )) du produit actif du radium G.
L’expulsion d’une particule x laisserait ce résidu
chargé négativement. De tels résidus cl’atomes quit-
teraient le plateau dans toutes les directions comme un
flux de particules chargées négativement. Ces parti-
cules seraient moins pénétrantes que les particules x,
et échapperaient ainsi à l’observation dans les exlo-
riences d’absorption dans les gaz à la pression ordi-
naire.
Si cette nouvelle radiation se compose des (( résidus d’atomes )) du radium Cx, on a, en vertu de ce que
ce résidu d’atome est projeté avec grande vitesse et qu’il porte une charge électrique, le moyen de cal- culer sa masse. Une telle détermination apporterait
un renseignement précis sur la constitution du produit
final du radium, et fournirait un moyen de contrôler l’exactitude de la théorie maintenant universellement
approuvée, qui relie les différents produits radioac-
tifs connus du radium.
De plus, l’existence de cette radiation permettrait
de discerner si oui ou non les résidus d’atomes du radium G constituent le produit final du radium, puisqu’il serait possible d’obtenir, par bombardement,
une couche de ces résidus d’atomes sur un corps tel que le plateau B dans les expériences décrites précé-
derriment. Ce plateau pourrait alors être placé dans
un vide élevé pour y étudier l’acquisition d’une charge électrique. Y aurait-il quelque variation de la
charge que l’expérience prouverait la formation d’un
nouveau produit, tandis que l’absence de variation montrerait que la radioactivité a cessé et que les rési- dus d’atomes du radiuin G constituent la stabilité finale.
[5 juillet 1909]
ANALYSES
Radioactivité
Sur la distribution du thorium à la surface de la terre. - J. Joly (Phil. Mag. 17 (1909) 765-766).
- Recherches sur la quantité de thorium contenue dans
différentes roches. Cette étude a de l’importance étant
donnée la grande quantité d’émanation du thorium pré-
sente dans l’atmosphère.
L’auteur dissout une quantité connue de roche dans un
certain volume de liquide. Après ébullition de 20 à 50 mi- nates pour chasser l’émanation du radium qui peut y exister, il fait passer un courant d’air à travers le liquide,
puis sur des tubes desséchants, enfin dans un ballon où se
trouve un électroscope. Le courant d’air est parfaitement
constant; une déviation de 1 division de l’échelle par heure
correspond à 2,8 x 10-5 gr. de thorium.
I,es quantités de thorium trouvées par gramme de ma- - tière sont par exemple :
- 5,6xi0-3 gr. pour la lave du Vésuve de 1906.
1,9 x 10-3 gr. pour le gneiss du Gothard, etc.
L"eau de mer contient peu de thorium, moins de 2. t x 10-5 gl’. pour la mer d’Irlande par exemple.
E. BAUER.