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Submitted on 1 Jan 1910
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du potassium
E. Henriot
To cite this version:
E. Henriot. Sur les rayons émis par les sels des métaux de la famille du potassium. Radium (Paris),
1910, 7 (2), pp.40-48. �10.1051/radium:019100070204001�. �jpa-00242392�
cuivre chauffés, de la potasse et de l’anhydride phos- jdtorique.
Le faible résidu ga£eux était recueilli t’t examiné par l’un de nous suivant sa méthode antérieurement utilisée pour l’examen des gaz dégagés par l’alctlllluln et le radlllm 1.
Ce résidu est de l’hélium sensiblement pur, dont le spectre complet était observée et dont le volume a pu être mesuré. Ce volume était égal à 1,3 sous la pression atmosphérique, l’accumulation ayant eu lieu pendant 100 jours. Ce volume est très voisin de
celui que prévoit la théorie et qui est égal à 1,6 mmJ.
Le fait de la production d’hélium par le polonium se
trouve donc établi avec l’ordre de grandeur prévu,
nous nous proposons de faire une détermination aussi exacte que possible de ce volume jointe u des expé-
riences de numération des particules y omises, de
manière à obtenir la valeur du nombre de molécules
contenues dans une niolécule gramme.
Cette méthode dircctc scmhlc particulièrement
awntageuse quand on utilise une solution de polo-
ninm, les particules pouvant être en ce cas très com-
plètement absorbées par le liquide.
Au cours de ces expériences un curieux effet des
rayons a ét6 constaté. Le polonium étant conservé a
sec. dans une petite capsule de quarto celle-ci s’est
trouvée fendillée en un grand nombre d’endroits en face de la substance; la production de ces fentes
peut être attribuée à des décharges électriques.
In dégagement abondant d’ozone était générale-
ment constaté au voisinage de la substance.
[Reçu le 14 Février 1910.]
Sur les rayons émis par les sels
des métaux de la famille du potassium
Par E. HENRIOT
[Laboratoire de Physique de l’École Normale Supérieure de Paris].
N. Gampbell a signalé.le premier la propriété que possèdent les sels de potassium d’émettre un rayonne-
ment ionisant, de tout point analogue à celui des
substances radioactives ordinaires, quoique beaucoup plus faible. Il reconnut, dès ses premières plblications
sur la question, que ce rayonnement se présente
comme une propriété atomique du potassium, en ce
sens que son intensité se trouve être proportionnelle
à la teneur du métal dans les différents sels 2.
Il signala également que quelques essais de frac- tionnement effectués en vue due concentrer la propriété
radioactive dans une portion du sel lui avaient donné des résultats négatifs, et en conclut que le rayonne-
ment provient bien du potassium lui-même et non
d’une impureté radioactive ordinaire qui lui serait
mélangée.
Mf’ Lennan et Kennedy reprirent la question peu
après et leurs premiers résultats infirmèrent en par- tie ceux qu’avait annoncés N. Call1phell. Ils reconnais- saient qu’en rait le, sels de potassium émettent des rayons ionisants, mais que certains sels, en particu-
lier des cyanures, donnent de, effets beaucoup plus
faibles qu’on ne pouBait s’y attendre étant donnée leur teneur en potassium. Ils concluaient, dan, ion
1. B. R 1903 et 1909.
2. N CAMPELLE f A. Woo Le Raduim 4 1907 199: P/wB Camb. Phil.S. 14 1907 13: Camb. Phil. Soc., i4
( 1907.
.1. C. B1, t W. T, KE F Nature. )Jai 1908.
Phys. Leil. J. 1. M l . 5 1908 142.
mémoire publié dans ce journal, à la non-atomicité de la propriété radioactive dans les sels de potassium.
La difficulté de l’étude de ces rayonnements peu intenses, et les résultats contradictoires de Calnpbell
et de Me Lennan brent que l’on ’accueillit avec
quelque réserve les faits annoncés par N. Campbell.
Il me sembla utile de refaire une étude détaillée de la question, qui est d’une certaine importance, puis- qu’elle permet de faire un premier pas vers 1 exten- sion des phénomènes radioactifs aux substances com-
munes1.
Mes résultats confirmèrent de tout point ceux de
N. Campbell. Le rayonnement du potassium est bien
une propriété atomique de cet élément, et le saurait
être attribué à un (;lénlen radioactif connu.
Je rappellerai dans cette note, en précisant davan- tage, quelcluesexpériences dont j’ai donné précédem-
ment une description rapide. Me LenrlanQ est d’ailleurs
revenu sur ses premières déductions avant même que les recherclles que j’avais entreprises n aient été pu- bliées et il est tombé d’accord avec N. Campbell, sauf
sur la question du rubidium auquel il nc reconnut pas de rayonnement appréciable.
Divers auteurs, en particulier Levin et ltuer--,,
1. E. HENRIOT. C. R. Avril 1909 ,’1 E. HENRIOT et G. VAVON, C. R., 3 Juillet 1909.
2. J. C. Me LINVAN et ,y, T. KENNEDY. PA//. Mag., VI-16
1908 ;ïi:.
3. LEVIN, et R. Phys. Zeitschr.. 9 100R 248.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019100070204001
Strong1, Brichner2 reconnurent que les sels de po-
tassium et de rubidium donnent sur une plaque photographique des impressions qui les distinguent
nettement des sels d’autres métaux.
La figure 1 est la reproduction dune radiographie
Fig. 1.
de sulfate de potassium que ,j’ai ohtenue, après
28 jours de pose, sur une plaque, violcttc Lumière
enveloppée dans deux feuilles de papier noir. Pour ohtenir des impressions de ce genrc, je dispose,
comme le montre la figure 2. les cristaux dr sel à étu-
Fig.2.
dicr sur la surface intérieure d’un demi-cylindre de
laiton A en les fixant par un peu (te gomme arabique.
Un autre demi-cylindre de laiton B identique, re-
couvert également de gomme arabique, sert de témoin.
La plaque, enveloppée de papier. est disposée au-dessus
et l’ensemble est enfermé dans une boite bien close.
La méthode photographique pour l’étude de tels
phénomènes comporte beaucoup de causer d’erreurs
et parait i nfinin1cn moins sûre que la méthode e’ee-
trométrique. On sait. en effet, que n’importe quel métal, notamment le /me, donne dc’, impressions photographiques, sma que la radioactivité ait a inter- venir. Pour l’étude des sels de potassium et rubi-
diulll. olt les effets bont relativemeut intenses. on
peut, a la rigueur, faire emploi delà plaque phuto- graphique. Mais ...i l’on veut, un jour ou l’autre.
étudier des phénomènes moins intenses, il faudra
dennitivement en rejeter l’emploi.
L étude electrométrique des rayons dont je me suis proposé l’étude. se tait à l’aide d’appareils analogues
,I ceux dont on ...(, sert pourt l’étude des phénomènes
radioactifs tll’ilill Seulement les rayonnements étant peu intenses (1 1000 des rayons 3 de
1. STRONG. Pho 1909
2. B et Juin 1909.
noir d’urane à surface égales on est obligé pour ne
pas avoir de courants trop faibles de prendre des
surfaces azzez considerables de matière rayonnante
d’autre part, ces rayons sont relativement pénétrants,
on augmente leurs effets en les utilisant tir LU) plus long parcours, c’est-à-dire un prenant une chambre
dionisadon assez haute 20 ou 30 cm.)
La figure (3a représente par exemple un modèle
Fig.3.
qui donne de bons résultats. La chambre est en
zinc on c’1 laiton. On la porte ;t un potentiel suf-
fisant pour avoir la saturation du courant. Le con-
ducteur qui reçoit les ions foriiiés est une mince tige métallique T isolée à l’ambre et protégée par un anneau de garde relie au sol. Elle se trouve mise extérieure- ment en relation avec un électroscope analogue à l’élec- troscope Wilson inclin’, mais de dimensions beau- coup plus petites 2cm, 3x2cm,3x3cm,8). Ul gagne
beaucoup de régularité en réduisant les dimensions d’un tel appareil. Eu effet, quand il est au voisinage
de sa sensibilité maxima, la feuille se déplace sou-
vent d’une façon appréciable, probablement sous 1 in-
fluence des mouvements de confection de l’air ii l’in- térieur de la botte : ces mouvements sont gènés dans
une butte très petite. et l’uniformité des températures
y k’·t plus grande; (luoi qu’il en soit, knl régularise beaucoup les mesures par cette modification. Il est vrai que l’on perd un peu de sensibilité. Neanmoins.
même pour des mesures de ce genre je n’étais pas obligé de régler 1 appareil a sa sensibilité maxima. ce
qui le rend un peu instable et je me contentais d’une
sensibilité de 30 divisions par volt et mèllll’ moins.
Lorsque la chambre d’ionisation contient un sel depo-
tassium, la tige se charge à 1 volt en 43 sec, envi-
l’on sous l’influence dit curant de saturation.
Un terme correctif assez important provient de
l’ionisation spontanée de l’air dans la boîte C. Lorsque
sans faire agir de cause apparente d’ionisation, on
renouvelle l’air de id boîte, en l’ouvrant et en la refer-
mant simplement, on (lue 1.1 tige 1 ri 1!lIl des
charges en quantité aprreciable puis rapidement, le
courant diminue: dU bllut d’un quart d’heure en-
viron, il varie d’une façon extrêmement lente, et tend à se fixer à une certaine valeur limite. Cette
première décroissance du courant provient de l’intro- duction de gros et petits ions préexistant dans 1 air
environnant. t,e courant subsistant dans la boite pro- vient probablement, en grande partie, de l’action de la radiation pénétrante de Coolcc venue de l’extérieur, et
des ravons secondaires qu elle donne sur la face
interne des parois métalliques de la boite. Cette deuxième partie du courant subit une variation
diurne qui a déjà été signalée par quelques auteurs’.
J’’en ai moi-même entrepris l’étude avec l’aide de
’L Heauvais. Ce courant subit dans une journée des
fluctuations de 15 pour 100 à 25 ponr 100, et passe d’une façon très régulière par un maximum à 11 heures du matin. Pour faire les mesures de radio- activité sur les sels de potassium, on peut donc pro- céder de la manière suivante :
1) Introduire le sel dans la chambre d’ionisation.
Attendre un quart d’heure ou vingt minutes. Effectuer
cinq mesures successives à cinq minutes d’intervalle et dont on ne gardera les résultats que s’ils sont concor- dants 1 environ.
50e
2) Retirer le sel de la chambre, attendre un quart d’heure ou vingt minutes. Effectuer comme précé-
demment cinq mesures à cinq minutes d’ïntervalle.
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