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[Compte-rendu de :] Dubey (Gérard), Moricot (Caroline), Dans la peau d'un pilote de chasse. Le spleen de l'homme-machine

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[Compte-rendu de :] Dubey (Gérard), Moricot (Caroline), Dans la peau d'un pilote de chasse. Le spleen de l'homme-machine

BOURRIER, Mathilde

Abstract

G. Dubey et C. Moricot nous entrainent ici dans un univers où l'on a rarement l'habitude de pénétrer. Durant dix ans, ils ont fréquenté l'univers des pilotes de chasse, des navigateurs et des officiers de renseignement, au bénéfice de contrats de recherche avec l'armée leur permettant un accès privilégié à ce terrain. Ils cherchent à comprendre « l'imbrication des hommes et des machines au service d'un dispositif singulier. Parce que l'arme aérienne est l'arme technologique par excellence, elle est emblématique de la manière dont les sociétés technologiques médiatisent leur relation à la mort et la violence » (p. 16). Ils voient dans l'expérience des pilotes la matière première qui leur permettra de saisir de l'intérieur ce que piloter un avion de chasse veut encore dire aujourd'hui, dans ces temps incertains où le drone, cet avion sans homme (ou ce « pilote sans avion », selon l'expression des auteurs), menace le métier, la socialisation astreignante qui l'accompagne et la manière de faire la guerre. Ni technologues béats, ni technophobes pessimistes, les auteurs nous entrainent dans [...]

BOURRIER, Mathilde. [Compte-rendu de :] Dubey (Gérard), Moricot (Caroline), Dans la peau d'un pilote de chasse. Le spleen de l'homme-machine. Revue française de sociologie , 2018, vol. 59, no. 4, p. 33-36

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:112912

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mouvements sociaux. C’est aussi le des- sein, légitime et productif, de partir des acteurs et des expériences (contre des approches trop structurales qui feraient des individus des automates de la structure) qui aboutit à émanciper plus qu’il n’est socio- logiquement raisonnable les individus des propriétés sociales qui les définissent aussi.

L’ouvrage de G. Marche peut donc susciter la discussion. S’il le fait, c’est d’abord en raison de la densité et de la qualité de sa contribution tant à la connaissance des mouvementsLGBTqu’à l’analyse des mou- vements sociaux.

Erik NEVEU

Arènes

CNRS-Université de Rennes

Dubey (Gérard), Moricot (Caro- line), Dans la peau d’un pilote de chasse. Le spleen de l’homme-machine.

Paris, Presses universitaires de France, 2016, 248 p., 24e.

G. Dubey et C. Moricot nous entrainent ici dans un univers où l’on a rarement l’habitude de pénétrer. Durant dix ans, ils ont fréquenté l’univers des pilotes de chasse, des navigateurs et des officiers de renseignement, au bénéfice de contrats de recherche avec l’armée leur permettant un accès privilégié à ce terrain. Ils cherchent à comprendre « l’imbrication des hommes et des machines au service d’un dispositif singulier. Parce que l’arme aérienne est l’arme technologique par excellence, elle est emblématique de la manière dont les sociétés technologiques médiatisent leur relation à la mort et la violence » (p. 16).

Ils voient dans l’expérience des pilotes la matière première qui leur permettra de saisir de l’intérieur ce que piloter un avion de chasse veut encore dire aujourd’hui, dans ces temps incertains où le drone, cet avion sans homme (ou ce « pilote sans avion », selon l’expression des auteurs), menace le métier, la socialisation

astreignante qui l’accompagne et la manière de faire la guerre. Ni technologues béats, ni technophobes pessimistes, les auteurs nous entrainent dans l’intimité de la pensée des pilotes sur leur propre corps à corps avec leurs machines. Et ils interro- gent ces mêmes machines comme des

« produits de culture, de l’intelligence pra- tique et de l’imagination de l’homme » (p. 16).

Interroger les pilotes de chasse, c’est aussi explorer « l’agir à distance », hors scène concrète, où l’on peut percevoir un laboratoire de l’évolution de notre société technologique. En même temps, la figure du pilote de chasse parait ambivalente : le pilote est-il l’emblème du travailleur du futur ou un gestionnaire de système comme les autres ? Est-il l’échelon avancé d’un nouveau rapport entre humain et machine ou au contraire le dernier des mohicans, se battant pour garder la bonne distance du dompteur ? L’éclaireur de nos chemins avec la technique ou au contraire le témoin d’un rapport et d’un habitat avec les machines amené à disparaitre ? Telles sont les questions auxquelles nous convient les auteurs au travers d’un livre ramassé de six chapitres, qui en réalité implicitement contient deux histoires : celle des pilotes de chasse (chap. 1, 2 et 3) et celle des boule- versements que l’arrivée des drones pro- voque à leur endroit (chap. 4, 5, 6). Le livre se situe au point de bascule entre deux expériences technologiques très fortes, deux moments de culture technologique.

Dans l’introduction, les auteurs rappel- lent l’imaginaire chevaleresque, installant le pilote des années 2000 aux côtés de Guynemer et du Baron Rouge, doublé de celui d’un dompteur de machine puissante qui en fait un cavalier plutôt qu’un pilote.

Pourtant, le pilote du Rafale est loin du dompteur de fauves. Il est entièrement secondé par des systèmes d’information et des capteurs. Il pilote des ordinateurs et fort peu un avion. Les ordinateurs calcu- lent au plus près et corrigent si nécessaire les trajectoires. Les chapitres 1 et 2 (« Les données anthropologiques du combat » ; Les Livres

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convenus. Sont ici traités les thèmes de la peur et de la confiance en soi, dans le maté- riel, dans les autres ; celui de l’apprentis- sage et des voies privilégiées de l’aguerrissement ; le rapport au courage, le rapport à la mort, dans les deux sens : celle que l’on donne, et celle que l’on risque de recevoir si l’on se fait abattre. Est évoqué le rapport ténu entre scénario d’apprentis- sage et mission réelle (p. 76) : une constante dans les milieux du risque où l’on se prépare à des situations que l’on ne rencontrera peut-être jamais dans le quoti- dien du travail. En chemin, les auteurs nous réservent quelques surprises. Ils nous invi- tent à nous défaire de l’idée que le pilotage se fait de plus en plus à distance des théâ- tres d’opération, reléguant au musée les expressions « vol tournoyant », « combat rapproché » ou « combat corps à corps ».

Les pilotes expliquent que, malgré tout, ils s’approchent vraiment près de leurs cibles (p. 46). À défaut de corps à corps entre deux pilotes et deux avions, ils exécutent en effet des missions de « délivrance de matériel » – plus prosaïquement des bom- bardements. Par ailleurs, la notion de combat aérien engage bien plus que seuls les pilotes en l’air : elle enrôle aussi tous ceux qui participent des missions, de leur préparation et de leurs réalisations concrètes. C’est donc tout un système humain qui coopère et se retrouve impliqué dans une véritable activité distribuée.

Au chapitre 3 (Des corps et des techni- ques), on est en pleine filiation maussienne.

Les socio-anthropologues se demandent si l’humain est encore au centre du système technique (comme l’ingénierie ne cesse de le marteler) ou s’il est déporté à sa péri- phérie. Ils s’interrogent sur le sens de la pré- sence de l’opérateur : présence nécessaire

« pour compléter, corriger, et faire fonc- tionner au maximum de leurs performances les technologies embarquées, ou présence qui finit par entraver ces mêmes perfor- mances et leurs potentialités inédites ? » (p. 98-99). Par petites touches, on comprend

mais bien d’une présence du corps physique.

Malgré l’omniprésence des automatismes, il y a encore les sensations et la nécessité d’optimiser les positions du pilote dans l’avion, de plus en plus couché, pour amoin- drir les effets de la prise de facteur de charge, et voler aux limites du malaise.

Cependant, les auteurs nous font part de leur trouble, qui fait écho à celui de leurs inter- locuteurs. La question de l’automatisation dans ces avions est désormais posée avec une telle acuité qu’elle les interroge sur l’opportunité de persévérer dans l’analyse de cette rencontre subtile entre humains et machines, tant la machine semble prendre le pas sur la présence humaine. Cette interro- gation atteint son point culminant au cha- pitre 4 (Le pilote sans avion), qui se concentre sur l’introduction des drones.

L’analyse qui est faite duspleenjeté sur la chasse à la faveur du développement des drones (qui, à l’époque de l’enquête, étaient

« seulement » des drones de reconnais- sance, non armés, ce qui ne sera plus le cas en 2019, à l’instar des drones étatsuniens, israéliens, britanniques ou italiens) est complexe. Elle contrecarre les lectures sim- plistes du phénomène des drones. De prime abord, les auteurs font les mêmes constats que d’autres : certes, les humains sont à dis- tance, dans des bunkers, éloignés du théâtre des opérations, comme planqués. Ils constatent que l’expérience du pilote de drone ressemble à celle du salarié des grandes entreprises, « rivé aux tableaux de bord et aux indicateurs » (p. 156). On se demande si l’on est encore dans des actions de guerre ou des meurtres sur commande.

Les auteurs suggèrent encore que le trouble des pilotes de drones guette tout un chacun : la peur de la relégation en marge du système productif. Mais ils vont plus loin, revendiquant une démarche pleine- ment socio-anthropologique et une éthique de la pratique issue de l’action : leur affaire est la pratique du drone, et non lathéorie du drone, selon le titre du livre du philo- sophe Grégoire Chamayou (La Fabrique

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Éditions, 2013), qu’ils critiquent ce faisant.

Car à y regarder de plus près, voici ce qu’ils observent dans le chapitre 5 (L’éthique du combattant et l’esprit du machinisme).

Certes, le pilotage du drone est une situation de deuxième choix pour les pilotes, leur désenchantement est visible et leur déclassement durement ressenti.

Mais, par-delà le changement technolo- gique, éthique et moral, c’est tout le sys- tème qui se recompose : l’heure est à la revanche du sol et à la naissance d’un col- lectif entre le pilote, l’interprète image et le coordinateur tactique (l’officier de ren- seignement). Ces derniers font l’expé- rience d’un vrai développement de leur métier. L’officier de renseignement, apprend-t-on, devient souvent chef de mis- sion, une responsabilité dévolue par le passé au pilote de chasse lui-même. Les navigateurs reconvertis au pilotage des drones y trouvent leur compte. Ainsi les drones de surveillance nécessitent-ils une profonde redistribution de l’organisation du travail pour « résister au pouvoir des images ». Tout un système d’échanges de données est mis en branle entre le contrô- leur aérien avancé (TAC-P, présent au sol), les centres de commandement déportés (les plateformes aéroportéesAWACS) et les pilotes de drone, qui se disent « gestion- naires de systèmes » plutôt que pilotes.

Ainsi se dessine une recomposition des hiérarchies professionnelles, plus égali- taire et moins soumise à l’élitisme de la chasse. Peut-être un nouvel horizon est-il en train de naitre : celui d’une mission totalement collective, sans héros, sans gloire, la plus standardisée possible, obéis- sant aux règles juridiques des engage- ments les plus stricts, et où les humains et les machines forment des ensembles hybrides en état de produire, de traiter et d’agir sur « la donnée », circulant sans cesse pour conserver la pertinence et la légitimité les plus élevées possible.

Il reste que cet horizon est difficile à discerner dans les analyses des auteurs, comme s’il manquait quelques pièces mai- tresses pour étayer leur thèse. En fin de

parcours, ils se remettent dans les pas d’Alain Gras et de sa « sociologie des macro-systèmes techniques » (PUF, 1993), mais sans parvenir à relier cette démarche à la complexité du système qu’ils étudient.

La lecture du livre suscite par ailleurs un sentiment curieux. Jusqu’aux deux tiers de l’ouvrage, l’analyse est monolithique, comme si tous les pilotes de chasse parta- geaient la même vision. Les nombreux extraits d’entretien ne font mention ni de l’âge, ni d’un lieu, ni d’une date, ni d’une trace d’expérience antérieure. Les pilotes semblent anonymes – on devine que c’est pour éviter qu’ils ne soient reconnaissa- bles. Cela gomme tout ce qui relèverait de différences dans les générations, les affec- tations, les points de vue. Aucune place n’est faite aux voix discordantes. Les don- nées anthropologiques sont les mêmes pour tous, peut-être en partie du fait de la petite taille de l’échantillon. La note 2 (p. 33) est bien maigre pour nous éclairer sur les terrains, sur les campagnes d’entre- tiens et sur les observations conduites en opérations (au Tchad). La présentation du travail empirique est réduite au minimum.

Le lecteur aurait souhaité en savoir bien plus sur le contexte de la récolte des don- nées, et prendre ainsi la mesure des attentes explicites ou implicites qui ont justifié le financement de ces travaux par l’armée. Une telle expérience est rare : elle aurait mérité que les auteurs y consacrent quelques pages pour donner à voir comment le sociologue met en place sa stratégie de recherche sur un tel terrain.

Curieusement, ce n’est que lorsque l’on bascule dans la partie sur les drones (chap. 4, 5, 6) que les discours recueillis se font plus divers, mais pas au point d’inté- grer pleinement le récit des officiers de ren- seignement, a fortiori celui des ingénieurs-concepteurs de ces systèmes. À l’issue du livre, on connait encore mal ce réseau de relations, de rivalités, d’entraide.

Pourtant, suggèrent les auteurs, c’est au cœur de ce système sociotechnique, maillé de part en part, interopérable entre armées de différents pays, que se joue l’avenir de Les Livres

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constater que beaucoup d’inconnues demeurent sur la façon dont entrent en rela- tion tous les acteurs – humains, systèmes et machines, entremêlés dans des chaines vitales – qui concourent à la production du combat aérien. Le cas des pilotes de chasse annonce peut-être la venue d’un homme système, à la suite de l’homme machine, dont il reste à faire la socio-anthropologie.

Mathilde BOURRIER

Département de Sociologie Université de Genève

Sinigaglia-Amadio (Sabrina) Siniga- glia (Jérémy),Temporalités du tra- vail artistique : le cas des muscien·ne·s et des plasticien·ne·s.

Paris, ministère de la Culture, 2017, 222 p., 12e.

Bien que la sociologie des professions artistiques ait connu un très net développe- ment depuis une trentaine d’années, l’orga- nisation concrète du travail dans ce secteur et, en particulier, l’organisation de son temps restent peu étudiées. Aujourd’hui, comme auXIXesiècle, la vie d’artiste reste fortement associée à l’idée de bohème et à de faibles contraintes d’emploi du temps.

Mais qu’en est-il vraiment ?

Le présent ouvrage entreprend d’étudier le travail artistique sous l’angle des tempo- ralités, en s’inscrivant – la chose est aujourd’hui suffisamment peu commune pour être soulignée – dans la filiation des travaux de Georges Gurvitch. Cet auteur a, le premier, considéré la multiplicité des temps sociaux qui constituent la vie sociale.

Il s’agit ici de « procéder à une réelle objec- tivation du temps de travail des artistes, de comprendre ce qui le détermine, et d’en saisir les effets dans la sphère du travail et en dehors et, enfin, d’analyser la manière dont les artistes tentent, avec plus ou moins

Pour ce faire, deux groupes d’artistes ont été retenus : musiciens d’une part, plas- ticiens d’autre part. Signalons d’emblée que les auteurs pratiquent l’écriture inclu- sive que nous ne reprendrons pas ici pour rendre compte de leurs propos. En effet, si elle nous semble très pertinente lorsque l’on s’adresse à des groupes composés de façon mixte ? afin d’être précisément inclusif envers ses interlocuteurs (et inter- locutrices, donc...) ?, l’usage systématique de l’écriture inclusive dans un texte des- criptif et analytique rend surtout la lecture plus pesante, en ayant, selon nous, une moindre justification. Par ailleurs, les auteurs eux-mêmes oublient parfois de la pratiquer. Alors que les musiciens sont essentiellement intermittents mais peuvent également être salariés permanents d’orchestres, les artistes plasticiens sont massivement indépendants. Là où les pre- miers s’insèrent sur un marché du travail, les seconds sont davantage confrontés à un marché des biens produits.

La méthodologie (dont il est dommage qu’elle ne figure qu’en annexes) a combiné un questionnaire long de 200 questions dif- fusé électroniquement via une plateforme ayant permis de recueillir 1 011 réponses exploitables (718 plasticiens et 293 musi- ciens ; 51 % de femmes et 49 % d’hommes ; 71 % d’artistes établis en pro- vince, 29 % en Ile-de-France ; 85 % gagnant moins de 24 000 euros par an, toutes sources de revenus confondues), des carnets d’emplois du temps remplis par les enquêtés, et des entretiens qualitatifs. En termes de rendu, l’ouvrage est riche de nombreux tableaux de chiffres et de graphi- ques, ainsi que d’extraits d’entretiens et de portraits. Six types de temps sont distingués et analysés dans l’ouvrage : temps de for- mation (initiale et continue ou perma- nente) ; temps de création ou de recherche proprement dit ; temps de présentation des produits du travail (concert, exposition) ; temps de production des œuvres au sens économique (rencontre des financeurs,

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