HAL Id: jpa-00233959
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L’étude des molécules par la méthode de la mésomérie.
II
Raymond Daudel, Alberte Pullman
To cite this version:
L’ÉTUDE
DESMOLÉCULES
PAR LAMÉTHODE
DE LAMÉSOMÉRIE.
IIPar M. RAYMOND DAUDEL et Mme ALBERTE PULLMAN.
4. Le choix des formules associées à
chaque
molécule(Rumer). -
De toutes les formules quel’on
pourrait
imaginer,
parexemple
pour le benzéne :il est facile de voir que certaines sont inutiles car
leurs fonctions d’onde sont des fonctions linéaires des fonctions d’onde d’autres formules. Autrement
dit,
toutes les formules ne sont pas linéairementindépendantes,
et comme nos fonctions d’onde sonttoujours
des combinaisonslinéaires,
nous pourronsrestreindre le choix des formules à celles
qui
sontindépendantes.
Rumer a montré que l’on
pouvait
éliminer toutesles formules
possédant
des liaisonsqui
se croisent.Reprenons
son raisonnement dans le cas dequatre
électrons. Montrons que la
fonction
d’onde~c
attachée à la formuleest une combinaison linéaire des fonctions
§~,
etÇn
attachées aux formules
Il
sufl’lt,
pourcela,
d’écrire les différents états despin
compatibles
avec toutes ces formules. Le tableausuivant se passe de commentaires.
On en tire
d’où
Ainsi dans le cas du
benzène,
nous ne conserverons que les formules kékuléennes et les formulesdewa-riennes. On dit que les structures ainsi
indépendantes
sont
canoniques (langage
dePauling).
5. Classification et nombre de ces formules
(Rumer,
Wheland, Daudel,
Pullman). -
Combien de formules distinctespeut-on
associer à unemolé-cule
possédant
2 n électrons z ?Appelons
1, 2, 3, ... les sommets entrelesquels
il estpossible
d’écrire une liaison 7!.Nous obtiendrons tous les
types
de liaisonpossibles
enprésentant,
devant uncroquis
oùfigureraient
nliaisons,
toutes lespermutations
possibles
deces 2n 1
chiffres,
deux chiffres étant associés à uneliaison. Le schéma
représente
ainsi la formule. Il existe évidemment
(2n) !
schémas de ce genre. Maisplusieurs
d’entre euxreprésentant
la même formule. Tous ceuxqui
résultent despermutations
sur un schéma donné de ses ncouples
de chiffresliés d’une
part;
représentent
bien la même formule parexemple.
Ainsi,
les schémas segroupent
par n l. schémasanalogues.
Mais d’autrepart,
sont aussiéquivalents
les 2n schémas
qui
s’obtiennent par inversion deschiffres de
chaque couple;
ainsi :sont
équivalents.
Au
total,
il reste F = formules distinctes.2 n!
Pourn=2,
F=3.’
On retrouve les trois schémas bien connus :
Fig, 18. par
exemple.
Pour n = 3, .F = 15. On trouve
bien,
en effet ;Fig. 19.
Sur ces
formules,
un certain nombre ne sont pascanoniques. Puisque
Rumer a montré que toute for-mule à liaisons croisées se ramène à une combinaisondes formules à liaisons non
croisées’,
onpeut
ne s’intéresserqu’à
ces dernières formules.On
peut
voirqu’à
chaque
formule à liaisons noncroisées
correspond
, formules à liaisonscroisées. Le nombre des formules
canoniques
s’abaisse donc à, , t , " .
C’est la formule de Rumer.
Fig.20. "
qui
sont lescinq
formules que,finalement,
nousretiendrons pour le benzène. On trouve de même :
Pour le
naphtalène - ...
~2 formulescanoniques
» l’anthracène... 429 »
Le nombre des
formules,
qu’il
faut finalementconserver
malgré
l’énormesimplification
deRumer,
croît très vite avec n et il est nécessaire de classertoutes ces formules.
On
peut
d’aborddistinguer
deuxcatégories
de liaisons : cellesqui joignent
des électronsadjacents
et
qui correspondent
à uneénergie d’échange
notable,
et les autres.Nous
qualifierons
d’effectives lespremières,
d’inef-fectives les autres. Nous donnerons alors le nom deformule n excitée à toute formule renfermant n liai-sons effectives.
Nous
appellerons
quelquefois
kékuléennes lesfor-mules inexcitées. Avec ces définitions :
Fig. 21.
Wheland a montré comment on
peut
assezsim-plement
calculer, a
priori,
le nombre des formulesappartenant
à la classe n excitée.On
dispose
les électrons n de la molécule sur uncercle en les
rangeant
dans l’ordre danslequel
onles rencontre sur la chaîne
(1).
On les numérotede 1 à 2 n et l’on essaie
d’associer,
à lamolécule,
un
polynôme
de la formeoù ki est
égal
au nombre des formules i excitéeset où Z est un
paramètre quelconque.
Voici comment Wheland raisonne :
envisageons
les formulespossédant
la liaison1 -
2 j.
Ellepartage
la molécule en trois :1 ~ la
partie
2,... , 2j -
1 àlaquelle
nous attacherons lepoly-nôme
C j -
i ;20 la liaison
1 - 2j
àlaquelle
nous attachons30 la
partie
à la-Fig. 2 2.
quelle
nous attachons unpolynôme
notéCn-J.
Le
polynôme
correspond
à l’ensemble des formulespossédant
la liaison 1,2 j
s’écritalors,
de toute76
évidence,
par
convention,
on poseCo
= 1. Deplus,
il est clair que,si j
= 1,et
si j ~
t,G1; =
Z,
puisque
cepolynôme représente
alors 1 liaison ineffective donc une formule
mono-excitée.
En faisant varier
j,
on écrira toutes les formulespossibles,
et l’on obtiendra lepolynôme
corres-pondant
aux 2n électrons :En tenant
compte
du fait queCIl
= 1 etClj
= Z(pour j ~
I),
on obtientrègle
de récurrencequi
va donner tous les Cn.Insistons sur
l’exemple
de l’hexatriène. Il luicorrespond
lepolynôme
On a bien en effet :
Fig. 2 3.
En
appliquant
le mêmeprocédé,
Wheland obtient lepolynôme
RN
associé à une chaînecyclique
à 2Ncarbones :
Enfin,
ilgénéralise
la méthode aux cas demolé-cules contenant
plusieurs
cycles
accolés,
grâce
auxdeux remarques suivantes :
n si une formule A contient une
ligne
deplus
qu’une
formule B et si cetteligne
ycompris
sespointa
extrêmes divise A en deux
parties
C etD,
on apar
exemple,
, Fig. 24.
2~ le
polynôme
associé à deux chaînes ouvertes non reliées entre elles à pet q
carbonesrespecti-vement est donné par la formule
B/
On
peut
ainsi calculer lepolynôme
associé àn’importe
quelle
molécule.Voici
quelques-uns
despolynômes
obtenus par Wheland :Poursuivant ce travail du
décompte
desdiffé-rentes formules
qui
interviennent dans lareprésen-tation de ces molécules nous avons mis au
point
une méthodequi permet
lecalcul, a
priori,
du nombre des formules d’une classe n excitée donnéepossèdant
une même certaine liaison.Traitons d’abord le cas des formules kékuléennes. Prenons le cas d’une chaîne
aromatique
linéaire droite.des
pointes
que nousappellerons
A et les autres que nous nommerons B.Il y a, en
conséquence,
deuxtypes
de liaisons kékuléennes les liaisons BB et les liaisons AB.Remarquons, qu’à
un noyaubenzénique,
corres-pondent,
engénéral,
deux formules dans larepré-sentation d’une molécule donnée :
et
qu’à
une chaîne droite de N noyauxcorrespondent
N + i formules kékuléennes. Nous dirons .
qu’un
noyau estbloqué
quand
il ne luicorrespond
qu’une
formule.
Avec ces
définitions,
nous voyons aisément que : j 1° une liaison dutype
ABbloque
tous les noyauxdu côté
B,
ycompris
lé noyauporteur
de la liaisonet, par
conséquent, engendre
N - n -f- i formulessi n est le numéro
compté
du côté B du noyauqui
porte
laliaison;
2° une liaison du
type
BBbloque
tous les noyaux de la chaîne et parconséquent
necorrespond qu’à
une seule formule.
Ainsi,
il y a une seule formulede l’anthracène du
type
Étudions
ce mode de raisonnement au cas deschaînes
aromatiques
linéairespossédant
un noyauphénanthrénoïde.
On
peut
distinguer
troisrégions
dans la molécule.La
partie
I,
lapartie
II et le noyauphénanthré-nique.
Dans le corps dechaque
partie
1 et IIqui
sont des chaînesdroites,
le raisonnementprécédent
s’applique
sans modifications dans le cas où larégion phénanthrénique porte
une liaison en 1 et 2.
A cette
disposition
parti-culière
correspondent
doncPI x Pli
formules,
siPI
est le nombre desfor-mules
correspondant
à lapartie
1 etPi,
le nombre Fig. 30. des formulescorrespondant
à la
partie
II;
à l’autredisposition phénanthrénique correspond
la formuleunique
qui
necomporte
que des liaisons AB.Fig. 3 1.
Au
total,
nous aurons donc I formulespour une liaison AB et
Pi Pu
pour une liaison BB.Ainsi,
il doit existerdu
type
Fig. 32.
ce sont, en effet
(fig.-33).
Il doit exister
quatre
formules du derniertype
de lafigure
33.Ce sont, en
effet,
les formules 2-3-4-5ci-dessus.
L’extension du
procédé
au cas des formulesmono-excitées est aisée. Soit d’abord à calculer le nombre
des formules
possédant
une même liaisonineffec-tive.
78
dans le cas des formules monoexcitées
qu’entre
uncarbone
pair
et un carbone du numéroimpair.
1-1-1 Fi g. 33.
On
voit,
deplus,
aisément que :io Toute liaison ineffective établie entre deux carbones A
bloque
tous les noyauxqu’elle
tra-verse ycompris
ceuxqui
laportent
et ceux-làseulement.
Fig.34.
Elle
engendre
doncformules monoexcitées
(2).
Ainsi,
on voit immédiatement que, dans lenaphta-cène,
_ Fig. 3 5.
2X3=6 formules monoexcitées renferment la
.
(2) Si N est le nombre total des noyaux de la chaîne, n le
numéro du noyau portant l’un des carbones A et p le nombre des noyaux traversés compte tenu des noyaux porteurs de la liaison ineffective.
liaison 5-12. On
peut
aisément,
eneffet,
les trouver.Ce sont :
Fig. 36.
20 Toute liaison ineffective établie entre un carbone A et un carbone B
bloque
tous les noyauxqu’elle
traverse, ycompris
ceuxqui
laportent
et tous les noyaux situés du côté B de la chaîne.Fig. 37.
Elle
engendre
doncn X I = n formules monoexcitées.
30
Enfin,
toute liaison ineffective établie entre un carbone B et un autre carbone Bbloque
tous les noyaux de la chaîne. Ellen’engendre
doncqu’une
formule.
On
peut
étendre ce genre de raisonnement à tousles cas.
Faisons-le,
sans insisterplus,
dans le casd’une chaîne
possédant
un noyauphénanthrénique :
1
Fi g. 38.
,
-Si la liaison est tout entière dans une des
parties
1ou
II,
elleengendre
PI PII
formulespossédant
la liaison 1-2.Si,
deplus,
elle laisse(n - 1)
noyaux libres dans sapartie
lorsqu’elle
autorise les liaisons1-3 et
2-4,
elleengendre
encore n formulesportant
ces liaisons.Avec ces
définitions,
une liaison ineffectiveengendre
donc,
soit n -~-PI
PII formules,
soitPI Pl,
formules selonqu’elle
autorise ou non les liaisons 13 et 24.Les liaisons ineffectives
qui
sont issues dessommets
phénanthréniques
obéissent auxrègles
Celles issues de 1
bloquent
toute lapartie
II etse
comportent
normalement dans lapartie
I.Celles issues de 2
bloquent
1 et secomportent
normalement dans II. Les autres liaisons de cetype
se
comportent
normalement.Enfin,
les liaisonsqui
vont d’unepartie
à l’autre secomportent
comme si la chaîne était linéaire àcondition de considérer le noyau
phénanthrénique
comme traversé par ces liaisons.
Le calcul du nombre de formules monoexcitées
renfermant une liaison kékuléenne donnée se fera
aisément
quand
on a bien àl’esprit
lesrègles
précé-dentes.Et le cas des formules n excitées se traitera
aisément en
remarquant
que :ou une formule n excitée
peut
sedécomposer
enformules monoexcitées
(avec
certainesprécautions)
c’est le cas de
Fig. 3g.
ou alors il existe une formule
apte
à cettedécom-position qui possède
autant de variétés que la formule étudiée et l’on se ramènera ainsi au casprécédent.
C’est ainsi
qu’il
y a autant de formules dutype
’
Fig. 40.
décomposable en formules monoexcitées purement aromatique.
que de formules du
type
Fig. @i.
, indécomposable en formules monoexcitées
purement aromatiques.
Et les
procédés
de ce genreimaginés
danschaque
casparticulier
permettront
toujours
d’effectuerrapi-dement et
simplement
le calcul du nombre des for-mules n excitéespossédant
une même liaison donnée.Il est
parfois
plus pratique
d’utiliser un pro-cédé de calculplus
général qui
est uneappli-cation directe de la méthode de Wheland.
On au vu
précédemment
que lepolynôme
corres-pondant
à une formulepossédant
une liaison1-2 j
étaitégal
auproduit
despolynômes représentant,
respectivement,
les deux fractions de la moléculesubsistant
après
exclusion de la liaison1-2 j,
ceci à un facteur i ou Zprès
suivant que la liaison1-2 j
était effective ou ineffective. Par
exemple,
-Fig. 4 2.
Les différentes fractions sont aisément calculables par la méthode
de Wheland;
les mêmes se retrouventd’ailleurs souvent au cours des calculs. Le nombre
de formules
possédant
la liaison1-2 j
estdonc,
pourchaque
degré
pd’excitation,
le coefficientsde ZP dans le
polynôme
résultant. Comme nous le verronsplus
loin,
il n’estgénéralement
pas néces-saire de calculer tous lescoefficients,
mais seulementceux
correspondant
aux formules de certains groupesd’excitation : soit
alors,
parexemple,
Goal a2’bobl b2
les trois
premiers
coefficients despolynômes
respec-tifs de
chaque
fraction.Pour une liaison
effective,
les nombres cherchéspour les formules
inexcitées,
mono-diexcitées sontrespectivement
symbolisé
par le schémaFig.43.
Dans le cas d’une liaison
ineffective,
les nombrescherchés pour les formules mono et diexcitées sont
respectivement,
avec les mêmesnotations,
80
On
peut,
de cettefaçon,
calculer le nombre de coefficients nécessaires pour tous lesdegrés
d’exci-Fig.44.
tation désirés. Nous donnons
ci-après l’exemple
duphénanthrène,
pourlequel
on s’arrête aux formulesdiexcitées;
on aFig. @5..
2, 8 et II sont
respectivement
les nombres deformules
inexcitées,
mono et diexcitéespossédant
la liaison donnée.Fi g, 4 6.
3 et 16 sont
respectivement
les nombres de formulesmono et diexcitées
possédant
la liaison donnée.6.
Application
au benzène. Calcul del’énergie
de résonance et desimportances
relativesdes différentes formules
(Pauling
etWheland).
- Nous
avons
déjà
calculé les éléments matricielsrelatifs au benzène. En
posant
et en faisant oc = i,
l’équation
séculaire s’écritSoustrayons
laI~e
ligne
de la 5e et la 3e de la4e,
Le déterminant s’écrira
d’où l’on tire
Les racines de ces
équations
sont doncet
Si l’on rétablit a, on a
Tel est l’ordre croissant des niveaux
énergétiques
dubenzène,
car il ne faut pas oublier que oc est uneintégrale d’échange
attractive,
doncnégative.
On voit que, sur son niveau fondamental
Wo,
le benzène
possède
uneénergie
plus
faible que cellequ’il
aurait s’il étaitreprésenté
par l’une quel-conque de ses formules. A la forme kékuléenne(A
ouB),
correspond,
eneffet,
l’énergie
A la formule dewarienne
(C,
D ouE) correspond
On a
appelé énergie
de résonance la différencequi
existe entre
l’énergie
du niveau fondamental dubenzène et
l’énergie
attachée à la formule deplus
petite
énergie.
On voit
qu’ici
cetteénergie
de résonance vaut "En
résumé,
le benzène se trouve ainsi êtreplus
stables
qu’aucune
formule ne le laissaitprévoir.
C’est làl’explication
d’un des traits du caractèrearomatique,
car, comme nous le verrons, cettepropriété
s’étend à toutes les moléculesaromatiques.
Cetteénergie
de résonance a pu êtreexpérimen-talement mesurée. Elle a été trouvée
égale
à1, 7 eV.
On en déduit quel’intégrale
d’échange
oc est del’ordre de
1,5
eV. C’est un ordre degrandeur
à retenir.Il nous reste
maintenant,
pour êtrecomplet,
à évaluer les
importances
relatives des différentes formules dans lareprésentation
dechaque
étaténergétique
du benzène.Il nous
suffirait,
pourcela,
dereporter
chaque
valeurpossible
de W dans lesystème
descinq
équa-tionshomogènes
et de le résoudre pour chacune de ces valeurs.La forme
particulière
de cesystème
dans le cas du benzènepermet
l’emploi
d’unprocédé plus
élégant.
Écrivons
ceséquations
enrappelant
queon a
Retranchons
(2)
de(1),
il vientRetranchons
(4)
de(3),
puis
(5)
de(4),
il vientSi nous tenons
compte
de cesconditions,
nous voyons que, saufpeut-être
pourXi
= 2, les deuxpremières
équations
se réduisent àl’unique
et les trois autres à
Il est très normal de trouver
puisque
les formules A et B d’unepart,
etB, C,
D d’autrepart,
sontanalogues.
On voit que les formules
(6)
et(7)
entraînentc’est-à-dire
précisément
~20132~201312=0,
équations,
que nous connaissons bien et dont lessolutions sont
Xi = + 1 +
~I I 3 .
Le cas Xi = 2 étant mis à
part,
ces deux solutionspour Xi sont donc seules
acceptables
et, parconsé-quent,
la valeur Xi = o racine del’équation
sécu-laire ne convient pas, car elle ne rend paspossible
82
Pour
X3
=-i-1
+ on aN’oublions pas la condition de normalisation
qui donne :
Voyons
maintenant le cas où Xi = 2.L’équation (1)
devientL’équation
(3)
devientElles sont
incompatibles.
La solutionX2
= 2 neconvient donc pas. Nous ne devrons donc
retenir,
comme
énergie
convenable pour la moléculeétudiée,
que les deux valeurs .
A
l’énergie Wo correspond
la fonction d’ondeL’importance
des formules kékuléennes 1 estalors 80 pour 100 et celle des dewariennes 20 pour 100. A
l’énergie W3 correspond
la fonction d’ondeL’importance
des kékuléennes n’estplus
que de 55 pour 100environ,
alors que celle des dewariennes atteint45
pour Ioo.Nous verrons que c’est un fait assez
général.
L’ importance
desformules
« dites excitées » estplus
grande
dans lareprésentation
des états excités des molécules que dans celle de leur étatfondamental.
7. Résultats
généraux
concernantl’énergie
de résonance et lesimportances
relatives desformules
(Pauling,
Sherman, Svirartholm,
Jonn-son).
- La méthodeprécitée
a étéappliquée
avecprécision
aunaphtalène
parSherman,
puis
àl’anthra-cène et au
phénanthrène
parJonnson,
qui
n’a tenucompte
que des formules kékuléennes etmono-excitées ; enfin,
dans les mêmesconditions,
aubenzan-thracène par Swartholm.
Voici les
énergies
fondamentalesWo
et lesénergies
de résonance R obtenues :On voit que, comme
Pauling
l’avaitpressenti,
l’énergie
de résonance est sensiblementpropor-tionnelle au nombre des noyaux
aromatiques
querenferme la molécule.
L’importance
des différentescatégories
de for-mules dans lareprésentation
de l’état fondamental de ces moléculesapparaît
dans le tableau suivant:’On
sent,
d’après
cetableau,
qu’au
fur
et à mesureque le nombre des
noya«ux
aromatiques
croît dans unemolécule,
lesformules
très excitéesprennent
sûrementplus
d’importance.
Et c’estprécisément
à ce moment que les auteurs lesnégligent.
Nous verrons bientôt comment nous proposons
d’obvier à cette insuffisance.
8. Résumé. - En
résumé,
nous avons pu observerqu’une
moléculepossédant
un ensemble d’élec-trons 7Tpossédait
sur son niveau fondamental uneénergie plus
faible que laplus
basse desénergies
correspondant
aux formulesqui
lareprésentent.
Elle est donc
plus
stablequ’on
pourrait
le supposera
priori.
- Dans le cas des chaînesaromatiques,
la différence
énergétique
mise enjeu, appelée énergie
de
résonance,
croît à peuprès
comme le nombre desnoyaux
aromatiques
que la molécule contient. La molécule est ainsi stabiliséeproportionnellement
à sa taille. On trouve, dans cetteénergie
derésonance,
l’explication
de la stabilisationqui
est l’un des traits du caractèrearomatique.
L’importance
des formules monoexcitées dans lareprésentation
des molécules dans leur étatfonda-mental est assez faible pour les
petites
molécules,
(3) En admettant que toutes les formules d’un même
mais devient
appréciable
pour les grosses. Celle desformules très excitées semble croître en même
temps.
Nous confirmeronsplus
tard cepoint.
Enfin,
nous avons vu, dans le cas dubenzène,
que
l’importance
des formules excitées étaitplus
grande
dans lareprésentation
des états excités que dans lareprésentation
de l’état fondamental. Ce faitqui
semblenormal,
doit sans doutepouvoir
segéné-raliser. Nous étudierons bientôt cette
importante
question.
Manuscrit reçu le 18 janvier ~g46.
SUR UNE
THÉORIE
DE LAVISCOSITÉ
DES COUCHESMONOMOLÉCULAIRES
LIÉE
A LEUR STRUCTURE. I.Par MAURICE JOLY.
Institut Pasteur, Service de Chimie
physique.
Sommaire. 2014
Après avoir rappelé la théorie de Eyring qui permet de déterminer la viscosité à partir de l’énergie d’activation nécessaire pour faire passer une molécule d’une position d’équilibre à une
position voisine, on montre comment on peut calculer l’énergie d’activation uniquement à l’aide des
forces de Van der Walls, à condition de faire un petit nombre d’hypothèses simples sur la structure des couches monomoléculaires fluides et sur les divers états d’équilibre des molécules qui les constituent,
hypothèses grâce auxquelles on peut rendre compte de la forme particulière des courbes expérimen-tales. L’énergie d’interaction entre les divers groupes fonctionnels des molécules voisines est évaluée
à partir des données de la calorimétrie. On met en évidence le rôle des molécules d’eau du support
et l’on arrive ainsi à expliquer la croissance de la viscosité des couches liquides et des couches gazeuses
avec l’aire moléculaire. A titre d’exemple, on traite le cas des films d’acide palmitique, d’acide oléique
et de tricaproïne, ce qui donne des indications sur l’arrangement des chaînes carbonées.
Introduction. -- Dans de
précédentes
publi-cations
[1,
2,3,
4], j’ai
montré l’existence d’une viscosité propre des couches monomoléculairesfluides,
mis en évidence les loisgénérales
de cephénomène
et décrit un viscosimètre à écoulement ainsiqu’un
viscosimètre à oscillation
permettant
de mesurer lecoefficient de viscosité
correspondant.
Dans leprésent
travail,
je
me propose de donner uneinter-prétation
de la viscositésuperficielle, inspirée
de la théorie deEyring
et Moore[5],
application
au cas des films monomoléculaires de la théorie de laviscosité des
liquides
deEyring
et Ewell[6],
et de déduire de ces considérations des indications sur la structure des films amsi que sur la forme et ladisposition
des chaînes dans les molécules consti-tutives des couches étudiées.J’ai l’intention de montrer que l’on
peut
calculerà
partir
des forces de Van der Waals lesénergies
d’activation introduites par
Eyring,
à conditionde faire un
petit
nombred’hypothèses simples
surl’arrangement
des molécules au sein de la couche et sur leurs domaines destabilité,
ainsi que sur lecomportement
des molécules d’eau immédiatementen contact avec la couche monomoléculaire. Nous verrons
qu’il
estpossible
de retrouver toutes lesparticularités
des courbesexpérimentales
devisco-sité,
et enparticulier,
d’expliquer
la croissance dela viscosité avec la dilution de la couche dans le cas des couches
liquides
et des couches gazeuses.Rappel
de la théorie deEyring.
- Comme pour entretenir un mouvement dans unliquide
visqueux
il faut lui fournir del’énergie,
il est admis que les moléculesqui
sedéplacent
sont à un niveaud’énergie
Esupérieur
à celui des moléculesimmo-biles
(compte
tenu évidemment del’énergie
ciné-tique).
Le nombre de molécules dans l’état
d’énergie
Eest,
d’après
la formule deBoltzmann,
proportionnel
_E
à e kT,
et comme on admet communément quela fluidité cp d’un