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Submitted on 1 Jan 1975
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Étude de la relaxation rotationnelle des molécules CO2 et N2O par une méthode de double résonance
A. Lecuyer
To cite this version:
A. Lecuyer. Étude de la relaxation rotationnelle des molécules CO2 et N2O par une méthode de double résonance. Journal de Physique, 1975, 36 (7-8), pp.617-623. �10.1051/jphys:01975003607-8061700�.
�jpa-00208294�
ÉTUDE DE LA RELAXATION ROTATIONNELLE DES MOLÉCULES CO2 et N2O PAR UNE MÉTHODE
DE DOUBLE RÉSONANCE
A. LECUYER (*)
Laboratoire de Photophysique Moléculaire du C.N.R.S.
Bâtiment 213, Université de Paris Sud, 91405 Orsay, France (Reçu le 7 novembre 1974, accepté le 18 mars 1975)
Résumé.
2014Le temps de relaxation rotationnelle des molécules CO2 et N2O a été mesuré par une méthode de double résonance. Cette méthode est basée sur l’utilisation d’un laser CO2-N2-He (ou N2O-N2-He) pouvant fonctionner sur deux transitions. Une de ces transitions permet d’observer les variations du nombre des molécules dans un état rotationnel que l’on peut perturber par l’autre transition. L’accord entre courbes calculées et courbes expérimentales est satisfaisant et l’analyse
des résultats montre qu’il faudrait tenir compte des collisions pour lesquelles (0394J) = ± n, mais celles-ci n’ont pas été décelées par l’expérience. Les constantes ainsi déterminées sont :
kCO2-CO2
=(1,10 ± 0,2) x 10+7 s-1 torr-1
et
kN2O-N2O
=(0,55 ± 0,1) x 10+7 s-1 torr-1 .
Abstract.
2014The rotational relaxation time in CO2 and N2O was measured by a double resonance
method. A C.W. line laser was used to observe variations of the number of molecules in a rotational state when perturbed by a Q-Switched line laser inside the optical cavity of a CO2-N2-He or N2O-N2-He laser. The agreement between calculated curves and experiments is good but the analysis
shows that collisions in which 0394J
=± n, should be considered, however these transitions were not seen. The constants determined are
kCO2-CO2
=(1.10 ± 0.2) x 10+7 s-1 torr- 1
and
kN2O-N2O
=(0.55 ± 0.1) x 10+7 s-1 torr-1 .
Classification
Physics Abstracts
5.484
1. Introduction.
-Le temps de relaxation rota- tionnelle des molécules CO2 et N20 a déjà été mesuré
par des méthodes faisant appel aux données de la
thermodynamique. Parmi celles-ci, les mesures effec- tuées à partir de l’étude de la dispersion des ondes
ultra-sonores [1], de la conductivité thermique [2],
des ondes de choc [3], ont fourni des résultats intéres- sants. Sur le plan théorique, les travaux de Parker [4]
en mécanique classique, et de Brout [5] en mécanique quantique ont permis d’approfondir les mécanismes de la relaxation rotationnelle.
L’apparition des lasers à gaz a permis de réaliser de nouvelles expériences [6, 7] où l’on peut suivre d’une façon plus précise les variations des populations
des niveaux excités. Nous allons présenter ici une
méthode de double résonance à l’intérieur d’une cavité laser, semblable à celle utilisée par Taïeb et al. [8]
(*) Cet article recouvre une partie de la thèse de Doctorat d’Etat soutenue le 7 février 1974 à l’Université de Paris VI et enregistrée
au C.N.R.S. sous le n° AO 9476.
pour une étude voisine sur la molécule CO, ce qui
nous donnera la possibilité de mesurer le temps de relaxation rotationnelle des molécules présentant
cet effet laser. Dans le cas présent ces molécules seront
le gaz carbonique et le protoxyde d’azote.
2. Dispositif expérimental et principe des mesures.
-Le montage expérimental est représenté sur la figure 1.
La cavité laser est constituée de deux tubes en pyrex de 2 m de long chacun mis bout à bout, le pompage
(200 m3/h) se faisant par le milieu. Le diamètre du tube est de 23 mm. Les miroirs fermant la cavité ont
un rayon de courbure de 12 m (M) ou sont plans (Mo et M,). Le mélange gazeux introduit (C02-N2
ou CO2-He-N2 ou N20-He-N2) sous une pression
totale de 1 à 2 torrs, est excité par des électrodes E reliées à travers des résistances (60 kQ) à une alimen-
tation 20 kV, 150 mA. Une lame L transparente à l’infrarouge mais légèrement décalée par rapport à
l’angle de Brewster permet d’extraire le rayonnement.
La cavité laser est accordée simultanément sur deux
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003607-8061700
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FIG. 1.
-Montage expérimental.
transitions de vibration rotation différentes grâce
à un élément dispersif (prismes). L’une de ces transi-
tions Âo fonctionne en continu, l’autre de longueur
d’onde Â, est déclenchée par un miroir tournant.
La lame L envoie le faisceau dans deux monochro- mateurs l’un réglé sur Ào, et équipé d’un détecteur GeAu, l’autre réglé sur Àl et équipé d’un détecteur
HgCdTe. Les signaux de ces deux détecteurs sont
envoyés après amplification sur un oscilloscope double
trace.
FIG. 2.
-Niveaux d’énergie du laser CO2 (ou N20).
Lorsque la transition Àl est déclenchée, le niveau J
de départ de cette raie va se trouver vidé de ses molé-
cules et une perturbation va se propager jusque sur
le niveau J’, niveau de départ de la raie Ào (Fig. 2).
De même le niveau d’arrivée de la raie déclenchée
va se trouver surpeuplé et une perturbation va se
propager jusque sur le niveau d’arrivée de la raie
Âo. Nous allons donc observer une variation de l’intensité de la raie continue, variation qui va se
manifester avec un certain retard. Ce retard dépend
du nombre de niveaux existants entre ceux définis par J et J’. De cette dépendance, on pourra estimer le temps de relaxation rotationnelle de la molécule.
3. Analyse des résultats expérimentaux.
-Un exemple des signaux observés est montré sur la figure 3. Quand la perturbation atteint les niveaux de départ et d’arrivée de la raie continue on observe une
diminution de l’effet laser (portion AB sur la figure 3) puis sa disparition. Les niveaux rotationnels conti- nuent de relaxer et en même temps il se produit un repeuplement du niveau 000 1 par les molécules d’azote et les électrons présents dans la décharge.
Ce dernier phénomène étant assez lent vis-à-vis de la relaxation rotationnelle, ce n’est qu’au bout d’un temps assez long que l’inversion de population reprend sa valeur initiale et que l’effet laser pourra
se rétablir. Toutefois l’inversion grandissant plus vite
que l’effet laser, on observera un déclenchement de celui-ci d’autant plus important que le laser est resté éteint plus longtemps, c’est-à-dire que les pertes introduites sont plus importantes.
Nous voyons donc que deux processus de diffusion ont lieu simultanément, une diffusion rapide sur les
niveaux de rotation appartenant au même état de vibration que le niveau perturbé et une diffusion plus lente sur les niveaux de vibration. Ces vitesses de diffusion sont très différentes et il est possible de séparer complètement ces deux phénomènes. Nous
pouvons même en première approximation négliger
FIG. 3.
-Signaux observés sur l’oscilloscope.
le fait que les niveaux 02° 0 et 100 0 sont en résonance de Fermi. En effet, la vitesse de relaxation vibration- nelle entre ces deux niveaux, d’après les travaux de
Stark [9] serait de l’ordre de 105 s-’ torr-’ alors que la relaxation rotationnelle est de l’ordre de 107 s-1 torr- 1; Cela revient à dire que dans le cas
de la figure 2b, nous pouvons négliger la perturbation apportée sur le niveau inférieur.
Pour chaque transition, nous avons mesuré le
retard entre la raie pompe et la raie sonde (en mesurant
soit le temps écoulé entre le maximum de la raie Â,
et le moment où l’intensité de la raie Âo est nulle,
soit le temps écoulé toujours entre le maximum de Ai
et le moment où l’intensité de la raie Âo atteint la moitié de sa valeur initiale) et nous avons tracé un
graphique en portant ce retard en fonction de la
position de la raie sonde et pour une même raie pompe. Les courbes sont représentées sur la figure 4.
Ce retard est déterminé avec une précision médiocre,
l’intensité tendant vers zéro d’une façon quasi asymp-
totique. Toutefois, l’usage d’un agrandisseur et la
mesure sur un grand nombre de clichés permettent de limiter les incertitudes.
On peut remarquer que :
1) Le retard croît presque régulièrement avec le
nombre quantique J sauf peut-être pour les J faibles.
FIG. 4.
-Retards expérimentaux en fonction du nombre J.
2) Lorsque la raie sonde et la raie pompe sont issues de niveaux dont les numéros en J sont voisins,
on ne distingue aucun accident notable sur la courbe.
Ceci implique que les sauts quantiques se font avec
AJ = ± 2 dans leur majorité pour la molécule
CO2 et AJ = ± 1 pour la molécule N20.
3) L’hélium accélère le processus.
4. Modèle utilisé.
-En désignant par Ng et NJ,
les populations d’un niveau de rotation J de l’état inférieur et supérieur avant le déclenchement de
l’impulsion, on peut écrire :
où k],Jf:.n désigne les coefficients de peuplement du
niveau J et kJ:I: n,J les coefficients de dépeuplement
du niveau J (voir Fig. 5) et n
=2 pour C02, n = 1
pour N20.
- P et Q désignent des coefficients introduits pour tenir compte du peuplement, ou du dépeuple-
ment des niveaux 00° 1 et 02° 0 par toutes les autres voies possibles : azote, émission spontanée, relaxa-
tion vibrationnelle...).
’
FIG. 5.
-Définition des coefficients de peuplement et de dépeu- plement.
Des équations de ce type peuvent être écrites pour tous les niveaux de rotation des états de vibration supérieur et inférieur, sauf pour les niveaux de départ
et d’arrivée de la raie sonde. Si l’on suppose que celle-ci fonctionne entre les niveaux J’ = l’et J = 1, l’inci- dence de la raie continue sur les populations, peut se
représenter avec les coefficients d’Einstein intégrés
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d’émission et d’absorption induite Bii, et B!’l relatifs
à la transition l’ -+ 1; la variation totale des popula-
tions pour ces deux niveaux sera alors :
- W représentant l’énergie de la raie sonde par unité de temps et de surface, yy/c étant alors la densité
d’énergie. La variation au cours du temps de cette densité d’énergie est reliée aux populations par la relation :
-
v est le nombre d’onde en cm-1 de la raie consi- dérée.
-