HAL Id: jpa-00208433
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Submitted on 1 Jan 1976
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Magnétostriction, anomalie de dilatation et
magnétostriction forcée du yig pur et dopé au ruthénium
E. Du Tremolet de Lacheisserie
To cite this version:
E. Du Tremolet de Lacheisserie. Magnétostriction, anomalie de dilatation et magnétostriction forcée du yig pur et dopé au ruthénium. Journal de Physique, 1976, 37 (4), pp.379-385.
�10.1051/jphys:01976003704037900�. �jpa-00208433�
MAGNÉTOSTRICTION, ANOMALIE DE DILATATION
ET MAGNÉTOSTRICTION FORCÉE DU YIG PUR ET DOPÉ AU RUTHÉNIUM
E. DU TREMOLET DE LACHEISSERIE
Laboratoire de
magnétisme, C.N.R.S.,
166X 38042 Grenoblecedex,
France(Rep
le 18 novembre 1975,accepte
le 12 decembre1975)
Résumé. 2014 Le comportement
magnétoélastique
d’une série de cristaux de YIG pur etdopés
auruthénium a été étudié expérimentalement à l’aide d’un dilatomètre
capacitif.
L’anomalie de volume et la magnétostriction forcée autour dupoint
de Curie ont étéqualitativement interprétées
dans lemodèle du champ moléculaire. Les variations thermiques des coefficients de
magnétostriction
diffèrent notablement, pour les cristaux dopés, des résultats obtenus antérieurement par résonance,
et
s’interprètent
très bien dans un modèle statistique simple. Ilapparait
que le modèle à un ion de lamagnétostriction,
basé surl’approximation
d’un champ moléculaire isotrope, nes’applique
pas aucas du Ru3+ en site octaédrique.
Abstract. 2014 The
magnetoelastic coupling
of a séries of pure andruthenium-doped
YIG single crystals has been studied by means of a capacitance dilatometer. The volumeanomaly
and forced magnetostriction near the Curie point arequalitatively
interpreted in terms of a molecular field model. The thermal variations of the magnetostriction coefficients fordoped crystals
differmarkedly
from previous resonance measurements, and are well
interpreted
within the framework of a simplestatistical model. The one ion model of
magnetostriction
fails ininterpreting
the values of the magne- tostriction coefficients at 0K, for Ru3+ at octahedral sites.Classification Physics Abstracts
8.570
1. Introduction. - L’ion
Ru3+
dans les sitesocta6driques
du YIGpr6sente
un intérêtparticulier
en raison de sa tres forte
anisotropie
et soncouplage magnétoélastique
ad6jA
fait1’objet
de deuxpubli-
cations
[1, 2]. Toutefois,
une etude par RPE ducouplage magnétoélastique
de cet ion dans un grenatdiamagn6tique isomorphe :
YGaG[3],
a donne desresultats
incompatibles
avec lesprecedents
si l’ on seplace
dans le cadre du modele a un ion. Avantde
mettre en cause la validite de ce
modele,
il convenait donc de v6rifier par une methodedilatom6trique
lesresultats
ant6rieurs, qui
avaient ete obtenus par unem6thode de resonance : on sait en effet combien les
mesures
d’anisotropie
par resonance peuvent etre erron6es dans le cas d’ions fortementanisotropes [4].
La methode
dilatom6trique permettait
en outred’atteindre
expérimentalement
l’anomalie de volume et lamagnétostriction
forcée : il convenait donc d’6tudier ces deuxgrandeurs,
de les relier aux mesuresant6rieures de variations sous
pression
dupoint
deCurie et du moment a saturation du YIG pur, et de rechercher leur 6ventuelle sensibilite a un faible
dopage
par des ionsRu3 + .
2.
Preparation
et caracterisation des echantillons. - Trois cristaux ont 6t6prepares
en creuset deplatine
dans un flux de
PbO-PbF2,
par refroidissement lent(1,2 degre
a1’heure)
entre 1 200 et 950OC, puis
tailléssous forme de
spheres
de diam6tre3,5
a 6 mm. L’ana-lyse chimique
a ete effectu6e par le LAREC(Grenoble)
sur des cristaux
provenant
de la m8mepreparation
que les 6chantillons.
L’6chantillon
(I),
leplus
faiblementdope,
a ensuiteete d6truit et
analyse
et le r6sultat de cette nouvelleanalyse
s’est r6v6l6identique
auprecedent. Apr6s
mise en solution par fusion au
peroxyde
de sodiumen creuset
d’alumine,
le ruthenium a ete dose parspectrophotom£trie d’absorption atomique,
tandisque le fer et
l’yttrium
ont été doses pargravimétrie apr6s
mise en solution dans 1’acideperchlorique.
Les r6sultats de
1’analyse
sont les suivants :L’6chantillon
II estparfaitement stoechiometrique
et peut 8tre d6crit par la formule :
avec x =
0,024.
Pour les deux autres, on observe un
leger
ecart a lastcechiometrie
qui
peut traduire lapresence
d’unefaible
quantite d’impuretes (Pb, Pt)
dans les cristaux :en admettant que le ruthenium reste a 1’6tat trivalent
on a pour les cristaux
(I)
et(III) respectivement
x =
0,009
et x =0,038.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003704037900
380
Deux mesures
physiques complementaires
ont 6t6effectuees sur les cristaux les
plus
fortementdopes (III) :
- Une mesure de r6sistivit6 sur un cristal de 20 mm2 de section et
2,5
mmd’6paisseur qui
a fourniune valeur
p 3 x 109 S x cm a
300K,
exactementdu meme ordre de
grandeur
que celle du YIG pur.- Une mesure d’aimantation a T
= 4,2 K, qui
adonne pour moment
magn6tique
60 =39,05 uem/g,
soit :
5,168
±1 °/oo ,uB
par formuleY3Fe5-.,Ru.,012-
Cette valeur est
proche
de la valeurth6orique (5,
163
uB/formule)
calcul6e a l’aide du modele de Han-sen
[5] qui
tient compte de la desorientation des momentsmagn6tiques
des ionsFe3 +, proches
voisinsdes ions
Ru3 +.
3. Rksultats
expirimentaux.
- 3.1 LES COEFFI-CIENTS DE MAGNETOSTRICTION D’ORDRE 2. - Nous
avons utilise un dilatometre
capacitif [6] qui permet
de travailler entre4,2
K et lepoint
de Curie avec unesensibilite de
0,5 A.
Lechamp magn6tique
dont nousdisposons actuellement,
3kOe,
apermis
de saturera toute
temperature
tous les 6chantillons dans les directions de facile aimantation([100]
pour les cris-FIG. 1. - Variations thermiques de AY,2
= 2
Aloo pour différentsgrenats dopes au ruthenium Y3Fe5 _ xRux012
1 x = 0, ce travail, et Hansen [2].
2 x = 0,009, Hansen [2].
3 cristal contre-dop6 avec Zn2+, Krishnan et al. [1], et ce travail.
4 x = 0,009, ce travail.
5 x = 0,021, Hansen [2].
6 x = 0,024, ce travail.
7 x = 0,038, ce travail.
taux
dopes) :
nous avons ainsi pu relever les variationsthermiques
deÀ,y,2
=î À,100 jusqu’d 4,2
K meme pour les fortes concentrations enruthenium,
cequi
n’etaitpas
possible
par latechnique
de resonance souscontrainte
(Fig. 1)
en raison de1’elargissement
desraies de resonance. Nos
experiences
confirment queÀ, y,2
estpositive,
mais a bassetemperature
nos valeursatteignent
le double de cellesqu’on pouvait extrapoler
des mesures en resonance
[1, 2].
Dans les autres directions
[111]
et surtout[110]
nous ne
disposions plus
duchamp
suffisant pour saturer a bassetemperature
les cristauxdopes,
enraison de la tres forte
anisotropie
duRu3 + [7].
Deplus,
lescouples d’anisotropie
sont assezimportants
en dessous de la
temperature
ambiante pourperturber
notablement la mesure de
À,f:,2 = 3
xAll 1, lorsque
1’aimantation tourne dans le
plan ( 111 ).
Le coef-ficient
À,f:,2
est d’un ordre degrandeur
inferieur aÀ,y,2
pour les cristaux que nous avons étudiés : la moindre desorientation du cristal introduit de nouvelles erreurs non
n6gligeables quand
on travaille dans la direction[l11]. Enfin,
nous allons voir que meme le coeffi- cient À,/X,4 peut devenirsup6rieur
aÀ,f:,2 :
pour toutes cesraisons,
il n’a etepossible
de mesurerÀ,f:,2 qu’au-
dessus de la
temperature
ambiante(Fig. 2).
FIG. 2. - Variations thermiques de Àt,2 = 1 ÀUl (memes symboles
que figure 1).
3.2 INFORMATIONS SUR L’TTAT DtSAIMANTt. - Des
mesures d’aimantation dans la direction
[100]
nousont montre
qu’apres
avoir satur6 lecristal, puis
retirele
champ magn6tique,
1’aimantation r6manente ned6passait jamais
5%
deMs,
tandis que les mesuresde
magnétostriction
dans cette même direction fontapparaitre
pour les cristauxdopes,
une r6manenceimportante, qui
peut atteindre 80%
de la déformation 4 saturation aux bassestemperatures ;
cette remanence6volue ensuite avec des constantes de temps
qui
croissent de
quelques
secondesjusqu’a
l’infinilorsque
l’on abaisse la
temperature
de travail.Quand
onramene a zero le
champ magn6tique apr6s
l’avoirapplique
selon[100],
il se recree donc instantanément desparois
a 180°qui
annulentpratiquement
1’aiman-tation,
mais ce n’estqu’ensuite qu’apparaissent
desparois
a90°,
cequi
entraine une modification pro-gressive
des dimensions de 1’echantillon(Fig. 3).
FIG. 3. - Relaxation de la magnetostriction d’un grenat YIG : Ru, aimant6 successivement selon deux axes quaternaires; la
deformation a 6t6 mesur6e dans la direction [001].
Toutefois,
cet effetqui
rend d6licates les mesuresdans la direction
[100],
n’affecte aucunement lesmesures
quand
elles sont effectu6es dans la direc- tion[111].
Dans ce cas, eneffet,
lamagnétostriction
peut s’6crire en se limitant aux termes d’ordre 4
[8] :
Comme les directions de facile aimantation sont les axes
quaternaires
pour les cristauxdopes,
nousobservons a 1’6tat d6saimant6
(ai
(Xj ==0)
une d6for-mation
qui
resteind6pendante
durearrangement
ult6rieur des domaines dans 1’6tat r6manent.
3.3 COEFFICIENTS DE MAGNTTOSTRICTION D’ORDRE SUPTRIEUR. - En
d6signant
parAll
etA,
les d6forma tions du cristal mesur6es dans la direction[111] ] lorsqu’il
est aimanterespectivement
dans la direction[111] puis
dans leplan (111),
on peut d6finir les deuxquantités :
ou
Ao repr6sente
1’6tat de deformation du cristalsous
champ
nul :La
figure
4 illustre les variationsthermiques
de cesdeux
quantit6s
a hautetemperature
seulementpuis- qu’il s’agissait
de mesures effectuees dans la direc- tion[111].
Comme;,£,2
et ;,£,4 doiventpresenter
desFIG. 4. - Variations thermiques, enregistrées dans le plan (111), des coefficients
variations
thermiques
tres différentes[9]
et que F restetoujours
faibledevant K,
onpeut
considérerÀ&,4
comme
n6gligeable
devantAa4,’.
L’ordre degrandeur
et le
signe
deÀ0152,4
ainsi determines sont en accordavec les mesures effectuées dans le
plan (100)
etanalysees
en s6rie de Fourier sur ce meme 6chantil- lon(III)
a forte concentration en ruthenium. Pour les concentrationsplus faibles,
les valeurs deÀ0152,4
sont notablement inf6rieures et l’on doit noter que leseq. (2), (3), (4)
ne sontplus
valables pour YIG purou tres faiblement
dope,
car alors les directions de facile aimantation sont les axes ternaires.3.4 COMPARAISON DIRECTE AVEC DES MESURES EN
RESONANCE
FERRIMAGNTTIQUE.
- Afin de verifier que les diff6rences observ6es entre nos mesuresstatiques
et les mesures par resonance ne
provenaient
pas des 6chantillonsutilises,
nous avons encore mesureÀy,2
sur deux cristaux aimablement
pretes
par R. Krishnanet
qui
lui avaient servi pour ses mesures demagn6to-
striction par resonance
[1].
Avec un 6chantillon faiblement
dope,
nos mesuresont donne la meme valeur pour
Ày,2
a 300K,
maisune valeur tres
sup6rieure
a 80 K(Fig. 1) ;
nous avons6galement
observe la nucleationprogressive
desdomaines
s6par6s
par desparois
a 900qui
est d6criteau
paragraphe
3.2.Au
contraire,
avec 1’6chantillon tres fortementdope,
nous avons trouve a 300 K une valeur deÀy,2
= 41 x10 - 6
tres nettement inférieure à 7 3 x10 - 6 qui
était la valeur mesur6e par resonance. Notre valeurexpérimentale
a 6t6 confirm6e enplus
parune autre mesure
statique
effectuée a Bellevue par M. Rivoire sur ce meme 6chantillon(1).
Notons enfin(1) Rivoire, M., Communication personnelle; these (Paris)
a paraitre.
382
que pour YIG pur on n’observe aucune difference entre nos mesures
(Fig. 1)
et celles de Hansen effectuéesen resonance
[2].
3.5 LA MAGNTTOSTRICTION D’TCHANGE. - Vue la
precision
de nos mesures, nous n’avons pas pu observer de différence entre la dilatationthermique
des cris-taux
dopes
au ruthenium(Fig. 5)
et celle du YIG pur[6].
Nos resultats recoupent a hautetemperature
les valeurs observ6es pour aT sur un grenat non
magn6- tique [10],
laspessartite,
et s’accordent avec ceux de Geller et al.[11]
a latemperature ambiante ;
leurvaleur a tres haute
temperature (aT - 10,5
x10 - 6 K -1 pour T
> 1 000K)
est6galement compatible
avecnos mesures, mais la
technique
des rayons X ne leura pas
permis
de d6tailler les variationsthermiques
de aTau
voisinage
dupoint
de Curie.Enfin,
lepoint
deCurie d6duit des mesures de
magnétostriction
forc6e(Fig. 6)
restepratiquement
le meme pour tous les echantillons étudiés(x 0,04).
FIG. 5. - Anomalie de dilatation d’un grenat dope au ruthenium.
4.
Interpretation
des- resultatsexpérimentaux.
-4.1 L’ANOMALIE DE VOLUME DANS L’APPROXIMATION
DU CHAMP MOLECULAIRE. - La densite
d’6nergie
interne d’un monocristal de grenat
d’yttrium
pur peut s’ccrire[12] :
ou N
represente
le nombre par unite de volume des ionsFe3+
despin S
=5/2, Tc
latemperature
de Curiequi
estprincipalement
fonction des interactionsa-d,
FIG. 6. - Magnétostriction forcee d’un grenat dope au ruthenium.
a
et /3
mesurentrespectivement
le rapport des inter- actions a-a et d-d aux interactionsa-d,
etenfin ca
et (Jd
repr6sentent
les aimantations reduites dechaque sous-reseau ;
pour la structuregrenat A
=0,4
etu
= 0,6.
T,,,
aet fl
sont tous trois sensibles a lapression hydrostatique
et contribuent donc a l’anomalie de volume.Toutefois,
nous admettrons que l’interac- tion a-d est nettementsup6rieure
aux interactions a-a et d-d[13]
et donc que a =fl
=0oclOo-)
=ô/3/ôw
= 0ou w =
bvlv représente
une variation de volumeisotrope.
Dans ces
conditions,
on peut écrire1’energie
internedu cristal :
Le second terme
repr6sente
la densited’6nergie élastique,
et x lacompressibilité
de 1’echantillon.En minimisant U par
rapport
a m, on obtient1’expres-
sion de l’anomalie de volume :
Bloch et ale ont mesure la variation du
point
de Curiede YIG avec la
pression [14],
et avec leur valeurexp6-
rimentale on obtient :
en prenant pour
compressibilité
X =0,62 x 10 -12 dy- neS/CM2 [15].
L’anomalie de volume du YIG varie donc avec la
temperature
comme leproduit
des aimantations des sous-r6seaux :n est certain que la th6orie du
champ
mol6culairequi pr6voit
l’annulation de w aupoint
de Curie nepermet pas
d’interpr6ter
dans le detail les variationsthermiques
de aT auvoisinage
deT, :
un modeleplus
élaboré serait alors n6cessaire[9]. Cependant,
1’ordre de
grandeur
et lesigne
du m sont en accordavec l’anomalie de volume que nous avons observ6e
sur YIG pur
[6]
et YIG : Ru(Fig. 5).
4.2 LA MAGNETOSTRICTION FORCEE. - Les varia- tions avec la
pression
de l’aimantation du YIG ont 6t6 mesur6es atemperature
ambiante par Kaminow et Jones[16].
Ils en ont d6duitou p
represente
le momentmagn6tique
de 1’6chantil- lon. Cettequantite
est directement reli6e a lamagn6to-
striction forcee par la relation
thermodynamique [17] :
avec la valeur de x
d6ji
utilis6e[15]
et M = 140Oe,
il vient :Cette
valeur,
en accord avec les mesures effectu6essur YIG pur
[18],
estégalement proche
des valeurs observ6es a 300 K sur les cristauxdopes
au ruthenium.Au
point
deCurie, D6ring
a d6montr6[17]
que :ou aM est le coefficient de dilatation
thermique
que l’ on observerait si la substance était nonmagn6tique,
et aH est le coefficient reel de
dilatation; (OH/DT)m
mesure
l’augmentation
dechamp magn6tique qu’il
faut faire subir a 1’6chantillon pour maintenir son
aimantation constante
lorsque
satemperature
est6lev6e de d T. Des
figures
5 et 6 on tire :ce
qui
donne :11 est int6ressant de noter que le
produit
directement accessible a
partir
des seules donnéesdilatométriques,
donne 1’ordre degrandeur
deschamps d’6change
dans ce mat6riau :4.3 INFLUENCE DE LA PRESSION SUR L’ANISOTROPIE MAGNÉTOCRISTALLINE. - On sait que les variations
avec la
pression
des constantesd’anisotropie
sontreli6es a certains coefficients de
magnétostriction [8],
par
exemple :
Kaminow et Jones
[16]
ontegalement
mesure sur leYIG pur
Avec leurs
valeurs,
on trouve :valeur
compatible
avec lavaleur (- 1,2
±20)
x10-8
trouv6e ant6rieurement
[18]
sur le YIG pur.En
revanche,
le fait d’introduirequelques
ionsruthenium dans le reseau modifie
profond6ment
lecoefficient A’,’
(cf. § 3. 3), qui
atteint 1 500 x10- 8
pour l’échantillon le
plus
fortementdope (III).
Cet effet traduit une extreme sensibilite vis-d-vis de la
pression
de1’anisotropie magnétocristalline
du YIG meme faiblement
dope
au ruthenium.4.4 LE COUPLAGE
MAGNtTOtLASTIQUE
DE L’IONRu3 +
DANS LES SITESOCTATDRIQUES
DU YIG. - Lesproprietes paramagnétiques
des ionsRu3 +
en siteocta6drique
ont 6t6analysées
dans le modele dit dechamp
cristallin fort : ainsi que l’ont montre Tanabe etSugano [19],
1’6tat fondamental d’uneconfigu-
ration
d5
dans ce modele est un niveau a faiblespin 2T2
trois foisd6g6n6r6
orbitalement. Kotani[20]
acalcule le moment effectif d’une
configuration (t2g)s
dans ce
modele,
en levant ladegenerescence
du niveau2T2
par l’introduction ducouplage spin-orbite,
et lesexperiences
desusceptibilite paramagn6tique
sur desions
Ru3+
dans différents sels[21] s’interpr6tent
assez bien dans ces conditions. Miller et Offenba- cher
[22]
ont ensuite tent6d’interpréter, toujours
dans ce
mod6le,
leursexperiences
de RPE dans desgrenats non
magn6tiques
YGaG et YA1Gdopes
au
ruthenium,
mais ils se sont heurt6s a une difficulté : lesigne
de laperturbation trigonale
auchamp cubique,
calcul6e dans le modele des
charges ponctuelles
estcontredit par
1’exp6rience.
N6anmoins,
Hansen[2]
estparti
de ce modelepour traiter
1’anisotropie magnetocristalline
et lamagnétostriction
de l’ionRU3+, dopant
le YIG :appliquant
successivement uneperturbation
dechamp trigonal
et decouplage spin-orbite
puis
uneperturbation d’echange (~
300cm -1) qu’il
a trait6e dans
l’approximation
duchamp
mol6cu-laire,
il a puinterpreter
les variationsthermiques
des coefficients de
magnétostriction A",’
etÀ,e,2
mesu-res par resonance. Nous avons vu que les coefficients
384
A,,,2
mesuresstatiquement
variaient defaqon plus importante
a bassetemperature,
et sur lafigure
7nous avons
compare
nos resultatsexp6rimentaux
avec la formule de Hansen :
ou les différentes constantes
qui apparaissent (d6finies
dans la reference
[2])
sont fonctionsde v, ç
et gJ1BHe ;
He est le
champ d’6change
sur le site a.FIG. 7. - Variations thermiques réduites du coefficient åÀ.100 (diff’erence entre les coefficients relatifs aux grenats dopes et au
YIG pur). En pointiH6 courbe obtenue d’apr6s Hansen (for-
mule (12)); en trait plein, courbe calcul6e en ne tenant compte que du doublet fondamental (formule (13)).
Nous avons
pose : - v
=+ ç
= 1 000cm -1
etajust6 gHe
pour avoir le meilleur accord a bassetemperature : gHe
=7,5
x106
Oe a 0 K. He estsuppose
varierthermiquement
comme ad, aimanta-tion reduite du sous-r6seau
d,
cequi
donne :ou T est
exprime
endegres
Kelvin.On observe
(Fig. 7)
un disaccord tres net avec1’experience
pour lecomportement
a hautetemp6-
rature : vers
T,,
cette th6oriepr6voit pratiquement
une variation
proportionnelle
a (Jd.Le modele a un ion conduit a une autre
impasse
dans le cas du ruthenium :
Hodges
et Chantereau[3]
ont mesure par RPE sous contrainte les coefficients de
couplage magnétoélastique
de l’ionRu3 +
isol6dans une matrice
diamagn6tique
YGaGqui
estisomorphe
duYIG;
le coefficientÀy,2 qu’ils
en ontd6duit pour YIG : Ru dans
l’approximation
dumodele a un ion
presente
lesigne
contraire de celui fourni par1’exp6rience.
Notons en passant que leurs
expressions
pourÀ100 et À111,
linéaires en fonction duchamp
effectif(champ applique
pour unparamagnetique
tel que YGaG :Ru,
ou
champ d’6change
pour unferrimagnétique
telque YIG :
Ru)
semblentincompatibles
avec laregle
d’inversion du
temps [9] qui pr6voit
que les coefficients demagnetostriction
doivent etre des fonctionspaires
du
champ
effectif. Un calculstatistique
deAloo,
effectu6 sur les deux niveaux du doublet
separes
par effetZeeman,
montrequ’il manquait
en fait le fac- teur :Le modele a un
ion,
ainsi trait6statistiquement,
permet de
pr6voir
non seulement la valeur deÅ.l00
a 0
K,
mais aussi son evolutionthermique.
Dans lecas de YIG :
Ru,
nous supposerons que lechamp d’6change
resteHad
=4,4
x106
Oe a 0 K et variecomme l’aimantation reduite
du sous-reseau d. 11 vient alors :
On
peut
voir sur lafigure
7qu’une
telle loireprésente
assez bien nos resultats
expérimentaux
concernantla contribution du
Ru3+
au coefficientÀ,100, à
condi-tion de poser g =
1,2.
Les variationsthermiques de ad proviennent
de la reference[23]
table III.En
revanche,
la valeur absolue deAloo
a 0 K restepour tous les 6chantillons de
signe
contraire et tresnettement inf6rieure en valeur absolue aux valeurs
exp6rimentales :
le modele a un ion nes’applique
donc pas au
Ru 3 +,
et la validite de la loi de variationthermique (13)
confirme seulementqu’il s’agit
d’unniveau fondamental de
spin
effectif1/2.
11 était d’ailleurs a
pr6voir
que le modele a un ionne serait pas
applicable
au cas duRu3 + ;
eneffet,
le rayon
ionique
duRu3+ ( r 2 > -- 0,80 A)
esttrès
sup6rieur
a celui deFe 3 + (0,56 A)
et pour cetteraison,
deuxobjections
peuvent dtre faites au modele a un ion de lamagnétostriction
de YIG :Ru,
a savoir :- Les orbitales
atomiques qui
sont utilisables dans le cas duFe3+
enpresence
d’unchamp
cristallinmod6r6,
ne le sontplus
dans le caspresent.
C’estpourquoi O’reilly
et Offenbacher[24]
ontpropose
de construire dans ce cas des orbitales moleculaires
qui
combinent les fonctions d’onde de l’ion
RU3+
aveccelles des
oxygenes voisins; I’anisotropie
ducouplage spin-orbite
que leur foumit alors le calcul dans les grenatsdiamagn6tiques dopes
au ruthenium serait suffisante pour affecter notablement lespropri6t6s magnétiques
des cristauxferrimagnétiques
isomor-phes.
11 est doncinjustifié
de traiter lamagnétostriction
de YIG :
Ru,
en d6crivant l’ionRu3+
parcinq
orbi-tales
t2g
purementioniques.
- De
plus,
le modele a un ion traite1’6change
au niveau des ions
Ru3 +
comme unchamp
mole-culaire
isotrope Had
=4,4
x 106Oe,
ainsiqu’il
est admis dans le cas du YIG pur. Or il a ete montre
[3]
que la
magnétostriction
de YIG : Rupourrait
s’inter-pr6ter
apartir
desexperiences
de RPE si l’on admet que lechamp’d’&change agissant
sur les ionsRU31
est
beaucoup plus
sensible aux deformations quene 1’est le
champ Had
dans le cas du YIG pur. Et deplus
Hansen[5]
a montre que laconfiguration
desmoments
magn6tiques
des ions Fe3 + nepouvait plus
rester colin6aire au
voisinage
des ionsRu3 +,
enadmettant pour ces ions un
couplage spin-orbite sup6rieur
aucouplage d’6change. Ainsi,
il estproba-
blement incorrect de traiter
1’6change
comme uneperturbation
Zeeman par lechamp
mol6culaire de YIG pur.5. Conclusions. - Nos mesures de
magnétostriction
par m6thode
statique
ontcomplete
etprecise
lesinformations
qu’avait
fournies la m6thode de reso-nance. L’anomalie de volume et la
magnetostriction
forc6e du YIG pur au
voisinage
dupoint
de Curieont ete etudiees pour la
premiere
fois avecprecision,
et
s’interpretent qualitativement
par lathermodyna- mique
et dans le modele duchamp
mol6culaire.L’importance
du coefficient À,a,4 laissepr6voir
unegrande
sensibilite vis-A-vis de lapression
de la pre- miere constanted’anisotropie
pour les grenats YIG : Ru. Enfin les variationsthermiques
deÀ,£,2
ont 6t6relevées a haute
temperature
et celles deÀ,y,2 à
toutetemperature
entre4,2
K etTc :
nous avons pu inter-pr6ter
ces demi6res avecprecision
dans un modelestatistique simple.
Le modele a un ion de lamagn6to-
striction de l’ion
Ru3+
en siteocta6drique developpe
dans
I’approximation
d’unchamp
mol6culaire iso- trope nepermet
pasd’interpr6ter
la valeur du coef- ficientÀy,2
a 0 K : il estprobable
que les fonctions d’onde de l’ionRu3+, qui présentent
une extensionspatiale notable,
nepuissent plus
etre traitees commede
simples
orbitalesatomiques
et que, parailleurs,
il soit
impossible d’ignorer 1’anisotropie
de1’echange
pour le cas d’un ion aussi fortement
anisotrope.
Remerciements. - L’auteur est heureux de remer-
cier MM. M. Guillot et J. A.
Hodges
avecqui
il a eude nombreuses
discussions,
M. G. Hannin et Mme F.Lenain, qui
ontparticipe
a la taille et l’ orientation des cristaux.Bibliographie
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