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Magnétostriction, anomalie de dilatation et magnétostriction forcée du yig pur et dopé au ruthénium

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Academic year: 2021

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Submitted on 1 Jan 1976

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Magnétostriction, anomalie de dilatation et

magnétostriction forcée du yig pur et dopé au ruthénium

E. Du Tremolet de Lacheisserie

To cite this version:

E. Du Tremolet de Lacheisserie. Magnétostriction, anomalie de dilatation et magnétostriction forcée du yig pur et dopé au ruthénium. Journal de Physique, 1976, 37 (4), pp.379-385.

�10.1051/jphys:01976003704037900�. �jpa-00208433�

(2)

MAGNÉTOSTRICTION, ANOMALIE DE DILATATION

ET MAGNÉTOSTRICTION FORCÉE DU YIG PUR ET DOPÉ AU RUTHÉNIUM

E. DU TREMOLET DE LACHEISSERIE

Laboratoire de

magnétisme, C.N.R.S.,

166X 38042 Grenoble

cedex,

France

(Rep

le 18 novembre 1975,

accepte

le 12 decembre

1975)

Résumé. 2014 Le comportement

magnétoélastique

d’une série de cristaux de YIG pur et

dopés

au

ruthénium a été étudié expérimentalement à l’aide d’un dilatomètre

capacitif.

L’anomalie de volume et la magnétostriction forcée autour du

point

de Curie ont été

qualitativement interprétées

dans le

modèle du champ moléculaire. Les variations thermiques des coefficients de

magnétostriction

diffèrent notablement, pour les cristaux dopés, des résultats obtenus antérieurement par résonance,

et

s’interprètent

très bien dans un modèle statistique simple. Il

apparait

que le modèle à un ion de la

magnétostriction,

basé sur

l’approximation

d’un champ moléculaire isotrope, ne

s’applique

pas au

cas du Ru3+ en site octaédrique.

Abstract. 2014 The

magnetoelastic coupling

of a séries of pure and

ruthenium-doped

YIG single crystals has been studied by means of a capacitance dilatometer. The volume

anomaly

and forced magnetostriction near the Curie point are

qualitatively

interpreted in terms of a molecular field model. The thermal variations of the magnetostriction coefficients for

doped crystals

differ

markedly

from previous resonance measurements, and are well

interpreted

within the framework of a simple

statistical model. The one ion model of

magnetostriction

fails in

interpreting

the values of the magne- tostriction coefficients at 0K, for Ru3+ at octahedral sites.

Classification Physics Abstracts

8.570

1. Introduction. - L’ion

Ru3+

dans les sites

octa6driques

du YIG

pr6sente

un intérêt

particulier

en raison de sa tres forte

anisotropie

et son

couplage magnétoélastique

a

d6jA

fait

1’objet

de deux

publi-

cations

[1, 2]. Toutefois,

une etude par RPE du

couplage magnétoélastique

de cet ion dans un grenat

diamagn6tique isomorphe :

YGaG

[3],

a donne des

resultats

incompatibles

avec les

precedents

si l’ on se

place

dans le cadre du modele a un ion. Avant

de

mettre en cause la validite de ce

modele,

il convenait donc de v6rifier par une methode

dilatom6trique

les

resultats

ant6rieurs, qui

avaient ete obtenus par une

m6thode de resonance : on sait en effet combien les

mesures

d’anisotropie

par resonance peuvent etre erron6es dans le cas d’ions fortement

anisotropes [4].

La methode

dilatom6trique permettait

en outre

d’atteindre

expérimentalement

l’anomalie de volume et la

magnétostriction

forcée : il convenait donc d’6tudier ces deux

grandeurs,

de les relier aux mesures

ant6rieures de variations sous

pression

du

point

de

Curie et du moment a saturation du YIG pur, et de rechercher leur 6ventuelle sensibilite a un faible

dopage

par des ions

Ru3 + .

2.

Preparation

et caracterisation des echantillons. - Trois cristaux ont 6t6

prepares

en creuset de

platine

dans un flux de

PbO-PbF2,

par refroidissement lent

(1,2 degre

a

1’heure)

entre 1 200 et 950

OC, puis

taillés

sous forme de

spheres

de diam6tre

3,5

a 6 mm. L’ana-

lyse chimique

a ete effectu6e par le LAREC

(Grenoble)

sur des cristaux

provenant

de la m8me

preparation

que les 6chantillons.

L’6chantillon

(I),

le

plus

faiblement

dope,

a ensuite

ete d6truit et

analyse

et le r6sultat de cette nouvelle

analyse

s’est r6v6l6

identique

au

precedent. Apr6s

mise en solution par fusion au

peroxyde

de sodium

en creuset

d’alumine,

le ruthenium a ete dose par

spectrophotom£trie d’absorption atomique,

tandis

que le fer et

l’yttrium

ont été doses par

gravimétrie apr6s

mise en solution dans 1’acide

perchlorique.

Les r6sultats de

1’analyse

sont les suivants :

L’6chantillon

II est

parfaitement stoechiometrique

et peut 8tre d6crit par la formule :

avec x =

0,024.

Pour les deux autres, on observe un

leger

ecart a la

stcechiometrie

qui

peut traduire la

presence

d’une

faible

quantite d’impuretes (Pb, Pt)

dans les cristaux :

en admettant que le ruthenium reste a 1’6tat trivalent

on a pour les cristaux

(I)

et

(III) respectivement

x =

0,009

et x =

0,038.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003704037900

(3)

380

Deux mesures

physiques complementaires

ont 6t6

effectuees sur les cristaux les

plus

fortement

dopes (III) :

- Une mesure de r6sistivit6 sur un cristal de 20 mm2 de section et

2,5

mm

d’6paisseur qui

a fourni

une valeur

p 3 x 109 S x cm a

300

K,

exactement

du meme ordre de

grandeur

que celle du YIG pur.

- Une mesure d’aimantation a T

= 4,2 K, qui

a

donne pour moment

magn6tique

60 =

39,05 uem/g,

soit :

5,168

±

1 °/oo ,uB

par formule

Y3Fe5-.,Ru.,012-

Cette valeur est

proche

de la valeur

th6orique (5,

163

uB/formule)

calcul6e a l’aide du modele de Han-

sen

[5] qui

tient compte de la desorientation des moments

magn6tiques

des ions

Fe3 +, proches

voisins

des ions

Ru3 +.

3. Rksultats

expirimentaux.

- 3.1 LES COEFFI-

CIENTS DE MAGNETOSTRICTION D’ORDRE 2. - Nous

avons utilise un dilatometre

capacitif [6] qui permet

de travailler entre

4,2

K et le

point

de Curie avec une

sensibilite de

0,5 A.

Le

champ magn6tique

dont nous

disposons actuellement,

3

kOe,

a

permis

de saturer

a toute

temperature

tous les 6chantillons dans les directions de facile aimantation

([100]

pour les cris-

FIG. 1. - Variations thermiques de AY,2

= 2

Aloo pour différents

grenats dopes au ruthenium Y3Fe5 _ xRux012

1 x = 0, ce travail, et Hansen [2].

2 x = 0,009, Hansen [2].

3 cristal contre-dop6 avec Zn2+, Krishnan et al. [1], et ce travail.

4 x = 0,009, ce travail.

5 x = 0,021, Hansen [2].

6 x = 0,024, ce travail.

7 x = 0,038, ce travail.

taux

dopes) :

nous avons ainsi pu relever les variations

thermiques

de

À,y,2

=

î À,100 jusqu’d 4,2

K meme pour les fortes concentrations en

ruthenium,

ce

qui

n’etait

pas

possible

par la

technique

de resonance sous

contrainte

(Fig. 1)

en raison de

1’elargissement

des

raies de resonance. Nos

experiences

confirment que

À, y,2

est

positive,

mais a basse

temperature

nos valeurs

atteignent

le double de celles

qu’on pouvait extrapoler

des mesures en resonance

[1, 2].

Dans les autres directions

[111]

et surtout

[110]

nous ne

disposions plus

du

champ

suffisant pour saturer a basse

temperature

les cristaux

dopes,

en

raison de la tres forte

anisotropie

du

Ru3 + [7].

De

plus,

les

couples d’anisotropie

sont assez

importants

en dessous de la

temperature

ambiante pour

perturber

notablement la mesure de

À,f:,2 = 3

x

All 1, lorsque

1’aimantation tourne dans le

plan ( 111 ).

Le coef-

ficient

À,f:,2

est d’un ordre de

grandeur

inferieur a

À,y,2

pour les cristaux que nous avons étudiés : la moindre desorientation du cristal introduit de nouvelles erreurs non

n6gligeables quand

on travaille dans la direction

[l11]. Enfin,

nous allons voir que meme le coeffi- cient À,/X,4 peut devenir

sup6rieur

a

À,f:,2 :

pour toutes ces

raisons,

il n’a ete

possible

de mesurer

À,f:,2 qu’au-

dessus de la

temperature

ambiante

(Fig. 2).

FIG. 2. - Variations thermiques de Àt,2 = 1 ÀUl (memes symboles

que figure 1).

3.2 INFORMATIONS SUR L’TTAT DtSAIMANTt. - Des

mesures d’aimantation dans la direction

[100]

nous

ont montre

qu’apres

avoir satur6 le

cristal, puis

retire

le

champ magn6tique,

1’aimantation r6manente ne

d6passait jamais

5

%

de

Ms,

tandis que les mesures

de

magnétostriction

dans cette même direction font

apparaitre

pour les cristaux

dopes,

une r6manence

importante, qui

peut atteindre 80

%

de la déformation 4 saturation aux basses

temperatures ;

cette remanence

6volue ensuite avec des constantes de temps

qui

croissent de

quelques

secondes

jusqu’a

l’infini

lorsque

l’on abaisse la

temperature

de travail.

Quand

on

ramene a zero le

champ magn6tique apr6s

l’avoir

applique

selon

[100],

il se recree donc instantanément des

parois

a 180°

qui

annulent

pratiquement

1’aiman-

tation,

mais ce n’est

qu’ensuite qu’apparaissent

des

parois

a

90°,

ce

qui

entraine une modification pro-

gressive

des dimensions de 1’echantillon

(Fig. 3).

(4)

FIG. 3. - Relaxation de la magnetostriction d’un grenat YIG : Ru, aimant6 successivement selon deux axes quaternaires; la

deformation a 6t6 mesur6e dans la direction [001].

Toutefois,

cet effet

qui

rend d6licates les mesures

dans la direction

[100],

n’affecte aucunement les

mesures

quand

elles sont effectu6es dans la direc- tion

[111].

Dans ce cas, en

effet,

la

magnétostriction

peut s’6crire en se limitant aux termes d’ordre 4

[8] :

Comme les directions de facile aimantation sont les axes

quaternaires

pour les cristaux

dopes,

nous

observons a 1’6tat d6saimant6

(ai

(Xj ==

0)

une d6for-

mation

qui

reste

ind6pendante

du

rearrangement

ult6rieur des domaines dans 1’6tat r6manent.

3.3 COEFFICIENTS DE MAGNTTOSTRICTION D’ORDRE SUPTRIEUR. - En

d6signant

par

All

et

A,

les d6forma tions du cristal mesur6es dans la direction

[111] ] lorsqu’il

est aimante

respectivement

dans la direction

[111] puis

dans le

plan (111),

on peut d6finir les deux

quantités :

ou

Ao repr6sente

1’6tat de deformation du cristal

sous

champ

nul :

La

figure

4 illustre les variations

thermiques

de ces

deux

quantit6s

a haute

temperature

seulement

puis- qu’il s’agissait

de mesures effectuees dans la direc- tion

[111].

Comme

;,£,2

et ;,£,4 doivent

presenter

des

FIG. 4. - Variations thermiques, enregistrées dans le plan (111), des coefficients

variations

thermiques

tres différentes

[9]

et que F reste

toujours

faible

devant K,

on

peut

considérer

À&,4

comme

n6gligeable

devant

Aa4,’.

L’ordre de

grandeur

et le

signe

de

À0152,4

ainsi determines sont en accord

avec les mesures effectuées dans le

plan (100)

et

analysees

en s6rie de Fourier sur ce meme 6chantil- lon

(III)

a forte concentration en ruthenium. Pour les concentrations

plus faibles,

les valeurs de

À0152,4

sont notablement inf6rieures et l’on doit noter que les

eq. (2), (3), (4)

ne sont

plus

valables pour YIG pur

ou tres faiblement

dope,

car alors les directions de facile aimantation sont les axes ternaires.

3.4 COMPARAISON DIRECTE AVEC DES MESURES EN

RESONANCE

FERRIMAGNTTIQUE.

- Afin de verifier que les diff6rences observ6es entre nos mesures

statiques

et les mesures par resonance ne

provenaient

pas des 6chantillons

utilises,

nous avons encore mesure

Ày,2

sur deux cristaux aimablement

pretes

par R. Krishnan

et

qui

lui avaient servi pour ses mesures de

magn6to-

striction par resonance

[1].

Avec un 6chantillon faiblement

dope,

nos mesures

ont donne la meme valeur pour

Ày,2

a 300

K,

mais

une valeur tres

sup6rieure

a 80 K

(Fig. 1) ;

nous avons

6galement

observe la nucleation

progressive

des

domaines

s6par6s

par des

parois

a 900

qui

est d6crite

au

paragraphe

3.2.

Au

contraire,

avec 1’6chantillon tres fortement

dope,

nous avons trouve a 300 K une valeur de

Ày,2

= 41 x

10 - 6

tres nettement inférieure à 7 3 x

10 - 6 qui

était la valeur mesur6e par resonance. Notre valeur

expérimentale

a 6t6 confirm6e en

plus

par

une autre mesure

statique

effectuée a Bellevue par M. Rivoire sur ce meme 6chantillon

(1).

Notons enfin

(1) Rivoire, M., Communication personnelle; these (Paris)

a paraitre.

(5)

382

que pour YIG pur on n’observe aucune difference entre nos mesures

(Fig. 1)

et celles de Hansen effectuées

en resonance

[2].

3.5 LA MAGNTTOSTRICTION D’TCHANGE. - Vue la

precision

de nos mesures, nous n’avons pas pu observer de différence entre la dilatation

thermique

des cris-

taux

dopes

au ruthenium

(Fig. 5)

et celle du YIG pur

[6].

Nos resultats recoupent a haute

temperature

les valeurs observ6es pour aT sur un grenat non

magn6- tique [10],

la

spessartite,

et s’accordent avec ceux de Geller et al.

[11]

a la

temperature ambiante ;

leur

valeur a tres haute

temperature (aT - 10,5

x

10 - 6 K -1 pour T

> 1 000

K)

est

6galement compatible

avec

nos mesures, mais la

technique

des rayons X ne leur

a pas

permis

de d6tailler les variations

thermiques

de aT

au

voisinage

du

point

de Curie.

Enfin,

le

point

de

Curie d6duit des mesures de

magnétostriction

forc6e

(Fig. 6)

reste

pratiquement

le meme pour tous les echantillons étudiés

(x 0,04).

FIG. 5. - Anomalie de dilatation d’un grenat dope au ruthenium.

4.

Interpretation

des- resultats

expérimentaux.

-

4.1 L’ANOMALIE DE VOLUME DANS L’APPROXIMATION

DU CHAMP MOLECULAIRE. - La densite

d’6nergie

interne d’un monocristal de grenat

d’yttrium

pur peut s’ccrire

[12] :

ou N

represente

le nombre par unite de volume des ions

Fe3+

de

spin S

=

5/2, Tc

la

temperature

de Curie

qui

est

principalement

fonction des interactions

a-d,

FIG. 6. - Magnétostriction forcee d’un grenat dope au ruthenium.

a

et /3

mesurent

respectivement

le rapport des inter- actions a-a et d-d aux interactions

a-d,

et

enfin ca

et (Jd

repr6sentent

les aimantations reduites de

chaque sous-reseau ;

pour la structure

grenat A

=

0,4

et

u

= 0,6.

T,,,

a

et fl

sont tous trois sensibles a la

pression hydrostatique

et contribuent donc a l’anomalie de volume.

Toutefois,

nous admettrons que l’interac- tion a-d est nettement

sup6rieure

aux interactions a-a et d-d

[13]

et donc que a =

fl

=

0oclOo-)

=

ô/3/ôw

= 0

ou w =

bvlv représente

une variation de volume

isotrope.

Dans ces

conditions,

on peut écrire

1’energie

interne

du cristal :

Le second terme

repr6sente

la densite

d’6nergie élastique,

et x la

compressibilité

de 1’echantillon.

En minimisant U par

rapport

a m, on obtient

1’expres-

sion de l’anomalie de volume :

Bloch et ale ont mesure la variation du

point

de Curie

de YIG avec la

pression [14],

et avec leur valeur

exp6-

rimentale on obtient :

en prenant pour

compressibilité

X =

0,62 x 10 -12 dy- neS/CM2 [15].

L’anomalie de volume du YIG varie donc avec la

temperature

comme le

produit

des aimantations des sous-r6seaux :

n est certain que la th6orie du

champ

mol6culaire

qui pr6voit

l’annulation de w au

point

de Curie ne

(6)

permet pas

d’interpr6ter

dans le detail les variations

thermiques

de aT au

voisinage

de

T, :

un modele

plus

élaboré serait alors n6cessaire

[9]. Cependant,

1’ordre de

grandeur

et le

signe

du m sont en accord

avec l’anomalie de volume que nous avons observ6e

sur YIG pur

[6]

et YIG : Ru

(Fig. 5).

4.2 LA MAGNETOSTRICTION FORCEE. - Les varia- tions avec la

pression

de l’aimantation du YIG ont 6t6 mesur6es a

temperature

ambiante par Kaminow et Jones

[16].

Ils en ont d6duit

ou p

represente

le moment

magn6tique

de 1’6chantil- lon. Cette

quantite

est directement reli6e a la

magn6to-

striction forcee par la relation

thermodynamique [17] :

avec la valeur de x

d6ji

utilis6e

[15]

et M = 140

Oe,

il vient :

Cette

valeur,

en accord avec les mesures effectu6es

sur YIG pur

[18],

est

également proche

des valeurs observ6es a 300 K sur les cristaux

dopes

au ruthenium.

Au

point

de

Curie, D6ring

a d6montr6

[17]

que :

ou aM est le coefficient de dilatation

thermique

que l’ on observerait si la substance était non

magn6tique,

et aH est le coefficient reel de

dilatation; (OH/DT)m

mesure

l’augmentation

de

champ magn6tique qu’il

faut faire subir a 1’6chantillon pour maintenir son

aimantation constante

lorsque

sa

temperature

est

6lev6e de d T. Des

figures

5 et 6 on tire :

ce

qui

donne :

11 est int6ressant de noter que le

produit

directement accessible a

partir

des seules données

dilatométriques,

donne 1’ordre de

grandeur

des

champs d’6change

dans ce mat6riau :

4.3 INFLUENCE DE LA PRESSION SUR L’ANISOTROPIE MAGNÉTOCRISTALLINE. - On sait que les variations

avec la

pression

des constantes

d’anisotropie

sont

reli6es a certains coefficients de

magnétostriction [8],

par

exemple :

Kaminow et Jones

[16]

ont

egalement

mesure sur le

YIG pur

Avec leurs

valeurs,

on trouve :

valeur

compatible

avec la

valeur (- 1,2

±

20)

x

10-8

trouv6e ant6rieurement

[18]

sur le YIG pur.

En

revanche,

le fait d’introduire

quelques

ions

ruthenium dans le reseau modifie

profond6ment

le

coefficient A’,’

(cf. § 3. 3), qui

atteint 1 500 x

10- 8

pour l’échantillon le

plus

fortement

dope (III).

Cet effet traduit une extreme sensibilite vis-d-vis de la

pression

de

1’anisotropie magnétocristalline

du YIG meme faiblement

dope

au ruthenium.

4.4 LE COUPLAGE

MAGNtTOtLASTIQUE

DE L’ION

Ru3 +

DANS LES SITES

OCTATDRIQUES

DU YIG. - Les

proprietes paramagnétiques

des ions

Ru3 +

en site

octa6drique

ont 6t6

analysées

dans le modele dit de

champ

cristallin fort : ainsi que l’ont montre Tanabe et

Sugano [19],

1’6tat fondamental d’une

configu-

ration

d5

dans ce modele est un niveau a faible

spin 2T2

trois fois

d6g6n6r6

orbitalement. Kotani

[20]

a

calcule le moment effectif d’une

configuration (t2g)s

dans ce

modele,

en levant la

degenerescence

du niveau

2T2

par l’introduction du

couplage spin-orbite,

et les

experiences

de

susceptibilite paramagn6tique

sur des

ions

Ru3+

dans différents sels

[21] s’interpr6tent

assez bien dans ces conditions. Miller et Offenba- cher

[22]

ont ensuite tent6

d’interpréter, toujours

dans ce

mod6le,

leurs

experiences

de RPE dans des

grenats non

magn6tiques

YGaG et YA1G

dopes

au

ruthenium,

mais ils se sont heurt6s a une difficulté : le

signe

de la

perturbation trigonale

au

champ cubique,

calcul6e dans le modele des

charges ponctuelles

est

contredit par

1’exp6rience.

N6anmoins,

Hansen

[2]

est

parti

de ce modele

pour traiter

1’anisotropie magnetocristalline

et la

magnétostriction

de l’ion

RU3+, dopant

le YIG :

appliquant

successivement une

perturbation

de

champ trigonal

et de

couplage spin-orbite

puis

une

perturbation d’echange (~

300

cm -1) qu’il

a trait6e dans

l’approximation

du

champ

mol6cu-

laire,

il a pu

interpreter

les variations

thermiques

des coefficients de

magnétostriction A",’

et

À,e,2

mesu-

res par resonance. Nous avons vu que les coefficients

(7)

384

A,,,2

mesures

statiquement

variaient de

faqon plus importante

a basse

temperature,

et sur la

figure

7

nous avons

compare

nos resultats

exp6rimentaux

avec la formule de Hansen :

ou les différentes constantes

qui apparaissent (d6finies

dans la reference

[2])

sont fonctions

de v, ç

et gJ1B

He ;

He est le

champ d’6change

sur le site a.

FIG. 7. - Variations thermiques réduites du coefficient åÀ.100 (diff’erence entre les coefficients relatifs aux grenats dopes et au

YIG pur). En pointiH6 courbe obtenue d’apr6s Hansen (for-

mule (12)); en trait plein, courbe calcul6e en ne tenant compte que du doublet fondamental (formule (13)).

Nous avons

pose : - v

=

+ ç

= 1 000

cm -1

et

ajust6 gHe

pour avoir le meilleur accord a basse

temperature : gHe

=

7,5

x

106

Oe a 0 K. He est

suppose

varier

thermiquement

comme ad, aimanta-

tion reduite du sous-r6seau

d,

ce

qui

donne :

ou T est

exprime

en

degres

Kelvin.

On observe

(Fig. 7)

un disaccord tres net avec

1’experience

pour le

comportement

a haute

temp6-

rature : vers

T,,

cette th6orie

pr6voit pratiquement

une variation

proportionnelle

a (Jd.

Le modele a un ion conduit a une autre

impasse

dans le cas du ruthenium :

Hodges

et Chantereau

[3]

ont mesure par RPE sous contrainte les coefficients de

couplage magnétoélastique

de l’ion

Ru3 +

isol6

dans une matrice

diamagn6tique

YGaG

qui

est

isomorphe

du

YIG;

le coefficient

Ày,2 qu’ils

en ont

d6duit pour YIG : Ru dans

l’approximation

du

modele a un ion

presente

le

signe

contraire de celui fourni par

1’exp6rience.

Notons en passant que leurs

expressions

pour

À100 et À111,

linéaires en fonction du

champ

effectif

(champ applique

pour un

paramagnetique

tel que YGaG :

Ru,

ou

champ d’6change

pour un

ferrimagnétique

tel

que YIG :

Ru)

semblent

incompatibles

avec la

regle

d’inversion du

temps [9] qui pr6voit

que les coefficients de

magnetostriction

doivent etre des fonctions

paires

du

champ

effectif. Un calcul

statistique

de

Aloo,

effectu6 sur les deux niveaux du doublet

separes

par effet

Zeeman,

montre

qu’il manquait

en fait le fac- teur :

Le modele a un

ion,

ainsi trait6

statistiquement,

permet de

pr6voir

non seulement la valeur de

Å.l00

a 0

K,

mais aussi son evolution

thermique.

Dans le

cas de YIG :

Ru,

nous supposerons que le

champ d’6change

reste

Had

=

4,4

x

106

Oe a 0 K et varie

comme l’aimantation reduite

du sous-reseau d. 11 vient alors :

On

peut

voir sur la

figure

7

qu’une

telle loi

représente

assez bien nos resultats

expérimentaux

concernant

la contribution du

Ru3+

au coefficient

À,100, à

condi-

tion de poser g =

1,2.

Les variations

thermiques de ad proviennent

de la reference

[23]

table III.

En

revanche,

la valeur absolue de

Aloo

a 0 K reste

pour tous les 6chantillons de

signe

contraire et tres

nettement inf6rieure en valeur absolue aux valeurs

exp6rimentales :

le modele a un ion ne

s’applique

donc pas au

Ru 3 +,

et la validite de la loi de variation

thermique (13)

confirme seulement

qu’il s’agit

d’un

niveau fondamental de

spin

effectif

1/2.

11 était d’ailleurs a

pr6voir

que le modele a un ion

ne serait pas

applicable

au cas du

Ru3 + ;

en

effet,

le rayon

ionique

du

Ru3+ ( r 2 > -- 0,80 A)

est

très

sup6rieur

a celui de

Fe 3 + (0,56 A)

et pour cette

raison,

deux

objections

peuvent dtre faites au modele a un ion de la

magnétostriction

de YIG :

Ru,

a savoir :

(8)

- Les orbitales

atomiques qui

sont utilisables dans le cas du

Fe3+

en

presence

d’un

champ

cristallin

mod6r6,

ne le sont

plus

dans le cas

present.

C’est

pourquoi O’reilly

et Offenbacher

[24]

ont

propose

de construire dans ce cas des orbitales moleculaires

qui

combinent les fonctions d’onde de l’ion

RU3+

avec

celles des

oxygenes voisins; I’anisotropie

du

couplage spin-orbite

que leur foumit alors le calcul dans les grenats

diamagn6tiques dopes

au ruthenium serait suffisante pour affecter notablement les

propri6t6s magnétiques

des cristaux

ferrimagnétiques

isomor-

phes.

11 est donc

injustifié

de traiter la

magnétostriction

de YIG :

Ru,

en d6crivant l’ion

Ru3+

par

cinq

orbi-

tales

t2g

purement

ioniques.

- De

plus,

le modele a un ion traite

1’6change

au niveau des ions

Ru3 +

comme un

champ

mole-

culaire

isotrope Had

=

4,4

x 106

Oe,

ainsi

qu’il

est admis dans le cas du YIG pur. Or il a ete montre

[3]

que la

magnétostriction

de YIG : Ru

pourrait

s’inter-

pr6ter

a

partir

des

experiences

de RPE si l’on admet que le

champ’d’&change agissant

sur les ions

RU31

est

beaucoup plus

sensible aux deformations que

ne 1’est le

champ Had

dans le cas du YIG pur. Et de

plus

Hansen

[5]

a montre que la

configuration

des

moments

magn6tiques

des ions Fe3 + ne

pouvait plus

rester colin6aire au

voisinage

des ions

Ru3 +,

en

admettant pour ces ions un

couplage spin-orbite sup6rieur

au

couplage d’6change. Ainsi,

il est

proba-

blement incorrect de traiter

1’6change

comme une

perturbation

Zeeman par le

champ

mol6culaire de YIG pur.

5. Conclusions. - Nos mesures de

magnétostriction

par m6thode

statique

ont

complete

et

precise

les

informations

qu’avait

fournies la m6thode de reso-

nance. L’anomalie de volume et la

magnetostriction

forc6e du YIG pur au

voisinage

du

point

de Curie

ont ete etudiees pour la

premiere

fois avec

precision,

et

s’interpretent qualitativement

par la

thermodyna- mique

et dans le modele du

champ

mol6culaire.

L’importance

du coefficient À,a,4 laisse

pr6voir

une

grande

sensibilite vis-A-vis de la

pression

de la pre- miere constante

d’anisotropie

pour les grenats YIG : Ru. Enfin les variations

thermiques

de

À,£,2

ont 6t6

relevées a haute

temperature

et celles de

À,y,2 à

toute

temperature

entre

4,2

K et

Tc :

nous avons pu inter-

pr6ter

ces demi6res avec

precision

dans un modele

statistique simple.

Le modele a un ion de la

magn6to-

striction de l’ion

Ru3+

en site

octa6drique developpe

dans

I’approximation

d’un

champ

mol6culaire iso- trope ne

permet

pas

d’interpr6ter

la valeur du coef- ficient

Ày,2

a 0 K : il est

probable

que les fonctions d’onde de l’ion

Ru3+, qui présentent

une extension

spatiale notable,

ne

puissent plus

etre traitees comme

de

simples

orbitales

atomiques

et que, par

ailleurs,

il soit

impossible d’ignorer 1’anisotropie

de

1’echange

pour le cas d’un ion aussi fortement

anisotrope.

Remerciements. - L’auteur est heureux de remer-

cier MM. M. Guillot et J. A.

Hodges

avec

qui

il a eu

de nombreuses

discussions,

M. G. Hannin et Mme F.

Lenain, qui

ont

participe

a la taille et l’ orientation des cristaux.

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