MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHESCIENTIFIQUE
********
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
*****
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
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DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT
OPTION : AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT RAPPORT DE FIN DE FORMATION
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE THEME :
Année académique 2013-2014 7ième Promotion
Sous la supervision de Dr Victor GBEDO
Spécialiste en Environnement Santé et Développement
Expert en gestion des déchets et évaluation environnementale Directeur DCAM/BETHESDA
Réalisé par
Grégoire Luitz Angelo M. TOMEDE
Maitre de stage M. Yves ZOFFOUN
Chef Service Etudes Prospections Projets DCAM/BETHESDA
Etude de caractérisation des déchets
biomédicaux à Cotonou: contribution pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux, cas
du 13
earrondissement
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page i Je dédie le présent rapport de fin de formation à tous les membres de ma famille.
Qu’ils trouvent, à travers ce travail, l’aboutissement d’un parcours dans ma formation.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page ii
REMERCIEMENTS
Ce document a été réalisé grâce à la participation de personnes à qui je témoigne mes profondes gratitudes et mes sincères remerciements.
Je voudrais nommer :
Professeur Daniel CHOUGOUROU, chef du Département de Génie de l’Environnement (GEn) pour sa disponibilité ; et les grands efforts qu’il fait pour la promotion du département ;
Dr GBEDO Victor, pour avoir accepté superviser ce travail malgré ses multiples occupations ;
M. Yves ZOFFOUN, mon maître de stage pour sa disponibilité et ses conseils pour la réussite de ce travail ;
Tous les enseignants, chercheurs et techniciens de l’EPAC, en particulier ceux du Département de Génie de l’Environnement pour leur exigence du travail bien fait, leur rigueur scientifique et leur esprit d’organisation au cours de ces trois années de formation.
Mes remerciements vont également à l’endroit de :
Mon oncle Serge TOMEDE pour son accompagnement et son soutien dans toutes nos entreprises, que Dieu te comble de bonheur ;
Mes frères et sœurs Nadia, Feu Yannick, Laurhinda, et Wilfried pour leur soutien ;
Mon beau-frère Roméric DEGUENON pour son soutien et sa disponibilité ;
Tous les collègues de la 7ème promotion du Département « Génie de l’Environnement » pour les trois années passées ensemble.
Tous les personnels de santé qui ont contribué à l’élaboration de ce document en répondant à nos différentes préoccupations.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page iii
Table des matières
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... v
LISTES DES FIGURES ... vi
LISTE DES TABLEAUX ... vii
LISTE DES PHOTOS ... viii
RESUME ... ix
ABSTRACT ... x
INTRODUCTION………...1
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE ... 3
1.1. Problématique ... 4
1.2. Objectifs ... 6
1.2.1. Objectif général ... 6
1.2.2. Objectifs spécifiques ... 6
1.3. Hypothèses ... 6
1.4. Généralités sur les déchets biomédicaux ... 7
1.4.1. Clarification des concepts... 7
1.4.2. Cadre législatif et institutionnel de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin……….8
1.4.2.1.Cadre législatif de la gestion des biomédicaux au Bénin ... 8
1.4.2.2.Cadre institutionnel de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin ... 10
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE ... 12
2.1. Cadre de l’étude ... 13
2.1.1. Présentation de la ville de Cotonou ... 13
2.1.2. Présentation de la zone d’étude ... 16
2.1.3. Présentation de la structure d’Accueil : DCAM/BETHESDA ... 17
2.2. Approche méthodologique ... 20
2.2.1. Matériels ... 20
2.2.2. Méthode de travail ... 20
2.2.2.1. Recherche documentaire ... 20
2.2.2.2. Collecte des données ... 21
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page iv
2.2.2.3. Traitement et analyses des données ... 22
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION ... 23
3.1. Résultats ... 24
3.1.1. Recensement des formations sanitaires ... 24
3.1.2. Gestion des déchets biomédicaux par les formations sanitaires ... 25
3.1.2.1. Plan de gestion des déchets biomédicaux dans les formations sanitaires ... 26
3.1.2.2. Gestion des déchets biomédicaux par un service d’hygiène ... 26
3.1.2.3. Principe de collecte séparative ... 27
3.1.2.4. Traitement des déchets biomédicaux par les formations sanitaires ... 28
3.1.3. Caractérisation ... 29
3.1.3.1. Types de déchets produits dans les formations sanitaires en fonction des prestations de service. ... 29
3.1.3.2. Proportion des déchets biomédicaux produits par nature : Cas du centre de santé d’Agla et du centre de santé ‘‘Anastasis’’ ... 30
3.2. Discussion ... 33
3.2.1. Couverture du 13e arrondissement en centre de santé et leur évolution... 33
3.2.2. Situation de la Gestion des déchets biomédicaux par les formations sanitaires ... 33
3.2.2.1. Mise en place d’un plan fonctionnel de gestion des déchets biomédicaux ... 33
3.2.2.2. Prise en main de la gestion des déchets biomédicaux par un agent d’hygiène ... 34
3.2.2.3. Observance du principe de collecte séparative ... 34
3.2.3. Appréciation de la caractérisation des déchets biomédicaux ... 36
SUGGESTIONS ... 37
CONCLUSION ... 38
Références bibliographiques ... 39
Annexes ... 41
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page v LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BENEAU : Bénin Eau
CAFIP : Centre Agro-pastoral de Formation et d’Insertion Professionnel CETG : Complexe d’Enseignement Technique et Général
CISE : Compagnie d’Ingénierie Sociale et Environnementale CNHU : Centre National Hospitalier et Universitaire
DBM : Déchets Biomédicaux
DCAM : Développement Communautaire et Assainissement du Milieu DSM : Déchet Solide Ménager
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi GEn : Génie de l’Environnement
INSAE : Institut National des Statistiques Appliquées et d’Economie Kg/j : Kilogramme par jour
MSP : Ministère de la Santé Publique
MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature ONG : Organisation Non Gouvernementale
PGDSM : Plan de Gestion des Déchets Solides Ménagers
PrAPE : Programme Assainissement et Protection de l’Environnement RECEM : Recensement sur les conditions d’Existence des Ménages
SAGAP : Secrétariat Administratif chargé de la Gestion Administratif du Personnel SEPP : Service des Etudes, Prospections et Projets
SPSE : Service Planification Suivi-Evaluation
SRMF : Service des Ressources Matérielles et Financières UGR : Unités Génératrices de Revenus
URD : Unités de Recherche-Développement
PAGED : Projet d’Appui à la Gestion des Déchets et à la Décentralisation RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
PAGEP : Projet d’Appui à la Gestion Participative des Déchets PFD : Projet a Financement Disponible
PDC : Plan de Développement Communal POP : Polluant Organique Persistant OXFAM : Oxford committee for famine relief
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page vi LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Découpage administratif de la ville de Cotonou………... 14
Figure 2 : Organigramme de DCAM BETHESDA……….. 19 Figure 3 : Proportion des formations sanitaires par types dans le 13e arrondissement de Cotonou……….
24 Figure 4 : Répartition des formations sanitaires par quartier dans le 13e
arrondissement de Cotonou………...
25 Figure 5 : Disponibilité d’un plan de gestion des déchets biomédicaux au niveau
des formations
sanitaires………..
26
Figure 6 : Disponibilité d’un service d’hygiène au sein des formations
sanitaires...
26
Figure 7: Collecte séparative en salle et à l’entrepôt……… 27 Figure 8 : Disponibilité des couleurs de poubelles requises en salle et à
l’entrepôt………
27 Figure 9 : Types de traitement des déchets biomédicaux par les formations
sanitaires………
28 Figure 10 : Les types de prestation de services octroyés dans les formations
sanitaires………
29 Figure 11 : Les différentes catégories de déchets biomédicaux produits dans les
formations sanitaires………..
30 Figure 12 : Nature et proportions (kg/j) des déchets biomédicaux produits dans le
centre de santé d’Agla………...
31 Figure 13 : Nature et proportions moyenne (kg/j) des déchets biomédicaux produits dans le centre de santé Anastasis………...
31
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page vii LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Centres de documentation parcourus et types de documents consultés………...
21 Tableau II : Classification des formations sanitaires privées selon les types
d’autorisations………...
24 Tableau III : Quantité moyenne de journalière des déchets biomédicaux
produits dans les centres de santé Anatasis et Agla………..
30
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page viii LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Poubelle de couleur jaune conforme en salle de soin au centre
de santé d’Agla……….. 28
Photo 2 : Poubelles de couleur bleu non conforme sur le lieu
d’entreposage au centre de santé ‘‘Anastasis’’………
28 Photo 3 : Flacons et verres dans leur contenant………... 32
Photo 4 : Déchets piquants tranchants dans les boites de sécurités………. 32 Photo 5 : Déchets plastiques dans leur contenant……….... 32
Photo 6 : Cotons et compresses dans leur contenant……… 32
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page ix RESUME
La bonne gestion des Déchets Biomédicaux dans les établissements de soins est très délicate et interpelle tous les acteurs de développement car elle est devenue une préoccupation à part entière. La résolution des problèmes liées à la gestion des DBM nécessite des dispositions au départ qui, si elles ne sont pas prises entrainent des répercussions sur toutes les autres étapes de cette filière.
Au terme de nos travaux réalisés dans le 13e arrondissement de Cotonou, il ressort que :
- 43 formations sanitaires publiques et privées sont implantées dans le 13e arrondissement de Cotonou ;
- 75,6% des formations sanitaires privées recensées ne dispose pas d’accréditation réglementaire dans l’exercice de leurs activités ;
- 70% des formations sanitaires enquêtées n’ont ni un plan de gestion des déchets biomédicaux ni un service d’hygiène au sein de leur établissement ;
- 30% seulement des formations sanitaires enquêtées font une collecte séparative correcte de leurs déchets biomédicaux ;
- 20% des formations sanitaires enquêtées continuent d’enfouir les déchets produits ;
- la proportion de déchets de types ‘flacons et verres’’ est supérieure aux autres types de déchets biomédicaux.
Ces résultats confirment qu’il reste énormément de points à améliorer pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux et cela passe par une contribution de tous les acteurs de cette filière à la base.
Mots clés: Déchets biomédicaux, formation sanitaires, Cotonou, 13e arrondissement.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page x ABSTRACT
The good management of biomedical waste in the establishments of care is very delicate and involves all actors of to every actors of development because it has become a concern in its own right. The resolution of the problems related to the management of DMB need of provisions at the outset, that if they are not taken leads to repercussions on all the other steps in this chain. At the end of our work carried out in the 13th arrondissement of Cotonou, it emerges that:
- 43 training public and private health are located in the 13th arrondissement of Cotonou ;
- 75,6% of the formations private health identified does not have regulatory accreditations in the exercise of their activities ;
- 70% of the health units surveyed have neither a plan for the management of biomedical waste, nor a service of hygiene within their establishment;
- Only 30% of health training courses surveyed did a separated collection correct of their biomedical waste;
- 20% of the health units surveyed continue to bury the waste products;
- The proportion of‘’ the bottles and the glasses’’ is higher than the other types of biomedical waste.
These results confirm that there are still a lot of points to improve for a rational management of biomedical wastes and that is by a contribution of all actors in this sector of the base.
Keys words: Biomedical waste, health training, Cotonou, 13th arrondissement.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 0
INTRODUCTION
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 1 La gestion de l’environnement est aujourd’hui un sujet inévitable dans tous les domaines depuis l’éveil des consciences par la conférence internationale de Stockholm en 1972 sur les problèmes de l’environnement puis la conférence mondiale sur l’environnement de Rio de Janeiro en 1992. Les défis d’une bonne gestion de l’environnement sont de plusieurs ordres en fonction des problèmes liés à chaque secteur. Un de ses secteurs est celui de la santé où un nombre important de déchets produits nécessitent une prise en charge particulière du fait de leurs caractères dangereux.
En effet, les pays développés ont mis en place plusieurs méthodes pour pallier les problèmes de gestion des déchets biomédicaux. Mais force est de constater que les pays en voie de développement accusent un certain retard en la matière. C’est le cas du Bénin, où ce n’est qu’en 2002 que le décret N° 2002- 484-du 15 novembre 2002 portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin a été élaboré et même aujourd’hui ses articles restent loin d’être appliquées alors que les déchets biomédicaux au même titre que les déchets ménagers et autres connaissent une production sans cesse croissante et leurs dangers augmentent proportionnellement à la quantité produite (BILLAU, 2008).
A Cotonou, la situation actuelle de la gestion des déchets biomédicaux est préoccupante à cause de la croissance de la population qui créée de nouveaux besoins de soins notamment dans le domaine de la santé. Pour répondre à ces besoins, les autorités béninoises ont procédé à une réorganisation de la pyramide sanitaire nationale dont le système de référence se fait de la base au sommet (CNHU-KM) en passant par les hôpitaux de zones, les centres hospitaliers départementaux, et surtout de nombreux centres de santé périphériques publiques et privées. Cela a permis une amélioration des services de santé. Mais cette explosion du nombre de formations sanitaires a également contribué à l’augmentation sans cesse croissante, du volume de déchets produits et à la
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 2 détérioration de la situation sanitaire déjà précaire (Guide de gestion des déchets biomédicaux, 2008).
Les déchets issus des soins médicaux sont facteurs de risques pour ceux qui les produisent et ceux qui les gèrent. Ces déchets présentent des risques environnementaux et de santé publique à travers leurs traitements, leurs éliminations, entrainant de ce fait, la propagation de maladies infectieuses et parasitaires (OLAWOLE, 2006). Face à cette situation, il urge de veiller à une gestion rationnelle des déchets biomédicaux depuis la source de production jusqu’à l’élimination totale afin de réduire leurs impacts négatifs sur l’environnement et la santé de la population.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent travail dont le thème est :
̏Etude de caractérisation des déchets biomédicaux à Cotonou: contribution pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux, cas du 13e arrondissement ̋.
Le présent rapport est subdivisé en trois (03) chapitres dont le premier aborde le contexte de l’étude ; le second chapitre met l’accent sur la présentation du cadre de l’étude et l’approche méthodologique ; le troisième chapitre présente les résultats des travaux et la discussion. Enfin des suggestions sont faites par rapport aux résultats obtenus.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 3 CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1
CONTEXTE DE L’ETUDE
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 4 1.1. PROBLEMATIQUE
Pour les sociétés contemporaines, la gestion des déchets constitue désormais une préoccupation de plus en plus pressante, et parmi lesquels, les déchets biomédicaux (DBM) nécessitent une attention particulière du fait des pathologies qu’elles peuvent induire (Boubacar, 2011). Les pays en voie de développement, comme le Bénin, n’échappent pas à cette remarque. En effet au Bénin, la gestion des déchets domestiques et biomédicaux est un problème crucial en évolution constante (Profil environnemental Bénin, 2006) sans nul doute à cause de la poussée démographique qui est passée de 6.769.914 d’habitants en 2002 (INSAE-RGPH 2002) à 9.983.884 d’habitants en 2013 (INSAE-RGPH4 2013) et également à cause de la pauvreté générale de la population combinée aux difficultés d’accès aux services de santé rendant précaire la situation sanitaire du pays (Politique nationale d’hygiène hospitalière, 2006). Pour répondre efficacement à la problématique de la gestion des déchets biomédicaux, il est important de maîtriser convenablement la chaîne de cette filière, c'est-à-dire élucider des questions essentielles comme par exemple: ̏ Qui produit les déchets biomédicaux ? ̋; ̏ Quelle quantité et quels types de déchets sont produits ? ̋.
La République du Bénin comptait environ 1.322 formations sanitaires toutes catégories confondues réparties dans 34 zones sanitaires du pays (annuaires des statistiques sanitaires, 2001) et sur la base d’une estimation, la production nationale de déchets biomédicaux était évaluée à 1.788 kg /j (Ministère de la Santé, 1998) et les types de déchets produits selon cette même étude sont généralement les déchets pointus ou tranchants, les déchets toxiques, les déchets anatomiques, et les objets de pansement . Mais selon des études récentes la production journalière des déchets biomédicaux à Cotonou est estimée à 3.377 kg/j (OXFAM et al, 2006). Cela suppose une quantité globale plus importante aujourd’hui au plan national.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 5 Cotonou est la plus grande ville du Bénin avec une population estimée à plus d’un million en 2013. Elle est subdivisée en treize (13) arrondissements.
Pour ce qui est de la gestion des déchets biomédicaux à Cotonou, en juin 2006 le plan de gestion des déchets solides ménagers (PGDSM) sur la production des déchets biomédicaux dans la ville de Cotonou avançait déjà le chiffre de 469 formations sanitaires (privées et publiques) alors que seuls certains hôpitaux de zones disposent d’installations appropriées (incinérateurs) pour le traitement et l’élimination de leurs déchets. Quant aux autres, ils gèrent leurs déchets biomédicaux tels qu’ils gèrent leurs Déchets Solides Ménagers malgré le caractère dangereux des déchets issus des soins médicaux. Cette situation entraine des dangers potentiels tant pour la population que pour l’environnement. Il est donc indispensable d’examiner la filière de gestion de ces déchets depuis la source de production jusqu’à l’élimination totale afin de proposer des éléments qui contribueront à une meilleure prise en compte de la gestion des déchets biomédicaux à Cotonou.
Cette situation justifie la présente étude qui a pour thème : ̏ Etude de caractérisation des déchets biomédicaux à Cotonou : contribution pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux, cas du 13earrondissement ̋.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 6 1.2. OBJECTIFS
1.2.1. Objectif général
L’objectif général de cette étude est de contribuer à une gestion rationnelle des déchets biomédicaux à Cotonou plus précisément dans le 13e arrondissement en actualisant les informations sur la production des déchets biomédicaux par les différentes formations présentes dans ledit arrondissement.
1.2.2. Objectifs spécifiques De façon spécifique, il s’agira de :
connaitre le nombre actuel de formations sanitaires implantées dans le 13e arrondissement.
faire une caractérisation des déchets biomédicaux produits dans les différentes formations sanitaires du 13e arrondissement ciblées.
décrire le système actuel de gestion des déchets biomédicaux actuel et suggérer des pistes d’amélioration.
proposer des actions durables de gestion des déchets biomédicaux.
1.3. HYPOTHESES
L’Etat n’a pas une liste exhaustive des formations sanitaires implantées dans le 13e arrondissement.
Les formations sanitaires n’ont pas une connaissance des proportions des déchets biomédicaux produits par catégories.
Les formations sanitaires n’assurent pas une bonne gestion des déchets biomédicaux qu’elles génèrent.
Des actions durables de gestion des déchets biomédicaux sont proposées.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 7 1.4. GENERALITES SUR LES DECHETS BIOMEDICAUX
1.4.1. Clarification des concepts
Environnement : Le mot « environnement » est une traduction du terme anglais
« environment » qui signifie milieu de vie, cadre de vie. Il comprend l’ensemble des facteurs physiques, chimiques et sociaux dont la combinaison exerce des effets positifs ou négatifs sur l’épanouissement des individus.
Selon la Loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin en son article 2, l’environnement est l’ensemble des éléments naturels et artificiels ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres vivants et que ceux-ci peuvent modifier.
Déchet : Selon le décret N° 2002-484 du 15 Novembre 2002, on entend par déchet tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation ou tout bien meuble abandonné ou destiné à l’abandon.
Déchet hospitalier : Les déchets hospitaliers représentent l’ensemble des déchets résultant de toute activité dans une structure hospitalière.
Déchets biomédicaux : Selon le décret 2002-484 du 15 novembre 2002, est considéré comme tel, tout déchet d’origine biologique ou non, résultant des activités médicales ou paramédicales. Ce sont des déchets issus des activités de soins ou assimilés. Ils sont produits dans les hôpitaux, les centres de santé, les laboratoires de recherches et d’analyses biomédicales, les banques de sang et tout autre lieu d’activités connexes. Le guide de la caractérisation de l’OMS les définit comme étant des déchets qui proviennent des formations sanitaires et qui sont des extrants de leurs modes opératoires (CIC, 2011).
Déchets anatomiques : Toute partie du corps, tissus présentant un danger de contamination.
Déchets non anatomiques infectieux : Tout déchet contenant du sang, des sécrétions ou des excrétions présentant un danger de contamination ou tout
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 8 matériel jetable ayant été en contact avec le sang, de culture d’agents infectieux présentant un risque pour la santé.
Déchets infectieux pointus ou tranchant : Tout déchet présentant un danger de blessure et susceptible de causer des infections.
Traitement : Il s’agit de l’ensemble des opérations contribuant à la destruction, à la disparition physique, ou à la récupération et valorisation des déchets.
1.4.2. Cadre législatif et institutionnel de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin
1.4.2.1. Cadre législatif de la gestion des biomédicaux au Bénin
Il existe plusieurs accords ou principes internationaux et législations nationales pour la prise en compte d’une bonne gestion des déchets biomédicaux. Les accords ou principes internationaux énoncent pour la plupart les éléments fondamentaux relatifs à la santé publique, à la protection de l’environnement, et à la gestion sécuritaire de déchets dangereux tandis que les législations nationales fondées sur les bases même de ces accords ou principes constituent les fondements sur lesquels on doit se référer pour améliorer les pratiques de traitement des déchets dans un pays.
Accord ou principes internationaux
Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination (1992).
La Convention de Bâle a pour objectifs principaux de réduire au minimum la production de déchets dangereux, de traiter ces déchets aussi près que possible du lieu de production et de réduire les mouvements de déchets dangereux. Elle stipule que le seul passage transfrontalier de déchets dangereux qui soit légitime est l’exportation de déchets depuis un pays qui manque d’infrastructure d’élimination sure et d’expertise vers un pays qui en dispose.
Convention de Bamako (1991).
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 9 Traité signé par douze (12) nations africaines qui interdit l’importation en Afrique de tout déchet dangereux.
Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (2004).
Cette convention vise à la réduction de la production et de l’utilisation de polluants organiques persistants (POP), ainsi qu’à l’élimination des émissions involontaires de POP comme les dioxines et les furanes.
Principe du pollueur payeur.
Tout producteur de déchets est responsable légalement et financièrement de l’élimination de ses déchets en toute sécurité pour les personnes et l’environnement (même si certaines tâches sont sous- traitées).
Principe de précaution.
Quand le risque est incertain, il doit être considéré comme significatif, et des mesures de protection doivent être prises en conséquence.
Principe de proximité.
Le traitement et l’élimination des déchets dangereux doivent se faire le plus près possible de leur lieu de production.
Législations nationales au Bénin
La loi n°87-015 du 21 septembre 1987 portant code d’hygiène publique en République du Bénin et son décret d’application du 18 décembre 1997. L’article 98 du code est relatif à l’élimination des déchets des hôpitaux et des formations sanitaires.
L’arrêté n°3667/MPS/DC/SGM/DNPS/SSHCC fixant les conditions et normes des établissements sanitaires objet de la Loi n°97-020 de juin 1997 précise les normes de construction que doivent respecter les structures sanitaires privées.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 10
La Loi n°98-030 du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin et ses articles 65 et 71 traitant des dispositions pour éviter la pollution et les nuisances relatives à la gestion des déchets de toute nature.
Le décret n°2002-484 du 15 novembre 2002 portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux précise les conditions de gestion des déchets biomédicaux au Bénin et donc dans la ville de Cotonou.
Le droit béninois de l'environnement prend peu à peu de l'importance et s'incruste progressivement dans l'esprit des citoyens. Cette évolution correspond à la prise de conscience des enjeux environnementaux exprimés le plus souvent en termes de survie. Mais bien que cet état de chose reste à améliorer, il faut toutefois souligner que les textes existant contribuent un tant soit peu à la mise en place d’un système rationnel de gestion des déchets et c’est sur la base de ces même textes que nous allons faire ressortir les éléments devant entrer en compte pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux à Cotonou.
1.4.2.2. Cadre institutionnel de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin
Dans la mise en application des différents articles entrant dans le cadre général de gestion des déchets conformément au respect de la loi portant code d’hygiène publique, de la loi cadre sur l’environnement, et du respect des normes en matière de gestion de l’environnement, il existe au Bénin des entités qui ont en charge la protection de l’environnement et le contrôle de l’hygiène sanitaire. Il s’agit notamment de :
la police environnementale (relevant du Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature).
la police sanitaire (relevant du Ministère de la Santé)
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 11 Les polices environnementale et sanitaire, par le biais de leurs agents, opèrent des contrôles inopinés dans les formations sanitaires pour s’assurer du respect des diverses normes en matière de protection de l’environnement avec l’appui de l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE) conformément à l’article 5 du décret n°2005-759 du 08 décembre 2005.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 12 CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU CADRE DE L’ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 2
PRESENTATION DU CADRE L’ETUDE
ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 13 2.1. CADRE DE L’ETUDE
2.1.1. Présentation de la ville de Cotonou
Situation géographique de la ville de Cotonou
La Commune de Cotonou est située précisément à 6°21’ de latitude Nord et 2°23’ de longitude Est. Elle est sur le cordon littoral qui s’étend entre le lac Nokoué (85 km2) et l’Océan Atlantique. Elle représente la seule Commune du département du Littoral et est limitée au nord par la Commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au sud par l’Océan Atlantique, à l’est par la Commune de Sèmè- Kpodji et à l’ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79 km2, dont 70% est situé à l’Ouest du chenal. Elle est subdivisée en treize (13) arrondissements (voir figure 1) et 144 quartiers. Sa population assez importante estimée à 320.348 habitants en 1979 selon le 1er recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH1), est passée à 536.827 habitants en 1992, soit un taux de croissance intercensitaire de 4,05 %. En 2002 selon le RGPH3, la population de Cotonou a été évaluée à 665.100 habitants, accusant ainsi un taux de croissance de 2,07%. Mais plus récemment en 2013, le RGPH4 avance le chiffre de 1.396.548 habitants pour le littoral, donc pour Cotonou.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 14
Limite de quartier
Limite d’arrondissement Limite communale
13e arrondissement Cellule du Registre Foncier Urbain(RFU) Novembre 2007
Figure 1 : Découpage administratif de la ville de Cotonou
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 15
Caractéristique physique et climatique de la ville de Cotonou
Le relief
Le relief de la Commune est peu accidenté avec des marécages. Il a deux caractéristiques principales : des dépressions longitudinales parallèles à la côte et des bas-fonds érodés par l’écoulement des eaux pluviales qui communiquent avec le lac. Le site est coupé en deux par le chenal appelé « Lagune de Cotonou ».
Le sol
La Commune de Cotonou se situe dans la plaine côtière. Elle possède des sols sableux qui sont généralement pauvres en matière organique avec une faible capacité d’échange et un faible pouvoir de rétention en eau, ce qui a pour corollaire les inondations répétées observées çà et là dans la ville de Cotonou pendant la saison pluvieuse.
La végétation
On peut distinguer un certain nombre de formations végétales bien tranchées :
- en bordure de la côte, les sables du cordon littoral sont couverts de plantations de cocotiers;
- une zone à végétation rare et clairsemée formée essentiellement d’halophytes sur le cordon littoral
Le réseau hydrographique
Cotonou dispose d’un réseau hydrographique alimenté par trois principaux plans d’eau : l’Océan Atlantique, la Lagune de Cotonou et le Lac Nokoué, pourvoyeurs de ressources halieutiques non négligeables.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 16
Le climat
Le climat est de type équatorial avec une alternance de deux (02) saisons pluvieuses et de deux (02) saisons sèches:
- une grande saison des pluies de mi- mars à mi- juillet ; - une petite saison sèche de mi- juillet à mi- septembre ;
- une petite saison des pluies de mi- septembre à mi- novembre ; - une grande saison sèche de mi- novembre à mi- mars.
Les précipitations ont lieu principalement entre mars et juillet avec un pic en juin (300 à 500 mm). Les températures moyennes mensuelles varient entre 27°C et 31°C. Les écarts entre le mois le plus chaud et le mois le moins chaud ne dépassent pas 3,2°C à Cotonou, alors que cette variation se situe à 3,8°C dans le nord du pays. Les mois de février à avril sont les mois les plus chauds et les mois de juillet à septembre sont les mois les plus frais.
2.1.2. Présentation de la zone d’étude
Zone sanitaire Cotonou VI
Le système de santé du Bénin, étroitement lié à l’organisation administrative, a connu une évolution ces dernières années, sans pour autant s’écarter du cadre reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé. La réforme intervenue dans le système de santé au Bénin, met l’accent sur le niveau périphérique avec le développement des Zones Sanitaires. Il existe trente-quatre (34) zones sanitaires au Bénin dont quatre (04) pour le département du littoral.
La zone Sanitaire de Cotonou VI est l’une des quatre zones sanitaires du département du Littoral. Créée par le décret N° 98 – 300 du 20 juillet 1998 et rendue fonctionnelle par l’arrêté 2000 N° 2222/MSP/DC/SGM/CADZS du 10 avril 2000, elle compte trois (03) arrondissements à savoir les 11e, 12e ,13e et regroupe trente-trois (33) quartiers de ville.
Etude de caractérisation des déchets biomédicaux à Cotonou: contribution pour une gestion rationnelle des déchets biomédicaux, cas du 13e arrondissement
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 17 Elle est limitée, au nord par les 8e et 9e arrondissements de Cotonou, au sud par l’océan atlantique, à l’est par le 5e arrondissement de Cotonou à l’ouest par la Commune d’Abomey – calavi.
Le 13e arrondissement de Cotonou
Le 13e arrondissement, zone empirique de notre étude, apparaît comme l’un des arrondissements les plus peuplés de la ville de Cotonou ; troisième rang après le 12e, et le 6e arrondissement (PDC-Cotonou, 2008). Le 13e arrondissement compte six (06) grands quartiers : Agla, Missité, Aïbatin, Gbèdegbé, Houénoussou et Ahogbohouè.
Le RGPH3 à travers son évaluation sur l’extrême pauvreté suivant les arrondissements de Cotonou classe le 13e arrondissement en 2ième position de cette liste. Quant au rapport du recensement sur les conditions d’existence des ménages (RECEM, septembre 2006) du 13e arrondissement, il fait état de ce que l’accessibilité aux soins de santé constitue un véritable problème pour la population dudit arrondissement soulevant d’éventuelles mesures correctives à prendre au niveau sanitaire en vue d’une amélioration de leurs conditions de vie.
2.1.3. Présentation de la structure d’Accueil : DCAM/BETHESDA
Structure d'utilité publique depuis 2008, BETHESDA est une organisation confessionnelle, apolitique et à but non lucratif, visant le bien-être mental, physique, social et spirituel de l'Homme à travers des activités de Santé et de développement communautaire. Créée par les Eglises Protestantes et Evangéliques du Bénin, l’ONG Bethesda a commencé ses activités par la mise en place du centre de santé le 19 février 1990. Elle est reconnue officiellement le 9 avril 2002 sous le N° 2002/366/MISD/DC/SG/DAI/SAAP-ASSOC.
Sa vision est d’être une réponse permanente aux problèmes de l’homme et dans cette optique elle s’est donnée comme mission: ̏ Mobiliser, soutenir et accompagner les acteurs de développement local pour une santé, un cadre de vie et des revenus meilleurs pour tous ̋. En mai 1993, une évaluation des activités
PRESENTATION DU CADRE L’ETUDE
ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 18 curatives du Centre de Santé Bethesda a été faite. Elle a révélé qu’en dépit de la qualité des soins offerts, les personnes traitées reviennent quelques temps après avec les mêmes affections. C’est alors qu’il a été retenu de développer l’aspect préventif des soins par l’assainissement et l’amélioration du cadre de vie. Ainsi, a vu le jour le 1er juillet 1993, le Service Développement Communautaire et Assainissement du Milieu (DCAM) logé au sein du centre de santé.
DCAM a donc eu la charge de concevoir et de mettre en œuvre un programme de développement communautaire dans les huit quartiers de l’ex Commune de Sainte Rita (8e arrondissement de Cotonou). Les activités ont démarré par l’identification des leaders d’opinion, des groupes stratégiques, l’organisation des associations communautaires, la préparation du projet de gestion durable de déchets ménagers, la recherche de financement et la mise en œuvre du programme. La Mission Française de Coopération et d’Action Culturelle acceptera alors d’appuyer le premier projet préparé avec la population : Programme Assainissement et Protection de l’Environnement (PrAPE) qui a été mis en œuvre. L’intervention de DCAM en matière d’assainissement et d’hygiène a évolué et lui a permis de devenir un département à part entière et séparé du Centre de Santé. La nécessité d’organiser les populations de la zone d’intervention autour des activités génératrices de revenus s’est vite révélée à travers le programme Assainissement et Protection de l’Environnement de
DCAM.
Le Développement Communautaire et Assainissement du Milieu (DCAM) est donc le deuxième département de l’ONG Bethesda. Les activités de DCAM sont diversifiées et s’exercent dans la vision d’un développement durable à travers la défense des droits de la personne humaine et de l’environnement, la recherche et le développement, l’assainissement et la protection de l’environnement, l’information, l’éducation et la communication.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 19 Globalement, DCAM dispose de cinq pôles d'expertise à savoir :
la Gestion des déchets et l'Evaluation environnementale ;
la GIRE (Accès à l'eau, Traitement des eaux usées, etc.) ;
le Développement local et Décentralisation (Plan de
développement, Mobilisation sociale, Gouvernance, Habitat, PGD, PHAC, etc.) ;
le Développement organisationnel et Gestion des projets ;
(Elaboration et Gestion des projets, Suivi d'impacts, Diagnostic et Appui institutionnel ;
Elaboration de Plan d'Affaires, etc.
Figure 2: Organigramme DCAM/BETHESDA 2013 Source : AKOGNON ,2013
SAGAP SEPP
PAG ED
BENEA
U
PAGS PAGE
P
CREVAD
Directeur DCAM
CAFIP
CISE E
S /DSM KD
Assistants
CETG
Comité de direction (CODIR-DCAM)
S /DS MC S/DB MC
S A
SRMF SPSE
WAS H
S/DBM PK SPA SAGED
P
URD PFD UGR
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 20 2.2. Approche méthodologique
2.2.1. Matériels
Le matériel nécessaire pour cette étude a été essentiellement :
Une documentation spécifique au thème ;
Un appareil photo numérique pour les prises d’images ;
Un GPS (Global Positionning System) de type GARMIN ;
Des fiches d’enquêtes élaborées comportant des questionnaires ;
Des plastiques pour faire un tri sur le terrain
Une bascule pour connaitre le poids des composants des déchets triés ;
Des kits de protection 2.2.2. Méthode de travail
La méthode de travail utilisée se décompose en trois parties :
La recherche documentaire et une revue de littérature.
La collecte des données sur le terrain.
Le traitement et l’analyse des données.
2.2.2.1. Recherche documentaire
La recherche documentaire est effectuée dans le but de cerner les contours de notre thème de recherche, de connaître les aspects du sujet déjà abordés et de faire un bilan des acquis dans le domaine. Elle a consisté en une consultation des documents disponibles dans les bibliothèques et dans les centres de documentations tels que : la bibliothèque de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi (EPAC) ; le centre de documentation de DCAM /BETHESDA, le centre de documentation de la Mairie de Cotonou, le centre de documentation de la Direction Départementale de la Santé de l’Atlantique-Littoral; et des recherches sur internet.
Le tableau I nous montre, par centre de documentation, les types d’informations recueillies et la nature de certains documents consultés.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 21 Tableau I : Centre de documentation parcourus et types de documents consultés
2.2.2.2. Collecte des données
La collecte des données à travers les travaux de terrain nous ont permis de connaître le milieu et la population d’étude, de collecter sur le terrain les données quantitatives et qualitatives qui font l’objet de notre étude.
Milieu d’étude
Il s’agit essentiellement des formations sanitaires qui ont été choisies pour notre étude que sont les hôpitaux, les centres de santé, les cabinets de soins, les cliniques, les laboratoires d’analyses biomédicales.
Population d’étude
Les populations concernées pour le cadre de notre étude sont les responsables des formations sanitaires, le personnel de santé, les agents d’entretien.
Centre de documentation
Nature des documents Types d’information recueillie
Centre de documentation EPAC /UAC
Mémoires de DIT, rapport de licence et livres
Information sur les DBM Centre de documentation
MSP
Rapports d’étude Information sur les zones sanitaire
Centre de documentation ONG Bethesda
Mémoires de master, de licence, et livres
Informations sur les DBM
INSAE Rapports d’étude Information sur les
données démographique Internet Mémoires de master, rapport
de licence, rapport d’études
Information sur les DBM Centre de documentation
DDS ATL-LITT
Rapport d’étude Information sur les DBM
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 22 La collecte des données s’articule autour de trois phases :
1ère phase : Cette phase consiste à sillonner les différents quartiers du 13e arrondissement pour recenser à l’aide du GPS et cibler les établissements sanitaires (hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets de soins, et laboratoires d’analyses biomédicales).
2nde phase : C’est la partie qualitative de notre étude, cette phase est consacrée à un entretien structuré avec dix (10) formations sanitaires ciblées.
3ièmephase : Phase de pesée et de caractérisation qui a duré quinze (15) jours, elle est consacrée à l’estimation de la quantité, et à la caractérisation de déchets produits au sein de deux (02) formations sanitaires ciblées parmi celles qui ont été visées à la 2nde phase.
2.2.2.3. Traitement et analyses des données
Après dépouillement, les données ont été traitées avec les logiciels Microsoft Excel et Word. Les résultats sont présentés sous forme de graphiques et de tableaux dans le chapitre 3.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 23 CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE 3
RESULTATS ET DISCUSSION
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 24 3.1. Résultats
3.1.1. Recensement des formations sanitaires
A l’issue des enquêtes et investigations effectuées dans le 13e arrondissement de Cotonou, il ressort l’existence de quarante et trois (43) formations sanitaires publiques et privées reparties dans tous les quartiers dudit arrondissement. Les résultats de ses enquêtes se présentent comme suit :
Figure 3 : Proportion des types de formations sanitaires dans le 13e arrondissement de Cotonou.
Source : Enquête de terrain, 2014
Tableau II : Classification des formations sanitaires privées selon les types d’autorisations
Type d’autorisation Nombre de formations sanitaires privées
Autorisation du ministère de la santé publique
10
Accréditation d’ONG 05
Autorisation de l’ordre national des médecins du Bénin
02
Néant 24
Source : Enquête de terrain, 2014
95,35 % 4,65%
privée publique
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 25 La figure 3 et le tableau II révèlent que sur les quarante-trois (43) formations sanitaires recensées, quarante et un (41) sont privées et deux (02) sont publiques mais un grand nombre des privées (24) travaillent sans aucune autorisation.
Les formations sanitaires recensées sont implantées dans tous les quartiers du 13e arrondissement. La figure ci-dessous nous présente la répartition des formations sanitaires par quartier dans ledit arrondissement.
Figure 4: Répartition des formations sanitaires par quartier dans le 13e arrondissement de Cotonou.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 4 montre qu’il y a plus de formations sanitaires implantées dans le quartier d’Agla (24) que tous les autres quartiers du 13e arrondissement.
3.1.2. Gestion des déchets biomédicaux par les formations sanitaires
Dans le but de prendre connaissance de la gestion actuelle des déchets biomédicaux faite par les formations sanitaires du 13e arrondissement nous avons mené des entretiens structurés avec dix (10) formations sanitaires cibles parmi les quarante et une (41) recensées. De ses entretiens, il ressort quelques les résultats.
55,82 %
16,28 % 13,95 %
4,65 % 4,65 %
4,65 %
Agla
Houénoussou Aïbatin Ahogohouè Missité Ggèdégbé
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 26 3.1.2.1. Plan de gestion des déchets biomédicaux dans les formations
sanitaires
Figure 5: Disponibilité d’un plan de gestion des déchets biomédicaux au niveau des formations sanitaires.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La lecture de la figure 5 nous apprend que la majorité (70%) des formations sanitaires enquêtées ne disposent pas d’un plan de gestion des déchets biomédicaux.
3.1.2.2. Gestion des déchets biomédicaux par un service d’hygiène
Figure 6: Disponibilité d’un service d’hygiène au sein des formations sanitaires.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 6 ci-dessus nous apprend que seulement 30% des formations sanitaires ciblées disposent d’un service d’hygiène chargé de la gestion de leurs déchets biomédicaux.
30%
70%
oui non
30%
70%
oui non
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 27 3.1.2.3. Principe de collecte séparative
Au regard de l’observance du principe de collecte séparative, il ressort de nos enquêtes les résultats dressés à travers les figures suivantes :
Figure 7: Collecte séparative en salle et à l’entrepôt.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 7 montre que 60% seulement des formations sanitaires font une collecte séparative de leurs déchets produits à la fois en salle et à l’entrepôt.
Figure 8: Disponibilité des couleurs de poubelles requises en salle et à l’entrepôt.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 8 montre que 70% des formations sanitaires enquêtées ne disposent pas des poubelles requises (photo 1 et 2) pour l’observance du principe de la collecte séparative.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
En salle A l'entrepot
oui non 0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
En salle A l'entrepôt
oui non
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 28 3.1.2.4. Traitement des déchets biomédicaux par les formations sanitaires
Les résultats de nos entretiens nous ont permis de déterminer les différents types de gestion faite par les formations sanitaires des déchets biomédicaux produits. Ces résultats se présentent comme suit :
Figure 9: Types de traitement des déchets biomédicaux par les formations sanitaires.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 9 montre que 80% des formations sanitaires enquêtées traitent convenablement leurs déchets biomédicaux.
20%
20%
40%
20%
Gestion
individuelle(incinération) Contrat avec une formation sanitaire
Gestion déléguée Autres(enfouissement)
Photo 1 : Poubelle de couleur jaune conforme, en salle de soin au centre de santé d’Agla.
Photo 2 : Poubelles de couleur bleu non conforme, sur le lieu d’entreposage au centre de santé ‘‘Anastasis’’.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 29 3.1.3. Caractérisation
Pour établir une caractérisation des déchets biomédicaux produit généralement dans les formations sanitaires, nous avons mené une enquête sur les catégories de déchets biomédicaux produit en fonction des prestations de service, ensuite nous avons ciblé deux formations sanitaires, une publique et l’autre privée, tous deux implantées dans le même quartier pour connaitre la quantité de chaque déchets produits par nature dans ces centres.
3.1.3.1. Types de déchets produits dans les formations sanitaires en fonction des prestations de service.
Les différentes composantes des déchets biomédicaux produits dans les formations sanitaires sont fonction des prestations des services octroyées. La figure 10 présente les types de prestations de services octroyées par les formations sanitaires enquêtées.
Figure 10 : Les types de prestation de services octroyés par les formations sanitaires.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 10 montre que 80 % des formations sanitaires enquêtées, octroient de petites chirurgies comme prestation de service et donc produisent des déchets anatomiques.
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Formation sanitaire
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 30 Les résultats de nos travaux effectués dans les formations sanitaires ciblées, nous ont permis de déterminer les types des déchets biomédicaux produits. Ces résultats se présentent comme suit :
Figure 11 : Les différentes catégories de déchets biomédicaux produits dans les formations sanitaires.
Source : Enquête de terrain, 2014.
La figure 11 montre que 80 % des formations sanitaires enquêtées dont les centres de santé d’Agla et Anastasis, prétendent produire des déchets anatomiques humains.
3.1.3.2. Proportion des déchets biomédicaux produits par nature : Cas du centre de santé d’Agla et du centre de santé ‘‘Anastasis’’
La production moyenne de déchets biomédicaux dans les centres de santé d’Agla et Anastasis se présente comme suit :
Tableau III: Quantité moyenne journalière des déchets biomédicaux produit dans les centres de santé Anastasis et d’Agla.
Formation sanitaire CS Anastasis CS Agla
Nombre de patient reçu en moyenne par jour
100 20
Quantité moyenne totale de déchets produit (Kg/j)
9,97 2,28
Source : Enquête de terrain, 2014
0%
20%
40%
60%
80%
100% Déchets non atomiques
infectieux
Déchets anatomiques humains
Déchets pointus et tranchants
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 31 Le tableau III montre que la quantité totale moyenne journalière de déchet produits par le centre de santé (privé) Anastasis est supérieure (9,97 kg/j) à celle du centre de santé (public) d’Agla (2,28 kg/j) tout en étant en rapport avec le nombre de patient reçu par jour.
Les figures ci-dessous présentent les différents types et les proportions des déchets biomédicaux dans le centre de santé d’Agla et celui de ‘‘Anastasis’’.
Figure 12: Natures et proportions (kg/j) des déchets biomédicaux produits dans le centre de santé d’Agla
Source : Enquête de terrain, 2014.
Figure 13: Natures et proportions moyenne (kg/j) des déchets biomédicaux produits dans le centre de santé Anastasis.
Source : Enquête de terrain, 2014.
0 0,5 1 1,5
Flacons et verres
Matières plastique
Cotons et compresses
Objets pointus ou tranchants
Déchets anatomiques 1,35
0,37 0,29 0,27
0
0 1 2 3 4
Flacons et verres
Matières plastique
Cotons et compresses
Objets pointus ou tranchants
Déchets anatomiques
3,03 2,84 2,6
1,5
0
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 32 Les figures 12 et 13 font état de ce que la proportion des déchets de nature
‘‘flacons et verres’’ (photo 3) est supérieure aux autres types de déchets biomédicaux (photo 4, 5 et 6) dans les deux centres santé ciblés.
Photo 3 : Flacons et verres dans leur contenant.
Photo 4 : Déchets piquants tranchants dans les boites de sécurités.
Photo 5 : Déchets plastiques dans leur contenant.
Photo 6 : Cotons et compresses dans leur contenant.
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 33 3.2. Discussion
3.2.1. Couverture du 13e arrondissement en centre de santé et leur évolution Les formations sanitaires rencontrées dans le 13e arrondissement de Cotonou sont majoritairement des structures privées. Leur nombre est largement supérieur à celui des formations sanitaires publiques (41 privées contre 02 publiques). Les formations sanitaires privées exercent pour la plupart (75,6 %) sans avoir l’autorisation requise conformément à l’article 7 du décret N°2002- 484 du 15 novembre 2002 portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin, qui recommande que « Toute ouverture d’un établissement où sont produits des déchets biomédicaux et autres déchets à risque doit faire l’objet d’une autorisation spéciale du ministère chargé de la santé ». En 2012, le rapport de revue performance de la zone sanitaire Cotonou VI avançait les chiffres de cinquante (50) formations sanitaires ( 05 formations sanitaires publiques et de 45 privées ) alors que la même année l’annuaire des statistiques sanitaires dans son rapport sur la zone sanitaire Cotonou VI donnait les chiffres de 27 formations sanitaires ( 05 formations sanitaires publiques et 22 privées) ; encore que ces données sur le nombre de formations sanitaires de la zone sanitaire Cotonou VI prennent en compte les 11e , 12e , et 13e arrondissements. C’est donc la preuve qu’il n’existerait pas de données fiables sur le nombre exact de formations sanitaires privées implantées dans la zone sanitaire Cotonou VI ; par conséquent dans le 13e arrondissement.
3.2.2. Situation de la Gestion des déchets biomédicaux par les formations sanitaires
3.2.2.1. Mise en place d’un plan fonctionnel de gestion des déchets biomédicaux
De nos enquêtes il ressort que 70% des formations sanitaires implantées dans le 13e arrondissement de Cotonou ne disposent pas d’un plan de gestion des déchets biomédicaux, traduisant ainsi leurs difficultés à gérer convenablement les déchets produits alors que le décret N°2002-484 du 15 novembre 2002,
Rapport de fin de formation réalisé par Angelo TOMEDE Page 34 portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin en son article 9 recommande la description du mode de traitement des déchets biomédicaux qui sont produits par les dites formations sanitaires.
3.2.2.2. Prise en main de la gestion des déchets biomédicaux par un agent d’hygiène
Tout comme 70% des formations sanitaires enquêtées ne disposant pas de plan de gestion des déchets biomédicaux, 70% d’entre eux ne disposent pas également d’un service d’hygiène, donc d’un agent d’hygiène pour veiller sur la bonne gestion des déchets biomédicaux. La disponibilité d’un plan de gestion des déchets biomédicaux dans une formation sanitaire est donc liée à la présence d’un service d’hygiène. A travers nos enquêtes nous avons remarqué la présence systématique de ce service dans les formations sanitaires publiques qui arrivent dans la mesure du possible à gérer leurs déchets. Au niveau des formations sanitaires privées, ce service est inexistant, ce qui est dans une certaine mesure à la base de la mauvaise gestion de leurs déchets biomédicaux.
3.2.2.3. Observance du principe de collecte séparative
A partir de nos enquêtes nous avons remarqué que 60% des formations sanitaires font la collecte séparative de leurs déchets produits en salle et au lieu d’entreposage, mais en réalité 30% seulement disposent des poubelles de couleurs adaptées à la collecte séparative des déchets conformément aux articles 15 et 18 du décret N°2002-484 du 15 novembre 2002, portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin. Donc la majorité des formations sanitaires enquêtées font une collecte séparative approximative de leurs déchets produits.