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Gestion des déchets biomédicaux dans l’arrondissement de Godomey :

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC)

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT (GEn)

OPTION: AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (APE)

RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE (LP)

Réalisé par : Cédric Abel SOUMAHO

Superviseur Maître de stage

Année académique : 2016-2017

10ème Promotion

M. Yves Joël ZOFFOUN

Chef Service Etudes Prospections Projets DCAM/BETHESDA Dr. Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU

Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue Maître de Conférences des Universités (C.A.M.E.S) Enseignante-Chercheure à l’EPAC/UAC

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DEDICACE

Je dédie le présent rapport à mes parents, Maximin SOUMAHO et Théodora ADANVEHINTO pour leur amour inconditionnel et pour le soutien qu’ils m’ont apporté durant tout mon cursus scolaire. Qu’ils trouvent à travers ce travail l’aboutissement des inestimables sacrifices consentis pour ma formation. Que Dieu vous protège et vous bénisse.

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REMERCIEMENTS

Nous souhaitons adresser nos remerciements les plus sincères aux personnes qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à l’élaboration de ce rapport ainsi qu’à la réussite de cette formidable année universitaire.

Je voudrais nommer :

 Professeur Jacques Boco ADJAKPA, Chef du Département de Génie de l’Environnement (GEn) pour sa disponibilité, ses conseils et les grands efforts qu’il a fait et continu de faire pour la promotion du département ;

 Professeur Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU, Environnementaliste Ecotoxicologue, Maître de Conférence des Universités/CAMES, Enseignante chercheur à l’EPAC pour sa disponibilité, ses conseils et pour avoir accepté diriger ce travail ;

 Dr GBEDO Victor, Gestionnaire environnemental, Expert en Gestion des Déchets et Evaluation environnementale, Directeur de DCAM/BETHESDA pour avoir accepté Co-superviser ce travail malgré ses multiples occupations ;

 Mr Yves Joël ZOFFOUN, mon maître de stage pour sa disponibilité et ses conseils pour la réussite de ce travail ;

 Tous les enseignants, chercheurs et techniciens de l’EPAC, en particuliers ceux du département de Génie de l’environnement pour leur rigueur scientifique ;

 Aux honorables membres du jury, qui malgré leurs multiples occupations, ont accepté d’apprécier ce travail ;

 Mr Ignace O. ATALE, Mr Marius I. AHONOUKOUN, Mr Francelin F. SOUMAHO et Mlle Esther F. SOUMAHO pour leur accompagnement et leur soutien tout au long de ma formation ;

 A tout le personnel de DCAM/BETHESDA pour leurs soutiens pendant mon stage académique;

 Mr Jean-Baptiste GNANCADJA, Mr Abdel-Aziz TIDJANI et Mr Gaël GBONSOU pour leurs soutiens tout au long de la rédaction de ce rapport de fin de formation ;

 Mlle Amandine A. CODJIA pour son soutien et sa confiance ;

 Tous les camarades étudiants de la 10ème promotion du département de «Génie de l’environnement» pour les trois années passées ensemble ;

 Tout le personnel de santé des centres de santé parcourus qui a contribué à l’élaboration de ce travail en répondant à nos différentes préoccupations.

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SOMMAIRE

DEDICACE ... i

REMERCIEMENTS ...ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... iv

LISTE DES TABLEAUX ... v

LISTE DES FIGURES ... v

LISTE DES PHOTOS ... v

RESUME ... vii

ABSTRACT ... viii

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE I : CONTEXTE DE L’ETUDE ... 2

CHAPITRE II: CADRE DE L’ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE ... 11

CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION ... 18

CONCLUSION ... 28

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 29

TABLE DES MATIERES ... x

ANNEXES ... xii

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement ; Atl-lit : Atlantique littorale ;

CAPED : Cercle d’Action pour la Promotion d’un Environnement Durable ; CDIP : Centre de Documentation d’Information ;

CPU : Collège Polytechnique Universitaire ; DBM : Déchet Biomédicaux ;

DCAM : Développement Communautaire et Assainissement du Milieu ;

DDCVDD : Direction Départementale du Cadre de Vie et du Développement Durable ; DDS : Direction Départementale de la Santé ;

DHAB : Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base ; DISS : Déchets Issus des Soins de Santé ;

DIT : Diplôme d’Ingénieur Travaux ; DSM : Déchet Solide Ménager ;

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi ;

FLASH : Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines ; FS : Formations Sanitaires ;

GEn : Génie de l’Environnement ;

INSAE : Institut Nationale de la Statistique et de l’Analyse Economique ; MS: Ministère de la Santé ;

OMS : Organisation Mondiale de la Santé ; ONG : Organisation Non Gouvernementale ; PDC : Programme de Développement Communal ; PGDBM : Plan de Gestion des Déchets Biomédicaux ;

PNUE : Programme des Nations Unies pour L'environnement ; RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat ; UAC : Université d’Abomey-Calavi ;

UNICEF : United Nations of International Children's Emergency Fund ; USAID : US Agency for International Development ;

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Centres de documentation et nature des informations recueillies ……….. ..16

Tableau II : Classification des FS selon les autorisations ………... 20

Tableau III : Caractérisation des DBM dans les FS ……… 20

Tableau IV : Répartition des FS selon la fréquence de vidange des DSM ………...….. 23

Tableau V : Classification des FS suivant la moyenne de patient par jour ……….... 24

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Carte de l’arrondissement de Godomey ………. 15

Figure 2 : Proportion des types de FS dans l’arrondissement de Godomey ……….... 19

Figure 3 : Répartition des FS dans l’arrondissement de Godomey ………... 19

Figure 4 : Disponibilité d’un plan de gestion ……….. 21

Figure 5 : Disponibilité d’un service d’hygiène ……….. 21

Figure 6 : Collecte séparative en salle et à l’entrepôt ………... 22

Figure 7 : Disponibilité de couleurs de poubelles requises en salle et à l’entrepôt ……... 22

Figure 8: Répartition des catégories de récipients utilisés ………... 23

Figure 9: Répartition des FS selon la connaissance de la quantité de DBM produite ………. 24

Figure 10: Répartition des FS selon le mode de traitement des DBM ……… 25

Figure 11: Connaissance des DBM par les acteurs impliqués dans leurs gestions ……...….. 25

Figure 12: Connaissance des textes de loi en vigueur au Benin sur la gestion des DBM ... 26

LISTE DES PHOTOS Photo 1 : boîte de sécurité pour les objets piquants, coupants, tranchants ………. xiii

Photo 2 : poubelle contenant les DSM ……… xiii

Photo 3 : cartons contenant des bouteilles de sérums déjà utilisées laissé au portail …… ... xiii

Photo 4 : bouteilles de sérums vide déversées dans la cour en plein air ……….... xiii

Photo 5 : sacs en plastique contenant des DBM et des DSM destinés à être enlevé par une ONG de pré-collecte ……….……… xiv

Photo 6 : quelques poubelles utilisées en salles de soins ……….…... xiv

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Photo 7 : DBM brulés pour être ensuite enfouis ……….. xiv Photo 8 : incinérateurs de type Montfort ……….. xv

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RESUME

Les déchets biomédicaux (DBM) constituent un problème sanitaire et environnemental.

La gestion défectueuse de ces DBM est une réalité au niveau des structures hospitalières du Bénin où des dysfonctionnements sont notés à toutes les étapes. Ainsi, pour mieux cerner la situation de la Commune d’Abomey-Calavi, une étude a été menée au niveau des formations sanitaires de l’arrondissement de Godomey aux fins d’analyser la gestion faite et proposer des approches de solutions. Un questionnaire soumis aux différents acteurs impliqués dans la gestion des DBM et un entretien avec ces acteurs, ont permis d’apprécier cette gestion des DBM et d’en ressortir ses faiblesses. L’arrondissement de Godomey compte 69 Formations Sanitaires (FS) publiques et privées selon nos recherches sur le terrain. Seul 40 parmi elles disposent d’accréditation formelle ou d’autorisation d’exercer. La grande majorité (83%) des FS recensées ne disposent ni d’un plan de gestion ni d’un service d’hygiène. Le tri des DBM à l’entrepôt était inadapté dans 80% des FS et l’utilisation du système de codage par couleur effective dans plus de 50% des services. Les déchets tranchants et piquants et ceux de sang étaient trouvés dans tous les services, à l’exception des déchets anatomiques. 39,13% des FS parcourues font recours à des techniques comme l’enfouissement, le brûlage à l’air libre, les décharges sauvages, etc. pour se débarrasser des DBM qu’elles génèrent. Des agents impliqués dans la gestion des DBM enquêtés, seulement 25% connaissent les risques liés à une mauvaise gestion de ces déchets dangereux tandis que 88% ignorent totalement la législation en matière de gestion des DBM au Benin. Pour une meilleure gestion des DBM à Godomey, l’autorité compétente doit mettre en place un plan de gestion, l’imposer à toutes les FS et veiller à son suivi. Elle doit aussi vulgariser les textes de loi en vigueur au Bénin en matière de gestion des DBM.

Mots clés : Gestion, déchets biomédicaux, formations sanitaires, Godomey, Bénin.

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ABSTRACT

Biomedical Waste (BW) is a health and environmental problem. The defective management of these BW is a reality in Benin hospital structures where dysfunctions are noted at all stages. Thus, in order to better understand the situation of Godomey municipality, a study was carried out in sanitary formations in order to analyse BW management and to propose approaches and solutions. Questionnaries and interview submitted to various actors involved BW management, allowed to appreciate and to highlight its weaknesses. Godomey municipality has 69 public and private sanitary formations (SF) according to our research. Only 40 among them have formal accreditation or authorisation to exercise. The vast majority (83%) of the identified SF do not have management plan or sanitation service. BW sorting at warehouse was inadequate in 80% of the SF and the effective color coding system in more than 50% of the services. Sharp and pungent waste and blood were found in all services, except anatomical waste. 39.13% of the SF travelled use techniques such as burial, open burning, wild landfills, etc. to get rid of the BW they generate. Only 25% of involved workers known risks associated to bad management of BW while 88% ignore completely BW legislation in Benin. For better management of DBM at Godomey municipality, competent authority must establish management plan, impose it in all SF and ensure its follow-up. It must publicize BW management laws in Republic of Benin.

Keys words: Management, biomedical waste, sanitary formation, Godomey, Benin.

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INTRODUCTION

La protection de l'environnement devient de plus en plus une préoccupation collective dans tous les domaines depuis l’éveil des consciences par la conférence internationale de Stockholm en 1972, sur les problèmes de l’environnement et puis la conférence mondiale sur l’environnement de Rio de Janeiro en 1992. Plusieurs défis sont donc à relever dans ces différents domaines pour une réduction de la pollution.

Le Bénin à l’instar des autres pays d’Afrique, vit une intense période d’urbanisation depuis l’indépendance. L’accroissement trop rapide de certaines de ces villes est à la base de divers préoccupations dans le rang des responsables tant au niveau du transport, de l’habitat, de l’adduction en eau que de l’assainissement du milieu notamment la gestion des déchets produits (NAHUM, 1998). Dans certains pays, les problèmes de santé seraient liés à une mauvaise gestion des déchets produits. Les déchets présentent des risques environnementaux et de santé publique à travers leurs traitements, leurs éliminations entrainant de ce fait, la propagation de maladies infectieuses et parasitaires (OLAWOLE, 2006). Parmi ces déchets produits, ceux biomédicaux présentent des risques non seulement pour l’homme mais pour l’environnement.

En raison de leur volume de plus en plus important, à cause de la multiplicité des hôpitaux publics et de cabinets de soins, l’importance des maladies émergentes (en particulier les infections à VIH) et les maladies ré-émergentes (fièvres jaunes, tuberculoses, fièvres typhoïdes, etc.) méritent qu’on leur accorde une attention particulière. C’est dans le souci de résoudre ce problème que le gouvernement béninois, conscient des risques liés à la mauvaise gestion des DBM, a pris un décret en la matière en 2002 ; le décret N°2002-484 portant gestion rationnelle des DBM en République du Bénin (PGDBM, 2006).

Cependant, malgré les actions mises en place par l’Etat béninois pour résoudre les problèmes de collecte et de traitement des DBM, il n’est pas rare de rencontrer dans plusieurs villes du Bénin des dépotoirs sauvages sur lesquels des DBM sont mélangés aux déchets solides ménagers (DCAM, 2006) et une pullulation de maladie infectieuse. Face à cette situation, il serait donc nécessaire de mener une étude approfondie sur ces DBM au Bénin car ils constituent un grand problème de santé publique et sont l’un des types de déchets qu’il importe de gérer avec précaution et dans l’art des règles et normes d’hygiène qu’impose le caractère dangereux qu’ils présentent.

C’est dans ce contexte précis que s’inscrit le présent travail dont le thème est : Gestion des déchets biomédicaux dans l’arrondissement de Godomey: état des lieux et approches de solutions.

En effet, l’arrondissement de Godomey (commune d’Abomey-Calavi) n’échappe pas aux problèmes des DBM mal traités. Par ailleurs, aucune étude de ce genre n’a été menée dans cet arrondissement dont il est important de préciser l’ampleur.

Le présent rapport est subdivisé en trois (03) chapitres. Le premier chapitre aborde le contexte de l’étude ; le second chapitre met l’accent sur la présentation du cadre de l’étude et l’approche méthodologique et le troisième chapitre présente les résultats des travaux et la discussion.

(11)

CHAPITRE I : CONTEXTE DE L’ETUDE

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1.1 CADRE THEORIQUE 1.1.1 Problématique

La gestion des DBM devient de plus en plus une préoccupation majeure tant au niveau des FS qu’au niveau communautaire. Ces déchets posent aujourd’hui de sérieux problèmes sanitaires, environnementaux et même socioculturels. La gestion inappropriée des DBM (collecte, maniement, stockage et destruction) constitue un risque non seulement pour le personnel de santé, les populations, mais aussi les agents chargés de la collecte des déchets solides provenant de ces milieux de soins.

Depuis les indépendances jusqu’à nos jours, la gestion des DBM n’est pas encore bien organisée au Bénin quoiqu’il ait ratifié la convention sur la gestion des déchets dangereux dont les DBM (DCAM, 2006). Le décret N° 2002-484 du 15 Novembre 2002 portant gestion rationnelle des DBM en République du Bénin a été élaboré pourtant dans le but de palier aux différents problèmes de gestion de ces déchets mais force est de constater aujourd’hui que les articles dudit décret restent loin d’être appliqués alors que les DBM au même titre que les déchets ménagers et autres connaissent une production sans cesse croissante et leurs dangers augmentent proportionnellement à la quantité produite (BILLAU, 2008).

Abomey-Calavi est l’une des principales communes du Bénin. Elle abrite une population de 656358 habitants (RGPH4, 2013) et compte neuf (09) arrondissements et soixante-dix (70) villages et quartiers de ville dont l’arrondissement de Godomey qui, ces dernières années a connu de nombreux changements dus aux mutations de plusieurs facteurs tels que l’urbanisation, l’exode rural. La situation actuelle de la gestion des DBM dans la commune d’Abomey-Calavi plus précisément dans l’arrondissement de Godomey est préoccupante à cause de la croissante rapide de la population qui crée de nouveaux besoins de soins notamment dans le domaine de la santé. A cet effet, il urge de se poser alors quelques questions :

- Comment sont gérés les DBM à Abomey-Calavi et à Godomey en particulier ?

- Le personnel de santé, ainsi que les autres acteurs impliqués dans l’élimination de ces déchets ont-ils connaissance des risques encourus?

- Les méthodes utilisées pour l’élimination de ces déchets sont-elles appropriées?

1.1.2 Objectifs de la recherche Objectif général

L’objectif général de cette étude est de contribuer à une gestion rationnelle des DBM dans la commune d’Abomey-Calavi plus précisément dans l’arrondissement de Godomey.

Objectifs spécifiques

 Recenser les formations sanitaires présentes dans l’arrondissement de Godomey ;

 Evaluer la gestion actuelle faite des DBM dans l’arrondissement de Godomey ;

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 Proposer des solutions pour une bonne gestion des DBM dans l’arrondissement de Godomey.

1.1.3 Hypothèses

 L’arrondissement de Godomey ne dispose pas d’une liste exhaustive des différentes FS qui y sont présentes ;

 Les FS de l’arrondissement de Godomey n’assurent pas la bonne gestion des DBM qu’elles génèrent ;

 Des actions durables de gestion des DBM dans l’arrondissement de Godomey sont proposées.

1.2 CLARIFICATIONS DES CONCEPTS

Environnement

Le mot « environnement » est une traduction du terme anglais « environment » qui signifie milieu de vie, cadre de vie. La loi n° 98-038 du 12 Février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin définit l’Environnement comme l’ « ensemble des éléments naturels et artificiels, ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres vivants et que ceux-ci peuvent modifier. »

Santé

En 1946 l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. En d’autres termes, être en bonne santé, c’est être capable d’optimiser son équilibre de vie en développant au maximum et harmonieusement toutes ces ressources.

Déchet

Selon l’article 66 de la Loi Cadre sur l’Environnement en République du Bénin, on entend par déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation, d’utilisation ou tout bien meuble abandonné ou destiné à l’abandon par son détenteur. »

Selon le dictionnaire Larousse Edition 2009, un déchet est une partie inutilisable d’une matière. C’est aussi un morceau qu’on rejette issu des activités de l’homme qui peut être à l’origine de la dégradation de l’environnement ou de la santé s’il n’est pas valorisé.

Déchets biomédicaux

Tous déchets d’origine biologique ou non, résultant des activités médicales ou paramédicales. Ils sont constitués des déchets liquides et/ou solides, à risque infectieux, provenant de produits de diagnostic, de traitement, de prévention ou de recherche en matière de santé. (PGDBM, 2006)

Déchet biomédical infectieux

Tout déchet biomédical d’origine biologique contenant un agent infectieux, pathogène pour l’homme ainsi que tout déchet non biologique contaminé par un tel agent.(Décret n° 2002-484 du 15 Novembre 2002)

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Déchet anatomique

Toute partie du corps, tissus présentant un danger de contamination. (Décret n° 2002-484 du 15 Novembre 2002)

Déchet anatomique infectieux

Tout déchet contenant du sang, des sécrétions ou des excrétions présentant un danger de contamination ou tout matériel jetable ayant été en contact avec le sang. (Décret n° 2002-484 du 15 Novembre 2002)

Déchets non anatomique infectieux

Ils sont constitués de l’ensemble des équipements ou du matériel mis au rebut, contaminés par du sang ou des déchets sanguins, d’autre fluides corporels ou des excréta provenant de patients infectés par des maladies transmissible dangereuses. Ils sont composés de :

 Sang ou autre liquide biologique provenant des soins d’un patient hospitalisé ;

 Matériel jetable provenant des soins chirurgicaux et obstétricaux d’un patient hospitalisé ;

 Matériel jetable qui a été mis en contact avec du sang ou tout autre liquide ;

 Et tout autre déchet provenant des soins médicaux, présentant un risque pour la santé.

(Décret n° 2002-484 du 15 Novembre 2002)

Gestion des déchets

La gestion des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter, recycler, valoriser ou éliminer les déchets, c’est-à-dire des opérations de prévention, de pré-collecte, de collecte et de transport et toute autre opération de tri, de traitement, jusqu’au stockage (Dictionnaire Environnement, 2010).

1.3 REVUE DE LITTERATURE

La revue de littérature permet en générale au chercheur de voir ce qui a été déjà fait dans son domaine et de voir aussi ce qui n’a pas été fait afin de mieux conduire sa recherche et d’apporter de nouveaux éléments à la science, à un pays ou à une communauté. La revue de littérature a conduit à la recherche des données dans les centres de documentation tels que le Centre de Documentation d’Information et de Publication (CDIP/DCAM) ; Développement Communautaire et Assainissement du Milieu (DCAM) -Bethesda, la bibliothèque de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) et sur internet. En ce qui nous concerne, elle nous a permis de prendre connaissance des études et réflexions déjà menées dans notre pays en matière de gestion des DBM et aussi d’adopter une bonne approche méthodologique afin d’apporter de nouveaux éléments sur la gestion des DBM au Bénin en générale et dans l’Arrondissement de Godomey en particulier. Les types d’informations recueillies portent aussi bien sur les généralités sur les déchets, en particulier les DBM que sur le sujet spécifique de la gestion des DBM.

Ainsi, DCAM-Bethesda (2006) dans un rapport intitulé : « Plan de gestion des déchets dans les centres urbains dans la Commune d’Abomey-Calavi » a analysé le système de gestion des déchets urbains et comme particularité, a notifié que sur de nombreux dépotoirs sauvages

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identifiés, on a une présence remarquable de DBM mélangés aux déchets solides ménagers.

Selon l’auteur, cette situation témoigne du manque d’engagement à Ab-Calavi des acteurs de la santé à gérer ces DBM.

TIDJANI (2016) dans son rapport de fin de formation pour l’obtention de la licence professionnelle intitulé « Gestion des déchets biomédicaux dans l’arrondissement d’Abomey- Calavi : état des lieux et perspectives » relève quelques insuffisances des acteurs de la santé de l’arrondissement d’Ab-Calavi à prendre le problème de la gestion des DBM à cœur et d’en faire une priorité. L’auteur fait un état des lieux et propose des actions pour une meilleure gestion des DBM dans ledit arrondissement.

Par ailleurs, DCAM-Bethesda (2006) dans sa revue intitulée « Expérience de DCAM en matière de gestion des déchets biomédicaux dans la municipalité de Cotonou » a fait ressorti les problèmes liés à la gestion des DBM à Cotonou et aussi propose des actions pour résoudre ces problèmes. Pour l’auteur, le réel problème se trouve au niveau du financement afin de mettre en place un système digne du nom pour la gestion des DBM produits.

Enfin, NAHUM (1998) dans son mémoire de fin de formation pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur des Travaux (DIT) portant sur la « Gestion actuelle des déchets biomédicaux dans la ville de Cotonou : solution efficiente pour une gestion et l’élimination des aiguilles et des lames » révèle qu’à Cotonou, les FS privées produisaient à elles seules, plus de 146,73 tonnes de DBM par an. Mais 18 ans plus tard qu’elle pourrait être la quantité réelle de ces DBM produits par ces FS? Quelle gestion en est-il fait ? C’est dans le but de mieux cerner les problèmes de gestion des DBM au Bénin que la présente étude fût instituée.

1.4 LES TEXTES DE LOIS AU BENIN

1.4.1 Cadre Juridique de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin

Il existe plusieurs accords ou principes internationaux et législations nationales pour la prise en compte d’une bonne gestion des DBM. Les accords et principes internationaux énoncent pour la plupart les éléments fondamentaux relatifs à la santé publique, à la protection de l’environnement, et à la gestion sécuritaire des déchets dangereux tandis que les législations nationales fondées sur les bases même de ces accords ou principes constituent les fondements auxquels on doit se référer pour améliorer les pratiques de traitement des déchets dans un pays.

Accord ou principes internationaux

 Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination (1992). La convention de Bâle a pour objectif principaux de réduire au minimum la production des déchets dangereux, de traiter ces déchets aussi près que possible du lieu de production et de réduire les mouvements de déchets dangereux. Elle stipule que le seul passage transfrontalier de déchet dangereux qui soit légitime est l’exportation de déchets depuis un pays qui manque d’infrastructure et d’élimination sure et d’expertise vers un pays qui en dispose ;

 convention de Bamako (1991).Traité signé par douze (12) nations africaines qui interdit l’importation en Afrique de tout déchet dangereux ;

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 convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (2004). Cette convention vise à la réduction de la production et de l’utilisation des polluants organiques persistants (POP), ainsi qu’à l’élimination des émissions involontaires de POP comme les dioxines et les furanes ;

 principes du pollueur-payeur. Tout producteur de déchet est responsable légalement et financièrement de l’élimination de ces déchets en toute sécurité pour les personnes et l’environnement (même si certaines tâches sont sous- traitées) ;

 principe de précaution. Quand le risque est incertain il doit être considérée comme significatif, et des mesures de protection doivent être prises en conséquence ;

 principe de proximité. Le traitement et l’élimination des déchets dangereux doivent se faire le plus près possibles de leur lieu de production.

Législations nationales au Bénin

 Le décret n°2002-484 du 15 novembre 2002 portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin ;

 la loi N°87-015 du 21/09/1987 portant Code d’hygiène publique (et son décret d’application n°97-616 du 18/12/1997) impose l’incinération des déchets de toutes natures issus des hôpitaux et formations sanitaires. Par ailleurs, cette même loi interdit de déposer des immondices ou détritus sur les places publiques, de mélanger des produits toxiques ou pharmaceutiques aux ordures ménagères et surtout d’incinérer les déchets combustibles en pleine ville et en plein air ;

 le décret n°96-115 du 2/04/1996 portant création de la Police Environnementale, qui doit veiller, entre autres, à l’application des dispositions relatives à la répression des infractions contenues dans le Code d’hygiène publique et dans les textes régissant l’aménagement rural et urbain ;

 la Loi-Cadre sur l’Environnement dont les dispositions pouvant se rapporter aux déchets biomédicaux concernent (i) l’interdiction de déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects de toutes natures pouvant provoquer ou accroître la pollution des eaux, (ii) le traitement et l’élimination adéquate des déchets, (iii) l’interdiction de déposer des déchets dans un endroit autre qu’un lieu d’élimination, d’entreposage ou une usine de traitement des déchets, (iv) la fourniture aux autorités de la composition des déchets dangereux produits par les établissements, (v) la lutte contre la pollution de l’environnement par les établissements et (vi) les études d’impacts pour les sites d’exploitation des déchets et pour les établissements présentant des dangers pour la salubrité publique ;

 le décret n°2001-110 du 4/4/01 fixant les normes de qualité de l’air, le décret n°2001- 109 du 4/4/01 fixant les normes de qualité des eaux résiduaires et le décret n°2001-094 du 20/2/01 fixant les normes de qualité de l’eau potable en République du Bénin.

Le décret sur la gestion des DBM traite (i) de la définition, la classification et la typologie des DBM ; (ii) des dispositions générales, notamment en termes de responsabilité (tout producteur de DBM est tenu d’en assurer l’élimination), de collecte séparative (tri), d’autorisation de gestion délivrée par le MS pour les ONG et sociétés privés, d’information et de formation sur les risques d’infection, sur l’obligation d’incinérer les DBM selon les normes environnementales du pays, de l’interdiction du brûlage à l’air libre et de l’enfouissement, des

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lieux, durée et conditions d’entreposage des DBM, de la différentiation des récipients de collecte (par la couleur), (iii) des autorisations d’ouvertures d’établissements producteurs de DBM et d’entreprises de gestion des DBM, de la nécessité de disposer d’un plan de gestion des DBM pour tout cabinet médical ou exercice médical privé et de la nécessité de réaliser une étude d’impact environnemental pour tout lieu de traitement ou d’entreposage de DBM. Ce texte sert de cadre de référence pour une gestion rationnelle et écologiquement durable des DBM au Bénin.

Toutefois, il ne prend pas suffisamment en compte la gestion des déchets biomédicaux liquides et des verreries contaminées. Le décret nécessite également des arrêtés d’application et des guides techniques de gestion des DBM. (PGDBM, 2006)

1.4.2 Cadre institutionnel de la gestion des déchets biomédicaux au Bénin

La gestion des DBM interpelle plusieurs catégories d’acteurs et de partenaires potentiels dont les rôles et les modes d’implication ont des impacts variées sur la gestion au plan environnemental et sanitaire. Les plus concernés sont :

La police environnementale (relevant du Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable)

Ce Ministère a pour mission de définir la politique nationale en matière de prévention des pollutions et risques environnementaux, d’amélioration du cadre de vie, d’urbanisme, d’assainissement, d’aménagement du territoire, de cartographie et télédétection. Il est entre autre chargé de : réglementer la production de déchets, notamment par la fixation d’objets quantitatifs ou par toutes dispositions visant à favoriser l’utilisation des déchets comme matière première d’un processus de consommation déterminé ; favoriser la valorisation interne des déchets solides par les entreprises qui les produisent ; promouvoir des techniques appropriées en vue de l’élimination des substances dangereuses contenues dans les déchets destinés à la valorisation. Il intervient dans ce cadre par le biais de trois (03) structures majeures à savoir :

Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE)

Créée par décret 95-47 du 20 février 1995 pour servir d’institution d’appui à la politique nationale en matière de protection de l’environnement, l’ABE est chargée de la mise en œuvre de la politique nationale en matière environnement définie par le gouvernement dans le cadre du plan général de développement. Elle veille à l’intégration de l’environnement dans les programmes, les plans et les projets en vue d’un développement durable au Bénin. De plus, elle assure, par avis technique, l’autorisation de réalisation de tout projet devant faire l’objet d’une étude d’impact environnemental par la délivrance d’un certificat de conformité environnementale. (GBEDO, 2010)

Direction Générale de l’Environnement (DGE)

Elle définit la politique, les normes et les stratégies de gestion des déchets et leurs réglementations à travers la loi cadre et les décrets d’application et veille au respect des lois et prescriptions en matière de protection de l’environnement au Bénin. (GBEDO, 2010)

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 Fonds National pour l’Environnement (FNE)

Il a pour mission de collecter les taxes vertes et de financer les projets environnementaux. Au niveau déconcentré, il intervient à travers les Directions Départementales duCadre de Vie et du Développement Durable (DDCVDD). La DDCVDD représente le ministère et assure le relais de sa mission environnementale dans les départements et commune du territoire national. Elle gère la police environnementale (créée par décret n° 96- 115 du 02 avril 1996 et modifié par le décret n° 2001-096 du 20 février 2001) chargée de faire respecter les prescriptions en matière environnementale. Leurs missions dans la gestion des déchets de la ville sont les suivantes:

- Intervenir dans les domaines d’aide au financement de la filière par le recouvrement des impôts ;

- Participer à l’application des sanctions contre l’incivisme et les pratiques illégales de détention, enfouissement et traitement de déchets par les populations ou les structures de collecte ;

- Sensibiliser les populations sur les risques que représentent les déchets et sur la législation en vigueur dans le traitement des déchets ;

- Assurer la sécurité autour des décharges et le contrôle des dépotoirs sauvages ;

- Contrôler la légalité environnementale et réglementaire des opérations de transport, de traitement, de valorisation et de récupération des déchets sur les décharges. (GBEDO, 2010)

La police sanitaire (relevant du Ministère de la Santé)

Ce ministère a pour but de concevoir, d’appliquer et de contrôler la politique nationale de santé publique. A travers la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base (DHAB), ses services départementaux et de la police sanitaire, il veille au respect et à l’application du code de l’hygiène publique et de son décret d’application. Les polices sanitaires et environnementales par le biais de leurs agents, opèrent des contrôles inopinés dans les formations sanitaires pour s’assurer du respect des diverses normes en matière de protection de l’Environnement avec l’appui de l’ABE conformément à l’article 5 du décret n°2005-759 du 08 décembre 2005.

Les FS (hôpitaux, centres de santé, postes de santé)

Les FS sont les principales sources de production de DBM qu’elles ont l’obligation de gérer rationnellement selon le principe « pollueur-payeur ». Les visites effectuées dans les hôpitaux et centres de santé ont permis de constater que le personnel soignant est très peu investi dans la gestion quotidienne des DBM, comparé à leurs activités quotidiennes de soins. Le personnel qui s’occupe de la gestion des DBM est le plus souvent constitué de garçons et filles de salles.

Cependant le secteur privé, notamment des Groupement d’Intérêt Economique, se voie de plus en plus confier cette tâche de collecte, nettoiement et évacuation des déchets. Même si des initiatives louables existent, très peu de FS disposent de guide ou référentiel technique permettant au personnel de gérer rationnellement les déchets ou d’avoir des comportements sûrs. Et le plus souvent, le personnel n’est pas toujours bien protégé contre les risques d’infection.

(19)

Les collectivités locales

La loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin prescrit à son article 93 que «la commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets solides autre que les déchets industriels». A travers leurs Directions ou Services Techniques, les mairies coordonnent le système de gestion des déchets en conformité avec la politique nationale d'assainissement et établissent le budget de fonctionnement de la filière en tenant compte de chaque segment de celle-ci. (GBEDO, 2010)

Aussi, elles assurent la gestion des décharges municipales qui sont aussi utilisés pour recevoir tous les types de déchets dont les DBM. Au plan réglementaire, les mairies ne doivent pas gérer les DBM qui ne sont pas des ordures ménagères.

Toutefois, dans la pratique, le rejet des DBM dans les décharges publiques constitue un réel motif pour prendre une part active dans le cadre de la gestion des DBM.

Les privés et ONG

Ils exécutent la collecte des DBM dans les FS abonnées et les transportent aux points de regroupement contre une redevance mensuelle payée par les bénéficiaires de leur service. Mais malgré leur bonne volonté, ces sociétés privées et ONG n’ont pas toutes les capacités techniques et matérielles requises pour pouvoir intervenir efficacement dans la gestion des DBM.

Les partenaires au développement

La plupart des partenaires au développement interviennent dans le domaine de la santé (OMS ; PNUE ; USAID ; UNICEF ; Banque mondiale ; etc.). Si l’importance des enjeux liés à la gestion DBM est unanimement reconnue, très peu de programmes spécifiques à la gestion des DBM sont menés.

(20)

CHAPITRE II: CADRE DE L’ETUDE ET

APPROCHE METHODOLOGIQUE

(21)

2.1 PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL

DCAM-BETHESDA situé à Minonkpon lot 1110 parcelles E et F dans le 8ème arrondissement de Cotonou, est l’un des trois départements de l’ONG BETHESDA créé en 1990. Structure d’utilité publique depuis 2008, BETHESDA est une organisation confessionnelle à but non lucratif visant le bien-être mental, physique, social et spirituel de l’Homme à travers des activités de santé et de développement communautaire. DCAM- BETHESDA a pour mission d’initier des actions préventives de protection de l’environnement et des actions de développement local.

2.1.1 Historique

En prenant en compte l’impact de la pauvreté sur la santé des populations et la diminution sensible du budget accordé au secteur par le gouvernement, une trentaine de différentes dénominations chrétiennes regroupées au sein du Conseil Interconfessionnel Protestant du Bénin a créé en novembre 1987 une Commission santé (CS) chargée d’étudier la question et de mettre en œuvre une politique sanitaire. Ainsi, en février 1990 a vu le jour le Centre de Santé BETHESDA à Sainte Rita qui reçoit environ soixante-dix mille (70.000) patients chaque année.

Une évaluation des activités du Centre de Santé BETHESDA en mai 1993 a révélé qu’en dépit de la qualité des soins, un grand nombre de patients revient souvent avec les mêmes affections telles que le paludisme, les gastro-entérites, etc. L’analyse de cette situation montre que les individus éprouvent de réelles difficultés pour se prendre en charge sur le plan de la nutrition, de l’hygiène du milieu, etc. Dès cet instant, le souci de BETHESDA étant de contribuer au bien-être physique et mental de l’homme, il est apparu nécessaire de créer un service pour aborder tous les aspects de la question. Ainsi, a vu le jour en juillet 1993, DCAM qui dans son développement actuel a été érigé en une direction autonome dont les actions restent complémentaires de celles du centre de santé BETHESDA. (Organigramme, confère annexe 1) 2.1.2 Domaines d’expertise et actions menées

A travers la mise en œuvre des programmes et projets, DCAM a développé des compétences avérées dans les domaines ci-après :

 La gestion des déchets et évaluation environnementale (Gestion et valorisation des Déchets Solides Ménagers (DSM), des DBM, élaboration des Programmes de Développement Communal, pollution atmosphérique, changement climatique…)

 La gestion intégrée des ressources en eau (Accès à l’eau potable, traitement des eaux usées…) ;

 La décentralisation et le développement local (Plan de développement communal, mobilisation sociale, gouvernance locale, habitat…) ;

 Le développement organisationnel et la gestion des projets (Elaboration et gestion des projets, suivis d’impact, diagnostic, évaluation et appui institutionnel, audit financier et organisationnel, renforcement de capacité…) ;

 L’information, l’éducation et la communication (Animation de groupes sociaux, formation, sensibilisation, documentation, publication, plan de communication…)

 Le crédit eau et assainissement (Expérimentation dans le domaine de l’adduction d’eau potable et assainissement…) ;

 La gestion des DSM (Enlèvement des déchets recyclables, enlèvement des déchets ultimes vers la décharge finale, tri des déchets…).

(22)

Après une vingtaine d’années dans le domaine de l’assainissement et de la protection de l’environnement, l’ONG DCAM-BETHESDA a eu plusieurs expériences dont on peut citer :

 La mise en place d’un système de gestion des DBM ;

 La mise en place de structures de pré-collecte des DSM dans le 8ème arrondissement et dans d’autres quartiers de la ville de Cotonou depuis 1993 en accompagnement des activités du centre de santé BATHESDA, ce qui a conduit à la floraison de structures de pré-collecte de DSM à Cotonou ;

 La mise en place d’un système complet de gestion des DSM à Kandi, Parakou, Porto- Novo et Comé ;

 La réalisation d’un programme technique d’aménagement de la décharge des DSM de Dowa à Porto-Novo ;

 La participation à la réalisation de l’étude de référence sur la gestion des DSM à Lokossa ;

 L’expérimentation depuis 2002 de la transformation des déchets plastiques en gaines électriques ;

 La mise en œuvre du Projet d’Appui à la Valorisation des Déchets à la Décentralisation;

 La mise en œuvre depuis 2002 d’un programme de séparation des déchets à la source dans le 8ème arrondissement de Cotonou ;

 L’élaboration des plans de développement des cinq localités dans le cadre du Projet de Gestion Urbaine Décentralisée ;

 L’élaboration et la mise en œuvre du plan de développement de la commune d’Athiémé ;

 La participation à l’élaboration des plans de développement des communes de Kandi, de Banikoara et de Grand-popo.

2.2 PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE 2.2.1 Situation géographique

La Commune d'Abomey-Calavi compte neuf (09) arrondissements au nombre desquels Godomey, dirigé par un chef d'arrondissement. L'arrondissement de Godomey est limité au Nord par les arrondissements de Calavi, de Togba, de Ouèdo et de Hêvié, au Sud par l'océan Atlantique, à l'Est par la Commune de Cotonou et le lac Nokoué et à l'Ouest par la Commune de Ouidah. Les coordonnées géographiques sont 6°22'60" N et 2°21'0" E en DMS (degrés, minutes, secondes) ou 6.38333 et 2.35 (en degrés décimaux). Godomey est composé de neuf (09) quartiers à savoir : Cococodji, Cocotomey, Dèkoungbé, N'Ghèho, Houalacomey, Salamey, Togbin, Togoudo, Ylomahouto. La connaissance du milieu physique implique de porter un regard sur le milieu humain, ainsi que sur les activités économiques qui s'y mènent. (Fonds topographique, IGN, 1992 et dernier découpage territorial).

2.2.2 Caractéristiques physiques et climatiques

Climat

Le climat est de type subéquatorial marqué par deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches réparties approximativement de la façon suivante :

- Une grande saison des pluies de mi-mars à mi-juillet ; - Une petite saison sèche mi-août à mi-septembre ;

- Une petite saison des pluies de mi-septembre à mi-décembre ; - Une grande saison sèche de mi-décembre à mi-mars.

(23)

La pluviométrie de la localité est de 1200 mm et se décompose comme suit : - 700 à 800 mm pour la grande saison ;

- 400 à 500 mm pour la petite saison. (PDC Abomey-Calavi, 2012-2016)

Relief

A Godomey, le relief est peu accidenté. Les principaux traits caractéristiques sont : une bande sablonneuse avec des cordons littoraux, un plateau de terre de barre et des dépressions. (PDC Abomey-Calavi, 2012-2016)

Sol

La plus grande partie du territoire de l’arrondissement de Godomey est occupée par des sols ferrugineux tropicaux et des sols sablonneux. Les sols hydromorphes très inondables n'occupent qu'une petite partie au nord du territoire. (PDC Abomey-Calavi, 2012-2016)

Hydrographie

Le réseau hydrographique est constitué essentiellement de deux plans d'eau que sont le lac

`'Nokoué'' et la lagune côtière (lagune de Togbin). Par ailleurs, la commune dispose d'une façade maritime juxtaposée à la lagune côtière, des marais, des ruisseaux dont la lagune de djonou et des marécages. (PDC Abomey-Calavi, 2012-2016)

Végétation

Le couvert végétal de l’arrondissement varie selon les zones traversées. Ainsi, on y rencontre la mangrove à palétuviers et les cocoterais dans la zone côtière, une savane dégradée sur le plateau, des cultures maraîchères le long des marais et un groupement herbeux dans les marécages. (PDC Abomey-Calavi, 2012-2016)

2.2.3 Caractéristiques socio-économique

La population de l’arrondissement est estimée à environ 253262 habitants d’après le Recensement Général de la Population et des Habitats (RGPH4, 2013). Les groupes socioculturels en présence sont : les Aïzo, les Fon, les Toffin, les Yoruba, les Nagots, les Goun et autres. La diversité culturelle de Godomey est marquée par une population qui évolue et qui est mobile. Par ailleurs, en ce qui concerne les religions pratiquées, il y a les religions traditionnelles et les religions dites «révélées». Ces religions révélées sont le christianisme et l'islam. Dans leur quotidien, les habitants de Godomey exercent plusieurs activités économiques se rapportant essentiellement au petit commerce, mais également à d’autres activités telles que l’agriculture de subsistance, le petit artisanat et l’élevage. L’arrondissement de Godomey dispose de plusieurs marchés principaux et d’autres petits marchés qui s’animent périodiquement. Parmi les habitants, il y a aussi des fonctionnaires du secteur publique et privé et ceux qui travaillent simplement à leur propre compte.

(24)

Figure 1 : Carte de l’arrondissement de Godomey Source : Mairie d’Abomey-Calavi (2017)

2.3 APPROCHE METHODOLOGIQUE 2.3.1 Matériels

Comme matériel de travail utilisé, nous pouvons citer entre autres:

 Un appareil photo numérique pour la capture des images dans les FS et autres lieux de traitement des DBM ;

 Des fiches d’enquêtes élaborées comportant des questionnaires spécifiques à cette étude afin de collecter des informations auprès des FS sur les DBM ;

 Un guide d’entretien ;

 Un stylo ;

(25)

 Un bloc-notes pour recueillir sur le terrain les informations pertinentes ;

 Un ordinateur pour la saisie et le traitement des informations recueillies.

2.3.2 Méthode de travail

Notre étude s’est déroulée suivant trois différentes étapes à savoir : a. La recherche documentaire

Elle permet de faire le point des connaissances sur les problèmes en résolution en termes de solutions déjà apportées et de données particulières. Dans le cas de cette étude, elle nous a permis de faire le point des acquis sur la gestion des DBM au Benin et aussi d’adopter une bonne approche méthodologique afin d’apporter de nouveaux éléments à la gestion des DBM dans l’Arrondissement de Godomey en particulier. Des données ont été collectées dans les différents ouvrages disponibles dans les bibliothèques et sur internet. Des moteurs de recherches et outils tels que Googlescholar et bing ont été utilisés.

Le tableau I présente les différents centres de documentation parcourus, la nature des documents consultés et les informations recueillies.

Tableau I : Centres de documentation et nature des informations recueillies

Centres de documentation Nature des documents Types d’informations

DCAM/CDIP

Mémoire de master, rapport de licence, décret et livres

Information sur les DBM

Centre de documentation EPAC/UAC

Rapports de licence Informations sur les DBM

INSAE

Rapports d’étude Données démographiques et informations sur le milieu d’étude

Ministère de la Santé Livres ; fiches d’autorisations Information sur les DBM

b. La collecte des données sur le terrain

Elle a consisté à aller sur le terrain notamment à parcourir les 2/3 des 69 FS (hôpitaux, centres de santé, cabinets de soins, laboratoires d’analyses biomédicales) choisies de façon aléatoire dans tous les neuf (09) différents quartiers que compte l’arrondissement de Godomey (Cocotomey, Salamey, Togoudo, Cococodji, Houalacomey, etc.) afin de collecter des données quantitatives et qualitatives qui font l’objet de l’étude. Cette collecte des données s’est faite à l’aide d’une fiche d’enquête préalablement établie et d’un guide d’entretien.

Ici, le milieu d’étude a été essentiellement des FS qui ont été choisies après un échantillonnage aléatoire pour l’étude. La population d’étude a regroupé les différents acteurs

(26)

qui interviennent dans la gestion des DBM, de la production de ces déchets jusqu’à leur lieu d’élimination. Ce sont : les coordonnateurs, les agents de santé (médecin, sage-femme, infirmier), les agents d’hygiènes, les structures de collecte des DBM.

c. Le traitement et l’analyse des données

Les informations recueillies sur le terrain ont été traitées et dépouillées à l’aide des fiches de dépouillement de façon manuelle. Le traitement de ces informations dans le but d’élaborer les tableaux, les graphes et garantir la fiabilité des résultats s’est fait avec des logiciels comme Excel et Word.

(27)

CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION

(28)

3.1 RESULTATS

3.1.1 Données relatives au recensement des FS

Au cours de l’enquête, 69 établissements sanitaires ont été recensés dans l’arrondissement de Godomey. La répartition par catégorie de centre se présente comme suit :

Figure 2 : Proportion des types de FS dans l’arrondissement de Godomey

D’après la figure 2, seul 6% des FS présentes à Godomey sont publiques ; soit exactement 4 sur les 69 qui y sont recensées ; les 65 autres sont des centres de santé privés.

La répartition de ces FS dans les différents quartiers de Godomey se présente comme suit :

Figure 3 : Répartition des FS dans l’arrondissement de Godomey

En ce qui concerne la répartition des FS, il s’avère que le nombre de FS à Togoudo et à Cococodji est largement supérieur à celui des autres quartiers ; soit environ 63% des FS implantées.

6%

94%

Publique Privée

0 5 10 15 20 25

nombre de FS

(29)

Tableau II: Classification des FS selon les autorisations

Type d’autorisation Nombre de FS

Autorisation du ministère de la santé 14

Accréditation d’ONG 26

Néant 29

TOTAL 69

(Source: Enquête de terrain, août 2017)

Du tableau II, nous retenons que la majorité des FS exerce sans autorisation ni accréditation ; soit 29 sur les 69 qui sont implantées à Godomey.

3.1.2 Gestion des DBM par les FS

Pour maîtriser les contours et les acteurs impliqués dans la gestion des DBM dans l’arrondissement de Godomey, nous avons parcouru 46 des 69 FS recensées en y menant des entretiens bien structurés. Voici les résultats issus des enquêtes :

Composition des DBM dans les FS

L’enquête menée dans les différentes FS ciblées à Godomey, a révélé que la composition des DBM est; quasiment la même au niveau des structures sanitaires. Les éléments couramment rencontrés sont:

- des seringues, des aiguilles, des flacons d’ampoules injectables ;

- des matières plastiques (gants, pochettes à sang, pochettes à urine, tubes, etc.) ; - de cotons, de compresses, d’emballages vides de seringues déjà utilisées.

Cette étude a catégorisé les déchets selon la composition indiquée dans le tableau ci-dessous.

Tableau III : Caractérisation des DBM dans les FS

Typologie Pourcentage (%)

Déchets pointus ou tranchants 49

Déchets toxiques 3

Restes anatomiques 0

Objets de pansement 48

TOTAL 100

(Source: Enquête de terrain, août 2017)

(30)

Plan de gestion des DBM dans les FS

Figure 4 : Disponibilité d’un plan de gestion

Selon l’enquête menée auprès des 46 FS ciblées, on remarque que la grande majorité (83%) ne dispose pas d’un plan de gestion des DBM.

Gestion des DBM dans les FS par un service d’hygiène

Figure 5 : Disponibilité d’un service d’hygiène

En ce qui concerne la disponibilité d’un service d’hygiène, il s’avère que seulement 8 des 46 FS enquêtées disposent d’un agent d’hygiène chargé de la gestion des DBM ; soit une très petite proportion de FS.

17%

83%

Oui Non

8

38

Oui Non

(31)

Principe de collecte séparative

Figure 6 : Collecte séparative en salle et à l’entrepôt

L’histogramme de la figure 6 indique que toutes les FS parcourues font la collecte séparative en salle de soins mais seul 20% d’elles veillent à la séparation des DBM à l’entrepôt ; soit exactement 4 FS sur les 46 enquêtées.

Figure 7 : Disponibilité de couleurs de poubelles requises en salle et à l’entrepôt La présente illustration, montre que ce soit en salle ou à l’entrepôt, très peu de FS dispose de poubelles de couleurs requises. Principalement, au niveau des entrepôts, remarquons que ce

46

4 0

42

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

En salle A l'entrepôt

Nombre de FS

Oui Non

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

En salle A l'entrepot

Nombre de FS

Oui Non Linéaire (Non)

(32)

Type de poubelle utilisée pour la collecte des DBM dans les FS

Figure 8: Répartition des catégories de récipients utilisés

Le diagramme de la figure 8 montre que pour l’ensemble des 46 FS parcourues, 38 utilisent des récipients en plastique et métallique pour la collecte des DBM tandis que les 18 restantes, utilisent des moyens de collecte qui pourraient être une importante source de contagion.

Durée d’entreposage

Tableau IV : Répartition des FS selon la fréquence de vidange des DSM

Fréquence de vidange Nombre de FS

48 heures 10

1 semaine 22

Plus d’une semaine 14

TOTAL 46

(Source: Enquête de terrain, août 2017)

Sur le tableau IV, on peut constater que plus du 2/3 des FS ciblées attendent une semaine voir plus pour évacuer de leurs entrepôts, les DBM générés.

3 FS; 7%

8 FS; 17%

30 FS 65%

5 FS; 11%

Carton

Sacs en plastique Sceau plastique Récipient metallique

(33)

Connaissance de la quantité de DBM produite par mois

Figure 9: Répartition des FS selon la connaissance de la quantité de DBM produite La figure 9 révèle que seule une infirme partie ; soit 5% environ des FS enquêtées, ont connaissance de la quantité de DBM qu’elles génèrent par mois. Les 95% restante l’ignore totalement.

Nombre de patient par jour

Tableau V : Classification des FS suivant la moyenne de patient par jour Nombre de patient en moyenne/jour Nombre de FS

]0 ; 5] 23

]6 ; 10] 7

]10 ; 15] 3

]15 ; 20] 9

]20 ; 25] 4

TOTAL 46

(Source: Enquête de terrain, août 2017)

Du tableau 5, on retient qu’en moyenne, la majorité des FS parcourues reçoivent au plus 10 patients par jour. Les interventions médicales ne sont pas intenses.

95,65217391 4,347826087

Oui Non

(34)

Mode de traitement des DBM dans les FS

Figure 10: Répartition des FS selon le mode de traitement des DBM

Les résultats issus de l’enquête relèvent que jusqu’à présent il existe des FS qui ne traitent pas convenablement les DBM issus de leurs différentes activités. Soit exactement 18 FS sur les 46 ciblées à ne pas avoir un mode de traitement adéquat des DBM.

Connaissance de la notion de DBM par le personnel impliqué dans sa gestion

Figure 11: Connaissance des DBM par les acteurs impliqués dans leurs gestions Cet histogramme montre que la majorité des personnes enquêtées (92%) ont connaissance des DBM ; mais seul 25% de ceux-là savent les risques auxquels ils sont exposés en cas de

mauvaise manipulation.

19

1 7

2 10

7

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

effectif de FS

Abonnement ONG spécialisée Enfouissement

Brûlage

Incinération

Décharge sauvage

Abonnement ONG non spécialisée

92

8 25

75

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Connaissance des DBM Connaisssance des risques

% d'acteurs

Oui Non

(35)

Connaissance des textes de loi en vigueur au Benin en matière de gestion des DBM

Figure 12: Connaissance des textes de loi en vigueur au Benin en matière de gestion des DBM

Selon l’enquête menée auprès des 46 FS ciblées, on remarque que seuls 12% du personnel impliqué dans la gestion des DBM ont une connaissance partielle des textes de loi en vigueur au Benin sur les DBM. Les 88% restantes l’ignorent complètement.

3.2 DISCUSSION

Les discussions et analyses portent sur la gestion faite des DBM issus des activités de soins des différentes FS dans l’arrondissement de Godomey.

Majoritairement dominé par le privé, l’Arrondissement de Godomey ne présente que 4 FS publiques. Malheureusement, des 69 recensées, seulement 40 ont droit d’exercer. Les 29 restantes n’ont ni autorisation du ministère de la santé ni quelconque accréditation. Ces observations se rapprochent de celles faites par Angelo TOMEDE (2014) ; Aïtcha YACOUBOU (2015) et Abdel-Aziz TIDJANI (2016) respectivement dans le 13ème Arrondissement de Cotonou ; la zone sanitaire de Tchaourou et l’arrondissement d’Abomey- Calavi.

De nos résultats, il ressort que la majorité des FS de Godomey ne dispose ni d’un plan de gestion ni d’un service d’hygiène pour la gestion des DBM produits. Les DBM sont gérés par les agents d’entretien, les aides-soignants ou les infirmiers faute de moyens financiers et/ou d’ignorance des impacts d’une mauvaise gestion des déchets sur l’environnement et sur la population riveraine. Ce même constat a été fait par Abdel-Aziz TIDJANI en 2016 auprès de certaines FS dans l’arrondissement d’Abomey-Calavi lors de son étude sur la gestion des DBM dans ledit arrondissement.

12%

88%

Oui Non

(36)

Aussi, notons qu’à l’entrepôt, le principe de collecte séparative n’est pas respecté dans toutes les FS de Godomey. Le personnel se charge juste de rassembler les DBM dans un même lieu afin de les faire enlever par un particulier ou une structure de collecte. La grande majorité des formations attendent une semaine, soit plus d’une semaine pour les évacuer sous prétexte de faible fréquentation. Pour ce même prétexte, elles n’ont pas jugé utile de faire des pesées journalières afin de connaitre la quantité de DBM produite par mois. Il n’y existe donc aucune étude réalisée sur la quantification et la caractérisation des DBM.

Contrairement aux résultats concernant le mode de gestion des DBM dans l’arrondissement d’Abomey-Calavi obtenus par Abdel-Aziz (2016), à Godomey il existe d’autres moyens tels que l’enfouissement, le brûlage, les décharges sauvages. Cette situation à Godomey est semblable à celle décrite par Judicaël TCHIBOZO en 2005 dans son étude sur la gestion des DBM à Ouidah où il affirme que la majorité de ces FS gèrent leur DBM par brûlage.

Bien que la grande partie des FS de Godomey soit abonnée à des ONG de collecte des déchets comme l’ONG BETHESDA, CAPED, etc. toutes les ONG ou particuliers ne disposent pas de matériel adéquat pour une gestion meilleure des DBM collectés. Certaines FS se contentent juste de mélanger les DBM aux DSM afin d’être enlevés par les ONG de pré-collecte des DSM ou carrément vont les jeter sur les dépotoirs sauvages.

Enfin, il est à noter que tous les acteurs impliqués dans la gestion des DBM n’ont pas connaissance des risques encourus ni des conséquences d’une mauvaise gestion de ce type de déchets sur l’environnement et sur la population riveraine. Aussi, il est très important de souligner que seul 12% de ces acteurs impliqués ont connaissance d’au moins un texte de loi en vigueur au Benin en matière de gestion des DBM. Le personnel chargé de la gestion se contente juste de suivre les instructions de leurs supérieurs ou prétend avoir reçu une formation en matière de gestion des DBM qu’il met en pratique. Gloria AWINI en 2014 a fait de pareilles remarques dans son étude sur la caractérisation des DBM dans le 12ème arrondissement de Cotonou. Elle affirme que « plus de la moitié des formations sanitaires du dit arrondissement ignorent l’existence des textes en matière de gestion des DBM et plus précisément le décret N°2002-484 du 15 Novembre portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin ».

(37)

CONCLUSION

Les formations sanitaires sont des lieux de soins pour les personnes malades. Aussi, il est paradoxal qu’elles puissent devenir des sources de pollutions, d’infections et de nuisances à cause des DBM dont la gestion écologiquement rationnelle devrait être basale dans ces structures. Au Benin, il existe une législation sur la gestion des DBM; notamment le décret N°2002-484 du 15 Novembre portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin. Cependant, force est de reconnaître que cette législation n’est pas appliquée, car elle est méconnue des responsables et professionnels de la santé. À la lumière de cette étude, nous suggérons:

 Une réactualisation du recensement des différentes FS de l’arrondissement de Godomey;

 Soumettre un plan général de gestion des DBM à toutes les FS qui s’y trouvent;

 Clarifier les rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués dans la gestion des DBM ;

 Un apport financier, matériel et technique effectif dans la mise en œuvre du plan de gestion des DBM au niveau des FS ;

 Etablir un partenariat entre le secteur public et les privés actifs dans la gestion des DBM ;

 Vulgariser les textes de loi en vigueur au Benin en matière de gestion des DBM ; principalement le décret N°2002-484 du 15 Novembre portant gestion rationnelle des déchets biomédicaux en République du Bénin ;

Sensibiliser les responsables des FS sises à Godomey pour une application effective de la législation sur la gestion des DBM ;

Former de manière adaptée et continue les professionnels de la santé pour espérer un changement durable des comportements à risque et l’instauration d’une culture de la prévention des risques professionnels ;

 Intégrer la gestion des DBM comme une composante majeure de la Politique Nationale de Santé ;

 Accorder une priorité élevée et un appui fort aux mesures et activités de gestion des DBM ;

 Former l’ensemble des opérateurs de la filière de gestion des DBM en particulier les agents collecteurs des différentes structures de collecte des DBM;

 Fournir aux FS des matériels de pré collecte, collecte et stockage (poubelles) ; des équipements de protection (gants, bottes, masques, tenues) ;

 Installer dans les FS des infrastructures d’élimination des DBM (Stérilisateurs de DBM et/ou incinérateurs modernes, Incinérateurs Type De Montfort, etc.) ;

 Informer les populations sur les dangers liés à une mauvaise gestion des DBM ;

 Contrôler et de suivre la mise en œuvre du plan de gestion des DBM dans ledit arrondissement par les autorités compétentes ;

 Obliger chaque FS à faire une étude quantitative des DBM produit par mois pour voir l’évolution de ces déchets à Godomey afin de tenter d’autres approches pour la gestion rationnelle des DBM dans cette ville;

 Mettre en place d’un système adéquat pour la bonne gestion des déchets liquides ;

 Interdire le droit d’exercer à toutes les FS privées intervenant à Godomey sans une autorisation délivrée par le ministère de la santé ou quelque autorité qualifiée;

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