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(1)

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(5)

LE PETIT

LAVATER FRANÇAIS

SECRETS DE LU PHYSIOGNON0N1E DEVOILES

l'AI.

ALEXANDRE DAVID

ÉDITION ILLUSTRÉE

DEQUINZE PORTRAITSDEPERSONNAGES(IXKBHIS

Fii>er\' des ihuil- iW traductionelde reproduction

PARIS

PASSARD, LIBRAIRE-EDITEIR

7. IU I DES GRANDS-AI GlSTINS.

I85i

(6)

DigitizedbytheInternetArchive

in2010withfundingfrom UniversityofOttawa

http://www.archive.org/details/lepetitlavaterfrOOIava

(7)

NOTICE SUR LAYATER

Jean-GaspardLavater. né le lo novembre ITil àZu- rich, où son pèreexerçait la médecine,se fit remarquer, des son enfance,parsesgoûts desolitude,derêverie el de méditation.

Ils'occupaitd'étudesthéologiques, lorsqu'àvingt-deuxans, entraînépar son àmeardente,iléchappaàla viecontem- plativepourlancerunpamphletvirulentcontrelebailli de sa ville, dont lesactes illégaux révoltaient la population zurichoise.Cetécriteutuntel retentissementque le père de l'auteur crutprudent d'envoyer son fils à Berlin,il

se liaaveclespremiers savants del'époque.

Après une année d'absence, Lavater retourna dans sa patrie. Nommé, en 1769,diacre àl'églisedes Orphelins,il

enfutle pasteur en 1775. Trois ans plus tard, ilétait diacre àl'église deSaint-Pierre,dontil devint lepasteur en 1786. Dansces diverses fonctions, Lavaters'acquitune granderenomméepar d'éloquents sermons,tousempreints d'unesuavesensibilitéetd'unedouce persuasion. N'ayant pas ànousoccuper ici descentvingt-neuf ouvrages théo- lugiques, ascétiques ou polémiques qu'ila publiés, nous citeronsseulementle livre qui afondé sa gloire, livre si

universellement connu et estimé sousletitrede :Essais physiognomoniques.

C'est la révélation de touteunescience qui permet de jugerlecaractèrehumainparl'aspectdestraitsduvisage, fidèles traducteurs des sentiments habituels. Cette pré- cieusedécouverte,faite parlesanciens,et dontAristote a expliqué la théorie, doit son illustration à Lavater. Il a appliquéal'étudede laphysiognomonieun ingénieux es-

(8)

pritd'observation, une admirable sagacité, el uneactivité infatigable.

Nous ne connaissons pas de but plus noble que celui ques*estproposélepasteur de Zurich. Ille résumeainsi lui-même:

« Faireconnaître auxhommes leurssemblables etleur

« divin Créateur;

« Appelerl'admiration et lapieuse reconnaissance des

" mortels sur l'œuvre de Dieu;

« Créerunesourcede jouissances pures, dignes de la

« nature humaine;

« Propagerlerespectpourcettenature, ladouleurpour

« sa dégradation,l'amourpourlesêtres privilégiés, etla

« vénérationpourl'auteur detoute perfection. »

MalheureusementlesEssaisphysiognomoniques,ainsi quel'indiqueleurtitre,neforment pointun système com- pletetraisonné. Lavateraléguéce travailàses disciples:

mais,nous avonsleregretdel'avouer,aucund'euxnes'esl

montrédigne du maître.

Chaleureuxpartisandela révolution, Lavater ne cessa d'endéplorerles excès.Seseffortspourlesréprimerle ti- rentdéporter à Bàle en 1796. Quelques moisaprès, ilput rentrer aZurichdanssesanciennesfonctions,etcontinuer d'ydéployer autantde zèle que decharité. A la prise de Zurichpar Masséna, en 1799, Lavater prodiguases soins aux blessés.Unsoldatrépublicain,qu'ilavaitsauvé de la mort,l'ayantentendu appeleraristocrateparune populace endélire, luitirauncoup defusildanslebas-ventre.La- vater survécut quinze moisà cette blessure, et ilmourut

lei janvier1801, sans avoirvoulu dénoncer sonassassin.

(9)

LE PETIT

LAYATER FRANÇAIS

DE LA PHYSIOGNOMONIE.

o-j7!;,nalure; yvouov, indication.

Lecœurdel'homme changele visageetlerendbon oumauvais oncunnaitunepersonneàlavue

et (m discerne à l'airdu visage l'hommedebonsens.

/iclés,xm,31;\i\. 26

La Physiognomonie est la science de connaître l'intérieurde

l'homme

parsonextérieur,etd'aper- cevoir,dans certains indices naturels, ce qui ne frappe pas

immédiatement

les sens. Or, la phy- siognomonie révèle les rapports delasurface vi-

1

(10)

sibleavecce qu'elleembrasse d'invisible; (jeuxde la matière

animée

et perceptible avecleprincipe

non

perceptible qui lui

imprime

ce caractère de vie,ceux enfin del'effet manifesté avec la force cachée quile produit.

L'homme

seprésente sous des points devue si variés,dontchacunpeutêtreexaminéettraduiten particulier, qu'il résulte

un nombre

infinideclas- ses de physionomies quienfont autant d'espèces de physiognomonies.

Toutefois, pourfaciliter ces différentes études,

siintéressantes et si précieuses,la science dela physiognomonieaété diviséeenquatreclasses.

La qualité

du

sang,la constitution,lachaleurou lafroideur

du

tempérament, la grossièreté

ou

la délicatesse des organes, l'humidité,lasécheresse, la flexibilité, l'irritabilitéde

l'homme

forment au- tantdesujets particuliers d'observations, compris danslaPhysiognomonie de tempérament.

Les facultés del'esprit

humain

quisemanifes- tent par la conformation, la figure, le teint, les

mouvements,

et,en général,tout l'extérieur, for-

ment

la Physiognomonieintellectuelle.

Lesinclinations del'homme, sa propension

au

bien

ou au

mai, et la faculté qu'il a de fairele bien

ou

de supporter le mal, se découvrent dans

laPhysiognomonie morah.

Les signes delasantéet dela maladie,visibles surle corps

humain,

rentrent dans la Physiogno- monie médicinale.

La

physionomieestl'âme denos jugements, de nosefforts, denosactions,de notreattente, de nos

(11)

craintes et de nos espérances, de toutes nos sensa- tions agréables

ou

désagréables, causées par les objets existant hors de nous.

Elle estnotreguideetla règlede notre conduite depuisleberceau jusqu'aucercueil,dans toutesles conditions, danstouslesâgesetchez touteslesna- tions,depuis

Adam

jusqu'à

l'homme

qui

mourra

le dernier; elleremonte depuisl'insecte,écrasésous nos pieds,jusqu'au plussublimedes philosophes, etpourquoipasjusqu'aux

Anges

etjusqu'à Jésus- Christ

lui-même?

Chaque

insecte connaît son

ami

etson

ennemi;

chaqueenfant

aime

oucraintsans savoirpourquoi, et

uniquement

par

un

tact physiognomonique. Il

n'yapersonne surla terre qui ne se laisse diri- gerparlaphysionomie, personneàquion nepuisse dessiner

un

visage quilui semblerait aimable

ou

repoussant,personne qui, plusou moins, nocon- sidère, ne mesure, ne compareetne juged'après

la physionomie

un homme

qu'il voit pourlapre- mièrefois,

quand même

iln'auraitjamais entendu prononcerle

mot

dephysionomie, personneenfin qui ne juge ainsitous les objets qui lui passent sous les yeux, en appréciant leur valeur intrin- sèque d'aprèsleur extérieur.

Tant d'exemples irrécusables, et tant d'autres encore,carilen est àl'infini, quisontconnus de tous, prouventassez l'influence

immense

et posi- tive delaphysionomiesurl'homme.C'estleguide journalier de toute créature vivante, et il n'en existe pas

une

qui,

sciemment

ou à soninsu, ne

tire desconséquences déterminantes,

du

moins à

(12)

sa manière, de l'extérieur àl'intérieur, etquine juge, d'après ce qui frappe les sens, les objets inaccessiblesaux sens.

Cettevérité universelle quel'extérieur,levisi- ble, lasurfacede tousles objetsaniméset inani-

més

indiquentleur intérieuretleur propriété;

que

tout signe extérieur est l'expression des qualités intérieures, n'est-elle pas décisive,et ne prouve-

t-elle pasl'importancedela

pbysiognomonie?

Il

MERVEILLES DE LA PHYSIONOMIE HUMAINE.

Quelle

main

pourra saisircette substance logée dansla tête etsouslecrânede

l'homme? Un

doigt dechairetdesangpourra-t-ilatteindrecet

abîme

defacultéset deforcesinternes quifermententou se reposent?Dieu

lui-même

aprissoinde couvrir ce

sommet

sacré, ceLiban de notrecorps, séjour et atelier des opérations les plus secrètes, d'une forêtde cheveux,

emblème

desforêtsquicouvrent

lesmystères desa création.

On

estsaisi de terreur religieuse à l'idée de ce globe

ombragé

quiren-

(13)

fermedes éclairs,dont

un

seul,échappé

du

chaos, peutéclairer, embellir

ou

dévasteretdétruire

un monde.

Qu'elle est significative la forêt de cet

Olympe,

sacroissance naturelle, la manière dont

lachevelure s'arrange, descend,separtage

ou

s'en- tremêle! Puis,parcetétroitpassage,qu'onappelle oreille,par cette porte quia reçu le

nom

d'œil, deux

mondes

miraculeux de sonetdelumièrepé- nètrent dansle ciel denos pensées et de nosfa- cultés.

Le cou, surlequel latête est appuyée, montre,

non

cequi est dansl'intérieur del'homme, mais ce qu'ilveut exprimer;il désigne lafermeté et la liberté,ou bienlamollesse et ladouce flexibilité.

Tantôt son attitude noble et dégagée annoncela dignitéde la condition, tantôt en se courbant, il

exprime la résignationdu martyr, et tantôt c'est

une

colonne,

emblème

dela force.Enfin,ses dif- formités, sonenfoncement dans les épaules sont encore des signescaractéristiquesetpleinsde vé- rité.

Passons an visage

humain,

tableau de l'càme, image de Dieu.

Lefront estlesiège de lasérénité,delajoie,

du

noir chagrin, de l'angoisse, de la stupidité, de l'ignorance et dela méchanceté. C'est

une

table d'airain

tous les sentiments se gravent en ca- ractèresdefeu.

A

l'endroit

ils'abaisse, l'enten-

dement

parait se confondre avecla volonté. C'est ici

l'âme se concentre et rassemble des forces poursepréparer àlarésistance.

Au-dessous

du

front

commence

sa belle fron-

(14)

tière:lesourcil, arc-en-cielde paix,dans sadou- ceur, arc tendu de la discorde, dans sa colère, ainsi c'esttoujours le signe annonciateur des af- fections.Le nez

met un

ensemble à tous lestraits

du

visage; c'est la

montagne

quisépare deuxval- léesopposées.

La

racine

du

nez,sondos, sa pointe, soncartilage, les narines,par lesquellesilrespire lavie, que de signes expressifs del'esprit et

du

caractère!

Les yeux, àn'enjuger

même

queparl'attouche- ment,sont,dansleurforme,lesfenêtres del'Ame, des globes diaphanes, des sources de lumière etde vie. Le simpletact découvre queleurformeartis- tement arrondie, leur coupe et leur grandeur ne sontpas des objetsindifférents.

En

général, laré- gion

serassemblentles rapportsmutuelsentre lessourcils, les

yeux

et le nez,est celle

l'âme se manifeste sur le visage, c'est la région de la volontéet del'activité.

Le sens noble,profondetoccultedel'ouïeaété placéaux côtés dela tète, où ilest caché àdemi.

l'homme

devait ouïrpourlui-même;aussil'oreille est-elledénuéed'ornements.

La

délicatesse,le fini, laprofondeur,voilà sa parure.

J'arriveàlapartieinférieuredelaface

humaine

que Dieuaenvironnée d'un

nuage

danslesmâles, etsans doute,pourvoilerchez

l'homme

les traits

de sensualité qui se développent sur cettepartie

du

visage.

Chacun

sait

combien

lalèvre supérieure caractérise legoût,les penchants, les appétits, le

sentimentdel'amour;

combien

l'orgueil etla co- lère lacourbent, la finesse l'aiguise, la bontél'ar-

(15)

rendit, le libertinage L'énervé etlaflétrit;jusqu'à quel pointl'amouret ledésir s'yattachentpar

un

attraitinexprimable.L'usage delalèvreinférieure estdelui servirde support, semblable

au

coussin d'écarlate sur lequel repose la couronne, signe instinctif

du

pouvoir.

Une

bouche délicate etpure est peut-être

une

des plus belles recommandations. La beauté

du

portailannonceladignitéde l'hôtequiva sortir :

lajvoix,interprète

du cœur

et del'âme!

La

bou- che,c'est lecalicedelavérité, lacoupe de l'amour etdel'amitié.

Que

debeauté

ou que

delaideur physique et morale dans la conformation des joues! Lalèvre inférieure

commence

à formerlementon, et l'os de lamâchoirequidescend desdeux côtésleter- mine.

Comme

ilarrondittoutel'ellipse

du

visage,

il peut être regardé

comme

la véritable clef de voûtede l'édifice.

(16)

m

LH

M M

E

.

De

tousles êtresdelaterre,

l'homme

est leplus parfaitet le plus vivant.

Chaque

grain desable est

une

immensité, cha- quefeuille

un monde,

chaqueinsecte

un

assem- blage de mystères. Et qui pourrait compter les degrés intermédiaires depuis l'insecte jusqu'à

l'homme

?

Dans l'homme

se réunissent toutes les forces dela nature. C'est le

résumé

dela création; ilest àla fuis lefils et le souveraindelaterre; le

som-

maireetlecentrede toutesles existences, detou- tes les forces

du

globequ'il habite.

Des divers êtres organiques, révélés par les sens, il n'en est

aucun

chezqui se rassemblent dela manière la plus merveilleuse trois espèces devies si différentes l'unedel'autre : la vie ani- male, la vie intellectuelle et lavie morale, dont chacune se compose des forces les plus diverses et cependant les plusharmoniques.

Connaître, désirer, agir

ou

bien regarder et penser;sentir etsepassionner; se

mouvoir

etré-

(17)

sistpr, voilà ce qui rend

l'homme un

êtrephysi- que,moralet intellectuel-.

L'homme

doué de ces facultés, de cette triple vie estpour

lui-même

l'objetleplusdigne d'être observé,

comme

il estaussi l'observateur le plus digne.

De

quelque côtéqu'onveuille le considé- rer, riennemérite à

un

plus haut degré l'atten- iion.

Chaque

espèce de vie se manifeste en lui séparément, mais jamaison ne pourra leconnaî- tre dans satotalitécomplète cruepar des manifes- tations extérieures,parsoncorps, par sa surface.

Toute spirituelle, tout immatérielle

que

soit sa nature intime, au-dessus de la portéedessens, il

devient

néanmoins

visible et perceptible parson indissolubleallianceavec le corpsoù ilréside,

ilse

meut comme

dans son élément. Cetélément matériel devient

un

sujetd'observations,ettoutce quiest dans

l'homme

peut être

connu

parl'inter- médiairedessens.

Cettetriple vie, qu'on ne sauraitméconnaître dansl'homme, ne devient pour lui

un

objetd'é- tudes et de recherches queparcette seule raison qu'elle semanifesteparle corps en cotés visibles et perceptibles. 11 n'est point d'objet dans l'uni- vers dont lespropriétés et lesvertus nous soient autrement connues que par des signes extérieurs etaccessiblesauxsens. Surces signesexternes re- posent le caractéristique des êtres et la base de tout le savoir

humain. L'homme

serait réduit à l'ignorance de tout ce qui l'environne etde lui-

même,

si chaque force, chaquevie nerésidaient pasdans

un

extérieur sensible, si chaque chose

(18)

10

no révélaitpas sa nature et sonétendue, sonca- ractèrepropreannonçant ce qu'elleest, et la fai- sant distinguerdecequin'estpas elle.

Nous

neconnaissons point deformeplus noble, plus sublime, plus majestueuse,etqui renferme desfacultésaussinombreuses, autant d'espèces de vie,deforce et d'action.

D'un pas ferme,

l'homme

touche la surfacede

la terre; sa tète s'élèveversle ciel; sonregardse porte

au

loin, ses

mouvements,

sesactes s'accom- plissent avec

une

promptitude et

une

facilité in- concevables. Qui pourrait compter et décrire la

multitudedesesactes"? Dans

un même

instant, il

peutagiret souffririnfiniment plusquetouteau- tre créature. 11joint la souplesse à la fermeté, l'adresse à la force, l'activité

au

repos. Nuln'est plus capable de flexibilité

ou

de résistance;on ne trouve pointailleurs

une

telle diversité,

une

telle

harmonie danslesforces. Les facultésde

l'homme

sontuniquesainsiquesa figure.

Etcettefigure n'est-ellepasbienplus admirable, plus attrayantelorsquelesfacultés lesplus nobles, actives et passives, en

émanent?

Elle ne se rap- proche de la forme des brutes

que

danslespar- ties, siège des forces animales. Mais combienelle

en diffère dans les parties

agissent desforces d'unordre supérieur, cellesdel'activité etdel'es- prit!

La forme, les proportions de l'homme, sa sta- ture élevéeet

néanmoins

susceptible detant d'at- titudes et de

mouvements

divers, toutannonce à l'observateur impartial

une

force éminente et la

(19)

Il

plus étonnante mobilité; tout lui démontre

au

premiercoup d'œil l'excellencede la nature

hu-

maine,del'unité organique.

La

tète, et surtout le visage, la conformation des os, comparée à celle desosde tout autre ani- mal, découvrentàl'observateurprofondqui possède le sentimentdelavérité, laprééminence etlasu- blimité des facultés intellectuelles.

L'œil, leregard,labouche,lesjoues,lasurface

du

front,considéréssoitdans

un

repos absolu,soit

dans lesinnombrables variationsdeleurs

mouve-

ments, en

un mot

tout cequ'onappelle physiono- mie,estl'expression laplus vive, laplus parlante

du

sentiment intérieur,des désirs, des passions, dela volonté, enfinde toutce quiconstitue lavie morale si supérieureàla vieanimale.

Quoique

la vieorganique,intellectuelle et

mo-

rale de l'homme, avec toutes les forcesqui leur sontsubordonnées,s'unissentadmirablement pour ne former qu'uneseuleet

même

substance;quoi- que ces troisespècesdevien'occupentpas,

comme

troisdifférentes familles, chacune

un

étage parti- culier

du

corps

humain,

mais qu'elles coexistent danschaque point del'organisme et forment

un

ensemble parfait,ilestcependant vraique chaque espèce deces forces vitalesa

un

siège distinct

elleagitetsemanifeste de préférence.

On

ne saurait nierque laforce physique, bien qu'elle s'exercepar toutle corps,surtoutdansles parties animales, ne soit plus remarquable dans

lebras, depuis saracine jusqu'àl'extrémité des doigts.

(20)

12

11 n'est pas

moins

évident que la vie intellec- tuelle, l'entendementetl'esprit

humain

se

mani-

festentprincipalement danslaconformation dela tète, et plus spécialement

du

front, quoiqu'aux

yeux

d'unobservateurattentif, elles soient sensi- bles dans chaquepoint

du

corps

humain,

à cause de son

harmonie

etdeson homogénéité.

Quant

àlaviemorale de

l'homme,

ellerayonne dansles traitssi mobiles

du

visage. La

somme

de ses forces morales et sensitives, son irritabilité, ses sympathies et sesantipathies,la puissance de saisir et de repousser les objets extérieurs, tout celas'exprime surlevisage àl'étatderepos. Etle troubledes passionsirritées se peintdansl'agita-*

tion des traits, toujours combinée avecles batte-

ments du

cœur, de

même

qu'àla placidité

du

vi- sagesejointle repos

du cœur

etdelapoitrine.

Nous

avonsdit

que

cette triple vie de

l'homme

estintimement unie dans chaquepoint

du

corps;

on peuttoutefois la diviseretla localiser.

Lavie animale, par exemple,laplusbasseetla plus prèsdelaterre, se placeraitdansle ventreet s'étendrait jusqu'aux organes de la génération, quien seraient lefoyer.

La

vie

moyenne ou mo-

rale résideraitdanslapoitrine;elleauraitle

cœur

pour centre et interprète.

La

vie intellectuelle,

comme

la plusélevée, siégerait dans la tête, et l'œil serait son foyer.

Ajoutons que le visage est le représentant de ces trois divisions : le front jusqu'aux sourcils, miroirde l'intelligence;lenezetlesjoues, miroir delaviemoraleetsensitive; labouche et le

men-

(21)

13

ton,miroir dela vieanimale,tandisque l'œil est

lecentre de toutes ces existences. Mais nous ne saurions trop répéterque ces trois vies se retrou- vent danstoutes lesparties

du

corpsety ont par- tout aussileur expression.

Toutelascience physiognomonique,prise dans

le sensle plusétendu

ou

leplusrestreint,repose sanscontreditsurcesprincipesgénérauxet incon- testables.

Écoutons maintenantl'éloquentBuffon :

« Tout, dans l'homme, annoncelemaître de la terre;tout

marque

dans l'homme,

même

àl'exté- rieur, sa supérioritésur tous les êtresvivants. 11

se soutientdroitetélevé,sonattitude est celle

du commandement

; sa têteregardele ciel etprésente

une

faceaugustesur laquelleest

imprimé

le ca- ractèredesa dignité. L'image de l'âme

y

estpré- sentée parlaphysionomie, l'excellencedesa na- ture perce à travers ses organes matériels, et

anime

d'unfeu divinlestraitsde sonvisage.Son portmajestueux, sa

démarche

fermeet hardiean- noncent sa noblesse et son rang. Ilne touche la terre

que

par sesextrémités lesplus éloignées,il

nelavoitquedeloin etsembleladédaigner. »

Terminons

en donnant laparole àBernardin de Saint-Pierre :

«

La

nature a rassemblé dans la figure de l'humine ce queles couleurs et les formesont de plus aimable par leursconsonnances etparleurs

(22)

14

contrastes. Elleyajoint les

mouvements

lesplus majestueux et les plus doux. Elle a réuni dans

l'homme

tousles genres de beauté,eten aformé

un

assemblage si merveilleux

que

tous les ani-

maux,

dans leurétatnaturel, sontfrappés àsavue

d'amour

etde crainte.

a

Remarquez que

la forme de latèteapproche de la sphérique. Jenecroispas

que

cetteconfigu- ration luisoit

commune

avec celle d'aucun ani- mal. Sur sa partieantérieure est tracé l'ovale

du

visage,terminépar letriangle

du

nez,et entouré despartiesradiéesdela chevelure.

La

tète est de plus supportée par

un

cou quiabeaucoup

moins

dediamètre qu'elle, ce quila détache

du

corps par

une

partieconcave.

« Cesformesne sontpastracéesd'une manière sècheetgéométrique; maisellesparticipent

Tune

del'autre,ens'amalgamantmutuellement

comme

il convenaitauxpartiesd'untout. Ainsi, lesche- veux nesont pas droits

comme

des lignes, mais

ils s'harmonientpar leurs boucles avecl'ovale

du

visage. Letriangle

du

nezn'estni aigu nià angle droit; mais, par le renflement onduleux des na- rines, il s'accorde avec la forme en

cœur

de la bouche, et, s'évidantprès

du

front,ils'unitavec

lescavités desyeux. Le sphéroïdede la tète s'a-

malgame

de

même

avec l'ovale

du

visage. 11 en est ainsi des autresparties, la natureemployant, pour lesjoindreensemble, lesarrondissements

du

front,des joues,

du menton

et

du

cou,c'est-à-dire lesportions de la plus belledes expressions har- moniques, quiestla sphère.

(23)

«. 11 y;i encore plusieurs proportionsremarqua- blesqui forment entreelles des harmoniesetdes contrastes très-agréables; telle est celle

du

front qui présente

un

quadrilatère en opposition avec

letriangleforméparles

yeux

et parlabouche,et celle des oreilles formées de courhes acoustiques très-ingénieuses, quineserencontrent pointdans l'organeauditifdes animaux, parce qu'il nedoit pas recueillir,

comme

celui de l'homme, toutes lesmodulations de la parole; maisje m'arrête- rai aux formes charmantes dontla nature a dé- terminéla bouche et lesyeux, qu'elleamis dans

laplusgrande évidence, parcequ'ilssontlesdeux organesactifs de l'âme.

«

La

bouche estcomposéede deuxlèvres, dont lasupérieureest découpée en cœur, cette forme est siagréable quesabeautéa passéenproverbe, etdontl'inférieure est arrondieenportiondemi- cylindrique.

On

entrevoitau milieu des lèvres le quadrilatère des dents, dont les lignes perpendi- culairesetparallèlescontrastenttrès-agréablement aveclesformesrondes quilesavoisinent.

a Les

mêmes

rapports se trouvent dans les

yeux : ce sont deux globes bordésaux paupières de cilsrayonnants

comme

des pinceaux qui for-

ment

entre eux

un

contraste ravissant, etprésen- tent

une

consonnance admirable avec le soleil, sur lequelilssemblentmodelés, étant

comme

lui defigure ronde,ayantdesrayons divergentsdans leurscils, des

mouvements

de rotation sur eux-

mêmes,

etpouvant,

comme

l'astre

du

jour,sevoi- lerde nuages

au moyen

des paupières.

(24)

16

« 11y a, dansle visage,

du

blanc tout pur,aux dentset aux yeux,puis desnuancesdejaunequi entrentdans la carnation; ensuitele rouge,cet' couleur par excellence

, qui éclate aux lèvres et aux joues.

On

y

remarque

de plus le bleu des veines, et quelquefoiscelui de? prunelles; enfin le noir de la chevelure qui, par son opposition, fait sortir les couleurs

du

visage,

comme

le vid»

du

cou détacheles formesdela tète. »

IV

PARALLÈLE DE L'HOMME ET DE LA FEMME.

Chezles

femmes,

la physionomie n'est jamais entièrement reposée. Les musclesde la face, ces faisceaux élégantsdontle

mouvement

rapideet le jeu si

animé

expriment toutes les nuances

du

sentiment et de lapensée, ont plusd'action

que

devolume; les traits

du

visage n'ont point

un

ca- ractère permanent,

comme

dans

l'homme,

et ne révèlent pasavec autant de franchise ladirection del'esprit et lanature des sentiments.L'agitation qui succèdeeffacelestracesdecellequia précédé etqui n'estpasassezprolongéepourimprimer

un

(25)

caractère durable : lanature

même

del'organisa- tionde la

femme

contribue àcettedifférence.

Ce sont les angles, les saillies, les contours, fortementprononcés, qui font les traits physio-

gnomoniques

: cbez la

femme,

tout est arrondi,

du moins

pendant la jeunesse;

un

tissu délicat, expansible, élastique, effacetous les angles,unit toutelespartiesparlestransitions lesplus douces.

Les muscles sout d'ailleurs plus mobiles,

moins

longtempslivrésàla

même

contraction,etne

mo-

difient pas assez fortement la physionomie pour lui donner cette expression habituellequipermet de découvrirlapassiondominante, la nature des penchants, l'emploi des facultés,les directions

du cœur

etde l'esprit.

En

général,la

femme

estinfiniment plus pure, plusdélicate, plusfine,plusimpressionnable, plus sensible,plusaiséeàdiriger, plusfaitepoursouf- frirque l'homme.

Le principe de sa substanceestplus

mou,

plus irritable,plus élastique quele notre.

La femme

estformée pour la douceur, la ten- dresse maternelle; sesorganes sont tendres, flexi- bles, facilesàblesser, susceptiblesetsensuels.

Entre mille

femmes

ils'entrouve à peine

une

quineporteces attributsde son sexe : lamollesse, la rondeur et l'irritabilité.

La femme

estle refletde

l'homme;

elleest prise delui pourluiêtresoumise,pourl'assister

comme un

ange gardien, etpouralléger ses souffrances.

Son

bonheur

c'est de créer des enfants,et deles façonner àla foi, à l'espérance et àl'amour.

9

(26)

18

La délicatesse,la mobilité sensible de ses libres et îleses organes, sanatureflexiblelarendentdo- cile, impressionnable, prompte à céder à

un

plus fort, quoique ses cbarmes séduisants l'emportent surle prestigede laforce del'homme.

L'homme

n'apasétéséduitlepremier, maisbienla

femme

;

puis

l'homme

a été séduit parla

femme.

Cependant si les

femmes

sontentraînées ver-la

séduction; ellessont très-facilesaussiàfaire écla- ter

une

vertu pure, noble, angélique, ainsi que tout ce qui peut nous charmer et mériter nos éloges.

Les

femmes

ont

une

délicatesse inouïe pourla propreté, labeauté,lasymétrie,mettantcesquali- tésextérieures au-dessusde leur essence, de leur nature vivante etpérissable.

A

la

femme

le fruit de l'arbre sembla bon à

manger

et agréableà voir; l'arbre lui plut, parce qu'il donnait la science, et elle

mangea

de son

fruit.

L'âme

de la

femme

pense peu; la pensée fait la forcedel'homme.

La femme

estavant tout sen- sible; sa force c'est lesentiment.

Souvent les

femmes

régnent plus absolument que les

hommes,

sanscependantexercer ce pou- voir par violence ni par emportement.

Quand

elles

dominent

en despotes,elles ne sontplus des femmes, maisdes monstres.

L'empire des

femmes

naît d'unregard, d'une larme,d'un soupir.

Elles sont susceptibles de la sensibilité laplus pure,de la tendresse la plusprofonde, dessenti-

(27)

19

ments les plus essentiels, d'un

dévouement

extrême.

Leur physionomie reflète

une

sainteté,

une

in- violabilité

que

respecte tout

homme

d'honneur.

Cette

marque

enfantesouventdes

métamorphoses

extraordinaires.

Les

femmes

ont des nerfstrès-irritables; elles sont peu capables de penser, deraisonner, d'ob- server, et si portées à suivre letorrent

du

senti- ment,quelorsque l'enthousiasmes'empared'elles, elles deviennent fanatiques, à tel point

même

qu'ellesne peuventrevenir à

un

étatnormal.

Leur

amour,

telintenseetprofondqu'ilsoit,est essentiellement inconstant, tandis queleurhaine semontre presquetoujours implacable. L'influence d'un

amour doux

et caressantpeut seule ladissi- per.

Les

hommes

agissentsurlesprofondeurs,et les

femmes

surles élévations del'édifice social.

L'homme

aime à saisir l'ensemble, la

femme

voit plutôtles détails, etse plaît àdécomposerles infinimentpetits.

L'homme

contemple

un

ciel sombreet chargé d'orage; son

âme

se dilate

quand

le tonnerre gronde etquelesnuagess'abîment sursa tète en torrents de pluie.

La femme, au

contraire, fris-

sonneàlavue del'éclair et àl'approche delafou- dre; elle se replieavec effroi surelle-même ou se jetteen tremblant danslesbras del'homme.

Dansl'arc-en-ciel,

l'homme

voit

uniquement un

rayon de soleil, la

femme

s'y joue avec les sept couleurs.Ellefait

un

toutdecesymbole delapaix.

(28)

2(1

tandis

que l'homme

en recherche les rayons in- finisdansledemi-cercle où ils se balancent.

Où l'homme

sourit, la

femme

rit aux éclats;

ellepleure

quand

il estsilencieux; elleselamente

quand

ilpleure; ets'ilselamente, elle se désole, et pourtant safoi souventest plusforte quecelle de

l'homme

!

Un homme

sans religionressemble

au

malade qui chercheàsepersuaderqu'il estbienportantet

que

tout

médecin

estinutile.

Une femme

sansre- ligion est

une

créature furibondeetexécrable; elle est pis encore

quand

elle joue l'esprit fort, car dans son essence se

meuvent

la dévotion et la piété. C'estaux

femmes

quele Seigneurressuscité apparut d'abord, et il voulut tempérer leur zèle trop empressé, en leur disant : «

Ne me

touchez pas. »

Les

femmes

sont

promptement

égarées par la

nouveauté et l'extraordinaire.

Elles sont inconséquentes vis à vis de ceux qu'ellesaiment.

Susceptiblesdelapinsprofondemélancolie, leurs jouissanceslespoussentsouvent jusqu'àl'extase.

Le sentiment de

l'homme

gît dans l'imagina- tion, celuides

femmes

dansle cœur.

Leur franchise est plus sincère que celle des

hommes;

leur réserve plusentière.

Ellessont plus patientes,plus indulgentes, plus croyantes, plus charitables et plus pudiques

que

nous.

La

femme

est

h

seconde page ajoutée au livre de l'humanité.

(29)

L'homme

seul n'est pourainsi dire quelamoi-

tié d'unêtre

humain;

c'est

un

roi sansroyaume.

La

femme ne

vit et n'agit que par l'homme,

quand

elle ne se révolte pas contre sa véritable destination.

Enfin,

l'homme

n'estqueparla

femme

ce qu'il peutet doit être. Aussi

l'homme

nepeut-il vivre seul.

PHYSIONOMIE DES RACES.

Nous

allons soumettre à noslecteurslespassa- ges les plus remarquables d'une dissertation

du

professeurKant, de Kœnigsberg :

«

L'homme

devant être soumis à tous les cli-

mats et à toutes les natures

du

sol, il luia été

donné

diverses dispositions naturelles,propres à être développées ou restreintes selon l'occasion, pourqu'iloccupâtconvenablement dansle

monde

la placepourlaquelleilaété créé.

« L'air et le soleil exercent l'influence la plus immédiate sur la faculté génératrice, activent,

augmentent

les germes et fondent

une

race.

De

(30)

son cùté,

une

nourriture choisie contribue à en- fanterdes

hommes

dont lesqualités s'étiolentpar les transplantations.

Ce

qui influe sur lafaculté génératrice doit provenir de la sourcede la vie, soitdes principes organisateurs. Souslazonegla- ciale, si

l'homme

dégénère

peu

à

peu

entaille, c'est que,tout en conservant laforce

du

cœur, le

sang circule rapidement, le pouls a

une

grande vitesse et lachaleur

du

sangestextrême. 11existe

même,

chezles peuples

du

Nord,

une

dispropor- tion très-prononcée entre la hauteur

du

corpset lapetitessedesjambes,parceque ces partiessont exposées davantage à

un

froid intense, par rap- portàla distance qui les sépare

du

cœur.Natu- rellement aussi, il se produit dans les parties saillantes

du

visage, qu'ilest difficile de couvrir,

un

aplatissement qui, ausurplus,contribue à leur conservation. Des

yeux

bouffis ou presque clos semblent avoirétéfaitsainsi afinde

mieux

sedé- fendre contre l'air froidet desséchant, et contre l'éclat de la neige, bien que cependant

on

ren- contredetelsyeux,mais en

moins

grand

nombre,

dans certainescontréesméridionales.

« Ainsi,

comme

signesdistinctifsdelarace kal-

mouque

qui, de génération en génération, s'est perpétuéedansle

même

climat,ondistingue :

un

visage aplati,

un

nez écrasé, des lèvres minces,

un mentun

imberbe, desyeuxclignotants,

un

teint brun-rouxet

une

noirechevelure.

« Le brun-roux, provenant de l'acide atmos- phérique, se manifestedans les régions froides,

comme

lebrun-olivâtre, résultat de l'alcalin des

(31)

23

sèves, se remarque dans les ûontrées chaudes.

«Sous l'actiond'unclimatchaud et humide,se dilatentlesparties spongieuses

du

corps

humain

;

telle estl'origine des lèvres épaisses, des nezgros etretroussés.

Pour

tempérerla force desévapora- tionset s'opposer à l'absorption nuisible d'un air malsain, la

peau

se trouve huilée.

La

quantité ferrugineuse

du

sang, plus importante chez les nègres par suite des exhalaisons de l'acidephos- phorique, teintde noir l'épiderme et donne

une

vigueurindispensable.

En

résumé,lachaleur

hu- mide

développe

puissamment

l'organisme de tous lesanimaux.

«Leprincipedelaconformationpeutseuldéter- miner

un

caractèrederace, et,

une

fois établi, il

ne sauraitplus setransformer,carils'estimmiscé dansla facultégénératrice etily domine. »

VI

PHYSIONOMIE DES NATIONS.

L'histoirenaturelledes figuresnationalesforme l'un des fondements inébranlables et éternelsde la physiognomonie.

Partout peuventhabiterlaprobité etlasagesse,

(32)

sous chaqueclimat

comme

sous chaque extérieur national,car Dieu neconsidère nila personne, ni leclimat, et celui qui le respecte etl'honore lui estagréable, à quelque peuple

ou

à quelque cli-

mat

qu'ilappartienne; mais il estévident que la liberté toute libre de Dieu,

au moyen

des causes médiatrices qui existent et opèrent dans chaque climat d'une manière déterminée quelconque,

y

crée,engénéral, des caractèrestelsqu'ilsdiffèrent d'autres caractèresdansd'autres climats, el qu'a- percevoir, d'unseul regard, ce concertauxmille voixde toutes les physionomies nationales,doit être pourlui,

comme

pourtout être raisonnable,

un

spectacle

hautement

intéressant.

Cettediversité infinie,maisaboutissantcepen- dantà

un

seul et

même

but,durera etdoitnéces- sairement durer éternellement.

De

quelque

ma-

nière que tout s'ennoblisse, se transforme et se divinise,chaquechose ne s'ennoblira,nese trans- formera etne se divinisera toujours que d'après sa nature particulière et les conditions particu- lièresde son développement,de

même

que, pour les individus, c'est

une

grâce divine et le gage d'unegrâce éternelle, d'avoir reçu

une

physiono-

mie

plus intelligente etplusheureuse que d'au- tres individus, de

même

aussi c'est

un

libre acte de grâce pour des nations entières d'avoirreçu leur existenceet leur développement sous

un

cli-

mat

heureux, acte qui prépare à son auteur

un

culte éternel d'adorationetdereconnaissance.Ce- pendant lesproduits les plus infimes deL'huma- niténedoiventjamaisdésespérer; eux aussisont

(33)

lesenfanls

du

Père de tous3 et 1aîné de tousles frères estleur frère à eux aussi; leur frèrequi, panaitoutes les races, toutes les nations élit et élira les

compagnons

de son règne.

Quelle riche et curieuse

mine

d'observations n'offrent pas les physionomies si variées,si dis- tinctes, si spéciales des diverses nations! Il ne nous est pas permis d'en explorer tous les

nom-

breuxfilons

;que de nuances, eneffet,depuisl'Es-

quimau

jusqu'auFrançais!... Cependant nousal- lonsexposer

une

collection des portraitslesplus saillantsetlesplus caractéristiques.Galerieà

peu

près complète, quirenferme tousles types natio-

naux

quelephysionomistene sauraitnégliger.

En

parcourantla surfacedela terre,et en

com- mençant

par le Nord, on trouve, en Laponie,et sur les côtes septentrionales de laTartarie,

une

race

d'hommes

de petite structure,d'une figure bizarre,dontlaphysionomieestaussisauvageque

les

mœurs.

Ces

hommes,

qui paraissent avoir dé- généré de l'espèce

humaine,

nelaissentpas que d'être

nombreux

et d'occuper de très-vastes con- trées. Les Lapons danois, suédois, moscovites et indépendants, les Jembliers, les Borandiens, les

Samoiëdes, les Tartares septentrionaux, et peut- être les Ostiaques, dans l'ancien continent; les GroënlandaisetlesSauvages,

au

norddes Esqui-

maux,

dans l'autre continent, semblentêtretous dela

même

race quis'est étendueetmultipliéele long descôtesdes

mers

septentrionales, dansdes déserts et sous

un

climatinhabitable pourtoutes les autres nations. Tous cespeuples ontlevisage

(34)

26

largeet plat, lenez

camus

et écrasé,l'irisde l'œil jaune-brunet tirant surle noir,lespaupièresre- tiréesversles tempes, lesjoues

extrêmement

éle- vées, la bouche très-grande, le bas

du

visage étroit, leslèvres grossesetrelevées, la voixgrêle, latète grosse, les cheveux noirs etlisses, lapeau basanée; ils sont très-petits, trapus, quoique maigres, la plupart n'ont que quatre pieds de hauteur, etlesplus grands n'enontque quatreet

demi. Cette race est,

comme

l'on voit,biendiffé- rentedes autres; ilsemble quece soit*uneespèce particulière,dont tous les individus ne sont que des avortons, car,s'il

va

des différences parmi cespeuples, elles ne tombent que surle plusou

le

moins

de difformités. Par exemple, lesBoran- diens sont encore plus petits queles Lapons, ils

ont l'iris de l'œil de la

même

couleur,mais le blancestd'un jauneplus rougeàtre; ilssont aussi plusbasanéset ilsont les

jambes

grosses,

au

lieu

que

les Lapons les ont

menues.

Les Samoiëdes sontplus trapus que les Lapons, ils ont la tète plus grosse,le nez pluslargeet le teintplus obs- cur, les

jambes

plus courtes, les

genoux

plusen dehors, lescheveuxplus longset

moins

de barbe.

Les Groènlandais ont la peauplusbasanéequ'au- cun desautres,ilssont couleur d'olivefoncée;on prétend

même

qu'il y ena d'aussi noirs

que

les Éthiopiens. Chez tous ces peuples, les

femmes

sont aussi laides queles

hommes.

Celles

du

Groen- land sont de fort petite taille, mais elles ont le corpsbien proportionné,•ellesontlescheveuxplus noirs et la peau

moins

douce que les

femme

(35)

moiëdes, leurs mamelles sont molles, et si Lon- gues qu'elles donnent à teterà leursenfants par- dessusl'épaule; le bout decesmamelles estnoir

comme du

charbon, et la peau de leurcorpsest couleur olivâtre très-foncée. Elles ont le visage large,les

yeux

petits, très-noirs et très-vifs,les pieds courtsaussibiencruelesmains;etellesres- semblent, pour le reste, aux

femmes

samoiëdes.

LesSauvages,

au

nord des Esquimaux, et

même

dans la partie septentrionale de l'île de Terre- Neuve, ressemblent à ces Groënlandais; ils sont,

comme

eux, detrès-petite stature;leur visageest large etplat; ils ont lenez

camus,

maislesyeux plus gros que lesLapons.Non-seulementtousces peuples seressemblent parlalaideur, la petitesse dela taille, la couleur des cheveux et des yeux, maisils ont aussi tous à

peu

près les

mêmes

in- clinations et les

mêmes mœurs

;ilssonttous éga- lementgrossiers, superstitieux, stupides,etn'ont, pourainsi dire,

aucune

idée de religionnid'un Être suprême; la plupart sont idolâtres et tous sont très-superstitieux.

En

examinant tous les peuples voisins de cette longue bande de terre qu'occupelaracelapone, ontrouvera qu'ilsn'ont

aucun

rapport aveccette race. 11 n'y a que les ostiaqueset les Tonguses qui leur ressemblent.

Les Samoiëdes et les Borandiens ne ressemblent point aux Russes; les Lapons ne ressemblent en aucune façon aux Finnois, aux Gotbs, aux Danois, aux Norvégiens; les Groënlandais sont tout aussi différentsdes Sauvages

du

Canada. Ces autres peuples sont grands et bien faits, et quoi-

(36)

2N

qu'ils soienl assez différents entreeux,ils le sont infiniment plus des Lapons. Mais les Ostiaques semblent être des Samoièdes

un

peu

moins

laids et moins raccourcisqueles autres, carilssont pe- titset

mal

faits.

Les peuples de laTartarieont le haut

du

visage fortlarge et ridé,

même

dansleurjeunesse,lenez courtet gros,les

yeux

petits et enfoncés,lesjoues fort élevées,le bas

du

visage étroit, le

menton

longetavancé,la mâchoire supérieure enfoncée, lesdents longuesetséparées,les sourcilsgros qui leur couvrentles yeux,les paupièresépaisses; la face plate,le teintbasané et olivâtre,les cheveux noirs. Ils sontdestature médiocre,maistrès-forts et très-robustes; ils n'ont que peu de harbe, et elle est par petitsépis,

comme

celledes Chinois.

Ils ontles cuisses grosses et les

jambes

courtes.

Les

Kalmuques

qui habitent dans le voisinage de la

mer

Caspienne, entre les Moscovites et les

grandsTartares, sont,selonTavernier, des

hommes

robustes mais lesplus laidset les plus difformes quisoient sousle ciel: ilsont levisage si platet si large que d'un œil à l'autreil

y

al'espacede cinq à sixdoigts. Leurs

yeux

sont extraordinaire-

ment

petits, et lepeuqu'ils ontde nezest si plat qu'onn'yvoitque deuxtrous

au

lieude narines.

Ilsont les genoux tournés en dehors et les pieds endedans. Les Tartares

du

Daghestansont, après lesKalmuques,lesplus laidsde touslesTartares.

LespetitsTartares,

ou

Tartares-Nogais,ontperdu

une

partie de leur laideur parce qu'ils se sont mêlésavec lesCircassiens;à

mesure

qu'onavance

(37)

29

versl'Orient, dans la Tartarie indépendante, les traitsdes Tartares se radoucissent

un

peu, mais lescaractèresessentielsàleur racerestenttoujours, etenfinles Tartares-Mongoux, qui ont conquis la Chine,etqui,detous cespeuples,étaient lesplus pulicés,sont encore aujourd'huiceuxqui sontles moinslaidset les

moins mal

faits; ilsont cepen- dant,

comme

touslesautres,lesyeuxpetits,le vi- sage large et plat,

peu

de barbe, mais toujours noire

ou

rousse,lenez écraséet court.

Parmi

les Tartares-Kergissi et Tcheremissi, il

y

a

un

peuple entier dont les

hommes

etles

femmes

sontd'une beauté singulière (1).

Le sang tartare s'est

mêlé

d'uncùté avec les Chinois et de l'autre avec les Russesorientaux, etcemélangen'a pasfaitdisparaîtreenentierles traitsdecette race,caril y a, parmi les Mosco- vites, beaucoupde visagestartares; et quoiqu'en général cette nation soit

du même

sang queles autres nations européennes, on

y

trouve cepen- dantbeaucoup d'individus qui ont la forme

du

corps carrée, les cuisses grosses et les

jambes

courtes

comme

les Tartares.

Les Chinois nesont pas,à

beaucoup

près,aussi différentsdes Tartares que lesont les Moscovites.

Iln'est pas

même

sûr qu'ils soient d'une autre race; la seule chose qui pourrait le faire croire, c'estla différence totale

du

naturel,des

mœurs

et des

coutumes

decesdeuxpeuples.LesTartares,en général, sont naturellement fiers, belliqueux,

(i)Cesontleskabanlinski.

(38)

30

chasseurs;ilsaimentlafatigueetl'indépendance;

ilssont dursetgrossiers jusqu'à labrutalité. Les Chinois ont des

mœurs

tout opposées;cesontdes peuples

mous,

pacifiques,indolents,superstitieux, soumis, dépendants jusqu'à l'esclavage^ cérémo- nieux, complimenteurs jusqu'à la fadeur et à l'excès. Mais sionlescompare aux Tartaresparles figures et les traits, on y trouve des caractères d'une ressemblance

non

équivoque. Ainsi, les Chinois ont les

membres

très-proportionnés,ils

sont gros et gras; ils ontle visage large etrond, les yeuxpetits, les sourcils grands, les paupières élevées,le nezpetit et écrasé; ilsn'ont quesept

ou

huitépisdebarbe noire àchaquelèvre etfort

peu

au

menton.

Les habitants de la côte de la Nouvelle-Hol- lande, à 16 degrés i'ô minutes de latitudeméri- dionaleet

au

midi del'îlede Timor,sont peut-être les gens

du monde

lesplus misérables, et ceux de tousles

humains

quiapprochentleplus desbrutes.

Ils sont grands,droits et

menus;

ils ontles

mem-

bres longset déliés,la tète grosse, lefront rond, les sourcilsépais; leurspaupières sont toujours à

demi

fermées, habitude qu'ils prennentdès leur enfancepourgarantir leurs

yeux

desmoucherons, qui les

incommodent

beaucoup, et,

comme

ils

n'ouvrent jamais les yeux, ils ne sauraient voir deloin, à

moins

qu'ils ne lèvent la tète,

comme

s'ilsvoulaient regarder quelque chose au-dessus d'eux. Ilsont le nez gros,les lèvres grosseset la

bouche grande; ils s'arrachent

apparemment

les

deuxdents

du

devant de la mâchoireinférieure,

(39)

.'il

car elles

manquent

à tons, tant aux

hommes

qu'aux

femmes,

aux jeunes etauxvieux.Ilsn'ont pas de barbe; leur visage est long, d'un aspect très-désagréable, sans

un

seul trait qui puisse plaire; leurs cheveux ne sont pas longset lisses

comme

ceux de presquetous les Indous, mais ils

sont courts, noirs et crépus

comme

ceuxdesNè- gresde Guinée.

11 y a autant devariétésdansla rate des noirs que dans celle des blancs.

Ceux

de Guinée sont

extrêmement

laidsetont

une

odeurinsupportable.

Ceux

de Sofala et de

Mozambique

sont beauxet n'ont

aucune

mauvaise odeur. 11 estdoncnéces- sairedediviserlesnoirs endifférentes races,eton peutlesréduire à deuxprincipales :lesNègres et les Caffres. Ces deux espèces

d'hommes

noirs se ressemblent plus parla couleurque parles traits

du

visage; leurs cheveux, leur peau, l'odeurde leur corps, leurs

mœurs

etleurnaturel sont aussi très-différents.

En

examinantlespeuples qui

com-

posent chacune deces racesnoires,on

y

voitau-

tantdevariétésque danslesracesblanches,eton y rencontre toutes les nuances

du brun

au noir,

comme

l'ontrouve,danslesracesblanches,toutes lesnuances

du brun au

blanc.

On

préfère lesNè- gresd'Angolaàceux

du

Cap-Vertpourlaforce

du

corps,maisles derniers n'ont pas

une

odeuraussi mauvaise, à beaucoup près

que

les premiers, et ils ont aussi la peau plus belle et plus noire,le corps

mieux

fait,lestraits

du

visage

moins

durs, le naturel plusdoux etla tailleplusavantageuse.

Les Sénégaloissont, detousles Nègres, les

mieux

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