Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 12 décembre 2012 2413 psychiatrie
DSM-5 enfin validé
Le conseil de l’Association américaine de psy chiatrie (APA) a validé le 1er décembre dernier le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM5), fruit du travail de plus de 1500 experts de 39 pays pen
dant une décennie.1
Attendu pour le printemps 2013 dans sa version anglaise, le DSM5 inclura approxi
mativement le même nombre de troubles que le DSMIV. «Nous avons cherché à être très prudents dans notre approche de la ré
vision du DSM. Notre travail a été de définir plus précisément les troubles mentaux ayant un impact réel sur la vie des gens, pas d’élar
gir le champ de la psychiatrie», précise David Kupfer, président du DSM5 Task force.
L’APA a annoncé que cette édition com
prendra une restructuration des vingt cha
pitres «basés sur les rapports apparents des troubles entre eux, reflétés par des similarités dans les vulnérabilités sousjacentes et les caractéristiques des symptômes». La Section 1 sera introductive et explicative ; la Sec tion 2 comprendra les diagnostics catégoriques selon la nouvelle organisation, la Section 3 inclura les conditions requérant des recher
ches complémentaires avant leur prise en compte en tant que troubles formels, ainsi qu’un glossaire. Seuls la dépression anxieuse,
le trouble hypersexuel, le syndrome d’alié
nation parentale et le trouble sensoriel n’ap
partiendront pas à l’une ou l’autre de ces sections.
Parmi les nouveautés, se trouvent le trou
ble de l’acné excoriée (dermatillomanie) et le trouble de l’accumulation compulsive (syl
logomanie) ; s’élargissent les critères des troubles de l’autisme et des troubles de l’ap
prentissage ; les troubles liés à l’usage de substance combineront les catégories du DSMIV de l’abus et de la dépendance. Le nouveau manuel délimite les différences entre la douleur morale et la dépression, et reconnaît que le deuil est un facteur de stress psychosocial sévère pouvant précipi
ter un épisode dépressif majeur. Le trouble pédophile remplace la pédophilie, les cri
tères restant inchangés.
«A chaque étape du développement, nous avons travaillé à rendre le processus aussi ouvert et inclusif que possible. Le niveau de transparence auquel nous nous sommes ef
forcés ne se retrouve dans aucun autre do
maine de la médecine», a déclaré James Scully, directeur médical et chef de la direc
tion de l’APA.
Marina Casselyn 1 Voir le site de l’APA : www.psych.org
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