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Lien entre processus d'autocontrôle, impulsivité et régulation émotionnelle: l'implication de l'hypothèse du « Gateway »

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Lien entre processus d'autocontrôle, impulsivité et régulation émotionnelle: l'implication de l'hypothèse du « Gateway »

HISLAIRE, Julia

Abstract

Cette recherche a pour but d'explorer l'impact d'un processus d'autocontrôle récemment mis en évidence sur l'utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives et l'impulsivité. Nous nommons ce processus d'autocontrôle "la coordination interne-externe". Il s'agit de la capacité à passer de façon flexible et contrôlée des représentations internes (non générées par l'environnement) aux représentations externes (générées par l'environnement).

A cette fin, nous avons investigué les liens entre une tâche informatisée qui permet de mesurer cette capacité de coordination (la tâche de l'alphabet), une échelle de régulation émotionnelle (CERQ), une échelle d'impulsivité (UPPS) et une échelle de dépression (BDI) chez des jeunes adultes, issus de la population générale, âgés de 18 à 32 ans. Les analyses corrélationnelles n'indiquent aucun lien entre la coordination interne-externe, la régulation émotionnelle et l'impulsivité. En revanche, elles indiquent un lien significatif entre les affects négatifs (mesuré par la BDI) et l'utilisation de stratégies de régulation [...]

HISLAIRE, Julia. Lien entre processus d'autocontrôle, impulsivité et régulation

émotionnelle: l'implication de l'hypothèse du « Gateway ». Master : Univ. Genève, 2010

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:12607

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Lien entre processus d’autocontrôle, impulsivité et régulation émotionnelle: l’implication de

l’hypothèse du « Gateway »

MEMOIRE DE MASTER EN PSYCHOLOGIE COGNITIVE Août, 2010

Julia Hislaire

Chemin des Uttins 4a, 1185 Mont sur Rolle hislair5@etu.unige.ch

DIRECTEUR DE MEMOIRE: Prof. M. Van der Linden

JURY: Prof. M. Van der Linden, L. Rochat et G. Ceschi

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Résumé

Cette recherche a pour but d’explorer l’impact d’un processus d’autocontrôle récemment mis en évidence sur l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives et l’impulsivité. Nous nommons ce processus d’autocontrôle « la coordination interne-externe ».

Il s’agit de la capacité à passer de façon flexible et contrôlée des représentations internes (non générées par l’environnement) aux représentations externes (générées par l’environnement).

À cette fin, nous avons investigué les liens entre une tâche informatisée qui permet de mesurer cette capacité de coordination (la tâche de l’alphabet), une échelle de régulation émotionnelle (CERQ), une échelle d’impulsivité (UPPS) et une échelle de dépression (BDI) chez des jeunes adultes, issus de la population générale, âgés de 18 à 32 ans. Les analyses corrélationnelles n’indiquent aucun lien entre la coordination interne-externe, la régulation émotionnelle et l’impulsivité. En revanche, elles indiquent un lien significatif entre les affects négatifs (mesuré par la BDI) et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non- adaptatives ainsi qu’un lien significatif entre les affects négatifs et l’impulsivité. Les analyses de régressions linéaires multiples mettent en évidence un effet modérateur de la capacité de coordination interne-externe sur le lien entre les affects négatifs et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives comme le blâme de soi et la rumination. Cet effet modérateur se traduit par le fait qu’en présence d’affects négatifs, des difficultés à désengager l’attention des représentations internes augmentent la tendance à ruminer et à se blâmer suite à un événement de vie négatif.

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1. INTRODUCTION 1

1.1.PROCESSUS DAUTOCONTROLE 1

1.2« THE GATEWAY HYPOTHESIS » 3

1.2.1.MESURES COMPORTEMENTALES DE LA COORDINATION INTERNE-EXTERNE 4 1.2.2.DISSOCIATION AU SEIN DE LAIRE BA10 ET DONNEES NEUROPSYCHOLOGIQUES 6

1.3.LA REGULATION EMOTIONNELLE 8

1.3.1.L’AIRE BA10 ET LA REGULATION EMOTIONNELLE 10

1.3.2.MECANISMES PSYCHOLOGIQUES SOUS-TENDANT LA REGULATION EMOTIONNELLE 11

1.4.L’IMPULSIVITE 14

1.4.1.MECANISMES PSYCHOLOGIQUES SOUS-TENDANT LIMPULSIVITE 15 1.5.OBJECTIFS DE LETUDE ET HYPOTHESES THEORIQUES 16

2. METHODE 17

2.1.PARTICIPANTS 17

2.2.MATERIEL 18

2.2.1.TACHE INFORMATISEE 18

2.2.1.1. Tâche de l’alphabet. 18

2.2.2.QUESTIONNAIRES 19

2.2.2.1. Cognitive Emotion Regulation Questionnaire (CERQ) 19

2.2.2.2. Échelle d’impulsivité (UPPS) 20

2.2.2.3. Inventaire de dépression de Beck II (BDI-II) 21

2.2.3.TEST CONTROLE 21

2.2.3.1. Séquence Lettres-Chiffres 21

2.3.PROCEDURE 22

2.4.PLAN DEXPERIENCE 22

2.5.HYPOTHESES OPERATIONNELLES 22

3. RESULTATS 22

3.1.EFFETS EXPERIMENTAUX DE LA TACHE DE LALPHABET 22 3.2.LIENS ENTRE TACHE DE LALPHABET,UPPS ET CERQ 24

3.2.1.CORRELATIONS 24

3.2.2.REGRESSIONS LINEAIRES MULTIPLES 27

4. DISCUSSION 31

4.1.PREMIER OBJECTIF 31

4.2.DEUXIEME OBJECTIF 32

4.2.1.COORDINATION INTERNE EXTERNE ET REGULATION EMOTIONNELLE 32

4.2.2.COORDINATION INTERNE-EXTERNE ET IMPULSIVITE 36

4.3.ÉTUDES ULTERIEURES 37

4.4.CONCLUSION 38

5. REFERENCES 39

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1. Introduction

Il est bien connu que les patients traumatisés crâniens (surtout suite à une lésion frontale) présentent des grandes difficultés à réguler et à contrôler leurs comportements et ont de la peine à fonctionner correctement dans leur vie quotidienne (Miyake et al. 2000). Ces problèmes de comportement incluent bien souvent des difficultés de régulation émotionnelle et des difficultés liées à l’émergence de comportements impulsifs (Van der Linden, Rochat &

Billieux, 2006). Une compréhension plus fine des mécanismes psychologiques en jeu dans ces troubles du comportement permettrait, dans le domaine de la neuropsychologie, d’envisager des prises en charge plus efficaces et d’améliorer la qualité de vie des patients et de leur entourage. Dans ce cadre, la présente étude vise à investiguer le lien entre l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle, l’impulsivité et un processus d’autocontrôle récemment mis en évidence par Burgess et collaborateurs (Burgess, Simons, Dumontheil &

Gilbert, 2005 ; Burgess, Dumontheil & Gilbert, 2007). Ce processus d’autocontrôle fait partie d’une hypothèse, nommée « the gateway hypothesis », sur le rôle fonctionnel du cortex préfrontal rostral. Avant d’entrer en détail dans l’explication de ce processus, et avant de passer en revue les connaissances actuelles sur la régulation émotionnelle et l’impulsivité qui nous permettent d’envisager un tel lien, il convient de commencer par une définition des processus d’autocontrôle.

1.1. Processus d’autocontrôle

Certaines de nos tâches quotidiennes peuvent être effectuées de façon routinière et automatique. Ces tâches routinières et automatiques (par ex. lacer ses chaussures, préparer du thé, ou encore se brosser les dents) peuvent être réalisées sans contrôle conscient et sans grand besoin de ressources attentionnelles. Selon Norman et Shallice (1986), ces actions routinières sont sous le contrôle de ce que l’on appelle le « gestionnaire des priorités » ou « contention scheduling » en anglais. Le gestionnaire des priorités consiste en un réseau de schémas d’actions structuré de façon hiérarchique. Les schémas représentent la structure abstraite des séquences d’actions ou des habilités cognitives bien apprises. Un schéma est activé suite à la perception d’un stimulus déclencheur se trouvant dans l’environnement ou provoqué par notre activité mentale (par ex. nos pensées). Si cette activation dépasse un certain seuil, le comportement sous-tendu par le schéma est initié. Il arrive parfois que plusieurs schémas sous-tendant des comportements différents soient activés en même temps. Par exemple, le fait

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de se trouver dans une salle de bain peut activer des schémas sous-tendant l’action de se laver les mains ou de se brosser les dents. Dans ce cas, en fonction du but de l’individu, le schéma non pertinent est inhibé en faveur du schéma déclenchant le comportement approprié. Cette sélection se fait, au niveau du gestionnaire des priorités, de façon plus ou moins automatique (Cooper, 2002). En d’autres mots, le but du gestionnaire des priorités est d’effectuer une sélection rapide entre différentes actions routinières dans une situation bien connue (Burgess et al., 2005). Cependant, nous sommes souvent confrontés à des situations pour lesquelles la façon d’agir n’est pas établie. Dans ce genre de situation un système cognitif nommé le

« système attentionnelle superviseur » (SAS) ou « supervisory attentionnal system » en anglais intervient afin de nous permettre de décider consciemment de ce que l’on doit faire (Burgess et al., 2005). Une situation peut être définie comme une combinaison particulière de l’état du monde environnant et de l’état interne (plus particulièrement des buts, objectifs d’un individu) (Shallice & Burgess, 1996). Faire face de façon efficace à une situation nouvelle implique l’intervention de multiples processus. Ces processus permettent la construction d’un nouveau schéma temporaire, l’implémentation des opérations effectuées par ce schéma temporaire, le contrôle de la construction et de l’implémentation du schéma temporaire ainsi que le contrôle de l’efficacité de ce schéma (avec la possibilité de rejeter ou d’altérer le schéma temporaire existant) (Shallice & Burgess, 1996). Selon Norman et Shallice (1986), ces processus interviennent dans cinq situations particulières lors desquelles une activation automatique et routinière d’un comportement n’est pas suffisante pour effectuer une performance optimale. Ces situations sont celles qui impliquent la planification et la prise de décision, une correction d’erreur ou la résolution de problème, celles où les réponses ne sont pas bien apprises ou qui contiennent de nouvelles séquences d’actions, celles qui sont dangereuses ou difficiles, et celles qui nécessitent l’inhibition d’une réponse dominante ou de résister à la tentation. Les processus impliqués dans ce genre de situations peuvent être considérés comme des sous-systèmes du SAS (Shallice & Burgess, 1996). Ces processus impliqués dans le contrôle volontaire du comportement sont également nommés « fonctions exécutives » (Miyake & al. 2000 ; Andrés & Van der Linden, 2000). Ces fonctions exécutives englobent un grand nombre de fonctions distinctes, dont l’inhibition d’une réponse dominante, la flexibilité cognitive, la prise de décision et la planification de l’action, et semblent être principalement associées aux régions préfrontales et postérieures (en particulier, la partie pariétale) du cerveau (Collette, Hogge, Salmon & Van der Linden, 2006). Ces dernières années, Burgess et collaborateurs ont élaboré et testé une théorie sur le rôle fonctionnel du cortex préfrontal rostral. Cette hypothèse a été nommée « the gateway

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hypothesis ». Ce nom fait référence au rôle d’un processus d’autocontrôle sous-tendu par cette partie du cerveau, processus d’autocontrôle auquel nous allons nous intéresser en détail.

1.2 « The gateway hypothesis »

L’hypothèse du « gateway » telle que l’expose Burgess et al. (2007) repose sur quatre propositions imbriquées. La première proposition est que certaines formes de cognitions sont provoquées par une expérience perceptuelle (arrivées d’inputs à travers les systèmes sensoriels basiques), alors que d’autres formes de cognitions sont produites en l’absence d’inputs sensoriels.

La seconde proposition est que des représentations centrales sont activées lorsqu’une personne est témoin d’un stimulus externe aussi bien que lorsqu’elle ne fait que l’imaginer.

Dans la suite de ce travail, nous parlerons également de représentations internes et de représentations externes. Comme Burgess et al. (2005) les ont définies les représentations externes ou « stimulus-oriented thoughts » (SOT) en anglais se réfèrent à toutes cognitions, pensées ou représentations qui sont provoquées par ou orientées vers un stimulus externe à notre corps (par ex. la lecture). Au contraire, les représentations internes ou « stimulus- independent thoughts » (SIT) en anglais se réfèrent à toutes cognitions, pensées ou représentations qui ne sont pas provoquées par ou orientées vers un stimulus externe à notre corps (par ex. l’introspection et les ruminations).

La troisième proposition est qu’il doit y avoir un système cérébral qui permet de déterminer, lorsque cela est nécessaire, la source d’activation de ces représentations centrales.

Ce système est nommé « the supervisory attentional gateway » en anglais, nous l’appelons la

« coordination interne-externe ».

La quatrième proposition est que le cortex préfrontal rostral (l’aire 10 de Brodmann, BA10) joue un rôle important dans ce mécanisme. Les auteurs supposent qu’il y a une perpétuelle compétition pour l’activation des représentations centrales. Cette hypothèse s’inscrivant dans la théorie de Norman et Shallice (1986), la compétition a lieu entre les inputs des systèmes sensoriels, l’activation réciproque ou en association au sein même du système de représentation et l’influence « top-down » des sous-systèmes du SAS (Burgess et al., 2007). Les situations bien définies ou familières ne nécessitent qu’une faible intervention de la coordination interne-externe. Les auteurs suggèrent que la coordination interne-externe permet d’allouer de façon flexible et contrôlée des ressources attentionnelles aux représentations internes (générées par soi même) et aux informations présentes dans

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l’environnement lorsque la sélection de l’une ou l’autre échoue ou provoque des comportements non adaptés. Plus précisément, le processus de coordination interne-externe permet d’amplifier les inputs à un niveau entre les processus sensoriels basiques et le gestionnaire des priorités. Ceci a pour conséquence de favoriser le déclenchement des comportements et des pensées en fonction des inputs sensoriels et donc de l’environnement (favoriser l’attention portée aux représentations externes). D’autre part, le processus de coordination interne-externe permet également d’amplifier les interactions entre le gestionnaire des priorités et les sous-systèmes du SAS, afin de s’assurer que l’activation des représentations soit le moins possible déterminée par les inputs sensoriels et donc par l’environnement (favoriser l’attention portée aux représentations internes). En d’autres mots, la coordination interne-externe peut être considérée comme un système de routage qui détermine si les futurs processus mis en place par le système cognitif vont se focaliser sur les outputs produits par notre actuelle activité mentale (représentations internes) ou sur les inputs des stimuli externes actuellement présents dans l’environnement (représentations externes) (Burgess et al., 2005).

1.2.1. Mesures comportementales de la coordination interne-externe

Gilbert, Frith et Burgess (2005) ont mis au point des tâches expérimentales qui permettent de mesurer de façon comportementale la capacité de coordination entre représentation interne et représentation externe. Durant ces tâches, le participant doit alterner entre des phases externes durant lesquels il base ses réponses sur des informations présentes dans l’environnement et des phases internes durant lesquels il base ses réponses sur des informations générées par lui même, les instructions étant les mêmes pour les deux types de phases. Par exemple, durant la phase externe de la troisième tâche de Gilbert et al. (2005), les participants doivent classer des lettres de l’alphabet présentées en majuscule en fonction de leur composition, à savoir, si elles sont uniquement composées de droites (par ex. « A »), uniquement de courbes (par ex. « C ») ou si elles sont composées de droites et de courbes (par ex. « G »). Ce classement se fait à l’aide de trois boutons distincts. Les lettres sont présentées les une après les autres, une nouvelle lettre apparaissant dès qu’un bouton est appuyé, et suivent un ordre constant d’une lettre sur trois en formant la boucle de l’alphabet (par ex. si le

« A » est présenté, la lettre qui suivra sera le « D »). Durant la phase interne, les participants voient apparaître des points d’interrogation à l’endroit ou à l’envers. Il leur est alors demandé de continuer la séquence d’une lettre sur trois mentalement en partant de la dernière lettre qu’ils ont vue à l’écran (dernière lettre classée durant la phase externe précédente) et de

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classer la lettre qu’ils s’imaginent mentalement en fonction des mêmes critères que durant la phase externe. Au cours de la tâche les deux phases (interne et externe) s’alternent et durent de 3 à 54 secondes. Comme l’expliquent les auteurs, dans ce type de design, la sélection entre représentation externe et représentation interne peut prendre deux formes : soit elle peut consister en un maintient de l’attention à l’intérieur d’une même phase (en fonction de la phase (interne ou externe) dans laquelle le sujet se trouve), soit elle peut consister en un processus transitoire permettant au sujet de passer d’un mode de représentation à un autre lors des transitions de phases (Figure 1).

Phase Externe Interne Externe

Type de Attention externe Attention interne Attention externe sélection

Transition externe à interne Transition interne à externe

Temps

Figure 1. Représentation schématique de la troisième tâche de Gilbert et al. (2005)

Notes. Cette figure est inspirée de la « figure 1. » de l’étude de Gilbert et al. (2005). Ici,

« Type de sélection » illustre les deux formes de sélection entre représentation interne et représentation externe qui sont induites par la tâche. « Attention externe» se réfère au besoin de maintenir son attention au sein d’une phase externe, « Attention interne » se réfère au besoin de maintenir son attention au sein d’une phase interne et « Transition externe à interne » et « Transition interne à externe » se réfèrent au processus transitoire permettant de changer de phase.

Les résultats comportementaux de cette étude indiquent que le traitement de représentations externes se fait plus rapidement que le traitement de représentations internes (mesures effectuées à l’aide des temps de réaction). D’autre part, le temps mis pour traiter un nouveau stimulus est plus long lorsque le participant doit changer de phase (passer du traitement d’une représentation externe au traitement d’une représentation interne et vice versa) que lorsqu’il doit passer d’un stimulus à un autre au sein d’une même phase (deux traitements au minimum de représentations internes ou externes de suite). De plus, cette

J G D

A ? ¿ ? ¿ ? B E H

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différence de temps de réaction entre le fait de changer de phase ou non est d’autant plus grande lorsque le participant doit passer du traitement d’une représentation interne à une représentation externe. Les données d’imagerie cérébrale relevées par Gilbert et al. (2005) alors que des participants effectuaient ces tâches, indiquent que la partie médiane du cortex préfrontal rostral est plus ou moins active durant les deux types de traitement (représentation interne et représentation externe) et que la partie latérale de cette même région corticale est plus active lors des transitions de phase. Ces données indiquent une dissociation fonctionnelle au sein de l’aire BA10 ainsi qu’une implication de ses régions latéral et médiane dans la sélection attentionnelle contrôlée entre représentations internes et représentations externes.

1.2.2. Dissociation au sein de l’aire BA10 et données neuropsychologiques

Les résultats d’une meta-analyse de Gilbert et al. (2006) vont dans le sens d’une effective dissociation fonctionnelle au sein du cortex préfrontal rostral. Les parties caudale et rostrale du cortex préfrontal rostral semblent être respectivement plus actives lors de tâches de type « mentalisation » (tâches impliquant la réflexion sur son propre état émotionnel et mental et/ou sur celui d’autrui) et lors de tâches multiples (nécessitant la coordination de performance à deux tâches différentes minimum). En ce qui concerne l’axe latéral et médial du cortex préfrontal rostral, la partie latérale est plus active dans des catégories de tâches impliquant la récupération d’information pour la mémoire de travail et en mémoire épisodique, alors que la partie médiane est plus activée par des tâches de « mentalisation » à contenu émotionnelle (Figure 2).

QuickTime™ et un décompresseur

sont requis pour visionner cette image.

Figure 2. Cette image est tirée de la meta-analyse de Dumontheil, Burgess et Blakemore (2008) et représente la dissociation fonctionnelle au sein du cortex préfrontal rostral selon un algorithme de classification qui prédit la catégorie de tâches pour chaque pic d’activation.

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Par ailleurs, des personnes ayant subi des lésions au cortex préfrontal rostral présentent des difficultés aux tâches multiples (Burgess, 2000). Ces données suggèrent que la capacité de coordination interne-externe est impliquée dans l’accomplissement efficace de tâches multiples et que son altération contribuerait aux difficultés observées chez les personnes ayant subi un traumatisme crânien au niveau du cortex préfrontal rostral. Outre les problèmes cognitifs, les patients traumatisés crâniens présentent bien souvent des changements (par rapport à la situation prémorbide) émotionnels et sociaux tels qu’une augmentation de comportements inhabituels et inappropriés, une augmentation de symptômes dépressifs, d’apathie et de retrait social et une diminution des capacités de communication (Milders, Fuchs & Crawford, 2003). Les processus cognitifs impliqués dans les perturbations comportementales observées suite à un traumatisme crânien sont encore peu connus. Cela dit, Rochat, Ammann, Mayer, Annoni et Van der Linden (2009) rapportent que les changements comportementaux suite à un traumatisme sont en lien avec certains processus exécutifs. Plus spécifiquement, les résultats indiquent que les troubles de comportements externalisés (irritabilité, impulsivité, manque de planification, insensibilité, inadéquation sociale, impatience, agression, et affects inappropriés) corrèlent significativement avec les résultats des participants à la tâche modifiée des six éléments (MSET) faisant partie de la BADS (Behavioural Assessment of the Dysexecutive Syndrome ; Wilson, Alderman, Burgess, Emslie & Evans, 1996). La MSET mesure des processus spécifiques aux situations de tâches multiples, qui impliquent d’exécuter, de sélectionner et d’organiser plusieurs tâches dans un temps limite (Burgess, 2000). Étant donné que la MSET mesure des processus spécifiques à l’accomplissement des tâches multiples, que les troubles de comportements externalisés sont en lien avec les performances à la MSET et que la coordination entre représentation interne et externe est impliquée dans des situations de tâches multiples, Rochat et al. (2009) supposent que des difficultés sur le plan de la coordination interne-externe pourraient contribuer à l’émergence de comportements externalisés observés suite à une lésion frontale. En effet, les auteurs expliquent que lors de situations nouvelles ou complexes, une altération de ce processus d’autocontrôle pourrait mener à une prédominance de schémas bien appris ou de routines d’actions qui répondent immédiatement à un signal environnemental, conduisant à des comportements externalisés au lieu de réponses bénéfiques sur le long terme.

Comme mentionné précédemment, l’intérêt de cette étude est d’explorer le lien entre la régulation émotionnelle, l’impulsivité et la coordination interne-externe. La suggestion de Rochat et al. (2009) concernant la probable implication du processus de coordination interne- externe dans l’émergence de comportements externalisés suite à une lésion frontale, nous

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laisse penser que ce processus cognitif spécifique pourrait être impliqué dans la régulation émotionnelle et l’impulsivité. Effectivement, parmi les troubles externalisés observés suite à une lésion frontale, on retrouve des problèmes de régulation émotionnelle et d’impulsivité (Van der Linden et al., 2006) de plus, nous savons que l’un comme l’autre sont fortement liés au fonctionnement des processus exécutifs (Watkins & Brown, 2002 ; Van der Linden et al., 2006).

Nous allons désormais aborder à tour de rôle la régulation émotionnelle et l’impulsivité et passer en revue les données de la littérature qui nous permettent d’étayer cette supposition.

1.3. La régulation émotionnelle

La régulation émotionnelle peut être automatique ou contrôlée, consciente ou inconsciente et sert à réduire, accroître ou maintenir plusieurs composantes d’une réponse émotionnelle. Les stratégies de régulation émotionnelle mises en place influencent la dynamique émotionnelle, la latence, le moment d’émergence de l’émotion, sa magnitude, sa durée, ainsi que les processus en jeu dans le domaine des réponses comportementales, expérientielles ou physiologiques en fonction du but de l’individu (Gross & Thompson, 2009).

Dans cette étude nous allons principalement nous concentrer sur les stratégies de régulation émotionnelle cognitives (conscientes) que les individus mettent en place suite à un événement de vie négatif. Le but de ces stratégies cognitives est d’aider à gérer, à réguler les émotions ou les sentiments et à garder le contrôle sur les émotions (ne pas se laisser envahir par elles) suite à une expérience de vie menaçante ou stressante (Garnefski, Kraaij &

Spinhoven, 2001). Malgré le but à priori positif de ces diverses stratégies, certaines d’entre elles semblent être plus adaptatives que d’autres. Par le terme adaptatif, nous entendons

« bénéfique sur le long terme ». Dans une meta-analyse, Aldo, Nolen-Hoeksema et Schweizer (2010) ont évalué la relation entre six stratégies de régulation émotionnelle et quatre groupes de psychopathologie (dépression, anxiété, abus de substance et désordre alimentaire). Les résultats indiquent que parmi les six stratégies de régulation émotionnelle évaluées, trois (la rumination, l’évitement et la suppression) étaient en lien avec plus d’états psychopathologiques que les trois autres (acceptation, réévaluation et résolution de problème).

Garnefski et al. (2001) ont mis au point un questionnaire (the Cognitive Emotion Regulation Questionnaire, CERQ) permettant d’évaluer l’utilisation préférentielle de neuf

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stratégies de régulation émotionnelle cognitives. Ces stratégies se réfèrent à ce que les personnes pensent, non à ce qu’elles font, suite à un événement de vie négatif :

1. Blâme de soi : Le fait de se blâmer, suite à un événement de vie négatif, consiste à avoir des pensées qui nous rendent responsables de ce que l’on a vécu. Selon Breitenbecher (2006), le blâme de soi est fortement lié à la détresse psychologique chez des personnes survivantes d’agressions sexuelles.

2. Blâme d’autrui : Le fait de blâmer autrui, suite à un événement de vie négatif, consiste à avoir des pensées qui rendent autrui responsable de ce que l’on a vécu. Blâmer autrui suite à une expérience de vie menaçante est associé à un pauvre bien-être émotionnel (Tennen & Affleck, 1990).

3. Rumination: Le fait de ruminer revient à avoir des pensées constantes concernant les émotions, les sentiments associés à l’événement négatif que l’on a vécu. Il convient de faire la distinction entre deux sortes de ruminations. Les ruminations dites « reflection» en anglais, qui consistent en un engagement dans la résolution de problèmes cognitifs avec comme objectif de réduire ses affects négatifs et des ruminations dites de « brooding » en anglais, qui consistent en une comparaison passive entre sa situation actuelle et ses standards inachevés (Treynor, Gonzalez & Nolen-Hoeksema, 2003). Le terme, « rumination », sera par la suite employé pour désigner le deuxième type de rumination. Les ruminations sont un prédicteur de l’émergence de symptômes dépressifs et anxieux (Nolen-Hoeksema, 2000).

4. Dramatisation : Le fait de dramatiser l’expérience vécue consiste à avoir des pensées explicites qui augmentent les aspects terrifiants de l’événement. La dramatisation semble être en lien avec la détresse émotionnelle et la dépression (Sullivan, Bishop & Pivik, 1995).

5. Acceptation : L’acceptation se réfère à avoir des pensées d’acceptation et de résignation face à ce que l’on a vécu.

6. Centration positive : La centration positive consiste à avoir des pensées concernant des situations joyeuses et plaisantes au lieu de penser à l’événement négatif. Refocaliser son attention sur des situations plus joyeuses peut-être considéré comme un « désengagement mental » permettant de moins penser à l’événement négatif.

7. Centration sur l’action : La centration sur l’action consiste à penser à ce que l’on peut faire et à comment gérer l’événement négatif. Bien que l’on pense à une certaine action que l’on pourrait entreprendre, cette stratégie reste dans le domaine du cognitif, car l’action ne sera pas forcément exécutée.

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8. Réévaluation positive : La réévaluation positive consiste à avoir des pensées qui donnent une signification positive à ce que l’on a vécu, relativement à son développement personnel.

9. Mise en perspective : La mise en perspective consiste à avoir des pensées qui relativisent ce que l’on a vécu en comparaison à d’autres événements.

Carver, Scheier et Weintraub (1989) ont montré que l’utilisation des stratégies acceptation, centration sur l’action et réévaluation positive était liée de façon positive avec des mesures d’estime de soi et d’optimisme et négativement liée avec des mesures d’anxiété.

Garnefski et al. (2001) concluent que l’on peut séparer ces neuf stratégies de régulation émotionnelle en deux types différents : les stratégies dites adaptatives (centration positive, réévaluation positive, mise en perspective, centration sur l’action et acceptation) et les stratégies dites non-adaptatives (rumination, blâme de soi, blâme d’autrui et dramatisation).

De plus, l’utilisation de stratégies adaptatives telles que centration positive et réévaluation positive est négativement liée aux mesures de dépression et d’anxiété, contrairement à l’utilisation de stratégies non-adaptatives comme le blâme de soi, la rumination et la dramatisation qui est liée de façon positive aux mesures de dépression et d’anxiété. Cette étude va principalement s’intéresser à trois des quatre stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives : le blâme de soi, le blâme d’autrui et la rumination.

Suite à cette définition de la régulation émotionnelle, nous allons nous intéresser aux soubassements neuroanatomique de la régulation émotionnelle et plus particulièrement à l’implication de l’aire BA10.

1.3.1. L’aire BA10 et la régulation émotionnelle

L’amygdale est une structure sous-corticale bien connue pour le traitement de stimuli émotionnels. Au moyen des multiples connexions qu’elle entretient avec de nombreuses aires cérébrales elle peut influencer les réponses cognitives et comportementales face à des stimuli émotionnels (LeDoux, 2000). Une étude d’imagerie cérébrale de Urry et al. (2006) montre que les signaux de l’amygdale et du cortex préfrontal (spécifiquement la région antérieure de BA10 et la région bilatérale du cortex préfrontal ventromédian) changent lorsque des participants tentent de réduire les affects négatifs ressentis suite à la présentation d’un stimulus négatif et que ces changements sont largement liés à la sécrétion de cortisol diurne dans un environnement familier. Plus spécifiquement, les auteurs rapportent que l’aire BA10 a un effet indirect sur l’amygdale, effet médiatisé par les régions bilatérales du cortex préfrontal ventromédian qui a, pour sa part, une influence inhibitrice sur l’activité de

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l’amygdale. D’autres études rapportent une implication de l’aire BA10 dans l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle. Une étude d’imagerie sur le lien entre l’activation cérébrale et le fait d’essayer d’augmenter ou de diminuer de façon cognitive une réaction émotionnelle positive ou négative, montre que l’aire BA10 serait uniquement activée lorsqu’une personne tente d’augmenter le ressenti d’ une émotion positive (Kim & Hamann, 2007). Abler, Hofer et Viviani (2008) montrent, quant à eux, que l’activité au repos du cortex préfrontal médian (aire de Brodmann 10 et 32) corrèle avec des mesures du style de régulation émotionnelle (suppression vs réévaluation) utilisé par un individu. Selon les auteurs, la plus grande activité du cortex préfrontal médian chez les personnes utilisant de préférence la suppression à la réévaluation, reflète une suractivation du contrôle de l’état interne. Ces différentes études suggèrent que les processus cognitifs sous-tendus par l’aire BA10 sont impliqués dans l’utilisation de stratégie de régulation émotionnelle. Voyons désormais quel pourrait être le rôle de la coordination interne-externe dans l’utilisation de certaines stratégies de régulation émotionnelle.

1.3.2. Mécanismes psychologiques sous-tendant la régulation émotionnelle

Van der Linden et al. (2006) rapportent que les aspects volontaires (contrôlés) de la régulation émotionnelle seraient liés au système attentionnel antérieur mis en évidence par Fernendez-Duque et Posner (2003). Ce système attentionnel, par opposition au système attentionnel postérieur lié aux aspects plus réactifs de la régulation émotionnelle, est responsable d’opérations de contrôle attentionnelle volontaire (par ex. désengager son attention d’une source de menace) et permet de réguler les aspects plus réactifs de la régulation émotionnelle. D’autre part, Miyake, et al. (2000) ainsi que Friedman et Miyake (2004) (cité par Van der Linden et al. 2006), montrent que le système attentionnel antérieur semble remplir différentes fonctions exécutives telles que la mise à jour du contenu de la mémoire de travail en fonction des nouvelles entrées, le « shifting » entre différents traitements ou stimuli, l’inhibition de réponses dominantes, ainsi que l’inhibition d’informations non pertinentes internes.

Plus spécifiquement, concernant la rumination, Watkins et Brown (2002) suggèrent que la rumination, chez des personnes dépressives, diminuerait les capacités exécutives, ce qui provoquerait de moins bonnes performances aux tâches nécessitant l’intervention de fonctions exécutives. En termes de processus spécifiques, il semblerait que la rumination mobilise des ressources exécutives impliquées dans la suppression d’une réponse dominante.

Dans la même veine, des études ont trouvé une association entre la rumination chez une

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personne dépressive et une réduction des capacités d’inhibition de matériel à valence négative (Joormann & Gotlib, 2008 ; Joormann & Gotlib, 2010). Selon Davis et Nolen-Hoeksema (2000), la tendance à ruminer chez des personnes dysphoriques pourrait être la conséquence d’une pauvre flexibilité mentale et de persévération. Les résultats de l’étude de Davis et Nole- hoeksema (2000) indiquent que les personnes qui ont une tendance à ruminer commettent plus d’erreurs persévératives au Wisconsin Card Sorting Test (WCST ; Grant & Breg, 1948).

Le WCST permet de mesurer l’habileté d’une personne à adapter ses réponses (cognitives) aux changements des contingences environnementales. Selon les auteurs, les personnes qui ruminent sont mentalement bloquées dans un style de relation à l’environnement, alors même que l’efficacité de ce style de relation, sur le plan du bénéfice au long terme, a été invalidé par des feedbacks négatifs. Cette étude révèle également que les personnes qui ruminent ont des difficultés à changer leurs réponses en fonction de l’environnement uniquement lorsque ce changement nécessaire à émettre une réponse appropriée ne leur est pas indiqué. Au contraire, dans une tâche de « shifting » lors de laquelle ils leur est explicitement demander de changer de réponse, les personnes qui ruminent ne présentent pas de difficultés particulières. Les auteurs suggèrent que la manipulation de l’environnement externe peut faciliter la distraction et diminuer les opportunités de ruminer, mais que la pauvre flexibilité mentale observée chez les personnes qui ruminent entraverait la sélection d’environnements qui minimisent la possibilité de s’engager dans des ruminations. Dans ce contexte, nous supposons que des difficultés de coordination interne-externe pourraient contribuer à la tendance à la rumination de deux façons alternatives. Premièrement, nous pensons que des difficultés à désengager l’attention des représentations internes pourraient contribuer au maintien du « blocage mentale » et, de ce fait, de la rumination. Effectivement, les ruminations font partie de ce que nous appelons les représentations internes. Dès lors, si l’attention est dirigée de façon préférentielle sur les représentations internes sans possibilité de prendre en compte les informations présentes dans l’environnement pour cause d’une altération du processus de coordination interne-externe, il est légitime de penser que la tendance à la rumination sera renforcée. D’une façon alternative, des difficultés à allouer son attention aux informations présentes dans l’environnement pourraient exacerber les difficultés de sélection d’environnements qui minimisent l’opportunité de s’engager dans des ruminations.

Muraven (2005) s’est intéressé à l’implication de ce que l’on pourrait appeler « la centration attentionnelle sur soi » et de la capacité de régulation de l’attention portée à soi sur la dépression et l’anxiété. Par définition, une personne qui a un haut degré de centration attentionnelle sur soi porte plus d’attention à elle-même qu’une personne qui a un bas degré

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de centration attentionnelle sur soi. De ce fait, les pensées d’une personne avec un haut degré de centration attentionnelle sur soi sont dirigées vers l’intérieure, sur son self, alors que les pensées d’une personne avec un bas degré de centration attentionnelle sur soi sont dirigées vers l’extérieur, sur l’environnement ou la situation. La capacité de régulation de l’attention portée sur soi se réfère à la capacité à désengager l’attention du self. Les résultats de l’étude de Muraven (2005) suggèrent que les personnes qui ont un haut degré de centration attentionnelle sur soi et qui ont de la peine à déplacer leur focus attentionnel de leur self sont plus déprimées et anxieuses que les individus qui ont soit, un haut degré de centration attentionnelle sur soi mais une bonne capacité à désengager leur attention de leur self, soit un bas degré de centration attentionnelle sur soi. Dans la présente étude, nous ne nous intéressons pas uniquement à la capacité à désengager l’attention portée aux pensées concernant le self, plus largement nous nous intéressons à la capacité à passer de façon flexible et contrôlée des représentations internes (cognitions ou pensée qui ne sont pas générées par un stimulus présent dans l’environnement) aux représentations externes (informations présentes dans l’environnement) et vice versa. Cependant, les représentations internes incluent les pensées concernant le self et l’étude de Muraven nous montre qu’il y’a un effet néfaste à se focaliser sur les pensées concernant le self si l’on ne peut pas s’en désengager facilement. Cette dernière étude nous permet d’appuyer notre supposition concernant le lien entre rumination et coordination interne-externe, et nous permet en plus, de supposer un lien entre l’utilisation du blâme de soi et ce processus de coordination.

Effectivement, nous pensons que des difficultés à désengager l’attention portée aux représentations internes peuvent contribuer à l’utilisation préférentielle de stratégies de régulation émotionnelle comme le blâme de soi et la rumination qui sont, dans leur définition même, caractérisées par des pensées concernant le self.

À l’inverse, nous supposons qu’une prise en compte unique des informations présentes dans l’environnement, sans prise en compte des représentations internes peut contribuer à l’utilisation du blâme d’autrui qui consiste à rendre responsable autrui de l’événement négatif qui s’est produit. Une prise en compte unique des représentations externes au détriment des représentations internes pourrait s’expliquer par des difficultés à passer de façon flexible du traitement de représentations externes au traitement de représentations internes.

En somme, nous postulons un lien entre la capacité de coordination interne-externe et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives telles que le blâme de soi, la rumination et le blâme d’autrui.

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1.4. L’impulsivité

Selon Dunas et Barnes (1993) (cité par Billieux, Rochat & Van der Linden, 2008), l’impulsivité renvoie à une variété de comportements réalisés prématurément, excessivement risqués, inappropriés à la situation et pouvant entraîner des conséquences indésirables.

Aujourd’hui l’impulsivité est considérée par de nombreux auteurs comme un concept psychologique multifactoriel. Whiteside et Lynam (2001) ont développé une échelle d’impulsivité, l’UPPS, permettant de mesurer les différentes dimensions qu’englobe le concept d’impulsivité. Ces différentes dimensions sont l’urgence, le manque de persévérance, le manque de préméditation et la recherche de sensation. Ces quatre dimensions de l’impulsivité présentent toutes des liens avec divers états psychopathologiques (Billieux et al., 2008).

L’urgence renvoie à la tendance à céder à de fortes impulsions et ce, souvent en présence d’affects négatifs. Plusieurs études montrent qu’un haut degré d’urgence est notamment en lien avec des scores élevés à des mesures de dépression et d’anxiété (d’Acremont & Van der Linden, 2006 ; Billieux, Van der Linden & Ceschi, 2007), avec la dépendance à l’alcool, le jeu pathologique (Smith et al., 2007) et la boulimie (Claes, Vandereycken & Vertommen, 2005). Par ailleurs, de hauts niveaux d’urgence ont été associés au besoin de fumer du tabac (Billieux et al., 2007), aux troubles de la personnalité

« borderline » (Miller, Flory, Lynam & Leukefeld, 2003), aux déficits d’attention et d’hyperactivité (ADHD) durant l’enfance, aux troubles obsessionnels compulsifs (Zermatten

& Van der Linden, 2008), aux conduites antisociales (Miler et al., 2003 ; Smith et al., 2007) ainsi qu’à la dépendance au téléphone portable (Billieux, Van der Linden, d’Acremont, Ceschi & Zermatten, 2007).

La préméditation se réfère à la tendance à réfléchir et à penser aux conséquences de ses actes avant de s’y engager. Dans le cas de l’impulsivité, on parlera de manque de préméditation. Un bas niveau de préméditation a notamment été associé à des comportements antisociaux chez les jeunes adultes (Miller et al., 2003), à l’utilisation de stupéfiants, à l’occurrence de conduites sexuelles à risque (Miller et al., 2003) ainsi qu’au jeu pathologique et à la boulimie (Smith et al., 2007).

La persévérance se réfère à la capacité à rester concentrer longtemps sur une tâche difficile ou ennuyeuse. Comme pour la préméditation, on parlera ici de manque de persévérance. Une personne avec un bas manque de persévérance sera capable de travailler longtemps dans des conditions qui nécessitent de résister à des stimuli distracteurs. Un bas niveau de persévérance est notamment en lien avec des symptômes d’attention/hyperactivité,

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la présence de symptômes de types « borderline » (Miller et al., 2003), l’existence d’obsessions (Zermatten & Van der Linden, 2008), les conduites antisociales (Smith et al., 2007), la tendance à la procrastination (Dewitte & Schouwenburg, 2002) ou encore l’utilisation abusive du téléphone portable (Billieux et al., 2007).

Enfin, la recherche de sensation renvoie à la tendance à rechercher des activités excitantes et à la tendance à être ouvert à de nouvelles expériences. Les personnes avec un haut degré de recherche de sensation prendraient plus de plaisir à prendre des risques et à entreprendre des activités dangereuses (Whiteside & Lynam, 2001) et seraient plus enclines à jouer de l’argent et à consommer de l’alcool de manière fréquente (Smith et al., 2007). Un haut niveau de recherche de sensation serait notamment en lien avec diverses conduites à risque et comportements antisociaux (Miller et al., 2003 ; Smith et al., 2007).

Nous allons, finalement nous intéresser aux mécanismes psychologiques impliqués dans l’impulsivité afin d’étayer notre supposition concernant un lien entre la coordination interne-externe et l’impulsivité.

1.4.1. Mécanismes psychologiques sous-tendant l’impulsivité

Les mécanismes psychologiques sous-tendant ces différentes facettes de l’impulsivité semblent être de deux sortes. Selon Bachera et Van der Linden (2005) l’urgence, le manque de préméditation et le manque de persévérance sont sous-tendus par des processus d’autocontrôles, alors que la recherche de sensation est plutôt liée au versant motivationnel (Van der Linden et al., 2006). Dans ce cadre, Van der Linden et al. (2006) proposent de considérer un haut degré d’urgence comme découlant, en partie, d’une perturbation de la capacité à inhiber une réponse automatique ou dominante, le manque de persévérance comme découlant, en partie, d’une perturbation de la capacité à résister à l’interférence proactive ou à inhiber des pensées et/ou des souvenirs non pertinents en mémoire de travail, le manque de préméditation comme dépendant des processus liés aux capacités de prise de décision (capacités de prise en compte des conséquences positives ou négatives d’une décision) et la recherche de sensation comme étant le reflet d’une hypersensibilité aux renforcements positifs.

Dans cette étude, nous allons principalement nous intéresser aux trois dimensions de l’impulsivité en lien avec les capacités d’autocontrôle en supposant qu’ils puissent être en lien avec le processus de coordination interne-externe.

Dumontheil, Gilbert, Burgess et Otten (2010) suggèrent que des difficultés à désengager l’attention portée aux représentations externes pourraient contribuer à

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l’émergence de comportements non adaptés à la situation car provoqués par des schémas dominants déclenchés par des stimuli perceptuels. De ce fait, nous supposons que ce type de difficultés pourrait provoquer des comportements « urgents ». En effet, l’urgence semble dépendre en partie de la capacité à inhiber une réponse automatique ou dominante et le déclenchement d’une réponse automatique ou dominante semble être favorisé par une attention préférentiellement portée à l’environnement. Or des difficultés à passer des représentations externes aux représentations internes, revient à porter son attention aux informations présentes dans l’environnement. De la même façon, nous pensons que des difficultés à désengager son attention des représentations externes pourraient également contribuer à un manque de persévérance et à un manque de préméditation, car une non-prise en compte des représentations internes (incluant les plans d’actions, les souvenirs etc.) pourrait compromettre l’accomplissement d’une tâche difficile et altérer le jugement des conséquences futures d’une action. D’un autre côté nous pensons que des difficultés à passer des représentations internes aux représentations externes pourraient également être impliqués dans des comportements urgents, dans un manque de persévérance et dans un manque de préméditation. Des difficultés à désengager son attention des représentations internes, dans le cas de comportements urgents, pourraient favoriser le déclenchement d’actions en référence à des schémas de pensées dominants ne prenant pas en compte les informations présentes dans l’environnement et menant à des comportements non adaptés à la situation. Concernant le manque de persévérance, ce genre de difficultés pourraient exacerber les problèmes d’inhibition de pensées ou souvenirs non pertinents en mémoire de travail. Et finalement, une non-prise en compte des informations présentes dans l’environnement pourrait, à son tour, altérer le jugement des éventuelles conséquences d’une action future.

1.5. Objectifs de l’étude et hypothèses théoriques

Les objectifs de cette étude sont de deux sortes. Premièrement, nous aimerions confirmer les résultats expérimentaux obtenus par Gilbert et al. (2005) aux tâches comportementales qui mesurent la capacité de coordination interne-externe, en particulier les résultats obtenus à la troisième tâche. Pour rappel, ces résultats indiquent : un effet principal de la phase (traitement plus rapide des représentations externes que des représentations internes), un effet principal de la transition de phase (traitement d’un stimulus nouveau faisant partie d’une autre phase plus long que le traitement d’un nouveau stimulus faisant partie de la même phase) et un effet d’interaction entre la phase et le fait de changer de phase (différence

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de temps de traitement d’un stimulus d’une nouvelle catégorie d’autant plus long lorsque le nouveau stimulus est un stimulus externe).

Deuxièmement, nous souhaitons découvrir s’il pourrait y avoir un lien entre la capacité de coordination interne-externe, la régulation émotionnelle et l’impulsivité. Les données de la littérature concernant la capacité de coordination interne-externe, la régulation émotionnelle et l’impulsivité nous laissent penser qu’il est envisageable. Suite aux considérations émises dans les parties traitant des mécanismes psychologiques impliqués dans la régulation émotionnelle et dans l’impulsivité, nous émettons deux hypothèses :

1. Des difficultés à passer des représentations internes aux représentations externes sont en lien avec un haut degré d’urgence, un manque de persévérance, un manque de préméditation et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives comme le blâme de soi et la rumination.

2. Des difficultés à passer des représentations externes aux représentations internes sont en lien avec un haut degré d’urgence, un manque de persévérance, un manque de préméditation et l’utilisation de stratégies de régulation émotionnelle non-adaptatives comme le blâme d’autrui.

Dans cette perspective, nous allons explorer les liens entre une tâche expérimentale qui permet de mesurer la capacité de coordination interne-externe (la tâche de l’alphabet ; Gilbert et al. 2005), une échelle d’impulsivité (UPPS ; Whiteside & Lynam, 2001) et une échelle de régulation émotionnelle (CERQ ; Garnefski et al., 2001) chez des jeunes adultes issus de la population générale. Étant donné l’étroit lien entre l’utilisation de certaines stratégies de régulation émotionnelle, l’impulsivité et les symptômes dépressifs, nous utilisons également une mesure de dépression (BDI-II ; les Editions du Centre de Psychologie Appliquée, 1998). Afin de s’assurer que de mauvaises performances à la tâche de l’alphabet ne puissent pas être attribuées à des difficultés de mémoire de travail, un test mesurant la mémoire de travail (test de séquence Lettres-chiffres ; Wechsler, 1997) sert de test contrôle.

2. Méthode

2.1. Participants

Septante-quatre jeunes adultes (34 femmes, 40 hommes, Mage = 24.26 ans, ETage = 3.54 ans, minimum-maximum: 18-32 ans) ont été recrutés dans la population générale. La moyenne du nombre d’années d’études est de 14.95 (ET = 2.14). Les participants sont tous de

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langue maternelle française, n’ont pas d’antécédents psychiatriques ou neurologiques et ne prennent pas de psychotropes. Tous les participants ont signé et daté un consentement de participation à la recherche.

2.2. Matériel

2.2.1. Tâche informatisée 2.2.1.1. Tâche de l’alphabet.

La tâche de l’alphabet permet de mesurer la capacité de coordination entre représentation interne et externe. Il s’agit d’une adaptation de la troisième tâche de Gilbert et al. (2005). Elle est constituée de trois blocs de sept minutes comprenant chacun, en alternance, des phases externes et des phases internes. Durant la phase externe, le participant voit apparaître une à une des lettres de l’alphabet en majuscules sur un écran d’ordinateur. Il lui est demandé d’émettre un jugement le plus rapidement et précisément possible sur ces lettres à l’aide de deux touches du clavier de l’ordinateur, à savoir, si la lettre est uniquement composée de droites (p.ex. A) ou si elle contient des courbes (p.ex. D). Les lettres sont présentées séquentiellement à l’écran (une nouvelle lettre apparaît dès que le participant a répondu) et suivent un ordre constant de une sur cinq (p.ex. si la première lettre présentée est un « A » la deuxième sera un « F ») et forment la boucle de l’alphabet. Durant la phase interne, les lettres sont remplacées par des points d’interrogation à l’endroit et à l’envers. Il est demandé au sujet de continuer mentalement la séquence d’une lettre sur cinq à partir de la dernière lettre qu’il a vue à l’écran (durant la phase externe) et d’émettre un jugement en terme de « uniquement composée de droites » ou de « composée d’au moins une courbe » à l’aide des deux touches du clavier sur la lettre qu’il visualise mentalement. Plusieurs points d’interrogation peuvent apparaître à la suite. La première lettre présentée en phase externe (suite à une phase interne) continue la séquence, supposant qu’elle a été correctement maintenue durant la phase interne précédente.

Dans chaque bloc de sept minutes, les phases internes et externes s’alternent. Le changement d’une phase à l’autre se fait toutes les 3 à 21 secondes (Mchangement de phase = 10.5 secondes). Quatre types d’événements sont définis : « Switch externe » marquant une transition de phase interne à externe, « Switch interne » marquant une transition de phase externe à interne, « Phase interne » et « Phase externe » marquant, pour ces deux événements, le fait de rester à l’intérieur d’une même phase (Figure 3).

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Figure 3. Représentation schématique des quatre types d’évènements de la tâche de l’alphabet.

Les variables dépendantes de la tâche de l’alphabet sont au nombre de six: 1. « Switch externe » qui représente la moyenne des temps de réaction (TRs) entre le jugement du dernier stimulus d’une phase interne au jugement du premier stimulus d’une phase externe, 2.

« Switch interne » qui représente la moyenne des TRs entre le jugement du dernier stimulus d’une phase externe au jugement du premier stimulus d’une phase interne, 3. « Phase interne » qui représente la moyenne des TRs entre le jugement d’un stimulus à l’autre au sein d’une phase interne, 4. « Phase externe » qui représente la moyenne des TRs entre le jugement d’un stimulus à l’autre au sein d’une phase externe, 5. « Indice du Switch externe » qui représente la variable « Phase externe » soustraite à la variable « Switch externe », 6.

« Indice du Switch interne » qui représente la variable « Phase interne » soustraite à la variable « Switch interne ». Ces deux dernières variables nous permettent de connaître le coût cognitif lors des transitions de phase. Un « Indice du Switch externe » élevé ainsi qu’un

« Indice du Switch interne» élevé indiquent un coût cognitif plus important lors des transitions de phase.

2.2.2. Questionnaires

2.2.2.1. Cognitive Emotion Regulation Questionnaire (CERQ)

Le CERQ (Garnefski et al., 2001) est un questionnaire spécialement conçu pour mesurer les composantes cognitives et conscientes de la régulation émotionnelle, afin

A F

K P

?

¿

?

¿ T

Y D

« Phase externe »

« Phase interne »

« Phase externe »

« Switch interne »

« Switch externe »

Temps

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d’investiguer les processus cognitifs mis en place suite à un événement de vie négatif. La version utilisée dans cette étude est la traduction française validée par Jermann, Van der Linden, d’Acremont et Zermatten (2006). Le CERQ est un questionnaire auto-reporté de 36 items à coter sur une échelle de likert en cinq points (de 1 presque jamais à 5 presque toujours). L’utilisation de neuf stratégies de régulation émotionnelle différentes est évaluée :

« Acceptation » (avoir des pensées d’acceptation et de résignation par rapport à ce que l’on a vécu), « Centration positive » (avoir des pensées positives, joyeuses et plaisantes, au lieu de penser à des événements menaçants et stressants), « Centration sur l’action » (penser à ce que l’on peut faire et à comment gérer l’expérience que l’on a vécue), « Réévaluation positive » (avoir des pensées qui donnent une signification positive à ce que l’on a vécu, relativement à son développement personnel), « Mise en perspective » (avoir des pensées qui relativisent ce qui s’est passé en comparaison à d’autres événements), « Blâme de soi » (avoir des pensées qui nous rendent responsable de ce que l’on a vécu), « Blâme d’autrui » (avoir des pensées qui rendent autrui responsable de ce que l’on a vécu), « Rumination » (avoir des pensées concernant nos affects négatifs et des pensées qui sont associées à l’événement négatif), et

« Dramatisation » (avoir des pensées qui augmentent les aspects négatifs de l’expérience).

L’Acceptation, la Centration positive, la Centration sur l’action, la Réévaluation positive et la Mise en perspective sont considérées comme des stratégies de régulation émotionnelle adaptatives, alors que le Blâme de soi, le Blâme d’autrui, la Rumination et la Dramatisation sont considérés comme des stratégies non-adaptatives.

Les variables dépendantes obtenues grâce au CERQ sont des scores de fréquence d’utilisation des neuf stratégies de régulation émotionnelle, ainsi que deux scores globaux indiquant une utilisation préférentielle de stratégies adaptatives ou non-adaptatives. Cette étude se concentre principalement sur l’utilisation des stratégies non-adaptatives. Des hauts scores indiquent une fréquente utilisation des stratégies de régulation émotionnelle pour lesquelles ces hauts scores ont été obtenus.

2.2.2.2. Échelle d’impulsivité (UPPS)

L’UPPS est un questionnaire auto-reporté de 45 items à coter à l’aide d’une échelle de Likert en quatre points (de 1 Tout à fait d’accord à 4 Tout à fait en désaccord) qui évalue les quatre dimensions principales de l’impulsivité, identifiées par Whitside et Lynam (2001). Les quatre dimensions mesurées sont : « l’Urgence » (la tendance à ressentir de fortes impulsions et ce surtout en présence d’affects négatifs), « la Préméditation » (tendance à penser et à réfléchir aux conséquences de ces actes avant de s’y engager), « la Persévérance » (capacité à

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rester concentrer longtemps sur une tâche ennuyeuse et/ou difficile) et « la Recherche de sensation » (tendance à apprécier et à rechercher des activités excitantes, et à être ouvert à de nouvelles expériences dangereuses ou non). Dans le cas de l’impulsivité, on parle de manque de préméditation ou de manque de persévérance. La version utilisée dans cette étude est l’adaptation française validée par Van der Linden et al. (2006).

Les variables dépendantes obtenues grâce à l’UPPS sont quatre scores représentant la tendance à se comporter selon les quatre dimensions de l’impulsivité. Des scores élevés indiquent une forte tendance à se comporter selon les dimensions pour lesquelles ces scores élevés ont été obtenus.

2.2.2.3. Inventaire de dépression de Beck II (BDI-II)

Le BDI-II est un questionnaire auto-reporté évaluant la sévérité de la symptomatologie dépressive à l’aide de 21 items représentant différents symptômes pour lesquels il est demandé de signaler la sévérité (de 0 à 3). La version française utilisée dans cette étude a été établie par les Editions du Centre de Psychologie Appliquée (1998) et se base sur la version originale de Beck, Steer et Brown (1996).

Les variables dépendantes obtenues grâce au BDI-II sont un score global représentant la sévérité de la symptomatologie dépressive, un score « somatique » lié à la sévérité des symptômes physiques et un score « cognitif » lié à la sévérité des symptômes affectifs. Dans cette étude nous nous intéresserons au score global et plus particulièrement au score cognitif (aussi appelé « Affects négatifs »). Des scores élevés indiquent une forte symptomatologie dépressive au niveau global, physique ou cognitif.

2.2.3. Test contrôle

2.2.3.1. Séquence Lettres-Chiffres

Le test de séquence Lettres-Chiffres est un sous-test de l’Echelle d’Intelligence de Wechsler Version III (WAIS-III, Wechsler, 1997) mesurant la mémoire de travail. Il est demandé au participant de répéter un groupe de chiffres et de lettres mélangées (allant de 2 à 9 stimuli) en donnant d’abord les chiffres dans l’ordre croissant, puis les lettres dans l’ordre alphabétique.

Le test de séquence Lettres-Chiffres nous fournit un score de mémoire de travail. Un score élevé indique un bon fonctionnement de la mémoire de travail.

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