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Sur l’interféromètre Rayleigh-Zeiss
Y. Doucet
To cite this version:
SUR
L’INTERFÉROMÈTRE
RAYLEIGH-ZEISS Par Y. DOUCET.Laboratoire
Physique-Enseignement
Sommaire. 2014 La
première partie de cet article est relative à l’étude théorique du mode de production
des franges dans l’Interféromètre Rayleigh-Zeiss.
L’existence des discontinuités de la courbe d’étalonnage est expliquée par une variation progressive
de l’ordre d’interférence de la frange achromatique. Le calcul montre que ces discontinuités peuvent
se produire dans un sens ou dans l’autre suivant la valeur de la différence de dispersion solution-eau et de la dispersion du verre du compensateur. Leurs positions exactes peuvent être prévues ce qui
facilite les mesures ultérieures.
On établit l’existence en lumière monochromatique de plusieurs courbes non parallèles à celle obtenue
en lumière blanche. Un mode de calcul de la différence d’indice solution-eau en est déduit.
Un nouveau dispositif de mesures en lumière hétérogène rouge a été mis au point. Il diminue nota-blement le nombre de discontinuités, et l’on indique comment l’emploi d’un jeu de verres de compen-sateur permettrait l’obtention d’une courbe d’étalonnage continue.
La deuxième partie donne la variation des indices avec la concentration pour le chlorure de potassium, l’acide molybdique et les paramolybdates de sodium et d’ammonium.
. I.
- Partie
théorique.
La
cryoscopie
par la méthoded’équilibre [i3]
nécessite la mesure
postérieure
de la concentration.Le
procédé
doit être sensible etpermettre
l’emploi
de solutions diluées. Nous avons
pensé,
après
Adams
[i]
etKaragunis
[2],
à utiliser l’interféromètre à eau de LordRayleigh-Haber-Lôwe
construit par Zeiss.Une dimculté se
présente
pourl’étalonnage.
Cesauteurs l’ont résolue de
façons
diverses,
cequi
nous a incité à mettre aupoint
la théorie del’ins-trument.
1.
Principe
del’appareil.
- Lesystème
deproduction
desfranges
d’interférence dans cet’
appareil
dérive dudispositif
de Fraunhofer. En1896,
Fig. i. -
Schéma de l’interféromètre.
l, collimateur; 2, cuve à eau; 3, chambres à solutions; 4, compensateur; 5, lame à faces parallèles; 6, y lunette à
oculaire-cylindrique; ~, tambour du compensateur.
Lord
Rayleigh [3],
dans le butd’analyser
l’argon
qu’il
venaitd’isoler,
utilisait une méthodeinterféromé-trique.
Ilcomparait
lespressions
de deux gazrenfermés dans deux tubes de même
longueur,
en les faisant traverser par un faisceau de lumière
parallèle
provenant
d’un collimateur. Les rayonsrencontraient ensuite deux fentes
placées
surl’objectif
d’un
télescope.
On observait desfranges
aufoyer
de la lentille. On sait que
l’interfrange
est très faible etqu’il
faut utiliser unobjectif
trèsgrossissant,
par
conséquent
peu clair. LordRayleigh
a l’heureuse idée de lui substituer une lentillecylindrique
d’axeparallèle
auxraies,
qui
negrossit
quetransversa-lement.
Quand
on fait varier lapression
d’un gaz, lesfranges
défilent devant unréticule,
mais elles sontsujettes
à de soudainsdéplacements
dus auxvariations de la
température
ambiante. Il trouve unremède dans
l’emploi
d’un secondsystème
defranges
formé par les faisceaux lumineuxpassant juste
au-dessus destubes,
etqui
sert derepère.
En 1910, Haber et Lôwe
[4]
reprennent
cedispo-sitif et
l’adaptent
àl’analyse
des solutions. La différence de marcheproduite
par la différence d’indice des deuxliquides
estcompensée
parl’incli-naison variable d’une lame de verre commandée
par une vis
micrométrique
dont on lit les fractionsde tour sur un tambour
gradué.
Lafrange
centraleest
remplacée
par lafrange
achromatique
quefournit la lumière blanche d’une
petite ampoule
électrique.
Enfin,
pour obtenir desfranges
stables,
ils
placent
les deux chambres dans une cuve à eau.Le schéma de
l’appareil
est donné ci-contre. Celuique nous avons utilisé est le modèle à
autocolli-mation avec chambres de 2 cm.
2. Théorie du fonctionnement. - Les deux
chambres contiennent de l’eau distillée. On éclaire
en lumière blanche. On observe à la
partie
inférieure duchamp
lesfranges
achromatiques
fixes servantde
repères,
et d’autres semblables à lapartie
supé-rieure. Par le
jeu
ducompensateur,
on établit lacoïncidence,
cequi
détermine le zéro de l’échelle de mesure. L’eau d’une chambre est alorsremplacée
par une solution. La différence d’indice v,qu’elle
présente
avec l’eauproduit
la différence de marche v1,
259
1 étant la
longueur géométrique
du cheminoptique.
Lesfranges
ne sontplus
dans lechamp
del’appareil.
Elles y sont amenées par une nouvelle rotation de lalame du
compensateur, qui
introduit,
en sens inverse,la différence de marche o.
Si la
compensation
était correcte, la différence de marcheproduite
par la solution seraitégale
à celle donnée par la lame de verre. On aurait o = v l.En
portant
en ordonnées les numéros du tambour Tproportionnels
à à et en abscisses lesconcentra-tions m,
proportionnelles à
v, on obtiendrait unecourbe croissante
continue,
sensiblementrectiligne.
ar,
on obtient une courbeformée
detronçons
dedroites décalées d’une
quantité
constante les uns parrapport
aux autres.Hallwachs
[5]
qui,
en utilisait unappareil
du
type
Jamin l’avaitdéjà
constaté,
et en attribuaitl’origine
à la différence dedispersion
entre la solutionet le verre du
compensateur.
Marc[6] employant
l’appareil
de Lôwe-Zeiss montre que c’est bienlà,
en
effet,
l’origine
desdiscontinuités,
mais il ne faitaucun calcul.
Karagunis,
Hawkinson,
Damkôhler enont donné une
explication qualitative
assezcomplète,
mais
qui,
évidemment,
ne fournit pas lesrensei-gnements
d’une étudequantitative
comme cellede Siertsema
[7]
que,Hallm.achs,
Brodsky
[8]
etAdams
[9]
n’ont pu se procurer, et que nous n’avonspas trouvée non
plus.
-,
Voici comment on
peut
conduire le calcul :a.
Explication
des discontinuités. - L’ordre d’inter-férence en unpoint
dusystème
defranges
estoh à et ,> sont des fonctions de 1 . La condition d’achromatisme
donne
L’utilisation de la lumière blanche fait ainsi
apparaître
l’indice relatif à la vitesse de groupeMais la
compensation
n’a pas lieu pourà cause de la
présence
du termedl .
Elle ne seproduit
l /.donc pas pour la
frange
centrale. Pour calculer l’ordre d’interférence de lafrange
«compensée
».1 f 18’ do l 1 l ’B
il faut
expliciter
‘ et pour cela calculer o. /.Le
compensateur
est une lame de verred’épaisseur
einclinée à
45°
sur le rayon lumineux. Par rotationd’un
petit
angle
0 onchange
le cheminoptique
dansle verre et dans l’air. En
négligeant
des termes dusecond ordre on trouve
La dérivée
logarithmique
donnePosons
et résolvons
(2)
parrapport
à o en calculantIli
et - par
les formules .HA *
qui
donnent uneapproximation
suffisante.Fig. 2.
En
portant
a dans(1)
on obtient l’ordre d’inter-férence de lafrange
achromatique.
C’estOn
voit,
qu’en
général,
il n’est pas nul. Sa valeur n’est pas constante nonplus :
elle est fonctioncroissante des différences d’indices et de
dispersion
de la solution et de l’eau. On y trouvel’explication
des discontinuités. En effetlorsque
p,, atteint lavaleur i ’2 c’est une raie noire
qui
serait «achroma-tique »
c’est-à-dire que les deuxfranges
brillantesadjacentes
sontégalement
blanches : il y a deuxposi- ,
tions du tambour T et
T’ également possibles.
Si l’on
prend
maintenant une solution deconcen-tration m’ un peu
plus grande
que m, il ycorrespond
une différence d’indice j’ > u, et une valeur de pal
plus
grande.
C’estune
frange
voisinequi
devientachromatique;
elle le sera sansambiguïté
pourpa - i. Puis,
Ii étant un nombre
entier,
on trouve deux numérosdu tambour
qui
conviennentégalement.
La courhem =
f ( T),
présente
donc des séries de discontinuitéségales.
Lephénomène
est évidemmentprogressif
et à
chaque
fois,
l’indétermination seproduit
surune
assezgrande
étendue de l’échelle de mesure.On
conçoit
qu’il
y aitquelques
difficultés à la tracer et que la réalisation d’ungrand
nombre de solutions-étalons soit nécessaires.b. Sens des discontinuités. - Le sens de
ces
discontinuités
dépend
dusigne
de p,,qui peut
êtrepositif
ounégatif
suivant que u estplus
grand
ouplus
petit
que ., l. Lafrange
centrale pour lalongueur
d’onde -t.
correspond
à rJ = ’) l.Si o > ,~ l le
compensateur
amène lafrange
achro-matique plus
loin que lafrange
centrale,
il ycorres-pond
desnuméros
T croissant par valeurssupérieures.
Et inversement.
Nous avons observé le
premier
cas avec dessolutions de K CI et le deuxième avec l’acide
méta-molybdique.
L’équation (4)
nouspermet
depréciser.
Le sensdes discontinuités est donné par le
signe
de lat.
Ï
N l ,) .
d. 1 t . f
quantité ‘
- N ou n et u sont les indices relatifs"
z
à la
longueur
d’ondeachromatique.
’Si / >
Nit
les discontinuités sont dutype K Cl,
lacompensation
seproduit
au delà de lafrange
centrale
3).
1 .:., -
elles seproduisent
en sensinverse;
’1 u
le
compensateur
a une action insuffisante2).
Enfin
si /
= ,RTlia
frange
achromatique
corres-pond toujours
avec lafrange
centrale p = o. Iln’y
aplus
de discontinuités. C’est ce queKaragunis
a trouvé pour des solutions de KF et Rb F. Lecompensateur
est un crown d’indice et decoef-ficient B =
45.
1 o--,pour ces solutions
~~
=~9,16.
10-".D’après
Adams[9]
cela seproduirait
aussi avecdes solutions de sulfate et un
compensateur
en flintlourd. Pour n =
1,96
et B = = 106 . I o -’~ .On verra
plus
loin comment onpeut
connaîtrele
rapport .
d’unefaçon
suffisammentapprochée
sans avoir tracé toute la courbe
d’étalonnage.
Sir
on
peut
choisir un verre tel que’
soit sensiblementu
égale
à cette valeur on tracera la courbe sansdiffi-culté et avec un
petit
nombre’de solutions-étalons.Ce serait donc une très grosse amélioration que de fournir avec
l’appareil
unjeu
decompensateurs
dont les indices et les formules de
dispersion
seraientconnus.
c. Position des discontinllités. - La formule
(4)
permet
deprévoir
leurspositions
exactes si l’onconnait la différence de
dispersion f3
entre la solution et l’eau.L’e;pression /
reste sensiblement constantedans toute- l’étendue du domaine de mesures
acces-sibles. En introduisant cette
quantité
dans(4)
eten écrivant K
on
trouve :où toutes les
quantités
sont connues. L’étude dela courbe
avant
lapremière
discontinuitédonnera,
avec une
précision
suffisante,
la relation u =f
(T);
on saura donc ainsi àquels
numérosprécis
ducompensateur
seplacent
les indéterminations.’ Nousdonnerons des
exemples plus
loin.3.
Emploi
de lumièrehétérogène.
-L’appa-reil de Zeiss fonctionne normalement en lumière blanche. Adams
r 9]
l’emploie
comme un instrumentde zéro. Il compare la solution de titre inconnu avec
d’autres solutions un peu
plus
fortes et un peuplus
faihles,
defaçon
que la différence des numéroscorrespondants
du tambour soit inférieure à 200. Ilfait alors une
interpolation
linéaire. Cela suppose,ben
entendu,
qu’on
ne se trouve pas auvoisinage
d’une discontinuite. Dans ce cas, il. faudra réaliser
des solutions étalons
qui
encadreront debeaucoup
plus près
la solution inconnue. La méthode estlongue
et délicate.Karagunis
[2]
préfère
tracer entièrement la courbeà l’aide de solutions titrées. Pour lever le doute des
indéterminations,
il donne aux raies des indices« d’obscurcissement », par
exemple
3 pour laplus
noire et i pour celle nettement bordée de rouge.
A une
discontinuité,
on note pour troisfranges
voisines,
les indices1,
2,
3 et1, 3,
2lorsqu’il
n’y
a aucune
ambiguïté.
Avec une certainehabitude,
on note très bien le noircissement
progressif
d’une raiequi,
d’indice 1 devient 2puis
3,
si l’on seplace
dans des conditions convenables
(pièce
obscure,
oeil dans une
position
invariable devantl’oculaire).
n f 1 ’ ’ "2les Il forme les trois
quotients
7.- ?
-r ,rh-, ,r.;
FI et trace lesfamilles de courbes m =
f (T)
en reliant lespositions
d’une même raie
quel,
que soit sondegré
d’obscur-cissement. Pour rechercher alors le titre d’une solution
inconnue,
il note de même les troisraies,
parexemple
I 1 5 6 ,1178.,
12002. Legraphique
faitconnaître les trois facteurs
2,~95.
10-0),2,438. ~ o-~,
2,395.10
5. Si l’on ne setrompe
pas defranges,
ondoit trouver trois valeurs
égales
pour m. Les troismultiplications
donnent icio,o28~g, 0,02877,
0,02880.
En vue d’effectuer des mesuresd’indices,
Brodsky
etFilippowa
[ 10~
tracent aussi une tellecourbe,
mais ils se bornent au
premier
segment
qu’ils
261
ils
extrapolent,
enprolongeant
cette courbe dans tout le domaine étudié. Pour une concentrationinconnue le
rapport
du nombre defranges
doit êtreégal
aurapport
deslongueurs
des chambres.S’il n’en est pas
ainsi,
c’estqu’il
fautajouter
i, 2 ou 3franges...
à une desdéterminations,
c’est-à-direqu’il
s’estproduit
l, 2 ou 3 discontinuités... Connaissant cechiffre,
onpeut
alors sereporter
à la courbe
extrapolée.
Geffcken et Kruis
[II]
]
f on t subir de grossesmodifications à
l’appareil
de Zeiss etemploient
unechambre tournante de
longueur
variable etdiffé-rentes chambres dont les
longueurs
sont dans unrapport
connu. C’est sans doute la méthode laplus
précise,
mais elle nécessite unappareillage
com-pliqué.
Les calculs
précédents
nous ont mis sur la voied’un
procédé
trèssimple qui
espace les discontinuitéset même
qui
lessupprime
sur toute l’étendue des mesures,lorsque
la différence dedispersion
totalecôté eau et côté solution n’est pas
trop
grande.
Reprenant
la formule(5)
onpeut
écrire enpremière
approximation :
/.~
représente
lalongueur
d’onde relative au maximumde sensibilité de l’aeil pour la lumière blanche.
Mais,
plaçons
un verre coloré devant lalampe
del’interféromètre. On obtient une lumière
hétérogène
allant de i. à t . Nous ne pouvonsplus,
àproprement
dire,
parler
« d’achromatisme »;cependant,
il existeune
frange
ayant
mêmecomposition spectrale
quela lumière incidente et pour
laquelle
Ji
= o,puisque
l’ordre
d’interférence,
pour cettefrange,
varie peude 1. à 1. On arrive donc à la même formule. 1,’indice )
étant
proportionnel
à lapuissance
3 de i, il y aintérêt à
opérer
en lumière rouge. Avec un verreà usage
photographique,
on voit de il-’) à I ~franges
et celle
qui
est centrale est très facilementrepérable.
Nous avonsexpérimenté
ceprocédé
avec dessolutions de
paramolybdate
d’ammonium. Il ne seprésente
aucune discontinuité sur toute l’étendue de l’échelle.Par
contre,
elles existent encore avecKCI,
maisil y
en a environ deux fois moins. Eneffet,
lalongueur
d’onde d’achromatisme étant de l’ordre deo,a~7
p.Les discontinuités ont lieu pour des indices’)
qui
sont
#
= z, foisplus
grands.
,
On
pourrait
penser réduire encore l’influence dela
dispersion
en diminuant lalargeur
de la bandede
longueur
d’onde utilisée. Pour introduire cettequantité
dans lecalcul,
on écrit que l’ordre d’inter-férence pour 7 est le même que pourB,
pour unecertaine
épaisseur
xa. On trouve pa enportant
x--dans PI ou dans PB. Il
vient,
ennégligeant
les termes du second ordre :En écrivant maintenant la condition de
discon-tinuité
p" _ ., ’- ~
on trouve estproportionnel
à la
quantité
’‘" ’-
endésignant
par 2 -z lalargueur
> ,nde la bande. On voit que .,, ne
change
passensi-blement,
si sdevient,
parexemple,
deux foisplus
petit.
C’est bien ce que nous avons constaté avecdes verres laissant passer les bandes 0,720 -
0.7°0 -
0,740
--0")9°.
Nous avons aussi
employé
une delargeur
variable se
déplaçant
dans lespectre
continu d’uneforte
lampe
à incandescence.Quand
on réduit salargeur
demoitié,
on ne gagne, avec K (~l parexemple,
qu’une
discontinuité sur i3. Par contre, on diminuebeaucoup
la clarté et l’onaugmente
rapidement
lenombre de
franges
visibles,
cequi
nepermet
plus
de les
compter.
4.
Emploi
de lumièremonochroxnatique.
--Il est bien évident alors que lesdiscontinuités,
liées au
phénomène
dedispersion
n’existentplus.
La diff’lculté est de trouver la
frange
centrale.On éclaire
l’appareil
avec une des raiesspectrales
d’une
lampe
à vapeur de mercure, endisposant
unmonochromateur à la
place
de lapetite lampe
etde son
support.
En utilisant successivement lesraies voisines et
0,578
on constate, pour unecertaine
position
ducompensateur,
que lesfranges
s’élargissent
surplace
enpassant
du vert aujaune.
Si l’on s’écarte d’une
frange
dans un senspuis
dansl’autre elles ne coïncident
plus
avec les raies dusystème-repère
et sont décaléessymétriquement.
Obtient-on,
ainsi, lafrange
centrale‘?Non,
engénéral,
car dire que les
franges
~. et B sont à la mêmeplace,
c’est dire que leur ordre d’interférence est le même .p, =
p~1 . Cette
égalité peut
avoir lieu pour desvaleurs
différentes
de zéro. Nous avonsdéjà
écritcette condition et trouvé que la valeur commune
est pl, donné par
(4’).’
Si on la compare avec l’ordred’interférence de la
frange
achromatique
donnépar
(4)
on voit que estremplacée
par’‘ ._, ’r - , ,
/, + v
c’est-à-dire que 1 ,, vaut très sensiblement la moyenne
arithmétique
de /. et B. Avec Î. =o,546,
_B ~0,578
on a 1., = 0,562. Cette valeur est voisine de la
longueur
d’onde
d’achromatisme,
parconséquent
on obtientpar ce
procédé
de substitution une courbed’étalon-nage
ayant
autant de discontinuités que celle obtenueen lumière blanche.
Cependant
la méthode a étéemployée
par Brodsky
et Scherschewer
[8].
N’ayant
pas à leurdisposition
un
spectre
de raies assezlumineux,
ils utilisentque la coïncidence pour 21. voisines ne
persiste
plus lorsque
la concentrationaugmente,
mais ilspensent
résoudre laquestion
endéplaçant
la fented’une
plus petite
quantité.
Or,
nous avons montréque l’intervalle des deux 1. n’a pas
grande
importance.
Leproblème
n’est pas ainsi résolu., Fig. 3.
D’ailleurs, pour une concentration
déterminée,
nonnulle,
il y a autant defranges
centralesqu’on
envisage
de lumièremonochromatique.
En effetsoit F l’ordre d’interférence de la
frange
centrale ~.pour une différence
d’indice u,
on a F = ‘, r ~ Lamême solution
présente
une différence d’indice v’ ,pour la
longueur
d’onde î.’ et par suite F’ =’1,,’:.
Le
rapport peut
s’écrire ennégligeant
les termesdu second ordre :
La
dispersion
introduit donc undécalage
L’intervalle entre les
franges
centrales de 1. et 1.’augmente
donc avec l’ordre d’interférence : lescourbes
d’étalonnage
pour différenteslongueurs
d’onde sont communes à
l’origine
et vont endivergeant
(fig.
3).
Utilisons alternativement la lumière blanche et
la lumière
jaune
du mercure(o, 5 7 8),
on constateexpérimentalement
que lacompensation
réalisée^
en
franges achromatiques persiste toujours
- mêmepour un ordre d’interférence de 200 - avec les -
franges jaunes.
Parconséquent
la courbequ’on
obtiendrait avec la
longueur
d’onde0,578
est distante d’un nombre entier defranges
de la courbe discon-tinue obtenue en lumière blanche. Ces deux courbessont
parallèles.
Pour ï. >0,578
la courbe «mono--chromatique
»s’éloigne
de la courbe discontinueet s’en
rapproche,
aucontraire,
pour J.0,578.
5. Mesures de différences d’indices de réfrac-tion.-La différence d’indice est donnée par la relation
Le nombre F s’obtient par la mesure de l’ordre d’interférence
f
de lafrange
colorée 1,qui
prend
la
place
de lafrange
achromatique,
mesure àlaquelle
on fera subir une correction.
La connaissance de
f suppose
unétalonnage
préalable
de la vis enlongueur
d’onde. La méthode est celle de Gans-Bose[12].
On détermine1?
par desc1T
mesures de à T = + 5 tous les 5oo numéros
de l’échelle. Le
graphique
donne la droiteA vrai
dire,
cette relation nepeut
donner avecpréci-sion que le nombre entier de
franges,
à cause desirrégularités
de la vis. On détermine directement l’excédent fractionnaire --- en ramenant le tambourau
voisinage
de zéro et en lisant le numéro tqui
assure la
coïncidence,
on a ~ = at.Le mode
opératoire
que nous avons utilisé est alors le suivant :i° Déterminer la courbe en lumière
hétérogène
rouge, d’une
longueur
d’onde moyenne de 0,7 [J-. La bande rouge fournie par lalampe
à vapeur demercure à haute
pression
autour de la raie6go~ ~
convient fort bien.20 Pour une solution de concentration donnée chercher la
frange
«achromatique
» comme ci-dessuspuis
passer en verto,5!~6.
Rectifier leréglage
parun
déplacement
dans le sens des numéros croissants. Apartir
du numéro T obtenu on calculeraf
donton ne retiendra que la
partie
entière. Ramener lecompensateur
à zéro et lire le numérot,
donnant l’excédent fractionnaire.30 Passer en bleu
o,436
et faire les mêmesopéra-tions,
on aIH.
4~
Calculer Fy etPB,
La correction à faire subirà
fv
pour obtenirF,
B serait d’un nombre entierégal
au nombre de discontinuités
qui
ont eu lieujusque-là,
si la courbed’étalonnage
pour î. =o,546
étaitparallèle
à la courbe discontinue rouge. Coinme iln’en est rien il faut calculer JF par la formule
(6)
où F’ est l’ordre d’interférence en lumière rouge
l’
corrigé
du nombre entier de discontinuités.Lorsque
.1F i cette correction est faite en rectifiant leréglage
(2°); lorsque
J.F > i cette rectification n’estfaite
qu’à
unefrange
près.
On tiendra donccompte
seulement de la
partie
entière de ;F.Ce calcul suppose la connaissance
de ~ ~
Lorsqu’il
n’existe pas dans les tables de constantes, on le mesure, avec une
précision
suffisante pour effectuerla
correction,
par lespremières
mesures en solutionsdiluées où .1F I. On a
263
n’atteint une
frange
bleuequ’au
no1000,
c’est-à-direau tiers de l’échelle de mesure, mais il
peut
être trèsimportant
avec d’autres corps. Parexemple,
avecdes solutions d’eau lourde.
Crist,
Murphy
etUrey
[I2j
signalent qu’il
y a une discontinuité tous les 5o numéros dutambour,
c’est-à-dire à peuprès
toutes les 3franges.
50 Calculer ’.Jv et ’.Jn pour les deux
longueurs
d’ondeétudiées,
après
avoir mesuré 1 à1/joooe
près.
Endéduire la relation entre ce et la concentration m.
On
pourrait opérer
de même avec lalampe
à vapeurde
cadmium,
qui
donne la raie rougeo, 6I 3 8
et laraie verte
o,5086,
et lalampe
à vapeur de sodium. La raiejaune
du mercure0,577-0,579
n’est pasutilisable car elle n’admet pas un ordre d’inter-férence assez élevé pour
pouvoir
lire l’excédentfractionnaire en ramenant le tambour au
voisinage
du zéro.
II. - Partie
expérimentale.
1. Chlorure de
potassium. -
a. Courbed’éta-lonnage.
- On établit à labalance, avec toutes les
corrections
nécessaires,
une série de solutions demolarités connues, avec du chlorure de
potassium
RPPoulenc recristallisé et bien sec. On les examine
en lumière
hétérogène
rouge pour unelongueur
d’onde moyenne de
0,691
a. Lesquotients y,
seplacent
sur des arcs deparaboles
très tendus. Lepremier
correspond
à une valeur de l’ordre de8,9.io-5;
le deuxième de8,5.10"~;
le troisième de8,3. 10-5 ,
etc...(fig. 4).
La
position
exacte de ces discontinuités seracalculée
plus
loin, à
partir
de laquantité
pourlaquelle
la valeurapprochée
obtenue avec lepremier
tronçon,
suffit.C’est cette
courbequi
nous apermis
de trouver les molarités des solutions
prélevées
dansun
appareil
cryoscopique, après
la mesure de latempérature d’équilibre.
L’erreur absolue sur T est de 0,1 I par
conséquent
m est connu à
o, 85. 1 o --,
près.
Onpeut
donc donner deux décimales à la concentrationexprimée
en1/1
oooe de molécule.b. Mesures de la
dispersion.
- Il faut d’abordétalonner la vis en nombre de
franges.
On a trouvépour la raie verte du mercure
et pour la raie bleue
Pour
chaque
concentration de titre connu m on a fait les calculs que nousindiquerons
par les deuxexemples
suivants :La
quantité
~F écart entre lafrange
centrale verte et lafrange
achromatique
est inférieure à i. Iln’y
a pas à en tenircompte.
D’autrepart,
il y a eu unediscontinuité,
donc F, =I G, g2.
Le mêmeraisonnement donne FB = 9-9-,go.
L’équation
(7)
s’écrit :
Fig. 4.
On trouve =
176. 10 4 J.
étant mesuré en ;.,(X ’ ’
est encore inférieure à i. Il y a eu 6
disconti-nuités,
donc Fiv = 80,68,Fi,, - io6,
..., ~~; =o,5,
F =176.10
4 X 3,o z X 80 =, 24
en admettant la. ,
valeur
précédente
pour
9 On s’est donctrompé
de
4
franges
en rétablissant la coïncidence desraies,
quand
on estpassé
en lumière bleue. D’autrepart,
il y a 6 discontinuités. L’écart avec la
frange
centrale est doncd’après
leur sens de6 - 4= 2
franges,
soit
Fjj
= jIl vient alors g - 180 . 10-4.
0(
La moyenne de 11 1 déterminations nous a donné
3
-176.10
4.x ’
c. Mesures d’indices. - Connaissant et F B"
on a immédiatement les différences d’indice pour
-
il, ,
le vert et le bleu par la relation
v ,_
Pourl
= 4
cm(car
la chambre de 2 cm est traversée deux fois par lâlumière)
on trouve dans les deuxexemples
ci-dessus :~~oo3.io"~, VV= ‘~~_ 2,386. IO-’~, in ’()"~,67 .10-3? vV=
On
peut
calculer ce àpartir
de ,~. On trouve que lesquotients -
sont constants dans le domaine mesuré,’n
c’est-à-dire j usqu’à
m==0,200. Pour lepremier exemple
-- 2
== QQ,2.10
etpour le
deuxième
t== 99,6.10-
4.ni IJI
La valeur moyenne de nos déterminations fourni
la relation
La différence d’indice , pour la
longueur
d’onde / est donc liée à la concentration in par la formule’
est
compté
en li. et m en nombre de.molécuhps-grammes, pour 1000 g de solution.d. Position des discontinuités. --- La formule
(5)
s’écrit avec
1, ,J
:~= 1
7(j .
i o-4 UI1 tireOn trouve VI =
1,71 . 10-4.
Lapremière
disconti-nuité a donc lieu
lorsque
la concentration est del’ordre de
Dans cette
région
La deuxième discontinuité sera pour
la troisième à T =
i oI 2,
etc.
Ce calcul facilite
beaucoup
la recherche des discontinuités.2. Acides
molybdiques
Les discontinuitésse
produisent
dans le sens inverse de celuiqu’on
observait pour le chlorure de
potassium (fig. 2).
On adonc
43. 10 -4.
Les valeurs trouvées oscillentex
autour de zéro. Le coefflcient de
dispersion
dessolutions d’acide
molybdique
de concentration infé-rieure à0,145
M est le même que celui de l’eau.En lumière
blanche,
ledéplacement
d’unefrange
a lieu tous les 660 numéros et en lumière rouge de la
lampe’
à vapeur de mercure, tous les i i5o numéros. Lepremier
tronçon,
sensiblementrectiligne,
corres-pond
àLa différence d’indice est la même pour toutes les
couleurs,
puisque P
= o. On trouve3.
Paramolybdates
de sodium et d’ammo-nium. - En lumièrehétérogène
rouge, on n’observepas de discontinuités sur toute l’étendue de l’échelle de mesure. Le
rapport /
doit être sensiblement lemême que celui du crown de notre
appareil.
Defait,
le calcul
donne
=33. 10 4,
cequi
situe lepremier
J.
déplacement
à T =2800,
c’est-à-dire pour lasolu-tion de concentration voisine de 0,010 M
qui
estla
plus
forte que l’onpuisse
passer àl’interféro-mètre.
La courbe
d’étalonnage
est uneparabole
d’équa-tion :
Elle est la même pour les deux
paramolybdates
de sodium et d’ammonium.Le
rapport
de la différence d’indice a à la molaritém est
remarquablement
constant. On aLa
comparaison
avec les deux relationsprécé-dentes :
pour KCI et
pour montre le
grand pouvoir réfringent
des solutions demolybdates,
parrapport
à celles deK Cl,
à concentrationségales.
Manuscrit reçu le 6 mars ~c~~3.
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