HAL Id: jpa-00236995
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Submitted on 1 Jan 1874
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E. Bouty
To cite this version:
E. Bouty. Sur la rupture des aiguilles aimantées. J. Phys. Theor. Appl., 1874, 3 (1), pp.361-364.
�10.1051/jphystap:018740030036100�. �jpa-00236995�
SUR LA RUPTURE DES AIGUILLES
AIMANTÉES ;
PAR M. E. BOUTY.
Quand
on étudie la rupture desaiguilles
aimantées, on a besoin d’une méthodequi
permette d’obtenirrapidement
les momentsmagnétiques
detrès-petites aiguilles plus
ou moinscomparables
par leurs dimensions à des
grains
de limaille. Voir leprincipe
decette mé thode .
Concevons un support
rigide
mobile autour d’un axe vertical.Fixons sur ce support : 1 ° une
aiguille
horizontale dont le momentmagnétique
M.(fig. 1)
est connu; 20l’aiguille
dont on vent déter-miner le moment
magnétique
x.Fig. 1.
Les deux
aiguilles
sontplacées
l’une au-dessous del’autre,
detelle
façon
que leurs axes soientrectengulaires,
et à une distancesuffisantc pour que leur action
réciproque
n’altère pas la distribu-tion du
magnétisme
dans cliacune d’alles .Le
système
ainsi forméprend,
sous l’influence dumagnétisme
terrcstre, une
position d’equlibre
déterminée, et telle que l’axemagnétique
del’aiguille
M. fasse, avec leplan
du méridieznmagné- tique NS,
unanglc u
déterminé parl’équation
(1) x=M tangx.
Si le moment est assez
pct i
parrapport à
M.l’agle a
pourra ètre déterminé par la méthodeoptique
dePoggendorff (1.
A cetenet,
le support desaiguilles
porte unpetit
miroirsargenté vertical,
(1) POGGENDORFF, t. VII. Cette méthode, attribue le plus souvent seul-
ment été appliquée et perfectionnee par lui.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018740030036100
lequel lunette, l’image règle
divisée,
horizontale, placée
au-dessous ettrès-près
del’objectif,
etperpendiculaire
à l’axeoptique
de la lunette.On est libre de faire le moment M de
l’aiguille
directrice aussi faiblequ’on
le voudra. Il en résultequ’on
pourra, par ceprocédé,
mesurer des moments
magnétiques très-faibles;
et, par lefait, j’ai
pu exécuter des mesures
satisfaisantes,
relatives à desaiguilles
aimantées de 2 millimètres de
long
et de omm, 2 de diamètre.Le support
employé
peut être unsimple
bâtonnet en cire à ca-cheter dure et peu fusible
(fig. 2). L’aiguille
directrice AB est collée Fig. 2.en dessous du
bâtonnet,
et un tube de verre très-étroitT,
destinéà recevoir les
petites aiguilles,
traverse le bâtonnet vers sapartic supérieure,
de telle sorte que son axe soit horizontal etperpendi-
culaire à l’axe de
l’aiguille
directrice : lepetit
miroir 31 est colléen avant. Tout
l’appareil, placé
dans une boite noircie à l’inté-rieur et fermée par une
glace plane,
estsuspendu
à un seul fil desoie sans torsion.
Ce
petit appareil,
dont la construction est desplus aisées,
seprète
surtout aux mesures
relatives ;
il est d’ailleurs d’unemploi
si com-mode, quand
on veut exécuter ungrand
nombre de déterminationssuccessives, qu’on préfère employer
cetteméthode,
même danscertains cas où celle des oscillations fournirait de bons résultats
(1).
Comlne
exemple
desproblèmes
que cette méthode permet derésoudre, je
mc bornerai à l’étude de la rupture d’uneaiguille cylindrique
aimantée à saturation. Si cetteaiguille
esttrempée
assez dur pour se rompre entre les
doigts
comme du verre, les résultats sontparfaitement réguliers,
et tous lesfragments,
détachés(1) Pour les détails, les corrections, etc., nous renverrons au Mémoire original :
Annales de l’École normale, 2e série, t. IV.
par des
plans perpendiculaires
il l’axe del’aiguillc;
sont des aimants saturés.Dans son Essai sur
L’application
deL’analyse mathématique
aux théories cle l’électricité et du
niagnétisme (1),
Green a déduitde
l’hypothèse
de la force coercitive la formulesuivante, qui
donnele moment
magnétique
0" d’uneaiguille
delongueur
x et dediamètre a,
aiman tée à saturation :Dans cette
formule,
A est une constantedépendant seulement de la
nature de l’acieremployé, et B
unequantité
de laforme - B,
a
B étant une nouvelle constante.
Or
l’hypothèse
de la force coercitive n’estplus acceptée
par pcu-sonne au sens où Green
l’entendait,
tandis que, d’autre part. toutesles
expériences
effectuéesjusclu’ici
pour étudier la distribution dumagnétisme
dans les aimantscylindriques
donnent des résultatsconformes aux formules déduites par Green de cette
hypothèse.
Jeme suis
proposé
de constaterexpérimentalement
si cet accord l’existeaussi en ce
qui
concerne la formule(2).
Dans cebut,
il11’ Y
aBaitrien de mieux à faire que
d’employer
desaiguillcs
de rupture ; car les diversfragments
d’une mêmeaiguille saturée,
réduite peu à peu à une très-faiblelongueur
par ungrand
nombre de ruptures, sont de trempeidentique
etcomparables
sous tous les rapports.L’équation (2), quand
on yconsidère)r
et x comnn des coor-données courantes,
représente
une courbe asymptote à la droiteCette dernière
équation signifie,
conformément aux résultats desexpériences
deCoulomb,
que. dans lesaiguilles
longues le di-mètre a donné, les
poles
sont à une distance fixeégale à i. Quelques expériences
sur lesplus longues
d’une(1) Publié pour la première fois à Nottingham en 1828.
aiguille
permettentprécision
stantes de
l’équation (3),
et, parsuite,
de calculer les momentsmagnétiques
desaiguilles
courtes à l’aide de la formule(2).
Letableau
suivant,
relatif à uneaiguille
de omm,551 dediamètre,
contient la
comparaison
entre le résultat de ce calcul et le résultat direct del’expérience,
pour desaiguilles
de i à 10 millimètres delon:
A u delà de 10
millimètres,
la courbereprésentée
parl’équa- tion (a)
se confond avec son asymptote, et lacomparaison
de l’ex-périence
au calcul neprésente plus
d’intérêt.L’accord des nombres contenus dans la deuxième et la troi- sième colonne est
très-remarquable
pour lesaiguilles
dont la lon- gueur n’est pas troppetite
par rapport à leurdiamètre ;
et il est ànoter que c’est pour ce cas seulement que Green a établi la for- mule
(2).
Pour lesaiguilles
extrêmement courtes, les nombres ob- servés sontinvariablement,
dans toutes lesexpériences, plus grands
que les nombres
calculés;
mais lesécarts, quoique
biensupérieurs
il la limite des erreurs
probables,
ne sont pas assezgrands
pour que l’on ait pu déterminer la forme du terme correctifqu’il
faudraitjoindre
à la formule(2)
pour la rendrecomplétement
exacte.Les
expériences
queje
viens de rapporterconfirment
ce que l’on savait relativement à la distribution dumagnétisme
dans les ai-guilles cylindriques;
car elles vérifient uneformule,
liée mathénia-tiquement
à cellequi représente
le résultat des études de Coulombsur cette distribution.