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Quelques applications de l’alg` ebre lin´ eaire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Universit´ e Paris Diderot Ann´ ee 2018-2019

L1 Info MI2

Quelques applications de l’alg` ebre lin´ eaire

Juan Pablo Vigneaux

Exemple 1 : Page Rank. PageRank est un algorithme invent´ e par Larry Page, cofondateur de Google, en 1998. Il donne une mesure quantitative de la popularit´ e d’une page web et contribue ainsi au syst` eme de classement de sites web utilis´ e par le moteur de recherche Google. L’algorithme se base sur le principe suivant :

PageRank fonctionne en comptant le nombre et la qualit´ e des liens vers une page pour d´ eterminer une estimation approximative de l’importance du site web. L’hypoth` ese sous-jacente est que les sites web les plus importants sont susceptibles de recevoir da- vantage de liens d’autres sites web.

La connectivit´ e entre les sites web est repr´ esent´ ee par un graphe orient´ e. Un sommet correspond ` a un site web et une fl` eche du sommet A au sommet B indique que A contient un hyperlien vers B. Nos consid´ erons ici un exemple tr` es simple :

1 2

3 4

Soit L(p) les nombre de fl` eches qui sortent d’un sommet p. Dans l’exemple L(1) = 3, L(2) = 1 et L(3) = L(4) = 2.

Soit N le nombre de sommets. On d´ efinit une matrice A = (a

ij

) de taille N × N par la formule

a

ij

=

( 1/L(j) s’il existe une fl` eche de j vers i,

0 sinon.

(i) D´ eterminer la matrice A dans l’exemple.

L’algorithme commence par assigner ` a chaque site web la mˆ eme importance. Par exemple, 1/N . On repr´ esente cela par un vecteur x

0

= (1/N, ..., 1/N ).

Si x = (x

1

, ..., x

n

) ∈ R

n

est un vecteur qui v´ erifie x

1

+ ... + x

n

= 1, on l’appellera une distribution de probabilit´ e. Le vecteur de popularit´ e x

0

est une distribution de probabilit´ e. En fait, chaque composante x

0i

peut s’interpr´ eter comme la probabilit´ e de tomber sur le site i au hasard, si l’on ne fait pas de diff´ erence entre eux (pas tr` es r´ ealiste pour le moment).

(ii) Montrer que les colonnes de la matrice A sont des distributions de probabilit´ e.

(iii) Montrer que si x est une distribution de probabilit´ e, alors Ax aussi.

1

(2)

On peut alors imaginer que chaque site r´ epartit sa popularit´ e/importance en parties

´ egales entre ses voisins et que l’on obtient un nouveau vecteur de popularit´ e x

1

:=

Ax

0

. La r´ ep´ etition de cette proc´ edure donne une suite x

n+1

:= Ax

n

, pour n ≥ 0. La composante x

n+1i

peut s’interpr´ eter comme la probabilit´ e de visiter le site i ` a l’instant n + 1, apr` es avoir suivie un hyperlien quelconque (tous avec la mˆ eme probabilit´ e), si au temps n la probabilit´ e d’ˆ etre sur chaque site j ´ etait x

nj

.

On peut it´ erer cette proc´ edure, jusqu’` a attendre un certain ´ equilibre (i.e. x

i+1

≈ Ax

n

), qu’on appelle l’´ etat stationnaire.

(iv) Un point fixe de l’algorithme est une distribution de probabilit´ e y qui satisfait y = Ay. Calculer le point fixe dans l’exemple.

On peut montrer que x

n

→ y quand n → ∞. Le vecteur y donne le classement de sites qu’on cherchait.

Exemple 2 : Graphisme informatique. Une image peut ˆ etre vue comme un sous- ensemble de R

2

. Les endomorphismes de R

2

correspondent alors aux transformations possibles des images.

(i) Soit R

θ

: R

2

→ R

2

la rotation d’angle θ dans le sens antihoraire. Sachant que R

θ

est une application lin´ eaire, trouver la matrice qui repr´ esente cette application.

(ii) Soit T

φ

: R

2

→ R

2

l’application lin´ eaire qui r´ ealise la transformation suivante :

1 1 y

x

1 1 y

x

φ

Trouver la matrice qui repr´ esente cette fonction.

(iii) Soit D

α,β

: R

2

→ R

2

l’application lin´ eaire qui r´ ealise la transformation suivante :

y

x 1

1

y

x β

α

Trouver la matrice qui repr´ esente cette fonction.

N´ eanmoins, les translations non-triviales ne sont pas lin´ eaires (pourquoi ?). Elles peuvent ˆ etre repr´ esent´ ees par une matrice si l’on “´ elargit” l’espace et on repr´ esente donc une position (x, y) par un vecteur (x, y, 1). La translation par (a, b) correspond alors ` a

 x y 1

 7→

1 0 a 0 1 b 0 0 1

 x y 1

 =

 x + a y + b

1

 .

(On parle d’une transformation affine.)

2

(3)

(iv) Quelles matrices de taille 3 × 3 repr´ esentent les rotations et d´ eformations des questions pr´ ec´ edentes ?

(v) Trouver la matrice de taille 3 × 3 qui repr´ esente la rotation d’angle θ de la figure suivante autour de son centre.

y

x b

a

Exemple 3 : Codes correcteurs d’erreurs. On d´ enote par F

2

l’ensemble {0, 1}

muni de deux op´ erations

+ 0 1 0 0 1 1 1 0

· 0 1 0 0 0 1 0 1

Donc, la somme correspond ` a l’op´ erateur logique xor (“ou exclusif”) et la multiplication est pareille ` a celle de N . Notez que −1 = 1.

Normalement on ne parle pas de ce corps fini dans les cours introductifs d’alg` ebre.

C’est dommage, parce que dans un ordinateur tout est codifi´ e comme une suite de 1s et 0s (physiquement, les deux ´ etats possibles d’un transistor) et l’arithm´ etique sur F

2

a naturellement beaucoup d’applications en informatique.

On peut d´ efinir un “espace vectoriel sur F

2

” comme un ensemble muni d’une somme et d’une multiplication externe par les ´ el´ ements de F

2

(qui est forc´ ement trivial !).

Notamment, F

n2

est un espace vectoriel—la somme se fait composante par composante, comme d’habitude—et les vecteurs de cet espace sont de mots binaires de longueur n.

Dans les applications, on veut envoyer des mots binaires (un film, une chanson, un courriel...) sur un canal bruyant (le r´ eseaux 4G, un DVD...). L’id´ ee de base c’est alors d’ajouter de la redondance pour corriger les erreurs. Par exemple, on pourrait envoyer le message trois fois et apr` es comparer ce qu’on a re¸cu ` a chaque fois... mais bien sˆ ur cela devient tr` es inefficace.

On ´ etudie ici un syst` eme de codage introduit par Richard Hamming en 1950. Sup- posons que l’on veut envoyer des mots de longueur 4. On va associer ` a chaque mot de longueur 4 un autre mot de longueur 7 par une application lin´ eaire f : F

42

→ F

72

, puis transmettre ce mot de longueur 7 sur le canal bruyant. De l’autre cot´ e du canal, on va recevoir un mot possiblement alt´ er´ e sur certaines positions.

On pose C := im f. Chaque vecteur appartenant ` a C s’appelle un mot-cod´ e. Il existe toujours une matrice H tel que C = ker H.

Supposons maintenant qu’un mot-cod´ e c est envoy´ e et un autre mot ˜ c est re¸cu ` a l’autre cot´ e (˜ c n’est pas n´ ecessairement un mot-cod´ e). ´ Ecrivons,

˜

c = c + e.

3

(4)

Figure 1 – Sch´ ema de transmission.

Evidement, ´

H˜ c = He.

Donc, si le r´ ecepteur calcule H˜ c et obtient un r´ esultat diff´ erent de z´ ero, il peut ˆ etre sˆ ur de la pr´ esence d’une erreur.

Dans le code de Hamming, la matrice H est

H =

0 0 0 1 1 1 1 0 1 1 0 0 1 1 1 0 1 0 1 0 1

 .

(i) Supposons que le canal introduit au plus un bit d’erreur. Soit ˜ c = (1, 1, 1, 0, 0, 1, 0).

Quelle est la valeur de H˜ c ? et de e ? D´ eterminer c.

(ii) Montrer que tout vecteur e qui contient exactement deux 1s satisfait He 6= 0, mais aussi que l’on ne peut pas corriger ce type d’erreurs avec le code de Hamming.

Hint : trouver e

1

et e

2

tels que He

1

= He

2

.

(iii) Trouver une base de ker H. En d´ eduire une matrice qui repr´ esente une function f tel que im f = ker H = C.

4

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