R´esolution de syst`emes lin´eaires par une m´ethode it´erative
22 juin 2014
SoitA=M−N une matrice hermitienne d´efinie positive, avecM inversible etM∗+N d´efinie positive. On poseB=M−1N et C=M−1X, pourX ∈Cn. On munitCn de la norme d´efinie parkXk=p
(X|AX).
L’id´ee est de construire une suite (Xn)n∈Nd´efinie parX0∈Cn et : Xn+1=BXn+C
qui converge versA−1X.
Premi`ere ´etape : montrons que|||B|||<1.
On a :
|||B|||2= sup
kXk=1
kBXk2= max
X∗AX=1X∗B∗ABX par compacit´e de la sph`ere unit´e. On a donc
|||B|||<1 ⇐⇒ ∀X6= 0, X∗B∗ABX < X∗AX
⇐⇒ ∀X6= 0, X∗(A−B∗AB)X >0
⇐⇒ A−B∗ABest d´efinie positive.
Nous avonsB=M−1N =M−1(M−A) =In−M−1A. On en d´eduit que : A−B∗AB = A−(In−AM∗−1)A(In−M−1A)
= A−A+AM∗−1A+AM−1A−AM∗−1AM−1A
= AM∗−1(M +M∗−A)M−1A
= (M−1A)∗(M∗+N)(M−1A).
M∗+N est d´efinie positive doncA−B∗ABaussi (∀X 6= 0, X∗(A−B∗AB)X = (M−1AX)∗(M∗+N)(M−1AX)>0).
Donc|||B|||<1.
Seconde ´etape : montrons queIn−B est inversible.
SoitY ∈Cn tel que (In−B)Y = 0. AlorsBY =Y et donckYk=kBYk ≤
|||B||| × kYk<kYksiY 6= 0, ce qui est absurde. DoncIn−B est inversible.
Troisi`eme ´etape : ConstruisonsLlimite de la suite (Xn)n∈N.
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PosonsL= (In−B)−1Cde sorte que (In−B)L=C. Cette limite potentielle est choisie comme point fixe de la fonctionY 7−→BY +C.
On a∀n∈N, Xn+1−L=BXn+C−L=BXn+(In−B)L−L=B(Xn−L) d’o`uXn−L=Bn(X0−L). Alors :
kXn−Lk ≤ |||B|||nkX0−Lk.
Comme|||B|||<1,Xn converge versL(pour toutX0∈Cn). Et :
L= (In−B)−1C= (In−(In−M−1A))−1(M−1X) =A−1M M−1X =A−1X.
Cet algorithme est int´eressant pour r´esoudre AX=Y lorsque l’on sait cal- culer explicitement la valeur de M−1. En prenant par exempleM =αIn avec α∈R, on aM∗+N=M+N= 2M−A, qui est hermitienne si 2αest sup´erieur
`a max{|λ|, λ∈Sp(A)}.
R´ef´erence : Francinou-Gianella-Nicolas, Oraux-X-ENS alg`ebre 3, pages 169- 170.
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