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L’INSTITUTFOURIER DE ANNALES

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

A L

E S

E D L ’IN IT ST T U

F O U R

ANNALES

DE

L’INSTITUT FOURIER

Jean-Christophe SAN SATURNINO

Théorème de Kaplansky effectif pour des valuations de rang 1 centrées sur des anneaux locaux réguliers et complets

Tome 64, no3 (2014), p. 1177-1202.

<http://aif.cedram.org/item?id=AIF_2014__64_3_1177_0>

© Association des Annales de l’institut Fourier, 2014, tous droits réservés.

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cedram

Article mis en ligne dans le cadre du

(2)

THÉORÈME DE KAPLANSKY EFFECTIF POUR DES VALUATIONS DE RANG 1 CENTRÉES SUR DES ANNEAUX LOCAUX RÉGULIERS ET COMPLETS

par Jean-Christophe SAN SATURNINO

Résumé. — On montre que tout anneau local régulier complet muni d’une valuation de rang 1 peut être plongé, en tant qu’anneau valué, dans un anneau de séries de Puiseux généralisées.

Abstract. — We prove that any complete regular local ring with a valuation of rank 1 can be embedded, as a valued ring, in a ring of generalized Puiseux expansions.

Introduction

On sait, depuis Newton et Puiseux que, pour un corps k de caractéris- tique 0 et algébriquement clos, alors k(t) peut être plongé dans le corps

S

i>1

k t1/i

des séries de Puiseuxqui est algébriquement clos. De plus, si kest muni de la valuation triviale etk(t) de la valuationt-adique, on peut alors munir le corps des séries de Puiseux d’une valuation de telle sorte que la restriction àk(t) soit la valuationt-adique : c’est un exemple d’extension maximalement complète(voir [6] et [8]).

Krull [6] montra, à l’aide du Lemme de Zorn, que tout corps muni d’une valuation possède une extension maximale et que tout corps de séries de Puiseux, muni de sa valuation naturelle, est maximale. L’existence et l’uni- cité de cette extension maximale fut posée par Kaplansky [4] qui la dé- montra en caractéristique nulle ainsi que sa non-unicité en caractéristique

Mots-clés :séries de Puiseux, polynômes-clés, valuations.

Classification math. :13F25, 13F30, 13J05, 13K05.

(3)

positive. De plus, Poonen [8] a montré que si le groupe des valeurs de la va- luation est divisible et si le corps est algébriquement clos, alors l’extension maximalement complète est algébriquement close.

La question qui vient alors naturellement est : quelle est la forme de cette extension ? En caractéristique positive, on sait qu’elle n’est pas de la forme S

i>1

k t1/i

puisque l’équation d’Artin-Schreier n’y possède aucune solution (voir [1], [2]). Il est alors naturel de considérer des anneaux de séries généralisées où les puissances det varient sur un ensemble bien ordonné.

De tels anneaux sont appelés desanneaux de Mal’cev-Neumannintroduits en premier par Hahn en 1908, puis étudiés par Krull en 1932 (voir [6]).

En 1942, Kaplansky [4] montre que tout corps muni d’une valuation ayant un groupe des valeurs divisible et un corps résiduel algébriquement clos se plonge dans une extension maximalement close. Remarquons que deux cas se présentent : ou bien la restriction àQouFpest la valuation triviale (cas équicaractéristique), ou bien la restriction à Q est la valuation p-adique (cas mixte). Il a également montré que dans le cas équicaractéristique, l’extension maximale est un anneau de Mal’cev-Neumann.

En 1993, Poonen [8] décrit explicitement les extensions dans les deux cas.

Si (k, ν) est un corps valué de groupe des valeurs Γ divisible et de corps résiduel kν algébriquement clos, alors il existe des plongements dans des anneaux de Mal’cev-Neumann maximalement complets :

(1) k ,kν tΓ

(cas équicaractéristique) ; (2) k ,W(kν) pΓ

, oùW(kν) est l’anneau des vecteurs de Witt de kν (cas mixte).

Dans tous les cas, les preuves ne construisent pas explicitement le plonge- ment.

Depuis quelques années, la théorie des valuations reprend une place im- portante dans la résolution des singularités et notamment dans l’uniformi- sation locale des schémas quasi-excellents, voir par exemple [9]. Les ques- tions d’avoir un Théorème de Kaplansky et de connaître explicitement le plongement se posent alors naturellement, on connaît l’intérêt d’avoir une paramétrisation de Puiseux pour l’uniformisation locale des courbes sur un corps de caractéristique 0.

Dans cet article, on se propose donc de décrire de manière explicite un plongement d’un anneau local régulier et complet muni d’une valuation de rang 1 à l’aide des polynômes-clés définis dans [3] et [7], résultat qui généralise ceux de Kaplansky et Poonen.

(4)

Dans la première et la deuxième partie, nous définissons les anneaux de Mal’cev-Neumann en suivant [5] et [8] et nous en construisons deux explicitement.

Dans la troisième partie, nous proposons quelques rappels sur les po- lynômes-clés définis pour des valuations de rang 1. Cet outil est essentiel car il permet de connaître la valuation seulement par la connaissance de la collection bien ordonnée des polynômes-clés, collection qui existe d’après [3] et [9].

Dans la quatrième partie, nous énonçons et démontrons de manière ef- fective le Théorème de plongement de Kaplansky pour des anneaux locaux, réguliers, complets munis d’une valuation de rang 1.

Dans la dernière partie, nous démontrons des résultats de dépendance intégrale valables en caractéristique mixte qui sont à rapprocher de ceux de Spivakovsky [9] dans le cadre de l’uniformisation locale des schémas quasi-excellents.

Je tiens à remercier M. Spivakovsky pour son aide précieuse, ses conseils avisés et la liberté qu’il me permet d’avoir dans mes recherches.

Notations. — Soit (R,m, k) un anneau local, régulier, complet et de dimensionn+ 1. On note :

p=

1 si car(k) = 0

car(k) si car(k)>0.

Si R est de caractéristique mixte, on suppose de plus que p /∈m2. Par le théorème de Cohen, on peut supposer que :

R=

k[[u1, . . . , un+1]] si car(R) = car(k) W[[u1, . . . , un]] si car(R)6= car(k)

W est un anneau complet de valuation discrète de paramètre régulierp et de corps résiduelk. On note :

K0=

k si car(R) = car(k) Frac(W) si car(R)6= car(k) Kj =

k((u1, . . . , uj+1)) si car(R) = car(k) W((u1, . . . , uj)) si car(R)6= car(k) (on notera parfoisK=Kn).

Soitνune valuation deK, centrée enR, de groupe des valeurs Γ, telle que ν|Kn−1 soit de rang 1. On écrit (Rν, mν, kν) son anneau de valuation et on suppose quekν est algébrique surk. On note, Γ1 le plus petit sous-groupe isolé non-nul de Γ et :

ΓQ= Γ⊗ZQ;

(5)

Γ0 =[

i>1

1 piΓ.

Posonsrle plus petitjtel que lesν(ui1), . . . , ν(uij) soientZ-linéairements indépendants siR est équicaractéristique, ou bien le plus petit j tel que lesν(p), ν(ui1), . . . , ν(uij) soientZ-linéairements indépendants si Rest de caractéristique mixte.

On supposera alors, quitte à renuméroter les variables, que :

ν(u1),. . .,ν(ur) sontZ-linéairements indépendantes etν(ur+1),. . .,ν(un+1) sontQ-combinaisons linéaires deν(u1), . . . , ν(ur) siRest équicarac- téristique ;

ν(p), ν(u1), . . . , ν(ur) sontZ-linéairements indépendantes etν(ur+1), . . . , ν(un) sont Q-combinaisons linéaires de ν(p), ν(u1), . . . , ν(ur) si Rest de caractéristique mixte.

On note ν0 la valuation monômiale de R associée à m (voir [9], Défini- tion 3.10), c’est-à-dire, si f = P

α

aαuαRα est un multi-indice, aαk (resp. aαW) uα = uα11. . . uαn+1n+1 (resp. uα = uα11. . . uαnn) et m= (u1, . . . , un+1) (resp.m= (p, u1, . . . , un)), alors :

ν0(f) = min (n+1

X

i=1

αiν(ui)|aα6= 0 )

resp.ν0(f) = min (

α0ν(p) +

n

X

i=1

αiν(ui)|aα6= 0 )!

.

Enfin, siAest un anneau, P, QA[X] tels que P =

n

P

i=0

aiQi, aiA[X] tels que le degré deai est strictement inférieur à celui deQ, on note :

dQ(P) =n.

SiQ=X, on notera plus simplement d(P) au lieu dedX(P).

Supposons de plus queA est intègre, considéronsw une valuation deA etγw(A\ {0}), on note :

Pγ0 ={f ∈A|w(f)>γ} ∪ {0}; Pγ,+0 ={f ∈A|w(f)> γ} ∪ {0};

grw(A) = M

γ∈w(A\{0})

Pγ0/Pγ,+0 ; etinw(f) l’image defAdans grw(A).

(6)

1. Anneaux des séries généralisées

On va définir des anneaux de séries généralisées (également appelés an- neaux de Mal’cev-Neumann) en suivant les constructions données par [5]

et [8].

Définition 1.1. — SoientAun anneau intègre etGun groupe abélien ordonné. On appelle anneau des séries formelles généralisées, noté A

tG

, l’anneau où les éléments sont de la forme P

γ∈G+

aγtγ, avec les aγA tels que l’ensemble{γ|aγ 6= 0}soit bien ordonné.

SiAest un anneau intègre local de caractéristique mixte dont le corps ré- siduel est de caractéristiquepet d’idéal maximal engendré parp, on appelle anneau des p-séries formelles généralisées, notéA

pG

, l’anneau A

tG

/NN est l’idéal de A tG

formé par les f = P

γ∈G+

aγtγ tels que P

n∈Z

an+γpn= 0, pour toutγG.

Remarque 1.2. — L’anneauA tG

(resp. l’anneauA pG

) est muni de la valuation t-adique (resp. valuation p-adique) v, à valeurs dans G, définie par :

v(f) = inf{γ|aγ6= 0},∀f = X

γ∈G+

aγtγA tG

resp.∀f = X

γ∈G+

aγpγA pG

.

Définition 1.3. — Un anneau de séries formelles généralisées (resp.

dep-séries formelles généralisées) muni de sa valuation t-adique (resp. p- adique) sera appelé unanneau de Mal’cev-Neumann.

Sa valuation t-adique (resp. p-adique) associée sera appelée valuation de Mal’cev-Neumann.

Définition 1.4. — Soientf= P

γ∈G+

aγtγA tG

(resp. f= P

γ∈G+

aγpγA

pG

) etβG+, on appelletroncature ouverte de f enβ la série généraliséef(β) = P

γ<β

aγtγ (resp. f(β) = P

γ<β

aγpγ) et troncature fer- mée de f enβla série généraliséef[β] = P

γ6β

aγtγ (resp.f[β] = P

γ6β

aγpγ).

Pourβ, β0G+,β < β0, on notef[β, β0[=f0)−f(β).

(7)

2. Construction de l’anneau de Mal’cev-Neumann Soient (R,m, k) un anneau local complet régulier de dimensionn+ 1 etν une valuation deK= Frac(R), centrée enR, de groupe des valeurs Γ. On va construire un anneau de Mal’cev-NeumannAR dans lequel plongerR.

Si R est équicaractéristique, on prend AR = kν tΓ0

, où kν est une clôture algébrique dekν.

SiRest de caractéristique mixte, on va construire, par récurrence trans- finie, un anneau local (W , pW , kν) qui soit une extension deW. Dans ce cas, on poseAR=W

pΓ0 .

Soit kν une clôture algébrique de kν, on peut la voir comme limite in- ductive d’extensions algébriques simples dekpuisquekν est algébrique sur k. Plus précisément,kν=k({αi}i∈I) oùI est un ensemble bien ordonné et lesαi des éléments algébriques sur k, iI. Le système inductif est alors donné par les inclusions provenant de l’ordre total de I. Supposons que iI possède un prédécesseur immédiat, on est alors emmené à considérer une extension de la forme :

κ ,κ(α)

où, par hypothèse de récurrence,α est algébrique sur κ et κ est le corps résiduel d’un anneau local (A, mA). Soit Qle polynôme minimal unitaire deα et P un relevé unitaire dans A. On pose alors A0 =A[α]/(P(α)) et on a un morphisme d’inclusion :

A ,A0

Lemme 2.1. — A0est un anneau local d’idéal maximalmAA0et de corps résiduelκ(α).

Démonstration. — L’idéal mAA0 est maximal dans A0 car A0/mAA0 ' κ(α). Soit M un autre idéal maximal de A0, alors MA = mA. Pour montrer ceci, il suffit de remarquer que A/(MA) est un corps. Soit aA/(MA),a 6= 0, l’extension entière A ,A0 induit une extension d’anneaux intègres entièreA/(MA),A0/M, ainsi aA0/M qui est un corps et donca−1A0/M. Il existe alors des éléments a0, . . . , am−1A/(MA) etm >1 tels quea−m+am−1a−m+1+. . .+a0 = 0 et donc a−1 = −(am−1+. . .+a0am−1) ∈ A/(MA). On remarque enfin que mAA0= (M∩A)A0M et doncA0 est un anneau local.

Si iest un ordinal limite, notons κl =k({αj}j6l), pour tout l 6i. On suppose, par hypothèse de récurrence, que l’on a construit les anneaux locaux Al dont les corps résiduels respectifs sont κl pour tout l < i. On pose alorsAi= S

l<i

Al, c’est un anneau local de corps résiduelκi. On a donc

(8)

créé un système inductif d’anneaux locaux, on noteW la limite inductive, c’est un anneau local d’idéal maximal pW, de corps résiduel kν et on a W ,W.

Remarque 2.2. — On a un résultat similaire si kν est une extension transcendante de k. En effet, si deg.tr(kν|k) = l alors il existe t1, . . . , tl transcendants tels quekν=k(t1, . . . , tl). On poseW0 =W[t1, . . . , tl] et on considère l’anneau localWpW0 0, son corps résiduel est kν et,W ,WpW0 0.

Remarque 2.3. — Remarquons que W est intégralement clos dansK0, de plus on a :

W $W pQ

,W pΓQ

. Ce dernier morphisme est induit par :

Q,→ΓQ 17→ν(p).

On peut résumer cette section par la proposition suivante : Proposition 2.4. — Les anneaux kν

tΓ0

et W pΓ0

sont des an- neaux de Mal’cev-Neumann au sens de la définition 1.3.

3. Rappels sur les polynômes-clés

On va faire quelques rappels sur les polynômes-clés introduits dans [3] et [9] pour des valuations de rang 1. Pour une présentation plus axiomatique des polynômes-clés, on pourra regarder la présentation faite par M. Vaquié [10], [11], [12], [13], [14]. Un lien entre les deux constructions des polynô- mes-clés est faite dans les travaux de W. Mahboub [7].

SoitK ,K(x) une extension de corps simple et transcendante. Soitµ0 une valuation deK(x), notons µ:=µ0|K. On noteGle groupe des valeurs de µ0 et G1 celui de µ. On suppose de plus que µ est de rang 1 et que µ0(x)>0. Enfin, rappelons que pourβG, on note :

Pβ0 ={f ∈K(x)|µ0(f)>β} ∪ {0} ; Pβ,+0 ={f ∈K(x)|µ0(f)> β} ∪ {0};

grµ0(K(x)) =M

β∈G

Pβ0/Pβ,+0 ; etinµ0(f) l’image defK(x) dans grµ0(K(x)).

(9)

Définition 3.1. — Unensemble complet de polynômes-cléspour µ0 est une collection bien ordonnée :

Q={Qi}i∈ΛK[x] ;

telle que, pour toutβG, le groupe additifPβ0∩K[x]soit engendré par des produits de la formea

s

Q

j=1

Qγij

j,aK, tels que

s

P

j=1

γjµ0 Qij

+µ(a)>β.

Théorème 3.2 ([3], Théorème 62). — Il existe une collection Q = {Qi}i∈Λqui soit un ensemble complet de polynômes-clés.

Remarque 3.3. — La preuve consiste à construire par récurrence trans- finie l’ensemble de polynômes-clés de type d’ordre au plusω×ω.

Définition 3.4. — Soit l ∈ Λ, un indice i < l est ditl-essentiel s’il existen∈Ntel quei+n=l oui+n < l et dQi+n−1(Qi+n)>1. Dans le cas contraire, on dit queiest l-inessentiel.

Soitl∈Λ, on note :

αi=dQi−1(Qi),∀i6l ; αl+1={αi}i6l ; Ql+1={Qi}i6l.

On utilise également la notation γl+1 = {γi}i6l où les γi sont tous nuls sauf pour un nombre fini d’entres eux,Qγl+1l+1=Q

i6l

Qγii. Pour i < l, on note :

i+=

i+ 1 siiest l-essentiel i+ω sinon.

Définition 3.5. — Un multi-indice γl+1 est dit standard par rap- port àαl+1 si06γi < αi+, pour i6let si iestl-inessentiel, l’ensemble {j < i+|j+=i+, γj6= 0} est de cardinal au plus1.

Unmonôme l-standard enQl+1est un produit de la formecγl+1Qγl+1l+1, oùcγl+1K etγl+1 est standard par rapport àαl+1.

Undéveloppement l-standard n’impliquant pasQl est une somme finieP

β

Sβ de monômesl-standards n’impliquant pasQlβ appartient à un sous-ensemble fini de G+ et Sβ =P

j

dβ,j est une somme de monômes standards de valuationβ vérifiantP

j

inµ0(dβ,j)6= 0.

(10)

Définition 3.6. — Soient fK[x] et i 6 l, un développement i- standard de fest une expression de la forme :

f =

si

X

j=0

cj,iQji,

cj,iest un développementi-standard n’impliquant pasQi.

Remarque 3.7. — Un tel développement existe, par division Euclidienne et est unique dans le sens où lescj,iK[x] sont uniques.

Définition 3.8. — Soient fK[x], i 6l et f =

si

P

j=0

cj,iQji un déve- loppement i-standard de f. On définit la i-troncature de µ0, notée µ0i, comme étant la pseudo-valuation :

µ0i(f) = min

06j6si{jµ0(Qi) +µ0(cj,i)}.

Remarque 3.9. — On peut montrer que c’est en fait une valuation. On a de plus :

∀f ∈K[x], i∈Λ, µ0i(f)6µ0(f).

On termine en donnant la proposition 10.1 (Corollaire 50 de [3]) et le Corollaire 10.15 de [9] que nous utiliserons dans les preuves des proposi- tions 5.1 et 5.8.

Proposition 3.10. — ∀f ∈K[x],∀b∈N, µ0i(f)−µ0i pbf

6 pb

pbi µ0(Qi)−µ0(∂pbiQi) ,

pb= 1 pb!

pb

∂xpb etbile plus petitc∈Nqui maximiseµ0(Qi)−µ0(∂pcQi)

pc .

De plus, il existe b(i, f) ∈ N calculé en fonction du développement i- standard def, tel que :

µ0i(f)−µ0i pb(i,f)f

= pb(i,f)

pbi µ0(Qi)−µ0(∂pbiQi) .

Proposition 3.11. — Soitf =

si

P

j=0

cj,iQji le développementi-standard defK[x], on pose :

Si={j∈ {0, . . . , si}|jµ0(Qi) +µ0(cj,i) =µ0i(f)}.

Soit jSi, écrivons j sous la forme j = peu, où p ne divise pas u si car(Kµ) =p >0.

Supposons que pe+1 divisej0, pour toutj0Si tels quej0< j.(∗)

(11)

Alors :

µ0i(f) = min

06j6si0i(∂jbif) +j0(Qi)−µ0(∂biQi))}

et le minimum est atteint pour tous les jSi vérifiant la condition de divisibilité(∗)précédente.

On va utiliser les polynômes-clés dans le cadre des anneaux locaux régu- liers, ils interviennent de manière fondamentale dans la démonstration du théorème 4.1.

Polynômes-clés dans une tour d’extensions de corps.Pourj∈ {r+ 1, . . . , n}, on note{Qj,i}i∈Λj l’ensemble des polynômes-clés de l’extension Kj−1,Kj−1(uj),Qj,i={Qj,i0|i0∈Λj, i0< i}, Γ(j) le groupe des valeurs deν|Kj etνj,ilai-troncature deνpour cette extension. Soientβj,i=ν(Qj,i) et bj,i le plus petit élément b de N qui maximise βj,iν(∂j,pbQj,i)

pb , où

j,s= 1 s!

s

∂usj,s∈N. Soitεj,i=βj,iν(∂j,pbj,iQj,i) pbj,i , on a :

Lemme 3.12([9], Lemme 10.4). — La suite(εj,i)iest strictement crois- sante.

Démonstration. — Nous reprenons la preuve du lemme 10.4 de [9].

Fixons j ∈ {r+ 1, . . . , n} et considérons i1, i2 ∈ Λj deux ordinaux. Il faut montrer que :

βj,i1ν(∂j,pbj,i1Qj,i1) pbj,i1 <

βj,i2ν(∂j,pbj,i2Qj,i2) pbj,i2 .

On peut supposer quei2 =i1+ (c’est-à-dire i2 = i1+ 1 ou i2 = i1+ω), on conclut dans le cas général par récurrence transfinie suri2i1. Par la proposition 3.10, il existeb(i1, Qj,i2) calculé en fonction du développement (j, i1)-standard deQj,i2, tel que :

νj,i1(Qj,i2)−νj,i1

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

=pb(i1,Qj,i2) pbi1

ν(Qj,i1)−ν(∂pbi1Qj,i1) . Vu qued

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

< d Qj,i2

, on montre facilement que : νj,i1

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

=ν

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

. Par définition du développement (j, i1)-standard, on a :

βj,i2 > αj,i2βj,i1 =νj,i1(Qj,i2).

(12)

Ainsi, par définition deεj,i2 : εj,i1=

νj,i1(Qj,i2)−νj,i1

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

pb(i1,Qj,i2)

=

αj,i2βj,i1ν

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2 pb(i1,Qj,i2)

<

βj,i2ν

pb(i1,Qj,i2)Qj,i2

pb(i1,Qj,i2) 6εj,i2.

On en conclut que la suite (εj,i)i est strictement croissante, pour tout

j∈ {r+ 1, . . . , n}.

4. Le théorème de plongement de Kaplansky

Dans cette section, on suppose que (R,m, k) est un anneau local complet régulier de dimensionn+ 1. SiRest de caractéristique mixte, on suppose de plus quep /∈ m2. Notons ν une valuation deK = Frac(R), centrée en R, de groupe des valeurs Γ et telle queν|Kn−1 soit de rang 1.

Théorème 4.1. — Il existe un anneau de Mal’cev-NeumannAR et un monomorphisme d’anneaux

ι:R ,AR

tel queνsoit la restriction àRde la valuation de Mal’cev-Neumann associée àAR.

PourfR, on appelleι(f)undéveloppement de Puiseux def par rapport àν.

Remarque 4.2. — AR=

kν

hh tΓ0ii

si car(R) = car(k) Whh

pΓ0ii

si car(R)6= car(k).

Remarque 4.3. — On sait que : R=

k[[u1, . . . , un+1]] si car(R) = car(k) W[[u1, . . . , un]] si car(R)6= car(k).

La preuve consiste donc à définir, par récurrence transfinie, le développe- ment de Puiseux deu1, . . . ,un+1(resp.p, u1, . . . ,un) à l’aide des polynômes- clés.

(13)

Démonstration. — On va faire la preuve de ce théorème seulement dans le cas oùRest de caractéristique mixte. Le cas oùRest équicaractéristique se traite de la même manière en remplaçant p par t et en prenant les coefficients directement danskν.

Dans ce qui suit, on va construire un développement de Puiseux en lien avec les polynômes-clés. Remarquons que définir un développement de Pui- seux pour un élément deRrevient à définirn+ 1 sériesι(p),ι(u1),...,ι(un) formellement indépendantes surW.

On va construire le morphisme ι par récurrence surnr. Sin=r, on poseι(p) =pν(p) et ι(uj) = pν(uj), j ∈ {1, . . . , r} (remarquons que, pour queιsoit un morphisme, comme ν|Kn−1 est de rang 1, on choisit une fois pour toute un plongement Γ1,→Rqui envoieν(p) sur 1).

Supposons que n > r et que l’on a déjà construit un monomorphisme d’anneaux valués :

ιn−1:Rn−1,Whh pΓ0ii

tel queν|Rn−1 soit induite par la valuationp-adique,Rn−1 désignant l’an- neauW[[u1, . . . , un−1]]. Pourj∈ {1, . . . , n−1}, on noteuj(p) =ιn−1(uj).

Nous allons construire la série généraliséeun(p) par récurrence transfinie sur un sous-ensemble bien ordonné de Γ0.

Soit β ∈ Γ+, on note iβ = min{i ∈ Λn|β 6 εn,i} et par convention, si {i ∈ Λn|β 6εn,i} = ∅, on prendra iβ = Λn (c’est-à-dire le plus petit ordinal strictement plus grand que n’importe quel élément de Λn).

Supposons donnée une série généralisée un(β) = P

γ<β

aγpγWhh pΓ0ii

, on considère le morphisme d’anneauxιβ:RWhh

pΓ0ii

défini par : ιβ(p) =pν(p);

ιβ(uj) =uj(p),∀j∈ {1, . . . , n−1}; ιβ(un) =un(β).

Définition 4.4. — On dit queun(β)est undéveloppement de Pui- seux partieldeun si les deux conditions suivantes sont vérifiées pour tout j∈ {1, . . . , n}:

(1) v(ιβ(Qn,i)) =βn,i,∀i∈Λn tel quei < iβ; (2) v(ιβ(Qn,iβ)) >min

q∈N

{ν(∂n,pqQn,iβ) +pqβ} (si iβ = Λn, on considère cette condition toujours vérifiée).

(14)

SoitTune nouvelle variable et considérons le morphisme d’anneauxιβ,T : RWhh

pΓ0, Tii

défini par : ιβ,T(p) =pν(p) ;

ιβ,T(uj) =uj(p),∀j∈ {1, . . . , n−1};

ιβ,T(un) =un(β) +T.

On noteνβl’extension àW pΓ0, T

de la valuationp-adiquevdeW pΓ0 telle que νβ(T) = β et on suppose que inνβ(T) est transcendant sur grv W

pΓ0

. On pose alorsµβ =νβ|RRest vu comme sous-anneau deW

pΓ0, T

via le monomorphismeιβ,T.

Supposons que iβ = Λn, alors µβ =ν. Sinon, supposons que iβ <Λn, c’est-à-dire qu’il existei∈Λn tel queεn,i>β. On note alors :

Γβ= Γ(n−1)ZQ+X

i<iβ

Qβn,i⊂Γ0. Lemme 4.5. — On a les assertions suivantes :

(1) La valuationνβ|Kn−1 est l’unique valuation telle que : νβ|Kn−1[Q

n,iβ]=ν|Kn−1[Q

n,iβ] ; νβ(Qn,iβ) = min

q∈N

ν ∂n,pqQn,iβ

+pqβ , etinνβ(Qn,iβ)est transcendant surgrνβ Kn−1[Qn,iβ]

. (2) Considérons les sous-algèbres graduées grµβ Kn−1[Qn,iβ]

⊂grµβ(R) et grν

n,iβ Kn−1[Qn,iβ]

⊂ grν

n,iβ(R). On a alors un isomorphisme d’algèbres graduées :

grµ

β Kn−1[Qn,i

β] 'grν

n,iβ Kn−1[Qn,i

β]

qui peut être étendu en un isomorphisme entregrµβ(R)etgrν

n,iβ(R) en envoyantinµβ(Qn,iβ)surinνn,iβ(Qn,iβ), mais la graduation n’est, en général, pas préservée, sauf si l’une des deux conditions équiva- lentes de (3) est vérifiée.

(3) µβ=νn,iβ ssiβ =εn,iβ. (4) ∀h∈R,νn,iβ(h)6ν(h).

Supposons queβ=εn,iβ (doncµβ =νn,iβ). On a alors, pour tout hR:

νn,iβ(h) =ν(h)inνn,iβ(h)∈/ker grν

n,iβ R

→grν(R)

inνββ,T(h))∈/ker

grνβ W

pΓ0, T

→grv W pΓ0

.

(15)

En particulier, il y a égalité si inνβ(T) n’apparaît pas dans inνββ,T(h)).

Démonstration.

1) νβ|Kn−1 =ν|Kn−1 par définition de ιβ,T, νβ et v. Pour i < iβ, alors, βn,i < β et comme un(β) est un développement de Puiseux partiel, on obtient l’égalité :

νββ,T(Qn,i)) =vβ(Qn,i)) =βn,i. Enfin, comme :

Qn,iβ(u1, . . . , un−1, un+T) =

dun(Qn,iβ)

X

l=0

n,lQn,iβ(u1, . . . , un)Tl, on en déduit que :

νβ(Qn,iβ) = min

l∈N

ν ∂n,lQn,iβ

+β(T) ,

où le minimum est atteint avec l = 1 si car(k) = 0, une puissance de p= car(k) sinon. Ainsi,inνβ(T) apparaît dansinνβ(Qn,iβ). Commeinνβ(T) est transcendant sur grv W

pΓ0

, on en déduit queinνβ(Qn,iβ) est trans- cendant sur grνβ Kn−1[Qn,iβ]

. L’unicité deνβvérifiant les propriétés pré- cédemment démontrées provient de la définition même de cette valuation.

2) Par définition et construction des polynômes-clés et de la valuation tronquéeνn,iβ, on obtient l’égalité :

νn,iβ|Kn−1[Q

n,iβ]=ν|Kn−1[Q

n,iβ]

qui nous définit un isomorphisme naturel d’algèbres graduées : grν

n,iβ Kn−1[Qn,i

β]

−→grµ

β Kn−1[Qn,i

β] .

En envoyant inνn,iβ(Qn,iβ) sur inµβ(Qn,iβ), on prolonge l’isomorphisme précédent en un isomorphisme entre grν

n,iβ(R) et grµβ(R), la graduation étant préservée seulement siµβ=νn,iβ.

3) Supposons que β = εn,iβ, par définition des polynômes-clés et de µβ, il suffit de montrer queµβ(Qn,iβ) =νn,iβ(Qn,iβ). Soit q0 ∈N tel que µβ(Qn,iβ) =ν ∂n,pq0Qn,iβ

+pq0β. Par définition deµβ, on a : µβ(Qn,iβ) =ν ∂n,pq0Qn,iβ

+pq0β6ν

n,pbn,iβQn,iβ

+pbn,iβεn,iβ =βn,iβ. Par définition deεn,iβ, on a :

εn,iβ >βn,iβν ∂n,pq0Qn,iβ

pq0 ,

(16)

c’est-à-dire :

µβ(Qn,iβ) =ν ∂n,pq0Qn,iβ

+pq0β >βn,iβ. Réciproquement, siµβ=νn,iβ, alors :

βn,iβ =ν ∂n,pq0Qn,iβ

+pq0β 6ν

n,pbn,iβQn,iβ

+pbn,iββ, ce qui donne :

εn,iβ =

βn,iβν ∂

n,pbn,iβQn,iβ pbn,iβ 6β.

Enfin, rappelons que, par définition deiβ,β6εn,iβ.

4) Par la remarque 3.9, pour tout hR, νn,iβ(h)6ν(h). La première équivalence est évidente, la deuxième provient du fait que l’on a supposé µβ=νn,iβ et queµβ(h) =νββ,T(h)) ainsi quev(ι(h)) =ν(h).

Commençons notre récurrence transfinie parβ =ν(un) =βn,1. On pose alors un(β) = 0 et on a iβ = 1, µβ = νn,iβ = νn,1; un(β) est ainsi un développement de Puiseux partiel deun.

Supposonsun(β) construit pour un certainβ∈Γ+tel que β > ν(un) et définissons le coefficientan,β de pβ de un(p). On suppose également, par hypothèse de récurrence, queβ=εn,iβ ou queβ∈Γβ.

Siβ /∈Γβ, commeβ =εn,iβ, alorsβn,iβ/ Γβet donciβ= max Λn. Dans ce cas, on aν =νn,iβ =µβ et on pose alors :

un(p) =un(β) +pβ. Si β∈Γβ alorsνβ(Qn,iβ) = min

q∈N

{ν(∂n,pqQn,iβ) +pqβ} ∈Γβ et donc :

∃d∈Kn−1, l1, . . . , lt∈Λn, λ∈N, λ1, . . . , λt∈Z tels que :

λνβ(Qn,iβ) =

t

X

j=1

λjβn,lj+ν(d).

On pose alors :

z=









Qλn,iβ d

t

Q

j=1

Qλn,lj

j

modmνkν si β=εn,iβ

0 si β < εn,iβ.

NotonsWr+1, . . . ,Wn−1,Wnles supports respectifs deur+1(p), . . . , un−1(p), un(β), on note alors uj(p) = P

γ∈Wj

aj,γpγ pour j ∈ {r+ 1, . . . , n−1} et un(β) = P

γ∈Wn

an,γpγ. Posons, pour j ∈ {r+ 1, . . . , n}, aj = {aj,γ|γ ∈

(17)

Wj} ⊂W,aj ={aj,γ|γ∈Wj} ⊂kνson image modulop,a= (ar+1, . . . ,an) eta= (ar+1, . . . ,an). SoitX une variable indépendante, si on remplaceT parXpβ dansinνββ,T(Qn,iβ)), on obtient un résultat de la forme :

f pνβ(Qn,iβ), fK0[a, X].

On note alorsfkν[a, X]⊂kν[X] l’image def modulop.

De plus, pour j∈ {1, . . . , t},inνββ(Qn,lj)) est de la forme : cjpβn,lj, cjW

etinνββ(d)) est de la forme :

δpν(d), δW .

Notonscj et δdanskν les images respectives decj et deδmodulop.

Ainsi, fλ δ

t

Q

j=1

cjλj

= z induit une équation algébrique en X sur kν, on

note alorsαn,βkν une de ses racines etan,βW un relevé. Deux cas se présentent :

(1) an,β est transcendant surK0[a]. On pose alors un(p) =un(β) +an,βpβ, on aν =νn,iβ et on arrête l’algorithme.

(2) an,β est algébrique surK0[a]. On note alors

β˜=v(Qn,iβ(u1(p), . . . , un−1(p), un(β) +an,βpβ)),

˜ ε= max

b∈N

(β˜−ν(∂n,pbQn,iβ) pb

)

et

β+=

min{ε, ε˜ n,iβ} si β < εn,iβ

min{˜ε, εn,iβ+1} si β =εn,iβ. Enfin, on pose :

un+) =un(β) +an,βpβ,

ceci nous définit alors un nouveau développement de Puiseux partiel sur lequel on peut continuer la récurrence. En effet, remarquons que

˜

ε>β car siβ < εn,iβ, alors, par définition de νβ, ˜β >νβ(Qn,iβ) = minq∈N

ν ∂n,pqQn,iβ

+pqβ et donc ˜ε > β par définition de ˜ε; si β =εn,iβ, par le (3) du lemme 4.5, ˜β =βn,iβ et donc, toujours par définition ˜ε>β. Ainsi, le (1) de la définition 4.4 est toujours vérifié

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