Synthèse des acquis et du fonctionnement du site OGFH de Saou
Document technique réalisé à la demande de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la région Auvergne-Rhône Alpes, reprenant les différents points de protocoles relatifs à la mise en place d’un suivi de l’équilibre ongulés-environnement avec l’aide des Indicateurs de
Changement Ecologique.
Proposé par
Christian CHAILLOU (président de l’OGFH)
Rédigé par
Flavien CHANTREAU (OGFH)
William GAUDRY (ONCFS Unité Ongulés Sauvages) Avec la participation de l’Unité Ongulés Sauvages de l’ONCFS
Juillet 2019
INTRODUCTION
Le site OGFH de Saou est situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le département de la Drôme (figure 1). Ce site, d’une superficie de 23 484 Ha a une altitude comprise entre 166 et 1 569 m et est composé de forêt de feuillus. D’un point de vue sylvicole, le hêtre est l’essence objectif. Les peuplements sont principalement exploités en futaie irrégulière.
Figure 1. Localisation géographique du site OGFH De Saou (23 484 Ha).
Les espèces d’ongulés sauvages présentes sur ce site sont le sanglier, le chevreuil, le
cerf et le chamois. Les Groupements de Gestion Cynégétique (GGC) mis en place dans le
département de la Drôme pour ces espèces forment les limites du site OGFH de Saou (figure
2). Le suivi de l’état d’équilibre entre les ongulés et leur environnement est réalisé à l’aide des
Indicateurs de Changement Ecologique (ICE). A ce titre, le suivi annuel des 3 familles
d’indicateurs (abondance, performance et pression sur la flore) est réalisé conjointement par la
FDC26 (abondance et performance) et par le Conseil Départemental de la Drôme (délégation à
un prestataire privé) pour l’ICE pression sur la flore et qui participe également aux ICE
abondance en lien avec l’ONF et des bénévoles d’association de protection de la nature (annexe 1).
Figure 2. Délimitation des Groupements de Gestion Cynégétique du département de la Drôme (en vert) par rapport au site OGFH de Saou (en gris).
LE SUIVI DE L’EQUILIBRE ENTRE LES ONGULES ET LEUR ENVIRONNEMENT L
ES INDICATEURS D’
ABONDANCEParmi les espèces d’ongulés présentes, seul le cerf fait l’objet d’un suivi d’abondance (abondance relative) à l’aide d’un protocole validé. Depuis 2014, le suivi de l’abondance de cerfs est réalisé à l’aide du protocole d’Indice Nocturne (IN, fiche technique n°3 en annexe 2).
L’abondance des populations de chevreuils est suivie dans le cadre de la réalisation du protocole
d’IN (protocole en cours de tests pour l’espèce chevreuil en milieu de montagne, invalidé en
milieu de plaine). L’abondance des populations de chamois est suivie par l’Indice Ponctuel
d’Abondance (IPA ; non validé pour cette espèce en milieu fermé mais en cours de validation
en milieu ouvert ; fiche technique n°5 en annexe 2) depuis 2007. Par le passé, les populations
de chevreuils ont été suivies par l’Indice Kilométrique Voiture (IKV ; fiche technique n°2 en
annexe 2) de 2008 à 2013 et les populations de chamois par l’Indice d’Abondance Pédestre (IPS ; fiche technique n°4 en annexe 2) de 2008 à 2014.
- Indice Nocturne du cerf
Le plan d’échantillonnage de l’IN sur le site de Saou comprend 6 circuits (figure 3) : - Circuit n°1 : parcours de 26,6 Km
- Circuit n°2 : parcours de 39,7 Km - Circuit n°3 : parcours de 32,2 Km
- Circuit n°4 : parcours de 20,1 Km divisé en 2 tronçons - Circuit n°5 : parcours de 19,6 Km
- Circuit n°6 : parcours de 31,6 Km
Le site de Saou comprend une densité de circuit de 0,723 km / 100 Ha.
Figure 3. Localisation des circuits d’IN sur le site OGFH de Saou.
Le service technique de la FDC26, les nombreux chasseurs bénévoles et le département
de la Drôme participent à la mise en œuvre du protocole IN. Chaque équipe ayant la charge
d’un circuit est composée d’au moins 1 professionnel de la FDC26. Les habitats (détermination
des habitats selon la classification Corine Land Cover) traversés par ces circuits sont représentatifs des habitats présents sur ce site (test de Wilcoxon : p = 0.86). Tel que présenté sur la figure 4, l’ensemble des circuits sont parcourus 4 fois / an.
Figure 4. Nombre de répétitions par circuits d’IN au cours de 2014 à 2018.
- Indice Ponctuel d’Abondance du chamois
Le plan d’échantillonnage IPA sur le site de Saou comprend 14 points d’observation
(figure 5). Tel que présenté sur le tableau 1, les points IPA sont pour la plupart d’entre eux
réalisés avec 4 passages minimum.
Figure 5. Localisation des points d’IPA sur le site OGFH de Saou.
Tableau 1. Nombre de points IPA réalisés par années.
Années Nombre de points réalisés
Points réalisés 4 fois
Points réalisés moins de 4 fois
2007 5 5 0
2008 5 4 1
2009 5 5 0
2010 5 5 0
2011 5 5 0
2012 5 5 0
2013 14 13 1
2014 13 13 0
2015 12 12 0
2016 13 13 0
2017 13 12 1
L
ES INDICATEURS DE PERFORMANCELes mesures de la masse corporelle des jeunes chevreuils (chevrillards) et des jeunes
chamois (cabris) prélevés chaque année à la chasse permettent d’obtenir un indicateur de
performance de ces populations (fiche technique n°8 en annexe 2). Le nombre faible de jeune
cerfs (faons) prélevés à la chasse ne permet pas pour le moment de calculer un indicateur de
performance de la population pour cette espèce. Ces mesures sont relevées depuis 1997 pour l’espèce chevreuil et depuis 1998 pour l’espèce chamois, répartis sur 14 communes (figure 6).
Depuis 2007, elles sont réalisées par les chasseurs qui ont été équipés en pesons digitaux par la FDC26. Ces données sont transmises à la FDC26 par voie informatique (saisie des données de prélèvement par internet) ou à l’aide d’une application smartphone. Dans les deux cas, les informations sont vérifiées par le service technique de la FDC26.
Figure 6. Délimitation des communes et des détenteurs sur lesquelles la chasse est pratiquée au sein du site OGFH de Saou.
Afin de suivre l’évolution de la masse corporelle moyenne des jeunes au cours du temps,
il est nécessaire d’effectuer des mesures précises, c'est-à-dire avec une précision d’au minimum
200 g pour les chevrillards et les cabris. Ainsi, lorsque les animaux sont pesés avec une
précision de 200 g, nous devrions observer sur la figure 7 une fréquence égale d’individus dont
le poids se termine par la décimale 0 (ex : 41.0) que d’individus avec un poids se terminant par
la décimale 2 (ex : 41.2), 4 (ex : 41.4), 6 (ex : 41.6) et 8 (ex : 41.8). Dans le cas du site OGFH
de Saou, la précision de la pesée est étudiée à partir de 2007, année à partir de laquelle une
campagne d’équipement et une animation ont été réalisées par la FDC26. Tel qu’observé sur la
figure 7, nous constatons pour le chevreuil (figure 7a) que la décimale 0 et 5 apparaissent plus
que les autres décimales ce qui nous permet de conclure que les animaux ne sont pas pesés avec la précision attendue (à 500 g près au mieux, au lieu de 200 g). Pour le chamois (figure 7b), la fréquence d’apparition de chacune des décimales montre une précision de pesée satisfaisante.
Figure 7. Fréquence d'apparition des décimales de la mesure de la masse corporelle a) des jeunes chevreuils et b) des jeunes chamois prélevés à la chasse de 2007 à 2017.
Le nombre de jeunes pesés par années à un rôle important sur la précision des résultats, notamment lors du calcul de l’intervalle de confiance. La formule utilisée pour le calcul de cette valeur intègre un facteur de correction qui dépend directement de la taille de l’échantillon, plus celui-ci est important plus la correction apportée sera précise. La taille d’effectif à partir duquel le facteur de correction semble acceptable est fixé à 30 individus/an (ce seuil est matérialisé par une ligne rouge horizontale sur la figure 8). Pour le chamois, ce seuil de 30 cabris pesés n’est atteint qu’en 2014. Comme nous le constatons sur la figure 8, seule l’espèce chevreuil (figure 8a) a une taille d’échantillon supérieure à 30 chevrillards / an. Pour le cerf seul 1 faon a été pesé depuis 2007, ne permettant pas de calculer un indicateur de performance pour cette espèce.
Figure 8. Evolution de la taille d’échantillon de chevrillards (gauche) et de cabris (droite)
prélevés à la chasse sur le site de Saou. Pour chaque graphique, la ligne rouge
représente le seuil de 30 individus.
L
ES INDICATEURS DE PRESSION SUR LA FLORELe suivi de la pression exercée par les ongulés sur la flore est réalisé à partir de 2 types d’indicateur :
- L’Indice de Consommation (IC) qui mesure la pression globale de l’ensemble des ongulés sur la flore (cf. fiche technique n°13 en annexe 2).
- L’Indice d’Abroutissement (IA) qui mesure la pression exercée par l’ensemble des ongulés sur l’essences objectif (hêtre) (cf. fiche technique n°14 en annexe 2).
Pour le suivi de ces 2 indicateurs, 127 placettes sont suivies depuis 2007 (figure 9). Le même nombre de placettes a été réalisé toutes les années du suivi, sauf en 2017 où il n’y a aucune donnée concernant ces relevés. Ce suivi est réalisé par un prestataire, financé par le Conseil Départemental de la Drôme avec un appui technique de l’ONF.
Figure 9. Evolution du nombre de placettes suivies depuis 2007.
L’ensemble des placettes sont localisées sur la commune de Saou et non à l’échelle de
l’ensemble du site OGFH de Saou. De plus, la localisation des placettes est souvent éloignée
des circuits d’IN (figure 10).
Figure 10. Localisation des placettes de suivi de la pression sur la flore (IA et IC) et des suivis
d’abondance (IN et IPA) sur le site OGFH de Saou.
L
E TABLEAU DE BORDUne fois transmises à l’Unité Ongulés Sauvages (UOS) de la Direction de la Recherche et de l’Expertise (DRE) de l’ONCFS, les données sont compilées dans une base de données commune à tous les sites OGFH. Ces dernières sont ensuite analysées pour être restituées sous la forme de tableaux de bord à l’ensemble des partenaires pour validation et diffusion.
Parallèlement à ce travail, les données d’abondance et de performance sont également analysées par la FDC26 et un tableau de bord est également rédigé. Ce tableau de bord, rédigé par la FDC26, est présenté en Comité Local de Gestion (CLG) durant lequel un plan de gestion est défini pour une période de trois ans (plan de chasse triennal). Le CLG réalisé avant la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS) regroupe l’ensemble des gestionnaires. Bien que chaque année un tableau de bord soit présenté, le potentiel de cet outil n’est pas pleinement exploité puisque l’ensemble des acteurs ne s’en servent pas pour argumenter leur choix de gestion. De plus, l’absence d’objectif de gestion défini par tous les acteurs empêche l’utilisation de cet outil dans le cadre d’une stratégie de gestion adaptative.
T
EMPS INVESTILa réalisation de l’ensemble des protocoles ICE (abondance, performance et pressions
sur la flore) demande un investissement en personnel pour les différents partenaires présents
sur le site. Cet investissement comprend la réalisation des protocoles, mais également le
traitement des données, leur analyse et la participation aux différentes réunions de
fonctionnements du site. La réalisation de ces différents protocoles se fait également avec l’aide
de nombreux bénévoles (chasseurs, propriétaires forestiers privés, …) dont il est également
important de prendre en compte l’investissement. Le temps investi pour les suivis ICE est
d’environ 147 jours / agents (tableau 2). Cela comprend le temps employé par la FDC26, le
CD, mais aussi le prestataire mandaté par le CD et les différents bénévoles.
Tableau 2. Nombre de jours (professionnels et bénévoles) investit dans la réalisation des ICE sur le site OGFH de Saou.
ICE Abondance
ICE Performance
ICE Pression
sur la flore
Réunions de fonctionnements
Temps estimé des bénévoles*
Récolte des données
110 10 15,5
6 Saisie
des données
1,5 2
Analyse des données
1 1
*Le temps des bénévoles ayant pu être estimé avec précision, celui-ci est détaillé dans les autres cases du tableau ci-dessus
DISCUSSION ET PERSPECTIVES
Bien que le suivi du système ongulés-environnement soit mis en place de façon efficace sur le site OGFH de Saou, nous avons identifié quelques modifications à entreprendre pour pouvoir continuer à valoriser pleinement le suivi en place :
Concernant l’indicateur d’abondance, les protocole qui sont mis en place (IN et IPA) sont bien appliqué. Le nombre de répétitions pour chacun de ces suivis suit les recommandations de 4 passages par circuit (ou point). Cependant, quelques rares circuits dépassent la longueur recommandée dans le protocole d’IN. En effet, celle-ci devrait être comprise entre 20 km et 30 km pour une durée de réalisation de 2h00 à 3h00 maximum, ce qui n’est pas toujours le cas. Il serait donc nécessaire de revoir les quelques circuits dont la longueur est trop élevée.
Le suivi de l’équilibre entre les ongulés et leur environnement nécessite de suivre l’ensemble des composantes de ce système. Or actuellement le suivi de l’abondance des populations de chamois et de chevreuils ne sont pas réalisés avec une méthode validée pour ces espèces. Il est donc fortement recommandé de mettre en œuvre un suivi de l’abondance des populations de chevreuils (cf. fiche technique n°1 et 2 en annexe 2) avec une méthode validée.
La mise en place d’un protocole validée pour le chamois (cf. fiche technique n°4 en annexe 2)
n’est actuellement pas possible, aucune méthode validée n’existe pour suivre l’évolution de
l’abondance de chamois en milieux fermés. En effet, l’IPS a été développé en milieu ouvert
(Alpage d’altitude) et comme toute les méthodes indiciaires, elle nécessite que la probabilité de détection soit très élevée, ce qui n’est pas le cas dans les milieux fermés présents sur le site de Saou.
A l’exception des cabris, nous avons relevé que les mesures de la masse corporelle des chevrillards prélevés à la chasse manquent de précision. Pour le chevreuil, malgré l’utilisation de pesons digitaux permettant de peser tous les chevrillards avec une grande précision (moins de 200 g), le relevé de la masse corporelle des chevrillards est très souvent arrondi à 500 g près (figure 8). Ce manque de précision dans la pesée des animaux limite la capacité des gestionnaires à mettre en évidence des variations de la performance de la population de chevreuils au cours du temps. Concernant le chamois, la précision de pesée des cabris est conforme à la précision attendue. Cependant, le faible nombre de cabris prélevés ne permet pas de calculer un indicateur de performance tous les ans. Pour pallier ce problème, concernant le chevreuil, quant à la précision des mesures, nous avons identifié 2 solutions. La première consiste à augmenter l’animation auprès des chasseurs (animation déjà très importante) afin de les inciter à mesurer de façon précise la masse corporelle des animaux. La seconde solution consiste à compléter l’indicateur de performance en prenant en compte le suivi de la longueur de la patte arrière des jeunes individus (fiche technique n°10 en annexe 2 ; indicateur également relevé par la FDC26).
Comme nous pouvons le constater sur la figure 10, les placettes d’IC et IA sont concentrées sur une partie restreinte du site. Il est donc important de prendre en compte que l’extrapolation des résultats de ce suivi à l’échelle du site OGFH tel que fait aujourd’hui, ne peut être représentatif de la situation sur l’ensemble du site. De plus, pour un suivi pertinent de l’équilibre entre les ongulés et l’ensemble de leur environnement, il est essentiel que les plans d’échantillonnage des trois familles d’indicateur (abondance, performance et pression sur la flore) soient établis sur une zone géographique commune et pertinente d’un point de vue biologique (à l’échelle de la population). Pour cela, il est recommandé de revoir le plan d’échantillonnage existant pour les IA et les IC. Toutefois, un plan d’échantillonnage adapté à l’ensemble du site augmenterait le nombre de placettes, ce qui impliquerait donc un investissement plus important en termes de ressources humaines.
Concernant l’utilisation des résultats présentés dans les tableaux de bord, nous avons
constaté la très forte appropriation de ces outils par la FDC26 qui réalise ses propres tableaux
de bord pour chaque unité de gestion. En revanche, le fait de ne pas définir d’objectif de gestion
limite la valorisation de ces tableaux de bord dans le cadre d’une stratégie de gestion adaptative.
Enfin, il serait pertinent pour une meilleure appropriation de cette démarche que tous les
porteurs d’enjeux, notamment par les gestionnaires forestiers, que ces derniers participent à la
réalisation de ces tableaux de bord et suivent les formations permettant de maitriser les
principaux concepts liés aux ICE.
Intervenants ICE
Conseil Départemental de la Drôme Olivier Chambon
: ochambon@ladrome.fr
: 04.81.66.88.04
Fédération Départementale des chasseurs de la Drôme Malory Randon
: randon@chasseurs-drome.fr
: 04.75.81.51.20
Office National des Forêts Emilie Duheron
: emilie.duheron@onf.fr
: 06.24.97.32.06
Partenaires institutionnels :
Office National des Forêts Yves Le-Jean
: yves.le-jean@onf.fr
: 04.75.82.15.63
Annexe n°1 : Intervenants et organisation des partenaires dans la
mise en œuvre des ICE pour le site de Saou
Analyse des données
Rédaction de tableaux de bord
Analyse des données
Rédaction des tableaux de bord
ICE Abondance
Fiche n°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP) Fiche n°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV) Fiche n°3 : Indice Nocturne (IN)
Fiche n°4 : Indice d’Abondance Pédestre (IPS) Fiche n°5 : Indice Ponctuel d’Abondance (IPA)
ICE Performance
Fiche n°8 : Masse Corporelle des jeunes (MC)
Fiche n°10 : Longueur de la Patte Arrière des jeunes (LPA)
ICE Pression sur la flore
Fiche n°13 : Indice de Consommation (IC) Fiche n°14 : Indice d’Abroutissement (IA)
Annexe n°2 : Fiches techniques des différents protocoles utilisés
dans le cadre des ICE
Fiche N°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP)
Suivre les variations de l’abondance relative des populations de chevreuils
Période
La période idéale se situe en mars (ou avril en montagne). Le déclenchement des opérations intervient après la saison de chasse, au démarrage de la végétation herbacée et avant le débourrement des arbres. A cette période, les animaux sont cantonnés et la détectabilité est homogène entre les deux sexes.
PROTOCOLE
L’indice kilométrique pédestre (IKP) traduit les variations de l’abondance relative d’une population de chevreuils. L’indice correspond au nombre moyen de chevreuils observés par km de circuit parcouru.
Principe
La méthode consiste à dénombrer les chevreuils observés à l’aube et au crépuscule sur des circuits prédéfinis, parcourus plusieurs fois à pied.
Validité
L’IKP est validé pour le chevreuil en milieu forestier de plaine. Il doit être utilisé et interprété avec précaution dans les autres types de milieux.
Périodicité
Le suivi est réalisé chaque année à la même période et dans les mêmes conditions d’observation pour rendre les données com- parables et interprétables sur plusieurs années.
Horaires
Les observations sont réalisées le matin et le soir, dans les 2 à 3 heures qui suivent l’aube et qui précèdent le crépuscule. Ces horaires correspondent aux pics d’activités principaux des ani- maux.
Durée
L’opération dure 2 à 3 heures maximum, en fonction de la lon- gueur du circuit.
Répétitions
Chaque circuit est parcouru 4 fois au minimum (2 à l’aube et 2 au crépuscule). Idéalement, l’ensemble des répétitions est con- centré sur une période d’un mois maximum. Pour chaque répé- tition, l’ensemble des circuits d’une même unité de gestion est parcouru si possible le même jour.
INDICATEUR
Observateurs
Une personne se déplace à pied sur chaque circuit.
En cas d’opérations faisant appel à un grand nombre d’observa- teurs, des sorties groupées permettent de réaliser en une seule opération une série complète (ce qui nécessite autant d’obser- vateurs que de circuits).
Par contre, si les observateurs sont peu nombreux, chacun par- courra le réseau de circuits et fera en sorte d’étaler ses sorties sur la période de référence (au minimum 4 observateurs pour obtenir 4 répétitions). On évitera de réaliser simultanément 2 circuits très voisins ou empruntant le même itinéraire.
Bonnes conditions
sortie effectuée Mauvaises conditions sortie annulée
beau temps, ciel dégagé, absence de vent
temps nuageux sans précipitation ni vent
beau temps ou temps nuageux avec vent faible continu
pluie fine continue ou intermittente
brouillard, brume sur tout ou partie du circuit
fortes précipitations (neige, pluie, grêle) continues ou intermittentes
vent fort continu ou en rafales, giboulées
givre ou gel prolongé
Météo
Les sorties respectent des conditions météorologiques qui ga- rantissent une visibilité optimale des animaux :
Il est nécessaire de programmer plusieurs dates de report et de s’appuyer sur un réseau d’observateurs locaux pour déclencher les opérations dans les meilleures conditions.
Bernard Bellon
irstea-Yves Boscardin
Fiches techniques ICE-2015 1
N°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP)
Coûts humains et matériels Pour une unité de gestion de 5 000 ha :
Coûts humains : entre 29 et 43 jours/homme.
Exemple de répartition de 12 circuits sur une unité de gestion de 2 500 ha
Il est préférable d’avoir un minimum de circuits parcourus un maximum de fois de façon constante plutôt que l’inverse.
Circuits
Les circuits répondent si possible aux critères suivants :
Densité : minimum 3 km de circuit pour 100 ha.
Longueur optimale : chaque circuit doit avoir une lon- gueur comprise entre 5 et 7 km (hors retour).
Nombre : le nombre de circuits est défini à partir de la den- sité, de la longueur optimale et de la surface de l’unité de gestion. Il peut être calculé à partir de la formule suivante :
surface de l’unité (ha) longueur optimale (km) 3 km
Nombre circuits IKP = 100 x
Exemple de calcul du nombre de circuits IKP
Répartition et tracé : Les circuits sont représentatifs de l’unité de gestion en incluant les différents types de milieux fréquentés par les chevreuils : zones ouvertes et boisées (pas uniquement les parcelles forestières en régénération).
Ils empruntent les éléments fixes : routes, pistes forestières et chemins. Pour rapprocher le point d’arrivée du point de départ, ils forment une boucle. Les recoupements sont à éviter, de sorte qu’il n’y ait pas de double observation pos- sible.
Le tracé des circuits est identique chaque année. Il ne dé- pend pas uniquement de la présence connue ou supposée des animaux.
Matériels
Pour un circuit et un observateur : - 1 montre,
- 1 paire de jumelles,
- 1 jeu de fiches de relevé (voir modèle joint) avec une carte de la zone incluant le tracé précis du circuit,
- 1 crayon.
En cas d’aller-retour sur le circuit, ce qui doit rester exception- nel, les animaux ne sont comptabilisés qu’une seule fois : à l’aller.
Observations
1 observation = 1 animal isolé ou un groupe d’animaux (2 et plus).
On considère 2 groupes comme distincts lorsqu’ils sont séparés d’au moins 50 m.
PROTOCOLE (suite)
Déroulement
Détection des animaux
L’observateur doit marcher à allure régulière (3 km/h) sans s’ar- rêter pour rechercher les animaux. Les animaux sont repérés à l’œil nu.
A chaque détection de chevreuils, l’observateur s’immobilise et se positionne au mieux afin de confirmer et compléter l’identifi- cation à l’aide de jumelles : espèce, nombre d’animaux, sexe et classe d’âge.
MISE EN ŒUVRE
Echelle opérationnelle
L’IKP doit être mis en place sur une zone correspondant à une unité de population*.
* ensemble d’individus d’une même espèce socialement en contact au cours du cycle biologique annuel, exploitant un même espace géogra- phique et présentant par catégorie de classe d’âge et de sexe, des para- mètres démographiques proches.
Densité Longueur
optimale (km) Surface
de l’ unité (ha) Nombre de circuits IKP
3 km/100 6 1 000 5
5 000 25
Idéalement, les observateurs sont les mêmes chaque an- née et ont une bonne connaissance des circuits et de l’es- pèce. Il est préférable de faire tourner ces observateurs pour qu’ils ne réalisent pas toujours le même circuit.
ONCFS-Thierry Chevrier
Fiches techniques ICE-2015 N°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP) 2 Chaque observation est notée sur la fiche (voir modèle joint) et
reçoit un numéro d’ordre.
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Etape 1 Etape 2 Etape 3
Nombre CHEVREUILS /
km Etape 1 /
nombre de circuits Etape 2 / nombre de séries 1 / 6,3 = 0,16 (0,16 + 0,00 + 0,32 + 0,17 +
0,16 + 0,81 + 0,61 + 0,15 + 0,16 + 0,15) / 10 = 0,24
(0,24 + 0,25 + 0,30 + 0,63)
/ 4
= 0,35 Idem pour les 9 autres
circuits de la série 1
4 / 6,3 = 0,63 (0,63 + 0,00 + 0,00 + 0,00 + 0,16 + 0,16 + 0,47 + 0,00 +
0,33 + 0,77) / 10 = 0,25 Idem pour les 9 autres
circuits de la série 2
2 / 6,3 = 0,32 (0,32 + 1,06 + 0,32 + 0,17 + 0,32 + 0,16 + 0,00 + 0,31 +
0,00 + 0,31) / 10 = 0,30 Idem pour les 9 autres
circuits de la série 3
10 / 6,3 = 1,59 (1,59 + 1,06,+ 0,16 + 0,67 + 0,32 + 0,00 + 0,31 + 1,54 +
0,16 + 0,46) / 10 = 0,63 Idem pour les 9 autres
circuits de la série 4
Base de données
Il est indispensable de constituer une base de données informa- tique pour sauvegarder durablement, trier et analyser efficace- ment l’ensemble des données brutes IKP d’une ou plusieurs unités de gestion. Il est recommandé de conserver sans délai les fiches d’observations (format papier ou dématérialisé) pour pouvoir s’y référer si nécessaire.
Avant d’effectuer tout calcul, il est nécessaire de vérifier systématiquement les données brutes afin de détecter d’éventuelles erreurs de saisie ou de transfert informatique et/ou d’incohérences par rapport au protocole.
Fichier d’analyse
Pour calculer l’IKP les données doivent être structurées dans un fichier avec des champs obligatoires (1).
PRÉPARATION DES DONNÉES
ANALYSE DES DONNÉES
1. Fichier d’analyse
En 2014, sur l’unité de gestion n°1 : UG01, 10 circuits : 1 à 10 ont été parcourus 4 fois chacun : séries 1, 2, 3 et 4. Le nombre de circuits est limité à 2 pour simplifier l’exemple.
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Les résultats sont interprétés pour une unité de gestion donnée, sur plusieurs années (4 ou 5 ans minimum) et doivent obligatoirement être confrontés aux résultats des autres ICE (par exemple : masse corporelle des jeunes et indice de consommation).
Pour analyser les variations temporelles de l’IKP, ses valeurs annuelles moyennes ainsi que ses intervalles de confiance sont représentés sous la forme d’un graphique (4).
Ici, le graphique fait apparaître une tendance à la hausse de l’IKP jusqu’en 2010 puis à la baisse, qui traduit une augmenta- tion de l’abondance de la population de chevreuils entre 2005 et 2010 puis une diminution sur l’unité de gestion correspondante.
EN SAVOIR PLUS
Calcul de l’intervalle de confianceL’intervalle de confiance mesure la précision de la valeur de l’IKP obtenue. Plus l’intervalle de confiance est réduit, plus la mesure de l’IKP est précise.
Pour le calculer, on doit calculer ̏ l’erreur de mesure˝ (E) (3) et la multiplier par une statistique de ̏ pénalité˝ (t) qui dépend du nombre de séries réalisées :
Calcul de l’IKP
Le calcul de l’IKP pour une année donnée est détaillé (2), à partir des données (1).
2. Calcul de l’IKP
3. Calcul de l’intervalle de confiance
Nb de Séries 2 3 4 5 6
t 12,71 4,30 3,18 2,78 2,57
4. Représentation graphique
Groupe Chevreuil. 1991. Méthodes de suivi des populations de chevreuils en forêt de plaine : exemple : l’indice kilométrique (I.K.). Notes techniques Fiche n°
70, Supplément Bulletin Mensuel de l’Office National de la Chasse n°157.
Vincent, J.P et al. 1991. Kilometric index as biological indicator for monitoring forest roe deer populations. Acta Theriologica n°36 : 315-328.
L’IKP est ici de 0,35 chevreuils/km
Rédacteurs
Maryline Pellerin, Thierry Chevrier, Christine Saint-Andrieux et Jacques Michallet pour le groupe Indicateurs de Changement Ecologique, d’après la fiche technique n°70 de 1991.
IKP Si la borne inférieure
de l’intervalle est négative, on la remplace par 0.
Ici, E= 0,093 et t= 3,18, les limites de l’intervalle de confiance sont : Limite supérieure = IKP + E x t = 0,35 + (0,093 x 3,18) = 0,65 Limite inférieure = IKP - E x t = 0,35 - (0,093 x 3,18) = 0,05
Limite supérieure
Limite inférieure
Valeur moyenne IKP UG Année Date Série Circuit Nombre
CHEVREUILS Nb groupes CHEVREUILS Km
UG01 2014 04/03/2014 1 1 1 1 6,3
UG01 2014 05/03/2014 1 2 0 0 6,6
UG01 2014 05/03/2014 2 1 4 2 6,3
UG01 2014 12/03/2014 2 2 0 0 6,6
UG01 2014 15/03/2014 3 1 2 1 6,3
UG01 2014 18/03/2014 3 2 7 3 6,6
UG01 2014 17/03/2014 4 1 10 6 6,3
UG01 2014 19/03/2014 4 2 7 5 6,6
Etape 4 Etape 5 Etape 6 Etape 7 Etape 8 Etape 2 - IKV Etape 4
au carré
Somme des valeurs de
l’Etape 5 Etape 6 / M* Racine carrée de l’Etape 7 0,24 - 0,35 = -0,11 (-0,11)² = 0,012
0,012 + 0,010 + 0,002 + 0,078
= 0,1030
0,1030 / 12
= 0,00858
*M = nombre de séries x (nombre de séries-1). Ici : M = 4 x (4-1) = 12
0,00858
= 0,093 E est ici de
0,093 0,25 - 0,35 = -0,10 (-0,10)² = 0,010
0,30 - 0,35 = -0,05 (-0,05)² = 0,002 0,63 - 0,35 = 0,28 0,28² = 0,078
Fiches techniques ICE-2015 N°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP) 3
Date : …... / …... /20…...
N° Série : 1 2 3 4
> 4 (précisez): ………..………...
Unité de gestion : ….………....
Circuit : ………..
Météo : Brouillard Pluie Neige Vent Beau temps Visibilité : Bonne Moyenne Mauvaise
Observateur : ……….
……….
RÉCAPITULATIF
Heures Départ
Arrivée
FICHE D’OBSERVATION INDICE KILOMÉTRIQUE PÉDESTRE (IKP)
Chaque observation d’un chevreuil isolé ou d’un groupe de chevreuils doit être écrite sur une ligne différente.
Le numéro correspondant (N° Obs) doit être reporté précisément sur la carte du circuit jointe à la fiche.
Longueur (km)
REMARQUES
Nombre total de CHEVREUILS
Mâles + Femelles + 1ère année + Non identifiés N°
Obs Heure Obs
CHEVREUILS Remarques
(n° parcelle, autres espèces,...) Total Mâles adultes
(brocards)
Femelles adultes (chevrettes)
1ière année (chevrillards)
Non identifiés
TOTAL
Fiches techniques ICE-2015 N°1 : Indice Kilométrique Pédestre (IKP) 4
Fiche N°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV)
Suivre les variations de l’abondance relative des populations de chevreuils
Période
La période idéale se situe en mars (ou avril en montagne). Le déclenchement des opérations intervient après la saison de chasse, au démarrage de la végétation herbacée et avant le débourrement des arbres. A cette période, les animaux sont cantonnés et la détectabilité est homogène entre les deux sexes.
PROTOCOLE
L’indice kilométrique voiture (IKV) traduit les variations de l’abondance relative d’une population de chevreuils. L’indice correspond au nombre moyen de chevreuils observés par km de circuit parcouru.
Principe
La méthode consiste à dénombrer les chevreuils observés à l’aube et au crépuscule sur des circuits prédéfinis, parcourus plusieurs fois en voiture.
Validité
L’IKV est validé pour le chevreuil en milieu forestier de plaine. Il doit être utilisé et interprété avec précaution dans les autres types de milieux.
Horaires
Les observations sont réalisées le matin et le soir, dans les 2 à 3 heures qui suivent l’aube et qui précèdent le crépuscule. Ces horaires correspondent aux pics d’activités principaux des ani- maux.
Durée
L’opération dure 2 à 3 heures maximum, en fonction de la lon- gueur du circuit.
INDICATEUR
Observateurs
Pour chaque circuit, deux personnes prennent place à bord d’un véhicule :
- un conducteur qui observe sur sa gauche et devant,
- un passager à l’avant qui observe sur sa droite et devant, et note les observations.
Idéalement, les observateurs sont les mêmes chaque an- née et ont une bonne connaissance des circuits et de l’es- pèce. Il est préférable de faire tourner ces observateurs pour qu’ils ne réalisent pas toujours le même circuit.
Si des passagers sont présents à l’arrière, leurs observa- tions éventuelles ne sont pas prises en compte.
Bonnes conditions
sortie effectuée Mauvaises conditions sortie annulée
beau temps, ciel dégagé, absence de vent
temps nuageux sans précipitation ni vent
beau temps ou temps nuageux avec vent faible continu
pluie fine continue ou intermittente.
brouillard, brume sur tout ou partie du circuit
fortes précipitations (neige, pluie, grêle) continues ou intermittentes
vent fort continu ou en rafales, giboulées
givre ou gel prolongé
Météo
Les sorties respectent des conditions météorologiques qui ga- rantissent une visibilité optimale des animaux :
Périodicité
Le suivi est réalisé chaque année à la même période et dans les mêmes conditions d’observation pour rendre les données com- parables et interprétables sur plusieurs années.
Répétitions
Chaque circuit est parcouru 4 fois au minimum (2 à l’aube et 2 au crépuscule). Idéalement, l’ensemble des répétitions est con- centré sur une période d’un mois maximum. Pour chaque répé- tition, l’ensemble des circuits d’une même unité de gestion est parcouru si possible le même jour.
Il est nécessaire de programmer plusieurs dates de report et de s’appuyer sur un réseau d’observateurs locaux pour déclencher les opérations dans les meilleures conditions.
FDC 42
FDC 42
Fiches techniques ICE-2015 1
N°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV)
Coûts humains et matériels Pour une unité de gestion de 10 000 ha :
Coûts humains : entre 9 et 14 jours/homme (x 2 obs.).
Distance parcourue : 800 km pour 8 circuits avec 4 répé- titions.
Exemple de répartition de 2 circuits sur une unité de gestion de 2 500 ha.
Chaque couleur représente le tracé d’un circuit IKV
Il est préférable d’avoir un minimum de circuits parcourus un maximum de fois de façon constante plutôt que l’inverse.
Circuits
Les circuits répondent si possible aux critères suivants :
Densité : minimum 2 km de circuit pour 100 ha.
Longueur optimale : chaque circuit doit avoir une lon- gueur comprise entre 25 et 30 km (hors retour).
Nombre : le nombre de circuits est défini à partir de la den- sité, de la longueur optimale et de la surface de l’unité de gestion. Il peut être calculé à partir de la formule suivante :
surface de l’unité (ha) longueur optimale (km) 2 km
Nombre circuits IKV = 100 x
Exemple de calcul du nombre de circuits IKV
Répartition et tracé : les circuits sont représentatifs de l’unité de gestion en incluant les différents types de milieux fréquentés par les chevreuils : zones ouvertes et boisées (pas uniquement les parcelles forestières en régénération).
Ils empruntent les éléments fixes carrossables : routes, pistes forestières et chemins et sont praticables par un véhi- cule classique (2 roues motrices). Les recoupements sont à éviter de sorte qu’il n’y ait pas de double observation pos- sible.
Le tracé des circuits est identique chaque année. Il ne dépend pas uniquement de la présence connue ou suppo- sée des animaux. Un circuit ne forme pas obligatoirement une boucle.
Matériels
Pour un circuit et une équipe : - 1 voiture,
- 1 montre,
- 2 paires de jumelles,
- 1 jeu de fiches de relevé (voir modèle joint) avec une carte de la zone incluant le tracé précis du circuit,
- 1 crayon.
Règlementation et sécurité
Les organisateurs doivent prendre toutes les dispositions pour appliquer la réglementation en vigueur concernant le code de la route et obtenir au préalable l’ensemble des autorisations administratives nécessaires.
Ils doivent en outre assurer la sécurité des participants et couvrir leur responsabilité juridique en cas d’accident.
En cas d’aller-retour sur le circuit, ce qui doit rester exception- nel, les animaux ne sont comptabilisés qu’une seule fois : à l’aller.
Observations
1 observation = 1 animal isolé ou un groupe d’animaux (2 et plus).
On considère 2 groupes comme distincts lorsqu’ils sont séparés d’au moins 50 m.
PROTOCOLE (suite)
Déroulement Détection des animaux
La voiture doit rouler à allure constante (10-15 km/h) sans s’ar- rêter pour rechercher les animaux. Les animaux sont repérés à l’œil nu.
A chaque détection de chevreuils, le véhicule est immobilisé et positionné au mieux afin que les observateurs confirment et complètent l’identification à l’aide de jumelles : espèce, nombre d’animaux, sexe et classe d’âge.
MISE EN ŒUVRE
Echelle opérationnelleL’IKV doit être mis en place sur une zone correspondant à une unité de population*.
* ensemble d’individus d’une même espèce socialement en contact au cours du cycle biologique annuel, exploitant un même espace géogra- phique et présentant par catégorie de classe d’âge et de sexe, des para- mètres démographiques proches.
Densité Longueur
optimale (km) Surface
de l’ unité (ha) Nombre de circuits IKV
2 km/100
1 000 1
25 5 000 4
10 000 8
ONCFS-Thierry Chevrier
Fiches techniques ICE-2015 N°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV) 2 Chaque observation est notée sur la fiche (voir modèle joint) et
reçoit un numéro d’ordre.
Etape 1 Etape 2 Etape 3 Nombre CHEVREUILS /
km Etape 1 /
nombre de circuits Etape 2 / nombre de séries 4 / 27,0 = 0,15
(0,15 + 0,45) / 2 = 0,30
(0,30 + 0,33 + 0,34 + 0,62)
/ 4
= 0,40 13 / 29,0 = 0,45
10 / 27,0 = 0,37
(0,37 + 0,28) / 2 = 0,33 8 / 29,0 = 0,28
5 / 27,0 = 0,19
(0,19 + 0,48) / 2 = 0,34 14 / 29,0 = 0,48
10 / 27,0 = 0,37
(0,37 + 0,86) / 2 = 0,62 25 / 29,0 = 0,86
Base de données
Il est indispensable de constituer une base de données informa- tique pour sauvegarder durablement, trier et analyser efficace- ment l’ensemble des données brutes IKV d’une ou plusieurs unités de gestion. Il est recommandé de conserver sans délai les fiches d’observations (format papier ou dématérialisé) pour pouvoir s’y référer si nécessaire.
Avant d’effectuer tout calcul, il est nécessaire de vérifier systématiquement les données brutes afin de détecter d’éventuelles erreurs de saisie ou de transfert informatique et/ou d’incohérences par rapport au protocole.
Fichier d’analyse
Pour calculer l’IKV les données doivent être structurées dans un fichier avec des champs obligatoires (1).
PRÉPARATION DES DONNÉES
ANALYSE DES DONNÉES
1. Fichier d’analyse
En 2014, sur l’unité de gestion n°2 : UG02, 2 circuits : 1 et 2 ont été parcourus 4 fois chacun : séries 1, 2, 3 et 4. Le nombre de circuits est limité à 2 pour simplifier l’exemple.
Etape 4 Etape 5 Etape 6 Etape 7 Etape 8 Etape 2 - IKV Etape 4
au carré
Somme des valeurs de
l’Etape 5 Etape 6 / M* Racine carrée de l’Etape 7 0,30 - 0,40 = -0,10 (-0,10)² = 0,010
0,010 + 0,005 + 0,004 + 0,048
= 0,0669
0,0669 / 12
= 0,00557
*M = nombre de séries x (nombre de séries-1). Ici : M = 4 x (4-1) = 12
0,00557
= 0,075 E est ici de
0,075 0,33 - 0,40 = -0,07 (-0,07)² = 0,005
0,34 - 0,40 = -0,06 (-0,06)² = 0,004 0,62 - 0,40 = 0,22 0,22² = 0,048
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Les résultats sont interprétés pour une unité de gestion donnée, sur plusieurs années (4 ou 5 ans minimum) et doivent obligatoirement être confrontés aux résultats des autres ICE (par exemple : masse corporelle des jeunes et indice de consommation).
Pour analyser les variations temporelles de l’IKV, ses valeurs annuelles moyennes ainsi que ses intervalles de confiance sont représentés sous la forme d’un graphique (4).
Ici, le graphique fait apparaître une tendance à la baisse de l’IKV jusqu’en 2009 puis une stabilisation, qui traduit une dimi- nution de l’abondance de la population de chevreuils entre 2005 et 2009 puis une stabilité sur l’unité de gestion correspondante.
EN SAVOIR PLUS
Calcul de l’intervalle de confianceL’intervalle de confiance mesure la précision de la valeur de l’IKV obtenue. Plus l’intervalle de confiance est réduit, plus la mesure de l’IKV est précise.
Pour le calculer, on doit calculer ̏ l’erreur de mesure˝ (E) (3) et la multiplier par une statistique de ̏ pénalité˝ (t) qui dépend du nombre de séries réalisées :
Calcul de l’IKV
Le calcul de l’IKV pour une année donnée est détaillé (2), à partir des données (1).
2. Calcul de l’IKV
3. Calcul de l’intervalle de confiance
4. Représentation graphique
Van Laere, G et al. 2008. Une nouvelle méthode pour le suivi du chevreuil à grande échelle : l’IK voiture. Faune Sauvage n°282 : 19-25.
Pellerin, M et al. 2014. Faune Sauvage. L’IK voiture : un outil efficace pour le suivi de l’abondance du chevreuil aux échelles opérationnelles. Faune Sau- vage n°305 : 4-9.
Pellerin, M et al. Saving time and money: validation of diurnal vehicle counts to monitor roe deer abundance . Wildlife Research (sous presse).
L’IKV est ici de 0,40 chevreuils/km
Rédacteurs
Maryline Pellerin, Thierry Chevrier, Christine Saint-Andrieux et Jacques Michallet pour le groupe Indicateurs de Changement Ecologique.
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 IKV
Nb de Séries 2 3 4 5 6
t 12,71 4,30 3,18 2,78 2,57
Si la borne inférieure de l’intervalle est négative,
on la remplace par 0.
Ici, E= 0,075 et t= 3,18, les limites de l’intervalle de confiance sont : Limite supérieure = IKV + E x t = 0,40 + (0,075 x 3,18) = 0,64 Limite inférieure = IKV - E x t = 0,40 - (0,075 x 3,18) = 0,16
Limite supérieure
Limite inférieure
Valeur moyenne IKV UG Année Date Série Circuit Nombre
CHEVREUILS Nb groupes CHEVREUILS Km
UG02 2014 13/03/2014 1 1 4 2 27,0
UG02 2014 13/03/2014 1 2 13 6 29,0
UG02 2014 17/03/2014 2 1 10 5 27,0
UG02 2014 17/03/2014 2 2 8 3 29,0
UG02 2014 21/03/2014 3 1 5 2 27,0
UG02 2014 21/03/2014 3 2 14 6 29,0
UG02 2014 24/03/2014 4 1 10 4 27,0
UG02 2014 24/03/2014 4 2 25 12 29,0
Fiches techniques ICE-2015 N°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV) 3
Date : …... / …... /20…...
N° Série : 1 2 3 4
> 4 (précisez): ………..………...
Unité de gestion : .…………....
Circuit : ………..
Nombre total de CHEVREUILS
Mâles + Femelles + 1ère année + Non identifiés
Observateurs : ……….
……….
Véhicule immatriculé : ………..
RÉCAPITULATIF
Heures Km compteur Départ
Arrivée
FICHE D’OBSERVATION INDICE KILOMÉTRIQUE VOITURE (IKV)
Chaque observation d’un chevreuil isolé ou d’un groupe de chevreuils doit être écrite sur une ligne différente.
Le numéro correspondant (N° Obs) doit être reporté précisément sur la carte du circuit jointe à la fiche.
REMARQUES N°
Obs Heure Obs
CHEVREUILS Remarques
(n° parcelle, autres espèces,...) Total Mâles adultes
(brocards)
Femelles adultes (chevrettes)
1ière année (chevrillards)
Non identifiés
TOTAL
Fiches techniques ICE-2015 N°2 : Indice Kilométrique Voiture (IKV) 4 Météo : Brouillard Pluie Neige Vent Beau temps
Visibilité : Bonne Moyenne Mauvaise
Fiche N°3 : Indice Nocturne (IN)
Suivre les variations de l’abondance relative des populations de cerfs
Période
La période idéale se situe entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Le déclenchement des opérations intervient après la saison de chasse, au démarrage de la végétation herbacée et avant le débourrement des arbres.
PROTOCOLE
L’indice nocturne (IN) traduit les variations de l’abondance rela- tive d’une population de cerfs. L’indice correspond au nombre moyen de cerfs (et de groupes) observés par km de circuit par- couru.
Principe
La méthode consiste à dénombrer les cerfs (et les groupes de cerfs) observés la nuit à l’aide de deux phares portatifs sur des circuits prédéfinis, parcourus plusieurs fois en voiture.
Validité
L’IN est validé pour le cerf en milieu forestier collinéen. Il doit être utilisé et interprété avec précaution dans les autres types de milieux.
Périodicité
Le suivi est réalisé chaque année à la même période et dans les mêmes conditions d’observation pour rendre les données com- parables et interprétables sur plusieurs années.
Horaires
Les observations débutent 2 à 3 heures après la tombée de la nuit. Ces horaires correspondent aux pics d’activités principaux des animaux.
Durée
L’opération dure 2 à 3 heures maximum, en fonction de la lon- gueur du circuit.
Répétitions
Chaque circuit est parcouru 4 fois au minimum. Idéalement, l’ensemble des répétitions est concentré sur une période d’un mois maximum. Pour chaque répétition, l’ensemble des circuits d’une même unité de gestion est parcouru si possible la même nuit.
Déroulement
Détection des animaux
La voiture roule à allure constante (20-25 km/h) sans s’arrêter pour rechercher les animaux. Les deux observateurs à l’arrière du véhicule éclairent de part et d’autre du circuit à l’aide de deux phares portatifs de longue portée et repèrent les animaux à l’œil nu.
INDICATEUR
Observateurs
Pour chaque circuit, quatre personnes prennent place à bord d’un véhicule :
- un conducteur,
- un passager à l’avant qui note les observations et aide à l’identification des animaux,
- deux observateurs à l’arrière du véhicule, munis de phares et de jumelles, qui éclairent chacun un côté du circuit.
Idéalement, les observateurs sont les mêmes chaque an- née et ont une bonne connaissance des circuits et de l’es- pèce. Il est préférable de faire tourner ces observateurs pour qu’ils ne réalisent pas toujours le même circuit.
Bonnes conditions
sortie effectuée Mauvaises conditions sortie annulée
beau temps, ciel dégagé, absence de vent
temps nuageux sans précipitation ni vent
beau temps ou temps nuageux avec vent faible continu
pluie fine continue ou intermittente
brouillard, brume sur tout ou partie du circuit
fortes précipitations (neige, pluie, grêle) continues ou intermittentes
vent fort continu ou en rafales, giboulées
givre ou gel prolongé
Météo
Les sorties respectent des conditions météorologiques qui ga- rantissent une visibilité optimale des animaux :
Il est nécessaire de programmer plusieurs dates de report et de s’appuyer sur un réseau d’observateurs locaux pour réaliser les opérations dans les meilleures conditions.
ONCFS-Thierry Chevrier
Benoit Hamann
Fiches techniques ICE-2015 1
N°3 : Indice Nocturne (IN)
Coûts humains et matériels Pour une unité de gestion de 10 000 ha :
Coûts humains : entre 13 et 20 jours/homme (x 4 pers.).
Distance parcourue : 1 200 km pour 10 circuits avec 4 répétitions.
Exemple de répartition de 6 circuits sur une unité de gestion de 6 000 ha.
Chaque couleur représente le tracé d’un circuit IN
Pour optimiser la détection des cerfs, le faisceau des deux phares doit être dirigé vers l’avant du véhicule de part et d’autre du circuit, dans un angle compris entre l’extérieur du rétroviseur et la perpendiculaire du véhicule. Les observateurs balayent ainsi lentement la zone avec leur phare en profondeur.
Après avoir identifié et comptabilisé les animaux, il est indispen- sable de préserver leur quiétude en les éclairant le moins long- temps possible.
A chaque détection d’animaux, le véhicule est immobilisé et positionné au mieux afin que les observateurs confirment et complètent l’identification à l’aide de jumelles : espèce, nombre d’animaux, sexe et classe d’âge.
Il est préférable d’avoir un minimum de circuits parcourus un maximum de fois de façon constante plutôt que l’inverse.
MISE EN ŒUVRE
Echelle opérationnelleL’IN doit être mis en place sur une zone correspondant à une unité de population*.
* ensemble d’individus d’une même espèce socialement en contact au cours du cycle biologique annuel, exploitant un même espace géogra- phique et présentant par catégorie de classe d’âge et de sexe, des para- mètres démographiques proches.
Circuits
Les circuits répondent si possible aux critères suivants :
Densité : minimum 3 km de circuit pour 100 ha.
Longueur optimale : chaque circuit doit avoir une lon- gueur comprise entre 30 et 35 km (hors retour).
Nombre : le nombre de circuits est défini à partir de la den- sité et de la longueur optimale et de la surface de l’unité de gestion. Il peut être calculé à partir de la formule suivante :
Densité Longueur
optimale (km) Surface
de l’ unité (ha) Nombre de circuits IN
3 km/100
2 500 3
30 5 000 5
10 000 10
surface de l’unité (ha) longueur optimale (km) 3 km
Nombre circuits IN = 100 x
Exemple de calcul du nombre de circuits IN
Répartition et tracé : les circuits sont représentatifs de l’unité de gestion en incluant les différents types de milieux fréquentés par les cerfs : zones ouvertes et boisées.
Ils empruntent les éléments fixes carrossables : routes, pistes forestières et chemins et sont praticables par un véhi- cule classique (2 roues motrices). Les recoupements sont à éviter de sorte qu’il n’y ait pas de double observation pos- sible.
Le tracé des circuits est identique chaque année. Il ne dé- pend pas uniquement de la présence connue ou supposée des animaux. Il s’affranchit également des limites des com- munes et des territoires de chasse. Un circuit ne forme pas obligatoirement une boucle.
Matériels
Pour un circuit et une équipe : - 1 voiture (selon chemins 4x4),
- 2 phares longue portée équipés d’ampoules de 100 Watts blanches,
- 1 montre,
- 3 paires de jumelles,
- 1 jeu de fiches de relevé (voir modèle joint) avec une carte de la zone incluant le tracé précis du circuit,
- 1 crayon.
Pour chaque sortie, prévoir systématiquement des phares et ampoules de rechange afin de pallier à d’éventuelles défail- lances techniques.
Règlementation et sécurité
Les organisateurs doivent prendre toutes les dispositions pour appliquer la réglementation en vigueur concernant le code de la route et obtenir au préalable l’ensemble des autorisations administratives nécessaires.
Ils doivent en outre assurer la sécurité des participants et couvrir leur responsabilité juridique en cas d’accident.
En cas d’aller-retour sur le circuit, ce qui doit rester exception- nel, les animaux ne sont comptabilisés qu’une seule fois : à l’aller.
Observations
1 observation = 1 animal isolé ou un groupe d’animaux (2 et plus).
On considère 2 groupes comme distincts lorsqu’ils sont séparés d’au moins 50 m.
PROTOCOLE (suite)
ONCFS-Thierry Chevrier FDC 26
Fiches techniques ICE-2015 N°3 : Indice Nocturne (IN) 2 Chaque observation est notée sur la fiche (voir modèle joint) et
reçoit un numéro d’ordre.