HAL Id: jpa-00233442
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233442
Submitted on 1 Jan 1936
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Sur la diffusion des rayons gamma sans changement de
longueur d’onde
E. Stahel, H. Ketelaar
To cite this version:
SUR LA DIFFUSION DES RAYONS GAMMA SANS CHANGEMENT DE LONGUEUR D’ONDE
Par E. STAHEL et H. KETELAAR
(*).
Sommaire. 2014 Nous avons étudié le rayonnement diffusé à 120° par du plomb soumis au rayonne-ment gamma du radium et considéré la fraction de ce rayonn ement qui pourrait provenir d’une diffusion sans
variation de longueur d’onde. Cette composante extra dure ne se manifeste que pour des filtres d’absorption d’épaisseur supérieure à 4 cm de plomb. Son intensité est environ 4,5 pour 100 de celle de la composante
intense de 0,9 MVe, dans les radiateurs infiniment minces. Nous avons comparé ce résultat aux considéra-tions théoriques de Franz. Le calcul inspiré de la théorie de cet auteur permet d’imputer 1/5 environ de cette valeur à une diffusion sans changement de longueur d’onde. Nous pensons que le reste doit être considéré comme le prolongement, du côté des grandes énergies, du spectre des rayons gamma d’impulsion produits dans le radiateur par les rayons bêta secondaires les plus rapides.
1
D’après
le travailqui
précède (’)
il nous semble éta-bli que laplus grande partie
durayonnement
de diffu-sion « dur »(énergie
voisine de0,9
MVe)
est due aurayonnement
defreinage
des électrons secondairesproduits
dans le radiateur enplomb.
S’il en est ainsi il fautégalement
trouver des rayons gamma diffusésd’une
énergie supérieure
à0,9 MVe,
puisque
lespectre
durayonnement
defreinage
s’étend, quoique
avec des intensités deplus
enplus
faibles,
jusqu’à l’énergie
maximale des rayons bêtaproducteurs.
Or il existe réellement unrayonnement
« extra-dur » que l’onpeut
mettre en évidence en
poussant
l’absorption jusqu’à
desépaisseurs
suffisantes. L’un cle nous(2)
apublié
récemment les résultats de telles mesures, que nousreproduisons
à lafigure
I . Gràce àl’emploi
de 7 g de radiuml’absorption
a pu être observéejusqu’à
desépaisseurs
de filtres de6,8
cm deplomb.
Au delà de 44 mm deplomb
lespoints
de la courbed’absorption
s’écartentsystématiquement
de la droitecorrespondant
à lacomposante
principale
de0,9
MVe. Et ceciindique
laprésence
d’unrayonnement
deplus grande énergie
quantique.
II
Il reste à voir si tout ce
rayonnement
extra-durpeut
êtreinterprété
commerayonnement
d’impulsion,
ou s’il faut encore faireappel
à un autre mécanisme. Eneffet,
dans une étudethéorique,
Franz(3)
a montré que la diffusion des rayons gamma sanschangement
delongueur
d’onde n’était pasnégligeable,
bienqu’elle
n intervînt que pour 1 pour 100 environ dansl’absorp-tion. Il faut donc examiner si l’intensité de ce
rayon-nement est suffisante pour
expliquer
lerayonnement
extra-durprésent
dans lerayonnement
diffusé. Dans ce cas, celui-cicomprendrait
les mêmeslongueurs
d’ondes que lerayonnement
primaire.
(*) Asp’ranLdu F. N. R. S.
On a
déjà
fait remarquer(1)
qu’il
n’est paspossible
dedistinguer expérimentalement
si lerayonnement
extra-dur de diffusion étaitmoncchromatique
ou non. Pour discuter laquestion plus
en détail il faut recourir à des considérationsquantitatives.
Fig. 1. - Courbe
d’absdrption du rayonnement gamma de diffusion.
On
peut
facilement fixer une lijîliteszcpérieure
de l’intensité durayonnement
diffusé sanschangement
delongueur
d’onde entraçant
àpartir
des dernierspoints
de la courbed’absorption,
une droite dont lapente
corresponde
àl’absorption
des rayons de même dureté que lerayonnement
primaire
mesurée dans des condi-tionsidentiques.
Enextrapolant
alors au filtred’épais-seur nulle on trouve de cette
façon
que l’intensité maximale de cerayonnement
gammareprésente
7,8
pour 100 de lacomposante
de0,9
MVe. Il faut390
tefois tenir
compte
de ce que ces mesures ont été effec-tuées avec des radiateursépais,
et que dans ces condi-tions lescomposantes
degrande énergie
sont suresti mées en raison de leurabsorption plus
faible dansl’épaisseur
même du radiateur. Nous avons considéré cephénomène
en détail dans un travail antérieur(~).
Enappliquant
une formule établie au cours due cetteétude
(formule
13 1.c.)
on trouve que la linîitesupé-rieu»e du
rapJJor’t
des deuxcoyohosccj2tes
considérées est de4,5
pour100,
lorsqu’elle
estrapportée
à desdiffu-sants infiniment Ininces.
III
D’après
la théorie de Franz(3)la
diffusion des rayons gamma sanschangement
delongueur
d’onde(rayon-nement
cohérent),
ne se fait pasisotropiquement;
elleest
plus
intense auvoisinage
de la direction incidente. Il trouvel’expression
suivante :(formule
6 de son travail),
où notamment :
= intensité du
rayonnement
diffusé sanschan-gement
delongueur
d’onde ;
Tprim
= intensité durayonnement
primaire ;
R clistance du radiateur au
point
d’observa-tion ;
~
= angle
de la direction de diffusion avec la¡
direction des rayons
incidents ;
’/, == nombreatomique.
Quand
on considère unedirection ?
donnée(120°
dans notrecas),
onpeut
définir de lafaçon
suivante un coefficient dediffusion,
caractéristique
del’angle
ce serait la valeur durapport
entre lerayonnement
diffusé et lerayonnement incident,
si lerayonnement
diffusé avait dans toutes les directions la même inten-sité que dans la direction considérée. En lerapportant
en outre à un écran diffusant de 1
électron/cm2,
on a alors :T
A l’aide de cette formule nous pourrons déterminer l’intensité du
rayonnement
diffusé dans la direction o(d’après Franz),
et comparer le résultat de ce calcul aux observations.On
peut
encore se demanderquelles
sont les compo-santes duspectre
durayonnement
gamma du Ra Cqu’il
faut utiliser. Lapente
finale de lafigure
1corres-pondant
à unelongueur
d’onde moyenne voisine de8,4
U. X. Il nous semble doncindiqué
degarder
lescomposantes
dont leslongueurs
d’onde sontcomprises
entre5,6
et10,9
U. X. et dont lalongueur
d’onde moyenne aapproximativement
cette valeur.TABLEAU 1.
En tenant
compte
del’absorption
durayonnement
incident dans laparoi
d.e la chambred’ionisation,
et do la différence entre les ionisationsspécifiques
respee-tives durayonnement
incident et durayonnement
diffusé, cette somme est réduite à0,0019
environ.Or,
l’expérience
a montré que lerayonnement
dur de0,9
1B1’’’"e avait une intensité de0,20
(dans
les mêmesunités;
tableau VI de l’articlequi
précède)
(’).
D’autrepart
nous venons de voir auparagraphe 2
que lacomposante
extra-dure avait une intensitéégale
à4,5
pour 1uO de cellelà,
soit donc0,009.
Comparant
ce chiffre0,009 qui
donne l’intensité durayonnement
extra-dur tellequ’elle
résulte del’obser-vation,
au chiffre0,0019
que la théorie de Franzper-met de
prévoir
pour l’intensité durayonnement
diffusé sanschangement
delongueur
d’onde,
on voit que ce dernierphénomène
nereprésente
que1/4
environ du total.Les
4/5
de lacomposante
extra-dure observéedoi-vent donc être
imputés
auxcomposantes
lesplus
dures durayonnement
d’impulsion.
Nous remercions le Fonds National de la Recherche
Scientifique
deBelgique,
principalement
pour l’aidequ’il
a accordée à l’un d’entre nouspendant
l’exécu-tion de ce travail.Manuscrit reçu le 10 juillet 1936. BIBLIOGRAPHIE
(1) E. STAHEL, H. KETELAAR et P. KIPFER. Journal de Physique, 1936, 7.
(2) H. KETELAAR. Journal de Physique, 1936, 7, 243.
(3) W. FRANZ. Zeitschrift für Physik, 1935, 98, 314.