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Submitted on 1 Jan 1966
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Étude de la permittivité du sel de seignette en présence d’un champ électrique en forme de créneaux
R. Guillien, P. Bae, Stéphane Mounier
To cite this version:
R. Guillien, P. Bae, Stéphane Mounier. Étude de la permittivité du sel de seignette en présence d’un champ électrique en forme de créneaux. Journal de Physique, 1966, 27 (3-4), pp.210-212.
�10.1051/jphys:01966002703-4021000�. �jpa-00206389�
210.
ÉTUDE
DE LAPERMITTIVITÉ
DU SEL DE SEIGNETTEEN
PRÉSENCE
D’UN CHAMPÉLECTRIQUE
EN FORME DECRÉNEAUX
Par R.
GUILLIEN,
P. BAE et Mme S.MOUNIER,
Laboratoire
d’Électronique
del’École
NationaleSupérieure d’Électricité
et deMécanique, Nancy.
Résumé. 2014 Une étude de la
permittivité complexe
du sel deSeignette
soumis à unchamp électrique
en forme de créneaux unidirectionnelspositifs
etnégatifs
a été effectuée à 0 °C aumoyen d’un
signal
de mesure à 480 kHz. Une vitesse dedéplacement
des murs de domaines enest déduite pour une valeur déterminée du
champ électrique.
Pendant ces mesures,on a observé une
dissymétrie
des valeurs de 03B5’ pour la même valeur duchamp
suivantqu’il
était
positif
ounégatif.
On en donne uneexplication
en tenant compte de l’attraction électro-statique
des armatures du condensateur et de lapiézoélectricité
du sel deSeignette.
Abstract. 2014 A
study of
thecomplex permittivity
of Rochelle saltsubjected
to an electricfield in square wave
shape being
unidirectionalpositive
andnegative
has beenperformed
at 0 °C with a
measurement-signal
at 480 kHz. Aspeed displacement
of the domain walls isdeduced for a determined value of the electric field.
During
these measurements, we have observed anassymmetry of values
of 03B5’ for the same value of thefollowing
field which wasposi-
tive or
negative.
This assymmetry is connected with the electrostatic attraction of condenserplates
and with thepiezoelectricity
of Rochelle salt.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 27, MARS-AVRIL 1966,
Méthode employée.
- Dans unprécédent article, [1]
nous avions étudiéprincipalement
lapermittivité
du sel de
Seignette, à
480kHz,
enprésence
d’unchamp électrique
sinusoïdal depolarisation.
C’estpar la même méthode et dans les mêmes conditions
expérimentales
que nous étudions lecomportement
dusel,
avec unchamp
E en forme de créneaux rec-tangulaires.
Cechamp ~,
defréquence
variant de 10 Hz à 1 100Hz,
estappliqué
au cristal par l’inter- médiaire d’unecapacité placée
en série avec celui-ci.A
partir
de créneauxsymétriques
donnés par ungénérateur TBF,
nous avonsappliqué
au cristalmaintenu à 0 OC des créneaux unidirectionnels
néga-
tifs et ensuite des créneaux
positifs, d’amplitude
allant de 100 à 500
V/cm
detemps
de montée 40Variations
de E’ et e enfonction
du temps. -Quelle
aue soit la tension V des créneauxutilisés,
FIG. 1. - Valeur de s’ en fonction du temps pour un
champ
en forme de créneauxrectangulaires négatifs.
les courbes
représentant
E’ en fonction dutemps
ont la même allure : s’ croîtrapidement jusqu’à
unmaximum, puis
redescend sans atteindre la valeur soqu’il
avait en l’absence d’unchamp
depolarisation ( fig. 1).
Lafigure
2 montre la variation de e’ en fonction dutemps quand
un seul créneau estappli- qué
au cristal. La hauteur du maximum de E’dépend
del’amplitude
de E et est une fonctioncroissante de cetie-ci.
FIG. 2. - Valeur maximum de E’ en fonction du temps pour des
champs d’amplitude
différente.La
figure
2 bis montre ~,’ =Le
temps
Tm pour atteindre le maximum de ~’ est d’autantplus long
quel’amplitude
des créneaux estplus
faiblefig. 2). Quand
on augmente lafréquence
des
créneaux,
’1"m diminue3)
en mêmetemps
que le
pic
de la courbeE’,
t diminue delargeur ( fig. 4).
Cettelargeur
ne semble pasdépendre
del’amplitude
du créneau.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002703-4021000
211
FIG. 2 bis. - Valeur maximum de E’
en fonction ’de E.
FIG. 3. -
Déplacement
de l’instant du maximumde 1: avec la
fréquence.
FIG. 4. - e’ -
f(t)
pour unchamp
depolarisation
constant à trois
fréquences
différentes.Y a-t-il un seuil de tension de
polarisation
au-dessous
duquel
iln’y
aplus
de variation depermit-
tivité ?
Nous n’avons pu descendre en
dessous
d’unchamp
de 60
volts/cm.
Pour cettevaleur,
nous avons puobserver encore un
déséquilibre
dupont,
corres-pondant
à une variation decapacité
de ~pF.
Iln’y
aurait donc pas de
seuil, jusqu’à
cette valeur duchamp.
Estimation de la vitesse de
déplacement
desmurs. -
D’après
les mesuresprécédentes,
il estpossible
de connaître la vitesse dedéplacement
desmurs de domaines.
Nous avons vu que le
temps
nécessaire pourque e’
atteigne
son maximum est de :70 ps pour un
champ
.E =V /d
= 400volts/cm.
100 ps pour un
champ
E =V f d
= 200volts/cm.
Or la
largeur
des domainespeut
être facilementmesurée au
microscope polarisant.
Elle estapproxi-
mativement de 30 Le chemin parcouru par
chaque paroi jusqu’à
ce que deux domaines de mêmedirection de
polarisation
se touchentpeut
êtresupposé égal
à lalargeur
d’un demi-domaine. Uneparoi parcourt
donc 15 ~Lm en 100 La vitesse dedéplacement
des murscorrespondante
serait de0,15 m/s
pour unchamp
de 200V/cm
à 0 °C. Cette valeur est intermédiaire entre 10mis
obtenue par Wieder[2]
et celle0,14 cmfs
obtenue par Mitsui[3]
pour la même valeur de
champ.
Dissymétrie
observée. -Que
les créneaux soientpositifs
ounégatifs,
lesphénomènes
ont la mêmeallure. Il est
cependant possible
d’observer unedissymétrie
dans laréponse
du cristallorsque,
aulieu
d’appliquer
des créneaux entièrementnégatifs,
on
applique
au cristal des créneauxsymétriques
parrapport
à zéro.On remarque, dans ce cas, que la valeur de e’
pour une même valeur absolue du
champ E,
n’estpas la même
lorsque
ce dernier estpositif
ounégatif.
Par
exemple :
Pour tenter
d’expliquer
cettedissymétrie
noussommes revenus au tracé du
cycle d’hystérésis.
Enutilisant le circuit de
Sawyer
et Tower à 50Hz,
nousavons
pris la photographie
de lafigure
5qui
montrele
décalage
des axes desymétrie
de la courbed’hys-
Fic.5.
212
FIG. 6.
FIG. I.
térésis par
rapport
aux axes V = 0(vertical)
etQ
= 0(horizontal).
Cedécalage
est inversélorsque
l’on retourne face pour face le cristal formant le
diélectrique
du condensateur étudié(fig. 6).
D’autrepart,
on a pu remarquer que ledécalage
sur l’axe Vaugmente
sensiblement comme le carré duchamp
coercitif
Ec (fig.
7 et8).
FIG. 8. -
Décalage
en fonction de E,(d’après
laphotographie
de lafigure 7).
Interprétation
de ladissymétrie.
- Onpourrait
penser avoir affaire aux
phénomènes
suivants ;1)
attractionélectrostatique
des deux armaturesdu
condensateur ; 2) piézoélectricité.
L’attraction
électrostatique
provoque une forceunidirectionnelle, proportionnelle
au carré duchamp appliqué, comprimant
le cristal. Cetteforce,
par effetpiézoélectrique direct,
superpose auchamp électrique
alternatifappliqué,
unchamp
propor- tionnel à la valeur de la force etdirigé toujours
dansle même sens par
rapport
au cristal. Cechamp
vientdonc
s’ajouter
auchamp appliqué
ou s’en retrancher.Si on
applique Ec
au cristal pour annuler lacharge
ducondensateur,
suivant l’axe X ferroélec-trique
naît unepression électrostatique T1= k(Ec) 2.
Cette
pression
provoque une déformation du cristalqui peut s’exprimer
en notation tensorielleSi
= sij Tj.
Par effetpiézoélectrique
la déformation crée unchamp électrique
decomposantes him Sm
=Ei.
Pour un cristal
monoclinique (sel
deSeignette
à 0
OC)
n’existent que les coefficients :Par
conséquent,
lechamp supplémentaire
sera dela forme :
Le
champ
totalappliqué
au cristal sera, suivant lesigne
deEn,
En considérant
comme constant, l’écart à la
symétrie
ducycle d’hystérésis (El - E2) 12 ==
varie commele carré du
champ
coercitif du cristal.La variation observée du
décalage
en fonction ducarré du
champ coercitif, peut
être assimilée à une droitefig. 8,
cequi justifie l’hypothèse précédente qui
nous apermis
d’établir la relationPar contre cette courbe est en désaccord avec
l’hypothèse
d’unchamp électrique
constant dû àdes tensions internes
pendant
la formation du cristal.Manuscrit reçu le 12 octobre 1965.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
GUILLIEN(R.),
MOUNIER(Mme S.)
et ROIZEN(S.), Étude
de lapermittivité
d’un cristal ferroélec-trique
enprésence
d’unchamp électrique,
North-Holland
Publishing Company,
Amsterdam. Col-loque Ampère 1963,
p. 440-450.[2]
WIEDER(H. H.), Phys. Rev.,
U. S.A., 1958, 110,
n°1,
29.
[3]
MITSUI(T.).
et FURUICHI(J.), Phys. Rev., 1953,
vol.