HAL Id: jpa-00238041
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Submitted on 1 Jan 1882
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Sur un phénomène d’optique physiologique
J. Macé de Lépinay, W. Nicati
To cite this version:
J. Macé de Lépinay, W. Nicati. Sur un phénomène d’optique physiologique. J. Phys. Theor. Appl.,
1882, 1 (1), pp.86-87. �10.1051/jphystap:01882001008601�. �jpa-00238041�
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2. On
peut
montrer facilement parprojection
la variation avecl’incidence de la distance focale d’un
prisme simple
dans leplan d’incidence,
tandisqu’aucune
action de ce genre ne seproduit
dans le
plan perpendiculaire.
Je
prends
pour source de lumière un bâ ton massif de verre â base de soude mis à laplace
de la chaux dans lalampe oxyhy- drique ; je place
sur le tube de la lanterne deprojection
undisque
de verre noirci sur
lequel
on aplacé
deux traitsrectangulaires,
L’un
vertical,
l’autrehorizontal,
etje projette
leurimage
en vraiegrandeur
oulégèrement amplifiée
au moyen d’une lentille con-vergente.
Unprisme
à arêtes verticalesplacé
derrière la lentillereçoit
le faisceau réfracté etprojette
sur un écranl’image prisma- tique
du réticule.Le
prisme
étant auminimum,
on obtient sur l’écran uneimage jaune
danslaquelle
les deux traits en croix sont très nets etd’égale longueur,
et des bandes colorées dues aux rayons de ré-frangibilités
différentes.On fait tourner le
prisme
de manière àaugmenter
l’incidence : la déviationaugmente ;
le trait horizontal conserve sa netteté ets’allonge,
tandis que le trait vertical devientconfus ;
il faut éloi-gner l’écran pour en obtenir une
image
nette, mais alors le trait horizontal devient confus.Si l’on rend
l’angle
d’incidence inférieur à celuiqui correspond
au
minimum,
le trait horizontal reste net et seraccourcit,
tandisque le trait vertical devient
confus ;
il fautrapprocher
l’écran pour le mettre aupoint,
mais le trait horizontal devient confus.On
peut
varierl’expérience
en substituant aux deux traits rec-tangulaires
des circonférencesconcentriques
ou d’autresfigures
tracées sur des lames de verre noircies. Les effets sont très
variés,
mais se
produisent toujours
dans le sens de la théorie.SUR UN PHÉNOMÈNE D’OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE;
PAR MM. J. MACÉ DE LÉPINAY ET W. NICATI.
A la suite d’une excursion dans les montagnes,
pendant laquelle
l’un de nous était resté
cinq
heures au milieu de vasteschamps
de
neige,
enplein
soleil(sortie
de laneige
à 11h30m dumatin),
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01882001008601
87 il observa
qu’à
son retour en ville(7h 30m
dusoir)
toutes leslumières
artificielles, bougies, lampes
àhuile,
luiparaissaient
fortement colorées en vert. Le
phénomène persista jusqu’à
i 1 h dusoir,
et fut observé simultanément par M.Stéphan,
directeur de l’Observatoire de Marseille. C’est là un cas de daltonisme momen- tané pour le rouge, dû à ce que lafatigue
de la rétine pour le rougepersiste beaucoup plus longtemps
que lafatigue
de l’oeilpour toutes les autres couleurs.
Cette
persistance
de lafatigue
pour le rougepeut
être vérifiée d’ailleurs par uneexpérience
trèssimple.
On se munit de troisverres
colorés,
rouge, vert etbleu,
tels que, pour unéclairage
moyen, ils ramènent l’acuité visuelle à la même
valeur,
ou trèssensiblement. Si l’on se
place
alors àquelques
mètres en avantd’un tableau destiné à la mesure de l’acuité visuelle
(tableau
blancrecouvert de caractères
d’imprimerie
de diversesgrandeurs),
etsi l’on vient à fermer presque
complètement
les volets de lachambres,
on observe tout d’abord que le verre bleupermet
encore dedistinguer
assez nettement les caractères de moyennegrandeur,
tandis
qu’avec
le verre rouge, aupremier abord,
l’acuité visuelleest réduite dans des
proportions
tellesqu’on
nedistingue
mêmeplus
le tableauqui porte
les caractères.Mais,
si l’on maintientl’obscurité,
tandisqu’avec
le verre bleu l’acuité visuellen’aug-
mente pas sensiblement avec le
temps,
on commencebientôt,
avecle verre rouge, à
distinguer
d’abord letableau, puis
lesplus
groscaractères. L’acuité visuelle augmente donc pour le rouge,
rapide-
ment
d’abord, puis plus
lentementpendant plus
d’unedemi-heure,
pour devenir ensuite sensiblement stationnaire. Le verre vert donne des résultats intermédiaires entre les deux autres. Cette
expé-
rience est
frappante
et facile àrépéter.
Il est
important
de remarquer que, dans tous les cas, même aubout d’une heure et
demie,
l’acuité visuelle avec le verre rougereste notablement inférieure à celle
qu’on
obtient à travers leverre bleu : la
persistance, plus grande
pour le rouge que pour lebleu,
de lafatigue
de la rétine est donc insuffisante pourexpliquer
le
phénomène
dePurkinj e 1 ’ ) .
(’ ) Voir, au sujet de ce phénomène, HELMHOLTZ, Optique physiologique) p. 318.