Rien ne sert de courir il faut connaˆıtre son cours...
1. Pour tous r´eelsa, b,||a| − |b|| ≤ |a+b| ≤ |a|+|b|.
2. Soit f :I →R. Sif est strictement monotone surI alors f est une bijection de I dansf(I).
3. Sif :I →J est une bijection d´erivable sur I telle que :
∀x∈I, f0(x)6= 0 alorsf−1:J →I est d´erivable et (f−1)0 = 1
f0◦f−1 4. cos(R) = [0,1] exp(R) =R+∗ ln(]0,1]) =]− ∞,1]
5. ∀x∈R, cos0(x) =−sin(x), ∀x∈R+∗, ln0(x) = 1
x,∀x∈R, exp0(x) = exp(x)
∀x∈R+∗, f(x) =√
x etf0(x) = 1 2√
x et∀x∈R∗, g(x) = 1
xn etg0(x) = −n xn+1
EXERCICE 2
Quantifions, assertions, prouvons...
1. Traduire avec les quantificateurs universels les assertions suivantes : (a) La fonctionf :R→R est minor´ee : ∃m∈R, ∀x∈R, f(x)>m
(b) La fonction f :R→R admet en maximum (global) enx= 2 : ∀x∈R,f(x)6f(2) (c) La fonctionf :R→R est constante : ∃k∈R, ∀x∈R, f(x) =k.
2. La n´egation de∀ε >0, ∃N ∈N, n>N ⇒ |un−`|6εest ∃ε >0, ∀N ∈N, ∃n>N ⇒ |un−`|> ε 3. Pour chacun des propositions, donner la n´egation, puis dire si la proposition est vraie ou fausse.
On justifiera bien entendu.
(a) La n´egation de∀x∈[0,+∞[, x2>xest ∃x∈[0,+∞[, x2 < x
La proposition est fausse : par exemple pourx= 12, ou encore pour tout x dans ]0,1[.
(b) La n´egation de∀n∈N∗, 161 + 1
n 62 est ∃n∈N∗, 1 + 1
n >2 ou 1 + 1 n <1
Cette proposition est vraie : en effet∀n∈N∗, 0< n1 61 donc 1<1 +n1 62 soit 161 +1n 62.
(c) La n´egation de∀y∈]−1,1[, ∃x∈]−1,1[, y < xest ∃y∈]−1,1[, ∀x∈]−1,1[,y>x
La proposition est vrai : en effet siy∈]−1,1[, on peut toujours trouver un r´eelxtel quey < x <1, par exemple x= y+12 (moyenne entrey et 1 v´erifie bien l’encadrement souhait´e.
4. La fonctionf d´efinie surRest impaire lors : ∀x∈R,f(−x) =−f(x).
Soitf etgdeux fonctions impaires, alors montrons quef g est une fonction paire :
∀x∈R,(f g)(−x) =f(−x)g(−x) = (−f(x))(−g(x)) =f(x)g(x) = (f g)(x)
Ce qui prouve que le produit de deux fonctions d´efinies surR et impaires est une fonction paire.
EXERCICE 3
Equations, in´´ equations, d´erivons, it´erations, d´emontrons...
1. R´esoudre l’´equation √
x2−2x=x−3 d’inconnuex.
L’ensemble de d´efinition de l’´equation estD=]− ∞,0]∪[2,+∞[ au vu du signe de x2−2x=x(x−2).
Par analyse-synth`ese. Soit x une solution alors :
px2−2x=x−3⇒x2−2x= (x−3)2⇒x2−2x=x2−6x+ 9⇔4x= 9⇔x= 9 4
x = 94 est bien dans l’ensemble de d´efinition mais en faisant la synth`ese : x−3 = −34 alors que
√x2−2x= 34 donc l’´equation n’a pas de solutions . 2. R´esoudre l’´equation ln(2x−1) =−ln(x) d’inconnuex.
Il faut que 2x−1>0 etx >0 donc l’ensemble de d´efinition estD=]12,+∞[ et pour x∈D: ln(2x−1) =−ln(x)⇔ln(2x−1) + ln(x) = 0⇔ln(2x2−x) = ln(1)
ln est strictement monotone donc ceci ´equivaut `a 2x2−x= 1⇔2x2−x−1 = 0.
Apr`es calcul du discriminant on trouve deux racines :x= 1 etx= 12 donc la seule solution estx= 0 au vu de l’ensemble de d´efinition.
3. R´esoudre l’´equation 2− |x−1|6|x|
Par disjonction de cas : 1er cas :x60 :
2− |x−1|6|x| ⇔ 2 +x−16−x ⇔ 2x6−1 Doncx∈]− ∞,−1].
2`eme cas : 06x61 :
2− |x−1|6|x| ⇔ 2 +x−16x ⇔ 160 Donc pas de solution dans ce cas.
3`eme cas : x>1 :
2− |x−1|6|x| ⇔ 2−x+ 16x ⇔ −2x6−3 ⇔ x> 3 2 Doncx∈[32,+∞,[.
Conclusion : S=]− ∞,−1]∪[32,+∞,[ 4. D´emontrer que pour toutn∈N,n6p
n(n+ 1)< n+ 1.
La fonction carr´e ´etant strictement croissante surR+, comme il s’agit ici d’entiers : n6p
n(n+ 1)< n+ 1 ⇔ n2 6n2+n <(n+ 1)2 ⇔ 06n <2n+ 1 Cette derni`ere in´egalit´e ´etant v´erifi´ee pour toutn∈N, alors par ´equivalence :
pour toutn∈N,n6p
n(n+ 1)< n+ 1 . En d´eduire bp
n(n+ 1)c. (bxc d´esigne la partie enti`ere du nombre r´eel x.) On a encadr´e p
n(n+ 1) entre deux entiers cons´ecutifsnetn+ 1, comme la partie enti`ere dex est le plus grand entier inf´erieur `ax alors bp
n(n+ 1)c=n .
D´emontrer cette in´egalit´e revient `a prouver que∀t∈R+,−t6sint6t.
On pose f(t) = sint−t sur R+. f est d´erivable par diff´erence de fonctions d´erivables et ∀t > 0, f0(t) = cos(t)−160.
On en d´eduit quef est d´ecroissante sur R+ et maximale en t= 0, mais commef(0) = 0 alors :
∀t∈R+, f(t)60 ⇔ sint6t
On pose g(t) = sint+t sur R+. f est d´erivable par diff´erence de fonctions d´erivables et ∀t > 0, g0(t) = cos(t) + 1>0.
On en d´eduit queg est croissante surR+ et minimale ent= 0, mais commeg(0) = 0 alors :
∀t∈R+, g(t)>0 ⇔ −t6sint Ainsi ∀t∈R+,−t6sint6t .
6. D´eriver la fonction f :x7→ 1
xlnx en pr´ecisant le domaine de validit´e.
f est d´efinie si, seulement si, x >0 et ln(x)6= 0 soit x6= 1.
Pour toutx dans ]0,1[ ou ]1,+∞,f est d´erivable par produit et quotient de fonctions d´erivables et : f0(x) =−1 lnx+x.1x
(xlnx)2 =−lnx−1 (xlnx)2
7. Soit (un) une suite d´efinie par r´ecurrence paru0= 2, u1 = 7 et pour toutn∈N, un+2= 7un+1−12un. Prouver que∀n∈N,un= 3n+ 4n.
Prouvons par r´ecurrence que que la propri´et´e P(n) : «un= 3n+ 4n» est vrai pour tout ndansN. Initialisation :
u0 = 2 et 30+ 40 = 1 + 1 = 2 doncP(0) est vraie.
u1 = 7 et 37+ 41 = 7 doncP(0) est vraie
H´er´edit´e : Soitnfixe, par r´ecurrence d’ordre 2, supposonsP(n) et P(n+ 1) et montronsP(n+ 2) : un+2= 7un+1−12un
= 7(3n+1+ 4n+1)−12(3n+ 4n)
= 21.3n+ 28.4n−12.3n−12.4n
= 9.3n+ 16.4n
= 32.3n+ 42.4n
= 3n+2+ 4n+2
Conclusion : Par principe de r´ecurrence, pour toutn∈N, un+2 = 7un+1−12un.
EXERCICE 4
Sur un air de chaˆınette...
Soit f la fonction d´efinie, lorsque c’est possible, par f(x) = ln
ex−e−x 2
. 1. f est d´efinie si, et seulement si,ex−e−x >0⇔ex > e−x ⇔e2x>1⇔x >0.
Donc Df =R+∗. 2. lim
x→0+
ex−e−x
2 = 1−1
2 = 0+, on poseX= ex−e2−x et on sait que lim
X→0+ln(X) =−∞donc par compos´ee on a lim
x→0+f(x) =−∞.
De mˆeme lim
x→+∞
ex−e−x
2 = +∞, on pose X = ex−e2−x et on sait que lim
X→+∞ln(X) = +∞ donc par compos´ee on a lim
x→0+f(x) = +∞ .
3. f est d´efinie et d´erivable sur R+∗ par somme et compos´ee de fonctions d´erivables et :
∀x >0, f(x) =
ex+e−x 2 ex−e−x
2
= ex+e−x ex−e−x
D’apr`es le 1.le d´enominateur est strictement positif et le num´erateur ´egalement vu qu’il s’agit d’une somme de deux exponentielles. Ainsi∀x >0,f0(x)>0 et donc f est strictement croissante surR+∗. 4.
∀x >0, x+ ln
1−e−2x 2
= ln(ex) + ln
1−e−2x 2
= ln
ex(1−e−2x) 2
= ln
ex−e−x 2
=f(x)
5. Calculons lim
x→+∞
f(x)
x = lim
x→+∞1+
ln
1−e−2x 2
x = 1+0 = 1 car lim
x→+∞ln
1−e−2x 2
= ln(1−02 ) = ln(12).
On posea= 1 et on calcule lim
x→+∞f(x)−ax= lim
x→+∞f(x)−x= lim
x→+∞ln
1−e−2x 2
= ln(12).
On pose alors b= 1
2 et la droite ∆ d’´equation y=x+ ln(12) est asymptote oblique `a la courbe en +∞.
EXERCICE 5
Un avant-goˆut du concours Centrale...
1. (a) f est d´efinie, continue et d´erivable sur Rpar produit de fonctions d´erivables et :
∀x∈R, f0(x) = 1ex+xex= (x+ 1)ex
Ainsif0(x) est du signe dex+ 1 car ex >0 ce qui donne le tableau de variation ci-dessous : x
f0(x)
f
−∞ −1 +∞
− 0 +
0 0
−e−1
−e−1
+∞
+∞
x→+∞ x→−∞
(b) On obtient le graphique ci-dessous (compl´et´e avec les questions suivantes) :
(c) Commef est d´erivable l’´equation de la tangente au point x=aest y=f0(a)(x−a) +f(a).
Poura= 0 alors l’´equation devienty=f0(0)x+f(0) =x.
Poura=−1 alors l’´equation devienty=f0(−1)x+f(−1) =−e−1. Voir le graphique pr´ec´edent compl´et´e.
2. f est strictement croissante sur [−1,+∞[, donc f r´ealise une bijection de [−1,+∞[ sur l’intervalle f([−1,+∞[) = [−e−1,+∞[ ´etabli `a l’aide du tableau de variations et des limites.
Dans la suite du sujet, la r´eciproque de cette bijection est not´eeW. On rappelle que cela signifie que pour tout r´eelx>−e−1,W(x) est l’unique solution de l’´equation f(t) =x (´equation d’inconnuet∈[−1,+∞[).
3. (a) f est continue sur [−1,+∞[ et d´erivable sur [−1,+∞[, de plus f0(1) = 0 et f0(x) > 0 donc f0(0)6= 0 sur ]−1,+∞[. Par propri´et´e du cours,
la bijection r´eciproque def qui estW est continue sur [−e−1,+∞[ et d´erivable sur ]−e−1,+∞[.
(b) W(0) = 0 dans la mesure o`u f(0) = 0⇔0 =f−1(0) =W(0).
Par formule du cours W0(0) = 1
f0(W(0)) = 1 f0(0) = 1
1 = 1.
(c) L’´equation de la tangente `a la courbe deW au point d’abscisse 0 est y=W0(0)x+W(0) =x . La tangente `a la courbe de W au point d’abscisse−e−1 est verticale d’´equation x=−e−1. (car celle def est horizontale au pointx=−1)
(d) Voir le graphique pr´ec´edent compl´et´e. La courbe de W est la sym´etrique de la courbe de f sur [−1,+∞[.
4. CommeW est d´erivable sur ]−e−1,+∞[ (vu au3.(a)), on rappelle que∀x∈]−e−1,+∞[ : W0(x) = 1
f0(W(x)) = 1
(W(x) + 1)eW(x)
Mais∀x∈]−e−1,+∞[,f(W(x)) =x soitW(x)eW(x) =x ou encoreeW(x)= Wx(x) soit :
W0(x) = 1
(W(x) + 1)Wx(x) = W(x) x(1 +W(x))
5. De mˆeme qu’`a la question2., l’application f est strictement d´ecroissante sur ]− ∞,−1] et r´ealise donc une bijection de l’intervalle ]− ∞,−1] sur l’intervallef(]− ∞,−1]) = [−e−1,0[.
Dans la suite du sujet, la r´eciproque de cette bijection est not´eeV. (W et V sont appel´es les deux branches de la fonction de Lambert et elles ne s’expriment pas `a l’aide de fonctions usuelles.)
8. A l’aide du tableau de variation de f, on ´etudie l’´eequation f(x) = m. Notons S l’ensemble des solutions :
• Sim <−e−1,S =∅
• Sim=−e−1,S ={−1}={V(−e−1)}={W(−e−1)}, singleton
• Si−e−1 < m <0,S ={V(m), W(m)}de cardinal 2
• Sim>0,S ={W(m)}, singleton
9. Soitaetb deux r´eels non nuls. L’´equation eax+bx= 0 ´equivaut `a f(−ax) = ab.
NotonsSbl’ensemble des solutions de l’in´equation, alors la question 9., on en d´eduit alors :
• Si ab <−e−1,Sb=∅
• Si ab =−e−1,Sb={1a}
• Si−e−1 < ab <0,Sb={−1aV(ab),−a1W(ab)}
• Si ab >0,Sb={−1aW(ab)}.
EXERCICE 6 (Bonus, si tout le reste a ´ et´ e fait...)
Une ´equation fonctionnelle
L’objectif de cet exercice est de d´eterminer l’ensemble des fonctionsf de RdansR qui v´erifient :
∀x∈R, f(x) +xf(1−x) = 1 +x (E1) 1. Soitf une fonction solution, c’est `a dire une fonction qui v´erifie (E1).
(a) On exploite l’´equation (E1) pourx= 12 et on obtient :f(12) +12f(1−12) = 1 +12 soitf(12) = 1.
(b) En changeant juste le nom de la variable eny on a :
∀y∈R, f(y) +yf(1−y) = 1 +y (E1) On pose alorsy= 1−xet alors :
∀x∈R, f(1−x) + (1−x)f(1−(1−x)) = 1 + (1−x) soit finalement
∀x∈R, f(1−x) + (1−x)f(x) = 2−x (E2)
(c) A l’aide (E1) et (E2), on se d´ebrouille pour ´eliminer la quantit´e f(1−x) de l’expression finale.
On fait donc (E1)−x(E2) qui ´equivaut `a :
[f(x) +xf(1−x)]−x[f(1−x) + (1−x)f(x)] = [1 +x]−x[1 + (1−x)]
en d´eveloppant :
f(x) + (x−x2)f(x) = 1 +x−x2 ⇔(1 +x−x2)f(x) = 1 +x−x2
Mais ∀x∈R,1 +x−x2 6= 0 dans la mesure o`u ce polynˆome du second degr´e a un discriminant strictement n´egatif, on peut donc simplifier par cette quantit´e et ∀x∈R, f(x) = 1 .
2. Le 1. est en fait la partie analyse du raisonnement dans la mesure o`u l’on a suppos´e f solution de (E1).
R´eciproquement, par synth`ese, si jamais ∀x∈R, f(x) = 1 alors :
∀x∈R, f(x) +xf(1−x) = 1 +x= 1 +x Donc la fonction constante ´egale `a 1 est l’unique solution de l’´equation.