HAL Id: tel-00551523
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Les particules énergétiques solaires : études
observationnelles et simulations
magnétohydrdynamiques
Sophie Masson
To cite this version:
Sophie Masson. Les particules énergétiques solaires : études observationnelles et simulations
magné-tohydrdynamiques. Astrophysique [astro-ph]. Observatoire de Paris, 2010. Français. �tel-00551523�
Thèse de Do torat
Spé ialité
Astronomie et Astrophysique
LES PARTICULES ÉNERGÉTIQUES SOLAIRES :
ÉTUDES OBSERVATIONNELLES
ET
SIMULATIONS MAGNÉTOHYDRODYNAMIQUES
par
Sophie Masson
Thèse dirigée par Karl-Ludwig Klein
Soutenue publiquement
le 4 O tobre 2010
à l'Observatoire de Meudon
devant le jury omposé de :
Christophe Sauty Président du jury
André Balogh Rapporteur
Hubert Baty Rapporteur
Gérard Belmont Examinateur
Pas al Démoulin Examinateur
Robert Wimmer-S hweingruber Examinateur
Philippe Pouliguen Représentant de la DGA
Karl-Ludwig Klein Dire teur de thèse
Je tiens en premier lieuà remer ierLudwig KLEINde m'avoiren adré pendant estrois
annéesdethèse.Jeleremer ieparti ulièrement pourtout equ'ilm'aapprisetfaitdé ouvrir,
pourm'avoirpermisd'étendremes onnaissan essurlesdiversphénomènessolairesetsurtout
d'avoir étédisponibleen toutes ir onstan es.Ce futun réel plaisir detravailler ave lui.
Je remer ie également la Dire tion générale de l'Armement d'avoir nan er ette thèse.
Je souhaiteaussiremer ierAndréBALOGH et HubertBATY d'avoir a eptéd'être
rappor-teur de ma thèse, ainsi qu'à Christophe SAUTY pour avoir a epté de présider e jury de
thèse. Mer i aussi à Gérard BELMONT, Robert WIMMER-SCHWEINGRUBER et Pas al
DEMOULIN de parti iper à ette thèse en tant qu'éxaminateurs. Enn mer i à Philippe
POULIGUEN dereprésenterlaDire tiongénérale del'Armement.
Je suis aussi très re onnaissante à Guillaume AULANIER pour m'avoir permis de
déve-lopperune appro hemodélisatri edansmontravail,et dem'avoirguidéen esens.Ungrand
mer i aussi à Pas al DEMOULIN de m'avoir permis lui aussi d'étendre mes onnaissan es
à un troisième volet de la physique solaire et de m'avoir oert l'opportunité de partir en
Argentine dansle adre d'une ollaboration.
Je souhaite également remer ier toutes les personnes ave qui j'ai pu interagir
s ienti-quement et humainement au sein du ple de Physique solaire, Ni ole VILMER, Birgitte
SCHMIEDER,GérardTROTTET, Lidia VAN DRIEL-GESZTELYI,Ni olas FULLER,
Mo-nique PICK, Alain KERDRAON. Un mer ipati ulier à Etienne PARIAT et Tibör TOROK
pouravoir étéplusque des ollègues,et qui ont toujours étéde bon onseil.
Ces trois années ont également été l'o asion de voyager, et ainsi de pouvoir dis uter
et de ollaborer ave de nombreuses personnes. Je souhaite remer ier parti ulièrement Säm
KRUCKERpourm'avoirpermisdepasserquelquestempsauSpa eS ien eLaboratory,Spiro
ANTIOCHOSpourm'avoira euilliauGoddard Spa eFlight CenteretàMarkLINTONau
Navalresear hLaboratory,maisaussiungrandmer iàSergioDASSOetCristinaMANDRINI
pourleur a euilà Buenos Aires.
Un grand mer i aussi à Christine BALSAMOpour sone a ité et sa gentillesse. Mer i
Philippe ROUSSEAU pour avoir relier les premiers exemplaires de ette thèse et qui reliera
toutles autres.Mer i àFrédéri DAUNYet IsabelleBUALE pourles impressionsde poster.
Je tiens à rémer ierégalement Rhita pour sonsoutien et sapatien e, mais aussipour sa
bonne humeur et les trop nombreuses igarettes que l'on a fumées ensemble. Un mer i tout
parti ulier à Julio pour les débatssans n et les pauses lopes, et les onseils informatiques.
Mer i aussi à Alvaro, Joao, Arnaud, Seb, Fred, Julien, Denis, Fred numéro 2, Baptiste et
Arielle. Mer i aussi à l'épi ier de la gare de Meudon, qui a fortement ontribué à nous faire
garder unmoral d'a ier.
Je souhaiterai nalement remer ier ma famille d'avoir toujours été là et sans qui rien
n'auraitétépossible,mer iMaman,Benoist,AudeetAntoine.Mer iaussiàBonPapad'avoir
relu ette thèse en entier. Un mer i aussi parti ulier à mes amis. Ils me suivent depuis mes
premières années à l'Université et j'ai partagé plus des trois quarts de mon temps ave eux
pensée iraà Grégory, queje remer ie dufond demon oeurd'être présent à mes oté depuis
1 Introdu tion 5
2 Contexte 11
2.1 Le hampmagnétique de la photosphèreà l'heliosphère . . . 11
2.1.1 Labasse atmosphèresolaire etles régions a tives . . . 11
2.1.1.1 Formationetévolution des régions a tives . . . 11
2.1.1.2 Leséruptions solaires: ares etCMEs . . . 13
2.1.2 Le hamp magnétique interplanétaire . . . 16
2.1.2.1 Formationde l'héliosphère . . . 16
2.1.2.2 Perturbations de lastru ture magnétique du milieu in-terplanétaire . . . 18
2.2 Lare onnexion magnétique dans la ouronne solaire . . . 19
2.2.1 Lare onnexion magnétique en MHD résistive . . . 20
2.2.1.1 Leséquations de la magnétohydrodynamique . . . 20
2.2.1.2 Lathéorie de la re onnexion magnétique . . . 21
2.2.2 A élérationde lare onnexion . . . 24
2.2.3 Ce que lare onnexion magnétique implique . . . 26
2.3 Lesparti ules a élérées lors des éruptions solaires . . . 27
2.3.1 A élérationdes parti ules . . . 27
2.3.1.1 Champéle trique ontinudans les nappes de ourant . 27 2.3.1.2 L'a élérationsto hastique . . . 29
2.3.1.3 Le ho des jets de re onnexion et les ondes d'Alfvén de isaillement . . . 31
2.3.2 Lessignatures observationnelles de l'a élération de parti ules . 32 2.3.2.1 Lerayonnement X . . . 33
2.3.2.2 Lerayonnement
γ
. . . 342.3.2.3 Lerayonnement mi ro-ondes . . . 34
2.3.2.4 Mesures in-situ des parti ules énergétiques . . . 35
3 Origine et propagation des parti ules dans l'espa e interplanétaire 37 3.1 Lesparti ules énergétiques solaires déte tées à laTerre . . . 38
3.1.1 Lesparti ules hargéesen milieumagnétisé. . . 38
3.1.1.1 Energieet équation du mouvement . . . 38
3.1.1.2 Equation de transport . . . 41
3.1.1.3 De l'héliosphère àl'atmosphère terrestre . . . 43
3.1.2 Ladéte tion àla Terre : lesmoniteurs à neutrons . . . 45
3.1.2.2 Rigiditéde oupure etdire tions asymptotiques . . . . 47
3.1.2.3 Leréseau des moniteurs à neutrons . . . 49
3.2 Contraindre l'a élérationdes parti ules énergétiques solaires . . . 50
3.2.1 Unproblème omplexe . . . 51
3.2.1.1 Compétition entre lesmé anismes d'a élération . . . 51
3.2.1.2 L'intérêt d'étudier lesGLEs . . . 55
3.2.1.3 Lesdélais observés etla onnexion à laTerre . . . 57
3.2.2 Retardset onnexion expliqués par les pro essus d'a élération 59 3.2.2.1 L'a élérationpar l'onde de ho de laCME . . . 59
3.2.2.2 A élération et inje tiontardive auare . . . 61
3.3 Une étude temporelle détaillée . . . 64
3.3.1 Le hoix de l'événement . . . 64
3.3.2 Lessignatures observationnelles . . . 65
3.3.2.1 Le ux de protons relativistes en haut de la magnéto-sphère . . . 65
3.3.2.2 Lessignaturesdeparti ulesa éléréesdansl'atmosphère solaire . . . 66
3.3.3 Uns énario d'a élération etde propagation . . . 68
3.3.3.1 Les parti ules a élérées de la ouronne au milieu in-terplanétaire . . . 68
3.3.3.2 L'a élération des parti ules relativistes du 20 Janvier 2005 . . . 70
3.3.4 Arti le (A.1) : A eleration of relativisti protons during the 20 January 2005 are and CME . . . 71
3.4 La propagation des parti ules dans l'espa e interplanétaire . . . 91
3.4.1 Lesstru tures magnétiques du milieuinterplanétaire . . . 91
3.4.1.1 Laspirale de Parker . . . 91
3.4.1.2 Eje tions de masse oronale interplanétaires et nuages magnétiques. . . 93
3.4.2 Retards et onnexion Soleil-Terre expliqués par la propagation dans lemilieu interplanétaire . . . 96
3.4.2.1 Ladiusion des parti ules . . . 96
3.4.2.2 Propagationdesparti ulesénergétiquesdansune stru -ture magnétique transitoire . . . 98
3.4.3 Les stru tures magnétiques et leur rle dans la propagation des parti ules . . . 100
3.4.3.1 Lesstru tures magnétiquesinterplanétairesprésentesà laTerre . . . 100
3.4.3.2 Leslongueurs par ouruesetletempsd'inje tionau So-leil . . . 101
3.4.3.3 L'importan edu hampmagnétiqueinterplanétairedans l'étudedes GLEs . . . 103
3.4.4 Arti le (P.5): Interplanetary magneti stru tures guiding solar energeti parti les. . . 105
3.4.5 Figure de l'évolution du hamp magnétique et des paramètres plasmapour les10 événements étudiés . . . 106
4 La re onnexionmagnétique 3Det son rle dans leséruptionssolaires109
4.1 Topologie magnétique etre onnexion dans la ouronne solaire . . . 110
4.1.1 Lespointsnuls oronaux . . . 110
4.1.1.1 Latopologie. . . 110
4.1.1.2 Lare onnexion magnétique aupoint nul . . . 113
4.1.2 Les ou hes quasi-séparatri es (QSLs). . . 116
4.1.2.1 Latopologie des QSLs. . . 116
4.1.2.2 Re onnexion magnétique dans les QSLs . . . 119
4.1.3 Lessignatures de lare onnexion . . . 121
4.1.3.1 Lesrubans d'éruptions . . . 121
4.1.3.2 Morphologie des rubans ettopologie . . . 123
4.2 Simulation3D MHD de ladynamique d'une éruption observée . . . 125
4.2.1 L'utilisationdu ode 3D MHD . . . 125
4.2.1.1 Fon tionnementgénéral du ode . . . 125
4.2.1.2 Conditions limiteset initialesdes simulations . . . 128
4.2.2 L'émergen e de ux. . . 129
4.2.2.1 Le dé len hement des éruptions . . . 130
4.2.2.2 Bald-Pat h,bombesd'Ellerman et émergen e résistive 131 4.2.2.3 Etudede lazoned'émergen e : onrmationdurledes BPs . . . 134
4.2.3 Arti le(A.3):Currentbuildupinemergingserpentineux tubes . . . 138
4.2.4 Ladynamiquedes rubansexpliquéepar unenouvelleasso iation topologique . . . 151
4.2.4.1 Rubans EUV ettopologie magnétique . . . 151
4.2.4.2 Les onditions initialesetlesparamètresde lasimulation153 4.2.4.3 Vers une nouvelle ompréhension de la dynamique des éruptions . . . 154
4.2.5 Arti le (A.2) :The nature of are ribbons in oronal null-point topology . . . 157
4.3 Inje tion d'un fais eau de parti ules par re onnexion glissante . . . 179
4.3.1 Du site d'a élération à la spiralede Parker onne tée à laTerre 179 4.3.1.1 Des observations intrigantes . . . 179
4.3.1.2 Topologie en pointnul ave spine externe ouvert . . . 182
4.3.2 Asso iation QSL-point nul :inje tion dans un tube de ux étendu183 4.3.2.1 Congurationmagnétiqueinitialeetforçage photosphé-rique . . . 183
4.3.2.2 L'atmosphère stratiée . . . 185
4.3.2.3 Formationdes ourants et re onnexion aupoint nul . . 188
4.3.2.4 Re onnexionetvitessesdeglissementdeslignesde hamp189 4.3.3 Arti le (P.4) : Inter hange slip-running re onne tion and sweeping SEP beams . . . 193
5 Con lusion et perspe tives 195
Annexes 214
A Liste de publi ations et ommuni ations 215
Introdu tion
Leséruptionssolairessontdesphénomèneshautementdynamiqueseténergétiques,
pouvant onduireàl'a élérationdeparti ulesauxénergiesrelativistesetàl'éje tionde
matièreatmosphérique solairedans l'espa e interplanétaire.L'impa tde ette a tivité
sur l'environnementterrestre n'est pas anodin etpeut endommager lefon tionnement
des satellites, mais peut également perturber l'a tivitéhumaine ausol.
Une des manifestations laire de lalibérationd'énergie solaire est l'observation de
parti ulesénergétiquesa éléréeslorsdeséruptionssolaires.Lesobservationssuggèrent
que es parti ules énergétiques peuvent être pré ipitées à la surfa e solaire omme
être inje tées dansl'espa e interplanétaire.L'impa tdes parti ulesà lasurfa e solaire
produit diérentsrayonnements plus oumoins énergétiques, et lesparti ules inje tées
dans l'espa e interplanétairesont mesurées dire tement à laTerre.
Une omposante extrêmement importantepour omprendre les phénomènes
éner-gétiquesest le hampmagnétique solaire.Son inuen e surl'a tivitésolaire ommen e
àlaphotosphère, lorsqu'ilémergedansl'atmosphèresolaire,inje tantde l'énergiedans
la ouronne. Son a tionse poursuitdans la ouronnesolaire, où e hamp magnétique
impose la dynamique des éruptions et l'a élération des parti ules lors de la
re on-nexion magnétique libérant de l'énergie. Finalement, e hamp magnétique étend son
inuen e dans le milieu interplanétaireà travers la propagation de stru tures
magné-tiques éje tées du Soleil etle guidagedes parti ules énergétiques jusqu'à laTerre.
L'étude de es phénomènes éruptifs solaires et notamment des parti ules
énergé-tiques asso iées est don un domainetrès vaste, quifait intervenir diérentspro essus
physiquesimpliquantdes é hellesspatialesde quelquesmètresàquelques unités
astro-nomiques, ainsi que des é helles de temps de la millise onde à quelques heures, voire
quelquesjours. Iln'estdon pas possibledetraiterl'ensemblede es phénomènesd'une
seule traite.
Par ontre, en ombinant des études sur les parti ules énergétiques mesurées à la
Terreetsurlesparti ulesénergétiquesimpa tantlasurfa esolaire,mathèseapportede
nouveauxélémentspourla ompréhensiondesphénomènesénergétiquessolaires.Aussi,
elle permet d'étendre les problématiques traitant de la ouronne à elles traitant des
parti ules à la Terre. En eet, je me suis on entrée sur les deux domaines que sont
l'origine et l'évolution des parti ules énergétiques solaires et le rle de la dynamique
de lare onnexionmagnétique dansl'inje tiondes parti ules,qu'ellessoientpré ipitées
auSoleil ou inje téesdans lemilieu interplanétaire.
etdes éje tions de masse oronale, pouvant produire des parti ules jusqu'aux énergies
relativistes.Cependant,lemé anismeresponsabledel'a élérationdesparti ules
mesu-réesdanslemilieuinterplanétairen'estpas lairementétabli.Eneet,laseuleméthode
pour le ontraindreest d'asso ier temporellement lessignatures radiativesauSoleil et
dans lemilieu interplanétaire ave les mesures in-situ.
Pour réaliser e typed'asso iationtemporelle,une hypothèsesur lepar ours
inter-planétaire est très souvent faite. Les parti ules voyagent alors du Soleil à la Terre le
long d'un hamp magnétique établi théoriquement, appelé la spirale de Parker. Sous
ette hypothèse, les études par asso iation temporelle se heurtent à deux problèmes
majeurs. Tout d'abord, on note des retards quasi-systématiques entre le moment où
l'on déte te les parti ules à la Terre et le moment théorique auquel elles auraient dû
êtredéte téessilesparti ulesavaientétéa élérées parlearedanslabasse ouronne.
Deplus, pour suivre le hamp magnétiquethéoriquedu Soleil àlaTerre, lesparti ules
énergétiques devraient provenir de régions a tives lo aliséessur le Soleil de manière à
être onne tées à la Terre par une ligne de hamp de la spirale de Parker, e qui est
loind'être toujoursle as.
Des nombreuses études, basées sur la méthode d'asso iation temporelle des
phé-nomènes éruptifs solaires ave les parti ules déte tées à la Terre, suggèrent alors que
l'a élérationaux très hautes énergies se faitpar lesondes de ho engendrées par les
éje tionsdemasse oronale.Unea élérationparlesondesde ho permettraiteneet
d'expliquer les retards et le problème de onnexion des régions a tives à la Terre lors
des événements à parti ules, tout en respe tant l'hypothèse de la propagation le long
de la spiralede Parker.
Quelques études individuellessuggèrent néanmoins que les parti ules peuvent être
a élérées aux énergies relativistes lors d'un are. Toutefois, es études sont réalisées
sous l'hypothèse que les parti ules se propagent dans un hamp magnétique
interpla-nétaire lassique.
Pourtant, les mesures in-situ du hamp magnétique montrent lairement que le
hampmagnétiqueauvoisinagedelaTerreest souventtrèsdiérentdu hamp
magné-tique lassique,surtout lorsdes périodes d'a tivitéintense. L'origineetl'évolutiondes
parti ules énergétiques ne sont toujours pas lairement établies,et des pistes d'études
sontouvertes :
Quels seraient alors les mé anismes d'a élération lors d'une asso iation
tempo-relle, basée uniquementsur lessimilitudesdes prols du rayonnement des
parti- ulesénergétiques auSoleiletdes prols de parti ulesà laTerre,si l'onne xait
pas la distan e par ourue de manièrearbitraire?
Sile hamp magnétique interplanétaire n'était pas elui de la spirale de Parker,
quelle stru ture magnétique interplanétairepourraitassurer la onnexion
Soleil-Terre lorsde lapropagation des parti ules?
Quelle serait alors l'inuen e de la stru ture du hamp magnétique
interplané-taire sur les asso iations temporelles des phénomènes solaires et des parti ules
déte tées à laTerre?
La re onnexion magnétique, étant omniprésente lorsdes éruptions solaires, fournit
des pro essus a élérateurs de parti ules. L'évolution de es parti ules énergétiques
dans un plasma magnétisé est di tée par le hamp magnétique. Je me suis onsa rée
à l'étude du rle ma ros opique de la dynamique de la re onnexion magnétique dans
La re onnexion magnétique est typiquement asso iée à des ongurations
magné-tiques où il existe une dis ontinuité magnétique, appelée une séparatri e. C'est en
présen e d'une telle dis ontinuité que des régions lo alisées de dissipation d'énergie
vont pouvoirêtre formées,entraînantla brisuredu gelmagnétique.
La re onnexion magnétique implique deux phénomènes physiques distin ts. Elle
induituntransfertdeuxmagnétiqueàtraverslaséparatri e,quisetraduitparunsaut
de onne tivitélorsqueleslignesde hamppassentd'un otéàl'autredeladi ontinuité.
Elle induit également une libérationd'énergie dans les régions de dissipation formées
auniveaudes séparatri es,quiesttransferéeauplasmapar hauageetauxparti ules
para élération.Le hangementde onne tivitéetdelibérationd'énergieseproduisent
dans une région appelée lesite de re onnexion.
Une des signatures observationnelles de la re onnexion magnétique, dans la
ou-ronne solaire, est la présen e de rubans brillants à la surfa e solaire, attribués aux
émissions hromosphériques généréespar un hauagelo alde ette ou he
atmosphé-rique, lors de l'impa tdes parti ules énergétiques oud'un front de ondu tion.
Lesétudestopologiquesmontrentalorsque es rubansd'émissionsontlo alisés
au-tour despieds des séparatri esauniveau de lasurfa esolaire.Cette o-spatialitéentre
piedsdes séparatri esetrubansest expliquéepar lefaitquelesparti ules énergétiques
impa tant la hromosphère sont les parti ules qui ont été a élérées au site de
re on-nexion etqui sesontpropagées le longdes lignesde hampayant re onne téà travers
les séparatri es.
Bien quelatopologiemagnétique permette d'expliquerlaformedes rubans,ellene
permet pas d'expliquer les évolutions temporelles et spatiales de es rubans que l'on
observe laplupart du temps lorsdes éruptions.
Jusqu'i i, deux mé anismes omplémentaires ont été proposés pour expliquer la
dynamique des rubans. Le dépla ement des séparatri es, dû au transfert de ux
ma-gnétique à travers les séparatri es lors de la re onnexion, permettrait d'expliquer les
dépla ements des rubans, perpendi ulaires à la ligne d'inversion (limite entre le ux
magnétique positif et négatif). L'évolution temporelle de la re onnexion magnétique
impliquant des lignes de hamp, an rées à diérents endroits, permettrait d'expliquer
les dépla ementsdes rubans,parallèlesà laligne d'inversion.
Cependant, même si es mé anismes apparaissent omme étant on eptuellement
plausibles, au une étude n'a en ore permis de onrmer leur rle dans la dynamique
des rubans. On peut alors s'interroger sur quelques pointsdéterminants:
Quelestlemé anismephysiquesous-ja entpermettantd'expliquerlesévolutions
spatialeset temporelles des rubans?
Ladynamiquedes rubanspeut-elleêtreexpliquéeuniquementparlare onnexion
autravers de séparatri es?
Comment la dynamique de la re onnexion inue-t-elle sur l'inje tion des
parti- ules dans des anaux de propagation formés par des lignes de hamp
re onne -tées?
Pour traiter toutes es questions, j'ai utilisé trois appro hes omplémentaires :
une appro he observationelle basée sur l'analyse de données multi-instruments, une
appro he numérique onsistant à réaliser des simulations tridimensionnelles en
ma-gnétohydrodynamique, et nalement une appro he théorique permettantl'étude de la
topologie magnétique.
ontexte dans lequel se positionne ma thèse. J'y presenterai don l'environnement
solaire et notamment les ara téristiques du hamp magnétique dans les diérentes
régionsde l'atmosphèresolaire quej'ai étudiées, ainsi quelespro essus physiques
fon-damentaux quesont lare onnexion magnétique etl'a élérationde parti ules.
Le se ond hapitre est onsa ré aux parti ules énergétiques solaires dans le milieu
interplanétaire,et dans lequel sont regroupées deux études distin tes : l'une porte sur
l'origine et l'évolution des parti ules énergétiques observées lors d'un événement
spé- ique,et lase onde traitedes stru turesmagnétiques interplanétairesdans lesquelles
les parti ules se propagent avant d'atteindre la Terre. Le hapitre suivant est dédié à
l'étudede ladynamique de lare onnexion magnétique et à son inuen e quant à
l'in-je tiondesparti ules.J'aiabordé eproblème ave deuxétudesdistin tes.Lapremière
onsisteàétudierles parti ulesénergétiques quipré ipitentà lasurfa e solaire,tandis
quedans lase onde jepropose unnouveau modèle permettantd'inje terlesparti ules
dans l'espa e interplanétaire.
Cemanus ritsetermineparunedis ussiondesrésultatsobtenusetdesperspe tives
que ette nouvelle appro he, ombinant deux domaines d'expertises de la physique
solaire généralement traitées de manière indépendante, peut apporter à l'étude des
Contexte
Sommaire
2.1 Le hampmagnétique de la photosphèreà l'heliosphère . 11
2.1.1 Labasse atmosphère solaire et lesrégions a tives . . . 11
2.1.2 Le hamp magnétiqueinterplanétaire . . . 16
2.2 La re onnexion magnétique dans la ouronne solaire . . . 19
2.2.1 Lare onnexion magnétique enMHDrésistive . . . 20
2.2.2 A élération de lare onnexion . . . 24
2.2.3 Cequela re onnexionmagnétique implique . . . 26
2.3 Les parti ules a élérées lorsdes éruptions solaires. . . . 27
2.3.1 A élération desparti ules. . . 27
2.3.2 Lessignatures observationnellesde l'a élération departi ules 32
Je présente dans e hapitre les notions né essaires aux diérentes études que j'ai
menées.Jeprésente,dansunpremiertemps,le hampmagnétiquesolaire,basede
l'a ti-vitésolaire,quiémergedelaphotosphère,sedéveloppedansla ouronneets'étenddans
lemilieuinterplanétaire;ainsiquelesphénomènesasso iés quel'onobserve(Se t.2.1).
Jedétaille par lasuite lathéorie de lare onnexion magnétique, omniprésente dans les
phénomènes éruptifs solaires (Se t. 2.2), et je termine sur l'étape importante qu'est
l'a élération des parti ules par des pro essus se développant lors de la re onnexion
magnétique, ainsi que les signatures observationnelles des parti ules énergétiques
so-laires donton dispose (Se t. 2.3).
2.1 Le hamp magnétique de la photosphère à
l'he-liosphère
2.1.1 La basse atmosphère solaire et les régions a tives
2.1.1.1 Formationet évolution des régions a tives
La plupart des phénomènes observés dans l'atmosphère solaire sont dus à la
onsidérée,laphysiqueimpliquéeest diérente. L'atmosphèresolaires'étend de la
sur-fa e solaire aux limites externes de l'héliosphère, orrespondant au ho terminal du
vent solaire, situé à une entaine d'unités astronomiques (UA) du Soleil.
L'interfa e entre l'intérieursolaire etl'atmosphèreest une régionappelée la
photo-sphère, orrespondant à une région de quelques entaines de kilomètres dans laquelle
ladensitéduplasma hutebrusquement,de
n = 10
15
cm
−3
à
n = 10
11
cm
−3
(Fig.2.2).
Aux é helles spatiales solaires, es quelques entaines de kilomètres d'épaisseur sont
négligeables.Laphotosphèreest dénie ommeune ou he neoùl'onpeut onsidérer
que la dynamique du hamp magnétique est régie par les mouvementsdu plasma. La
diminutiondeladensitéd'unfa teur
∼ 10
4
rendlesrégionsaudessusdelaphotosphère
optiquementmin es, equipermetdemesurer l'eetZeemandans ertainesraies
d'élé-mentsphotosphériques, seformantdansla ou he photosphérique ne,etd'endéduire
lesvaleursdu hampmagnétiquelongitudinal.Surlesmagnétogrammes 1
solaires,il
ap-paraîtalors des régions de fortes on entrationsde uxmagnétique pouvant atteindre
des intensités
> 1000 G
. Au niveau du reste de la surfa e solaire les on entrations de ux, observées à basse résolution, sont plus faibles∼ 10 G
(Fig. 2.1). Les régions de hamp magnétique intense,appelées régionsa tives, sont omposées d'une polaritémagnétiquepositive(le hampmagnétique sortduSoleil)etd'unepolariténégative(le
hamp magnétique rentre dans le Soleil). Sur les magnétogrammes es polarités
posi-tives etnégativessont respe tivementreprésentées en blan eten noir. Deux polarités
de signe opposé sont reliées par des lignes de hamp magnétique pouvant monter à
des altitudesde quelques entaines de mégamètres (
1 Mm = 10
3
km
) au dessus de la
photosphère(Fig. 2.1). Latempératurede la photosphèreest fa ilementmesurable en
supposant que leSoleil émet ommeun orps noir,ainsi
T = 5800 K
.Fig.2.1:Gau he:Magnétogrammedela omposantelongitudinaledu hampmagnétique(S hmieder
et al. 2006); Droite : Exemple de re onstru tion d'ar ades magnétiques reproduisant les bou les
oronalesobservéesparl'instrumentSXT àborddusatelliteYohkoh(Tsunetaet al.1991)
La formation de es régions a tives est due à l'émergen ede tubes de ux
magné-tiques de l'intérieur solaire. Le mé anisme à grande é helle permettant d'émerger du
ux magnétique est la rotation diérentielle. Elle génère un enroulement du hamp
magnétique,initialementpoloïdal,induisantlaformationd'une omposantedu hamp
toroïdale (Fig. 2.2, gau he). Par des pro essus omplexes à plus petite é helle que je
1
détaillerai dans la se tion 4.2.2, une partie du tube de ux traverse la photosphère
et émerge dans l'atmosphère solaire. L'évolution de e tube de ux magnétique dans
l'atmosphère onduit à la formation d'ar hes magnétiques, formant ainsi les régions
a tives. Ces régionsa tivessont généralementplus omplexesqu'un simplediple
ma-gnétique.
Fig.2.2:Gau he:S hémadu hampmagnétiquesolaireinterneproduitparlarotationdiérentielle;
Droite : Evolution de la densité et dela température dans les diérentes ou hes atmosphériques
solaires.
Au dessus de la photosphère, leplasma est beau oup plus dilué et la température
plusélevée. Lesgradientsde températureetde densitédénissent2 ou hes
atmosphé-riques distin tes (Fig.2.2, droite) :
La hromosphère, d'une épaisseur
∼ 2 Mm
, est située juste audessus de la pho-tosphère. La température en haut est de10
4
K
, etla densitéde
10
11
cm
−3
.La ouronne s'étend de la hromosphèreà quelques rayons solaires au-dessus de
laphotosphère.Latempératureyestplusélevéeen orequedansla hromosphère
∼ 2 × 10
6
K
etladensité plusfaible
∼ 2 × 10
8−9
cm
−3
dans lesrégionsa tives et
lesbou les.
Juste sous la hromosphère, la densité diminue susamment pour que le hamp
magnétique prédomine.Dansla hromosphèreetla ouronne, lerapport de lapression
magnétique et de lapression inétiqueest
∼ 10
−4
− 10
−5
pour un hamp magnétique
de
1000 G
(typiqueduuxmaximaldansunerégiona tive).Ladynamiquedesrégions a tives dans es ou hes atmosphériques est alors dénie par ladynamique du hampmagnétique.
La photosphère joue néanmoins un rle important dans l'évolutiondes régions
a -tives. En eet, les pieds des tubes de ux magnétiques oronaux émergés sont an rés
danslaphotosphère.Ce iimpliquequelesmouvementsphotosphériquesimposentalors
une ertainedynamiqueauxpiedsdestubesdeux.Cesdépla ementsphotosphériques
sonttransmisalors auxstru tures magnétiques oronales,et eforçagephotosphérique
introduit de l'énergie et déstabilise les régions a tives, initialement pro hes d'un état
de minimum d'énergie magnétique.
2.1.1.2 Les éruptions solaires: ares et CMEs
La base des phénomènes éruptifs solaires est la libération brusque d'énergie,
libérationd'énergie sefait entre autre par re onnexion magnétique (Se t.2.2), qui
en-gendreunere ongurationmagnétiquedela ouronne.Lorsdeséruptions,denombreux
événements se produisent, et sont observés par divers instruments dans l'espa e etau
sol, dans la quasi-totalité du spe tre éle tromagnétique : des ondes radio de quelques
kilomètresde longueur d'onde, aurayonnement
γ
à10
−3
A
◦
, orrespondant àdes
pho-tons d'une entaine de MeV, en passantpar le visible. Seule lafenêtre de l'infra-rouge
lointain n'est pas ouverte par lesobservations, e qui ne signieévidemment pas que
le Soleil est éteint dans ette gamme de longueurs d'onde. Les pro essus physiques
engendrant es diérentes émissionssontdire tementliéesàlalibérationd'énergielors
d'une éruption. Leur étude permet don de diagnostiquer les pro essus physiques à
l'oeuvre dans les éruptions etd'évaluer omment l'énergielibérée aété utilisée.
Lesplusviolenteslibérationsd'énergiedansunerégiona tivedonnentlieuaux
érup-tionssolaires omposéesd'un areetd'uneéje tionde masse oronale. Ces deuxtypes
de phénomènessontdénis àpartir desobservations.L'émissionde la ouronnesolaire
sefaitmajoritairementdansl'UV (e.g.les raiesdu Fer) eten X-mou (
< 10 keV
).Lorsd'un are, leux du rayonnement UV et X-mou augmentebrusquement puis diminue
plus ou moins rapidement, de quelques minutes à quelques heures (Fig. 2.3, gau he).
L'augmentation du ux en X-mou dénit la lasse du are. Les ares sont également
observés dans laraie H
α
de l'atome d'hydrogène auniveau de la hromosphère (et enlumièreblan he pour lesplus intenses).;observée dans le ontinuum à
1600
◦
A
Fig.2.3: Gau he :ObservationUV à
193
◦
A
d'unareparl'instrumentAIAàborddeSDO ( rédit NASA)); Droite : Observation d'une éje tion demasse oronale enlumière blan he parleorono-grapheLASCOsurSOHO( réditESA/NASA)
Dans ertains as, un are est a ompagné d'une éje tion de masse oronale
(Co-ronal Mass Eje tion, CME). Une partie du hamp magnétique oronal entre en
ex-pansion et s'éje te depuis la région a tive vers la haute ouronne à des vitesses
∼
10 − 2500 km.s
−1
(Gopalswamy et al. 2004). Le hamp magnétique éje té emporte∼ 10
13
− 10
14
kg
de matière oronale. Enamont de ertaines CMEs, un ho se forme,
pouvant a élérer des parti ules du milieu ambiant, qui émettront un rayonnement
observéesen lumièreblan he, lorsquelalumièredu Soleilest susammento ultée.La
bulle de plasma magnétisée n'émet pas dire tement dans le visible, mais les éle trons
libresprésentsdans ettestru turediusentlalumièreémiseparlaphotosphère
(diu-sionThompson).UneCME est plusdensequelahaute ouronne etest alors omposée
d'un nombre plus important d'éle trons, émettant don une densité de rayonnement
plus importante. Lerayonnement enlumièreblan he d'uneCME est alorsplus intense
que elui de la ouronne (Fig.2.3, droite).
Le s héma lassique d'une éruption, permettant d'expliquer les observations des
aresetdesCMEsasso iées,estreprésentédanslagure2.4.C'estuns hémasimplié
quipermetnéanmoinsd'expliquerleprin ipedebased'uneéruptionsolaire.Cemodèle
fait appel à la re onnexion magnétique, orrespondant à un hangement brutal de la
onne tivité du hampmagnétique :les lignes de hamp magnétique se brisent etse
re ollent entre elles, formant de nouvelles lignes de hamp.
Dans lespremières étapes du démarrage d'une CME, la montée d'un tube de ux
torsadé (ou plasmoïde) sous des ar ades magnétiques induit un pin ement de es
ar- adesan rées sur lasurfa eetsurplombantleplasmoïde (Fig.2.4,gau he).Il apparaît
alors unerégionde diusionsous leplasmoïde, oùleslignes de hampdes ar ades
ma-gnétiques re onne tent entre elles, donnant naissan e àde nouvelles lignes de hamp.
Deux types de lignes se forment : les bou les post-éruptives qui se referment au
ni-veau de la surfa e solaire et les lignes de hamp qui s'enroulent autour du plasmoïde
(Fig. 2.4, droite).
Fig. 2.4: Gau he : Suite à la montée du plasmoïde, les ar ades magnétiques le surplombant se
pin entendessous,entraînantlare onnexiondeslignesde hamp;Droite:Aprèsavoirre onne té,
leslignesde hampformentdeuxtypesdiérentsdebou les:lesbou lespost-éruptivesetlesbou les
enveloppantleplasmoïde.
Aufuretàmesurequelesar adesàgrandes é hellesre onne tent,lesbou les
post-éruptives s'empilent les unes sur les autres et l'apex apparent des bou les monte de
plusen plushautdansla ouronne.Simultanément,letubede uxtorsadé ontinuede
monterdans la ouronneetd'êtreenveloppédans le hampmagnétiquere onne té. Le
sujets de re her he a tifs, dé len hent l'envol du plasmoïde : 'est l'éje tion de masse
oronale,quel'onobserveenlumièreblan he,tandisquelesrayonnementsen X-mouet
UV sontémis au niveau des bou lespost-éruptives etde leurpieds hromosphériques.
2.1.2 Le hamp magnétique interplanétaire
2.1.2.1 Formationde l'héliosphère
En s'éloignant du Soleil, le hamp magnétique diminue, alors que la température
resteélevée. Lastru turedu hampmagnétiqueàgrandeé helleestalorsdénieparla
dynamiquedu plasma.Le hamp magnétiquediminuantplus rapidementàl'équateur,
lapression dynamique du plasmapermet d'étendre leslignes de hamp (Fig. 2.5).
Les mesures de vitesse du vent solaire montrent que les vitesses sont plus rapides
auxples qu'àl'équateur (Fig.2.5).L'origineetl'a élérationde eventreste unsujet
de re her he a tif,etplusieurs modèles sont proposés.Je présentei ile modèlele plus
ourant quiest lemodèle pensé par Parker (1963).
Lorsque l'on résout analytiquement les équations hydrodynamiques pour une
at-mosphère, soumiseàun gradientde gravitéen
r
−2
, initialementàl'équilibre
hydrody-namique,eten supposant une symétriesphérique, onobtientune innitéde solutions.
La seule solution stable de et ensemble est la solution transsonique. Elle orrespond
à la solution où la vitesse du uide ontinue à augmenter en fon tion de la distan e,
mêmeaprèsavoirdépasserlepointtranssonique,quidénitladistan eoùlenombrede
Ma hatteint 1.Enhydrodynamiquepure,tout uide,initialementàl'équilibreautour
d'une masse, nit par devenir instable et rée un vent. C'est le as par exemple des
atmosphèresplanétaires qui s'érodent onstamment.
La ouronne solaire orrespond à une atmosphère soumise à un gradient de
gra-vité en
r
−2
, mais magnétisée. La résolution des équations magnétohydrodynamiques
omplètes ne peut être faiteanalytiquement, mais numériquement. Ensupposant une
symétrie axiale, à ause de la présen e du hamp magnétique solaire, les simulations
numériquesmontrentquel'on retrouvelasolutiontransalfvénique (Suzuki &Inutsuka
2005, Hayashi et al. 2006), et pour des onditions initiales typiques de l'atmosphère
solaire,lavitessede e vent àlaTerreest de
∼ 400 km.s
−1
auniveau de l'équateur,et
unventplusrapideest obtenuauniveaudes ples. Bienqueleventauxplessoitplus
rapidequ'àl'équateur,iln'est quede
Vpole
∼ 1.2Vequateur
, e quine permetpas d'expli-quer levent rapide(∼ 800 km.s
−1
) mesuréau-dessus des ples(Ulysses). Ilfaut don
une autre sour e d'énergie pour expliquer le vent rapide. Une possibilité, permettant
de retrouver les valeurs d'un vent rapide aux ples, est de oupler la température au
hamp magnétique. Toutefois, rien ne nous permet de valider ette hypothèse dans le
as solaire.
On peut alors al ulerle hampmagnétique interplanétaireasso iéauventsolaire.
Dans le milieu interplanétaire, le plasma régit le hamp magnétique. Le vent s'étend
dans deux dimensions de l'espa e, et emporte ave lui le hamp magnétique. Parker
(1963)suppose alors quené essairement le hamp magnétique s'étend également dans
2dimensions d'où
B
∝ r
−2
.
Pour al ulerle hamp magnétique interplanétaire,on suppose que le hamp
ma-gnétiqueest omplètementouvertàpartird'unesphèrelo aliséeàune ertainedistan e
Fig.2.5: Gau he :Le hampmagnétique solaire: ouverture du hampmagnétique parla pression
dynamiquedela ouronnesolaire;Droite:Stru turedu hampmagnétique interplanétairedansun
ventsolairelent.
A partir de la ondition solenoïdale
∇
· B = 0
, et en supposant que le hampmagnétique est déni dans un référentielsphérique à symétrie de révolution (
B
θ
= 0
)etazimutale (
∂Bφ
∂φ
= 0
),on peut al ulerle hamp magnétique radial :∇
· B = 0
(2.1)1
r
2
∂
∂r
(r
2
Br) +
1
rsinθ
∂
∂θ
(sinθBθ) +
1
rsinθ
∂Bθ
∂θ
= 0
(2.2)1
r
2
∂
∂r
(r
2
Br) = 0 → r
2
Br
= cste
Finalement,onobtientsimplementque le hamp magnétique radial :
Br(r) =
R
2
S
r
2
Br(RS)
(2.3)où
RS
est le rayonde la surfa e sour e.Cetteévolutiondu hampmagnétiqueradialen
r
−2
permetd'expliquerlesmesures
du hamp magnétique interplanétaireà laTerre.
En supposant que la stru ture magnétique du milieu interplanétaire est dans un
état stationnaire
∂B
∂t
= 0
, on peut al uler la omposanteBφ
du hamp magnétiqueinterplanétaire.
∇
× (u × B) = 0
(2.4)1
r
∂
∂r
(r(u
φ
B
r
− u
r
B
φ
)) = 0
(2.5)→ r(uφBr
− urBφ) = R
2
S
ω⊙Br(RS
)
(2.6)A la surfa e sour e, on a
B
φ
(R
S
) = 0
etu
φ
(R
s
) = R
S
ω⊙
, oùω⊙
est la vitesseangulaire du Soleil. Alors, on en déduit
Bφ(r) =
uφ
− rω⊙
ur
Br
. A grande distan e,rω⊙
≫ u
φ
, et l'on peut appro her la vitesse radiale par la vitesse du vent solaire,ur
∼ uV S
, d'où :Bφ
≃
rω⊙
uV S
Br
(2.7)D'après Parker (1963), en onsidérant un vent solaire, dont la vitesse radiale est
supposée onstante à partir de la surfa e sour e et où le hamp magnétique est gelé
dans le plasma, les lignes de for e du hamp magnétique interplanétaire, al ulées à
partirdel'équation2.8, ontune formedespiraled'Ar himède(Fig.2.5,droite),etsont
régies par l'équation2.9.
dl × B = 0
(2.8)r − RS
= −
u
r
ω⊙
(φ − φS)
(2.9)où
r
etRS
sont respe tivement la distan e radiale de la parti ule uide onsidérée le long d'une ligne de for e et le rayon de la surfa e sour e;φ
est l'héliolongitudede la parti ule uide se déplaçant le long d'une ligne de for e,φ
S
est l'héliolongitudedu pied àla surfa e sour e de la ligne de for e onsidérée.Cette stru ture du hamp magnétique interplanétaire en spirale d'Ar himède est
appeléespirale de Parker. Leslignes de hamp de ettespirale de Parkeratteignantla
Terre sont an rées à la surfa e sour e à
∼ 30
◦
− 50
◦
Ouest d'héliolongitude pour un
vent solaire de
400 − 800 km.s
−1
. Le al ul de la traje toire d'une parti ule uide se
propageant le long de la ligne de hamp magnétique onne tant le Soleil et la Terre,
ave lagéométrie de laspiralede Parker, dépend de lavitesse du vent solaire.Elleest
typiquement de
1.2 UA
pouruV S
= 400 km.s
−1
etde
1.05 UA
pouruV S
= 800 km.s
−1
.
2.1.2.2 Perturbations de lastru ture magnétique du milieu interplanétaire
Enpériode de minimumsolaire,lagéométriedu hamp magnétiqueinterplanétaire
peut être onsidérée omme étant elle de la spirale de Parker et le vent solaire qui
l'a ompagne est alme (
uV S
= 400 km.s
−1
). Néanmoins, le vent solaire possède une
omposanterapidequis'é happedes ples.Durantle y lesolaire,onmesuredetemps
en temps à la Terre des augmentations transitoires de la vitesse. Ce vent plus rapide
trouveraitson originedans lesrégionsoùle hampmagnétique oronalestouvert.Ces
régions de hamp ouvert sont apelées des trous oronaux. La formation de es trous
oronaux reste une question d'a tualité, mais quelques pistes, telles que la
re ongu-rationmagnétique de la ouronnelorsdes éruptions oudes pro essus de migrationdes
ples vers l'équateur, pourraient expliquer laprésen e de trous oronaux au voisinage
de l'équateur.L'essentieldes ventrapidestransitoiressemble ee tivementprovenirde
es trous oronaux présents àl'équateur.
Danslemilieuinterplanétaire,leventrapiderattrapeleventlent, réantdesrégions
des régions de orotation. Il résulte de ette ompression une augmentation lo ale
du hamp magnétique pouvant induire des eets non négligeables sur la dynamique
des parti ules énergétiques solaires se propageant dans le milieu interplanétaire. Par
exemple, l'intensi ation lo ale du hamp implique évidemment que la onguration
simple du hamp magnétique interplanétaireselon Parker est modiée.
Fig.2.6: Perturbationdu hampmagnétiqueinterplanétaire parle passaged'uneéje tion de masse
oronaleinterplanétaire(
http : //www.nmdb.eu
)Une perturbation du hamp magnétique interplanétaire nominal beau oup plus
violente provient des éje tions de masse oronale (CMEs). Lorsque es dernières se
propagent dans l'espa e interplanétaire, elles deviennent des éje tions de masse
oro-nale interplanétaires ou ICMEs. Leur hamp magnétique est parti ulièrement intense
puisqu'il provient dire tement des régions a tives. Bien que la magnitude du hamp
magnétiquediminueau oursdelapropagationetde l'expansiondel'ICMEdansle
mi-lieu,ellerestesusammentélevéeetle hampmagnétiquesusammentstru turépour
que l'ICME interagisse fortement ave la stru ture magnétique du vent solaire alme
(Fig. 2.6). Lorsqu'une ICME est susamment intense, le hamp magnétique
interpla-nétaire,présentinitialementdansleventsolaire alme,peutêtre omplètementbalayé
par lepassagede ettestru ture magnétique transitoire. D'autresintera tionsentre le
hamp magnétique interplanétaire et es stru tures peuvent onduire à des pro essus
de re onnexion entre les deux hamps magnétiques de nature diérente. La présen e
de es stru tures peut modier drastiquement le milieu interplanétaire, modulant les
eets de l'impa tde l'a tivitésolaire sur la Terre.
2.2 La re onnexion magnétique dans la ouronne
so-laire
La re onnexion magnétique est le hangement de onne tivitédes lignes de hamp
magnétique et est dire tement due à la dissipation de l'énergie magnétique dans un
milieu à fort nombre de Reynolds magnétique. Dans la ouronne solaire, 'est le
En eet, la re onnexion intervient auniveau de l'émergen e de ux magnétique dans
l'atmosphèresolaire,ellejoueunrleessentieldanslalibérationd'énergielorsdes
érup-tionsinduisantl'a élérationdesparti ules,le hauageduplasmaetlare onguration
de la ouronne, et elle est également impliquée dans la stru turation magnétique de
l'héliosphère.
2.2.1 La re onnexion magnétique en MHD résistive
2.2.1.1 Les équations de lamagnétohydrodynamique
En fon tion du phénomène que l'on souhaite étudier dans un plasma magnétisé,
on utilise diérentes appro hes. Dans le adre des éruptions solaires, on traite des
phénomènes à grandes é helles par rapport à la longueur de Debye 2
et à la longueur
d'inertie dans le milieu. Les variables régissant e plasma sont la densité
ρ
, la vitesse du uidev
, la températureT
et les hamps éle triques et magnétique. Ces variables évoluent selon les3 équations uide (Eqs.2.10, 2.11, 2.12), ouplées aux équationsdeMaxwell(Eqs. 2.13, 2.14, 2.15).
Les équations uides dé oulent des diérents moments de l'équation de Vlasov en
supposantleplasma ommeunuide.Cettehypothèseuidepourleplasmadela
ou-ronne solaire est néanmoins dis utée. En eet, le libre par ours moyen des parti ules
dans la ouronne est relativement grand puisqu'il est d'environ
200 km
. L'hypothèse uidepeut ependantêtrevalidéesil'on onsidèrequeles hampséle triquesetmagné-tiqueagissentsurlesparti ulesetque es intera tionspeuvent être onsidérées omme
jouantle rle de pseudo- ollisions.
Dans es équationsuide,la pressionetl'énergieinterne apparaissentégalementet
sontalorsexpriméesen fon tionde ladensitéetlatempérature, àpartirdes équations
d'état (Eqs. 2.16, 2.17). D'autres termes omme la gravitation
g
= −∇Φ
(oùΦ
estle potentiel gravitationnel), le ux de haleur
q
, le ourantj
, le tenseur de vis ositéΣ
, apparaissent et sont alors exprimés en fon tion des variables MHD et de leurs gradients. Il peut également y avoir des termes supplémentaires, dus à des apportsexternes au système. Ainsi des for es extérieures appliquées au système doivent être
prises en ompte dans l'équation du mouvement,
f
ext
, et dans l'équation d'énergie,u.fext
. Dans l'équation d'énergie on doit nalement rajouter un terme de hauage exterieur,H
.Lestroiséquationsde onservationMHD sontrespe tivement l'équationde
onser-vationdelamasse(Eq2.10),l'équationdumouvement(Eq2.11),etl'équationd'énergie
(Eq 2.12) :
∂ρ
∂t
+ ∇ · (ρu) = 0
(2.10)ρ
∂u
∂t
+ (u.∇) u
= ρg − ∇P + ∇ · Σ + j × B + fext
(2.11)∂
∂t
U +
1
2
ρu
2
+ ρΦ +
B
2
2µ0
= −∇ ·
1
2
ρu
2
u
+ (U + P )u + q − u.Σ + ρΦu +
E
× B
µ0
+
+ H + u.fext
(2.12) 2Les équations de Maxwell (sans l'équation de Poisson) sont : la ondition
solenoï-dale (Eq2.13), l'équationde Faraday(Eq 2.14) etl'équationd'Ampère nonrelativiste
(Eq 2.15) :
∇
· B = 0
(2.13)∇
× E = −
∂B
∂t
(2.14)∇
× B = µ0j
(2.15)Leséquationsd'étatspour lapression(Eq2.16)etl'énergieinterne(Eq2.17),pour
un gaz totalement ionisé, sont:
P (ρ, T ) =
2ρkBT
M
(2.16)U(ρ, T ) =
P
γ − 1
(2.17)où
M = me
+ mi
∼ mi
la masse totale,γ
est l'exposant adiabatique etkB
laonstante de Boltzmann.
Le uxde haleur mi ros opique dépend du gradient de températureet de la
ondu -tibilité du uide
κ
:q
= −κ(ρ, T )∇T
(2.18)Le ourant de la ondu tivité éle trique
σ(ρ, T )
, est déni par laloi d'Ohm:j
= σ(ρ, T )(E + u × B)
(2.19)Le tenseur de vis osité dépend de lavis osité dynamique
ν(ρ, T )
:Σij
= ν(ρ, T ) (∇iuj
+ ∇j
ui
− 2/3δij
∇
· u)
(2.20)2.2.1.2 La théorie de lare onnexion magnétique
La ouronne solaire est un milieu très ondu teur, induisant une faible résistivité
éle trique,
η
. D'après l'équation d'indu tion du hamp magnétique, dans le as des grandes é helles, letempsdynamique (ou d'adve tion) sera très ourt par rapport auxé helles de tempsde dissipation du hamp magnétique.D'après l'équationd'indu tion
(Eq. 2.15), on peut évaluer le rapport du terme dissipatif et du terme d'adve tion
pour le hamp magnétique, en onsidérant que la ondu tivité
σ
est un s alaire et que la résistivité uniforme estη = (µσ)
−1
. Ce rapport adimensionné, ara térisant le
omportement du hamp magnétiquedans lemilieu,estappelélenombrede Reynolds
|∇ × (u × B) |
|η∆B|
∼
uL
η
=
tres
tadv
Rm
=
uL
η
(2.21) avetadv
=
L
u
ettres
=
L
2
η
.Pour des
Rm
≫ 1
, onpeut négligerle termedissipatif. C'est l'approximation de la MHD idéale. Sous ette hypothèse non dissipative,le hampmagnétique est gelé dansleplasma etle ux magnétique est onservé.
Pour dissiperl'énergiemagnétiqueemmagasinéedans unerégion a tive,ilest don
né essaireque leterme résistifaugmente, 'est-à-direquelenombre deReynolds
dimi-nue. On se pla ealors dans l'approximation de la MHD résistive. L'é helle dissipative
est atteinte lorsque
Rm
∼ 1
. La diminution du nombre de Reynolds∝ L
, né essite la formation de petites é helles spatiales sur lesquelles la dissipation sera e a e. Lehamp magnétique étant gelé dans le plasma, le dépla ement de l'un induit le
dépla- ement de l'autre ave une vitesse identique. Dans la région de diusion, le gel n'est
plus respe té, e qui permet aux lignes de hamp magnétique de se dépla er
indépen-dammentdu plasma.Ainsi,l'augmentation du terme diusif
∝ ∆B
permetau hampmagnétique d'êtremodierindépendammentdu plasma,pouvant onduire àun
han-gementde onne tivitéde elui- i: 'est lare onnexion magnétique. Dansla ouronne
solaire, la MHD résistive n'apparaitra que dans des régions très lo alisées, à petite
é helle.
Fig.2.7: Gau he: hampmagnétiqueinitialementanti-paralallèle;Milieu:formationdelarégion
dediusionquandleslignesserappro hentl'unedel'autre;Droite: hangementde onne tivitédes
lignesde hampeje téesdelarégiondedissipationparlatensionmagnétique.
Dans le adre de la MHD résistive, de nombreuses études théoriques de
ongu-rations magnétiques 2D, où le hamp magnétique est anti-parallèle, montrent que les
lignesde hamp magnétique peuvent hangerde onne tivité(Fig.2.7). Lemodèle 2D
de Parker (1963), donne naissan e à une re onnexion lente, tandis que le modèle de
Pets hek (1964),une re onnexion plus rapide.
Hesse & S hindler (1988) furent les premiers à montrer théoriquement qu'en 3
di-mensions, e hangementde onne tivité des lignes de hamp s'opère dans des régions
de diusion né essitant laprésen e d'un hamp éle trique parallèleau hamp
magné-tique.Eneet,dans l'équationd'indu tionexpli itéeen fon tiondu hampéle trique:
∂B
permetdebriserlegelmagnétique,etde onduire àdesmouvementspropresdeslignes
de hamp magnétique, pouvant onduire à un hangement de onne tivité.
D'après laloid'Ohm non-généralisée :
E
= −u × B +
η
µ0
∇
× B,
(2.22)la omposanteparallèledu hamp éle triquene provient quedu rotationnel du hamp
magnétique. Dans les ongurations magnétiques de la ouronne solaire, il est fa ile
d'obtenir un rotationnel du hamp magnétique. En eet, les pieds des tubes de ux
magnétiques étant an rés dans la photosphère, un mouvement photosphérique pourra
alorsinduireunforçagedu hampmagnétique oronal.Ledéveloppementde esrégions
defort isaillementdu hampmagnétiquepermetd'augmenterlerotationneldu hamp
magnétique.Cequiinduitalorslaformationd'un ourantéle triqueparallèleau hamp
magnétique,
E
//
.Le hamp éle trique produit par le terme d'adve tion du hamp magnétique ne
ontribue pas à la omposante parallèle du hamp éle trique total. Cependant, ave
une loi d'Ohm généralisée, d'autres termes peuvent ontribuer au hamp éle trique
parallèle,notammentla pressiondes éle trons etl'inertie du ourant.
Fig. 2.8: Gau he : En 2D dans une ongurationmagnétique en point X, il existe unpoint oùle
hampmagnétique est nul;Droite : Ave l'ajout d'un hampmagnétiqueguide en2.5Dà e point
X,il n'existeplusd'endroitoùle hampmagnétiqueestnul (Priest&Forbes1992)
Le on ept de lare onnexion magnétique en 3 dimensionsdans la ouronne solaire
est parti ulièrement important. En eet, la troisième dimension introduit un hamp
magnétiqueguidedanslesrégionsdedissipation,résultantdela ompositiondes hamp
magnétiquesentourantlarégiondere onnexion.Nousverronsparlasuiteque e hamp
guide est important pour traiter la dynamique de re onnexion magnétique ainsi que
2.2.2 A élération de la re onnexion
Bien que les onditions physiques requises pour dé len her la re onnexion
magné-tiquesoient respe tées dans la ouronne solaire,lavaleur de larésistivitééle triquede
la ouronne solaireest tropfaible(
∼ 17 Ω.m.10
−9
)pour expliquerlaquantité d'énergie
libérée pendant la ourtedurée des éruptions solaires.
Pouraugmenterletermediusif,etainsi onduireàunmodedere onnexionrapide,
oùlaquantitéde uxtransféréparunitéde tempspermetd'expliquerl'énergielibérée,
il y a deux pistes : l'augmentation de la résistivité magnétique et/ou l'augmentation
de la densitéde ourant
j
.D'après la loi d'Ampère (Eq. 2.15), une augmentation de la densité de ourant se
traduit par une augmentation du rotationnel du hamp magnétique. Pour augmenter
e rotationel de
B
et don le ourant, pour une valeur du hamp magnétique xée,il faut diminuer les é helles spatiales sur lesquelles on mesure e rotationnel. Un des
problèmesmajeursde l'étudede lare onnexiondans lesplasmas spatiauxest qu'ilest
di iled'évaluer les épaisseurs des nappesde ourant sedéveloppantdans lesrégions
de dissipation.Quoi qu'ilen soit, ilest lair que es nappes ne peuvent êtreinniment
nes, et leur épaisseur est généralement onsidérée omme étant à l'é helle du rayon
de girationdes ions, etdans ertains as, àl'é helledu rayonde girationdes éle trons.
Dans la ouronne solaire, ela revient à estimer quel'épaisseur des nappesde ourant
est de l'ordrede ladizaine de mètres àquelques kilomètres.
Aux é helles MHD de la ouronne solaire, la résistivité se dénit par le taux de
ollision:
η =
meνe
e
2
neµ0
(2.23)oùlesvariables
m
e
,n
e
,e
, orrespondentrespe tivementàlamasse,ladensité,la harge deséle trons,µ0
estlaperméabilitémagnétiqueduvideetνe
estletauxde ollisiondes éle trons.Ilsuraitalors d'augmenter les ollisionspour réerunerésistivitéanormaleetainsiaugmenter larésistivitétotalede larégiondediusion.Leproblèmei iestque,
lesé helles spatialessur lesquellesse forment lesnappes de ourantsont sipetites que
le milieu n'est plus que faiblement ollisionnel 3
. Le développement d'une résistivité
anormale lié à l'intera tion ondes-parti ules pourrait, aux é helles non- ollisionelles,
eventuellement être proposée omme solution pour expliquer les taux de re onnexion
observés. Cependant,d'autresmé anismespourraientégalementpermettred'expliquer
es taux de re onne tion.
Notamment, en se restreignant aux é helles MHD (plasma ollisionel), les
inter-a tions ondes parti ules ne peuvent être traitées. Des études ont alors montré que
l'a élération de la re onnexion pouvait s'ee tuer via le développement
d'instabili-tés dans la région de diusion. Notamment, pour les petites é helles sur lesquelles se
formentlesnappesde ourants,Furth etal.(1963) ontétabli en 2D qu'une instabilité
du typetearing mode pouvait sedéveloper (Fig.2.9). Ce résultat aété onrmé par
des simulations 3D (S huma her et al. 2000). Cette instabilitéde tearing onduit à
lalamentation de la nappe de ourant. Aux petites é helles sur lesquelles les nappes
de ourant sedéveloppent, des ondes MHD peuvent induire une ondulationdu hamp
3
magnétique.Latensionmagnétiqueauraalorstendan eàredresser e hampondulé,et
à ontrer le forçageappliqué par laperturbation. Pour des longueurs d'ondes grandes,
la tension magnétique ne sera pas susante pour ontre-balan er le forçage.
L'aug-mentation lo ale du terme dissipatif implique alors que lare onnexion magnétique se
développe lo alement à l'intérieurde la nappe de ourant. Cette re onnexion onduit
à lalamentation de la nappe de ourant.Pour des longueurs d'ondes plus ourtes, le
hamp seraplus fortement ondulé,induisantun tensionmagnétique plus forte apable
de résisterauforçageperturbatif.En2D, ette instabilitéformedesiltsmagnétiques,
mais en 3D, e sont des lignes de hamp torsadées qui se forment après les pro essus
lo aux de re onnexion. D'après le modèle de Pets hek (1964), la onservation de la
masse implique qu'une diminution du rapport longueur sur épaisseur de la nappe de
ourant entraîne une augmentationdu taux de re onnexion. La diminution des tailles
des nappes de ourant induite par le tearing-mode, permet alors d'augmenter la
vi-tesse de la re onnexion. Dans un modèle 2D, Karpen et al. (1995) ont montré que la
fragmentation des nappes par les modes de tearing permet ee tivement
d'augmen-ter le tauxde re onnexion etd'expliquer laquantité d'énergie libérée par re onnexion
magnétique lorsdes éruptions dans leslaps de temps observés.
Fig. 2.9: Gau he : Coupe verti ale 2D d'une nappe de ourant 3D, où la nappe de ourant se
fragmenteparinstabilitédetearing(Edmondsonet al.2010);Droite:Distributiondeladensitéde
ourantàuntempsdonnéprislorsd'unesimulationMHD,oùl'onobserveuntauxdefragmentation
élevédelanappede ourant(Vlahoset al.2009).
Sous ertaines onditions, la formation de es tubes de ux torsadés peut
impli-quer le développement d'une instabilitése ondaire. Lorsque l'on perturbe des tubes
de ux torsadés, une instabilité de type kink se développe (Dahlburg et al. 1992).
Cette instabilité peut également induire de nouvelles re onnexions, onduisant à une
omplexi ation supplémentaire de la géométrie et de la distribution du hamp
ma-gnétique. Suite à ette deuxième instabilité,les nappes de ourant ne sont alors plus
Une distribution aléatoire des nappes de ourant fragmentée dans la région de
diusionsemble êtreuneétapeindispensablepourexpliquer lestauxdere onnexionet
lesé helles de temps impliquées,mais aussi pour expliquer l'a élérationde parti ules
lorsdes ares (Drake etal.2006).
Cependant, les simulations numériques, visant à déterminer si le taux de
re on-nexion augmente lorsque les nappes se fragmentent, sont réalisées en utilisant une
résistivité non-uniforme et dans le as non-stationnaire. En eet, la solution
station-naire analytique de Pets hek (1964) s'avère être instable numériquement, e qui a
onduità développer es modèles de fragmentation de nappesde ourant. De ré entes
simulations numériques en 2D de point X ont montré ependant qu'il était possible
de modéliser les solutions stationnaires en prenant des résistivités parti ulières (Baty
et al. 2006, 2009a,b). Notons i i qu'il existe d'autres pistes pour augmenter le taux
de re onnexion, et notamment la MHD-Hall qui ne né essiterait pas la fragmentation
des nappesde ourant,et oùles lignes de hamp seraientsimplement aspiréesdans la
nappe de ourantpar le hamp éle trique Hall.
2.2.3 Ce que la re onnexion magnétique implique
Lors de la dissipation de l'énergie, la re onnexion magnétique n'est pas l'unique
mé anisme qui se développe. Sur la gure 2.7 sont présentées deux lignes de hamp
anti-parallèlesen2D,avantetaprèsavoirre onne tées.Dansla ouronne,ladynamique
estrégieparle hampmagnétiqueetdon parlafor edeLorentz(Eq.2.24).Par al ul
ve toriel, ette for e se dé ompose en deux termes distin ts : la pression magnétique
(termede gau he) etla tensionmagnétique (terme de droite)
j
× B =
1
µ0
∇
× B × B
(2.24)j
× B =
−∇B
2
2µ0
+
1
µ0
(B.∇)B
La tension magnétique est inversement proportionnelle au rayon de ourbure du
hamp magnétique. Lorsque les lignes de hamp hangent de onne tivité, leur rayon
de ourbureest modié (Fig.2.7).Leslignes de hampdontlerayonde ourbure aura
diminuéaprèslare onnexion,serontsoumisesàunetensionmagnétiqueplusforte.Ces
lignesde hampserontéje téesdu sited'a élération àdes vitessessupérieures à elles
du plasma ambiant. Leplasma étantgelé dans le hamp magnétique, onobserve dans
es régions des ots de plasma a élérés par la détente des lignes de hamp, et don
plusrapidesqueleplasmalo aliséeun peu plusloindusite dere onnexion: esontles
jets dere onnexion.Lorsquelatotalitéde l'énergiemagnétiqueest onvertie enénergie
inétique (transférée au uide), es ots de plasma induit par la re onnexion peuvent
atteindredes vitessessuper-Alfvéniques,induisantledéveloppementde ho sMHD en
amont des jets de re onnexion (Revue détailléedans Priest & Forbes2002).
La re onnexion magnétique induit également le développement d'ondes d'Alfvén
de isaillement.En eet, lorsqu'une ligne de hamp magnétique fortement isaillée
re- onne te ave une ligne de hamp à l'équilibre sans for e linéaire, e i implique une
nouvellelignede hamp, omposée d'unepartie àl'équilibreetd'une partiehors
été mises en eviden epar des observationsdans la ouronne (?) etpar des simulations
(Karpen et al. 1998, Linton & Long ope 2006). L'éva uation des ourants s'ee tue
alors sous forme d'onde d'Alfvén de isaillement,pouvant éventuellement se raidir en
ho s sepropageant lelong des lignesde hamp re onne tées.
Dansla ouronne solaire,les ongurations magnétiquessontparti ulièrement
pro-pi esàlare onnexion.La omplexitédes régionsa tives,quisontloind'êtrepurement
bipolaires,induitdesdis ontinuitésde onne tivitédu hampmagnétique dansla
ou-ronne solaire. La façon dont es dis ontinuités sont distribuées dénit la topologie
magnétique d'une région. La dis ontinuité du hamp magnétique est matérialisée par
des lignes appelées séparatri es. Ce sont des sites préférentiels pour la re onnexion
magnétique. La topologie parti ulière asso iée à une onguration magnétique où il
n'existe pas de séparatri es, mais un fort gradient de onne tivité, est appelée une
quasi-séparatri e(Priest & Démoulin1995).
2.3 Les parti ules a élérées lors des éruptions
so-laires
2.3.1 A élération des parti ules
L'énergie dissipée lors de la re onnexion est transférée sous forme d'énergie
iné-tiqueaux parti ules etauplasma ambiant par hauage.L'a élération des parti ules
représente
∼ 50%
de la quantité d'énergie totale libérée lors de la re onnexion (Lin & Hudson 1976, Lin etal. 2003, Emslie et al.2004). Le transfert d'énergie auxparti- uless'ee tue àtravers 3pro essus prin ipaux:l'a élérationparle hamp éle trique
danslanappede ourant,l'a élérationsto hastiqueparintera tionrésonnante
ondes-parti ules et l'a élération par les ho s pouvant se développer en amont des jets de
re onnexion et des ondes d'Alfvén de isaillement.
Typiquement, les éle trons, en fon tion du pro essus d'a élération, peuvent être
a élérées de quelques keV à quelques MeV, et les protons de quelques keV jusqu'à
quelques GeV (Priest & Forbes2002).
2.3.1.1 Champ éle trique ontinu dans les nappes de ourant
Dans la ouronne solaire,onnégligesouvent letermeHalletle termeéle tronique,
dé rivant le ourant diusifformépar legradient de densité éle tronique.
Rappelons i i l'expression de la loid'Ohm résistive :
E
= −u × B + η∇ × B
Dans la ouronne solaire, le plasma est gelé dans le hamp magnétique : la
om-posante perpendi ulaire de la vitesse du plasma n'est alors due qu'aux dépla ements
des bou les lesunes par parrapport auxautres dansla ouronne, ommepar exemple
une expansion des bou les dans la ouronne suite à un forçage photosphérique ou à
une émergen e de ux. Le hamp éle trique onve tif,