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Submitted on 1 Jan 1968
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Détermination des constantes optiques de GaSb au voisinage du gap par la mesure du déplacement des
modes d’oscillation de diodes laser
Henry Mathieu
To cite this version:
Henry Mathieu. Détermination des constantes optiques de GaSb au voisinage du gap par la mesure du déplacement des modes d’oscillation de diodes laser. Journal de Physique, 1968, 29 (5-6), pp.522-526.
�10.1051/jphys:01968002905-6052200�. �jpa-00206685�
DÉTERMINATION
DESCONSTANTES OPTIQUES
DEGaSb
AUVOISINAGE
DUGAP
PAR LA
MESURE
DUDÉPLACEMENT
DES
MODESD’OSCILLATION DE DIODES
LASERPar HENRY
MATHIEU,
Centre d’Études
d’Électronique
des Solides associé au C.N.R.S., Faculté des Sciences de Montpellier.(Reçu
le 23 octobye1967.)
Résumé. 2014 On mesure le
déplacement,
avec latempérature,
dupic
d’émissionspontanée d03BBg/dT
= 5,4 Å d0-1, et des modes d’oscillation de la cavitéd03BBm/dT
= 1,2 Å do-1. On en déduitle coefficient de
température ~n/~T
= 3,8 X 10-4 do-1, la valeur de l’indice de réfraction du GaSb à 80 °K auvoisinage
du gap n = 3,92 ainsi que ladispersion ~n/~03BB = -
0,703BC-1.
Abstract. 2014 We have measured the shift with
temperature
of thespontaneous
emissionpeak d03BBg/dT
= 5.4 Å do-1 and that of individual oscillation modesd03BBm/dT
= 1.2 Å do-1.We have determined the
temperature
coefficient~n/~T
= 3.8 10-4 do-1, the refractive index n = 3.92, of GaSb at 80 °K near the energy gap, and thedispersion ~n/~03BB = -
0.703BC-1.
Introduction. - La
plupart
des étudesd6velopp6es
sur le spectre d’emission de laser a
injection
a GaSbsont limit6es a des valeurs du courant
16g6rement sup6rieures
a la valeurIo
du seuil[1], [2], [3].
Nous6tudions ici 1’evolution de ce
spectre
avecl’injection quand
le courant devient nettementsup6rieur.
L’échauffement de la diode
pendant l’impulsion
en-traine une variation du gap et de l’indice de refraction.
Ces variations se traduisent par un
deplacement
dupic
d’6missionspontan6e
et des modes d’oscillation de la cavit6. Suivant une m6thode utilis6e parEngeler
et Garfinkel sur GaAs
[4],
la mesure de ces para- m6tres permet d’atteindre les constantesoptiques
deGaSb dans une
region
du spectre ou la valeur 6lev6e du coefficientd’absorption
rend d6licates les methodes conventionnelles.Les diodes que nous avons 6tudi6es
proviennent
dejonctions p-n pr6par6es
partirage
suivant la m6thode de Czochralski. Les elementsdopants
sont le tellureet le
zinc,
les concentrations de porteurs libres dans chacune desregions
sont, a latemperature ambiante,
n = 1018
cm-3, p
= 5 X 1019 cm-3. Les diodessont des
parallelepipedes rectangles
de dimensions 1 X0,4
X0,3 mm3,
dont deux faces obtenues parclivage
constituent un interféromètre deFabry-Perot.
Le
plan
de lajonction
estperpendiculaire
a ces faces.L’injection
se fait par desimpulsions
de courantrectangulaires,
deduree,
d’intensit6 et defrequence
de recurrence variables. Une cellule
photovoltaique
au
germanium
sert de detecteur a la sortie duspectro-
scope. Unsysteme
de detection a porte nouspermet
de tracer, parenregistrement,
le spectre du rayonne-ment 6mis par la diode
pendant
un intervalle detemps
donne. Le retard entre lepoint
de mesure etle d6but de
l’injection
varie de zero a la duree totale dusignal.
Pour des courants
d’injection juste sup6rieurs
auseuil
Io,
lespectre
d’6mission de la diodepresente
engeneral
une structure monomode. Le nombre de modes augmente avecl’injection,
et leurlargeur
ami-hauteur
diminue;
pour des courants de l’ordre de510,
avec desimpulsions
de 1 fls deduree,
nousavons mesure une
largeur
de mode inferieure a 1A,
limite de resolution de notre
spectrographe [5]. Quand l’injection
est tresimportante,
la structure de modesdevient
complexe
a cause deplusieurs ph6nom6nes :
1’emission est
g6n6ralement multifilamentaire,
les d6-fauts de
clivage
entrainant des variations de lalongueur
de la cavite d’un filament al’autre,
ilapparait
souventplusieurs
familles de modes. Latemperature
de la diodeaugmente pendant l’injection,
ce
qui
entraine une variation de l’intensit6 relative des modes due audeplacement
de la raie d’émissionvers les faibles
energies
et undeplacement
des modesdu a la variation de l’indice de refraction.
Enfin,
surcertaines
diodes,
on observeplusieurs
raies d’6missionstimul6e
[6].
Nous 6tudions iciplus particulierement
1’effet de 1’echauffement de la diode
pendant l’impul-
sion de courant.
La
production
de chaleur dans la diodepeut
etre attribuee a deuxph6nom6nes distincts,
d’unepart
la recombinaison non radiative deporteurs inject6s
etla
reabsorption
par lesporteurs
libres durayonnement 6mis,
d’autre part 1’effetJoule
dans la resistance s6rieArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002905-6052200
523
de la diode et les resistances de contact. La
premiere
source de chaleur est localis6e au
voisinage
de lajonction
alors que la secondepeut
6tresuppos6e
6ten-due a tout le volume.
La
puissance
totaleinjectee
dans la diodepeut
doncse mettre sous la forme :
1) 6tant le rendement externe et
Fg.
la chute detension a la
jonction.
Le rendement de nos diodes 6tant de l’ordre de 1
%,
on peut
negliger 1’energie rayonnee
et supposer quetoute
1’energie injectee
dans la diode se transforme en chaleur.Le temps de relaxation
thermique
Tt défini parEngeler [7] :
ou C = chaleur
specifique,
p =
densite,
K = conductivite
thermique,
w = distance moyenne que doit
parcourir
la chaleurpour sortir de la
diode,
a pour valeur dans notre cas :
FIG. 1. - Variation de
temperature
de la diode en fonc-tion du
temps,
pour desimpulsions
de courant de 5 usayant des
temps
de montee et de descente de 1 us :La duree des
impulsions etant nettement inferieure,
on
peut
calculer 1’616vation detemperature
par uneapproximation adiabatique :
Le volume v a consid6rer ici est le volume total de la
diode,
car, a fort niveaud’injection,
l’échauffement par effetJoule
estbeaucoup plus important
que 1’echauffement du aux recombinaisons non radia- tives[8].
Pour I = 45 A et V = 20
V,
on trouve que latemperature
croit de 10do/ps.
En consid6rant des
impulsions
de 5 ps, on calculeainsi, compte
tenu des temps de montee et de descente(fig. 1),
une elevation detemperature
de AT = 400.Rdsultats
expdrimentaux.
- La courbe de lafigure
2repr6sente
ledeplacement
des modes d’oscil-lation de la cavite en fonction du
temps, pendant
laduree de
l’injection.
FIG. 2. -
Deplacement
des modespendant l’injection.
Impulsion électrique :
On observe une variation non lin6aire aux deux extrémités de la
courbe, correspondant
au temps de montee et de descente del’impulsion electrique.
Al’instant t = 2 ys
qui correspond
aupalier
del’impulsion,
on mesure un coefficient dedeplacement
des modes :
FIG. 3. -
Oscillogranlme
dusignal
6mis par la diode pour divers courantsd’injection
a lalongueur
d’onde X 16112 A :Trace
superieure : signal electrique.
Trace inferieure :
signal optique.
fchelle
verticale : arbitraire.fchelle
horizontale : 1 carreau = 1 ys.Les
oscillogrammes
de lafigure
3repr6sentent
laforme du
signal
6mis par la diode a lalongueur
d’onde
Xo
=16 112 ± 0,7 A (resolution
duspectros-
cope AX= 1,5Å).
On observe un defilement des modespendant l’impulsion
de courant. Pour un courantd’injection
relativement faible(9 A),
l’oscillation sur le mode centre aÀo = 16 112 Å
seproduit
une seulefois
pendant
les 5 us que durel’injection.
Cette oscil- lation seproduit
a la fin del’impulsion,
au momentou la
temperature
de la diodecorrespond
a une valeurde l’indice de refraction telle que
2no d
=kXo. Quand
l’injection
augmente, la variation detemperature
de la diode est
plus rapide, l’indice
de refraction atteint la valeur no au bout d’untemps plus
court, le mode d’ordre k sed6place
vers le d6but del’impulsion;
ce mode est d’autant
plus proche
du d6but del’impul-
sion que
l’injection
estplus grande.
La variation detemperature
estplus importante
a mesure quel’injec-
tion
augmente,
l’indice passe successivement par les valeurs nl, n2, n3... telles que2n1 d
=(k + 1) ?,0, 2n2 d
=(k
+2) Xo, 2n3 d
=(k
+3) Ào...
Onn6glige
ici les variations de
longueur
de lacavit6,
le termeIdÀ, 1dL
1 dX
etantplus grand
que le terme1 dL
d’uneX dT p g q L dT
puissance
de 10 environ[11].
Pour un courant I = 50 000
Acm-2,
on voit defiler5 modes dans un intervalle de
temps
de2,5
ys. Lecourant etant tres
important,
on observe une d6crois-sance
rapide
de l’intensit6 dusignal.
La
figure
4repr6sente
lespectre
d’émission d’une diode observependant
1 ysenviron,
la diode etant excit6e par desimpulsions
de courant de 5 ys. OnFiG. 4. -
Spectre
d’emission de la diode 64J
13, reso- lution 1,6 X 104.Photo. - Trace
sup6rieure : signal electrique ;
traceinférieure :
porte
du d6tecteur.mesure un intermode de
9,8 A
et unelargeur
de modea mi-hauteur de
5,5 A.
La resolution duspectroscope
etant de1,5 k,
lalargeur
mesur6ecorrespond
audeplacement
du modependant
la duree de la detec- tion. Ce resultat est en accord avec ledeplacement
calcule au moyen du coefficient
dÀrn./dT
determineplus
haut :pendant
1 ys, pour un courant de 30A,
1’elevation de
temperature
est de4,50 environ,
cequi
donne un
deplacement
de5,4 A.
525
Le
deplacement
dupic
d’émissionspontan6e
avecla
temperature
est obtenu de deuxfaçons
différentes.La
figure
5repr6sente
cedeplacement pendant
laduree de
l’injection,
lesupport
de la diode restanta
temperature
constante, 80 OK.FIG. 5. -
Deplacement
dupic
d’émissionspontan6e pendant l’injection. Temperature
dusupport
de ladiode 80 °K.
On mesure :
soit :
Dans le cas de la
figure 6, l’injection
dans la diode estde courte
duree,
1 us, et la mesure est effectuee a uninstant determine par
rapport
au debut del’injection,
la
temperature
dusupport
de la diode varie de 80 °K a 200 OK. La variation est lin6aire pour destemp6ra-
tures
sup6rieures
a 150 °K avec un coefficientdEg/dT
= -5,7
X 10-4 eV do--.Pour des
temperatures inferieures,
la variation n’estplus
lin6aire a 80 OK :soit :
FIG. 6. -
Deplacement
dupic
d’émissionspontanee
avecla
temperature,
duree de1’impulsion electrique : 1 us.
L’accord des resultats
justifie
le calcul de 1’616vation detemperature
de la diodependant l’injection.
Laprincipale
cause d’erreur dans le calcul dedT/dt
est due a la forme de
l’impulsion
du courant. Toute-fois,
les mesures dedÀm/dT
etdÀg/dT
sont effectueesdans un intervalle de
temps
de l’ordre de1,5
yscentre au sommet.
Compte
tenu de la forme dusignal,
1’erreur commise sur le calcul de
dT/dt
dans cet inter-valle est inferieure a 10
%.
Discussion. - Connaissant l’intermode 8x =
9,8 A,
le
deplacement
de modesdÀm/dT
=1,2 A do-1
etle
deplacement
dupic
d’emissionspontan6e d;kg/dT
=
5,2 A
d--l a 80OK,
onpeut
determiner certainesconstantes
optiques
du cristal auvoisinage
du seuild’absorption,
determinationsqui
seraient difficilespar des mesures conventionnelles.
Les modes de la cavite sont d6finis par
1’equation
de resonance :
Entre deux modes
successifs, k
varie d’uneunite ;
on obtient donc l’intermode en differenciant
1’expres-
sion
(2)
et en faisant dk = - 1 :en posant :
Dans nos
experiences :
d’oii l’on tire :
Le
deplacement
des modes avec latemperature
est donne par differenciation de
1’6quation (2)
enconservant k constant :
avec :
on trouve :
On peut écrire de
façon
tout a faitg6n6rale :
Si on suppose que la variation de l’indice de réfrac- tion est due
uniquement
audeplacement
dupic d’absorption (9), 1’equation (5)
s’6crit :On tire
8nj8X
de(6)
et(4)
et on en deduit n a 1’aidede (3) :
Avec les valeurs trouv6es
pr6c6demment,
on obtient :soit :
Notons ue la valeur de
dg
utilisee ici est5,2 Å dO-I,
valeur déterminée à
partir
de lafigure 5,
cequi permet
d’éliminer 1’erreurprovenant
du calcul de 1’echauffe-ment de la diode
pendant l’injection.
On peut en effet ecrire :ce
qui
donne :Sur la
figure 7,
on areport6
d’une part les resultats de Edward et David[10], d’autre part
les valeurs ainsiFIG. 7. -
extrapolation
des resultats de Edward[10].
trouv6es
pour net anlax;
on constate un excellent accordentre nos resultats a
1,61
u et la valeur que l’on obtien- drait parextrapolation
de la courbe de Edward etDavid.
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