HAL Id: jpa-00237352
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Submitted on 1 Jan 1877
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polarisation des électrodes
G. Lippmann
To cite this version:
G. Lippmann. Sur une propriété d’une surface d’eau électrisée et sur la polarisation des électrodes. J.
Phys. Theor. Appl., 1877, 6 (1), pp.41-46. �10.1051/jphystap:01877006004100�. �jpa-00237352�
SUR UNE PROPRIÉTÉ D’UNE SURFACE D’EAU ÉLECTRISÉE
ET SUR LA POLARISATION DES
ÉLECTRODES;
PAR M. G. LIPPMANN.
Lorsqu’on
veut montrer ladécomposition
de l’eau par l’électri-cité,
onemploie
d’ordinaire un voltamètre muni de deux électrodes dont l’une sert àl’entrée ,
l’autre à la sortie du courant depile.
Cette
disposition
est commode pourproduire
une abondante dé-composition
del’eau ;
mais elle constitue uneexpérience
relative-ment
complexe,
et dont lacomplexité
a pu masquer certainesconséquences
de la loi élémentaire del’électrolyse.
Ce sont cesconséquences
que nous allons essayer de démontrer.On peut effectuer la
décomposition
de l’eau enn’employant qu’une
seuleélectrode,
ainsi que l’ont montré, sous diversesformes,
MM.
Buff, Grove,
Andrews et Soret.L’expérience
peut se faire de la manière suivante. Une masse d’eau isolée est contenue dans un vase en verre, de manière à constituer l’armature intérieure d’une bouteille deLeyde.
Cette masse d’eau est munie d’une électrode à laWollaston,
c’est-à-dire d’un fil deplatine
finenglobé
dans duverre et ne touchant l’eau que par sa section extrême. Cela
posé,
on met le fil de
platine
en communication avec le conducteur d’une machineélectrique.
On voit alors unchapelet
de fines bulles degaz
(oxygène)
sedégager
à lapointe qui
sert d’entrée au flux d’é-lectricité
positive. Lorsque l’appareil
estchargé,
un seul des élé-ments de
l’eau, l’oxygène,
a été mis en liberté.Qu’est
donc devenul’hydrogène correspondant?
Tant que la masse d’eau reste
chargée
cethydrogène
reste enexcès. Si l’on
décharge
la massed’eau,
cethydrogène
sedégage à
la
pointe
deplatine,
parce que celle-ci sert à ce moment d’élec- trode desortie ;
remarquons que,d’après
la loi deFaraday,
lamême
charge électrique, qui dégage
à l’entrée iéquivalent d’oxy- gène, dégage
à la sortieprécisément
iéquivalent d’hydrogène.
Ainsi
l’eau,
en revenant à l’état neutre,reprend
sacomposition normale ; mais, pendant qu’elle
estélectrisée ,
elle contient unexcès
d’hydrogène proportionnel
à lacharge électrique qu’elle
areçue.
J. de Phys., t. VI. (Février I877.)
4
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01877006004100
Il est clair que, si
l’oxygène
seul sedégage, l’hydrogène
reste enexcès;
mais, demandera-t-on,
ne sepeut-il
pas quel’hydrogène
soit mis en liberté au sein du
liquide
ou bien à sasurface,
au furet à mesure que
l’oxygène qui
luicorrespond
sedégage
à lapointe
de
platine? D’après
cette manièr e devoir,
tout sepasserait
conmnes’il y avait dans le
liquide
deuxélectrodes,
l’une constituée par lapointe
deplatine,
eu l’autre enquelque
sorte diffuse ou degrande
surface.
IJ’objection qui
vient d’étrerapportée
ne peutguère
être réfutée par uneexpérience directe,
car lesquantités
de gaz misesen jeu
sont assez faibles pour
échapper
facilement à l’observation si elles étaient disséminées. Mais on peut montrer nettementl’impossibi-
lité de
l’hypothèse qui
vient d’êtreexposée,
en considérant lesquantités
de travailchimique
etélectrique
misesen jeu pendant l’expérience.
On peut faire cette démonstration deplusieurs
ma-nières.
Première démonstration. - Pendant que l’eau
acquiert
sacharge,
unequantité
d’électricitéQ
passe duplatine,
où le poten- tielélectrique
estVo,
à l’eau où lepotentiel
est V,j . Le travailélectrique correspondant
est doncégal
à(V02013V1)Q
ou bien à(Ptv) Q,
endésignant
par(Pto)
la différence depotentiel qui
existe entre une électrode du
platine,
où sedégage
del’oxygène,
et l’eau. Pendant la
décharge,
la mêmequantité
d’électricitéQ
repasse de l’eau où le
potentiel
estV’1
auplatine
où lepotentiel
est
V’o.
Le travailélectrique correspondant
est doncégal
à(V’, - V’o) Q
ou bien à2013(PtH) Q,
endésignant
par(PtH)
ladifférence de
potentiel qui
existe entre une électrode deplatine
oùs,e
dégage l’hydrogène
et l’eau. La somme des travauxélectriques correspondant
à lacharge
et à ladécharge
est doncégale
àOr,
dans un voltamètre à deux électrodes traversé par un courant depile,
la différence depotentiel
des deux fils deplatine
estpré-
cisément
(Pto)2013PtH, et
le travailélectrique correspondant,
aupassage de la
quantité
d’électricitéQ
a doncégalement
pour ex-pression
leproduit
écrit ci-dessus. Dans un voltamètre à deuxélectrodes,
ce travailélectrique correspond
à ladécomposition
de43 Q équivalents
d’eau.Or, si,
dansl’appareil
à une seuleélectrode,
il se
dégageait pendant
lacharge,
d’une part,Q équivalents d’oxy- gène
auplatine
etQ équivalents d’hydrogène
dans le sein de l’eauet
ensuite Q équivalents d’hydrogène
auplatine
etQ équivalents d’oxygène
dansl’eau ,
il y aurait entout 2Q équivalents
d’eaudécomposée.
On ne peut admettre que le travailélectrique qui correspond
à ladécomposition
deQ équivalents
d’eaupuisse,
dans
l’appareil
à uneélectrode,
endécomposer
unequantité
double. Donc, dans
l’appareil
à une seuleélectrode,
lephénomène
de la
charge
ou bien celui de ladécharge, pris séparément,
corres-pondent
à la mise en liberté d’un seul des éléments de l’eau.Chacun d’eux
produit
unedelni-décol1lPosition
del’eau ;
il faut lasomme des deux
phénomènes
pour mettre en liberté l’un et l’autre des éléments de l’eau.Deu.xiéme démonstration. - Nous nous proposons de montrer
qu’il
ne peut y avoir mise en liberté d’un élément de l’eauqu’à
lasurface de contact de l’eau et d’une électrode d’autre matière. Il suffit évidemment pour cela de montrer que, dans une masse d’eau
homogène,
aucunedécomposition chimique n’accompagne
les dé-placements
d’unecharge électrique.
A cet
effet,
considérons unesphère
d’eau isolée S et unesphère
de cuivre électrisée C. Les deux
sphères
s’attirent avec une forcedirigée
suivant laligne
des centres. On peut faire tourner lasphère
G autour de lasphère
S en maintenant la distance des deuxsphères
constante ; ce mouvementn’exige
aucunedépense
detravail, puisque
le mouvement se fait dans une direction perpen- diculaire à la force.Dans ce mouvement, la distribution d’électricité
développée
parInfluence sur la
sphère
S sedéplace
en suivant lasphère
C. Lemouvement d’électricité
qui
en résulte dans lasphère
S ne peut ymettre en liberté les éléments de
l’eau;
car autrement on décom-poserait
l’eau à l’aide du mouvement de lasphère C, lequel
mou-vement
n’exige
aucunedépense
de travail.Ainsi la considération du travail
chimique
montre que la quan- titéd’énergie électrique dépensée
au passaged’une
seule électrodeest insuffisant,e pour mettre en liberté les deux éléments de
l’eau,
et
qu’ainsi
la théorie confirme l’observation.Lorsqu’on
électrise4.
positivement
une masse d’eauisolée,
on endégage
del’oxygène;
l’hydrogène correspondant
reste fixéjusqu’au
moment de la dé-charge.
Cethydrogène
dissiinitlé est enquantité proportionnelle
à lacharge électrique acquise.
Il en résulte que cethydrogène
en excèsse trouve
réparti
à la surface électrisée de la mêmefaçon
que lacharge électrique.
Eneffet,
si l’on évide un conducteurquelconque,
et en
particulier
une masse d’eauélectrisée,
en enlevant des massesd’eau
quelconques
dans sonintérieur,
mais sans modifier la sur-face,
on nechange
pas lacharge
que ce conducteurreçoit
dans descirconstances
données,
etqu’il
cède ensuite au moment de la dé-charge ;
en d’autres termes , un conducteur creux se comporteexactement comme un conducteur
plein
de même forme. On nechange
donc pas laquantité d’hydrogène dissimulé ,
en enlevantune
portion
intérieurequelconque
de la massed’eau;
donc cethy- drogène
se trouveréparti
à la surface de l’eau. Dans le cas où lamasse d’eau forme l’armature intérieure d’une bouteille de
Ley de,
cet
hydrogène
se trouve, comme lacharge électrique,
presque en totalité à la surface de contact du verre et de l’eau.Une
quantité
d’électricitéQ,
enpénétrant
dans la massed’eau, dégage
à l’électrode d’entréeQ équivalents d’oxygène;
il restedonc Q équivalents d’hydrogène
en excès oudissimulés,
et, eneffets, Q
unités d’électricitédégagent
en sortant de la masse d’eauprécisément Q équivalents d’hydrogène.
On doit tirer de là deuxconséquences :
I° Les actions
chimiques
ouphysiques (oxydation, diffusion)
sont sans effet aucun sur
l’hydrogène dissimulé,
tant que ces ac- tions ne diminuent pas laquantité Q,
c’est-à-dire tant que, en ap-pliquant
cesactions,
on ne détruit pas l’isolementélectrique
dela masse
d’eau;
2°
Inversement,
toute actionqui
diminue lacharge électrique Q
doit diminuer dans le même rapport la
quantité d’hydrogène
dis-simulé.
L’étincelle et l’effluve
électriques
sont du nombre de ces dernièresactions.
Et,
eneffet,
cette conclusion a été vérifiée parl’expérience :
par
Faraday
pour le cas des effluves ou de ladécharge
paraigrettes ;
par M. Buff pour le cas de
l’étincelle ;
M. Buff a même vérifié que laquantité d’hydrogène (ou d’oxygène)
mise en liberté par lesétincelles est
proportionnelle
à laquantité
d’électricitépositive
(ou négative)
soutirée par cesétincelles,
conformément à cequi
aété établi dans ce travail.
On sait que
Faraday
a étéguidé
dans toutes ses recherches parune idée constante;
rejetant l’hypothèse
d’actionsélectriques
àdistance comme une abstraction
stérile,
il a, cherché à ramener àdes lois communes les
phénomènes qui
ont lieu à distance sensibleet les
phénomènes qui
ont lieu deproche
enproche
au contact ap- parent. Les résultats que nous avons établis permettentpeut-être
de
compléter
sur unpoint
lerapprochement
cherché parFaraday.
On a
remarqué depuis longtemps
que lesystème
formé par unemasse d’eau et une lame de
platine plongeant
dans cette eau pos- sède lespropriétés électriques
d’un condensateur à lame extrême-ment
mince,
dont l’armature intérieure serait formée par l’eau etl’armature extérieure par le
platine ,
condensateur où lacapacité
serait
très-grande,
et où les limites entrelesquelles
peut varier la différence depotentiel
entre les armatures seraienttrès-rappro-
chées : ces deux
propriétés
sont desconséquences
nécessaires de la minceur de la lame isolante.D’autre part, on a observé que,
lorsque
lepotentiel
de l’eaudevient
plus
élevé que celui duplatine, il y
a accumulationd’hy- drogène
à la surface deséparation
des deux corps. Cette accumula- tiond’hydrogène
a étéregardée jusqu’ici
commeparticulière
auxsystèmes
formés par unliquide
et une électrodepolarisables.
Ornous avons vu
qu’un
condensateurordinaire,
c’est-à-dire formé de deux conducteursséparés
par une distancesensible, jouit égale-
ment de cette
propriété
de retenir del’hydrogène
dissimulé enquantité proportionnelle
à lacharge positive,
ou del’oxygène
dis-simulé en
quantité proportionnelle
à lacharge négative.
Sur cepoint
doncl’analogie
estcomplétée.
De
plus,
on a montréplus
haut que,lorsqu’il
y adécharge
entrela masse d’eau et le corps
éloigné qui
fait fonction d’armature ex-térieure,
il y adégagement d’hydrogène
oud’oxygène,
suivant que le passage du fluidepositif
a lieu de l’eau vers l’intérieur ou en sens contraire.Le même fait se
produisant
pour lesystème
formé par l’eau etle
platine
en contact apparent a pourconséquence
ledégagement
gazeux
qu’on
observe en effet aux électrodes. Nous ne pouvons achever dedévelopper
icil’analogie
que nous avonssignalée
etqui
s’étend aux forces
mécaniques développées
dans les deux sys- tèmes.SUR LES PHÉNOMÈNES
D’INDUCTION;
PAR M. L. MOUTON.
(SUITE ET FIN.)
Résultats obtenus. - I° Une différence de tension s’accuse
entre les deux extrémités du fil induit au bout d’un temps que
je
crois
pouvoir
affirmer moindreque 4
millionièmes de secondeaprès
la rupture
métallique
du courant inducteur. Le retard observé par M. Blaserna dans laproduction
du courantd’induction, lorsque
les deux bobines sont
séparées,
serait donc insensiblequand
la bo-bine induite recouvre immédiatement la bobine inductrice.
2° Cette différence de
potentiel
va en croissant : elle est de senstel que, si les deux extrémités du fil induit étaient réunies par un
conducteur,
elle donnerait lieu au courant induit direct des théo- ries ordinaires del’induction ;
il n’est pas douteux que ce serait ellequi produirait
tout oupartie
de l’étincelle dite d’inductionau cas où les deux extrémités du fil induit ne seraient sé-
parées
que par une mince couche d’air ou une colonne d’un gaz raréfié.3° Aucun
phénomène
d’étincelle ou de courantn’ayant
pu seproduire,
la différence depotentiel, après
avoir atteint un certainmaximum, diminue,
retombe à zéro,puis change
designe,
atteintun nouveau maximum en sens
inverse,
pour revenir à zéro etse
reproduire
en sensinverse,
etc. : en un mot, elle oscille de partet d’autre du zéro.
4° Les temps
qui séparent
deux zéros consécutifs sontrigoureu-
sement
égaux,
àl’exception
dupremier, toujours plus long.
50 Ces temps diffèrent avec les bobines induites
employées ; mais,
pour une bobinedonnée,
ils sontindépendants
du nombrede
spires qui
composent la bobine inductrice et de l’intensité ducourant