HAL Id: jpa-00237873
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Submitted on 1 Jan 1881
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Sur la polarisation singulière des électrodes
A. Sokoloff
To cite this version:
A. Sokoloff. Sur la polarisation singulière des électrodes. J. Phys. Theor. Appl., 1881, 10 (1),
pp.526-531. �10.1051/jphystap:0188100100052601�. �jpa-00237873�
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servation, qui,
pour cesthermomètres,
peuvent être évaluées à= 0° 015
G. environ.Au
contraire,
les différences de marche se seraient élevées à00 li5
C. pour 25° et à o°, 2 C. de 5o’ à8oo,
si l’on avait calculé lestempératures
en choisissant pour distance fondamentale l’in- tervalle entre lespoints
fixesaprès
unlong
repos. Alors les ther- momètres dont on avait fait remonter le zéro auraient donné des indicationsplus
hamtes que ceux dont le zéro avait étédéprimé
avant la
comparaison.
Ces
observations,
faites en1875,
étaient donc tout à fait con-cluantes et
parlaient
en faveur duprocédé
et de la méthode de cal-cul que
je
viensd’expliquer (’ ). Depuis,
enemployant
les moyensplus précis
et lesappareils plus appropriés
pour l’étude et la com-paramon des thermomètres dont nous
disposons
au Bureau interna- tional des Poids etMesures,
mescollègues
etmoi,
nous sommesarrivés à une exactitude encore
plus grande.
De nombreuses
comparaisons
de thermomètresprouvent qu’en général
cesinstruments,
même en verresdifférents,
concordentà = o°, 02 C.
près
dans tout l’intervalle de ol à100°,
et que des différences bien constatées de o°, io sont tout à faitexception-
nelles
(2).
SUR LA POLARISATION SINGULIÈRE DES
ÉLECTRODES;
PAR M. A. SOKOLOFF,
Docent à l’Université de Varsovie (3).
Pour étudier l’influence de la durée du courant
polarisant
ou(’) Les mêmes principes doivent être appliqués à la mesure des températures dé- passant ioo°. Toutefois il sera nécessaire de tenir compte des variations de la valeur du degré qui se produiront à ces hautes températures, et de déterminer à nouveau
la distance fondamentale. voir à ce sujet les Notes de 1B1. Crafts (Comptes rendus des
séances de l’Académie des Sciences, t. XCI, p. 29 1. 3ïo, 413, 574 ; 1880).
(2) Y-oÙ- également, à ce suj et, Vergleichungen von Quecksilbertlzermometern, mit- getheilt von Dr Max Thicsen (Metronomische Beiträge, herausgegeben von der kai- serlichen
Normal-Aichungs-Kommission,
n° 3. Berlin, 1881).
(3) Extrait par l’auteur (Mémoires de l’Université de Moscou). Ces recherches ont été exécutées au laboratoire de M. Helmholtz, à Berlin.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0188100100052601
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prilnaire
sur l’intensité du courantdépolarisant
ousecondaire, je
me suis servi d’un voltamètre à électrodes de
platine (plaques
de64oml1HI), rempli
d’eau acidulée au-A"
que l’on avait fait bouillirsous la basse
pression
d’une pompeSprengel,
afin d’en chasser les gaz dissous et d’affaiblir ces courantsirréguliers
que M. Helm- holtzappelle
couranls de convection. Un élément Daniell consti- tuait lapile polarisante. L’expérience
a montré que le courantdépolarisant
croîtrapidement
avec la durée de lacharge,
tout enrestant, même au commencement de la
décharge, plus
faible que le courantprimaire.
Maisquand
le voltamètre avait étéchargé pendant vingt-quatre heures,
le courantdépolarisant
était cotisi- dérablementplus fort
qite le courantprimaire (1).
C’est ceplié-
nomène nouveau que
j’appelle polarisation singulière,
et dontje
vais
m’occuper
dans cequi
suit.La
polarisation singulière
ne se manifeste avec l’eau aciduléeque dans des voltamètres fermés et
purgés d’air,
commeje
l’ai in-diqué, jamais
dans les voltamètres ouverts. Le courant dedépola-
risation est d’autant
plus
intense au début que la surface des élec- trodes estplus petite,
et que la résistance estplus faihle ;
maisplus
le
phénomène
estintense,
moins sa durée estlongue. Donc,
dumoins dans certaines
limites,
l’intensité duphénomène
croît avecla densité du courant. La
polarisation singulière
se manifesteplus
ou moinsrapidement après
la fermeture du circuitprimaire;
généralement dix-sept
àvingt-quatre
heures suffisent pourqu’elle
prenne un
développement
considérable. Il existe une certaine limite de la force électromotricepolarisante,
au-dessous de la-quelle
lapolarisation singulière
ne semanifeste jamais.
Cette limiteétait,
auminimum,
deo"-’, ’6
dans mesexpériences :
mais ellevariait d’une
expérience
à l’autre( 2).
Avec l’eau distillée la
polarisation singulière
n’a été observéeque très rarement
( entre
des électrodes àpointes),
et elle étaite) Avec des électrodes de 20mm de longueur et de 0mm, 7 de diamètre, la première déviation produite par le courant de decharge surpasse souvent de six a huit l’uis celle du courant primaire.
(2) Il c,t très dinicile d’évaluer exactement cette limite : il faut pour cela que le voltamètre soit entièrement exempt de tout résidu de polarisation antécédente, ce qui exige beaucoup de temps, et ce qui, à la rigueur, est à peine accessible. Deux mois de décharges ne sufnbaient pas pour Faite disparaître complètement ces résidus.
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très faible : le courant de
décharge
nesurpassait
le courantpri-
maire que de
quelques degrés.
Lephénomène
devient deplus
enplus marquer
et il croit d’abord trèsrapidement,
avec la concen-tration de l’acide.
L’étude de la
polarisation singulière
m’aporté
à soupçonnerqu’il
faut en chercher la cause dans la formation duperoxyde d’hydrogène
H2O2 sur l’anodependant
lacharge. Mais,
comme laforce électromotrice de Idll ne suffit pas pour
décomposer l’eau,
cette formation de H2 02 n’est
possible
quegrâce
àl’oxygène qui
se trouve dans leliquide
et sur lesélectrodes,
etqui
n’est pastout à fait
éloigné
par la pompe et par l’ébullition. La formation de H2O2 estaccompagnée
d’uneabsorption d’énergie
de i o 800calpar
équivalent, d’après
M.Berthelot;
donc elleexige
une force10800 dlls 25100 = 0dll, 44 (1)
Si la
polarisation singulière
dans les solutions d’acidesulfurique
est due à la formation de H2
02,
on doit penserqu’elle
peut aussiêtre observée
chaque
fois quel’électrolyse s’accompagne
de la for-mation de
peroxydes métalliques
surl’anode,
parexemple
avec lessels de
Pb, Mn, Co, Ni, Bi, Ag,
etc. Lesexpériences, toujours
exécutées avec des forces électromotrices
incapables
deproduire
la
décomposition,
ont confirmé cette conclusion. AvecIdll,
onremarque la
polarisation singulière
dans les solutions de nitratede
plomb Pb(NO3)2, qu’elles
soient faibles ou concentrées; mais ici elle est très faible dans un voltamètrepurgé d’air,
et très in-tense dans un voltamètre ouvert : on ne
voit,
dans lepremier
cas,aucun
dépôt
sur l’électrodepositive,
tandis que, dans lesecond,
cette électrode se couvre d’une couche de
peroxyde
d’abord trèsmince et de couleur
jaune, qui disparaît complètement
par la dé-charge ; mais, quand
lacharge
a durélongtemps,
ledépôt
devientjaune foncé,
rougefoncé,
ou noir. Ladépolarisation singulière
dure de
cinq
à dixminutes,
et ledépôt
deperoxyde
ne subit enapparence aucune diminution
pendant
ladécharge. Enfin, ayant
saturé le
liquide
avec del’oxygène, j’ai
obtenu sur l’anode un dé-pôt
noir deperoxyde
en abondance. Ladépolarisation singulière
(1) 25 iool-1 est la chaleur de dissolution du zinc dans la pile, d’après M. Thomsen.
On suppose que la loi de Faraday est applicable à cette pile, ce qui s’accorde très bien avec le résultat de mes expériences (0dll, 46).
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durait,
dans ce cas, des dizaines deminutes ;
le courant de dé-charge
tantôt diminuaitlentement,
tantôtprésentait
des renforce-ments
périodiques,
et la cathode se couvrait peu à peu d’undépôt jaune
depero,1-de.
On observe aussi une
polarisation singulière
très forte dans les voltamètres ouverts,beaucoup plus
faible dans les voltamètresfermés,
avec les solutions des sulfates demanganèse,
decobal t,
denickel et du nitrate de bismuth.
Les
dépôts
deperoxyde,
sauf pour les sels demanganèse (’ ),
nese
produisent
que dans les voltamètres ouverts. Cesdépôts
ontles mêmes
propriétés
que dans le cas duplomb ;
ils se formentplus
facilement dans les solutionsconcentrées,
et nedisparaissent pendant
ladécharge
que si la couche est très mince.Quand
l’é-paisseur
devientplus grande,
ledépôt
passe par toutesles nuances, depuis
lejaune jusqu’au
noir. Sur des fils de 8om’n delongueur
et de
7’°’"’ d’épaisseur,
on voit desdépôts
seproduire
àpartir de 1 dll; mais,
si les dimensions de l’anode deviennentplus petites,
il suffit d’une force électromotrice moindre.
0dll,
3 pour MnO2, 0dll, 6
pour PbO’-’,
etc.Il faut
toujours
une certaine force électromotrice minimum pour que ladépolarisation singulière
se manifeste :0dll, 15
pour les solutions deMNSO4, 0dll, 55
pour celles dePb(NO3)2,
etc.L’évaluation exacte de ces limites
présente
des difficultés encoreplus grandes
que dans le cas de l’eau.Quant
àl’argent, je
n’ai pu observer aucunedépolarisation
sin-gulière
ni dans les nitrates ni dans les sulfates de cemétal, quelles
que fussent les conditions de
I’expérience,
etcependant
la forma-tion du
peroxyde
était visible avant même que ladécomposition électrolytique
eùt lieu.J’ignore
la cause de cette anomalie.J’ai
essayé
ensuite les sulfates dezinc,
de cadmium et d’alumi-nium,
avec une force électromotrice de Idll. Ici ladépolarisation singulière
se manifcstetoujours,
que le voltamètre soit fermé etpurgé d’air,
ou bien ouvert ;mais,
dans lepremier cas, elle
estplus
énergique
et dureplus longtemps.
Dans les sels de zinc et d’alu- minium on ne voit aucundépôt
surl’anode,
tandis que les sels de (1) Ces derniers donnent même, dans le cas d’un voltamètre fermé, un mince dé- pôt de Vln 0’ sur l’anode.530
cadmium donnent un
dépôt
de couleurjaune intense, qui
devientde
plus
enplus
clairpendant
ladécharge,
etdisparait complète-
ment en
quelques
heures. Avec les forces électromotrices excédantIdll,
les sels de zinc donnaient undépôt jaune
surl’anode,
tandisque, dans les sels de
cadmium,
il se formaitunprécipité gélatineux, qui disparaissait
en sedissolvant, quand
onagitait
leliquide.
Danstous les cas, la
décomposition
de l’électrolyte n’a pu avoir lieu.Je ne saurais dire rien de
positif
sur la naturechimique
de ces dé-pôts
et de cesprécipités;
dans le cas du cadmium et de l’alumi- nium onpourrait
croire que c’étaient deshydrates
de leursoxydes,
rnais on ne connaît aucune combinaison de zinc
qui
soitde cou-
leur
jaune.
Enfin
j’ai
examiné les nitrates et les sulfates des alcalis et desterres alcalines. Ils manifestaient tous la
dépolarisation singulière, mais,
tandisqu’ayec
un voltamètre ouvert on n’observaitqu’une
im-pulsion galvanométrique
de peu dedurée,
lephénomène
subsistaitencore, dans le cas du voltamètre
fermé,
trente àcinquante
minutesaprès
le commencement de ladécharge.
Dans les solutionsfaibles,
on n’observait ni
dépôts
niprécipités ;
mais dans les solutions concentrées et avec des forces électromotrices de 1dll à2dlls,
onvoyait
undépôt qui
était d’abordjaune, puis jaune
foncé(sels
deNa, Mg
etBa),
ou rouge foncé(sels
deK) ;
il devenait noir si l’onse servait de
pointes.
Cesdépôts disparaissent
trèsrapidement pendant
ladécharge ;
mais ils restent invariablespendant quelques heures,
si l’on se borne à ouvrir lapile;
ce sont, trèsprobable-
ment, des
degrés supérieurs d’oxydauion
des métaux correspon- dants. Si nous admettons que la formation de ces combinaisonsexige
uneabsorption d’énergie qui reparaît
ensuite sous forme decourant
électrique quand
ledépôt disparaît,
lephénomène
de lapolarisation singulière
sera facile àexpliquer. L’énergie
accumuléependant
des heures decharge reparail
dans ladécharge qui
nedure que
quelques
dizaines de minutes.Quand
à l’électrodenégative,
elle reste, engénéral,
tout à faitnette, à moins que ce ne soit un fil de dimensions trop
petites.
Avec des
pointes
on voittoujours
undépôt
sur la cathode :dépôt
poudreux,
de couleurgrise
ou blanche avec les sels deplomb,
granuleux
avec les sels dezinc;
enfin luisant et de couleur rose avec les sels d’aluminium et demanganèse.
Dans les sels des alcalis531 et des terres
alcalines,
onobtenait,
en se servant depointes,
desdépôts granuleux
noirs. Tous cesdépôts
n’étaient certainement pas desimpuretés étrangères.
Lessels,
vendus commechimiquement
purs, avaient été
purifiés
de nouveau., par unecristallisation,
deleurs solutions concentrées.
GOLDSTEIN. 2014 On the electric discharge in rarefied gases [Sur la décharge élec- trique dans les gaz raréfiés ( 1 ) ] ; Phil. Mag., 5e série, t. X, p. 173 et 234; 1880.
M. Goldstein se propose d’étudier
particulièrement
les radiationsqui partent
de l’électrodenégative
dans les gaz très raréfiés. On sait que cesradiations,
enfrappant
uneparoi solide, produisent
desphénomènes
lumineux. Ceux-ci seproduisent
seulement à Fextré-mité des rayons, car, si l’on en limite nettement un faisceau par un écran
percé
d’un trou, une surface fluorescenteplacée
trèsprès
du bord de cefaisceau,
sansl’entamer,
ne s’illumine pas.D’autre part, si le faisceau
frappe
des substancesincapables
deproduire
lafluorescence,
comme certaines variétés demica,
unécran fluorescent mis à l’abri des rayons directs pourra être rendu
lumineux,
s’il estexposé
aux radiationsrenvoyées par le mica,
bienque celui-ci reste obscur.
Enfin,
si l’onemploie
commepôle
né-gatif
unepièce
de monnaie ou tout autre conducteur portant undessin,
on voit sur laparoi
fluorescente uneimage
de ce dessin.On
peut
même en obtenir unephotographie
en faisant tomber les rayons sur dupapier
sensible.Il
paraît
résulter de ces faits que la radiation dont la transfor- mation au contact de certainesparois
faitapparaître
la lumière estde nature
optique
et est émise par la surface de l’électrode seule-men t.
Ces
phénomènes
peuvent s’observer avec des gaz dont la pres- sion varie entre des limites assez étendues et avec desdécharges
d’intensités
variables, quand
on fait traverser au circuit des inter- vallesplus
ou moinsgrands
dans l’air sous forme d’étincelle.Le faisceau
négati f contien t
sans doute des rayons d’une extrême(’) Voir Journal de Physique, t. VII, p. 63 ; 1878.