G ERGONNE
Solutions analitiques des mêmes problèmes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 11 (1820-1821), p. 153-162
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I53
Solutions analitiques des mêmes problèmes ;
Par M. G E R G O N N E.
G E O M É T R I E A N A U T I Q U E.
LES
solutionsqu’on
vient de 1ire ne laissent sans doute rien à désirer du côté de larigueur
et de labrièveté ; mais,
comme lesproblèmes auxquels
elles serapportent
ont étéproposés
à des élèves demathématiques spéciales (*) ,
onpeut présumer qu’il
était dans(*) Pendant combien de temps encore conservera-t-on cette dénomination ridicule de
mathématiques spéciales ?
Quand bien même on voudrait entendre par là que le cours ainsi nommé est destiné aux élèvesqui
se consacrentspé-
cialement à l’étuide des
mathématiques , outre
quel’ellipse
serait par trop forte,cette
ellipse
serait un véritable mensonge ; attendu que les élèvesqui ,
dansnos écoles , suivent les cours de
mathématiques
ditesspéciales ,
suivent en mêmetemps des cours de
physique
et des coursqu’on appelle,
on ne sait troppourquoi ,
cours dephilosophie.
Ceci
nousrappelle
d’avoir unjour
entendu unjeune
homme que l’on inter-rogeait
sur la divisionlogique, répondre
que, parexemple ,
lesmathématiques
se divisent
enmathématiques élémentaires , mathématiques spéciales
et mathé-matiques
transcendantes.Que l’on tolère dans le monde des locutions vicieuses , à la bonne heure : mais
puisqu’enfin
c’est par lelangage
que les idées s’introduisent et se classent dans notrees prit,
on devrait du moins mettre toutes sortes de soin à rendre correctela
langue qu’on parle
dans les écoles.Cette
langue
est vicieuse sous ungrand
nombre d’autres rapports. Parexemple
ces
expressions faire sa
médecine , son histoire naturelle, sesmathématiques ,
etc., a nous sembleraient tout-à-fait sauvages , etcependant
on dit :faire
sonI54
l’intention
de ceuxqui
en ont fait choixqu’elles
fussent résoluesanalitiquement.
Si doncje
m’étais trouvé au nombre des concurrens,je
me serais cru tenu en conscience de les traiterainsi ;
et voici dequelle
manièrej’aurais procédé.
Première question.
Soitpris
pourplan
des xy leplan
du cercledonné comme base du cône droit dont il
s’agit ;
et soitpris
soncentre pour
origine ;
son axe sera ainsi dans l’axe des z.Supposons
en outre que son sommet soit du côté des z
positif.
Si r est lerayon de sa
base , l’équation
de cette base seraSi,
deplus ,
onappelle
sahauteur,
leséquations
d’une droitemenée d’une
manière quelconque
par son sommet seront de la formeM
etN
étant deux indéterminées.Cette droite percera le
plan
desxy en
unpoirit
dont leséqua-
tions seront
si donc l’on veut que cette même droite soit menée sur la sur-
droit,
sarhétorique ,
saphilosophie, etc., à
peuprès
comme ondirait , faire
sa barbe ou sesonGles. L’expression _faire
saphilosophie
nepourrait signifier quelque
chose qu’autantqu’on
la considérerait commel’équivalent
decelle-ci : se faire une
philosophie à
soi ; or, rien n’est moinspropre à
atteindrece but que les cours de nos écoles , où l’on nous donne une
philophi,
toxtefaite ;
et souvent encorequelle philosophe !
A N A L I T I Q U E. I55
face du
c6ne ,
il faudra que ces valeurs de x et ysatisfassent à
l’équation
de sabase ; c’est-à-dire , qu’on
devra avoirTelle
est donc la relationqui
doitexister
entre M etN,
pourque la droite dont
les équations
sontsoit sur le cône.
Eliminant donc M , N
entre ces troisdernières équations , l’équation
résultantesera celle de la surface convexe de ce cône.
Supposons présentement
que leplan
des yz,qui
estseulement assujetti
à passer par l’axe ducône,
ait été choisiparallèle
à celuides sections
verticales
dont il estquestion
dans l’énoncé duproblème;
alors ,
pour avoir les courbes déterminées par cessections,
il nes’agira
que de considérer x dansl’équation
ducône comme
uneconstante
arbitraire , exprimant
la distance variable duplan coupant
à l’axe du cône.
Si ,
en outre , oritransporte l’origine
au sommet,ce
qui
se réduit àchanger
z-k en z ,l’équation
pourra être mise sous cette formeéquation
que l’on reconnaît pour être celle d’unehyperbole
dontle demi-axe transverse
est kx
etdont
ledemi-second
axe est x.r
G É O M É T R I E
Les
projections
desasymptotes
sur leplan des yz
aurontdonc pour équation
communec’est-à-dire ,
que cesprojections
ne seront autre chose que les inter- sections du cône avec le mêmeplan ;
cesasymptotes
seront donctoutes
parallèles ,
et situées sur les deux faces d’unangle
dièdrecirconscrit au cône.
Si l’on veut que les
hyperboles
soientéquilatères,
il faudraqu’on
aitk=I
ouk=r , c’est-à-diret , qu’il faudra prendre la hauteur
du côneégale
au rayon de sa base.Deuxième question.
Soitpris
le centre de lasphère
pourorigine
des coordonnées
rectangulaires ,
le rayondonné ,
que nousrepré-
senterons par r , se confondant avec l’axe des z
positifs ; l’équa-
tion de cette
sphère
seraSupposons
que la base ducône ,
considérée comme unplan
in-défini .
ait pouréquation
le concours des
équations (I , 2) exprimera
lepérimètre
de cettebase.
Les
équations
d’une droite menée d’une manièrequiconque
par le sommet du cône seront de la formeoù
M etN
sont deuxindéterminées.
Cette droitepercera
leplan
I57
-
ANALITIQUIE.
.plan (2)
en unpoint
dont on aura les coordonnées encombinant
enfre elles les
équations (2 , 3).
On trouvera ainsi pour ces coordonnéesSi donc on veut que la droite
(3)
soit sur lecône,
ilfaudra
quece
point
soit sur lasphère, c’est-à-dire , qu’on
devra avoirou
bien ,
enréduisant ,
Telle est donc la relation
qui
doit exister entre Met
N pour que la droite(3)
soit sur lasphère.
Eliminant donc’ ces deux indé-terminées de cette
équation (4) ,
au moyen deséquations (3) ,
l’équation
résultantesera celle du
cône ,
considéré comme surface indéfinie.Si donc on veut savoir suivant
quelle
courbe ce cône estcoupé
par le
plan
des xy , y il suffira de supposer z=o dansl’équation précédente qui
deviendra ainsi1 ôm. XI. 22
G É O M É T R I E
équation
que l’on reconnaîtappartenir
à un cercle. Et comme toutesles sections faites à un même cône par des
plans parallèles
sontdes courbes
semblables ,
il en résulteplus généralement
que , siun cône a son sommet au centre d’une
sphère
et pour baseun
quelconque
des cerclesde
cettesphère ,
toute section ducône par un
plan perpendiculaire
au rayonqui
va à’son
som-met sera une section
circulaire ;
c’est le théorèmequ’il s’agissait
de
démontrer ;
il revient à dire que, pour unspectateur qui"
al’ 0153il en un
point
de lasurface
d’unesphère,
et pour un tableauperpendiculaire
au rayonmené
à cepoint ,
laperspective
de toutcerclé de la
sphère
est elle-même uncercle ;
c’est leprincipe
dela
projection
de Ptolemée.L’équation (4) peut
être- mise sous cetteforme
d’où
l’on voitque les équations
du centredu
cercle sontet
qu’en désignant pâr R
sonrayon,
on ail
est aisé de voir que leséquations
du rayonperpendiculaire
àla base
du cône sont -A N A L I T I Q U E. I59
et que la
longueur
de laperpendiculaire abaissée du
centre dela
sphère
sur leplan
de cette base estd’où il suit que le rayon de la base du cône sera
En
conséquence,
si l’onreprésente
par p l’arc degrand
cercle’qui
joint
lepôle
de cette base à sacirconférence ,
on auraCela
posé, considérons ,
sur lasphère ,
un autre cercle servantde base à un cône de même sommet que le
premier ;
et supposons quel’équation
duplan
de ce cercle soitLa section (le ce nouveau cône par le
plan
des xy sera encore uncercle ;
leséquations
de son centre seronsC É O M E T R I E
en
désignant
par R’ son rayon , onaura
Les
équations
du rayonmené
aupôle
du cercle-base serontet en
appelant p’
l’arc degrand
cerclequi joint
sonpôle
a sacirconférence ,
on auraEn
conséquence ,
si l’onreprésente par D
la distance des centres des sections des deux cônes par leplan
des xy etpar 03B4
l’arc degrand cercle qui joint
lespôles
de leursbases ,
on trouveraOn aura
d’après
celaANALYTIQUE. I6I
donc enfin
or , la
première
de ces deuxexpressions
est celle du cosinusde
l’angle
souslequel
secoupent
lesperspectives
des deuxcercles de la
spbère ,
et la seconde est celle du cosinus del’angle
souslequel
ces deux cercles secoupent eux-mêmes ; donc ,
dans laprojection
dePtolémée ,
lesperspectives
dedeux cercles
quelconques
de lasphère
sont deux cerclesqui
secoupent
eux - mêmes sous le mêmeangle
que ces deux-là. Cette’intéressante remarque ,
qui ajoute
un sigrand prix
ausystème
deprojection
de,
estdue , je crois,
à M. Puissant.Si donc les deux cercles de la
sphère
sonttangens
l’un àl’autre
leurs
perspectives
le serontégalement ;
çequi
estd’ailleurs
évident.Si donc on
proposait
de décrire un cerclequi
en touchât trois autresdonnés sur une
sphère ,
il suffirait pour résoudre leproblème
deconstruire ,
pour un mêmeplan ,
lesprojections
circulaires de ces troiscercles,
suivant la méthode dePtolémée ;
dedécrire ,
dansce
plan ,
un cercletangent
à cestrois-là ,
et de chercher ensuitequel
est le cercle de lasphère
dont ce dernier est laprojection,
Ce
cercle
de lasphère
toucherait les trois autres , et serait consé-quemment
le cercle cherché. Il serait curieux de voir àquoi
re-viendrait finalement cette
solution ;
maisc’est
un soinqu’il
convientde laisser à M.
Durrande, qui
s’estdéjà occupé
avec tant de suc-cès de ces sortes de
problèmes (*).
(*) Nous saisirons, avec empressement , cette occasion de
réparer
uneomission
qui
nous estéchappée,
enpréparant
le mémoire de M. Durrandequi
se trouve au commencement de ce volume ; omissionqui
rend incomplètela démonstration du théorème du n.° 21 ( pag. 13
).
La démonstration que l’on donne en cet endroit ne convient en effetqu’au
cas où , comme dansla
figure
10 , lepoint
de coucours des axes radicaux n’est intérieur à aucun des troiscercles ;
mais elle ne sauraits’appliquer
au cas où, comme dansla
figuie
i i , ces trois cercles ont unepartie
commune. Voici comment on peut raisonner dans ce cas.Soient C ,
CI,
Cil les trois cercles, AB la corde commune de CI et C" ,A’B’ celle de C et
C" ,
coupant lapremière en
0 , et enfin A" et B" les intersections des deux cerclesC et
Ci. Si h droite menée par B" et 0 nepasse pas par le
point
A" , elle coupera le cercle C enquelque point
X etle cercle Cf en
quelque
autrepoint
X’ , et l’on devra avoir par les pro-priétés
des cordesqui
se coupent dans un même cercleOA.OB =OA’.OB’ ,